Quand Neal m'avait appelé pour me dire qu'il avait posé le pied sur le sol américain, j'avais été un peu sous le choc, même beaucoup. Je savais qu'il allait voulait venir ici un jour, mais je n'avais pas réalisé complètement ce que ça voulait dire. Je n'avais pas réalisé que cela signifiait qu'il allait réellement venir habiter ici. Etre étudiant ici, vivre ici tous les jours de l'année. J'allais retrouverle grand frère de mon meilleur ami, celui qui était devenu extrèmement important, comme avant... sauf qu'avant il n'était pas étudiant dans la même fac que moi, avant on n'habitait pas à San Francisco, avant on avait pas perdu quelqu'un qu'on aimait énormément, avant on avait une vie complètement différente, je doutais qu'il s'attende à voir la Avery qu'il allait revoir ! Il ne la connaissait pas, je l'avais recroisé après mon départ de Prétoria, lors de mes vacances, mais rien de plus. Alors oui j'étais sous le choc, parce que ce qui n'avait été que des paroles jusqu'à maintenant se transformait en faits. Je n'avais pas forcément la tête à penser au déménagement deNeal avec tout ce qui se passait dans ma vie en ce moment et je m'en voulais un peu, mais lui il avait l'air d'avoir toujours vécu ici, on avait pas essayé de se voir vraiment, on s'était croisés plusieurs fois mais ça en était toujours resté là, pas de repas à deux, pas de soirées discussions, pas de café pour parler, rien, juste se croiser dans les couloirs de la fac. J'étais contente pour lui, pas de doutes là dessus, mais j'étais quand même un peu déçue. Déçue qu'il n'essaye pas plus de venir vers moi...

Comme souvent ces derniers temps, j'étais seule dans la grande maison que j'occupais à l'autre bout de la ville. Chocapic était lui pour une fois sage, je l'entendais à peine qui remuait dans l'entrée, sa nouvelle place favorite de la maison, devant la porte d'entrée ! Je m'installais dans la cuisine, pour travailler un peu et même beaucoup pour les cours – un dossier d'histoire européenne à rendre pour bientôt qui ne me laissait pas très tranquille –. Une bonne demi heure plus tard, je décidais de prendre ma voiture et d'aller pour une fois passer la soirée chez les epsilons, aucune envie d'être seule, j'espérais donc trouver quelqu'un pour éviter la solitude qui me pesait assez ces derniers temps. Avant de partir, je montais au premier prendre une douche et préparer un sac. J'entrais dans ma chambre à partir de laquelle j'accèdais directement à une des salles de bain de l'étage. Le contact de l'eau brûlante me fit le plus grand bien, je sortais de là calmée, comme reposée, même si c'était uniquement quelques minutes passées sous un jet d'eau ! J'enfilais un jean, un tee shirt simple et un pull aux couleurs des Epsilons. Ma petite fierté cette confrérie. Une fois cela fait, je pris mes clés de voiture et direction la maison de confrérie des mauves du campus. J'arrivais sur place une vingtaine de minutes plus tard. J'attapais mon sac avant de fermer la voiture et d'entrer dans le grand bâtiment. Je montais directement dans mon appartement avant de vouloir redescendre dans le grand salon situé au premier étage. Prise d'une bonne intention, je décidais de ne pas utiliser les ascenceurs et d'user les escaliers qui ne servaient pas très très souvent. Mais il fallait croire que la soirée ne se passerait pas aussi bien que ça. En voulant descendre un simple étage, je fis une belle chute dans les escaliers...

« AIIIIIE »

Je venais de hurler de douleur, je sentais les larmes me monter aux yeux. Assise en bas de l'escalier, je devais vraiment avoir l'air d'une imbécile. Ma cheville droite me lançait horriblement, mon genou n'était pas beaucoup mieux. Génial pour passer la soirée... Je sautillais jusqu'à la cuisine pour récupérer de la glace dans le congélateur et tenir ma cheville au froid. Le froid faisait déjà du bien, il suffisait que j'attende un peu et ça irait relativement vite. Mais j'avais dû faire un peu plus de bruit que ce que je croyais quand je vis Kurt entrer lui aussi dans la cuisine et poser les yeux sur ma cheville.

« Kuuuuuuuurt. Non, t'inquiètes pas pour ça, c'est rien. »

J'affichais un grand sourire peut être pas très convaincu mais qui voulait quand même dire que tout allait relativement bien. Me connaissant ce n'était pas étonnant que je réagisse comme ça, j'allais bien, toujours bien, peu importe ce qui pouvait m'arriver ! Je me levais pour aller ouvrir le frigo et me servir un grand verre d'eau. J'en profitais pour demander au brun ce qu'il voulait si il voulait quelque chose. On allait pouvoir en profiter pour discuter, ça faisait longtemps qu'on s'était pas vu. Dis donc, je les enchainais en ce moment, je ne voyais personne ou quoi ?!

« Pendant que j'y suis, je te sers quelque chose ? Ca fait combien de temps que je t'ai pas vu et encore plus depuis quand on a pas passé un peu de temps ensemble ? »