Pacey avait pose la question qu’il ne fallait pas. Pourquoi laissait il sa curiosité prendre le dessus au risque forcé d’en souffrir ? Bah voilà c’était confirmé… Brooke et Alcide avaient bien couché ensemble. C’était fou comment ce fait pouvait lui faire mal. Mais Pacey l’avait cherché. Il l’a trouvé. Lui qui tombait en amour de cette jeune femme, le pauvre devait faire une croix sur elle. Décidément cet acteur avait le don pour avoir des sentiments sur des femmes qu’il ne pourrait jamais avoir.

Pacey : " – Excuse moi, je… Je n’aurai pas dû te poser cette question là. C’était très mal placé de ma part Brooke… Brooke s’il te plait arrête je t’en prie. Je… Je ne veux pas connaître les détails. Je ne veux pas vous imaginer ensemble partageant le même lit… “

Non il ne voulait plus rien entendre. Ca lui faisait vraiment trop de la peine. Pacey-Danyaël suppliait presque sa collègue pour qu’elle s’arrête de parler. D’autant plus que ces dires signifiaient beaucoup trop de choses. Pourquoi la jeune femme insistait elle pour faire comprendre son ami qu’il n’y avait absolument rien entre Alcide et elle ? C’était comme si elle cherchait à se convaincre elle-même. Ou alors Pacey était il parano de penser cela ?

Pacey : " – Ce n’est pas parce que tu l’as déjà fait avec plus d’un partenaire différent que je dois forcément te prendre pour une salope. Tu me connais très mal si tu penses cela de moi. Jamais je n’ai manqué de respect envers une femme. Que cela soit verbalement, physiquement ou tout simplement par la pensée. Et ce n’est pas parce que je… Que jamais, que je suis un saint ! Des bêtises j’en fais comme tout le monde tu sais. Et je les assume aussi pleinement. “

L’aveu de Brooke qui suivit ne fut pas sans conséquences. Le jeune acteur eut un petit sourire tout tristounet. Si ce que la professeure de mathématiques disait était vrai, leur amour était partagé. Pacey-Danyaël détourna le regard puis se recula de quelques pas. Il s’était senti obligé de s’éloigner d’elle s’il ne voulait pas céder à la cruelle tentation de l’embrasser à pleine bouche.

Pacey : " – Ne dis pas cela s’il te plait. C’est faux et tu le sais. Malheureusement dans la vie on ne peut pas avoir tout ce que l’on désire… “

[…] Pacey-Danyaël avait gaffe sur son secret. Maintenant Brooke savait qu’Alcide était son père. Comment le garçon pouvait réparer son erreur ? Pourquoi est ce que les machines à remonter le temps existent seulement dans les films ?

Pacey : " – Je ne veux pas en parler Brooke. Je n’aurai dû rien te dire. Je m’en veux. Oublies ce que tu viens d’entendre s’il te plait. C’est le mieux à faire… “

Pourquoi Pacey ? D’accord c’est ton père, et que l’imaginer couchant avec une femme, est glauque. Mais arrête moi si je me trompe, j’ai l’impression que ça n’est pas ça qui te dérange le plus en fait !

Ce qu’elle n’arrivait pas à comprendre, c’est pourquoi il le prenait autant à cœur, alors qu’il ne ressentait rien pour elle. Brooke avait beau avoir vingt quatre ans, elle ne comprenait rien aux mecs. C’était incroyable ça quand même, elle était en plein milieu de son magasin préféré, vêtue d’une superbe robe, portant des escarpins divins, mais tout partait de travers, et à cause de qui ? Un mec. Généralement quand tout foutait le camp dans la vie de la belle, c’était à cause des garçons. Quand elle avait obtenu son bac à l’âge de dix sept ans, elle manqua d’arrêter ses études à cause se son petit ami. Elle était acceptée à Stanford, sur la côte ouest, lui à Brown sur la côte est, mais les deux jeunes gens ne se voyaient pas vivre l’un sans l’autre, du coup, pendant un temps ils avaient décidé de trouver un job pour vivre leur amour. Cela dura quelques semaines, puis, lors d’une soirée à New York, Brooke avait rencontré des étudiants de Stanford, et elle s’était rendu compte que sa vie était du grand n’importe quoi, et que finalement, ce garçon qu’on appellera Samuel, n’était pas si indispensable que ça dans son existence. La belle Rowen-Glaswell est une personne qui ne cherche pas les ennuis et qui vit sa vie le plus droitement possible, mais elle est loin d’être austère, renfermée ou insociable, c’est juste que pour elle, il y a un temps pour tout. Malheureusement, il y avait toujours un gars sur sa route qui chamboulait tout…

Je n’ai jamais dit cela Pacey. Crois moi, je suis persuadée que plus respectueux que toi, il n’y a pas.

Elle le pensait. D’ailleurs c’est un trait de caractère du jeune homme qu’elle appréciait fortement. Mais ce qu’elle aimait par-dessus-tout chez lui, c’était cet innocence qui émanait de son visage, avec lui, elle le savait, elle ne serait jamais blessée. Elle se mit à détester cette fille qu’il aimait. C’était qui d’ailleurs ? Elle ne tarderait pas à faire son enquête, même si une partie d’elle ne le voulait pas. Peut être que Pacey serait heureux avec cette fille, certainement qu’elle devrait s’effacer et le laisser aller vivre cette relation avec cette nana…

Aux dernières nouvelles, je dis ce que je veux ! Elle commença à légèrement s’énerver. Si je te dis que tu me plais et que j’ai envie de passer plus de temps avec toi, je le pense ! Alors ne me contredis pas ! La phrase qu’il lui sortit après la tua littéralement sur place, d’ailleurs elle redit ces paroles à voix haute pour être sûre de bien les avoir entendues. Malheureusement dans la vie, on ne pas avoir tout ce que l’on désire. Elle le fixa. Je n’arrive pas à croire que tu me sortes ça, comme ça. Putain Pacey. Elle le poussa avec ses deux mains. T’as pas le droit de me dire ce genre de paroles. C’est comme si j’étais une chose banale, et que tu m’éjectais en une phrase. Elle alla s’assoir sur le canapé qui se trouvait dans le salon d’essayage. Elle ne comprenait plus rien. Il devait être le garçon le plus gentil de la terre, et en une phrase, il venait de la détruire. Brooke dramatisait certes, mais c’était Pacey, son Pacey !

Donc en gros j’ai épousé ton père, mais j’ai aussi couché avec ! Comment tu veux que je n’en parle pas ? La terre se serait mise à trembler, que ça ne l’aurait pas étonné ! Mais dans quelle situation, elle s’était fourrée ? Elle était l’ex-femme du père du garçon qu’elle aimait. Elle faillit prendre ses jambes à son cou. Une fois de plus elle sentit l’embrouille arriver à grands, pas, et une fois de plus ça serait à cause d’un homme…

Brooke avait raison. Ce n’était pas seulement le fait d’imaginer Alcide couchant avec une femme qui dérangeait le plus Pacey-Danyaël. Ni même encore que cette femme soit celle que le jeune homme convoitait secrètement. Non Pacey souffrait terriblement des blessures qu’on lui avait infligé dans son passé. La méchanceté des autres… C’était fou de voir comment la nature humaine pouvait se montrer cruelle et injuste lorsqu’il s’y mettait. C’était à l’époque du lycée. Pacey avait des vues sur une de ses camarades. Cette dernière l’avait invité à la rejoindre sur le terrain de football du campus. Arrivé sur les lieux, le garçon ne vit pas celle qu’il espérait. Il avait attendu longtemps. Lorsque l’équipe de foot du lycée s’approcha, Pacey voulait céder sa place pour l’entrainement. Malheureusement il était seul contre plus d’une dizaine d’élèves. Le garçon avait subi des maltraitances. On l’avait frappé, craché dessus, puis ensuite déshabillé complètement. Pacey voulait se défendre mais seul contre tous il n’avait eu aucune chance. Les poignets ligotés derrière son dos, autour d’un poteau de but, le pauvre ne pouvait pas cacher sa nudité qui était à la vue de tout le lycée. Le capitaine de foot l’avait obligé à avouer publiquement qu’il n’avait jamais eu de relation intime. Ni même de réelle petite amie. Cet enfer avait duré un temps interminable. Du début de l’après midi jusqu’à ce que la nuit tombe. Personne ne l’avait aidé. Plus d’une décennie après le garçon en souffrait encore horriblement. Lui qui était timide de nature, ce jour là il avait perdu le peu de confiance en lui qu’il possédait. A cette époque là, sa mère Annaëlle était déjà décédée. Abandonné en famille d’accueil, ce fut à ce moment là que Pacey-Danyaël s’était mis concrètement à retrouver la trace de son père. Il avait besoin d’Alcide. Besoin de cet homme pour grandir en sécurité. Dans toutes les familles d’accueil qu’il a connu, l’acteur ne s’était jamais senti chez lui. Exclu, dans l’une d’entre elles, Pacey a failli être violé. Le dernier loyer qu’il a connu fut le seul où le garçon s’était légèrement senti en sécurité. Les parents d’accueil étaient un couple assez âgé. Lui était militaire à la retraite et elle instituteur en fin de carrière. Ils n’onnt jamais eu la chance de devenir parents. Pacey fut le seul gamin qu’ils avaient accueilli dans son foyer. Ils l’adoraient. Ayant découvert la plupart des lacunes que le gosse avait connues depuis le décès de sa mère, ils s’étaient pris d’affection pour lui. Ils voulaient adopter Pacey-Danyaël. Ce dernier a toujours refusé car il avait un père. Certes ce dernier ne connaissait même pas son existence mais Pacey s’en fichait. Il refusait d’être l’enfant d’un autre que de sa défunte mère et Alcide. Suite à son humiliation au lycée, Pacey avait décidé d’intégrer le club de théâtre de sa nouvelle école. Un établissement privé pour garçons où l’éducation était assez stricte et sévère. Mais Pacey ne le regrettait pas car là bas les gens se respectaient les uns les autres. Aimant jouer la comédie et voulant qu’Alcide soit fier de lui lorsqu’il le rencontrera, Pacey fit ses études dans le cinéma. Devenir acteur fut pour lui une première revanche sur la vie. Il apprenait à vaincre sa timidité et à devenir plus confiant. Devant ou derrière la caméra, Pacey adorait les scènes de tournage. C’était son environnement, son air, sa vie.

Du côté de sa vie privée, c’était un vaste désert. Le garçon était un véritable geek. Il ne sortait que très peu, préférant rester chez lui devant son écran d’ordinateur. Rechercher à tous prix son père était son unique but. Durant ses études, Pacey-Danyaël fit la rencontre de Chuck. Il devait faire un reportage sur un sujet qui lui tenait à cœur. Le garçon avait choisi les maladies graves. Chuck était une patiente du service d’oncologie pédiatrique. Elle se savait condamnée mais espérait survivre à son mal. Dès le premier regard, Pacey eut le coup de foudre pour elle. Ayant sept ans plus vieux qu’elle, le garçon ne lui avait jamais rien dit. Il ne voulait pas la faire peur avec ses sentiments. Elle était bien trop occupée à se battre contre la mort pour avoir le temps de penser à autre chose. Chuck le premier et seul véritable amour de Pacey avant Brooke. Certes le garçon eut quelques coups de cœur mais sans plus. Il eut deux « petites amies » avec qui il n’avait jamais été bien loin. N’ayant jamais eu de véritable relation amoureuse, Pacey ne connaissait que les baisers de cinéma. N’étant pas réellement amoureux d’elles, il n’avait jamais voulu aller plus loin. Ses exs l’ont toutes les deux trompé et largué. En arrivant à Berkeley, Pacey revu Chuck. Sa petite Charlotte adorée. Il se rendit compte que ses sentiments pour elle n’avaient pas changés. Malheureusement avant qu’il ne se passe quoique ce soit avec demoiselle Flint, cette dernière fit une rechute qui lui fut fatale. L’acteur perdit à tout jamais son premier amour. Quelques semaines plus tard il rencontra Brooke dans les toilettes. Elle était celle qui le guérissait de son chagrin d’amour. Même s’il ne pouvait oublier Chuck, il tomba sur son charme de la professeure de mathématiques appliqués.

A la question de Brooke, Pacey préféra garder le silence. Pour la protéger. Pour protéger son père. Pour se protéger lui-même. Pacey-Danyaël ne se sentait pas prêt à avoir une relation de couple. Ne parlons même pas de rapport sexuel… Ils parlèrent de respect. Puis Brooke lui avoua qu’elle tombait amoureuse de lui. Pacey voulait le bonheur de ses proches. Il tentait de mettre Brooke et Alcide ensemble. Même si cela le ferait souffrir, le garçon voulait les voir tous les deux heureux. Pour repousser les avances de la blondinette, Pacey se faisait dur avec elle. Jouer un rôle était ce qu’il savait faire de mieux. Le ton se leva. Brooke s’énerva et repoussa physiquement son collègue.

Pacey : " – Bien sûr que non tu n’es pas une chose banale Brooke ! Tu es au contraire une femme adorable et attachante ! Moi aussi j’adore passer du temps avec toi tu sais. Sinon je ne serai pas là à tes côtés dans ce magasin… Malheureusement je ne peux t’offrir rien d’autre qu’une belle amitié entre nous. L’acceptes-tu ? “

Brooke ne comprenait pas pourquoi Pacey ne voulait pas parler de l’ex couple qu’elle avait formé avec Alcide.

Pacey : " – Pour être honnête avec toi je ne préfère pas. Je ne veux pas connaître les ébats que mon père a eus. Encore moins avec toi… Tu es mon amie et lui mon père. Ca ne me dérange pas que vous me parliez de votre mariage. Mais le reste je ne veux pas. C’est ironique en sachant que c’est moi qui t’a posé la question je le sais. Et maintenant que je sais que tu l’as fait avec lui ça me fait bizarre. Surtout avec ce que tu m’as dit sur ton expérience. Tu es plus jeune que moi. Et je pensais que tu… Que tu étais vierge toi aussi… Que c’était pour ça que tu m’avais abordé dans les toilettes l’autre jour… “

Après cet aveu, Pacey se mit à rougir. Il était vraiment mal à l’aise. Il ne voulait plus parler de tout ça.

Pacey : " – Tu veux toujours que j’essaye ces costumes ou tu as d’autres achats pour toi à faire ? “

La vie de la belle Rowen-Glaswell était tout ce qu’il y avait de plus banal. Elle était née dans une famille qui l’aimait déjà sans la connaître. Ses parents l’avaient désirée plus que tout au monde, et forcément quand elle débarqua, elle fut tout de suite la huitième merveille du monde. Trois ans durant, elle était tout pour ses parents, jusqu’à la naissance de la première de ses trois petites sœurs. Les Rowen-Glaswell étaient une famille unis, parents de quatre filles tout ne fut pas toujours facile, mais ils s’en tirèrent parfaitement bien, et pouvaient être fière de ce qu’elles étaient en train de devenir. Donc Brooke n’avait aucune blessure secrète, en fait, elle n’avait jamais vécu d’événement traumatisant, sa vie n’intéresserait certainement pas Polanski ou Scorsese, mais elle s’en foutait, car pour elle, son existence relevait presque de la perfection, et c’était juste génial !

Je ne sais pas Pacey, si je peux juste être ton amie !

La jolie blonde avait pleins d’amis garçons mais pour aucun elle n’avait des sentiments. Elle était dans l’inconnu, elle ne savait pas du tout comment réagir. Pouvait-elle être amie avec Pacey, sachant qu’elle voulait beaucoup plus que ça ? Elle n’en avait aucune idée. Elle avait peur que plus elle passerait du temps avec lui, et plus elle l’aimerait. Mais lui ne voulait pas d’elle. Comment faire ? Elle fixa ses chaussures espérant y trouver une quelconque réponse.

La seule chose dont je suis sûre, c’est que je veux que tu fasses partie de ma vie. Elle releva la tête et le fixa. Mais, j’ai peur qu’au final, ça ne me fasse plus de mal que de bien. Arriverait-elle à supporter de passer de simples moments avec lui ? A l’heure actuelle, elle n’en savait rien. Mais comment en quelques temps, tout avait pu tourner à la confusion ?

Pacey tu crois vraiment que si j’avais été vierge je t’aurais abordé dans les toilettes pour homme comme ça ? Elle secoua la tête. En fait tu as une image tellement fausse de moi qu’il est clair que tu ne pourras jamais m’aimer. Le dire à voix haute, lui déchirait le cœur. Mais tout était de sa faute, comment un garçon comme Pacey pouvait tomber amoureux de Brooke ? Elle l’avait accosté de la pire des manières qui soit, avait renvoyé une image d’elle totalement erronée. Bordel, ça serait à refaire, il est clair qu’elle s’y prendrait autrement. Elle irait lui parler tout simplement, et ne l’agresserait pas comme elle l’avait dans les toilettes. Mais qu’est ce qu’il lui avait pris d’avoir agit de la sorte ? A présent, elle se retrouvait à aimer un garçon qui ne voudrait jamais d’elle. Comment allait-elle pouvoir vivre avec ça ?

Je suis désolée, mais je crois que je vais rentrer chez moi. Le prend pas mal, ou contre toi, mais j’ai besoin d’y voir clair. Et ça n’est pas en faisant les boutiques avec toi que je vais pouvoir y arriver. Bonne fin de journée à toi Pacey.Elle lui déposa un baiser sur la joue. Ensuite, elle partit, récupérant ces affaires dans la cabine d’essayage, s’arrêtant à la caisse pour payer ce qu’elle portait sur elle, et quittant son magasin préféré avec un goût d’amertume. Pour la première fois de son existence, sa vie ne se déroulait pas exactement comme elle le souhaitait…