Hell était une de ces jeunes femmes que l’on envie autant que l’on déteste. Parce qu’elles sont nées en ayant tout. Hell n’a jamais rien eu à faire. Elle s’est seulement donner la peine de naître. Hell peut tout faire puisqu’elle peut tout acheter. Née avec une cuillère en or dans sa bouche, elle enfreint gaiement les règles car la loi du plus riche est toujours la meilleure. Pour elle, c’est jouissif d’agiter son abondance-décadence sous le nez de la pauvreté roide et vertueuse… Sa vie ? Rouler à deux cents à l’heure sur Sunset Boulevard où il ne fait pas traîner quand elle y est au volant. Hell mêle la l’alcool à la coke, la coke aux ecstas… Sa vie n’est qu’un pur délire, emportée dans une course effrénée par un gaspillage gargantuesque, de luxe luxurieux. Mais c’est vraiment honteux… Parler de gaspillage pendant que des enfants crèvent la faim, tandis qu’Hell et ses semblables s’empiffrent et s’en met plein le pif… Mais de toute façon, quoiqu’elle fasse, c’est honteux. Du moins aux yeux de ses parents. Elle se doit de rester classe, chic, bref appelés ça comme vous voulez… Et ces activités sont loin d’être approuvées par ses bourges de parents. Elle ne s’en cache pas. C’est bien ça qui dérange. Plus d’une fois rappelée à l’ordre, notamment par le doyen… Les EPSILON représentent tous ceux dont les autres rêves. Le luxe et le chic. Alors faire parti de cette confrérie n’est qu’une question d’apparence. Ils sont l’élite. Et non la décadence de Berkeley. Mais une fois encore, tout n’est qu’apparence. Mais Hell les emmerdent. Ses parents, et tous les autres. Eux et leurs règles, leurs codes, leur bienséance. Elle veut se défoncer, elle le fera. Que ça plaise ou non. Seulement elle a du se fixer des limites. Faire parti des EPSILON est un privilège, elle le sait bien, alors faut limiter la casse. Faut arrêter de se faire prendre en photo à toutes les sorties de boites, la narine droite rougie par un excès de coke, ou avec une démarche titubante. C’est pas bon pour l’image. Mais putain ces enfoirés la lâchaient pas.

Ses Ray Ban sur le nez, la jeune Smith parcourait l’université, avec un air peu aimable sur le visage. Expression plus ou moins familière chez elle à vrai dire. Mais là c’était pire. Elle aurait du avoir sa dose hier soir. Son dealer était censé ramener son cul, à coté du zoo de San Francisco. Mais cet abruti ne s’était pas pointé, ce qui l’avait franchement foutu hors d’elle. Et Dieu sait qu’il en fallait peu pour l’énerver. Alors direction les terrains extérieurs. A cette heure de la journée, il n’y avait en règle générale personne, c’est pourquoi la belle brune lui avait donné un autre rendez-vous. Qu’il ne vienne pas, et elle changerait de mec. Hell aperçut alors une silhouette. Seulement ce n’était pas celle de la personne attendue. Néanmoins, un sourire amusé s’afficha sur les lèvres. Tom Hanson. Son foutu meilleur ami. Certains se demandaient comment ils faisaient pour s’entendre. Ils avaient tous les deux des caractères à dormir dehors, mais ils s’étaient plutôt bien trouvés. M’enfin là, ça faisait un petit moment qu’elle ne l’avait pas vu.

Tom… J’ai bien failli croire que t’étais mort… Lança-t-elle sarcastique.

Les journées ensoleillées et chaudes la rendaient naturellement de mauvaise humeur. Hell préférait de loin la fraicheur et l’humidité de l’automne. Le paysage mourant petit à petit devant ses yeux. C’était ça pour elle la beauté… Vous la trouvez dérangée ? Et bien vous avez raison. Absolument et totalement raison. Mais peu importe… La jeune Smith avait de bien nombreux pouvoirs en sa possession, mais pas celui de changer le temps, et les saisons, à sa guise. Elle devait faire avec. Affronter ce temps trop lumineux, trop ensoleillé et trop joyeux. Bordel ce qu’elle détestait ça. Mais là, c’était un cas de force majeure. Elle devait voir son dealer, et c’était pas optionnel. C’est du rang genre totalement obligatoire ! Sinon elle a sérieusement pété un cable. Déjà là, elle était à bout de nerfs, ça se sentait.
Arrivant sur la pelouse verdoyante des terrains extérieurs, elle aperçut son meilleur ami… Tom. Un phénomène celui là. Dans le bon, comme dans le mauvais sens. Leur relation était… étrange. En même temps, avec qui n’avait-elle pas de relations étranges ?! Ils s’étaient courus après, ils avaient appris à se connaître, effort que ne faisait jamais la belle brune, et ils avaient opté pour une option… spéciale. Hell arqua un sourcil en entendant la voix du Gamma.

Dis le et je me casse… Comme ça tu retourneras à ta SUPER activité, lança-t-elle ironiquement

Hell afficha un sourire sarcastique en entendant le jeune Gamma. Légèrement violent et haineux. C’est comme ça qu’elle l’aimait… Et elle devait bien avoue que c’était aussi assez excitant… Elle n’avait pas répondu à ses messages ? Hum peut etre. A vrai dire, elle ne les avait pas reçu. Sous un léger coup de colère, elle avait balancé son ancien téléphone par-dessus un bateau mouche. A l’heure actuelle il devait reposer en paix dans la Seine.

Hum à vrai dire… Je les ai jamais eu. Mon portable est parti en vacances… J’crois qu’il aime vraiment Paris… Dit-elle à moitié en se foutant de sa gueule.
M’enfin au lieu de gueuler… T’aurai pu passer chez les EPSILON hein. Sauf si tu sais plus retrouver ton chemin !

Hell leva les yeux au ciel lorsque le beau brun émit une objection à passer chez les EPSILON. Il ne les supportait pas. A vrai dire, les opinions vis-à-vis de cette confrérie étaient assez mitigées. En règle générale, ils fascinent de par leur élégance, et de leur statut social. Ils sont enviés et jalousés. Mais ça, la jeune Smith y était habituée depuis toute gamine. Elle est née avec une cuillère en or dans le cul, un physique plus qu’agréable à regarder et qui plus est, avec une intelligence déconcertante. Elle était habituée à ce regard là. Mais forcément, certains ne les supportaient. Cette abondance-décadence énervait. Alors qu’Hell jubilait. Seulement elle comprenait… Ces gosses de riche, la plupart était coincé et bien trop propres sur eux. Incapables de s’amuser ou d’ôter ce foutu balais qu’ils avaient dans le cul comme leurs cons de parents. Un costume à vingt cinq milles, une Rolex, des cheveux plaqués, une apparence impeccable. Horrible. Ils étaient arrogants et insupportables. Et pourtant, la jolie brune ne leur ressemblait que trop sur ce dernier point.

HELL : Tom… Tu pourrais faire un effort… Dit-elle d’une voix quasi innocente, que n’importe qui s’y serait fait prendre. Et ça serait du gâchis que de bruler cette demeure. J’suis pas sure que t’imagines tout ce qui se trouve à l’intérieur. Indispensable à ma survie !

Sur cette dernière phrase, elle semblait superficielle et matérialiste. Elle l’était. Et n’en avait absolument pas honte. On dit que l’argent ne fait pas le bonheur. Elle ne vous répondra pas forcément que c’est faux, puisqu’elle n’est pas heureuse, mais risque sans aucun doute de mourir étouffer par ses montagnes de fric. Seulement l’argent y contribue. Enlever lui ses fringues hors de prix, son jacuzzi, ou son abonnement dans son centre de thalasso et Hell pèterait un câble. Ce n’était que du superficiel. Mais du superficiel dont elle avait besoin et auquel elle s’était fortement habituée.
Lorsque son meilleur ami ouvrit une fois de plus la bouche, la jeune femme aux yeux ébènes s’avança vers lui. Attrapant son menton entre ses doigts fins, elle s’approcha un peu plus, son visage à quelques centimètres du sien.

HELL : Tu croyais que j’étais quoi ? Relachant finalement son menton, elle s’assit à côté de lui, le regard malicieux. Et sérieusement… Peur de toi Hanson ? abuse pas.