En arrivant sur le toit, le jeune homme n’avait effectivement pas vu la demoiselle. David avait pour habitude d’arriver généralement à l’heure ou en avance. Dans le cas présent, l’étudiant était venu avec un bon quart d’heure d’avance. Depuis qu’il n’avait plus comme passe temps en dehors de ses cours, ses bouquins… de cours * !? *, le garçon n’avait plus aucune vie privée ces derniers jours. Le matin quand il se levait, notre Gamma prenait toujours autant de temps pour se préparer, non pas qu’il tentait de se faire beau, David savait bien qu’il n’était pas joli garçon, c’était juste qu’il aimait la propreté. Une bonne douche matin et soir ne pouvait que lui faire du bien. Côté pilosité, l’étudiant ne possédait pas de rasoir. Il n’en voyait pas l’utilité comme il n’avait aucun poil de barbe. A vingt ans, certains étudiants possédaient déjà une apparence de jeune homme. Quant à David, il demeurait encore un gamin. De hauteur il était de taille normale. Cependant il ne faisait pas son âge. Il paraissait plus jeune de facilement quatre années. Une stature d’adolescent, un peu d’acné sur le visage, des points noirs sur le nez. Heureusement que le Gamma n’avait plus d’appareil dentaire. Quant il souriait, si timide il pouvait être, sa dentition apparaissait d’une blancheur et un alignement remarquable. Au niveau de sa peau, le garçon aurait aimé être un peu plus coquet et posséder tous les produits de beauté nécessaires pour entretenir sa peau de bébé de façon à n’avoir aucun bouton ni autre impureté. Mais cela coûtait trop cher. Le Gamma n’était pas riche. Il vivait simplement avec sa minable bourse d’étudiant…

Une main se posa sur son épaule. Instinctivement le garçon se retourna pour voir qui l’accostait. Cette fille là, il l’avait déjà vu. Oui mais c’était où ? Son visage ne lui était pas inconnu. David se montra poli et bien éduqué en lui souhaitant le bonsoir. Ce n’était pas que la richesse de l’or demeurait absente que la richesse du cœur et la bonne éducation devaient l’être autant. Effarouché par ce regard perçant mais toutefois gentil de la jeune femme, le jeune homme détourna le regard en rougissant légèrement. Le Gamma n’avait pas l’habitude qu’on le matte comme ça. Si peu sûr de lui, David ne pouvait pas s’empêcher de s’imaginer que cette fille devait le trouver moche et repoussant. Il comprendrait parfaitement si tel était le cas. Les deux seules relations amoureuses qu’il eut s’étaient résultées à un véritable échec sentimental. A l’heure actuelle, David en souffrait encore. Il venait de perdre celle qu’il… ne pourra jamais retrouver avec ce qu’elle lui avait fait.

David : “- Ah ? Dans ce cas là tu me rassures je t’avouerai. Et… Euh… Oui ma cheville va beaucoup mieux merci. Tes soins me furent bénéfiques. Je t’en remercie encore. “ Gêné de ne pas avoir remercié la fille le soir même, David prit la perche qui s’offrait à lui en voyant la caméra pour changer de conversation. “– Oh… Euh… Ne va pas imaginer des choses pas très catholiques. Je ne parlais pas d’expérience comme ça, sinon tu ne me verrais pas ici… Euh… Je… Hum… Je parlais du cours de secourisme ! Et… Euh… Comme je sais que tu es une bonne secouriste, je pensais que tu étais là pour ce cours là… Tu… Ca t’intéresserais peut être d’y participer non ? …. Allé dis ouiii, s’il te plait !? Ca pourrait être génial si on se met à deux pour les pratiques non ? Et… Euh… Comme t’as déjà ton brevet, tu pourrais peut être m’aider… Encore…“ David se mordillait les lèvres en regardant le sol. Sa manière de se comporter était assez rigolote en elle-même. On aurait dit un enfant gâté. Et quelle ironie quand on connait réellement son enfance !

David souriait la plupart du temps quand il donnait un compliment à une personne et que cette dernière se dénigrait l’air de dire « je n’ai rien fait ». Ca l’avait toujours fait un peu rire en fait. Non pas qu’il se moquait des autres, le garçon n’était point comme ça. Il remarquait juste que les gens n’avaient pas l’habitude d’être reconnu en tant que bon élément. Et cela quelque soit le domaine. De nature curieux et observateur, David avait déjà remarqué que les gens ne disent jamais assez « merci ». Ni même les autres formules de politesse comme « bonjour », « au revoir ». C’était quand même la moindre des choses quand nous vivons en communauté. Cela en devenait affolant même. A croire que les gens se savent plus communiquer entre eux. Ces simples petits mots de politesse, David les avait bien acquiers de part son éducation. En revanche, il lui était nettement plus en difficulté lorsqu’il s’agissait de parler de sentiment. Il avait un peu de mal avec les « je t’aime ». Enfin cela dépendait avec qui… Mais ici ce n’est le sujet adéquat pour en discuter. Dans son petit monde, le garçon s’attachait vite aux autres. Cela était surement dû au manque d’amour paternel dont il souffrait. Son père ne l’avait jamais aimé. Et maintenant qu’il était mort, il était trop tard pour espérer encore un peu d’amour et de reconnaissance de la part de cet homme. David trouvait déjà en Noelyne une partenaire idéale pour le cours de secourisme. Surement jugé un peu trop enthousiaste par la jeune femme, elle le stoppa rapidement.

David : « - Oooh… Si tu ne veux pas, ce n’est pas grave hein… »

David était gêné de s’être emporté de la sorte. Il se recula en s’appuyant contre la barrière pour ne pas tomber dans le vide. Il ne fallait pas oublier que ces deux là étaient sur le toit du bâtiment principal. Noelyne lui demanda des explications. Mais le garçon détourna son regard. Il tourna brièvement la tête vers la maison des Omégas, peut être dans l’espoir de la voir. Il se braqua.

David : « - Non mais c’est bon.. Laisse tomber Miss… »