Cela faisait déjà un moment que les cours avaient reprit. Tout comme cela faisait un moment que Logan était devenu un homme célibataire. Ce statut ne lui plaisait pas du tout mais qu’y pouvait-il ? Il avait absolument tout fait pour reconquérir son ex mais visiblement, ce n’était pas possible. Ainsi, malheureux comme jamais, l’androgyne se rendait tous les jours en cours ; et tous les jours, les étudiants l’embêtaient -profitant que Mathis n’était plus là pour le défendre. Comportement puéril n’est ce pas ? Le brun était tout à fait d’accord mais son manque d’enthousiasme l’interdisait parfois de se défendre, se ridiculisant alors publiquement à chaque fois. Evidemment, certaines bonnes âmes lui venaient en aide mais hélas, n’osaient jamais s’afficher en sa compagnie.
Toujours seul, Logan affrontait ses journées de cours, sans se retourner.

Aujourd’hui, le garçon avait passé son temps sur une de ces créations. Une idée lui trottait dans la tête depuis quelques mois déjà et il avait profité d’un peu de motivation pour faire plusieurs croquis assez rapides. De toute façon, l’idée et l’image de son vêtement étaient bien ancrées dans sa mémoire. Le professeur avait l’air content mais à vrai dire, Logan s’en foutait complètement. Il créait pour lui et pour personne d’autre à présent.

Puis finalement, aux alentours de seize heure trente, Logan se souvint de ce que son meilleur ami lui avait demandé : Développer ses photos. Le pauvre jeune homme avait une grippe qui le clouait au lit, si bien que l’androgyne s’était porté volontaire pour amener les photos au professeur voulu. Agacé mais toujours solidaire, le brun entra dans le laboratoire afin de se mettre au travail. Malheureusement, il avait oublié de retenir la porte et celle-ci avait un sacré défaut : Elle ne s’ouvrait que de l’extérieur. En effet, un élève avait malencontreusement cassé la porte la semaine passée. Soit. Logan en faisait les frais et il se maudissait intérieurement d’être aussi idiot, aussi peu attentif.
Putain mais quel con !, pensa t-il en se tapant le front.
Et puis au lieu de rester là à se morfondre, Logan s’approcha du matériel et commença directement son travail. Avec un peu de chance, quelqu’un aurait besoin du labo et libérerait, par la même occasion, l’étudiant.

N’importe quel jeune homme n’aurait qu’à envoyer un sms afin de prévenir un de ses copains. Ce dernier n’aurait plus qu’à lui venir en aide ; mais dans le cas de Logan, c’était difficile puisqu’il n’avait personne. Son meilleur ami était malade et il n’avait que les numéros de téléphone de ses proches. Dépité, il soupira profondément et attacha ses photos à l’aide de pinces à linge sur le petit fil suspendu. Etre seul l’angoissait un peu et heureusement qu’il n’était pas claustrophobe parce qu’il se serait déjà acharné sur la porte, allant peut-être jusqu’à s’arracher les mains. Quoi qu’il en soit, ce n’était pas le cas ; et malgré les battements rapides de son cœur, le beau brun essayait de se raisonner en se disant que bientôt, on viendrait le sortir de là. Après tout, le labo n’était jamais désert, si ? Espérons le en tout cas. De temps en temps, son regard se détourna vers la porte, et parfois, il se surprenait même à tenter de l’ouvrir -sachant pertinemment que ça ne fonctionnerait pas. Et de nouveau, il soupirait profondément. Décidemment, cette année se terminait très mal pour lui. Logan avait-il fait quelque chose pour mériter ça ? Apparemment.
Qu’on ouvre cette putain de porte !, pensa t-il en se tenant fortement la nuque.
Et tout de suite après, il donna un coup de pied vers le bas, se laissant ensuite retomber sur le sol. Tête prise entre ses mains manucurées, l’androgyne remonta ses jambes interminables contre son torse et respira profondément.