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| Sujet: What did you expect? I'm a Kicker [Vittorio] Dim 3 Jan - 18:19 | |
| D'un pas lent et détaché, elle marchait dans les couloirs de l'université. Ses longs cheveux sombres ébouriffés, ses yeux cernés de noir. Une allure reconnaissable entre mille. Megara Killelea. Visage d'ange, mais diable au corps. Haïe et redoutée à la fois. Elle était pourtant bien loin de l'image type de la garce. Elle n'était pas hypocrite. Les coups dans le dos des autres n'étaient certainement pas son genre. Cependant, quelque chose en elle faisait peur, réellement peur. Son côté imprévisible sans doute. Elle pouvait se montrer aussi calme qu'impulsive. M.K. Faisait figure d'une bombe prête à exploser à tout instant, sans crier gare. Personne ne la connaissait réellement. Elle ne le désirait d'ailleurs absolument pas. Et pourtant, sans le vouloir, elle suscitait parfois les questions, en particulier au sein de sa confrérie. Ses cauchemars à répétition, ses crises de somnambulisme, durant lesquelles il lui arrivait de casser certaines choses, de se couper sur des objets. Elle était folle sans doute. Complètement folle. Elle-même le pensait, parfois. Dans ces moments où elle sentait qu'elle n'avait plus la moindre limite. Qu'elle aurait peut-être pu être capable du pire. Ces moments de lucidité, si effrayants qu'elle redoutait. Ses cours la calmaient. Contrairement à ce que l'on aurait pu penser, ses notes étaient absolument excellentes, et son professeur de violon chantait ses louanges à tout bout de chant. Son violon, c'était l'unique chose dont elle avait réellement besoin. Elle se demandait comment elle avait pu vivre en cessant de jouer tant d'années. Comme si on lui avait pris ça également. Mais aujourd'hui, elle l'avait récupérée, cette possibilité de jouer, et avait également récupéré son niveau. C'était bien la seule et unique chose pour laquelle elle était douée. Le reste ne l'avait jamais réellement intéressée, même du temps où son existence lui avait semblé banale. Aujourd'hui, c'était exactement comme si elle avait deux personnalités. Cette petite joueuse de violon, sensible au notes et vibrations dégagées par son instruments, et cette fille violente, qui ne perdait pas la plus petite occasion d'user de ses poings.
Elle sortait justement de son cours, l'étui de son violon accroché en bandoulière dans son dos. Elle ne faisait guère attention aux autres étudiants. Si elle en avait eu la possibilité, elle aurait même choisi de suivre des cours par correspondance, n'ayant pas la moindre envie d'être mêlée aux autres. Mais c'était son cher et tendre père qui décidait de la manière dont il subviendrait à son éducation. L'argent, c'était tout ce qu'il semblait pouvoir lui offrir. Il n'avait jamais été là pour elle, cette bâtarde née d'une aventure. Elle ne voyait pas pourquoi elle l'aurait pris en considération. Elle n'avait nul besoin d'un père. Et nul besoin d'amis. Les attaches, ce n'était tout bonnement pas pour elle, qui s'estimait incapable d'aimer qui que ce soit. Elle comptait tout simplement rester seule, sortir fumer une cigarette, puis retourner dans sa chambre au bâtiment Gamma afin de travailler sa musique. Plongée dans ses pensées, elle bouscula une étudiante, sans le vouloir. Elle continua son chemin, semblant de s'être rendue compte de rien. Mais la jeune femme ne l'entendait pas ainsi. Elle l'interpella. Puis, l'insulta. Et enfin, voyant que M.K. ne réagissait pas, s'avança, l'attrapa par l'épaule pour la forcer à se retourner, manquant de la faire tomber. La violoniste la dévisagea, l'air tout d'abord surpris. Elle était jolie, très mince, très blonde. Peut-être un peu trop aguichante. Et surtout trop maquillée. Fulminante, elle exigea des excuses. Megara adopta un air nonchalant, lui en demandant tout simplement la raison. Il lui semblait que l'inconnue s'énervait de plus en plus. Elle se remit à l'insulter. Elle avait tort de tenter de la mettre en colère. Elle y parvint en la poussant en arrière. La réaction de la jolie brune ne se fit guère attendre. M.K., sans prévenir, la frappa en plein visage. Puis, sans attendre une seconde de plus, l'attrapa pas le col, la forçant à se redresser et la plaqua contre l'un des casiers. Puis, elle approcha son visage tout près. Le nez de l'étudiante saignait. Elle n'y était pas allée de main morte.
« Écoute moi bien, petite garce, je suis la dernière personne que tu as envie de te mettre à dos. »
Emportée par sa colère, elle n'avait pas entendu les pas qui se dirigeaient tout droit dans sa direction, ni le silence qu'ils provoquaient dans le couloir. Mais elle sentit en revanche quelqu'un la tirer en arrière.
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