Voilà quelques jours que le jeune Stanley était arrivé à San Francisco, son arrivé a été ... comment dire, elle n'est pas passée inaperçue. Certaines personnes le dévisageaient, d'autres le regardaient avec stupéfaction. On pouvait lire sur leurs visages qu'il ne s'attendaient pas à voir un jeune des Watts débarquer dans ce milieu de bourges. Effectivement l'univers de ces jeunes étaient plutôt « Pop » que « Hip-Hop », c'est pourquoi Stan' se mit à l'écart après avoir fait son show il y a peu de temps.
Dehors, il faisait froid, les nuages grisâtres surplombaient l'établissement ainsi que tout le parc où Stanley se trouvait. Peu de gens étaient à l'extérieur, le froid les décourageaient à première vue. Le jeune homme n'était pas affecté par le froid, habitué à rester des heures dans la rue, il finit par être comme immunisé, il aimait bien rester dehors pendant des heures, c'était son lieu d'inspiration. Il commençait par penser à plusieurs sujets, souvent personnels puis les idées fusaient et les métaphores se formaient. Toujours accompagné de son stylo et de nombreuses feuilles chiffonnées où il écrivait ses vers. Le jeune homme était assis sur un banc vert et tagué aux Typ-Ex de partout, des « I love you » ou bien des « F*ck you » étaient marqués. Cela lui rappelaient les bus de son quartier qui étaient souvent vides mais toujours gravés de partout, là-bas aussi il aimait se poser tranquillement pour écrire.
Stanley était vêtu comme à son habitude d'un large « baggy », d'un long T-Shirt qui ne finissait pas de tomber. Par-dessus il portait un jaquette grise également assez grande pour sa carrure. Il est vrai qu'il paraissait frêle et sans défense à première vue mais pendant sa jeunesse il se mit rapidement à la musculation pour gagner en muscle. Pour couronner le tout, il avait un bonnet sur la tête, et, comme à son habitude, son vieux casque avec qui il écoute ses bon vieux titres.
Assit confortablement, il sortit de ses feuilles de sa poche et commença à se relire, les syncopes étaient marquées, sa facilitée à enchaîner les phrases lui procurait encore plus de plaisir à pratiquer le rap. Il n'avait aucune idée si cela gênait les autres étudiants du campus mais il continua à réciter ses lyrics. Le texte parlait de sa mère et était très crus envers son père. Lui, qui a abandonné le petit Stanley, âgé de trois ans et sa mère. Un acte qu'il ne pardonnera jamais.
Le premier couplet de la chanson était plus calme que les autres, il répétait souvent le fait qu'il a toujours essayez de s'occuper au mieux de sa mère, alcoolique, et qu'il la remercie d'avoir elle aussi, essayée de l'éduquer un maximum. Malheureusement, Stanley n'était pas facilité par sa couleur de peau, son quartier et sa situation familiale. Le deuxième couplet paraissait déjà un ton plus violent, il parlait lui de son ami Sean, qu'il considérait comme un frère. Il l'a aidé pendant toutes sa courte vie, ils ont aussi profité de la vie ensemble mais c'était surtout un membre de la famille à ses yeux. Le troisième couplet parlaient quand à lui de sa période dépressive, une période où il resta enfermé dans sa chambre pour écrire. Enfin, la quatrième et dernière partie racontait le fait que tout cela ne serait pas arrivé si son père ne l'avait pas abandonné et que maintenant il est ici, à Berkeley pour essayer de revenir dans la vie et de devenir quelqu'un. Tout cela saupoudré d'un refrain qui illustrait sa situation actuelle.

Ce n'est qu'au moment où il finit sa musique qu'il aperçut que quelqu'un était assis à sa gauche. Stupéfait d'avoir un public, il laissa tomber sa feuille gribouillée. Il eu un coup de pression, il n'était pas prêt à voir ce jour là quelqu'un entrain de l'écouter attentivement. Il reprit le plus vite possible sa feuille et lui adressa la parole d'un léger ton aggressif : « Eh, mec, y'a rien à voir ... »

Le jeune Stanley fut choqué par les propos du bourge à côté de lui. Mais c'est au moment où il critiqua le rap qu'il sentit que ce gars ne savait vraiment pas d'où il venait. Stanley n'était pas forcément un lascar qui n'a rien fait de sa vie, il a toujours voulu réussir, pour lui mais également pour sa mère. Quand le mot « maman » entra dans ses oreilles, une colère profonde se propagea dans son corps. D'accord, il l'a peut-être un peu agressé en reprenant si brutalement ses lyrics mais il ne l'a pas frappé non plus. De plus, il ne comprenait pas pourquoi il disait que son art n'était pas de la musique. C'est alors qu'il se leva, enleva son vieux casque usé, et le lui tendit vers lui. Et Stanley lui demanda : « Tiens prend ça, et écoute si ce n'est pas du bon son. Franchement, mec, critique pas les autres, je suis pas là pour chercher la merde. J'ai d'jà eu trop de 'blèmes dans ma vie. Maintenant, j'essaye de revenir ... – dit-il d'un ton à la fois légèrement provocateur et sincère – Sa c'est ma culture, Tupac, Dr Dre, Ice-Cube ou bien Snoop Dogg. Écoute, ça c'est des bon rappeur, attarde-toi sur le sens des paroles et on pourra discuter. »

Il s'assit à nouveau sur le banc, laissant le casque dans les mains de son premier critique depuis son arrivée à San Francisco. Stanley commença alors à improviser des paroles, il commençait par une rythme rapide mais entrainant puis il articulait de plus en plus, s'appliquant sur les syllabes et les silences entres les phrases. Laissant plus de beat dans son morceau, la première « version » de son freestyle n'était pas très approfondie mais il recommença et cela parlait de quelque chose de bien différent. Il parlait de la difficulté de certaine personne, car d'une autres cultures, à s'intégrer dans un univers qui n'est pas le leur. Ce qui est son cas. Il comparait plusieurs personne du monde entier, ce qui formait au final une grande histoire. Les paroles étaient tout aussi crues et violente que les précédentes mais cela ne l'intéressa pas. Il s'en fichait de tout le monde, il ne connaissait personne à Berkeley et le mec à côté de lui ... en fait il n'y pensait même pas, quand il écrit, il est comme en transe. Il est dans son monde.
Il reprit son stylo ainsi qu'une nouvelle feuille et il écrit les paroles, notant également les principaux instrument qu'il voudrait assimiler à se titre qu'il a composé en quelques minutes. Sur la feuille il y avait noté :

Citation :

Stan

Quelques jours après ma putain d'arrivée

Forte batterie, utiliser la crash fréquemment. Guitarre sur le refrain ?!

Puis il écrivait, écrivait, écrivait ... modifiant quelques mots par-ci, faisant quelque métaphore par-là. Soudain, il tourna la tête vers l'étudiant à côté de lui et lui posa également sa nouvelle composition. Il ne savait pas trop pourquoi il faisait ça, lui qui sois disant « connaissait la musique » peut-être qu'il changerait d'avis face à une nouvelle page fraichement sortie de l'imagination du jeune homme. Pourtant Stanley n'est pas de nature très sociable mais il ne sentait pas très mal face à lui. Même s'il l'a critiqué. À vrai dire personne n'avait critiqué auparavant son art, étant donné que tout le monde appréciait le rap dans les Watts.
Il sentit tout à coup son portable vibrait, qui pouvait bien l'appeler ou envoyer un message maintenant. Il sortit son vieux Nokia, eh oui, il n'avait pas les moyens d'avoir un téléphone plus récent. Il alluma l'écran et vit écrit « Mom' », Stan' se demanda se que sa mère pouvait avoir eut ? Il appuya sur le bouton pour lire le message. Soudain il laissa son portable tomber, choqué. Il serra les poings puis il se les mit sur le visage. On pouvait apercevoir sur le petit écran les mots écrit par sa mère : « Merci mon petit Stanley pour tout ce que tu as fait pour moi, mais je vais bientôt finir dans ce lit d'hôpital où je suis couchée. Peut-être endormie à jamais ... »

Il donna alors un immense coup sur le banc, le faisant trembler pendant quelque temps ...

Stanley réfléchit un instant et réalisa qu'il avait été quand même un peu aggressif. Disons que la faute était au deux hommes qui n'ont pas sut discuter ...

Un musicien ? Serais-ce la chance de Stanley pour pouvoir coopérer et peut-être réussir d'enregistrer sa première « démo ». En effet il n'a jamais eut l'opportunité d'enregistrer officiellement un de ces « morceaux ». Il ne les faisait qu'avec un enregistreur à cassettes avec son ami défunt Sean.
Il a certainement lu la page qu'il avait écrit il y a peu, il voulait l'aider malgré leurs différence notable ?! Étrange ... mais Stanley n'est pas le genre de personne à laisser passer une telle occasion devant lui ! Il est vrai qu'il a encore beaucoup de chemin à faire, améliorer ses textes et son flow. Il est parfaitement conscient qu'il n'a pas le niveau d'un Tupac ou d'un Nas. Mais il compte bien réussir, pour prouver tant de chose au monde. Un blanc peut réussir dans un milieu noir, de même qu'un noir peut réussir dans un milieu de blanc. Il l'a promit à sa mère, il sortira de cette galère qu'il ne veut plus revivre. Le Sigma ne sait pas pourquoi il continue à parler au garçon nommé Ethan mais il sent une impression. Comme s'il avait quelque chose à lui montrer, à lui apprendre : « Chacun son style mec, je respecte tes gouts musicaux après si tu respecte pas les miens ... dit-il avec un certain regret, mais très calme – Je vais pas te mentir, je ne sait pas lire la musique, je sais juste la ressentir, la vivre. Un peu comme tout les musiciens non ? Donc j'accepte ta proposition, euhh, Ethan.

C'est là que le guitariste lui demanda se qu'il avait, il hésita un instant à répondre. Sa mère était sa seule famille, sa principale raison de vivre. Il a toujours tout fait pour elle, Stanley ne pouvait pas la laisser comme sa. Mais il fallait bien dire ses problèmes à quelqu'un, il ne voulait plus encaisser toutes ces douleurs qu'il avait :« Ma daronne à ... elle ... putain, elle est couchée dans un lit à l'hosto, entre la vie et la mort, je sais même pas si elle est encore vivante. Mec, je sais pas pourquoi je te raconte tout sa mais je vais quand même le faire. commence-t-il avec énervement et tristesse. Gars tu vois ma mère, c'est tout ce que j'ai, il n'y a personne d'autre qui compte le plus pour moi qu'elle. Je sais pas quoi faire ...

Ne sachant pas quoi faire, Stanley se confia à Ethan, ce jeune homme avec qui, il y a environ dix minutes, il s'engueulait. Il était stresser, il ouvra alors son sac et où l'on pouvait apercevoir plusieurs choses : Des tonnes de feuiles, des stylos, son bonnet ainsi que des cigarettes et deux joints.
Il s'apprêtait à prendre en prendre un quand il pensa que ce n'était sûrement pas autorisé. Même dans les parcs. Il prit alors un cigarette, pensant que s'était cette fois admis. Excuse moi mais c'est le stress, même si je pense que t'as vu que je voulait prendre autre chose ... T'en veut une ?

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