☂ Je déteste échouer sur un devoir maison... Je suis horriblement minutieuse sur ce point-là, surtout quand il s'agit de ma passion. Voilà mon problème. A partir d'une illustration dessinée par nos soins (évidemment), je suis censé conceptualiser une tenue. La prof nous a imposé d'utiliser pour thème Lady Gaga & cie. Fallait s'y attendre, Lady Gaga est une icone de la mode. Tout ce que je sais c'est que je dois me montrer originale, trash & déjantée. En conséquent j'avais acheté une pile de magazine people où plusieurs clichés d'elle apparaissaient. Lady Gaga est carrément tordue. Récemment elle avait osé se balader avec une robe de viande, REALLY. Je suis encore sous le choc.

Fooking 'ell. Lorsqu'on est impliqué dans des études de stylisme, on se doit de s'étonner soit-même pour pouvoir étonner les autres. Mais pour le moment je suis certaine d'étonner personne à part peut-être une choucroute en salade. Ouais, c'est peut-être ce que je devrais faire! Une robe en choucroute! Non?! Ok, non c'est une idée débile. Il n'y a rien de pire que d'avoir une panne d'inspiration.

Du coup, je me suis décidé de me poser dans le parc. Peut-être qu'e j'y trouverais un peu d'inspiration. D'autant plus qu'aujourd'hui, c'est une superbe journée. De quoi foutre le moral dans les chaussettes. Apparament je n'étais pas la seule à avoir eu cette idée. Le parc est bondé d'étudiants. D'ici je reconnaîs les couples assoiffés de baisers, ce qui me fais gentiment gerber. Mes fesses tombent sur la pelouse, l'endroit idéal pour travailler. De toute façon je n'avais pas le choix, tout les bancs sont occupés. Pendant que certains se prélassent pour faire bronzette, je suis enfouie dans mes brouillons. J'ai les doigts abîmés à force d'étaler les pastelles, et l'imagination en bouillie.

Je fume rarement de cigarettes. Mais là j'avais vraiment besoin d'une clope...

Maudis soit celui qui à inventé les devoirs à rendre. Rien de pire pour gâcher un week-end. Alors que j'avais prévu de faire la fête toute la fin de semaine durant, je devais rédiger un article sur l'environnement de l'université. Non mais c'était quoi ce sujet ? Un truc tout bidon. Y avait rien à dire sur ce thème là. La flore de Berkeley ... Que sujet passionnant. Nous devions rédiger cela avec pour visé qu'il puise faire l'objet d'un couverture d'un journal local. Il fallait avant tout trouver une phrase d'accroche pour intéresser des potentiels lecteurs. Je trouvais ça inintéressant et je ne savais absolument pas quoi dire à ce propos. J'avais essayé de contacter le gardien du parc pour obtenir un interview, mais il était malheureusement en déplacement pour le week end. Quelle chance j'avais.

Face à mon écran, je tentais en vain de rédiger quelques lignes. Le site web de l'université ne parlait en rien de la flore. J'aurais pu élargir le sujet, et parlait de l'environnement à San Francisco, mais connaissant mon professeur de journalisme il m'aurait foutu un plomb. Au bout de longues heures de recherches, j'arrivais à obtenir un résultat. Maigre, mais ça me suffirait à avoir à la moyenne. Il n'y avait rien à dire, sur le parc de Berkeley, mais après une brève description, et un témoignage d'un défenseur de la nature qui dénonçait les étudiants de ne pas se soucier de l'environnement, je pouvais boucler. Mon accroche étais mauvaise et cet article ferait une couverture pathétique, mais je n'avais pas d'autre choix. Il me manquait plus qu'une jolie photo et tout serait bon. L'illustration, ça attire l'oeil , si elle était bonne ça pourrait arranger les choses. Je connaissais depuis des années une bonne photographe, mais après 3 coups de fils, Belammée répondait pas. Elle avait un don pour la photos, toutes ces prises était quasiment toujours magnifiques, sur le coup ça m'aurait aidé.

Je n'avais donc pas d'autre choix que de réaliser les clichés moi-même. J'avais passé la journée dans le noir, avec pour seule lumière l'éclairage de mon écran. Toute cette obscurité m'avait endormie. Je pris donc une rapide douche, avant d'enfiler une chemise et un jean. Mon appareil autour du coup; j'étais prêt.
Le parc était à moins de 5 km de chez moi, mais je préferais prendre ma voiture. Une fois sur place je pris quelques clichés depuis ma place de parking, mais le rendu n'était pas ce que j'attendais. Je voulais aller vite, j'avais des choses de prévu pour ce soir et je ne comptai pas m'éterniser. Le parc était un lieu de rencontre pour beaucoup, de nombreux couples se donnaient en spectacles, des amies échangeaient des commérages et des sportifs faisaient leur footing habituels. Ce week-end, il y avait plus de monde que d'habitudes, les gens profitaient du beau temps, du début du printemps, et du retour des beaux jours. Alors que je prenais des clichés en rafales, je reconnu un jeune demoiselle, allongée dans l'herbe. Jeune femme que je connaissais depuis toujours mais que j'avais pas eu l'occasion de voir depuis un moment. Étrangement, elle était seule. Je m'approchais donc d'elle, doucement.

« Mais ne serait-ce pas ma petite Nina adoré ? Tu vas bien ? Je te déranges pas j'espère ? »

☂ Rien à faire. L’inspiration n’arrivait pas. J’avais beau feuilleté les catalogues de mode, le tas de magazines people, mes neurones semblaient bloqués. Pourtant ce n’est pas faute d’avoir essayer. A côté de moi j’avais construit une pile de brouillons. A bout d’énervement j’avais même fais des confettis du reste d’un croquis.

L’envie de nicotine se faisait encore plus ressentir. Alors je me suis mise à scruter les gens autour de moi. C’est un jeu marrant au début… jusqu’à ce qu’on se rend compte que c’est beaucoup de couples qui m’entourent. C’est juste, écœurant. Heureusement que je reconnus un visage familier s’approcher de moi. « Oh… Josh ! » Ne peut-je m’empêcher d’exclamer très bêtement. En réalité je suis assez surprise de le revoir, d’autant plus que nous avons un passé pas du moindre banal. Je souris, tout de même, car cette surprise n’est pas si mauvaise que ça. « Bien sûr que non tu ne me déranges pas, j’étais tout juste en train de confirmer à moi-même, le fait je déteste les couples. » Mon sourire s’allonge alors, Joshua devait sans aucun doute pourquoi je disais ça. Après tout, nous avions vécut autrefois une ‘‘relation’’ mais à l’époque on ne pensait rien en long terme. Je ne pourrais pas admettre que je l’ai aimé non, car j’ai bien trop de fierté pour cela. Joshua… c’est Joshua. Je l’aime bien.

« Viens donc t’assoir à côté de moi jeune jedi » Rapidement je range mes affaires, en dégageant mes croquis ratés. « T’sais je vais te dire pourquoi je déteste les couples. Enfin je ne parle pas des couples qui s’affichent en public, je parle des relationship que tu peux avoir avec ton copain ou ta petite copine. D’abord, un mec et une nana se rencontrent. Ensuite ils se sentent attirés l’un à l’autre. Ils vont s’envoyer des messages, mails, etc. Et là c’est l’amour fou. Oh i love you, oh i love you too, i love you forever ahahah » Et là brusquement mon visage se fige (oui je sais ça fait un peu peur). « Non. C’est tellement stupide. » Je prend une grande respiration pour soupirer bruyamment « Après l’un d’eux va rompre. Et l’autre va se dire, eh mais je croyais que tu m’aimerais pour toujours ? Lui il va dire, oui je t’aime toujours mais pas de la même façon. Et l’autre il va dire QUOI ?! Tu m’aimes comment ? Est-ce que tu m’aimes comme mon père m’aime ? C’est n’importe quoi. RELATIONSHIPS SUCKS. »

Des fois je me dis, je parle beaucoup trop (a)

• La musique dans les oreilles, j’essayais de trouver les endroits du parc qui rendraient le mieux en photo. A cette heure ci, j'avais la chance qu'il face encore jour; il y avait donc de bonne sources lumineuses. Je n'avais jamais su me passer de musique, c'était comme me priver d'oxygène. Je possédais une imposante Playlists que j'écoutais la plus part du temps en mode aléatoire. Mes goûts musicaux étaient plutôt varié, et rare étaient les chansons que je n'aimais pas.
  Non loin de moi se trouvais Nina, assise dans l'herbe, qui observait les gens. Elle n'avait pas l'air d'attendre quelqu'un, raison pour laquelle je me permis de me la rejoindre. Elle me confirmait ensuite que je ne la dérangeais pas; mais elle avait tout de même l'air surprise de me voir ici. A peine arrivé, elle me faisait par de ses réflexions sur les couples et de combien elle détestait ça. « Oh ma Nina, tu as toujours eu une dent contre les couples, je me demande bien pourquoi ... » J'étais ironique, et je lui adressais un clin d'œil, tout en posant mon appareil photo au sol. Elle m'invita à la rejoindre, et à m’asseoir à coté d'elle. Je ne pouvais pas m’empêcher de sourire à son intonation. Cette jeune femme avait le don de me faire sourire et de me donner la pèche. Bien que nous fréquentions la même confrérie, nous n'avions pas eu beaucoup d'occasion de nous retrouver ensemble depuis quelque temps.
  
  Elle mit de l’ordre dans ses affaires, pour me faire un peu de place, et je ne pu m’empêcher de jeter un rapide coup d’œil à ses dessins. D’après moi, ils étaient plutôt réussis … Elle avait du talent. J’aurais aimé lui demander de les voir de plus près, mais elle les avait déjà rangés. Elle me fit un long discours sur les relations amoureuse, et je la regardais, attentionné. Nous avions passé tout les deux un petit bout de chemin. Elle avait été ma première réelle petite amie, et ce qu’elle décrivait, aurait très bien pu être la description de la relation que nous avions. Elle contait comment deux personnes pouvaient tomber bêtement amoureux, et après s’être figée, elle m’avait pour ainsi dire rappelé pourquoi je détestais les relations.
  « Tu as tellement raison, comme disait une très grande personne que j’aime beaucoup, « l’attachement est une absurdité, une incitation à la douleur » à quoi bon tomber amoureux ma Nina ? Tomber ça fait toujours trop mal de toutes les façons. Non c’est pathétique les gens qui s’aiment. Comme tu dis Relationships sucks. Et puis de toute façon, on est jeune non ? Autant profiter de la vie. On a le temps avant de se poser avec quelqu’un et de devenir comme nos parents. L’amour ça rend aveugle, comme les vieux. » Et puis, l’espace d’un instant, je repensais à Aislynn et réalisait à quel point j’aimais cette blonde, mais aussi à quel point j’avais souffert à cause de notre histoire. « Quand on aime, il y en toujours un qui souffre, regardes-les tous, tu crois qu’on peut dire dans chacun des couples présent ici, qui va souffrir le plus ? Qui sera malheureux ? »
  Il fallait nous regarder, où l’amour nous avait menés, l’un comme l’autre. Désormais hermétiques des sentiments, parce qu’il fallait que nous avions peur, peur d’aimer, et peur de souffrir.
  

☂ Je n’éprouvais aucune jalousie des couples. Leur amour mielleux me donnait envie de vomir. Moi j’avais choisie un mode de vie plus amusant, et moins contraignant. Au moins personne ne me briserait le cœur. Qu’est-ce que l’amour ? Ce ne sont que des mots, qu’on ne peut pas voir, qui n’a pas d’odeur et qui n’ont pas de prix. On ne connaît pas la valeur de l’amour, on ne peut pas être sûre que quelqu’un est sincèrement amoureux. J’ai une frouille atroce de l’amour. Je trouve ça simplement horrible.

Au moins je ne suis pas la seule à penser ça ! Joshua pris mon parti, à ma grande joie. On se faisait un plaisir fou à expliquer pourquoi l’amour ne sert à rien… à part peut-être à se faire du mal. « Et quand t’as quelqu’un t’as peur de le perdre, qu’il aille voir ailleurs, qu’il se lasse de toi. A quoi bon, REALLY ? Je ne pense même pas à me marier. Rien que tu m’en parles, ça me donne des frissons. » Confessais-je alors. Mes parents biologiques m’avaient abandonnés étant bébé. Quant à mes parents respectifs ils vivaient un amour presque parfait, puis ma mère quitta ce monde. Non vraiment, je ne vois pas l’utilité du mariage. Je n’ai pas idée du ‘‘couple idéal’’. Tout est si… fragile.

Les petites affections, baisers, câlins, j’en avais quand je voulais avec mes flirts potentiels. Mais je me mettais une barrière, pour ne pas m’attacher à eux. Ce n’est pas pour autant que je n’ai pas essayé d’avoir un petit ami. La preuve, j’ai essayé avec Josh. Et Joshua a été un très bon petit ami, on a passé de très bons moments ensemble. Néanmoins on a bien fait de tout arrêté, on s’est quitté sans se faire du mal. Tout les deux on voulait quitter le navire avant qu’il ne coule. C’est rare d’entretenir une bonne relation avec ses ex, Josh’ est l’exception à la règle.

Je le regardais, souriante. La nostalgie prenait le dessus jusqu’à ce qu’il m’éveille. Il observait les couples et me demanda étrangement lequel des couples sera le plus malheureux. Je me pris immédiatement au jeu. « Lui, là, par exemple. Ça se voit qu’il est trop accro de sa nana. Il n’arrête pas de la regarder. Et elle, on dirait qu’elle fuit son regard. Je leur donne deux semaines, sans conviction. » Fis-je en haussant les épaules.

« Mais bon moi je comprends pourquoi je n’aime pas les couples mais toi ? On ne t’aurait pas brisé le cœur Joshy ? » Lançais-je sur un ton de plaisanterie. Très loin de savoir que c’était réellement le cas, je me mis à rire.