Il était 2h48, et je venais de pousser la porte d'entrée de la confrérie des Gammas. Une faible lumière m'indiqua que certains de mes confrères n'étaient pas couchés, ce qui n'était pas surprenant. Pourtant, en traversant le couloir qui menait aux escaliers, nous fîmes le moins de bruit possible. Il était hors de question que quelqu'un nous surprenne, pour la simple et bonne raison que le besoin d'aboutissement de cette soirée se faisait de plus en plus pressant.

Les doigts d'Elena étaient toujours entrelaçés autour des miens. En fait, ils ne s'étaient pas quittés depuis que nous étions sortis de la boîte, excepté dans le taxi que nous avions pris pour repartir à Berkeley. En effet, partir à la découverte du corps de l'autre avec une seule et unique main avait été trop difficile, vu la fougue qui nous animaient. Tout en me remémorant nos petites aventures de la soirée, j'entrepris d'ouvrir la porte de la chambre 3. La mienne, que je partageais habituellement avec Dixten. Mais depuis quelques temps, mon colocataire s'était évaporé, et ce soir, ça tombait bien.

Elena entra dans ma chambre, alors que je pris soin de refermer à clé derrière elle. Inutile de prendre le risque d'être interrompus. Je me suis retourné, afin d'être face à Elena. J'ai balancé mes clés sur mon bureau, avant de me diriger vers elle, tel un prédateur le ferait avec sa proie. Elle avait joué avec moi. Elle m'avait allumé, elle m'avait séduit, et à vrai dire, ça avait été plus que plaisant.

Une fois face à elle, mon corps vint se coller contre le sien, tandis que ma main droite frôlait sa hanche. Mes lèvres passèrent sur son cou, puis glissèrent dangeureusement jusqu'aux lèvres d'Elena. Jusqu'à maintenant, nous ne nous étions pas embrassés, et je devais avouer que ses lèvres pulpeuses me tentaient de plus en plus. Mon regard croisa le sien, et d'après ce que j'y vis, elle en avait autant envie que moi. Mes lèvres se posèrent donc délicatement contre les siennes, et ce baiser, d'abord doux et chaste, se fit de plus en plus fougueux et pressant.

Tandis que nos langues jouaient sensuellement ensemble, je nous fis reculer, jusqu'à butter contre le lit. L'instant d'après, je me retrouvais assis dessus, Elena sur mes genoux. Mes mains passèrent sous son haut, et remontèrent dangereusement vers la potrine d'Elena.

Plus les choses avançaient, moins je doutais de la nuit qui allait suivre. Fougueuse, passionnée. Le baiser que nous étions en train de partager en était sans doute la preuve la plus flagrante. Nos lèvres se séparèrent lorsqu'Elena balança mon tee-shirt à travers la pièce.

Les mains d'Elena se posèrent sur mon torse, pour m'encourager à m'allonger. Assise sur mes genoux, je sentis ses doigts glisser jusqu'à ma ceinture. Mes doigts vinrent rejoindre les siens, afin de l'aider à enlever ma ceinture. Mais finalement, elle n'eut absolument pas besoin de mon aide, et en moins de temps qu'il faut pour le dire, ma ceinture se retrouva au sol.

Un léger soupire s'échappa de mes lèvres lorsqu'Elena fit jouer les siennes sur mon torse. C'était une chose à laquelle, il fallait l'avouer, j'étais particulièrement sensible. Je sentis un sourire se dessiner sur les lèvres d'Elena, signe d'un certain amusement. Et plus elle s'amusait, plus je me sentais à l'étroit.

Ses lèvres abandonnèrent finalement mon torse, tandis que ses doigts glissaient jusqu'à mon jean, pour le déboutonner. Elle descendit ensuite la fermeture éclair, puis se redressa. Ses doigts passèrent et repassèrent sur les bretelles de sa robe, comme si elle hésitait à l'enlever. Mais je savais très bien ce qu'elle voulait : me faire languir. Et à vrai dire, elle y arrivait à merveille.

Pourtant, cette douce et lente torture prit fin lorsqu'Elena consentit à faire glisser les bretelles de sa robe le long de ses bras. La poitrine d'Elena, désormais nue, était un appel à la luxure, auquel il était difficile, voire même impossible, de résister. Tout homme normalement constituer ne pouvait être que tenté face aux courbes si parfaites d'Elena. Mes mains se posèrent sur ses hanches nues, puis remontèrent lentement jusqu'à sa poitrine.

Je me suis redressé. Mes lèvres remplacèrent mes mains, qui avaient effleuré, caressé sa poitrine. Elle avait voulu jouer, c'était à mon tour. Elle avait voulu prendre son temps. Dans ce cas, inutile de précipiter les choses. Pourtant, quelques minutes plus tard, mes lèvres se retrouvaient à nouveau sur les siennes, pour un baiser plus que fougueux.

Il y avait trois mots qui résumaient parfaitement ma vie d'étudiant. La premier était fête. C'est simple, il ne se passait pas trois jours sans que je ne sorte. C'était plus qu'une envie, c'était presque devenue une addiction. Si je ne sortais pas, je finissais par m'ennuyer, et je devenais irritable. Faire la fête était donc devenu une habitude.

Le deuxième mot qui pouvait résumer une partie de ma vie, c'était drogue. Je n'en suis pas fier, mais en même temps, je ne m'en cache pas. Pourquoi le faire ? Tout le monde le sait. Essayer de cacher ce vice est inutile, ça se voit. J'ai une tête de shooté, on me l'a déjà dit. Je suis accro à toutes sortes de substances illicites, et c'est comme ça. Ça ne changera pas de si tôt, à mon avis. Alors autant assumer.

Le troisième et dernier mot qui résumait ma vie, c'était sexe. Comme la plupart des hommes, il m'était difficile de m'en passer. Mais je ne cherchais pas à le nier. Il n'était pas rare que je rentre à Berkeley avec une fille. Elle pouvait faire partie de l'université ou non, ça n'avait pas d'importance, tant que la soirée était bonne. Habituellement, pourtant, je préfère que la fille n'étudie pas à Berkeley ; c'est beaucoup plus pratique. Ça évite la gêne, par exemple.

Elena avait l'air d'être une fille bien, gentille. Je n'avais pas vraiment compris pourquoi elle avait jeté son dévolu sur moi, ce soir. Je crois qu'elle savait très bien que cette nuit n'aurait pas de suite. C'est peut-être pour ça qu'elle est venue, finalement : elle avait eu envie de s'amuser, et elle savait qu'avec moi, il n'y aurait pas de lendemain.

Je songeais à ça alors que les battements de mon coeur ralentissaient. La soirée avait été bonne, aussi épicée que je l'avais espéré à la boîte. Alors qu'Elena avait largement joué avec moi, m'infligeant la douce torture d'un aveuglement passager, nous n'avions pas tardé à conclure. Mes mains avaient caressé son corps, mes lèvres l'avait goûté. Puis, tous deux incapables de faire durer le jeu plus longtemps, nous avions été plus loin.

J'ai baissé les yeux vers Elena. Enroulée dans les draps de mon lit, son regard semblait lointain. A cet instant, je me suis demandé ce à quoi elle pensait. Mais je n'ai rien dit. Je me suis penché pour embrasser son épaule dénudé, avant de murmurer :

- Je vais me doucher.