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Réveil à la caféine. [Swen Turner]

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MessageSujet: Réveil à la caféine. [Swen Turner] Réveil à la caféine. [Swen Turner] EmptyDim 7 Fév - 21:25

Amorphe, le jeune homme déambulait dans les couloirs de l'université sans trop comprendre le sens de ce qu'il faisait. Un pied devant l'autre, tout doucement. N'importe quel élève du campus, en observant la dégaine de Feliciano, croirait qu'il venait de passer une folle nuit alcoolisée. En admettant que l'Italien était une personne que l'on remarquait. Mais non, le programme de la veille s'était révélé tout autre. Il avait conversé de longues heures avec son cher père, en omettant presque sa vie d'étudiant. Il était primordial pour le jeune homme d'apporter son soutien à son paternel. Il culpabilisait quelque peu de s'être enfui à un autre coin du globe, sans plus réfléchir. A vrai dire, il y avait réfléchi. Mais il jugeait que c'était la meilleure décision à prendre. Les paroles de son père résonnaient inlassablement dans le creux de sa tête. « je ne vais pas bien...je ne tiens plus le coup...je ne sais plus quoi faire ». Qu'est-ce que Feliciano pouvait faire ? Il se sentait impuissant et terriblement indigne, mais il n'était pas Dieu tout puissant -de plus il ne croyait pas en son existence- et ne pouvait l'aider plus que par des mots. Il pensait néanmoins à une idée de surprise à lui faire pour lui réchauffer le cœur, lorsque un énorme bâillement manqua de lui décrocher la mâchoire. Du café, il chercherait désespérément du café … C'était ça, où il tombait dans une léthargie sans retour envisageable. Il se frottait les yeux pour la énième fois, lorsque miracle, une carafe à café entra dans son champ de vision. Une petite carafe grisâtre et attirante, qui semblait appeler le jeune homme somnolent. « viens à moi... viens à moi... » Étant de nature docile bien évidemment, l'Italien se précipita vers la carafe et la piqua discrètement, d'un air naturel. Il se serait bien servi un gobelet, seulement il savait pertinemment que cela ne suffirait pas. D'un geste furtif, il s'empara aussi de quelques gobelets. Là, incognito, il se rendit à l'extérieur de l'université pour pouvoir se réveiller en toute tranquillité, au soleil. Il s'assit en tailleur dans l'herbe en balayant l'horizon du regard. Un bonhomme familier apparut alors au loin... Etait-ce bien Swen ? Oui, il reconnaissait parfaitement son air. Lorsqu'il se trouvait assez proche, Feliciano leva son bras et interpella d'une voix enjouée :
« Swen ! Tu veux du café ? »

En fait, il ne s'était pas posé la question de savoir si Swen avait autre chose de prévu, ou s'il avait cours tout simplement. La spontanéité l'avait emporté, et puis ça lui faisait plaisir de croiser un des seuls visages qui lui étaient connus.
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MessageSujet: Re: Réveil à la caféine. [Swen Turner] Réveil à la caféine. [Swen Turner] EmptyLun 8 Fév - 10:21

    La nuit avait été courte. Trop. Une fois encore Swen avait passé la soirée de la veille à faire la fête, à boire raisonnablement cette fois-ci -ou du moins il en était persuadé-...Malgré tout, cela ne l'empêchait pas d'avoir une migraine assez conséquente sûrement dû aux quelques courtes heures de sommeil qu'il avait eu.
    Il s'était levé bougon avec la sale impression de ne pas arriver à penser correctement. Même marcher, qui est pourtant une des actions les plus automatiques, les plus simples lui paraissaient à présent complexe. Un pied devant l'autre. Tenir en équilibre. La loi de la gravité prenait d'un coup tout son sens.
    Il se dirigea directement vers la salle de bain pour prendre un cachet pour lui faire passer son mal de tête, avant
    d'aller s'affaler tel un sac de patate sur son lit. Après encore une dizaine de minutes le garçon se décida enfin à se lever histoire de prendre un peu l'air, et espérant stupidement que prendre un coup de frais le réveillerait et ferait peut-être un petit miracle sur sa migraine.

    Une demie-heure après, lavé et habillé, le garçon sorti. Il décida de se diriger vers le parc, avec un peu de chance il croiserait quelqu'un avec qui tenir une conversation, qui pourrait ainsi lui faire oublier toutes choses négatives. Aussi étrange que cela puisse paraitre, et en règle générale -car oui, il y a toujours des exceptions-, lorsque Swen se retrouvait avec un ou plusieurs amis en train de discuter de tout et de rien, il arrivait à oublier tous ses soucis.
    Après avoir marché une bonne dizaine de minutes, quelqu'un l'interpella, il reconnut immédiatement la voix de son ami italien. Il se dirigea alors vers lui, sourire aux lèvres.


- Salut Feliciano. Un café? Ça ne se refuse pas....

    Il s'assit aux côtés de son ami, laissant un "blanc" de quelques secondes avant de rajouter:


- Tu vas bien sinon? Tu racontes quoi de neuf depuis la dernière fois?

    A nouveau il se tut. C'était bien la première fois que quelqu'un l'abordait en lui proposant un café, sans dire bonjour et autres formalités de base, mais loin de le gêner, le garçon trouvait cette approche amusante et au moins changeante. Il trouvait que cela caractérisait bien Feliciano.
    Il eut envie de reprendre le parole mais, eut quelques secondes d'hésitation. Il ne voulait pas que son ami croit qu'il était en train de s'approprier la conversation, et la moindre des choses que Swen pouvait faire c'était lui laisser le temps de répondre à ses premières questions, mais finalement son naturel l'emporta sur les bonnes manières...


- Et sinon, tu comptes faire quoi aujourd'hui? Tu le dis si je parle trop et que ça te gonfle, je comprendrai. C'est juste que j'ai l'habitude de parler. De parler pour ne rien dire... Enfin bref, ce n'est pas intéressant... Désolé.

    Il se tut et cette fois pour de bon, et se passa une main sur le visage. Pourquoi est-ce qu'il avait rajouté ces trois dernières phrases? C'était tout bonnement ridicule, mais on ne pouvait pas revenir en arrière. Swen jeta un coup d'œil sur sa montre pour vérifier qu'il n'était pas en retard, avant de reporter toute son attention sur son ami.
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MessageSujet: Re: Réveil à la caféine. [Swen Turner] Réveil à la caféine. [Swen Turner] EmptyLun 8 Fév - 15:34

Feliciano était ravi de voir que son nouvel ami se dirigeait désormais en sa direction, sourire aux lèvres. C'est vrai qu'un café ne se refusait pas. Cette boisson avait beau être une plaie pour la santé, elle n'en demeurait pas moins un remède efficace aux réveils difficiles. Il attrapa un gobelet pour servir Swen, lorsque celui-ci entama une conversation. Il fallait avouer que l'Italien eut une drôle d'idée d'aborder son ami à l'aide d'une question. Il aurait pu le saluer ou lui demander s'il allait bien, mais il n'était que trop peu doué pour les conventions. L'essentiel à ses yeux, était qu'ils se trouvaient tous les deux là, sous un ciel nuageux, loin de tous les tracas. Du moins pour quelques minutes au moins. Il prit naturellement sa respiration, s'apprêtant à répondre aux deux questions posées. Là, son élan fut aussitôt coupé par Swen qui reprenait la parole. Feliciano esquissa un petit sourire amusé. Il avait failli oublier que son interlocuteur faisait partie des grands bavards que la Terre portait. L'Italien ne le connaissait pas depuis bien longtemps, mais c'est le trait de caractère qui le distrayait le plus. Pas étonnant, Feliciano n'avait eu qu'à poser une minuscule question pour que Swen renchérisse avec le double de questions et le quadruple de phrases. Mais, répétons-nous, Feliciano adorait cette singularité. Il trouvait cela agréable de ne jamais réfléchir à comment meubler une conversation, même s'il aimait bien le silence et les gazouillis des oiseaux.

« Ah mais non, ça me gonfle pas du tout ! Ça donne un peu de vie à ma journée d'endormi, au contraire. »

Au moins, Feliciano était forcé de faire ne serait qu'un minuscule travail intellectuel. Réfléchir à sa soirée de la veille et à son état moral... autant préciser une nouvelle fois que ses neurones avait du mal à établir des connexions. Sans l'arrivée -fracassante évidemment- de son ami, il roupillerait déjà le pouce en bouche au beau milieu de la pelouse. Mais ça, il ne faut pas le dire.

« Tiens ton café, il vient de l'université. J'espère qu'ils ne tiennent pas trop à leur carafe. »

Il tendit alors gaiement le gobelet rempli de café, en attendant que son voisin l'attrape. Là, il se resservit une nouvelle fois. Le seuil de caféine indispensable à sa survie n'était pas encore atteint.

« En fait, je vais bien mais je suis trop fatigué. J'ai passé la nuit au téléphone...j'ai eu l'impression de revivre le printemps de mes 15 ans, sauf que là je discutais avec mon père et pas avec une fille toute mignonne. Enfin bref, je sais pas pourquoi je raconte ça. » termina le jeune homme en arquant un sourcil dubitatif. Il remarqua alors le coup d'œil que Swen venait de jeter à sa montre. Il ne s'ennuyait probablement pas, enfin Feliciano l'espérait, mais il devait sûrement assister à un cours d'une minute à l'autre. »

«T'as cours au fait ? »
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MessageSujet: Re: Réveil à la caféine. [Swen Turner] Réveil à la caféine. [Swen Turner] EmptySam 13 Fév - 13:37

    Swen prit le gobelet que l'autre garçon lui tendait. Le café venait de l'université?! Le garçon tenta de ne pas exploser de rire, il trouvait cette situation assez cocasse : Feliciano en train de "voler" ou "emprunter" -suivant la vision des choses- une carafe pour aller pouvoir prendre l'air. Amusé, il secoua la tête avant de dire:


- Alors comme ça maintenant tu piques des carafes, et tu comptes aller la rendre comment? Enfin si on part du principe que tu vas la rendre, ce dont j'ai un doute maintenant vu que tu as dit "j'espère qu'ils ne tiennent pas trop à leurs carafes" Je n'aurais jamais pensé ça de toi... Bref, c'est amusant quand même. Je sais ce que tu vas te dire, qu'un rien me distrait et m'amuse, et c'est vrai... Mais d'un côté il vaut mieux être gai, optimiste, et jovial plutôt que tirer une tête d'enterrement et de déprimer... Enfin chacun son caractère, il en faut pour tous les goûts.

    Il se tut quelques secondes et commença à boire son café, avant de reprendre


- Ce que je dis, donne de la vie à ta journée? Alors que je dis n'importe quoi. Enfin, peut-être encore même plus que d'habitude, faut m'excuser, j'ai un mal au crane horrible et tu as l'air aussi frais que moi à vrai dire.

    Il se tut, et tenta de trouver pour une fois une réponse intelligente à ce qu'avait ensuite dit son ami sur sa nuit. Au bout de quelques secondes d'un long silence, il dit finalement la chose qu'il trouvait le plus probable.


- Peut-être que tu me dis ça, parce que tu as besoin de te confier. Parce que je suis ton ami. Ou bien alors tu ne sais pas quoi dire et tu dis la première chose qui te passe par la tête?

    Swen avait dit la dernière, comme s'il voulait détendre l'atmosphère. Il ne savait pas trop ce que l'italien avait exactement voulu dire, mais il devait sûrement il y avoir un problème avec son père. Du moins, c'est ce qu'il pensait avoir compris. A présent, il ne savait plus trop comment se comporter. Être trop curieux dans ces circonstances pouvait faire plus de mal que de bien, mais peut-être que son ami voulait se confier aussi et ses questions pourraient l'y aider... Tout comme il était probable qu'il n'y ait en faite aucun problème et que ce soit son imagination fertile qui lui joue encore des tours. Il avait l'impression que son esprit était confus, emmêlé. Au final, il ne savait que faire, alors il écouta son instinct.


- Tu sais que si t'as un problème ou que t'as besoin de parler je suis là.


    Il se tut. Il ne fallait rien rajouter à ce sujet. Il lui avait tendu une sorte de perche, maintenant c'était à Feliciano de prendre la décision de lui parler ou non. Il lui fit un petit sourire, avant de finir son café, de regarder l'heure à nouveau et de reprendre une nouvelle fois la parole:


- Non j'ai pas cours tout de suite, à moins que je ne sois pas au courant, mais je ne pense pas... Si j'avais eu cours jamais je n'aurais pris le temps de venir dehors. Je me connais trop bien, si je rencontre quelqu'un que je connais, je suis incapable de m'arrêter de parler, ce qui aurait donc pu me mettre en retard pour le cours. Je ne sais pas si t'arrives à suivre mon raisonnement ? Enfin sinon toi tu n'as pas cours je suppose, sinon tu ne serais pas là en train de boire ton café? Question inutile je sais.

    Jugeant qu'il avait assez parlé, et qu'il devait maintenant laisser son ami lui répondre Swen se tut pour de bon. Le fait que Feliciano ait parlé de père remontait en lui de vagues souvenirs pas vraiment agréables. Lui qui, pensait voir tourné définitivement la page s'était lourdement trompé. Il en leur voulait toujours. Au fond de lui, il savait que c'était sûrement normal, mais après plus de 13 ans, n'aurait-il pas dû tirer un trait et ne plus jamais y penser, surtout après tout ce que Steve avait fait pour lui. Regrets, ou peut-être bien trop de questions restaient ancrées en lui, sans réponse, le rongeant petit à petit sans qu'il s'en aperçoive, jusqu'au jour où, comme aujourd'hui, tout cela remontait à la surface, provoquant en lui haine, tristesse et culpabilité.
    Plongé dans ses pensées, il se rappela soudain qu'il avait posé bon nombre de questions à l'autre garçon, et reporta alors toute son attention sur lui, en espérant qu'il n'ait pas encore commencé à parler.
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