Something has changed between us, hasn't it ? ||PV

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Les jours passent mais ne se ressemblent pas à Berkeley. Cassie était là depuis plusieurs mois déjà, et jamais elle ne s’était ennuyée sur le campus. L’attrait de la Californie y était pour beaucoup. Ayant été habituée au soleil lorsqu’elle était en Italie, elle n’avait donc pas été étonnée de la chaleur ou du constant beau temps qui régnaient dans ce bel état. Ca l’avait même rassurée, car elle adorait porter des tenues légères et son teint mât naturel prenait un hâle plus foncé à force d’être exposée aux doux rayons du soleil. C’était d’ailleurs le cas en ce début d’après-midi, où la jeune femme n’avait rien trouvé de mieux à faire que de sécher un cours d’histoire de la mode pour se retrouver dans les parcs environnants de l’université. Elle ne séchait pas aussi souvent qu’au collège ou lycée, mais elle passait souvent ses après-midi ailleurs qu’en cours. Une journée complète étant beaucoup trop lui demander.

Habillée d’un bermuda rouge et d’un dos nu blanc, Cassie ne passait pas inaperçue, rien qu’à cause des couleurs assez visibles de ses vêtements et du contraste du blanc avec le brun de sa peau. Enfin ce n’était pas pour cela qu’elle s’était vêtue de la sorte, elle avait eu un cours de mannequinat durant la matinée et une tenue correcte avait été exigée. Bien que ce domaine ne lui avait jamais intéressé, son cursus lui demandait de suivre ce cours deux fois par semaine. Ce n’était pas la mort après tout. Au moins, si un jour elle devenait styliste, elle saurait comment les mannequins étaient traitées et ce qu’ils devaient faire. Non pas qu’elle éprouvait de la pitié pour les filles, ou même les garçons, qui voulaient exercer ce métier, elle pensait simplement qu’il fallait être tombé sur la tête pour ne serait-ce qu’envisager d’en faire son seul métier. Qui a déjà vu un mannequin de 50 ans ? Et les personnes qui ont obtenu leur diplôme et qui n’ont jamais percés dans la profession, que font-ils après ? Voilà le genre de questions que se poser Cassie lorsqu’elle s’ennuyait en cours, ce qui était pour ne pas exagérer, la moitié du temps le cas. Les seuls cours qui l’intéressaient vraiment étaient ceux de stylisme et de design. Mais malheureusement, les autres y étaient rattachés.

Se promenant dans le parc, la jeune femme sortit une cigarette de son sac et l’alluma tranquillement, continuant sa marche. Elle n’avait pas d’endroit précis où aller, et n’espérait rien de cette après-midi à part du calme et du repos. Après quelques minutes, elle s’installa nonchalamment sur un banc, posant son sac à ses côtés et jeta le mégot de sa cigarette au loin. Fermant un instant les yeux, elle laissa le soleil réchauffait sa peau, jusqu’à ce qu’une ombre vint le lui cacher…

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Plus les jours passaient au sein de Berkeley et plus les cours devenaient difficiles. Surtout quand le cursus dans lequel vous vous situez n’était pas votre choix premier mais celui de votre mère. Et cela était le cas pour le jeune David. Ce garçon n’avait jamais eu l’ambition de devenir un grand médecin. Lui, tout ce qu’il souhaitait, c’était aider son père aux champs. L’entreprise familiale avait besoin de main d’œuvre. Même si ses parents s’obstinaient à dire le contraire. Le problème étant que les Flint refusaient de l’aide extérieure à la famille. Alors il ne fallait pas déroger à la tradition ! Bref ! Le petit dernier des neuf enfants du couple aimait bien conduire le tracteur. C’était son activité favorite jusqu’à ce qu’il eut ce fameux accident de voiture, il y a bientôt quatre ans. David avait toujours été un bon élève malgré toutes les bêtises qu’il fallait, tous ses cours qu’il séchait pour être en compagnie de sa belle Maria. Qu’est ce que le garçon n’aurait pas fait pour les beaux yeux de sa voisine ? A vrai dire, pas grand-chose. Il la suivait partout où elle allait. Flinty ne faisait, pour ainsi dire, aucune sortie sans sa chérie. Deux inséparables sauf quand la Miss se trouvait une compagnie, qu’elle soit masculine ou féminine, avec qui elle passait le reste de la soirée. Alors là son meilleur ami s’éclipsait pour la laisser tranquille. Ce dernier était surtout tristounet. Pendant longtemps, David avait espéré être celui que Maria tiendrait dans ses bras. Elle fut son premier amour. Les sentiments n’étaient pas partagés à son grand désespoir. Alors même si l’évidence était clairvoyante, jamais le garçon ne s’était aventuré dans une déclaration. Il aurait trop souffert de perdre le peu qu’il avait d’elle : son amitié. La vie en décida autrement. Ils furent brutalement détachés, pensant que l’autre était mort. Du côté de Flint, malgré ses trois semaines de coma et sa longue rééducation qui l’empêcha de poursuite l’école pendant une année scolaire, il retrouva les bancs avec brio. Maria n’étant plus présente, l’étudiant noyait son chagrin dans les livres de la bibliothèque. Il se passionna pour tout : la musique, les animaux, la politique, l’histoire, la santé… Quand sa mère vit cela, elle l’obligea à rentrer à l’université. Son gamin se vit donc contraint et forcé de prendre la médecine.

Aujourd’hui, David n’avait plus aucun lien avec sa famille. Le jeune homme se fit rejeté par cette dernière pour ses raisons personnelles dont il ne parlait pas. Il ne voulait pas en discuter. Quelque soit la personne qui aborda le sujet, Flinty trouvait toujours un contexte pour l’éviter. Même avec sa petite amie Lou Ann. D’ailleurs en parlant de la Béta, notre Gamma ne la voyait pas cet après midi. Ayant marre des cours qu’il comprenait que dalle, le garçon décida donc de sécher les cours et d’aller se promener. Dehors il faisait beau et chaud. En se baladant, David vit une tête familière au loin. Très discret, le garçon arriva sans faire un bruit. Même si aujourd’hui il n’avait plus de sentiments amoureux pour Cassie, il la trouvait toujours aussi belle. Le rebel souriait de toutes ses dents. Très jolie dentition blanche et parfaitement bien alignée que son amie d’enfance pouvait enfin admirait depuis qu’elle avait retrouvé ce dernier à Berkeley. Quand Miss Amendola pensait à David, elle devait encore se remémorer ses horribles appareils dentaires qu’il dût supporter pendant plusieurs années. Ne souhaitant pas priver sa chère amie de soleil trop longtemps, le garçon vint s’asseoir à côté d’elle. Il se pencha légèrement vers elle et lui murmura à l’oreille :

- Comment va Miss Cécilia aujourd’hui ?

David n’arrivait pas à se faire à la nouvelle identité de sa copine. Ils se connaissaient depuis toujours. Il avait suffit d’un drame et de trois longues années d’absence pour que tout change entre eux.

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Profitant du soleil de ce début d’après-midi, Cassie ne songeait pas une seule seconde à ses camarades étudiants, plus sérieux qu’elle, qui étaient en train de suivre des cours d’histoire plus que barbants. C’était son côté insouciant qui lui permettait de se déconnecter aussi facilement de sa vie d’étudiante, et ça lui faisait beaucoup de bien. Chez certains, le stress des examens futurs commençaient déjà à monter, mais pour elle, tout était différent. Elle était calme et confiante. Pourquoi ne devrait-elle pas y arriver après tout ? Ces notes n’étaient pas louables mais au moins elle travaillait, pas comme avant. C’était même un très bon progrès à propos duquel ses parents pouvaient être fière. Ils semblaient qu’ils l’étaient d’ailleurs. « Semblaient » seulement, car depuis à peu près un mois, Cassie n’avait plus aucune nouvelle d’eux. Lorsqu’elle appelait chez elle, le téléphone ne faisait que sonner dans le vide, la renvoyant ensuite au répondeur. C’était étrange. Encore, si le problème était le décalage horaire ça se comprenait, mais la jeune femme faisait toujours en sorte d’appeler à une heure descente en Italie. Ce n’était pas encore la peine de paniquer, la famille Amendola avait pour habitude d’être impulsive. Cassie en était la preuve même lorsqu’elle avait quitté son pays du jour au lendemain pour se rendre en Californie. Et même si ses parents étaient partis, ils reviendraient forcément un jour ou l’autre chez eux, ne serait-ce que pour prendre le courrier ou vérifier leur message. C’est pourquoi la brunette leur en laissa un sur la messagerie vocale, afin de les prévenir que tout se passait bien pour elle. Rien de fâcheux concernant son passé n’était arrivé, d’ailleurs personne à part David ne connaissait son ancien nom.

En parlant de lui, Cassie le vit lorsqu’elle ouvrit ses yeux, alors que le soleil avait momentanément disparu. Le sourire qu’elle affichait pour elle quelque secondes auparavant réapparut derechef devant son ex ou toujours meilleur ami. Leur relation était assez difficile à définir, mais ce n’était pas le moment de se prendre la tête avec ça. Elle tourna la tête et l’observa s’assoir près d’elle avant de lui murmurer à l’oreille. Le fait d’entendre son ancien mais véritable nom de famille lui faisait drôle tout à coup. Même ses parents ne l’appelaient plus Maria, le « danger » avait beau être écarté, les habitudes sont difficilement changeables. Nostalgique, elle soupira et répondit :

"Sécher les cours m’a toujours mise de bonne humeur, tu devrais le savoir !"

Cassie pouvait passer des heures à se remémorer leur passé commun, toutes les bêtises qu’ils avaient fait et celles qu’ils auraient voulu faire. Le temps n’avait pas joué en leur faveur, mais il était encore temps de rattraper tout ça, non ? Retrouvant un sourire plus gai, elle posa un coude sur le banc et lui demanda à son tour :

"Et toi alors ? J’ai cru entendre que tu étais sur un petit nuage depuis que tu sortais avec… Lou c’est ça ?"

Elle avait légèrement hésité avant de dire le nom de la petite amie de David. Contrairement à elle, le jeune homme n’avait pas été aussi frivole quand ils étaient jeunes, et Cassie avait encore du mal à se faire à l’idée qu’il soit casé. Pas qu’elle soit jalouse, mais elle avait peur de perdre le peu d’amitié qu’il lui restait de lui en faveur de la blonde. Mais ça, elle ne l’avouera jamais, trop fière pour dévoiler ses sentiments les plus profonds et sincères. En même temps, après avoir passé trois longues années à mentir sur son identité, il y avait peu de chose que miss Amendola ne soit pas capable de faire.

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Au lycée, tout le monde savait que David n’avait jamais eu de petite amie. Le pauvre se faisait charrier pour son célibat constant. Matt, un camarade de classe avait découvert les sentiments du jeune Flint pour son amie d’enfance. Comme tout bon emmerdant digne de ce nom, l’autre s’était fait une joie de dévoiler le secret du pauvre David à Maria. Une amitié entre un garçon et une fille est impossible dit on. Et pourtant nos deux voisins de campagne étaient la preuve du contraire. Enfin… Jusqu’à ce que Miss Cécilia eut part de l’attachement de son meilleur ami pour elle. Cela avait mis un froid entre eux. Peur de perdre son amour, David s’était éloigné d’elle, se refugiant dans les cours de théâtre. Enfin c’était le prétexte du lycéen quand la belle italienne voulait en parler avec lui. Flinty savait que ses sentiments n’avaient pas réciproques. Il ne voulait pas en discuter avec Maria. Jodie, une amie avec qui le garçon faisait du théâtre le sortit de ce pétrin. Elle fut la première petite amie de David. Enfin si nous pouvions dire que ces deux là étaient en couple. En deux mois, à peine quelques petits bisous sur les lèvres. Rien de plus. Ah si ! Un unique baiser langoureux qui mit fin à leur relation de « couple ». Jo’ & Dav’ étaient trop semblables. Ils préféraient largement jouer à des jeux vidéos et à se faire des paris plutôt que faire autre chose. Ils n’étaient pas amoureux l’un de l’autre. Lui, il pensait toujours à Maria. Enfin… Au moins cette petite aventure infantile parmi à David n’éviter la discussion avec Miss Cécilia qu’il craignait tant. Quand cette dernière sut que son pote sortait avec Jodie, elle a laissé tomber les dires de Matt. Flint n’a jamais su si elle avait cru les rumeurs ou non. Enfin bref !

Aujourd’hui dans les parcs de Berkeley Californian University :

David s’asseya à côté de Cassie. Malgré plus de trois années passées, quelques mois après leurs retrouvailles, le garçon n’arrivait pas à se faire à la nouvelle identité de son amie d’enfance. En public, pour ne pas gêner Maria, il l’appelait bel et bien « Casse Amendola ». Mais en privé c’était différent. Quand Flint était sûr que personne ne pouvait les écouter, il appelait Cassie par son véritable prénom.

"Sécher les cours m’a toujours mise de bonne humeur, tu devrais le savoir !"

- Mais je le sais très bien très chère. Je vois que tu n’as pas changé de ce côté-là !

David se mordillait les lèvres en souriant. Il était tellement content de revoir Maria qu’il avait encore du mal à croire qu’elle l’avait là avec lui à ce moment précis. Les deux amis étaient assis sur le banc, se faisant face l’un l’autre. Le garçon s’appuya sur le dossier en bois, posant sa tête sur son bras. Cassie avait toujours connu un David rêveur, mais depuis qu’il sortait avec sa petite amie, c’était encore pire. Le garçon était très amoureux et heureux d’avoir trouvé une compagne. Ça faisait plaisir à voir.

"Et toi alors ? J’ai cru entendre que tu étais sur un petit nuage depuis que tu sortais avec… Lou c’est ça ?"

Le prénom de sa chérie le fit sortir de ses songes. David se redressa en rougissant. Il n’asseya bien comme s’il avait peur que sa mère le voit avachi et qu’elle le dispute. Le garçon avait eu une éducation très stricte. Très timide, le rebel n’osa qu’à peine observer brièvement Maria. Il jouait avec ses doigts :

- Oui ! Lou… Lou Ann elle s’appelle… Mais… Euh… Qui t’a dit que j’étais euh… Dans les nuages ? C’est… Rhum rhum… C’est faux !

David ne voulait pas admettre qu’il était très très en amour avec la Béta. Mais Cassie devait bien se douter qu’il l’était. C’était même évident. Flinty n’avait jamais su mentir. Et encore moins à son amie d’enfance…

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La surprise de le voir au parc était vite passée laissant place à de la joie. Qu’ils ne soient plus aussi proches qu’avant était un fait indéniable, mais ça n’empêchait pas Cassie d’espérer du changement au fil du temps. Après tout, tout y était favorable. Ils étaient dans la même confrérie, en première année tous les deux et ils se voyaient à toutes les fêtes, comme au bon vieux temps. Les trois années de séparation ne pouvaient néanmoins pas être omises, car durant ce laps de temps, ils avaient tous les deux changer, même s’ils le niaient. La preuve, David avait à présent une petite amie, était plus joli garçon qu’à l’époque du lycée, et semblait et seulement semblait avoir pris plus d’assurance. Quant à Cassie, elle avait d’abord changé de nom, puis avait appris une autre langue, une autre culture avant de rejoindre son pays natal. Elle n’avait jamais été casée en Italie, les histoires d’amour n’étaient vraiment pas son truc, et ce depuis bien longtemps. De toute manière, elle était encore jeune, la vie ne faisait que commencer pas vrai ? Et puis il y avait des choses plus importantes que trouver l’amour. Pour la rebelle, c’était la famille qui comptait le plus, et c’était d’autant plus vrai depuis qu’elle avait suivi ses parents en Europe pour des problèmes assez grave. Ses parents étaient les seules personnes qu’elle ne trahirait jamais. Bien sûr il y avait David aussi, mais avant d’aller à Berkeley, elle le croyait mort, donc elle ne s’était plus posée la question. Elle se souvenait parfaitement du jour où elle l’avait retrouvé.

C’était au début de l’année, Cassie n’avait pas encore choisi de confrérie bien que son choix était assez restreint. Son caractère étant ce qu’il est, les Gammas avaient été les premières personnes qu’elle était allée voir. Et depuis, elle en faisait partie. Enfin, là n’était pas la question. Elle était restée devant le panneau d’affichage de l’université pour se renseigner sur les diverses activités proposées quand elle le rencontra. Au début, elle ne le reconnut pas. Elle s’était refusée de regarder d’anciennes photos d’eux en Italie, car la culpabilité revenait sans cesse dès qu’elle pensait à lui. Mais sa voix, son regard lui avait tout de suite dit quelque chose. Puis finalement, lorsqu’elle avait vu le nom inscrit sur un de ces dessins, elle sut. Sa réaction fut assez impulsive. On ne s’attend pas tous les jours à se retrouver devant son meilleur ami qu’on croyait mort, quand même ! Elle lui avait sauté au coup, refusant de le lâcher de peur qu’il disparaisse et qu’elle se rende compte qu’elle l’avait rêvé. Mais il se tenait bien là devant elle. Ils s’expliquèrent sur les suites de leur accident, et Cassie apprit que son meilleur ami avait toujours cru qu’elle avait péri cette nuit là. Tout en discutant, les deux étudiants avaient remarqué que quelque chose avait changé entre eux. La distance, le temps écoulé, rien n’avait joué en leur faveur. Et malgré leurs retrouvailles il y a plusieurs mois, ils n’étaient plus aussi proches qu’avant. Leur amitié devait repartir à zéro, et demandait du temps pour s’améliorer.

Sortant de ses pensées, Cassie répondit à la question de David en lui rappelant sa joie de sécher les cours. Leurs souvenirs ne s’étaient pas envolés eux, et ça lui faisait du bien de pouvoir en parler. La jeune femme vrilla ses yeux bruns dans ceux de son ami et rétorqua une nouvelle fois avec un beau sourire :

"Vrai ! Je suis toujours le même cas désespéré ! Même si je fais mes devoirs aujourd’hui, enfin… presque tous !"

Bizarrement, parler du passé mettait Cassie légèrement mal à l’aise. Avant, elle aurait pu dire et faire n’importe quoi avec David sans qu’elle ne ressente la moindre gêne. Elle changea donc de sujet, évoquant la petite amie du jeune homme. La rebelle ne l’aimait pas vraiment, pourtant elle ne lui avait rien fait de spécial. Ses affinités fonctionnaient pour la plupart sur l’instinct, alors si elle n’était pas en confiance avec une personne, elle ne le serait jamais. La réaction de David la fit naturellement rire. Lui non plus n’avait pas vraiment changé. Il rougissait, voulait changer de sujet et niait absolument les faits. Trois points que Cassie adorait chez lui.

"Mais oui c’est ça ! Bientôt tu vas me dire que c’est le soleil qui te fait rougir comme ça ?!"

Elle marqua une pause pour le déstabiliser, et attendre sa réaction. Puis finalement, elle ajouta :

"Tu n’as pas changé, dès qu’on parle d’une fille tu esquives… Tu dois vraiment beaucoup l’aimer ! C’est ton droit après tout, tu mérites d’être heureux…"

Face à lui, Cassie lui fit un beau sourire amicale dont il était le seul destinataire. Inutile de dire que de sourire de cette façon lui avait manqué. Certes elle avait trouvé d’autres amis depuis, mais David a toujours été et sera probablement toujours son meilleur ami.

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Les retrouvailles entre Maria et David étaient une chose que le jeune home avait espérée pendant si longtemps. Les trois années de séparation lui étaient défavorables. La jeune femme avait été, est et sera toujours la première personne que le cœur du garçon avait choisie. Miss Cécilia n’était pas qu’une simple amie. Ni même seulement sa meilleure amie. Les sentiments de David avaient été bien au-delà de cela. Mais la stricte éducation de ses parents empêcha le jeune Flint d’avouer ce fait à l’intéressée. Temps qu’il n’était pas majeur, le petit n’avait pas le droit de ramener une petite copine à la maison. Interdiction d’avoir une relation amoureuse non plus à l’extérieur. Si son père ou sa mère apprenait que leur gamin n’avait ne serait ce qu’embrassé une fille, cela aurait été très mal pour lui. Malgré la famille nombreuse -neuf enfants étaient ce que l’on pouvait appeler une belle grande famille -, David était le plus jeune donc le bébé de la maison. Grâce, ou plutôt à cause, des bêtises des aînés, l’éducation Flint ne fit que plus stricte et sévère au fil du temps. Les enfants ne devaient pas faire entendre parler d’eux. Ils devaient montrer qu’ils étaient bien élevés et non de vulgaires voyous trainant les rues, cherchant les emmerdes à tout bout de champ. Puis de toute façon, il y avait déjà plein d’autres choses plus intéressantes à faire à la ferme familiale comme s’occuper des champs, des animaux, l’entretien de tout et la vente des produits frais et artisanaux, donc pas le temps pour les âneries. Les Flint avaient une belle entreprise familiale. Quand le temps ne leur était pas défavorable aux cultures, ils gagnaient bien leurs vies. Mais l’argent ne tombait pas du ciel comme cela. Le travail manuel, les durs labeurs, ils connaissaient tous. Inutile de préciser que cette famille fut très soudée entre elle. Enfin bref ! Tout ceci était du passé au grand malheur de David !

Pour en revenir aux retrouvailles entre nos deux ex meilleurs amis, cela se passa un jour pluvieux. L’année universitaire venait seulement de commencer. David, qui n’avait pas encore pris tous ses marques, se rendait régulièrement aux panneaux d’affichages afin de se renseigner sur les activités et autres fêtes prévues à venir. Comme tout bon Gamma, Flint se devait d’honorer la réputation des rebels. S’inviter aux Fiestas était donc de mise. Le jeune étudiant n’était pas dans un cursus universitaire simple : la médecine. Il y avait tellement de choses à apprendre. Des savoirs à acquérir. Sans parler de la pratique. C’était très difficile. Alors pour soulager un peu ses cours et avoir deux petites heures de détente dans la semaine pour se déstresser, David avait choisi les arts plastiques pour une de ses options. Ce jour là, ce jeune avait sa pochette d’exquises sous la main malgré le temps. En lisant à haute voix une annonce quelque peu chaude dira t on, le pauvre se retrouva tout gêné de sa lecture. C’était en regardant autour de lui qu’il l’aperçu. Celle qu’il ne crut plus jamais revoir de son vivant : Maria. Que d’émotions ce matin là ! Jour pluvieux égal jour heureux ! C’était effectivement le cas. Séchage de cours oblige ! Longue discussion autour d’un bon chocolat chaud, David apprit la nouvelle identité de Cassie. Ils se racontèrent le peu ce qu’ils étaient devenus durant cet éloignement. En ce qui concernait le garçon, ce fut un long coma, un réveil extrêmement douloureux à l’annonce de la pseudo mort de son amie, plus d’un an de silence. Le choc tellement grand que David se referma sur lui même. Il ne prononça plus un seul mot. Sans parler de la rééducation suite à l’accident et de la maison de correction à Londres... Il avait fallu que le gamin se retrouve à l’autre bout du monde pour qu’il retrouve enfin l’usage de la parole. Trop même au goût du directeur qui le renvoya de son établissement. Sous ses airs d’enfant sage et timide, se cachaient un adolescent difficile. Certes, ce dernier n’avait jamais eu petite amie car il ne se remettait pas du décès de Maria. Mais cela ne l’empêcha pas de faire d’autres bêtises comme prendre des matières illicites. Encore une fois de plus, était ce réellement de la faute du garçon ? Non ! Ce sont les multiples docteurs et autres spécialistes que ses parents l’obligèrent de consulter qu’ils le bourrèrent d’antidépresseurs et autres saloperies de la sorte. Après ce n’était pas difficile d'en devenir accroc vu les doses prescrites. Enfin soit ! Aujourd’hui le pauvre rebel avait encore des problèmes de dépendance. Sans parler non plus des automutilations qu’il s’infligeait et que personne encore ne savait.

"Vrai ! Je suis toujours le même cas désespéré ! Même si je fais mes devoirs aujourd’hui, enfin… presque tous !"

Un certain malaise inexplicable se fit ressentir quand ces deux là parlèrent du passé. Maria semblait avoir une certaine gêne vis-à-vis de cela. D’ailleurs elle changea immédiatement de sujet de conversation. David remarqua l’embarras de son amie d’enfance. Ce qui entraina la même chose chez lui. Le garçon s’était toujours demandé si Maria savait qu’il avait longtemps été amoureux d’elle à l’époque. Vu sa manière d’agir, Flint avait bien peur que la réponse soit positive. D’où son angoisse.

Lou Ann. Cassie aborda ce nouveau dialogue. David sortait avec la Béta depuis quelques temps à présent. Il savait enfin qu’elle était de la confrérie ennemie au Gamma. Mais l’amour remporta sur la guerre entre ces clans. Flint restait désespérément timide quand il s’agissait de sa vie privée :

- Euh… Nan mais je… Euh… Je ne rougis pas… Rooo… J’ai… Euh…. Oui c’est le soleil c’est ça ! J’ai… Euh… Enfin la peau fragile et j’attrape des coups de soleil facilement… Enfin tu le sais quoi...

Un silence qui s’installait devenait un véritable supplice pour David. Le pauvre ne savait plus quoi dire. Le Gamma se voyait trop mal parler de choses plus intimes. Surtout avec Cassie. Et si elle aborda le sujet des actes sexuels comme autre fois ? Le garçon ne préférait même pas y penser. Miss Amendola souriait à son ami. Et non il n’avait pas changé. Flint n’était pas beaucoup plus expérimenté qu’à l'époque. L’amour était la plus belle chose qui lui soit arrivée. Mais le Gamma avait peur de passer à l’acte. La dernière phrase de Cassie interpela David :

" C’est ton droit après tout, tu mérites d’être heureux…"

- Pourquoi tu ne l’aimes pas ? Lou Ann est une femme adorable. Ca… Ca me fait mal que vous… Que vous ne vous entendez pas toutes les deux…

David parut si triste tout à coup. C’était vrai après tout ! Pourquoi sa compagne et Cassie ne pourraient elles pas s’entendre après tout ?

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