MATTHEW & HÉCATE. ϟ « Dance me to the end of love. » Dance me to your beauty with a burning violin Dance me through the panic 'til I'm gathered safely in Lift me like an olive branch and be my homeward dove Dance me to the end of love Dance me to the end of love Oh let me see your beauty when the witnesses are gone Let me feel you moving like they do in Babylon Show me slowly what I only know the limits of Dance me to the end of love Dance me to the end of love Dance me to the wedding now, dance me on and on Dance me very tenderly and dance me very long. We're both of us beneath our love, we're both of us above .Dance me to the end of love.

Diana, réveille-toi merde. On va être en retard. Dépêche-toi. Elle lui envoya son oreiller en pleine figure tout en enfilant sa jupe maladroitement. C'était déjà 8h30 et sa colocataire ne s'était toujours pas réveillée. Fais chier. Hécate n'avait aucun problème à supporter une colocataire colérique, idiote, débile, un peu trop fêtarde et ramenant toutes les nuits un nouveau gars chez elle en cachette. Tout ceci était acceptable tant que ça n'affectait pas les études de la jeune femme. Oui. Ses études étaient tout simplement la raison principale de sa venue ici à San Francisco. Elle aurait très bien pu rester à Londres et entamer sa première année de licence fondamentale de Droit en n'importe quelle faculté tout en vivant avec ses parents. Néanmoins, elle avait préféré fréquenter l'université de Berkeley, certes pour plusieurs raisons différentes. Mais la principale était la réputation de cette faculté et les opportunités qu'elle pouvait offrir à ses étudiants. Elle comportait en effet les meilleurs professeurs de l'Etat et présentait par la même occasion les meilleures conditions possibles afin d'étudier et exceller. En rejoignant la confrérie des Béta, Hécate savait très bien que c'était un énorme risque à prendre. Les filles de Béta étaient bien convoitées et réputées, essentiellement grâce à leurs nombreuses fêtes et soirées. Hécate était bien différente de toutes ces filles et pourtant elle se retrouvait à vivre avec elles sous le même toit. Vous devez sûrement vous demander pourquoi ? Ou plutôt comment une aussi grande intello a pu être acceptée à Beta ? Eh bien, c'est très simple. Hécate était tout sauf ce stéréotype inventé par les américains et vendus de plus en plus à travers leurs films hollywoodiens. Elle n'était pas du tout la blonde aux gros seins toujours saoule et ne ratant aucune soirée. Et n'était pas non plus la petite intello, le nez plongé dans ses bouquins et passant la majorité de son temps dans la bibliothèque. Hécate était entre les deux. C'était quelqu'un de modéré de bien stable et équilibré. Elle pouvait très bien faire la part des choses; quand il est temps d'étudier, elle se concentre sur ses bouquins. Et quand c'est le moment de se lâcher et de faire la fête, et bien here she goes. Elle a toujours eu cette capacité à jongler parfaitement entre ses études et sa vie tout en gardant l'équilibre. Elle comptait donc garder cette habitude même en faisant partie de la maison la plus convoitée de toutes les confréries: Beta. Mais il faut avouer que ce n'était pas aussi facile que ça en avait l'air. Tiens, à commencer par cette stupide pouffiasse étalée par terre, devant la porte et la bouche grande ouvert telle une bête sauvage.
Hécate l'aurait très bien piétinée ou poussée pour pouvoir sortir de la chambre mais ce genre d'actes n'aurait sûrement pas plu à la présidente de Beta. Oui à Beta on est belles, on est classes et on est glamour. N'oubliez pas que vous êtes des filles. La finesse ça ne s'achète pas, ça s'apprend. Hécate laissa échapper un rire moqueur en se rappelant des mots qu'avait prononcé la présidente de la sororité Beta lors du premier jour réservé à l'accueil des nouveaux étudiants. Non Hécate ne se moquait pas du tout d'elles, c'est juste que ça l'amusait. Elle avait toujours fréquenté ce genre de filles: trop populaires, belles, gros seins et un parfait petit cul mais un peu trop bêtes. Et sincèrement ça ne l'a jamais vraiment énervé ou agacé. Cela l'amusait profondément d'être parmi elles, d'écouter leurs problèmes si compliqués pour elles mais trop superficiel, en réalité. Bref. Retournons à ce troll toujours endormi faisant tomber sa bave - qui puait encore de l'alcool - par terre et bloquant la sortie. La jeune blonde se rendant compte qu'il était déjà neuf heures moins quart, poussa presque un cri perçant avant de commencer à faire les cents pas dans la chambre. Elle avait comme premier cours de la journée : Droit Subjectif et ne voulait en aucun cas rater cette séance. Déjà qu'elle a des problèmes avec son stupide professeur or en passant ce n'était même pas sa faute, la pauvre. Et en plus de cela, rater son cours ? Vous rêvez. N'ayant aucun autre moyen, la jeune blonde murmura un petit désolée, ma cocotte et agrippa le bras de sa colocataire, puis commença à la tirer doucement pour l'éloigner de la porte. A vrai dire ce ne fut pas vraiment très pénible vu que cette dernière pesait à peine cinquante kilos, et encore. Pauvre chou. Je parie qu'elle n'a rien mangé depuis une semaine. Et oui hein, ce n'est pas du tout facile de garder la ligne. Amen.

16h. La matinée s'était rapidement écoulée. Elle l'avait passée à vagabonder d'une salle à une autre, essayant d'assister à tous ses cours. Cette année elle avait décidé de prendre beaucoup plus de matières que les deux dernières années. Son professeur favori - monsieur Javensen - lui avait secrètement glissé une information assez importante. Apparemment le nombre de matières que vous étudiez est l'un des critères fondamentaux de sélection en fin d'année. Elle suivit donc son conseil. Et voila, elle se retrouva extrêmement débordée du coup, courant comme une grande fofolle dans les grands couloirs de l'université. Hécate, ayant donc assisté à tous ses cours, décida de rentrer chez elle prendre une petite sieste. C'était un lundi bien ordinaire et elle n'avait rien prévu de spécial pour la soirée. La confrérie était heureusement très proche de l'université et ça ne lui prit que dix minutes à peine pour se retrouver enfin devant le grand bâtiment de la maison des Beta. Elle salua rapidement tout le monde et monta les escaliers pour se reposer dans sa chambre. Hécate peut vous sembler réservée et solitaire mais ce n'est pas du tout le cas. Malheureusement pour vous, vous venez d'assister à une journée très ordinaire et monotone dans la vie de la jeune blonde. D'habitude, elle est beaucoup plus sociable, plus joyeuse. Toujours en train de sourire, raconter des blagues vraiment pourries, entourée de sa bande de copines. Aujourd'hui, elle était tout simplement fatiguée, épuisée. Les examens approchaient à grand pas et elle commençait à stresser. La tonne de travail qu'elle avait était inimaginable. Et étant quelqu'un de perfectionniste, elle se devait de rédiger ses devoirs à la "perfection" . Bref. C'était le bordel. Donc. Ou en étais-je ? Ah, voila. Poussant la porte à la volée, elle faillit se casser la figure vu que la porte fut bloquée par quelque chose l'empêchant de s'ouvrir totalement. Essayant de savoir ce que c'était, Hécate grimaça avant d'être par un fou rire. C'était son idiote de colocataire de toute à l'heure. Cette dernière n'avait toujours pas bougé. Incroyable, tout de même. Hécate avait quitté la chambre, assisté à tous ses cours, avait même mangé et discuter avec des gens et cette idiote n'avait même pas bougé d'un pouce. What the fuck?! C'est fou quand même que de se rendre compte à quel point la vie des gens est insignifiante par rapport à d'autres. Ce qui intriguait Hécate cependant c'était à quel point la jeune fille avait l'air calme, sereine, rêveuse et surtout... puante. Oh oui, ce qu'elle puait. Elle puait de l'alcool. On pouvait très bien imaginer la soirée qu'elle avait passé la veille vu l'odeur de malades qui sortait de son corps et qui envahit d'un coup la grande chambre. Dégoûtée, Hécate courut ouvrir les fenêtres de la chambre. Un peu d'aération ne tuera personne, ma foi. Une douche aussi, je dois l'avouer. Elle laissa échapper un soupir avant de s'échanger rapidement et de se laisser tomber sur son lit pour faire une petite sieste. Elle en avait besoin. Elle était épuisée.

19h. Elle s'était laissée aller et avait oublié de programmer son réveil. Bien évidemment elle ne pouvait compter sur sa colocataire la It Girl pour la réveiller vu que cette dernière était sûrement déjà en train de se la péter dans une des nombreuses boites de San Francisco. Ne sachant pas quoi faire de sa soirée et n'ayant pas vraiment envie de descendre dans la salle commune, elle eut l'idée de regarder un film. Comment elle ne supportait pas être dans cet état là. Parfois ça lui arrive. La fréquence ? Je pense, une fois dans les deux mois. Oui. Cela ne vous arrive pas à vous ? Si non, c'est que vous êtes des extraterrestres, ô malheur. Si oui et bien je suppose alors que vous allez vous montrer compréhensif. Elle se détestait donc. Elle la fille très vive et ne ratant aucune seconde pour se marrer, faire la fête - avec modération bien sûr - comptait passer la soirée à regarder un film romantique tout en chialant. Misère. Si l'une des Beta se serait rendue compte de cela, on la kickerait sûrement à coup de balai de cette maison. Oh excuse-moi esprit de Beta, si tu es là. Si tu m'entends. C'est plus fort que moi. Elle regarda le plafond puis haussa les épaules. Elle eut soudain l'idée d'aller en boite. Non sincèrement, pourquoi pas ? Ce serait marrant n'est-ce pas ? Elle attrapa son téléphone et jeta un coup d'oeil rapide à sa liste de contacts. Elle envoya quelques textos et eut tout de suite une réponse négative. Elle était maudite ou quoi ? Pour une fois qu'elle essayait de surpasser cette phase de dépression tout dans cet univers se mettait contre elle. Oh non. Hors de question. J'irai toute seule. Ah ça oui, elle n'allait pas abandonner aussitôt que ça. Elle était très déterminée et rien ou personne ne pourrait se mettre en son chemin. Elle se rendit donc à la salle de bain pour se lisser la frange. Elle mit une petite robe bleue foncée, des talons aiguilles bien évidemment et un peu de maquillage. Pas trop quand même. Elle préférait être naturelle. Elle a toujours été comme ça : simple et naturelle. En quinze minutes elle fut prête. C'était un record et elle afficha un sourire triomphant sur le coup. Elle prit son sac, ses clés de voiture et quitta la maison. Le lexington Club se trouvait quand même dans le Northern San Francisco et ça lui prit donc trente minutes pour s'y rendre. Trente minutes qu'elle passa à chanter à tue tête toutes les chansons qui passaient à la radio ignorant les klaxons assourdissants des autres voitures. Hop hop, maintenant la partie la plus difficile: le parking. Ohlalala, alors c'est un conseil et suivez-le, n'essayez surtout pas de garer votre voiture dans le parking de cette boite. C'est tout simplement un jeu de malades. Il n'y a qu'une place, une toute petite place et par chance toutes les voitures du parking s'en rendent compte. Tout le monde essaie donc de la saisir. Peu importe leurs voitures, ils essayaient quand même. Ils pouvaient savoir d'emblée que cette place ne suffirait pas pour leur énorme Hammer ou Lamborghini mais ils le faisaient quand même. Pourquoi ? Aucune idée. Juste pour emmerder et faire chier le monde. Bref. Faisant le tour du parking pour la vingtième fois, elle tomba enfin sur un place libre. Rapidement elle gara la voiture et adressa un sourire narquois au conducteur en face d'elle tout déçu de ne l'avoir pas devancée. Wiinneeer. Toute contente, elle verrouilla sa voiture et se dirigea vers l'entrée de la boite. Naturellement, elle dépassa toute la longue file qui attendait depuis une heure, afficha un petit sourire au videur et entra dans la boite. Elle était quand même très familière ici. Elle vient au Lexington Club au minimum une fois par semaine et elle s'est donc rapidement liée d'amitié avec le personnel travaillant ici. Jetant un coup d'oeil rapide à la piste de danse, elle marqua une pause pour réfléchir un peu à ce qu'elle allait faire et opta finalement pour le bar. Bien évidemment elle salua le barman qui lui servit son habituel " Mojito " avant de se charger des autres commandes. Elle n'était pas du tout d'humeur à danser et savait qu'on ne la laisserait pas tranquille. Qu'est-ce qu'on vous emmerde quand vous êtes une jolie fille. Elle savait très bien qu'elle allait rapidement être collée par un looser ou quelqu'un tellement saoul qui ne se tiendrait même pas sur place et placerait sa main sur ses fesses ou autres parties de son corps. Oui donc le bar était finalement le meilleur choix. Elle commença à siroter rapidement son cocktail tout en regardant un peu partout les gens d'un air désintéressé.

MATTHEW & HÉCATE. ϟ « Dance me to the end of love. » Dance me to your beauty with a burning violin Dance me through the panic 'til I'm gathered safely in Lift me like an olive branch and be my homeward dove Dance me to the end of love Dance me to the end of love Oh let me see your beauty when the witnesses are gone Let me feel you moving like they do in Babylon Show me slowly what I only know the limits of Dance me to the end of love Dance me to the end of love Dance me to the wedding now, dance me on and on Dance me very tenderly and dance me very long. We're both of us beneath our love, we're both of us above .Dance me to the end of love.

Elle était là, sirotant tranquillement son Mojito. Le bar était plutôt rempli d'étudiants ce soir là. Certains étaient venus avec leur compagne, d'autres en amis et puis bien sûr la plus part des gens tous seuls - comme Hécate - voulant boire un coup tranquillement et fuir les problèmes de la réalité bien cruelle. Elle avait des problèmes. Oui la petite Hécate toute innocente, tranquille et sage avait bien des problèmes comme tout le monde si ce n'est pas plus.Elle ne se sentait pas très bien récemment, elle était un peu perdue, confuse. Des problèmes de coeur ? Je l'ignore. Sûrement oui. Disons un peu de tout. Ses études n'allaient pas à merveille, elle n'avait plus la même force, la même volonté de continuer il y a deux ans lorsqu'elle a débarqué ici à San Francisco. Elle a des amis, certes. Les meilleurs amis du monde mais ce n'était pas pareil. Elle avait toujours vécu à Londres, ne l'avait jamais quitté et le fait de se sentir étrangère ne la quittait toujours pas. Elle se sentait comme étrangère à tous ces américains, tous ces étudiants si tranquilles et à l'aise dans leur milieu, dans la ville ou ils ont grandi et vécu. Elle, elle est anglaise. Elle aime son accent anglais, aime le temps de Londres si pluvieux, aime prendre son thé chaque après-midi à la même heure. Elle a ses habitudes et ne veut en aucun cas les changer mais elle était bien obligée de suivre le troupeau, après tout. C'était tout simplement la règle sociale, comment les choses marchaient ici ou partout dans le monde. On ne peut pas se permettre de se démarquer, de marcher contre le courant, de ne pas suivre le troupeau. On se retrouvera seul, abandonné faible et personne pour nous soutenir. Hécate - plutôt intelligente - opta donc pour la première solution. Elle excellait au domaine concernant les sentiments. Elle avait une capacité anormale à dissimuler ses sentiments. Le fait de mentir ne lui posa donc aucun problème. Elle fit semblant de s'adapter, d'aimer San Francisco au point de ne jamais songer à la quitter, un jour. Les gens l'ont cru bien évidemment. Et comment ? Une fille aussi belle faisant partie de l'une des confréries les plus convoitées et invitée aux meilleures soirées du campus, ne pouvait être épanouie. Elle avait absolument tout dont une fille normal aurait besoin. Or justement, Hécate n'est pas une fille normale; voyez-vous ? Elle ne l'a jamais été. Elle est une de ces filles uniques, bizarres dans le genre ou quand on ne ressemble pas à tout le monde, on nous traite de bizarre. Bref, c'était tout simplement le bordel dans sa vie et elle crut que l'alcool était la meilleure solution pour tout résoudre. Or elle s'était trompée. Elle s'était même trompée en choisissant cet endroit. Elle a défié le destin et s'est donc retrouvée face à face avec un souvenir faisant partie de son passé lointain, en Angleterre: Matthew ? Elle était tellement surprise qu'elle ne se rendit pas compte qu'elle avait presque crié son nom à haute voix. Elle secoua brusquement la tête voulant savoir si il s'agissait bien d'une hallucination due à l'alcool. Mais malheureusement, ce n'était pas le cas. Il était bel et bien là au bar en train de boire en verre. En amérique ? Mais bon sang qu'est-ce qu'il fout en Amérique ou plus précisément à San Francisco. C'était impossible. Elle n'y croyait pas. Dire que c'est vrai qu'on dit que le monde est petit. Oh ça il l'est vraiment. Calculez les chances de croiser une personne que vous n'avez pas vu depuis des années dans un autre pays et vous verrez. C'est mathématiquement impossible. Elle fit une grimace. Elle n'était pas du tout préparée à ça. Elle était le premier amour de Matthew alors qu'ils étaient jeunes et avait du rompre avec lui à cause d'une raison bien stupide - du moins elle le pense maintenant. Parce qu'avant ce n'était pas le cas. Elle était convaincue - au paravant - qu'il ne tenait pas assez à elle, qu'il ne l'aimait pas comme il devrait le faire. Et ceci l'avait perturbé. Disons que Hécate est quelqu'un de très sentimental, de susceptible. L'abandon est tout simplement une phobie pour elle. Elle ne peut envisager l'idée d'être abandonner un jour ou de se retrouver seule. Oh mon Dieu, son pire cauchemar était de s'imaginer à la place de ce bon vieux acteur du fameux film Seul au monde. Vous imaginez vous ? Seule au monde. Vivre seule, sans personne, parler à soi même. L'horreur. Elle se serait suicidée en moins de 48 heures. Fronçant les sourcils afin de mieux réfléchir, elle décida de prendre son courage à deux mains et aller lui adresser la parole. Après tout ils étaient tous les deux bien adultes et vaccinés. Ce serait vraiment stupide de se fuir et éviter de se rencontrer. Leur histoire fait partie, à présent. Matthew était sûrement passé à autre chose et s'en était sûrement remis. Ou peut être. Bon, espérons que ce soit le cas. Un sourire bien forcé dessiné sur ses lèves, son verre à la main elle se dirigea vers l'endroit ou Matthew se trouvait. Elle s'assit sur le tabouret juste à côté avant de lâcher d'une voix hésitante: Euh... Matthew ? C'est toi ? Non mais qui sait ? Peut être que ce n'est pas lui, quoi. Après toutes ces années il aurait très bien pu changer.

MATTHEW & HÉCATE. ϟ « Dance me to the end of love. » Dance me to your beauty with a burning violin Dance me through the panic 'til I'm gathered safely in Lift me like an olive branch and be my homeward dove Dance me to the end of love Dance me to the end of love Oh let me see your beauty when the witnesses are gone Let me feel you moving like they do in Babylon Show me slowly what I only know the limits of Dance me to the end of love Dance me to the end of love Dance me to the wedding now, dance me on and on Dance me very tenderly and dance me very long. We're both of us beneath our love, we're both of us above .Dance me to the end of love.

Quoi ? Tu es partie si vite au point d'oublier à quoi je ressemblais ? Elle se figea. Sa voix était tellement froide, son ton si agressif que ça la fit refroidir d'un coup. Le fait qu'il lui balance cette phrase de la sorte après toutes ces années lui fit l'effet d'une dague enfoncée en plein coeur. Elle croyait qu'il avait oublié, qu'il lui avait pardonné et était passé à autre chose mais apparemment non. En même temps elle le comprenait. Elle regrettait. Elle ne cessait de culpabiliser en pensant à la manière cruelle avec laquelle elle l'avait quittée. Elle avait agi en une vrai gamine capricieuse et égoïste qui ne pensait qu'à elle même. Mais il fallait la comprendre, elle aussi. Elle était encore jeune, pas du tout mûre même si cela ne lui ressemblait guère de blesser les gens de la sorte. A l'époque, elle passait par une période assez critique et le fait que Matthew ait été un peu trop distant à son goût l'avait fait douter de leur relation. Elle avait donc préféré le quitter, partir du jour au lendemain sans rien lui expliquer. Elle avait besoin d'amour, de se sentir aimée et pour elle Matthew n'avait pas été assez expressif. A présent, elle n'allait pas accepter cette situation là. Elle voulait lui présenter ses excuses, elle voulait qu'il lui pardonne, elle était tellement rongée par la culpabilité. En plus de cela, elle avait toujours tenu à Matthew. Elle avait été son premier amour et leur relation était bien stable et magnifique avant qu'Hécate ne foute tout en l'air. Laissant échapper un soupir, elle s'assit à côté du jeune homme trouvant un tabouret vide au comptoir. Un double verre de scotch aussi, s'il vous plait. Elle avait besoin de quelque chose de fort. Vu le ton qu'avait employé Matthew en lui parlant, ça n'allait pas du tout être une tâche facile d'essayer de discuter avec lui. Affichant un mince sourire au barman, Hécate but une grande gorgée de son verre avant de frissonner au moment ou l'alcool entra dans son organisme. Disons qu'elle n'a jamais vraiment pu tenir beaucoup après avoir bu mais bizarrement ça la rend toujours plus courageuse et elle avait vraiment besoin de cela, maintenant. Matthew, écoute-moi s'il te plait... Elle ne voulait se retourner. Elle fuyait son regard, le fait de la croise allait l'affaiblir. Elle était lâche oui, lâche en sa compagnie culpabilisant de ses actes il y a plusieurs années. Elle aurait très bien pu l'ignorer, ne pas venir lui parler aujourd'hui même mais elle est trop gentille pour ça. Elle est bien trop gentille pour se faire des ennemis, pour oublier ce qu'elle avait fait à Matthew il y a des années. Je sais que tu ne veux même pas me regarder et je comprends. Je regrette, énormément. Si seulement je pouvais revenir en arrière... Oui mais c'était physiquement impossible. Le fait est là, elle ne pouvait revenir en arrière pour arranger les choses, agir autrement. Elle avait tout foutu en l'air, lui avait brisé le coeur et maintenant elle devait assumer les conséquences de son acte. Je suis désolée. Il ne s'était toujours pas tourné et elle espérait qu'il allait enfin accepter de discuter avec elle. Elle voulait qu'ils se réconcilient, qu'il essaie au moins de lui pardonner. A l'époque ils étaient proches, il était aussi un ami pour elle et cela lui fera vraiment plaisir de l'avoir à nouveau dans son cercle d'amis. Elle but encore une gorgée de son verre de scotch. Boire n'était pas du tout une solution, oh ça elle le savait très bien croyez-moi. Hécate a toujours été le genre de fille très faibles face à l'alcool. Elle déteste son goût amer, la sensation que ça procure quand ça se retrouve dans l'estomac. L'alcool a cette faculté de lui paralyser le cerveau en moins de deux minutes et cela l'agace. Le fait de ne pas pouvoir réfléchir ou contrôler ses pensées ou encore ses actes l'avait toujours terrifiée. Elle se retrouvait à agir bizarrement, à dire des conneries et le pire c'est de ne pas s'en rappeler le lendemain. Ce soir, elle savait qu'elle n'allait pas avoir le courage de s'expliquer, de s'excuser auprès de Matthew. Elle a toujours fui le problème mais cette fois c'était hors de question de continuer.