the great escape
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❝ Bad day, looking for the great escape. ❞ guillaume&benjamin

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MessageSujet: ❝ Bad day, looking for the great escape. ❞ guillaume&benjamin ❝ Bad day, looking for the great escape. ❞ guillaume&benjamin EmptyDim 24 Avr - 18:29

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the great escape
La vie lui a déjà appris que les moments de bonheur peuvent se payer au prix fort et il en a retenu la leçon. Depuis six ans l'existence est à nouveau douce, mais il sait que cela peut s'arrêter nimporte quand. Le problème avec le bonheur c'est qu'on s'y habitue vite.
GUILLAUME MUSSO


Et s’il n’y a plus d’espoir… Cela valait-il encore la peine de se battre ? Chaque soir, on se couche avec cette crainte que le lendemain soit pire qu’aujourd’hui… A droite et à gauche, on entend partout des voix nous murmurer qu’il faut continuer, qu’il faut avancer quoique l’on puisse penser. Que la sortie n’est pas loin, qu’elle est même à portée de main. Mensonges… Combien de fois l’ai-je entrevu cette sortie de secours, cet échappatoire intouchable. Un jour, un pense s’éveiller en homme nouveau, que la souffrance et les malheurs nous ont quitté pour de bon, qu’enfin, on va pouvoir reprendre notre vie en main. Et puis au final, il y a ce truc, cette foutue malchance (ou ce hasard, peu importe comment on le nomme) qui nous retombe dessus. Tel un fardeau qui s’accroche, qui nous empoisonne l’air et nous asphyxie jusqu’à notre mort. Plus d’une fois j’y ai cru, à cet espoir que l’on dit inébranlable. Mais ce soir, il n’en est plus rien. J’ignore si je baisse finalement les bras, ou si j’admets pour une fois que j’ai mal de cette vie, mais quoiqu’il en soit, me voilà égaré. Quelque part, à cheminer entre ma mort prochaine et mon combat pour la vie. Je lui ai juré pourtant que je me battrai… Que je serai là, pour toujours, à ses côtés et à ceux de notre petit ange. Vraisemblablement, le destin aura eu raison de moi et de ma soi-disant volonté. Comme si nous n’avions pas assez à supporter, voilà désormais qu’un autre ‘’fait divers’’ venait tâcher nos âmes, à tous les trois… Et ce, par mon unique faute. Un accident, des morts, et deux blessées. Pourquoi n’avais-je pas eu le droit de m’en aller durant cette foutue collision de voiture ? Pourquoi fus-je le seul à être sorti indemne alors que j’étais le seul coupable de tout cet enfer… Pourquoi la vie était-elle si injuste à mon égard… A l’égard de ma famille, de nous. J’aurais donné ma vie pour ces deux femmes que j’aime plus que tout… Ironie du sort ou non, c’étaient elles qui avaient frôlé la mort par ma faute. J’ai juré de me battre contre cette maladie qui me ronge de l’intérieur.. Cependant, je crois avoir finalement déposé les armes. Un an que je vis avec cette saloperie. Un an que je la cache aux yeux du monde, en faisant semblant que tout va bien, que je vais bien. Un an que je me mens à moi-même et aux autres. Elle m’en avait voulu de lui annoncer trop tard la nouvelle, et je n’ose même pas imaginer quelle aurait été sa réaction si je lui avais masqué jusqu’à me retrouver dans mon lit de mort. C’est un fardeau de porter un tel secret. Comment annoncer à ceux que l’on aime plus que tout que l’on va bientôt disparaître ? Comment annoncer à la femme que l’on veut épouser qu’entre nous deux, il n’y aura qu’un avenir éphémère ? Comment regarder celle que l’on considère comme son enfant en sachant que jamais on la verra grandir ? Ce n’est pas le fait de m’en aller qui m’effraie le plus, c’est ceux que j’abandonne que me terrorisent. Et parmi ceux-ci, l’un de mes amis.. Le frère que je n’ai jamais eu, le seul sans doute à pouvoir me cerner autrement que comme un homme joyeux et solitaire. Guillaume.

A cette heure tardive, le parc de Berkeley était pour ainsi dire vidé de monde. Quelques couples qui se tiennent la main.. Au moins ils semblent heureux, et profitent ensembles d’une vie qui s’achèvera dans des décennies. La jalousie n’était pas un défaut que l’on pouvait m’attribuer, néanmoins, en cet instant, j’admets que je devais être l’homme le plus jaloux qu’il puisse exister. J’enviais ce que je ne pourrais jamais obtenir. Un sursit. Peut-être aurais-je dû rentrer… Embrasser celle qui m’efforce à tenir debout, et passer du temps avec elle. Juste nous deux, avec notre belle Lune pour bercer notre triste soirée. Mais non. Depuis l’accident, c’est à peine si j’ose la frôler, lui parler… Sans doute ai-je simplement honte de moi-même, de ce que je peux représenter. Un homme malade et affaibli est loin d’être un époux à la hauteur. Il fallait bien que je me fasse à l’idée que j’avais bien plus que je ne pouvais le mériter. Quoiqu’il en soit, par culpabilité et par honte, ce soir, si la solitude s’avérait être une bonne compagnie, j’étais presque certain qu’elle me serait fatale.. Autant ne pas tenter davantage le diable. Si l’envie de m’échapper était belle et bien présente, celle de passer encore un peu de temps aux côtés de ceux que j’aime était bien plus forte.

Mes mains tremblaient. Le manque sans doute. Je n’avais plus pris mes médicaments depuis quelques jours déjà. Impossible de taper un message sur mon portable.. Par ailleurs, il manqua de me filer entre les doigts. Merde. Pourquoi étais-je même incapable d’appeler à l’aide ? Mais tout va bien, n’est-ce pas ? Finalement, je dû me résoudre à passer un coup de fil. Plus simple, plus rapide. Seul petit hic à la chose : on me démasquerait immédiatement étant donné ma voix semblable à un sans abris exposé à un froid d’hiver. Pour une fois que je m’étais résolu à pleurer sans que personne ne puisse me voir dans cet état. « Guillaume ? C’est Benjamin… Hum, je voulais juste savoir si tu pouvais me rejoindre dans le parc de Berkeley. J’ai… J’ai besoin de parler à quelqu’un, et il faut qu’on parle tous les deux.. J’compte pas partir avant l’aube au pire, donc t’auras qu’à passer dès que tu pourras. » Messagerie. Un coup de chance que je ne sois pas tombé directement sur lui. L’inconvénient avec Guillaume étant qu’en moins de trois secondes, il parvenait à me cerner. Un don que je ne connaissais à la base qu’à Esthell et Maxyne. Egaré dans mes pensées, je ne m’étais même pas aperçu que mon portable m’avait finalement échappé des mains. Au sol, brisé. Wouuu chance, quand tu nous tiens. Les spasmes qui animaient mes membres se faisaient de plus en plus imposants. A croire que je choppais Parkinson. Et puis, sans véritablement savoir comment, j’ai retrouvé dans ma veste un vieux paquet de cigarette et un briquet. Qu’est-ce que ça fichait encore ici ? J’étais censé avoir arrêté de fumer depuis un an désormais… Sans nul doute une fête à laquelle j’étais trop bourré pour me rendre pleinement compte de ce que je faisais. Merde. Moi qui avais juré de ne plus jamais consommer ces trucs. Le regard accroché à ce minuscule rouleau de tabac, j’en venais à m’écœurer moi-même de tout ça. Dire qu’à cause de ce tout petit machin, ma vie et celle de la femme que j’aimais partaient en éclat. Nos vies respectives n’auraient sans doute pas connu le même sort que celui d’aujourd’hui si je n’avais jamais fumé. Une cigarette, une vie foutue. Une autre cigarette, deux vies foutues. Et ainsi de suite. Je m’étais détruis volontairement, en même temps d’anéantir un peu plus mon monde. J’aurais pu être fier de tout cela si j’avais été un homme éperdument amoureux de la solitude. Toutefois, ce n’était pas le cas. Et l’alliance qui scintillait à mon doigt me le rappelait constamment. Merde, merde, merde. Et puis, pourquoi il n’était toujours pas arrivé mon Sigma ?

L’herbe fraîche du parc apaisa bientôt mes tremblements et ma douleur. Le souffle court et difficile, j’essayais tant bien que mal de me calmer. Retrouver un équilibre là où il n’y en a plus. Le regard perdu quelque part au dessus de moi, je réalisais que je perdais l’esprit. A rire tout seul des étoiles qui brillaient, à laisser quelques larmes de désespoir couler alors que ma Lune tâchait de m’apaiser. Il n’y avait pas à dire : j’étais pitoyable. Quelques perles de sueur marquaient mon front, et quant à moi je tâchais de m’endormir les yeux grands ouverts. Peine perdue. Qui plus est, des bruits de pas au loin attirèrent soudainement mon attention. Pas besoin de voir qui c’était, je pouvais aisément le deviner. Néanmoins, tel un reflex, mon visage se pencha malgré tout vers l’horizon. Et j'aperçu une silhouette se dessiner dans l’obscurité. Un étrange sourire releva la commissure de mes lèvres. Enfin, je n’étais plus seul.



« Et dans un dernier souffle, je comprends tout: que le temps n'existe pas, que la vie est notre seul bien, qu'il ne faut pas la mépriser, que nous sommes tous liés, et que l'essentiel nous échappera toujours. »

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MessageSujet: Re: ❝ Bad day, looking for the great escape. ❞ guillaume&benjamin ❝ Bad day, looking for the great escape. ❞ guillaume&benjamin EmptyMar 3 Mai - 18:36

❝ Bad day, looking for the great escape. ❞ guillaume&benjamin 665306rs10

« Come notice me and take my hand so why are we strangers when our love is strong why carry on without me ? And everytime I try to fly i fall without my wings i feel so small i guess I need you baby and everytime I see you in my dreams i see your face, it's haunting me i guess I need you baby. • Tu cesseras d'être déçu quand tu auras cessé d'espérer. • Tout comme il existe des coups de foudre en amour, il y a quelque fois des coups de foudre en amitié. » ••• Dans la vie, les choses qui ont le plus de valeur sont celles qui n'ont pas de prix.

Une vie parsemée de haut et de bas, une vie remplie de bonheur et de malheur, une vie pleine de chagrin, mais également remplie de sourire. Une vie ou le rêve est primordial, mais ou les cauchemars règnes, fermer les yeux est dire bonjour à l'enfer et tirer la révérence au paradis. Interdire l'évasion, empêcher l'esprit de vagabonder le long des couloirs du subconscient, une épreuve terrible, où le désespoir fait vite son apparition, un sentiment des plus sournois qui te consume et te salue. Que faire dans ces cas la ? Une question auxquelles il n'y a aucune réponse, où alors celle-ci est si bien caché que la trouvé est un défi des plus olympiques. Ce que l'on éprouve est souvent dur à exprimer, nous ne savons pas à qui nous confier, à qui en parler, après tout on est né seul et on mourra seul, même si tout au long d'une vie on rencontre des gens extraordinaires qui nous permettent d'avancer le long du chemin sinueux qui peut s'arrêter à n'importe quel moment. On laisse alors place au chagrin, laissant nos larmes rouler le long de nos joues. La vie est vagabonde et ne laisse pas place au projet, du jour au lendemain, de la minute à l'heure, tout peu basculé. C'est l'une des premières choses que l'on nous apprend, mais quand cela arrive, on en reste penaud. Il est vrai qu'on ne peux voir que cette fâcheuse partie de la vie, mais bien heureusement il existe encore le bonheur, un bonheur à savourer, car malheureusement il ne dure souvent pas une éternité, il faut s'en délecter lorsqu'il est présent et se dire que finalement on est quand même heureux d'être encore en vie pour pouvoir partager des moments inoubliaux en compagnies des personnes que l'on aime et qu'on ne voudrait jamais quitter, même si la vie en décide parfois autrement. Au final il nous restera encore nos souvenirs, des souvenirs qui seront durs, mais qui feront du bien, des souvenirs emplis de nostalgie que l'on conserve malgré le temps, car on en a besoin, il est vrai que vivre est une épreuve de tous les jours, mais devoir quitter tout cela, fermer les yeux en sachant que plus jamais on les rouvriras, devoir dire adieu, accueillir la peur comme une amie qui nous a poursuit tout au long d'une vie riche en émotion, ça vaut t'il vraiment le coup ? Énormément de question se bousculait dans le crane de Guillaume à ce moment, il ne savait pas trop en quoi penser, mais une chose est sûr il n'allait pas très bien ce soir-là, alors qu'il était encore assis sur sa chaise, fixant un point invisible qui devait se trouver non loin au-dessus du tableau noir.

C'était son dernier cours de la journée et le soleil commençait à décliner dans le ciel, laissant apparaitre un mélange de rose pale à un bleu clair ou le blanc des nuages venait nuancer le tout. Un regard vague, une attention réduite, une écoute approximative, cela faisait quelque jour que Guillaume n'était pas dans son état normal et toute personne le connaissant un minimum l'aurait remarqué. Bien sûr lui rétorquait qu'il allait très bien, alors que ce n'était bien sûr pas le cas. Il n'était pas habituel pour notre jeune homme de paraitre fatigué, pas dans ses baskets et totalement à côté de la plaque. Habituellement joviale, sympathique et sur de lui, il n'était plus le même ces derniers jours. Bien sûr comme pour beaucoup de personnes qui se retrouvent dans un tel état second, il y a un déclencheur, le nôtre remonte à il y a un peu plus d'une semaine, alors qu'il était dans son appartement prêt à sortir. Ce soir-là, il avait eu un coup de fil de son père, rien de vraiment inhabituel, mais rien qu'à la voix de celui-ci il comprit que quelque chose n'allait pas. Cette chose était sa mère, celle-ci avait été hospitalisée après un malaise et les médecins ne prévoyaient rien de bon, car son état se dégradait d'heure en heure. Un véritable choc, la femme qui avait et qui était tout pour lui allait de mal en pie et lui dans tout ça se trouvait de l'autre côté de l'atlantique, près à prendre un billet d'avion fit ça pour rentrer en France au plus vite. Comment la vie avait-elle put être aussi cruelle ? Pourquoi elle ? Bien sûr des tas et des tas de questions que Guillaume c'était retourné un énième de fois. Finalement son père lui avait interdit de quitter San Francisco, en tout cas pour le moment et qu'il le tiendrait au courant. Depuis rien de plus n'est arrivé, sa mère est toujours hospitalisée, mais dans un état stable, même si cela reste quelque chose de sérieux. Voilà donc la raison pour laquelle le regard de Guillaume reste vague et bien sûr il n'a mis personne au courant, même ses meilleurs amis.

Finalement quand la cloche résonna, qu'il ne remarqua quasiment pas, il attrapa son sac et quitta la salle prêt à emprunter le chemin pour rentrer chez lui et continuer à ruminer et à essayer de comprendre. Mais il remarqua qu'il avait un message vocal, il n'avait même pas sentie son portable vibrer dans sa poche, tellement il était occupé à se retourner le cerveau. C'était Benjamin et au vu de sa voix ça n'allait pas fort, voir pas du tout. Qu'avait-il à lui dire de si important ? En tout cas il était temps de laisser ses propres problèmes de côté pour le moment et de rejoindre son meilleur ami qui avait surement besoin de lui. Sortant de l'université, il aspira une bonne goulée d'air fraiche venant du parc ou les ombres des arbres dansaient à la lueur du soleil. Il lui avait dit de le retrouver ici, surement assis sur l'herbe, Guillaume commença à marcher le long de l'aller qui traversait le parc du campus en essayant de distinguer son meilleur ami. Finalement non loin de là, assis sous un chêne il le reconnut, ça allait être dur de devoir cacher son propre chagrin pour laisser Benjamin extérioriser le sien, mais il était la pour ça, même s'il avait toujours du mal à savoir pourquoi il était là. La voix que le jeune homme avait eu au téléphone n'était pas loin de le rassurer, en espérant qu'il ne lui suit rien arriver de grave, ni lui, ni à sa famille. Une fois arrivé à sa hauteur il lui fît un grand sourire tout en désignant d'un geste du menton la cigarette qu'il tenait entre les mains. « Tu m'avais pas dit que t'avais arrêté de fumer ? » En tout cas c'est ce qu'il croyait, mais on dirait bien qu'il se trompait, ça arrive à tout le monde. Il lui était lui arrivé de fumer de temps en temps pour laisser retomber la pression. Lui tendant la main pour le relever et le serrer dans ses bras il ajouta. « Alors qu'est ce qui t’arrive pour me faire venir ici à cette heure-ci, j'ai pas trop aimé le message que tu m'as laissé. » Ce qui était vrai, il ne savait pas pourquoi il était là, mais le message sur sa boite vocale ne présageait rien de bon et il le savait.
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MessageSujet: Re: ❝ Bad day, looking for the great escape. ❞ guillaume&benjamin ❝ Bad day, looking for the great escape. ❞ guillaume&benjamin EmptyMar 7 Juin - 16:49

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stay
Ce n'est pas seulement l'endroit où l'on va qui donne un sens à la vie, mais aussi la façon dont on s'y rend.
MARC LEVY


Et on dit au revoir. Quitter un monde pour en retrouver un autre. Je n’ai pourtant pas eu une vie bien formidable ni malheureuse dans l’ensemble : je ne suis pas l’orphelin recueilli par une terrible famille, ni l’intellectuel détesté de tous… J’ai respiré, j’ai couru, j’ai embrassé et surtout, le plus important, j’ai aimé. Jamais je ne pourrai assez remercier la providence et le hasard de l’avoir mise sur ma route. L’ange qui a illuminé le tunnel où je m’étais égaré. Elle était les ailes bienveillantes qui me ramenaient vers la vie chaque fois que je songeais à tout abandonner. Il ne suffisait pourtant pas de grand-chose : un regard, s’il est sincère. Une caresse, si elle douce. Un baiser, s’il est accompagné d’une petite phrase : je t’aime. Mais la vie s’est barrée en courant, sans que je ne comprenne comment et pourquoi. Laissez-moi partir, je vais courir la rattraper. Parce que dans un certain sens, je m’y accroche toujours : à cet espoir déchu. C’est peine perdu, sans doute… Mais j’ose espérer que les miracles existent et que j’en serai le spectateur. J’ai ce poison qui parcoure mes veines et me consume à petit feu ; malgré cela, je ne ferme pas les yeux bien que j’y ai songé plus d’une fois. A quoi bon vivre si c’est pour contempler la couleur pourpre de la douleur peindre le regard de la femme aimée. Le problème avec le bonheur, c’est qu’on le croit éternel. Chaque fois qu’on ose le frôler du bout des doigts, celui-ci nous prouve qu’il est encore plein de ressources et qu’à tout moment, il peut nous abandonné et nous prolonger dans le malheur. Une maladie incurable : celle de la peine qui ne nous lâche pas. Nos larmes en sont le reflet : ce désespoir qui nous masque la vue, nous brûle l’esprit et nous retourne l’âme. Cet échec cuisant n’a malheureusement rien de bon à nous apprendre. ‘’Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort’’. Mensonge… A fort de nous détruire, il arrive un jour où l’on ne peut plus, où l’abandon tâche les traits de nos visage.

Il était là. Juste là. A me tendre une main et m’arracher à mon chaos. Son unique sourire embauma mon esprit l’espace de quelques secondes. Je le contemplais, un mince rictus se profila sur le coin de mes lèvres lorsque ma main s’empara fermement de la sienne. Il me prit dans ses bras, et sans prendre la peine de répondre immédiatement à ses dires, je fis de même. Geste commun, mais qui avait son importance à mes yeux. L’affection n’était pas une chose qui m’avait souvent été offerte, et surtout pas par mes géniteurs. Un passé que je préférais par ailleurs mettre de côté. Chaque chose en son temps. « Alors qu'est ce qui t’arrive pour me faire venir ici à cette heure-ci, j'ai pas trop aimé le message que tu m'as laissé. » Question existentielle… Pourquoi l’avais-je appelé au juste ? Le revoir… Une dernière fois ? Lui tirer mon chapeau dans une gracieuse courbette et m’en aller en lui lançant ironiquement un ‘’rendez-vous au paradis !’’ ? Merde… Sans que je ne n’en prenne réellement conscience, mon regard s’assombrit, et mes yeux fixaient désormais le sol. A la manière d’un enfant ayant fait une bêtise qu’il ne désirait avouer à ses parents.. Dans cette triste histoire : j’étais l’enfant, Guillaume le parent. L’air de rien, j’inspirais une bouffée d’air en serrant les poings et guettant la cigarette que je tenais du bout des doigts. Le terrible démon qui m’avait condamné à en être là aujourd’hui, je le tenais au creux de ma main. Comme quoi la vie était dotée d’un humour noir. J’esquissais un léger sourire faussement amusé. « J’ai arrêté de fumer, il y a un an à peu près… J’aimerai passer le plus de temps possible avec ma famille, et mes amis. » Et Dieu savait que du temps, il m’en restait peu.. Si peu pour accomplir tout ce que je n’avais jamais eu l’occasion de faire. Voir ma fille grandir, assister aux mariages de mes amis, partir faire le tour du monde en compagnie de celle que j’aime… Ils sont beaux ces projets. Si seulement je pouvais en réaliser quelques uns.

Ma main s’était égarée sur l’épaule du Sigma. L’esprit vagabond, je me forçais à lui reporter toute l’attention dont il méritait. J’ignorais comment et pourquoi j’avais eu la chance d’un jour croiser son chemin. Plus qu’un ami, cet homme était un frère à mes yeux. Celui pour qui je donnerai ma vie, celui pour qui je tuerai, celui pour qui j’ai envie de continuer à vivre. Mes pas nous entrainèrent dans une lente marche le long du chemin. La fraîcheur de la nuit apaisait les douleurs qui me renvoyaient ma cage thoracique à chaque inspiration. Détournant rapidement le visage, je m’autorisais une discrète quinte de toux sanglante avant de me redresser. Bordel, que c’était difficile… Mentir ? Avouer ? Profiter de la soirée à ses côtés ? J’ignorais quelle était la meilleure chose à faire. Mais Guillaume était loin d’être dupe : il était conscient que si je l’avais appelé, c’était pour une raison bien précise. Et je ne suis désormais plus sûr de cette dite raison.. Mes jambes crevaient d’envie de m’emporter au loin, fuir cette triste vérité. Et puis, dans le murmure du silence, ma voix siffla quelques mots malgré moi. « J’ai un cancer, et j’en ai plus pour très longtemps. » A peine prononcés, aussitôt regrettés. Du sol, mon regard se reposa sur lui, un triste sourire pendu aux lèvres. Si l’air ne parvenait plus à entrer alimenter mes poumons, j’essayais tant bien que mal de reprendre d’une voix qui se voulait réconfortante : « Il n’y a qu’Esthell qui est au courant, même ma sœur l’ignore.. J’aimerais simplement pouvoir passer le peu de temps qu’il me reste à ses côtés, et aux tiens également. Les choses peuvent arriver tellement vite sans qu'on s'y attende… » En cet instant, j’aurais apprécié avoir un flingue dans la main, et le poser sur ma tempe. Cette fois-ci, mes yeux avaient dérivés ; guettant d’un air honteux les tiges d’herbe humides. Il n’avait suffit que de quelques secondes, et j’avais l’impression qu’une heure entière s’était écoulée. Une perle de sueur s’échappa de mon front. Sueur froide… Et puis, finalement, sans dire un mot, je le reprenais dans mes bras. Une étreinte fraternelle parmi tant d’autre en apparence, et pourtant.. « Je suis désolé. » Ma voix se perdit dans la brume de la nuit.

J'ai toujours rêvé de pouvoir aider mes proches, les aimer comme ils le méritent, et les accompagner tout au long de leur vie. A contrario, l'existence aura voulu que je vive l'inverse de ce que j'ai toujours espéré. Pas le temps de dire "ouf" que je serai déjà six pieds sous terre, avec ce goût amer dans la bouche : celui des regrets.



« Un homme peut se résoudre à l'idée de perdre sa vie, mais pas à l'absence de ceux qu'il aime. »

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