Il savait. Enfin, elle avait trouvé le courage de lui dire toute la vérité, de lui dire qui elle était, sa demi-sœur, celle avec qui il partageait des liens de sang. Elle en ressentait un immense soulagement, d'autant plus que la réaction de David n'avait pas été aussi terrible qu'elle l'avait redouté. Elle en avait été rassurée et le fait de pouvoir se comporter avec lui comme une sœur, sans qu'il ne se pose de question, était quelque chose qu'elle n'espérait plus. Elle se sentait mieux à présent, mieux qu'elle ne l'avait plus été depuis longtemps. Elle aimait passer du temps avec lui, mieux le connaître, et ainsi espérer rattraper un peu de ces années perdues. Elle y sentait un réconfort qui lui faisait beaucoup de bien et lui enlevait un peu du poids qu'elle devait supporter. Tous ses problèmes n'avaient bien sûr pas disparu, mais elle se sentait déjà plus légère. Elle savait pourtant qu'elle n'était pas au mieux de sa forme, et même que ses jours étaient peut-être comptés. Elle tenait alors à passer le plus de temps possible avec son jeune frère. Sans jamais le dire, ni même y faire allusion, elle avait peur de ne pas en avoir assez. Elle faisait son possible pour ne pas y penser, et pourtant elle ne parvenait à totalement l'oublier.

Cependant, ces derniers jours, son sort ne la préoccupait pas tant que celui de David. Elle était loin d'être totalement idiote et avait bien remarqué qu'il n'allait pas bien. L'annonce de son renvoi l'avait bouleversé, ainsi que la venue de sa mère. Elle le savait fragile et était très inquiète pour lui. Il était malheureux, et pour couronner le tout, celui qu'il aimait l'avait quitté. Elle ne savait que trop bien la sensation que procurait le fait d'avoir le cœur brisé, qui lui semblait encore bien trop présente, et qu'elle avait éprouvé si peu de temps auparavant. En vérité, Chuck ignorait que faire. Elle savait par expérience que rien ne pourrait vraiment soulager, à part le temps. Elle tentait d'être la plus présente possible à ses côtés, même si ce n'était sans doute pas suffisant. Il traversait trop de choses, et se sentait sans doute dépassé.

Elle savait qu'il avait rendez-vous avec Swen ce jour là, et espérait que les choses s'arrangeraient entre eux. Elle aurait tout donner pour voir son frère plus heureux, au moins sur le plan sentimental. En dehors du fait qu'il soit son frère, il était à ses yeux et sans l'ombre d'un doute le jeune homme le plus adorable qu'elle connaisse. Il méritait d'être heureux. Malheureusement, concernant Swen, une telle chose n'était pas de son ressort. Elle ne pouvait qu'attendre patiemment des nouvelles de la part de David, à qui elle avait fait promettre de l'appeler ou de passer la voir après leur rendez-vous. À sa grande surprise, elle se sentait pour lui encore plus anxieuse qu'avant les examens. Pour se vider la tête et se focaliser sur autre chose, elle se concentra sur l'étude de ses cours et sur un devoir qu'elle devait rendre. Elle y était si concentrée qu'elle s'avança considérablement sur le travail qu'elle avait à effectuer. C'était l'une des choses qui lui avaient le plus manqué, à Berkeley, l'enseignement. Depuis toute petite elle avait une véritable passion pour l'astronomie, passion que l'université lui permettait d'assouvir. Malgré sa longue absence, ses professeurs s'étaient montrés compréhensifs et lui avaient fournis tous les cours qu'elle avait manqué, au point qu'aujourd'hui, elle avait presque rattrapé son retard.

Ce fut la faim qui la poussa à lever le nez de ses cours. En regardant sa montre, elle se rendit compte qu'il était presque dix-sept heures. Elle fronça les sourcils, trouvant étrange de ne pas avoir la moindre nouvelle de David. Elle préféra faire preuve d'optimisme et penser que tout s'était arrangé au point qu'il avait oublié de l'appeler. Elle grignota quelques gâteaux qu'elle gardait sur une étagère de sa chambre d'étudiant avant de prendre son portable pour l'appeler. Elle préférait qu'il l'assure que tout allait bien. Le fait qu'il ne soit pas sur répondeur la rassura. « Dis donc, tu avais promis de m'appeler. » Son ton amusé disparu lorsqu'elle entendit une voix différente de celle qu'elle attendait à l'autre bout du fil. « Swen? Mais... qu'est-ce qui se passe? » Le ton qu'il avait pris l'inquiétait, mais elle était loin d'imaginer ce qu'il lui annonça.


Malgré sa faiblesse et sa fatigue, elle sortit de la maison des Alphas en courant, bousculant ceux qui avaient le malheur de se trouver sur son passage. Ignorant si elle aurait la possibilité de prendre un bus à cette heure précise, elle prit un taxi, sans se soucier de la dépense que cela entrainerait. Elle paya sans s'en soucier. Lorsqu'elle arriva à l'accueil de l'hôpital, elle dut reprendre son souffle tant elle avait du mal à parler. Enfin elle réussit à articuler le nom de David Flint et on lui indiqua le bon étage. Elle prit l'ascenseur et la première chose qu'elle vit, ce fut Swen. Elle ignorait ce qui lui arrivait. Soudainement, elle se sentit emplie d'une grande colère à son égard. Elle ne chercha pas à comprendre. Elle le détestait. Elle se précipita vers lui.

« Qu'est-ce que tu as fait? Tout ça c'est ta faute! »

Elle voulait le frapper, lui faire mal. Elle était bien trop faible pour y parvenir, mais à cet instant précis, cela lui était parfaitement égal. Elle avait peur et en pleurait, elle se sentait coupable de l'avoir laissé seul, de ne pas avoir su être là, et se défoulait sur le premier qu'elle voyait. C'était peut-être injuste, mais elle ne parvenait pas à agir autrement.

Son arrivée soudaine à l'hôpital avait été pour elle le coup de grâce. Elle sentait à la fois l'inquiétude, l'angoisse, la frustration, la peur, la culpabilité. Elle comprenait alors ce qu'avaient pu éprouver ses parents, ces nuits où elle avait été admise en urgence à l'hôpital, où lorsque, impuissants, ils la voyaient souffrir inlassablement. Jamais elle n'aurait imaginé se trouver dans cette situation. Elle se sentait si torturée qu'elle aurait tout fait pour que cela s'arrête. David était son petit frère, celui qui lui avait manqué sa vie entière. Elle commençait tout juste à le découvrir, après toute une vie de manque. Elle ne pouvait le perdre déjà. Pas lui. Il ne méritait pas de mourir ainsi. Elle voulait encore l'avoir près d'elle, lui parler de tout et de rien, apprendre à le connaître, le connaître par cœur. Elle l'aimait, elle l'aimait par-dessus tout. Pourquoi? Comment tout cela avait-il pu arriver? Elle savait qu'il allait mal ces derniers temps. Il avait perdu son statut d'étudiant à l'université, son petit ami qu'il aimait. Elle n'avait pas été suffisamment là. Elle aurait dû pouvoir empêcher tout ce qui venait d'arriver. Elle n'en avait tout simplement pas été capable. C'était de sa faute.

Mais, à ce moment précis, la culpabilité était insoutenable, au point qu'elle savait qu'elle ne pourrait la supporter plus longtemps. Alors elle avait trouvé quelqu'un d'autre à blâmer. Il s'agissait de Swen, mais ça aurait pu être n'importe qui d'autre, la première personne qu'elle aurait croisée. C'était lui, qui était là, sans doute aussi angoissé qu'elle. Et pourtant, elle n'avait pu s'empêcher de lui crier dessus, comme si cela pouvait arranger les choses, comme si ça pouvait l'aider à se sentir un peu mieux. Ce fut loin d'être le cas. Se larmes avaient au contraire redoublé. Elle cherchait désespérément un moyen de soulager ce poids qui l'avait envahie et qui lui faisait mal, terriblement mal.

Swen lui fit alors comprendre qu'il se sentait aussi coupable qu'elle, voire peut-être davantage. Il souffrait de savoir David dans cet état, et surtout de ne pas savoir. C'était là le pire. L'attente. Ne pas savoir s'il allait vivre ou non. Mais Chuck refusait de penser ne serait-ce qu'un instant à cette possibilité. Elle savait que si elle se mettait à l'envisager, elle deviendrait complètement folle. Elle comprit, en l'écoutant, qu'il l'aimait vraiment. C'est vrai, elle devait admettre l'avoir détesté parce qu'il faisait souffrir son petit frère. Elle n'était sans doute pas la personne la plus objective qui soit dans cette situation. Elle défendait David, envers et contre tout, mais en vérité, les choses était visiblement bien plus compliquées qu'elles n'y paraissaient. Il n'y avait pas de gentil ni de méchant. Simplement deux personnes qui souffraient, et une qui avait risqué sa vie aujourd'hui. L'écouter lui fit mal. Elle se sentit abominable de lui avoir reproché ce qu'il s'était passé. Elle ne faisait que l'accabler alors qu'ils auraient dû se soutenir mutuellement. Elle se calma alors, sa colère disparut, et elle se laissa aller dans les bras du jeune homme.

« Moi aussi je suis désolée... »

Elle l'était vraiment, autant pour ce qu'il s'était passé que pour ce qu'elle venait de lui dire, alors qu'il ne le méritait pas. Elle aurait aimé pouvoir cesser de sangloter, et trouver une solution. Elle aurait aimé avoir le pouvoir de ramener David, de les réunir, lui et Swen. Mais elle était là, impuissante et inutile. Elle se détestait. Elle voyait que le jeune homme était désespéré, et elle savait qu'il aimait encore David. C'était si évident.

« Quel horrible gâchis... Mais pourquoi il a fait ça? »

Elle ne comprenait pas ce qui avait pu se passer. Ils devaient se retrouver, parler, alors pourquoi? Elle se rappela alors, ce qu'elle avait pu ressentir, alors qu'elle avait treize ans et qu'elle avait décidé d'en finir. Cette douleur, ce malêtre qui semblait irréversible, un dédale sans fin. Elle s'en voulut plus que jamais au souvenir de ce qu'elle avait fait subir à ses parents, à sa famille. Elle le subissait aujourd'hui en retour, comme un boomerang. C'était injuste. Il ne pouvait pas mourir, il ne pouvait pas mourir. Elle n'avait jamais vraiment cru en Dieu. À ses yeux, il n'était qu'une hypothèse intéressante à émettre. Mais en cette instant, elle pria dans sa tête, promettant de réparer ses torts, de demander pardon à ceux à qui elle avait fait du mal en partant, d'aller à l'Église pourvu qu'il laisse David vivre.

Elle savait que ce n'était pas de sa faute. Il n'avait sans doute rien fait de mal, ou du moins rien qui ne puisse seul justifier cet acte que David avait commis. Elle aurait aimé qu'il voit que des personnes l'aimaient par-dessus tout, des individus qui aujourd'hui craignaient pour sa vie. Elle ignorait ce qu'elle serait capable de faire si jamais il ne survivait pas. Il était sa famille, quelqu'un avec qui elle ressentait le besoin de tout partager. Elle n'avait ni frère, ni sœur, si ce n'est lui. Elle ne voulait pas le perdre. Non, surtout pas. Il devait vivre, encore. Perdu avec cette détresse dont elle ne pouvait se défaire, elle prit le parti de se laisser aller dans les bras de Swen. Elle avait besoin d'un contact, de chaleur humaine, comme un refuge. Mais l'angoisse était toujours présente, même si Chuck n'était plus seule. Il lui murmurait les mots qu'elle avait envie d'entendre. Ces mots qui pourtant sonnaient faux. Mais elle ferma les yeux, comme pour imaginer qu'ils seraient vrais, l'espace d'un instant. Espérer qu'il s'agissait en vérité d'une prédiction. David allait s'en sortir. Bientôt, il se réveillerait. Rassurée, elle pourrait alors le serrer dans ses bras.

Puis, elle ouvrit les yeux, et ne vit rien de tout cela. La peur était toujours là et son ventre lui faisait si mal qu'elle s'étonnait de ne pas avoir encore explosé. Puis, il lui expliqua la situation. À tous les sentiments qu'elle éprouvait, s'ajouta celui de la colère. Une rancune contre David qui n'avait pas su voir à quel point il était entouré. Qui n'avait pas su se confier alors qu'elle était là. Qui lui faisait si peur, et allait mettre fin à une vie qui lui était trop précieuse pour envisager ne serait-ce qu'un instant de la perdre. Elle songea à la stupidité de la situation. Une simple confusion des horaires. Bien sûr, il ne s'agissait pas que de cela. Il en fallait bien plus à une personne pour tenter de mettre ainsi sa vie en danger. Mais si les choses s'étaient déroulées autrement, rien de tout cela ne se serait produits. Tant de si qui défilaient dans sa tête, la narguant sans relâche. Il ne servait plus à rien de formuler des hypothèses, désormais. C'était arrivé. Et à présent, ils devaient faire avec.

Puis, elle entendit quelque chose qui la surprit au plus haut point. Sans doute car elle avait oublié le reste du monde. Elle avait oublié la mère de David, qui était également sa tante. En entendant l'hypothèse de sa venue, elle pâlit. « Tu... tu as appelé sa mère? Elle va venir... » Chuck savait que cette dernière était au courant de son existence, mais ne l'avait jamais rencontrée. Elle ignorait même si David lui avait dit qu'il savait avoir une sœur. Comment réagirait-elle en la voyant, en apprenant son nom? Mais elle décida soudainement qu'il ne s'agissait pas d'une question dont elle devait se préoccuper pour le moment et sembla redevenir plus calme, du moins, autant qu'elle le pouvait compte tenu des circonstances.

« Tu as bien fait. Je ne sais pas non plus exactement comment se sont déroulées les choses entre eux, mais il vaut mieux qu'elle soit près de lui. »

Elle réalisa soudainement qu'une autre personne, directement concernée par la situation, ignorait tout de ce qui s'était passé. Son père. Il ignorait même tout de la réelle raison de sa venue à Berkeley. Elle ne lui avait pas dit qu'elle avait un jour trouvé des lettres dans son bureau et ainsi découvert sa parenté avec David. Il ne savait pas qu'elle était allée jusqu'à choisir cette université spécialement pour le connaître, lui dire qui elle était réellement. Elle s'en voulait à présent d'avoir gardé un tel secret. Ils avaient toujours été proche. Il était son héros. Elle sortit son téléphone portable de sa poche, puis se tourna vers Swen.

« Je crois qu'il vaudrait mieux aussi prévenir notre père. »

C'était la toute première fois qu'elle y faisait une telle allusion devant quelqu'un d'autre que son frère. Les gens allaient commencé à savoir qui était le réel père de David Flint. Son lien de parenté avec Chuck. Elle ouvrit le portable et appela son père. Il avait le droit de savoir. David était son fils, bien qu'il ne le connaisse qu'à travers des lettres. La situation allait être longue à expliquer. Peu importe, elle prendrait le temps qu'il faudrait.

Il avait raison. Sa mère pourrait mieux leur expliquer ce qu'il s'était passé. Elle ignorait la manière dont elle pourrait réagir en voyant Chuck pour la première fois, la fille de l'homme qu'elle avait aimé, qu'elle aimait peut-être encore aujourd'hui. Peut-être allait-elle s'en prendre à elle. Elle n'aurait su le dire, mais savait désormais qu'elle ne devait pas s'en soucier. Elle voulait simplement savoir comment s'était passée son entrevue avec David. Elle s'était éloignée de Swen, pour téléphoner. Prendre le temps de parler à son père. Elle ne lui avait pas tout raconté bien sûr. Elle n'en avait tout simplement pas le temps. Elle voulait en terminer avec cette conversation au plus vite, et pouvoir se rendre au chevet de David. Il s'était douté de quelque chose, elle le savait. Il lui avait posé des questions, auxquelles elle avait dû répondre de manière évasive au cours de l'année écoulée. Il la connaissait si bien. Mieux que personne d'autre. Elle avait détesté devoir lui cacher la raison pour laquelle elle avait préféré cette université à une autre. Les lettres qu'elle avait découvertes, l'été passé. À présent, c'était le moment de lui dévoiler l'entière vérité. Elle sentit à sa voix qu'il était bouleversé. Encore plus de savoir dans quel état se trouver son fils. Il dit qu'il viendrait, le plus rapidement possible. De Napa, il lui faudrait plusieurs heures pour venir jusqu'à San Francisco. Elle espérait que David serait toujours là lorsqu'il arriverait. À vrai dire, elle refusait même d'envisager toute autre hypothèse. Il allait vivre, il devait vivre et s'en sortir. Il n'y avait rien de plus à ajouter. La conversation téléphonique aurait sans doute été plus longue si elle n'avait pas entendu un cri. Swen l'appelait de la chambre d'hôpital de David. Immédiatement, elle crut que son cœur allait s'arrêter. Elle coupa court à la conversation, lui dit au revoir, puis courut le plus vite qu'elle put vers la chambre où était hospitalisé son petit frère. Elle se demandait encore comme il était possible qu'elle ne se soit pas déjà écroulée au sol. Le seul espoir de voir David se réveiller la maintenait debout et lui donnait du courage. Elle entra dans la chambre, et ce qu'elle vit la glaça d'effroi. Son frère, allongé, gisant sur ce lit froid d'hôpital. Il semblait pâle, amaigri, si faible. Elle vit alors ses avant-bras. Des traces de mutilations qui lui firent de nouveau monter les larmes aux yeux. Elle ne pouvait tout simplement y croire. Comment avait-elle pu être aussi aveugle? Comme était-il possible qu'elle ne l'ait pas vu? Elle se sentit soudainement horriblement mal, plus mal encore qu'auparavant. S'était ajouté un profond dégoût d'elle-même et la culpabilité s'était accrue.

Elle savait, bien sûr, ce qu'il avait subi. Elle l'avait découvert, avec horreur, inscrit noir sur blanc dans les lettres. Il avait subi les pires horreurs. C'était injuste, lui le jeune homme le plus attachant qu'elle ait jamais connu. Elle se prenait à haïr celui qui lui avait fait du mal. Il devait se réveiller, il le devait absolument. Elle aurait tout donné pour ça, y compris sa propre vie si cela avait suffi à lui rendre la sienne. Il ne pouvait pas mourir, ne devait pas mourir. Il ne méritait pas une telle chose. Elle lui attrapa l'autre main, à son tour, comme pour tenter de lui dire qu'elle était là aussi, qu'elle serait là, près de lui. Elle espérait qu'il sentirait sa présence. Au moins il semblait être sur la bonne voie. Elle voulait l'encourager. Lui dire de continuer, de se réveiller. Il allait se réveiller. Elle devait y croire. Dans sa tête, elle le suppliait, encore et encore.

Mais les choses ne se passèrent pas aussi bien qu'elle l'aurait voulu. Elle avait repris espoir, un espoir qui s'évanouissait, en un bip continuel et strident. En une ligne devenue droite. Elle ne put tout d'abord y croire. Puis elle lui resserra la mains, le plus fort qu'elle put. « Non David, reviens je t'en supplie, reviens! » Mais les paroles, face à un arrêt cardiaque, étaient inutiles. Seule la médecine pourrait y changer quelque chose. Elle se leva et courut dans le couloir appeler à l'aide. Bientôt, les médecins entrèrent dans la chambre.