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Never got enough

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MessageSujet: Never got enough Never got enough EmptyMar 23 Fév - 17:20


    Never got enough

    Starring
    KAYLA HANAE ASHMORE
    ULYSSE SAMUEL LAMARRE

    (c) En-tête de Briseis


    Il était un peu plus de 14h, et en ce début d'après-midi, Ulysse n'avait pas cours. Il avait profité de ce petit laps de temps libre pour donner dans la charité : le tutorat. Non, ce n'était ni un ange, ni un bon samaritain, rien ne le forçait à aider les moins performants, mais s'il voulait que les gens gardent une bonne image de lui malgré les conneries qu'il faisait avec certaines de ses fréquentations, il fallait qu'il fasse des concessions. L'image, en dépit de tout ce qu'on peut dire, est l'une des choses les plus importantes dans la société. Même le fait d'étudier à l'université de Berkeley n'était qu'une question d'image, et non d'enseignement. Les futurs employeurs des actuels étudiants n'allaient pas leurs faire passer un test de connaissance pour voir s'ils avaient bien suivi tous les cours de l'université, ils estimeraient certainement qu'un diplômé de cette fameuse fac valait tous les examens. Juste le nom de l'université dans le CV pouvait faire basculer les choses en votre faveur ou votre défaveur.

    Ulysse attendait donc dans la salle de tutorat, son "élève" devait normalement arriver dans les prochaines minutes. Le jeune français préparait d'ores-et-déjà les affaires dont il allait avoir besoin, plus précisément, ses différents livres de Psychologie, un dictionnaire de définitions spécifiques à cette matière, des fiches techniques sur l'étude du comportement humain ainsi que sur la traduction du langage corporel, et autres données que tout être ordinaire trouverait barbant. Côté psychologie, tout ce qui intéressait les gens, c'était de savoir ce qui se passait dans la tête des meurtriers, des fous, des détraqués sexuels et autres instables psychologiques. Sauf que cette matière ne s'arrêtait pas qu'aux esprits de ces marginaux.
    L'étudiant qui avait répondu à la proposition de tutorat d'Ulysse était un norvégien, qui visiblement avait encore quelques difficultés avec les notions en anglais. Il faut avouer que les termes en Psychanalyse n'avaient pas hérité d'une étymologie simple, alors quand en plus ce n'était pas celle de sa langue natale, c'était d'autant plus difficile. Si le jeune français s'en sortait, c'est bien parce qu'il avait côtoyé l'anglais depuis tout jeune, dans son école primaire privé qui instaurait l'enseignement de cette matière dès la classe de CE2. Le ZETA finit par arriver, avec quelques minutes de retard mais ce n'était pas grand chose. Ulysse l'accueillit tout sourire, même si l'idée de rabâcher cinq fois les mêmes mots l'énervait déjà. Les deux heures qui allaient suivre allaient être très très longues.

    Au bout d'une heure, le français fit la conclusion suivante : impossible qu'il puisse passer en seconde année vu son faible niveau d'anglais. C'était même miraculeux qu'il ait pu réussir l'examen d'entrée. Ulysse lui avait donné quelques exercices à faire, des questions auxquels il devait répondre - pas selon son point de vue, évidemment, mais selon ses connaissances théoriques - et une question lui avait prit trois quart d'heure, alors que le temps maximum était une demi-heure. Peut-être que les fêtes et autres soirées étudiantes monopolisaient trop son esprit, mais s'il voulait continuer à étudier ici, il devrait se mettre sérieusement au travail. En attendant, le français perdait son temps, et réfléchissait activement à un moyen de prendre la poudre d'escampette. Feindre une intoxication alimentaire ? S'entailler profondément avec une feuille de papier et simuler une peur bleue du sang ? L'inviter à boire un verre ? Non, la solution vint d'elle-même. Tandis qu'ils étaient plongés sur leurs devoirs psychologiques, un gars et une fille parlaient dans le corridor. Ils étaient visibles depuis le hublot présent dans la porte d'entrée de la salle, et Ulysse n'eut aucun mal à reconnaitre l'une des deux : Kayla. Le jeune homme se leva promptement, et se dirigea vers la porte tout en discutant avec son élève.

    ULYSSE ▬ Excuse-moi, mais je vais devoir te demander de partir. Je sais qu'on a deux heures, mais j'ai complètement oublié, j'ai un problème à régler avec une étudiante. Vu que tu as de quoi t'occuper, je peux te laisser seul, tu dois être capable de travailler en autonomie. Bon courage !

    Il n'eut pas même le temps d'en placer une qu'Ulysse avait déjà pressé la poignée et ouvert la porte. Le temps que le norvégien réunisse ses affaires, lui était parti en direction de Kayla et du mec avec qui elle semblait parler. Sans dire un mot, il l'attrapa par l'avant-bras et la força à le regarder. Etant donné que leur relation était constamment conflictuelle, ce petit geste légèrement violent passerait inaperçu.

    ULYSSE ▬ Kayla, tu peux venir deux secondes dans la salle de tutorat, je crois qu'on a un truc à mettre au clair. Et aussi, dis à ton Mac juste derrière de ne pas craquer ces doigts comme ça, ça m'irrite encore plus et j'ai pas envie de déclencher une rixe par ta faute.

    Ils n'avaient rien à régler, Ulysse voulait juste échapper à ses responsabilités pendant une petite heure. De plus, Kayla et lui avaient une relation assez spéciale. Ils avaient rompus, mais gardaient toujours cette forte attirance l'un pour l'autre qui les conduisait souvent vers d'intéressants débouchés. Mais bon, de toute manière, il ne la retiendrait pas, elle était juste un prétexte pour faire fuir le norvégien, il la relâcherait certainement dans cinq minutes.

    ULYSSE ▬ Toujours avec un garçon différent, à ce que je vois.
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MessageSujet: Re: Never got enough Never got enough EmptyMar 23 Fév - 18:40

Never got enough. with ulysse lamarre


    Je n'avais jamais cru qu'il était possible pour moi d'errer ainsi à travers tous les couloirs de l'université sans but précis. Habituellement, j'avais constamment quelque chose à faire, et si ce n'était pas le cas, j'embêtais quelqu'un pour qu'il me divertisse et cela fonctionnait. Mais aujourd'hui c'était différent, je n'avais contacté personne et j'avais décidé de visiter mon lieu de travail pour y dénicher de nouveaux lieux où je pourrais traîner seule, sans personne pour me déranger. Je marchais donc à travers les couloirs, un rythme dans les oreilles dû aux écouteurs qui délivraient leur magnifique musique. Je me mouvais légèrement en rythme et laissais mes pieds prendre le contrôle, ne voulant plus faire attention à ce qui m'entourait. Une envie de cigarette me prit soudain, mais j'allai contre afin de ne pas déclencher les alarmes incendie stupidement et me retrouver tremper de la tête aux pieds. Je souriais malgré moi, et fermais les yeux afin de profiter pleinement du son qui coulait en moi. Je ne fus déranger que par le oup d'épaules que je reçus par un inconnu. Devrais-je dire bel inconnu ? D'un geste rapide, je retirai mes écouteurs et plantai mon regard hazel dans les prunelles de mon nouvel ami qui m'offrit un joli sourire avant de s'excuser platement de la bousculade. Je ne lui en tenais pas rigueur, son physique et les fossettes qui se creusaient lorsqu'il souriait le rattrapaient amplement. Nous commencâmes donc à parler, de tout et de rien, et je me mis à penser qu'il avait sans doute fait exprès de me bousculer, cependant je ne pouvais en mettre ma main à couper. Après quelques minutes de discussion inutile et inintéressante, l'homme avait plus de muscles que de cervelle, une porte près de nous s'ouvrit à la volée et je découvris abasourdie un Ulysse qui me saisit sans attendre par le bras. Qu'est-ce qui lui prenait à lui maintenant ? Je jetai un rapide coup d'oeil à mon interlocuteur qui déjà observait d'un mauvais oeil le jeune brun qui venait de m'adresser quelques mots qui ne me plurent pas plus que cela. Et apparemment à l'inconnu non plus, puisqu'on entendit distinctement des falenges craquer sous le poids d'une pression. Je fis un geste de la main au bel inconnu puis filai dans la salle de tutorat en compagnie d'Ulysse qui fit une nouvelle remarque des plus dérangeantes.

      KAYLA ; Tu vois bien c'est fou Ulysse. Donne-moi une seule bonne raison de m'avoir attraper comme ça afin d'éviter que ma jolie paume ne te marque à vie. Et sache, pour ton information, que plus rien ne m'étonne de ta part alors une dispute pour moi me fera plus de bien que de mal.


    Je lui fis un sourire malicieux avant de me débattre afin de retirer l'étreinte qu'avait sa main sur mon bras que je frottai légèrement avant de replonger mon regard dans ses yeux. Je ne me formalisais plus de ses remarques acerbes à propos de mon soi-disant besoin d'attention auprès des hommes, au point qu'il me traite comme une vulgaire prostituée. J'avais appris à m'habituer à cela, surtout après la relation que l'on avait eue. Entre nous, c'était plutôt compliqué, à croire que j'avais le don pour me fourrer dans ce genre de relations. Je croisai les bras sous ma poitrine avant de pencher légèrement la tête sur le côté. J'attendais une explication de sa part à propos de toute cette scène qu'il venait de faire, le connaissant plutôt bien ce n'était pas sans but. Je ne lui servais quasiment qu'à cela, entre autre chose évidemment.
    Un bruit attira mon attention, et mon visage se tourna sur ma gauche, aperçevant un jeune homme qui avait l'air légèrement perdu par rapport à la scène qui venait de se jouer sous ses yeux. J'arcquai un sourcil et fit une moue d'interrogation à l'inconnu. Puis un sourire ironique vint se poser sur ma bouche alors qu'un petit rire s'échappait d'entre mes lèvres mi-closes. Mon regard retrouva celui d'Ulysse et je le questionnai alors.

      KAYLA ; Je ne savais pas que tu faisais dans les hommes maintenant. A moins qu'un plan à trois ne t'intéresse.


    Ce genre d'allusions n'était pas rare entre nous, surtout que l'arrivée était constamment la même, nous couchions ensemble comme s'il n'y avait jamais eu de conflits entre nous deux. Notre voisin n'osait pas faire un seul mouvement, de peur de déranger l'instant et la certaine tenion qui régnait entre nos deux corps. Pourtant, sans lui, ce serait bien mieux. En même temps, tant qu'il était, nous ne risquions pas de déraper stupidement comme deux adolescents en rute. De deux pas en arrière, mes mains vinrent trouver un bureau sur lequel je posai à moitié mon postérieur, et machinalement mon visage se pencha, mes cheveux tombant en cascade sur le côté, alors que mes yeux le contemplaient tranquillement.
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MessageSujet: Re: Never got enough Never got enough EmptyMer 24 Fév - 10:39

    L'Homme en lui-même était une intrigue. C'était étrange de voir comment le comportement pouvait varier facilement en fonction de quelques facteurs, une personne, un évènement, un souvenir, un sentiment... A la base, Ulysse ne voulait que feinter une soudaine colère, mais il avait omis qu'avec Kayla, lorsqu'il était lancé, il ne pouvait plus s'arrêter. On ne peut pas dire que leur relation s'était achevée dans les meilleures conditions, d'un côté. En public, ils gardaient toujours cette animosité presque abusive envers l'autre, tandis qu'en privé, leurs corps renouaient contact dans le plus bel armistice qu'il soit.
    Ulysse entraîna donc la jeune femme dans la salle de tutorat, alors que son élève était toujours en train de disposer ses affaires dans son sac le plus soigneusement possible. Tant mieux, il assisterait à une partie de leur dispute, ça mettrait plus de réalisme dans sa justification d'interruption de la séance de tutorat. Quoi que "problèmes personnels d'ordre sentimentaux" ne faisaient pas vraiment parti de la liste des bons justificatifs.

    KAYLA ▬ Tu vois bien c'est fou Ulysse. Donne-moi une seule bonne raison de m'avoir attraper comme ça afin d'éviter que ma jolie paume ne te marque à vie. Et sache, pour ton information, que plus rien ne m'étonne de ta part alors une dispute pour moi me fera plus de bien que de mal.

    Et oui, elle avait du caractère, et surtout du répondant. Ca faisait une grande parti de son charme, si l'on floutait son côté séducteur. Entendre un tel retour aurait eu l'effet de faire sourire Ulysse, dans un cas ordinaire, sauf que ce n'est pas en riant qu'il réussirait à convaincre son étudiant. D'ailleurs, celui-ci semblait prendre un malin plaisir à écouter le début de la conversation explosive entretenue entre les deux Epsilon.
    Le problème ici, c'est que cette bonne raison que Kayla désirait entendre, elle n'existait pas, ou plutôt, elle n'était pas acceptable dans le moment présent, tant que l'élève serait toujours dans la salle. Pris d'une incroyable imagination, Ulysse se mit à échafauder tout une histoire de ragots, de flirts et autres trucs de lycéens qui sont souvent de retour dans les premières années de fac. Il n'eut pas à chercher bien loin, les lycées parisiens étaient de vraies pièces de théâtre, il suffisait de se rappeler d'une histoire et de la ressortir.

    ULYSSE ▬ Tu es sûre de vouloir entendre cette raison en présence d'une tiers personne ? Ca pourrait dégrader ton image qui ne fait déjà pas l'objet d'adjectifs élogieux...

    Ses yeux se plissèrent de malice et d'effronterie, son regard se calant directement dans celui de son interlocutrice. Elle tourna la tête, remarquant donc la troisième personne présente, et le détailla un peu. Puis, apparût son célèbre petit sourire narquois, accompagné d'un petit rire grinçant. Quelle idée saugrenue lui était encore venue à l'esprit ? Ulysse la connaissait bien, et c'est pour cela que durant une fraction de seconde, il appréhenda d'avoir été percé à jour. Mais entendre sa théorie, aussi ridicule soit-elle, le soulagea. Il leva les yeux en l'air tout en soufflant.

    KAYLA ▬ Je ne savais pas que tu faisais dans les hommes maintenant. A moins qu'un plan à trois ne t'intéresse.

    ULYSSE ▬ Jamais assez d'hommes dans ton lit, hein ? Ôte-toi cette idée de la tête, je crains que notre ami n'ait pas assez d'argent pour se procurer tes faveurs, car tes prix se sont encore élevés avec l'actuelle crise financière, non ?

    A force de dire de telles choses, et surtout de montrer qu'il croyait à ce qu'il disait, Ulysse arrivait presque à s'en convaincre. C'est comme s'il commençait à ressentir l'aversion qu'il prétendait éprouver envers Kayla, alors que ce n'était pas du tout le cas. D'ailleurs, il n'avait jamais réellement compris pourquoi les choses avaient dégénéré ainsi entre eux, qui étaient si proches et liés.
    La jeune femme fit quelques pas en arrière et prit appui sur une table. Sa tête fléchit lentement sur le côté, laissant sa chevelure ondoyer de part et d'autre de son épaule, ses yeux n'offrant aucun répit au jeune homme. Ulysse détourna le regard, il ne savait que trop bien à quel point l'attitude de Kayla pouvait être déroutante et excitante. Ses mouvements et autres contorsions aguichantes n'amenait que la confusion, et ce n'était vraiment pas le moment de se laisser tenter. Afin de balayer tout risque de faiblesse face à elle, il préféra battre en retraite. Il revint près de son élève, qui ne quittait plus la scène (ou plutôt la jeune femme) des yeux.

    ULYSSE ▬ Tu as pris tes affaires ? Je ne te retiens pas, vas-y. Et puis, ça m'étonnerait que tu aies envie d'assister à une querelle qui s'annonce sanglante. Un conseil d'ami, si tu la recroises dans les couloirs, ne lui parle pas, elle est encore plus venimeuse qu'un serpent.. N'est-ce pas Kayla ?

    Il se retourna vers elle et la regarda du coin de l'oeil afin de mettre en avant la méfiance qu'il lui portait. En un sourire, le norvégien se leva et prit congé. Ulysse l'accompagna jusqu'à la porte qu'il ferma ensuite à clef. Un sourire se dessina très lentement sur son visage, tandis qu'il revenait vers la table où ses affaires étaient étalées. Il prit quelques feuilles au hasard, du scotch, puis improvisa une sorte de voile opaque sur le hublot de la porte afin que personne ne puisse se targuer d'être spectateur de la scène qui allait se dérouler.

    ULYSSE ▬ Bien que tu sois vraiment une allumeuse de première, on peut dire que tu m'as servi. Intérieurement, je savais qu'il y avait autre chose que l'Amazone et que la Levrette que tu étais capable de réussir.

    Même s'il ne lui montrait pas, il lui était reconnaissant. Néanmoins, il avait bien plus de facilité à lui exprimer sa gratitude par de nombreux sarcasmes que par un "Merci, tu es la meilleure !".
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MessageSujet: Re: Never got enough Never got enough EmptyMer 24 Fév - 12:20

    Se moquait-il de moi ? M'embarquer dans une salle qui m'était inconnue sans une seule explication en m'obligeant à le suivre sans avoir le temps d'esquisser un au revoir à mon ancien interlocuteur était-il un nouveau jeu pour lui ? En tout cas, il ne m'amusait pas, et cela se voyait certainement sur mon minois très expressif. A quelques centimètres de moi, ma main aurait facilement pu parcourir cette distance à une grande vitesse au point qu'il n'aurait eu le temps d'esquiver m gifle, cependant, je lui laissais une chance de s'expliquer avant que je ne le roue de coup jusqu'à son expiration la plus douloureus. Habituellement, je n'étais pas si sadique, mais Ulysse parvenait à faire ressortir les démons qui m'habitaient, et les conflits étaient si nombreux entre nous, qu'un de plus ne ne nous étonnerait pas, ni l'un ni l'autre. Au début, je m'étais demandée pourquoi il s'obligeait à jouer le moralisateur avec moi puisque je nous pensais en privé, jusqu'à ce qu'il aborde le sujet d'une tiers personne que j'aperçus enfin sur le côté. Il nous observait de ses grands yeux, rangeant ce que je pensais être des affaires de classe, un léger sourire de fierté apposé sur ses lèvres, apparemment content de ne pas louper une miette de ce qui se tramait entre eux.

    ULYSSE ▬ Tu es sûre de vouloir entendre cette raison en présence d'une tiers personne ? Ca pourrait dégrader ton image qui ne fait déjà pas l'objet d'adjectifs élogieux...

    Je me fichais éperdument de ce qu'Ulysse avait pu manigancé pour me ridiculiser devant ce gentil inconnu qui ne se gênait aucunement pour nous contempler, et ma réputation avait toujours des hauts et des bas, un de plus ne me dérangerait pas du tout. Ce que je désirais savoir c'est l'endroit où il avait péché son information puisqu'il était rarement en ma compagnie, et que, lorsqu'il était là, je ne pouvais faire de faux pas trop focalisée sur sa présence et les conflits qui se créeaient d'eux-mêmes.
    Je me permis une nouvelle fois de tourner mon regard vers l'étudiant, une lueur méprisante au fond de mes beaux yeux qui lui fit immédiatement se recentrer sur le rangement de ses affaires. Je secouai vaguement la tête avant de reprendre l'observation de mon interlocuteur, ne cessant pas de le fixer, inlassablement, souvenirs de nos mois passés ensemble.

    KAYLA ▬ Je me fiche pas mal de ce qui se dit sur moi, mais j'écoute attentivement tes dires sache-le Ulysse, j'ai hâte de savoir.

    Une idée soudaine me traversa l'esprit, une idée qui n'avait évdemment aucun rapport avec ce qui venait de se dire, mais qui laissa un ricanement s'échapper de ma bouche. Je savais pertinemment que ce que je m'imaginais était faux, sauf s'il ne m'avait pas prévenue depuis la dernière fois où il m'avait prouvé son attirane pour la gente féminine. Sa réaction me fit sourire, je ne m'étais pas trompée, il n'avait pas encore viré de bord, préférant mon corps à celui de ce bel inconnu. Sa réplique fut cinglante et ma réaction fut similaire à la sienne, mes yeux se levèrent, me permettant tout de même de poser un sourire ironique sur mes lèvres retrouvant parfaitement le Ulysse avec qui je me disputais constamment. Il le cherchait, et s'il n'y avait pas eu l'étudiant près de moi, je l'aurais sans doute tué. Mais il était là, encore à nous observer sans pouvoir se retenir.

    ULYSSE ▬ Jamais assez d'hommes dans ton lit, hein ? Ôte-toi cette idée de la tête, je crains que notre ami n'ait pas assez d'argent pour se procurer tes faveurs, car tes prix se sont encore élevés avec l'actuelle crise financière, non ?

    KAYLA ▬ Tu le sais aussi bien que moi, on ne se refait pas. Tu as raison, et puis cela ne plairait pas à mon mac je suppose. Désormais tu dois être l'un des seuls à profiter de mes services, j'espère que cette exclusivité te plaît.

    Ma main passa dans ma chevelure abondante, réfléchissant posément à ce qui se passait entre nous en ce moment. Et pas "en ce moment" j'englobais tout depuis notre rupture définitive. Nous avions cette façon bien à nous de nous exprimer l'un envers l'autre, nous nous complaisions à faire semblant de nous détester en public, en fait, je supposais même que nous tentions de nous convaincre nous-mêmes qu'il fallait que nous nous haïssions, pour qu'on trouve une quelconque raison au fait que nous ne soyions plus ensemble. Une raison autre que nos continuelles disputes, ruptures et réconciliations. Je me prenais parfois à espérer qu'un jour nous parviendrons à faire sans l'autre, qu'un jour nous arrêterions nos conneries de nous retrouver corporellement parlant en privé et de nous faire la guerre en public, qu'un jour nous nous tounerons le dos définitivement. Mais ce n'était pas encore gagné puisque pour lemoment nous ne réprimions pa même le désir que nous ressentions pour l'autre.
    Je m'étais reculée, le voyant ainsi dans sa globalité, lui et son corps de rêve. Il détournait vivement le regard alors que je m'étais presque automatiquement mise en mode aguicheuse afin de le dérouter auprès de l'étudiant qui ne cessait de me fixer comme s'il attendait quelque chose de moi. Croyat-il vraiment les paroles d'Ulysse ? C'était pitoyable à quel point les gens pouvaient être naïfs. Une nouvelle fois, mon regard s'éleva dans le ciel à l'entente des mots du jeune Epsilon qui ne pouvait s'empêcher de me faire une publicité péjorative. Tout en le fixant, un sourire malicieux aux lèvres, j'hochai la tête comme pour lui donner raison. L'étudiant fila alors en quelques secondes, et je ne proférai pas une parole, laissant le soin à Ulysse de préparer la salle à ce qui allait sûrement devenir un carnage. Une porte verrouillée, un voile sur le hublot, à quoi s'attendait-il vraiment ? Je n'allais pas le tuer ni même l'agresser, pas encore en tout cas.

    ULYSSE ▬ Bien que tu sois vraiment une allumeuse de première, on peut dire que tu m'as servi. Intérieurement, je savais qu'il y avait autre chose que l'Amazone et que la Levrette que tu étais capable de réussir.

    KAYLA ▬ J'ai de nombreux talents cachés mais tu devais être trop concentré sur ces magnifiques capacités pour le constater. Je ne t'en veux pas, tu es un peu comme tous les autres. Maintenant, tu m'expliques pourquoi tu donnes des cours à ce qui semble être un imbécile ? La richesse ne te suffit plus, tu as désormais besoin de la reconnaissance de l'université ? Ou bien est-ce pour plaire à de nouveaux visages.. Les allumeuses dans mon genre ne doivent plus t'intéresser, c'est ça ?

    Tout en prononcant mes mots, je me décollai de la table pour me rapprocher dangereusement de lui, posant une main sur son torse, accrochant mon regard dans le sien. Je connaissais son amertume et son dégoût pour l'argent qu'il avait, je me permettais donc de jouer sur ce tableau. Et bien qu'allumeuse, je n'étais pas stupide, et il était facile de savoir pourquoi Ulysse se trouvait dans cette salle. J'étais donc prête à l'embêter toute la journée, sauf s'il préférait que je parte maintenant qu'il s'était servi de moi.
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