[ Désolée du grooooos retard ><]

Mes yeux s’étaient franchement attardés sur ceux de Sterling. Quand il parlait de lui, de Capryce, de ce qu’elle devait faire ou non. Le mensonge se sentait à des kilomètres. Finalement, il était attiré par ma meilleure amie. Ca se voyait, il essayait de le cacher, et finalement c’était encore pire. Vraiment, j’ai jamais compris pourquoi certaines personnes avaient tant besoin de cacher leur sentiments. L’orgueil ? En voilà une belle raison. Ca va bien deux minutes, assumer, ce n’est pas être faible. Je sais pas qui est le type qui a décrété que ça devait l’être. Encore un beau macho tient. De toute façon, c’était comme ça que la vie était à présent. Mais il faut dire que je ne pensais pas entendre un jour quelque chose de ce genre sortir de la bouche de Sterling. Dans un sens, c’était mignon. Dans un autre, ça l’était moins.

« - Eh, ne penses pas que j’influe énormément sur la vie de Capryce. J’ai mon mot à dire, mais elle ne le prendra pas forcément en compte. L’idéal, ça serait que tu lui dises toi-même. Un peu de courage Sterling, c’est pas sorcier. La franchise n’a jamais tué personne, au contraire. Enfin, quand je te propose de dire la vérité, il faudrait déjà que tu t’avoue la vérité à toi-même. Hey Boy, le prend pas mal, tu sais que c’est mon truc d’être franche, et j’ai pas envie de prendre de gants avec toi. Tourner en rond, ça apporte rien à personne. Et puis si j’ai la possibilité de t’aider, comme maintenant, je le fais. »

Je m’arrêtais quelques instants. Pour sourire, histoire d’être absolument sûre qu’il ne prenait rien de travers. D’un côté, impossible d’en être absolument persuadée. D’un autre, je ne voulais que l’aider. La méchanceté gratuite, c’était quelque chose que j’exécrais. Finalement, si j’étais parfois un peu blessante, c’était juste pour le faire réagir, réaliser. Il se leurrait, même moi je m’en rendais compte. Je pris une petite inspiration. Ce n’était pas non plus facile d’aider un ami à ouvrir les yeux. Il pouvait mal le prendre, comme il pouvait comprendre. Un pari à pile ou face. Voilà à quoi se résumait la situation.

« -De toute façon, tu sais pertinemment que Capryce n’écoutera rien de ce que je lui dirai. Elle ne m’écoute plus dès que le parle de toi. Va savoir. Je peux pas te dire ce qu’elle ressent, parce que je l’ignore, et plus je réfléchis, plus je pense qu’elle-même ne le sait pas. Puis t’as pas l’air non plus de savoir ce que tu veux. Vous voir tous les deux comme ça, je t’avoue que ça me fait un peu rire. Ce petit jeu, on le connaît tous. Mais chez vous, ça prend des proportions énormes. Ecoute, t’es jeune, elle est jeune, hey, on a une vie devant nous. Prend un risque. Juste une fois, prend un risque. Montre-toi tel que tu es à Capryce. Essaie pas d’être différent, ni de la rendre différente. Sois franc, elle le sera. »

Voilà, la pièce était lancée. Je n’avais rien dit de faux, finalement. J’attendais juste une réaction. Alors Sterling, réaliste ou non ? Personnellement, je n’avais aucun regret. Ce que j’avais à dire, je l’avais dit. Ensuite, qu’il le prenne en compte ou non, rien n’était moins sûr. D’un côté, plus je le vois buté comme ça, plus je distingue les ressemblances avec ma chère meilleure amie. Ca me faisait sourire. D’ailleurs, je souriais. Le voir ainsi m’écouter dans un silence pseudo respectueux, fallait avouer que c’était plutôt risible.

Alors Sterling ; Pile, ou Face ?

Alors que je demandais à Belammée de faire de son mieux pour éloigner Capryce de moi, je l'entendis me répondre que, même si elle avait son mot à dire sur les relations de Capryce, cette dernière ne l'écouterait pas forcément. Ceci n'était pas vraiment surprenant, venant de Capryce, mais Belammée devait vraiment, vraiment faire de son mieux.

Puis elle évoqua vaguement le fait que j'étais probablement un lâche. C'est vrai que si on prenait mes paroles comme ça, sans les relier avec mon passé, on pouvait les prendre pour de la lâcheté. Mais en l'occurence, c'était tout, sauf ça. C'était juste pour le bien de Capryce.

Mais Belammée n'était pas là. Elle n'avait pas été là, elle ne pouvait pas comprendre. Elle ne m'avait pas connu, à l'époque d'Alyzée et de Dexter. Elle ne savait pas. Personne, dans cette université, ne savait. Sauf peut-être Naomi, qui se doutait de quelque chose. Et encore, elle n'avait pas vraiment eu le fin mot de l'histoire. C'était bien trop sordide pour elle.

En venant aux Etats-Unis, j'avais cru pouvoir fuir ce passé, encore douloureux. Mais apparemment, ce n'était pas le cas. Les paroles de Belammée me ramenère à la réalité. Je n'étais plus en Angleterre. Cette histoire, c'était du passé. Il fallait l'oublier.

- Ecoute moi, Belammée. Je veux Capryce. Je la veux . Comme je n'ai jamais autant voulu une fille. Mais ce n'est pas bien .

J'avais un peu peur que ces affirmations amèrent Belammée à se poser des questions. Mais après tout, j'avais pris un risque. Je savais que si je disais la vérité à Belammée, elle la garderait pour elle. Elle ne raconterait jamais cette histoire.

- Belammée, tu dois lui dire que ce n'est pas une bonne solution, d'accord ? Je sais que si Capryce me cherche, je ne vais pas lui résister très longtemps. Je suis déjà à deux doigts de lui céder... Elle doit s'éloigner. Vraiment.