« Chance ou Malchance ? » [ PV Ana' ]

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« C'est une chose très différente que d'aimer
ou que de jouir ; la preuve en est
qu'on aime tous les jours sans jouir et
qu'on jouit encore plus souvent sans aimer. »
[ LE MARQUIS DE SADE ]

Tout avait pourtant mal commencer, Sebastian aurait du s’attendre à ce que ça empire…Non ? Dès le départ, il avait sentit que cette journée serait tout, sauf agréable. Pour commencer, c’est les pieds dans un liquide peu ragoûtant que l’anglais atterrit en se levant, non pas de son lit, mais de sa baignoire. N’avez-vous jamais entendu parlé des gigantesques fêtes Oméga ? Et bien celle de la veille n’avait pas manqué à la règle, elle fut mémorable. Mais le réveil après ce genre de soirée est loin d’être évident pour tout le monde même lorsque l’on s’appelle Sebastian. Une main manucurée vint caresser les fesses nues du fêtard qui ne pipa mot, n’osant même pas adresser un regard à celle qui avait égayé sa nuit, à quoi bon de toute façon ? C’est donc l’esprit embrumé, les pieds sales, nu comme un ver, qu’il se dirigea vers ce qui ressemblait de près ou de loin à une chambre universitaire. L’allée dans la douche fut rapide en voyant l’heure qu’affichait le réveil, et c’est dégoulinant d’eau de la tête au pied qu’il tentait vainement de s’habiller d’une main, se brossant les dents de l’autre en jurant mentalement contre l’inventeur de l’alcool puis en le remerciant par la suite lorsque certains bribes de sa soirée lui revenaient en mémoire ! En se regardant dans la glace après ses exercices de style visant à enfiler des vêtements sans tomber, en équilibre sur d’une jambe à l’autre pour mettre un fichus jean, il s’observa un instant dans ce qui ressemblait plus à une vitre sale qu’à un miroir. Il n’avait pas une mine des mauvais jours, pas vraiment rasé de près, mais pas non plus barbu, sa main passa sur les poils rêches. Sa seule chance fut qu’apparemment son sommeil avait été réparateur puisque aucunes cernes n’avaient élues domiciles sous les yeux sombres et profonds de son propriétaire.

Ses baskets blanches attachées, il se mit en tête de préparer rapidement ce que tout étudient digne de ce nom doit avoir sur lui c’est-à-dire : iPod, portable, clé, préservatif (toujours sortir couvert), un ou deux livres de cours, quelques feuilles, le tout balancé négligemment dans un sac quelconque. Il sortit de chez lui en trombe, persuadé d’être fin près à assister à son cours de journalisme, il fit l’inventaire dans sa tête des choses à ne pas oublier tout en touchant ses poches pour êtres sur que tout y était puis il ferma la porte de sa chambre avant d’entamer la descente des escaliers principaux menant à la porte d’entrée. Mais, quelques minutes plus tard on entendit des pas lourds piétiner ces mêmes escaliers…Sebastian remontait en trombe en direction de sa chambre, il avait oublier quelque chose : un haut. Non pas qu’il fasse particulièrement froid mais c’est mieux pour passer inaperçu. Il attrapa une chemise au hasard dans son tirroir, elle était blanche et toute simple, il se contenta de fermer les boutons en veillant à laisser les trois derniers du haut ouvert, remontant ses manches aux coudes. Fin prêt pour les cours il s’y dirigea en enfonçant soigneusement les écouteurs de son MP3 dans les oreilles.

Déjà, voir Sebastian dans l’enceinte du l’université c’était inhabituel, ce qui l’était moins c’était la gueule de bois qu’il traînait depuis son réveil et qui le rendait quelque peu…Associable. Mais en général peu de personne s’amuse à parler à Sebastian le matin, quelque soit le jour. Mais, parce qu’il y a encore et toujours des « mais » partout, vous savez ces « mais » qu’on aimerait oublier mais qui nous pourrissent la vie, et ce matin là ce « mais » fut un admirable sportif au QI certainement très élevé qui eut la mauvais idée de balancer son ballon de football en plain dans la tête du jeune Oméga pour impressionner ses partenaires de jeu et les pompom girls qui gloussaient à ses côtés. L’erreur à ne pas faire. La bretelle du sac de Sebastian glissa lentement le long de son bras pour atterrir sur le sol, et sans vraiment s’en rendre compte il apprit à ce joueur de bac à sable la manière bien particulière que lui avait de plaquer ses adversaires ! Le joueur sortit de la bagarre avec un œil au beurre noire, une côté sûrement cassé et le nez dans un mauvais état. Quand à Sebastian s’était son arcade qui avait morflé au vue d’u sang qui s’en écoulé, et ses côtes avaient souffert aussi. Et alors qu’il pensait que la chance lui souriait enfin quand le sportif fut envoyé chez le proviseur et lui à l’infirmerie, il se rendit vite compte que le chanceux, c’était l’autre, pas lui.

« Quelle était la probabilité pour que tu sois à l’infirmerie le même jour, à la même heure, que moi ? Y a des matins où je me dis que comme d’autres j’aurais du resté couché… »

Pourquoi réagissait-il ainsi ? Parce qu’il avait devant son ex. Ana’. Il voulu rebrousser chemin mais le surveillant qui était derrière l’en empêcha, il le poussa à l’intérieur en le sommant de se faire soigner et de ne pas sortir de l’infirmerie tant que ce n’était pas fait sous peine d’un énième renvois qui entacherais un peu plus son dossier scolaire…

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{{ ALL MY NIGHTS HAVE HAPPENED SINCE I MET YOU.

" Oh arrête va. Je suis persuadée qu'tu savais que j'devrais m'occuper de toi. Je sais qu't'es toujours accro mais quand même, retiens toi chéri. "

" Retire ton T-Shirt.

Si tu pouvais te passer de me faire une remarque déplacée, je t'en serais infiniment reconnaissante. "

" Alors raconte. T'as mis une fille enceinte et son père t'es tombé dessus ? Ca te ressemble bien ça. "

Fit-elle avec un air moqueur. Elle s'occupa de nettoyer son arcade avec de l'alcool, tamponna doucement en espérant même le brûler assez pour apercevoir une grimace de douleur sur son beau visage.

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Tout en marchant dans les couloirs, à présent déserts après l’entrée des étudiants en cours, deux surveillants le suivant comme d’adorables toutous bien dressés, Sebastian se remettait doucement la mâchoire en place après qu’un rictus de douleur se soit exprimé sur ses traits fins. Le visage crispé par une souffrance belle et bien physique aux vues de son état, son bras plaqué contre son torse, sa main tenant son flanc droit, endroit qui avait subit les assauts répétés de Ken-j’aime-le-sport-et-les-anabolisants. L’arrière de sa tête le rappela à l’ordre lorsqu’il voulu secouer celle-ci en soupirant, et en voyant la réaction du jeune homme, les deux pit-bulls derrière lui ne purent s’empêcher d’échapper un bref mais audible rire gras digne des plus gros débiles que cette Terre est portée. Le regard sombre de Sebastian se posa alors sur les deux imbéciles heureux qui cessèrent tout de suite d’esquisser ne serait ce qu’un sourire, peut être que de le voir se battre avec autant de rage et de hargne avec ce footballeur sûrement cinq fois plus fort que celui-ci, et avoir réussit à le mettre au tapis sans grande difficulté, avait suffit à mettre en garde les surveillants qui avaient dû mettre dix bonnes minutes pour réussir à séparer le molosse de Aberforth qui ne lâchait pas prise et continuer à meurtrir le visage de son adversaire sans tenir compte des coups que lui-même recevait. Seulement, son arcade fracassée rappela à l’ordre le sulfureux Sebastian qui ne pu s’empêcher d’amener sa main à celle-ci pour qu’il finisse par la suite par regretter ce geste qui ne servit qu’à lui faire d’autant plus mal.

C’est donc avec le sourcil dégoulinant de sang sur son œil gonflé, une à deux côtés sûrement déplacées et la lèvre inférieure légèrement entaillée, que le Oméga fut contraint d’entrer dans l’infirmerie avec tout de même la ferme intention d’y rester le moins possible. Mais comme si la situation n’était pas déjà le comble de la malchance, il eut la surprise de tomber, non pas sur l’infirmière habituelle qui avait l’habitude de le voir défiler au cours de l’année et qui se passait de tout commentaire après qu’il l’eut remise en place à plusieurs reprises, mais à son ex petite amie qui avait l’air bien décidée à lui rendre la tâche plus difficile que prévu. Super. Sans plus de cérémonie, les deux surveillants le poussèrent à l’intérieur en refermant la porte derrière lui, faisant ainsi comprendre à l’étudiant qu’il n’était pas là pour son bon plaisir et qu’il n’avait pas le choix d’y aller ou pas. C’est donc avec une certaine résignation qu’il s’approcha du pseudo brancard, aménagé comme un lit pour recevoir les blessés, pour s’y asseoir en posant seulement ses fesses sur le rebord pour ne pas non plus prendre ses aises. Plus vite serait il partit d’ici, plus vite il serait éloigné d’elle. Pourquoi la fuyait il comme la peste ? Parce que la peste on ne la désire pas contrairement à ce fléau prénommé Anastasiya. C’est dingue comme la haine peut si facilement mener à l’envie, et à la voir dans cette tenue ça n’aidait pas Sebastian à la détester même si il ne la supportait pas. Sebastian et Ana’ c’était un peu la rencontre du contradictoire et du paradoxale. Une tumultueuse histoire pour deux êtres pas comme les autres.

« Ton ego n’a donc pas désenflé depuis notre dernière rencontre à ce que je vois. Je te préviens, je ne suis pas d’humeur à t’écouter, alors fais ce que tu as à faire le plus rapidement possible comme ça je n’aurais pas à supporter tes jacassements incessantes de poule en manque de sexe. D’ailleurs je pensais qu’à force tu aurais trouvé meilleur amant que moi mais aucun n’a l’air de te satisfaire. »

C’était bas ? Quelque peu. Mais l’anglais se rabaissait au propre niveau de sa comparse qui n’hésiterait pas à le descendre en flèche après la perche qu’il lui avait lui-même lancée, non pas qu’il soit singulièrement masochiste mais nous mettrons tout cela sur le compte des coups qu’il a reçu. Et avant qu’il ait pu répliquer, elle venait de lui enlever, sans douceur, sa chemise déchirée et tâchée de sang, ce qui eut pour effet de faire frissonner le jeune homme qui sentit l’air frais s’engouffrer entre lui et le tissus avant de se retrouver finalement torse nu face à celle qui auparavant et dans une autre situation aurait été sur lui en jouant bel et bien au docteur mais pas vraiment de la même façon !

« Je savais que mon corps te manquait mais essaie de le cacher, je t’assure, ça me gène. Et puis je te connaissais rapide dans l’art du déshabillement mais il faut croire que tu t’aie améliorée sur ce point, enfin cela dit, ce n’est pas ta délicatesse qui s’est arrangée hein Ana’… »

Son sourcil se arqua en même temps qu’un fin sourire au coin de ses lèvres rosées et meurtries apparut. Et malgré la remarque suivante de la belle brune, Sebastian su rester maître de lui et haussa les épaules…Il aurait mieux valut éviter. Ses paupières se fermèrent, sa mâchoire se crispa ostensiblement, et il dû faire preuve de self control pour ne pas tout envoyer valser alors que la douleur au niveau de son flanc s’intensifia après ce mouvement anodin…

« Si tu pouvais la fermer ça m’arrangerait…Mais pour répondre à ta pseudo question, je me suis battu avec un abrutit de footballeur qui n’avait pas trouvé mieux pour impressionner des filles sans intelligence, et donc au QI réduit qui se contente de glousser pour montrer leur contentement, de balancer son ballon sur ma tête. La suite je te laisse l’imaginer. Contente ? Maintenant lâche moi tu veux. »

Une main posée sur son torse où quelques marques rougies avaient fait leurs apparitions, Sebastian détourna son regard de Ana’ sans faire vraiment attention au léger picotement que produisait le coton imbibé d’alcool sur son arcade.

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Ana avait toujours su –même lorsqu’ils étaient ensemble- que leur couple ne marcherait pas. Ils n’avaient en commun que leur physique avantageux et leur amour des plaisirs de la chair. Naturellement, elle l’avait trompé de nombreuses fois, elle était d’ailleurs consciente qu’il avait fait de même, sans que cela ne la dérange particulièrement. En réalité, ils n’avaient jamais été véritablement ensemble. Ils étaient deux amants, qui passaient du bon temps dès qu’ils se retrouvaient seuls, sans qu’aucun sentiment ne vienne déranger leur relation. Tout allait bien dans le meilleur des mondes. Pourquoi se détestaient-ils autant dans ce cas ? Excellente question. Ce n’est pas tant de la haine qu’il y avait entre eux. Aussi étrange que cela puisse paraître, la jolie russe n’avait rien contre son ex. Seulement … Tous deux aimaient jouer. Et lorsqu’ils avaient « rompu » elle s’était amusée à le rendre jaloux, en draguant d’autres garçons juste sous son nez, arborant des décolletés indécents et un sourire provoquant à toute épreuve. Alors il s’était mis à faire de même, et c’est ainsi qu’ils s’étaient lancés tacitement un défi qu’Ana avait eu beaucoup de mal à relever. Ne pas craquer. Jamais. Et tant pis si le désir les bouffait de l’intérieur, ils ne devaient pas retomber dans les bras l’un de l’autre. Evidemment si lui venait à céder à ses envies, alors elle ne le repousserait pas. Mais longtemps elle garderait en tête qu’il n’avait pas su lui résister … Faudrait-il encore qu’elle fasse taire ses propres pulsions, ce qui s’avérait d’autant plus difficile lorsque Sebastian se voyait contraint de retirer son haut devant elle afin qu’elle examine son torse, torse contre lequel elle s’était blottie de nombreuses fois après une nuit torride et passionnée.

Il était tout de même bien amoché. Malgré elle, cela lui faisait de la peine de le voir dans cet état là. Cela dit il l’avait bien cherché, et il était hors de question qu’elle s’adoucisse sous prétexte qu’il était blessé. Et puis il en verrait d’autres, bizarrement, elle était persuadée que ça n’était ni la première ni la dernière fois qu’il haussait un peu trop le ton avec des gars qui lui tombaient dessus l’instant d’après. Elle connaissait son tempérament colérique et violent par moment –bien qu’il n’ait jamais levé la main sur elle- et savait pertinemment qu’il avait tendance à s’énerver un peu facilement. Pourtant, elle ne se gênait pas et se moquait ouvertement de lui. Il faut aussi avouer que la situation était d’un comique … Ana, en tenue d’infirmière, devant lui, torse nu, et forcés de jouer aux docteurs alors qu’ils se détestaient cordialement. Bon, elle s’efforcerait de le soigner en ne voyant qu’en lui un étudiant comme les autres, même s’il était loin d’être ordinaire, mais la tension qui régnait entre eux –tension purement électrique ou désir incontrôlable ?- n’aidait pas la jeune femme à se calmer.

" Une poule en manque de sexe ? Ah .. Tu es d'un ridicule Sebastian ! Tu es loin d'avoir été le meilleur de mes amants, désolée de te décevoir. Et c'est gentil de t'inquiéter pour moi, mais j'n'ai pas besoin de toi pour satisfaire mes envies. "

Si elle avait employé un ton glacial, ses yeux témoignaient chaleureusement d’une envie qu’elle taisait depuis leur rupture. Mais avant qu’elle l’avoue, il devrait la torturer, car elle n’était pas prête à se rabaisser à ça. Elle refusait tout bonnement de se laisser avoir par les belles paroles de Sebastian, qui n’avait envie que d’une chose, la mettre dans son lit. Encore une fois. Oui d’accord, c’était réciproque, mais il n’était pas sensé le savoir et ça n’était pas plus mal ! Il ne mit que peu de temps à lui reprocher son manque de délicatesse, réflexion qui fit doucement sourire son ancienne amante.

" Mais bien sûr .. Pourquoi serais-je délicate hm ? En face de moi, je ne vois qu'un étudiant ordinaire, un mec plein de testostérone qui n'est pas foutu de l'évacuer autrement qu'en frappant ses gentils camarades. Et je déteste ce genre de mecs. Tu devrais vraiment arrêter de te prendre pour le centre du monde, de mon monde en tout cas. "

Sebastian haussa les épaules, geste d’apparence tout à fait anodine mais qui le fit grimacer. Là, elle songea que ce devait être tout de même assez sérieux, et décida de téléphoner à l’infirmière habituelle, lorsqu’elle aurait désinfecté ses blessures superficielles. Elle ne se départit cependant pas de son sourire provocateur et de son humour cruel qui aurait pu être mal vu dans la situation présente.

" Ouuuh tu es de mauvaise humeur dis-moi. Dommage, tu vas devoir rester un moment en ma si charmante compagnie. Vu comment t'es amoché ... J'espère au moins que t'as réussi à le frapper parce que comme ça on dirait pas ... "

D'un autre côté, il avait de quoi être de mauvaise humeur. Son ex petite amie, vêtue d’une blouse d’infirmière, qui s’amusait de façon sournoise et sadique avec ses nerfs, tandis qu’il devait lutter afin de ne pas perdre leur petit pari.

" Et puis arrête donc de râler, tu es en présence d'un fantasme à l'état pur. Une aussi jolie fille comme moi en tenue d'infirmière, prête à jouer au docteur avec toi, et tu n'es même pas un tant soit peu excité ? Tu vas finir par me vexer. "

Lâcha-t-elle avec une petite moue boudeuse lorsqu'elle essuya le sang qui s'écoulait de la lèvre du jeune homme, une main sous son menton afin de lui relever la tête. Si elle songeait à l'embrasser ? Naturellement oui. Mais par soucis de fierté, de haine envers lui, elle ne le ferait pas.