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Tu marches sur des morts, Beauté, dont tu te moques; [maxwell]

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MessageSujet: Tu marches sur des morts, Beauté, dont tu te moques; [maxwell] Tu marches sur des morts, Beauté, dont tu te moques; [maxwell] EmptyMar 16 Fév - 19:06


Tu marches sur des morts, Beauté, dont tu te moques;

Starring
MAXWELL FREDERICK COYNE
&BRISEIS ROWAN ALDERTON


    Et les cloches accompagnent tristement les sanglots des vivants. Briseis venait d’arriver dans le cimetière et regardait la scène. Des vêtements noirs et des mouchoirs blancs, un cercueil écussonné et étincelant, des visages lugubres et un soleil éclatant.. Ce n’était vraiment pas un jour pour un enterrement. Non pas qu’il y ait de jours propices à un tel cérémonial mais ce samedi matin était à mille lieues de l’idée que l’on se fait du jour où l’on doit dire adieu à quelqu’un. En effet, malgré la douce fraîcheur hivernale, l’astre de lumière brillait avec fierté et tout le cimetière était inondé par sa clarté. Le lieu prenait alors une tout autre dimension. C’était lors d’un jour comme celui-ci que Briseis avait enterré sa mère. Son père aurait voulu qu’il pleuve, qu’il vente, que le ciel soit aussi sombre que son cœur, que le ciel soit aussi triste que son âme. Mais non, il avait pleuré seul, sans que ses enfants ni le ciel ne daignent verser une petite larme. Depuis, Briseis avait gardé cette image du jour parfait pour un enterrement ; une journée froide et obscure.
    Elle avait assisté à de nombreuses funérailles, des funérailles d’inconnus, elle aimait observer les différents comportements des assemblées. C’était un des seuls instants où elle savait rester discrète, elle restait loin, silencieuse, calme. Elle était spectatrice. La cérémonie du jour avait rassemblé bien des gens et leur accoutrement faisait plus penser à un défilé de créateurs qu’à un enterrement, et leurs larmes semblaient être l’application parfaite d’un cours nommé ; « comment pleurer sans endommager votre maquillage. » Briseis sourit faiblement, elle avait beau être vêtue tout de noir, elle n’aurait jamais pu s’immiscer parmi ces gens sans être remarquée. N’ayant pas passé la nuit dans son propre lit, elle était habillée comme lors de la soirée de la veille, son intemporel blouson en cuir surmontait une robe aussi courte que légère, son épaisse chevelure était détachée et sauvage, et ses yeux maquillés avec démesure. Des collants miraculeusement intacts et des bottines venaient compléter cette panoplie noire. Vraiment, elle n’était pas suffisamment élégante pour s’approcher du cercueil. Dommage, elle aurait aimé voir le visage de l’homme, ou de la femme, qui avait tant de magnifiques relations. A la place, elle se dirigea vers la petite construction de pierre qui servait de poste de garde du cimetière. Elle y trouva Henry, unique gardien de la nécropole, unique vivant parmi les morts. C’était un jeune homme de 25 ans qui n’avait, à dire vrai, aucune ambition à part gagner sa vie convenablement en faisant le strict minimum, en n’ayant pas de patron à ses côtés et en pouvant fumer de l’herbe pendant ses heures de service. Il avait trouvé le lieu idéal. Qui pourrait bien le dénoncer ? Les habitants n’avaient plus vraiment la possibilité de parler, quant aux vivants qui venaient leur rendre visite, ils ne remarquaient pas son existence, tant le chagrin ou le snobisme les submergeait. Briseis n'avait réalisé sa présence que le jour où il était venu à sa rencontre. Elle avait d’abord pensé qu’il voulait la virer alors qu’elle fumait un joint assise en face d’une des tombes et avait donc préparer un petit numéro de charme pour qu’il la laisse en paix, mais finalement il lui demanda simplement un peu d’herbe. Depuis, elle le fournit quand il en a besoin. Elle toqua doucement sur la porte déjà ouverte pour qu’il remarque sa présence, même si elle était intimement persuadée qu’il l’avait guettée. Puis dit :

      B r i s e i s : On enterre qui aujourd’hui ?
      L e G a r d i e n : Un homme d’affaires. Il était plein aux as.
      B r i s e i s : Je vois, ça explique certaines choses. Il est mort comment ?
      L e G a r d i e n : Crise cardiaque.
      B r i s e i s : Ah...

    Déception. Briseis aimait les morts plus macabres, plus originales. L’idée que l’on puisse partir d’une manière singulière lui plaisait. Elle ne souhaitait pas mourir pendant son sommeil ou d’un coup sec, sans douleur comme la plupart des êtres humains. Elle voulait une mort à l’image de l’existence qu’elle menait. Une mort sans précédent, si tant est que cela puisse encore être possible… Hélas la Mort est souvent soudaine et importune, elle casse, entre ses mains, le sort des gens et c’est ce qui était arrivé au défunt qui se trouvait à présent dans un somptueux cercueil noir. Briseis adressa un sourire commercial au gardien puis repartit dans le cimetière. Elle avait quelqu’un à voir. Elle allait toujours sur la même tombe sans savoir pourquoi elle l’avait choisie. Si, elle savait un peu tout de même. C’était une femme, une mère, morte à l’âge de quarante ans, ça ne vous rappelle rien ? mais ce n’était pas pour ces raisons qu’elle y allait. Elle ne faisait aucun rapprochement entre cette inconnue et sa génitrice, bien que cette dernière ait également toujours été une inconnue à ses yeux. C’était pour un motif bien plus simple ; jamais personne ne mettait de fleurs sur cette tombe. Alors Briseis s’en chargeait. La jeune femme n’était pas vraiment du genre sentimentale, en échange de quelque bouquet, elle prenait le droit de se fumer un peu d’herbe sur sa pierre tombale, c’était un arrangement plutôt honnête. Elle avançait donc tranquillement dans le cimetière, fleurs à la main. C’était des gerberas rouges, elle les trouvait moins tristes que des chrysanthèmes et plus spéciales que des roses. Elle arriva enfin devant la stèle funéraire.

    Mary Howard
    1961-2oo1
    beloved wife, mother and friend
    Briseis déposa les fleurs sans plus de cérémonie, puis s’assit près de la tombe. L’herbe était encore légèrement mouillée par la rosée matinale mais qu’importe. La jeune femme sortit son téléphone portable de son sac ; pas de nouveau message. Elle avait, plus tôt, envoyé un message à Maxwell pour qu’il la rejoigne s’il en avait envie mais ce n’était apparemment pas le cas. Peut-être dormait-il encore, ou était-il en charmante compagnie. Ou les deux. Cela ne la contraria pas plus, elle n’avait pas peur de la solitude et le verrait plus tard. Elle alluma un joint puis posa les yeux sur la pierre froide « beloved wife, mother and friend », ils avaient gravé exactement la même phrase sur la tombe de sa propre mère, c’était tellement impersonnel, elle grimaça. La tombe de son frère Narcisse avait également hérité de quelques mots d’une banalité répugnante alors que c’était un être hors du commun, mais son père n’avait pas voulu la laisser choisir, trouvant ses propositions trop vulgaires ou trop inappropriées. Ah Narcisse, il avait été son modèle, son compagnon de misère. C’est con quand même. Il aurait pu mourir d’une overdose, ou écrasé après une soirée où il avait trop bu, les occasions avaient été nombreuses. Mais non, il était mort, percuté par une mère de famille en retard pour aller chercher ses enfants, il était mort sobre et serein.. Il n’y avait aucune leçon à retirer de cette fin, Briseis n’avait pu en retenir aucun enseignement ; arrêter les conneries ne rendait pas l’espérance de vie plus longue. Comme le suicide de sa mère avait montré que tout avoir ; une belle maison, un beau mari, de beaux enfants, ne rendait pas l’existence plus belle et plus supportable.
    Elle n’était pas déprimée, elle n’était pas triste de leurs disparitions. Elle arrivait avec une facilité déconcertante, presque inquiétante, à oublier la mort et à sourire aux souvenirs de ses proches défunts. Elle ne passait pas par les soit-disant cinq étapes que sont le déni, la colère, le marchandage, la dépression et l’acceptation. Elle avait beau avoir un caractère tumultueux, elle n’avait même pas ressenti de colère. De la tristesse, oui bien sûr, mais bien peu de temps. Cela ne voulait certainement pas dire qu’elle ne les aimait pas mais simplement, qu’encore une fois, elle n’entrait pas dans un moule bien défini. Assise en tailleur malgré sa courte robe, elle fut extirpée de ses pensées par le bruit de pas, de chaussures foulant l’herbe. Elle leva alors le nez et son visage s’illumina ; Maxwell.

      B r i s e i s : Je commençais à croire que tu ne viendrais pas. J’ai entamé sans toi, j’espère que tu m’en veux pas.

    Elle dévoila ses dents couleur d’écume dans un immense sourire puis porta à nouveau le joint à ses lèvres.
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MessageSujet: Re: Tu marches sur des morts, Beauté, dont tu te moques; [maxwell] Tu marches sur des morts, Beauté, dont tu te moques; [maxwell] EmptyDim 23 Mai - 13:39

  • Direction corbeille RP. Nettoyage de printemps langue.
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