Cela faisait maintenant quelques mois que j'étais à Berkeley, j'avais intégré les Bêta à mon plus grand plaisir. Depuis cette histoire avec ma mère, je me consacrai à ce qui me plaisait réellement le stylisme, j'aurais très bien pu affirmer à ma mère que je partais à Berkeley pour étudier le cinéma, mais j'en avais assez elle avait une telle emprise sur moi qu'à force je ne me reconnaissais plus. Il fallait que je sois son portrait craché, sa doublure bref il fallait que je sois elle en plus jeune afin qu'on ne l'oublie pas, dans un premier temps je dois bien avouer que ça ne me dérangeait pas bien au contraire j'ai toujours aimé ce côté strass et paillettes qui collaient à ma mère pourtant je n'étais jamais assez bien pour elle. Trop triste, trop joyeuse, pas assez belle, pas assez classe elle trouvait toujours quelques choses à redire sur mon jeu d'actrice ou même sur moi tout simplement. Pourtant je me suis toujours accroché à ses conseils, je les appliquait même la seconde qui suivait bien souvent, mais à chaque rôle qu'on me proposait je n'étais pas assez bien en fin de compte il aurait fallu que ce soit elle qui joue pour que ce soit parfait seulement elle n'avait plus le physique ni même l'âge pour ce genre de rôle. Alors j'ai tout plaqué. Abandonnant New York pour Berkeley et surtout mère pour père. Je m'en suis toujours voulu d'avoir abandonné mon père pour lancer ma carrière, je savais pertinemment que sa vie était à Los Angeles et que je ne pourrais le faire venir à New York avec nous et au fond même s'il me dit qu'il ne m'en veut pas, je ne le crois pas.
Depuis ma vie à Berkeley j'essaie d'oublier mon erreur, cette tentative de suicide qui m'a gâcher la vie et le morale et je pense que je réussis plutôt bien. Pour preuve la veille j'avais passé la soirée dans un bar à jouer avec quelques jeunes hommes à des jeux stupides, mais tellement hilarant. Je me suis fait un bon nombre d'amis et un bon nombre d'ennemis également, aller savoir mon caractère de jeune fille prétentieuse et sûre d'elle ne plait pas à tout le monde et en particulier aux filles.
En me levant ce matin, j'avais pris mon temps après tout j'avais plusieurs heures devant moi avant d'aller à mon premier cours étrangement jusqu'à présent je m'étais présenté à tous mes cours, chose qui m'étonnait, mais ma filière me correspondait tellement que pour rien au monde je n'aurais loupé un cours. Après avoir enfilé ma robe Chanel acheté il y a de ça une semaine ainsi qu'une paire de chaussures assortis. J'aurais pu flâner dans la résidence de sa confrérie, mais au lieu de ça je pris un cahier et commença un exercice que j'avais oublié de faire la vieille. En deux trois minutes celui-ci fut terminé, comme il me restait de bonnes heures devant moi je décidai de sortir de ma chambre afin de retrouver quelques amis qui devaient sûrement traîner par ci par là. Les filles ici avaient quasiment toutes le même caractère excepté certaines qui étaient plus féroces que d'autres. Je marchai tranquillement quand lorsque j'arrivai au bout du couloir j'entendis mon prénom et surtout une voix familière, je me retourna rapidement et aperçu Emily immédiatement un immense sourire s'afficha sur mon visage. J'avançai jusqu'à elle pour lui sauter au cou.

« Oh mon dieu Emily ! Qu'est-ce que tu fais là ? »

Question totalement stupide, si elle était dans cette résidence c'est qu'elle en faisait sûrement partie et qu'en plus de ça elle étudiait ici. Elle n'avait pas changé, elle était toujours aussi belle et ravissante telle une poupée. Emily était sûrement la personne que j'appréciai le plus au monde, d'ordinaire je ne suis pas une fille agréable et gentille pourtant avec Emily j'étais totalement différente. C'est sûrement l'une des rares personnes que je ne blesserai jamais tout simplement parce que je tiens énormément à elle. À son compliment, mon sourire s'agrandit c'était toujours comme ça entre nous on ne pouvaient s'empêcher de se complimenter.

« Et toi alors ! Tu es fantastique ! Ça va très bien et toi ? »

« Exactement ! J'en conclus que tu as toujours l'oeil aiguiser pour remarquer les belles choses ! »

J'accompagnai mes paroles d'un sourire radieux. Emily était toujours aussi douce et agréable lorsqu'on la voit pour la première fois, un peu comme moi, seulement quand on la connaît bien on sait bien qu'elle peut être très redoutable et c'est pour ça que je m'étais reconnu en elle. Elle était mon double, mais en blonde et c'est sûrement pour cela que c'était la seule personne à qui je fais réellement confiance. Alors quand je l'avais aperçu ici dans la maison bêta je dois avouer que mon coeur s'accéléra brusquement. Pendant tout ce temps où je ne l'avais pas vu je dois bien avouer qu'elle m'avait énormément manqué. Jusqu'à présent je n'ai jamais retrouvé une personne comme elle ici, qui me ressemble trait pour trait. Je m'étais fait quelques amis, mais jamais je n'ai retrouvé cette complicité avec quelqu'un d'autre qu'Emily. Comme ci c'était la seule et unique personne sur terre qui pouvait être comme moi, pourtant les bêtas sont connus pour être toutes des poupées plus prétentieuses les unes que les autres même si certaines le sont plus que d'autres, alors j'aurais pu retrouver une fille comme moi qui se contrefiche des relations sérieuses, effrontée et qui passe plus de temps à s'amuser qu'autre chose. D'ailleurs j'avais fait quelques rencontres masculines ici et je suis persuadée qu'Emily allait en avoir tout autant que moi en un claquement de doigt. Quelques secondes plus tard, elle m'appris qu'on allait être colocataire, j'en revenais pas cela me faisait très plaisir. J'aurais à mes côtés une jeune femme que j'adore et avec qui je pourrais raconter mes journées toutes aussi mouvementés les unes que les autres. Ma joie due se lire sur mon visage.

« Colocataire ? C'est encore mieux ! Je suis d'accord elle ne pouvait pas mieux commencer. »

Pour une fois, ma vision de l'année s'améliorait de plus en plus. Non pas qu'avant la venue d'Emily elle était mauvaise, mais avoir une amie colocataire et quasiment une jumelle à vos côtés ça motive toujours pour l'année qui suit. Je dois avouer que quand j'ai abandonné le monde du cinéma pour mes études ce fut très difficile, mais c'était la seule chose à faire sinon j'allais me pourrir la vie du moins ma mère allait me la pourrir. Parce que oui j'avais quitté New York pour Berkeley à cause de ma mère ce tyran qui ne faisait que me sous-estimer, me critiquer et me rabaisser plus bas que terre. Ce fut un choix difficile, mais quitter une passion pour une autre facilite la tâche, car si je n'avais rien eu derrière je ne sais pas si j'aurai suivi mes cours avec autant de faciliter qu'en ce moment. Je crois même que j'aurais dépéri et fini dans de vieille pub qui ne valent rien voir même en vendeuse. Bien heureusement pour moi c'était loin d'être le cas, je m'intéressai vraiment au stylisme et je comptais bien arriver à mes rêves. Sans l'aide de personne pour une fois, car concernant ma carrière au cinéma je ne peux pas nier que ma mère a été un énorme tremplin pour moi, elle si connu et aduler si elle n'avait pas été ma mère je serais encore en train de me battre pour décrocher le rôle dans une pub d'une minute même pas. Pourtant pour rien au monde je ne l'aurai remercié, elle m'avait pourri la vie par la suite alors non, je ne la remercierai jamais de m'avoir fait vivre un enfer. Pour le moment j'étais heureuse à Berkeley, mes études me convenaient parfaitement.

« Il ne sait pas passé grand-chose. Comme tu le sais j'ai quitté New York pour les études et plus précisément des études de stylisme, ça a toujours été une grande passion pour moi alors pour oublier le cinéma je me concentre sur mes études. Pour le moment je ne m'en plains pas et toi alors quoi de neuf depuis notre dernière rencontre ? »

Je me demandai bien ce qu'Emily faisait ici, qu'elle étude suivait elle et où en était sa carrière de modèle. Elle m'avait manqué et plus particulièrement ces histoires qu'elle me racontait chaque jour et qui me faisaient mourir de rire.