the great escape
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can't go back to holding hands.

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MessageSujet: can't go back to holding hands. can't go back to holding hands. EmptySam 28 Mai - 1:10

you can't deny they ever happened.
you can't deny you ever loved them, love them still,
even if loving them causes you pain
our finger prints don't fade from the lives we touch.

Arya venait à peine de s'endormir, lorsqu'il trouva enfin le temps de se poser devant son ordinateur, animé de toute la motivation qu'un jeune papa qui manquait cruellement de sommeil et de temps pouvait trouver. Il l'avait couchée dans son lit après s'être endormi sur le divan en lui racontant des histoires, la petite fille les bras grands ouverts sur sa poitrine, ballants le long de ses côtes. Il s'était levé sans bruit, son bébé dans les bras, après être resté un moment immobile, toujours engourdi par un sentiment de confusion typique d'une sieste impromptue. Arya était en âge de contester toutes ses décisions, principalement celles qui concernaient son passage obligatoire à la sieste. Une sieste sur laquelle Nate comptait copieusement pour avancer le chapitre douze de son livre, et un bout du vingt-quatre si, et seulement si, la chance était de son côté. Aussitôt dans son lit, elle s'était réveillée et mise à hurler, et même s'il l'avait laissée s'égosiller bien vingt minutes dans l'espoir qu'elle tombe de fatigue, et ne le haïsse pas trop après ça, il s'était résigné à aller la récupérer, et à jouer avec elle une petite partie de l'après-midi jusqu'à ce qu'elle ne s'endorme pour de bon. Une heure plus tard, seulement quelques pauvres lignes en plus sur sa page, un thé à peine tiède sur le bureau et ayant fait l'erreur de croire qu'il avait enfin la paix, Nate se laissa surprendre par un visiteur qui toquait à sa porte. Il jeta un coup d'oeil par la fenêtre, réalisant que l'après-midi touchait à sa fin, et qu'il n'avait, comme toujours, que trop peu avancé sur son œuvre. Un second coup sec sur la porte en bois le fit soupirer. « .Alala Nate, le siècle prochain tu seras toujours en train de l'écrire, ce livre. » marmonna-t-il en se lavant. C'est en se massant la nuque qu'il parvint à la porte, et l'ouvrit tout en nonchalance sur le passé. Du moins une figure emblématique de son passé, qui se tenait droite comme un piquet planté sur son paillasson. Reed Chamberlain serait toujours pleine de surprise, toujours là où on ne l'attendait plus, ou dans ce cas précis, où on ne l'attendait pas. Bête face à cette visite inattendue, Nate se contenta d'un « .Oh. » ahuri, et la détailla de tout son long sans même s'en rendre compte. Non, elle n'avait pas changé. Pourquoi le ferait-elle ? Parce qu'elle vivait à Vegas et que pour lui, toute personne s'étant exilée dans la ville du pêché ressemblait forcément de prêt ou de loin à une fille de joie ? Ah, cette étroitesse d'esprit. En plus de se réprimander d'être si subjectif,  il entendit la voix de sa mère, ce ton méprisant qu'elle utilisait constamment lorsqu'il s'agissait de le reprendre, le réprimander sur cet accueil médiocre. Grâce à quoi il reprit assez de contenance pour poursuivre. « .Bon...jour ? Bonjour. » Pas mal. Peut mieux faire, mais pas mal.   « .Entre, vas-y. » qu'il ajoute, lui laissant le passage pour entrer dans le loft. Des cartons trainaient encore par-ci par-là, et malgré que le bâtiment ait le cachet typique de la Nouvelle Orléans, l'appartement sentait encore comme l'intérieur d'une voiture neuve. Ca, en plus du parfum des lingettes pour bébé, et celui un peu plus boisé de Nate qui commençait à peine à embaumer les lieux. Il avait annoncé à Reed son déménagement imminent à la Nouvelle-Orléans sans avoir la prétention de croire qu'elle viendrait l'aider à agencer les meubles, ou quoi que ce soit d'autres. Il ne s'attendait déjà pas à ce qu'elle lui rende visite lors de ses visites en Angleterre, alors ici … Pourtant elle était là, et découvrait l'appartement comme elle l'avait fait pour celui de San Francisco. Pourtant tout avait changé depuis. Leur relation, leurs vies, et même eux. Surtout eux. Il eut un pincement au coeur en pensant à Arya qui dormait dans la chambre au fond du couloir que Reed inspectait du regard. Au fait qu'elle commençait à lui ressembler, pas tant physiquement mais moralement. Elle avait pris les yeux vert de son père, et le teint laiteux typiquement britannique, mais possédait la propension à rendre son père fou comme l'avait fait sa mère avant elle. Et comme à sa mère, il lui dédiait un amour tout innocent, et peut-être un peu trop imposant pour lui. Les bras croisés sur la poitrine et définitivement armé de son regard le plus dubitatif, Nate lui laissa le temps de visiter le salon du regard, et se laissa le temps de méditer ses mots, avant de finalement se lancer. « .Je vais faire défaut à toute mon éducation en passant les politesses d'usage, mais… que diable fais-tu ici ?. » demanda-t-il simplement, sans prendre de détours, mais sans être trop ferme non plus (si tant est qu'il soit capable d'être un jour ferme). Ils avaient passé le stade des politesses depuis bien longtemps, et malgré qu'ils ne soient plus aussi proche qu'avant, Nate ne comptait pas retourner à l'époque où ils se faisaient la bise, et se demandaient mutuellement quelles étaient les dernières nouvelles. N'avait-elle rien de bien important à faire à Las Vegas ? Aux dernières nouvelles, ne tentait-elle pas de se faire une place dans le monde de la musique ? Où en étaient ses histoires de label, et tout les projets qui l'avaient tant enthousiasmée à l'époque. L'idée qu'elle puisse être là pour Arya ne l'effleura à aucun moment. Elle avait été très claire à ce sujet, et Nate l'était à présent encore plus qu'elle. Sa fille, sa vie, n'avait pas besoin d'une mère qui menait une vie débridée à Las Vegas. Loin de se confronter à l'idée, il poussa un soupir et esquissa trois pas pour rejoindre la cuisine, séparée du salon par un bar. « .Assis-toi, si tu veux. Je vais préparer du thé. » en bon anglais qu'il était, et qu'elle était aussi, il était une fois.  
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MessageSujet: Re: can't go back to holding hands. can't go back to holding hands. EmptyJeu 2 Juin - 23:20

We stood there, looking at each other, saying nothing.
But it was the kind of nothing that meant everything.

La main refermée en un poing, Reed marqua une seconde d'hésitation avant d'oser frapper un coup sur la porte en bois d'un appartement chic de la Nouvelle-Orléans. Oserait-elle vraiment aller jusqu'au bout, s'aventurer à croiser pour la première fois depuis des mois un fantôme du passé et tout le bagage qui l'accompagnait ? Que cherchait-elle à obtenir, à des milliers de kilomètres de ce qu'elle appelait désormais, parfois le cœur serré, son chez elle ? Derrière la porte se trouverait sans nul doute ce qu'elle avait encore du mal à qualifier. Erreur, ou bien choix raisonnable. L'un ou l'autre, et son cœur continuait de balancer sur le choix qu'elle avait fait plus d'un an auparavant et qui aujourd'hui encore s'acharnait à la hanter. Tourner la page. Voilà ce qu'elle cherchait à faire en débarquant tel l'ouragan qu'elle avait toujours été dans la vie de Nate, mais plus important encore, dans celle d'Arya. Ce morceau d'elle-même qu'elle avait abandonné sans le moindre scrupule à l'hôpital, quelques heures seulement après l'avoir tenue dans ses bras pour la première et la dernière fois (pensait-elle alors, du moins), pour toutes les bonnes raisons, ou les mauvaises. Reed Chamberlain, parmi le vaste choix d'erreurs sur lesquelles elle pouvait s'appesantir, ne parvenait pas à laisser derrière elle le souvenir de cet être qu'elle avait délibérément laissé à quiconque accepterait de s'occuper d'un tel fardeau. Alors oui, tourner la page, voir pour la première fois ce à quoi elle avait renoncé et si oui ou non elle avait pris la plus sage décision. A en juger par l'état actuel de sa vie – misérable – elle aurait eu tendance à dire que oui, mais qu'en savait-elle. Le rôle de mère aurait sans nul doute été le plus important, le plus ambitieux de toute sa vie, elle n'aurait eu d'autre choix que de s'assagir en pensant à sa fille avant de penser à elle-même. Ce bref instant d'hésitation trouva une fin dans l'écho assourdissant à ses oreilles d'un poing fermement frappé contre la porte. Elle prit une profonde inspiration, songeant à ce que serait la réaction de Nate en la voyant sur le pas de la porte. La réponse ne tarda pas à se manifester, et elle découvrir le visage pour le moins surpris de l'Anglais, la fixant sans ciller, tentant sans doute de comprendre quel épisode il avait manqué pour la voir ainsi débarquer. Elle lui rendit son regard, au moins aussi perturbée que lui, avec la douloureuse sensation de replonger tête la première dans le passé. Et ce passé-là, si doux avait-il été fut une époque, avait surtout marqué son cœur suffisamment à vif pour savoir que la blessure ne guérirait jamais vraiment. Ils étaient passés à côté de quelque chose, elle en était persuadée. Peut-être d'une belle histoire d'amour, ou d'une vie de famille, ou de quelque chose de plus, de mieux que les cendres de leur amitié. « Nate » souffla-t-elle, comme pour s'assurer que la vision était réelle. Et pourtant, c'était bien elle qui avait traversé plusieurs états pour venir le voir, après un appel de courtoisie de Nate l'informant de son déménagement à la Nouvelle-Orléans. Ses lèvres s'étirèrent en un sourire timide, presque innocent, à des années-lumières des moues railleuses qu'elle avait l'habitude de servir aux autres. Mais Nate n'était pas les autres, ne l'avait jamais été, et elle se sentait infiniment petite, insignifiante face à lui. Elle murmura un merci du bout des lèvres lorsqu'il l'invita à entrer, sans doute parce qu'elle avait craint qu'il ne la plante là, devant son appartement, ou lui claque d'emblée la porte au nez. Mais elle oubliait que Nate était d'une courtoisie tout droit sortie d'un autre âge, à l'inverse d'un Zadig qui ne se serait sans doute pas privé de le faire. Incapable de savoir quoi dire, elle s'accorda le temps d'observer l'endroit dans lequel il vivait désormais. Dans lequel ils vivaient, même, et elle ne put s'empêcher de se demander si la porte, au fond du couloir, était la chambre de sa fille. Sa question marqua la fin d'une inspection ayant pour seul but de précisément l'éviter. Reed s'obligea à tourner la tête vers Nate et à le fixer droit dans les yeux. « Je... » tenta-t-elle d'expliquer, mais les mots restèrent coincés au fond de sa gorge. « Je n'en sais rien » avoua-t-elle finalement, plus timide qu'elle ne l'avait jamais été. Sa vie à Las Vegas n'était plus qu'un vaste champ de bataille, ses projets au point mort ou presque et son cœur, brisé en mille morceaux. Reed avait eu besoin de faire la seule chose qu'elle savait faire : se raccrocher à la douceur du passé, à l'innocence de ce qu'elle avait été, et le seul homme à pouvoir lui inspirer ce sentiment et cette impression de sérénité se tenait devant elle. Elle acquiesça à sa proposition, Anglaise jusqu'au bout des ongles qu'elle était. Et tandis que Nate se lançait dans la préparation, elle s'installa délicatement sur le canapé, mal à l'aise dans cet univers. « Je suis désolée de débarquer comme ça à l'improviste » s'excusa-t-elle, plus loquace à présent qu'elle n'était plus obligée de le fixer droit dans les yeux. « Je crois... que j'avais besoin d'une échappatoire. Et que j'avais besoin de toi. » Elle marqua une pause, le temps de quelques secondes. « Et d'elle » finit-elle par prononcer, plus mal à l'aise encore qu'elle ne l'avait jamais été. « Je sais que je n'ai aucun droit. Ni de dire ça, ni même de le désirer, mais... » La fin de sa phrase se perdit dans le silence, à peine brisé par le son de la bouilloire réchauffant l'eau. Reed avait un aperçu, fugace, de ce que sa vie aurait pu être si elle avait fait un choix différent, et de combien cette vie-là était opposée à la sienne, celle à laquelle elle n'arrivait plus à se raccrocher, qui ne faisait que lui rappeler la longue succession d'erreurs dont elle pouvait se vanter, de décisions hasardeuses et de rêves brisés.
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MessageSujet: Re: can't go back to holding hands. can't go back to holding hands. EmptyMer 15 Juin - 0:17

Il l'avait appelée sans la moindre arrière-pensée, plus pour l'informer et lui retirer ainsi le droit de se plaindre qu'il ne l'avait pas prévenue de son déplacement sur le continent, quand bien même il y soit tenu. En spécialiste, il fit couler une bouteille d'eau de source dans la bouilloire, et prépara un service à thé typiquement britannique, tout en divaguant sur ce qui pouvait bien conduire Reed Chamberlain à sa porte. Une réponse qu'elle ne tarda pas à lui offrir, et qui provoqua en lui un vieux réflexe que seule Reed pouvait lui inspirer. Le haussement de sourcil. Singulier. Le sourcil droit, qui avait la particularité de lui donner un air sceptique, presque soupçonneux. Elle n'avait pas changée. Toujours pleine d'incertitudes, toujours inconstante, vague, et incapable de lui donner la direction dans laquelle elle se dirigeait, ni même pourquoi. Un tas de questions se mirent à valser dans son esprit, et toujours prévoyant, Nate jeta un regard furtif à la boite d'aspirine planquée entre deux trousseaux de clefs, sur l'étagère la plus haute de son living room. Il manqua l'occasion de l'excuser, et de lui préciser qu'il n'y avait aucun mal. Elle pouvait venir quand elle le désirait, lui-même le lui avait précisé au téléphone, ce même s'il l'avait spécifié sans conviction, plus pour la forme et au nom de cette politesse qui le caractérisait si bien. Seulement il manqua de temps entre ses deux répliques, et la seconde fit son coeur se comprimer dans sa poitrine. Ses mains, jusqu'alors occupée à placer correctement les tasses les plus larges de son service à thé sur le plateau, se mirent à frémir une demi-seconde avant qu'il puisse reprendre de sa contenance.   « .Pour ?. » demanda-t-il d'un ton calme. Il ne voyait pas en quoi il pouvait l'aider. Professionnellement parlant, il n'avait rien à lui enseigner puisqu'elle s'épanouissait dans un tout autre domaine. Sur un aspect sentimental… s'il n'avait jamais été très croyant, il espéra toutefois qu'une prière saurait lui épargner une conversation à coeur ouvert avec Reed, sachant par avance que les forces lui manqueraient rapidement de devoir l'écouter parler du type de Vegas dont il ne savait rien. Et amicalement, il savait un peu rouillé et s'imaginait qu'elle avait bien d'autres épaules sur lesquelles se reposer. Elle lui laissa assez de temps pour cogiter la manœuvre, peut-être psychoter un brin, avant de lui porter un premier coup de grâce. En amenant Arya sur le tapis, elle fit tressaillir le père en lui, qui manqua de faire tomber sa boite à sucre dans l'évier. Sans lui accorder un regard, il poussa un soupir presque moqueur, et se frotta du bout des doigts l'arête du nez. Un sourire à la fois railleur et dépité fit son apparition sur ses lèvres, et sans qu'il puisse l'empêcher, un léger rire nerveux vint alourdir un peu plus le climat. « .Ne le prends pas mal, vraiment, mais... » Il n'était pas moqueur, ne l'avait jamais été. Son attitude traduisait plutôt une inquiétude qui l'avait gagné de façon trop abrupte. Non, elle n'avait pas le droit, en effet. Il élevait leur fille seul, et essayait plus que tout d'endosser ce rôle trop compliqué pour lui, et d'en être digne. Il était là du matin au soir pour Arya, et elle se pointait comme ça. Du jour au lendemain, sans pouvoir lui fournir la moindre explication. Sans pourtant s'emporter, puisque de toute façon il n'en avait plus la force, plus avec elle, Nate lui fit face  plus sérieux que jamais. « .Non, Reed. Non. Enfin, je veux dire… Tu ne peux pas arriver, comme ça, à l'improviste et me dire que tu as besoin de moi, et de notr-ma… ma fille. Ma fille. Comme ça, sans savoir pourquoi ni dans quel but. Ca ne fonctionne pas comme ça. » Il avait évidemment insisté sur le '' ma fille '' de façon délibérée, après s'être presque trompé, pour bien lui faire comprendre combien il pouvait être possessif lorsqu'il s'agissait d'Arya. Sans douter un seul instant qu'elle s'en rendait déjà compte, bien sûr. Dans leur situation, il n'y avait pas de possibilité de faire machine arrière. Ou bien si, mais il fallait qu'elle le veuille, et l'assume jusqu'au bout, ce dont Nate douta, et ce probablement à raison.   « .Moi, d'accord. Si tu as besoin d'aide, de te changer les idées, ou simplement qu'on t'écoute, d'accord. Très bien. Même si tu viens encore faire ton ouragan, me dépouiller de ma dignité et tout détruire dans ma vie comme tu sais si bien le faire, d'accord. Je peux le gérer. Vraiment. » poursuivit-il, utilisant le ton du père plus que celui de l'ami. Il était prêt à beaucoup de choses pour Reed, plus qu'elle ne pouvait l'imaginer. Il pouvait encore en encaisser, anesthésié qu'il était par trop d'années à se faire malmener par son naturel intrépide, leurs mauvaises décisions, et surtout par le coup de grâce universitaire qui les avait définitivement positionnés sur des chemins différentes. Elle pouvait y aller, insister, enfoncer le couteau plus qu'il ne l'était déjà. Il avait d'autres priorités qu'elle maintenant, à commencer par le bonheur de sa fille. « .Mais c'est une petite fille d'un an et demi, et je refuse qu'elle soit la victime de tes regrets, tes expériences, ou simplement de ta curiosité. » finit-il par préciser, en déposant le plateau sur la table basse. « .Si tu veux la rencontrer, il va falloir que tu me donnes plus qu'un ' je n'en sais rien ' et un ' je crois que ' . » D'un côté, Il espéra secrètement qu'Arya ne se réveillerait pas de si tôt. Pour autant, il n'était pas fermé à l'idée qu'elle puisse rencontrer Arya aujourd'hui. Seulement pas comme ça. Nate ne vivait pas dans l'à peu près, l'incertitude permanente. Sa venue devait avoir une motivation, et il estima avoir le droit, mieux, mériter, une explication.  
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MessageSujet: Re: can't go back to holding hands. can't go back to holding hands. EmptyLun 25 Juil - 21:49

Après avoir passé tant d'années avec lui, Reed ne sentait plus que le malaise grandissant entre eux. Elle ne savait plus comment considérer Nate, présent puis absent, dont le souvenir faisait naître en elle autant la nostalgie que la gêne. S'il lui manquait ? Tous les jours. Elle s'était construite avec lui parfois, pour lui le plus souvent, pour ressembler à une fille digne d'éveiller et conserver son intérêt. Elle n'avait jamais pu s'empêcher d'être envieuse de toutes ces filles qui lui plaisaient, même lorsqu'elle savait qu'elles ne feraient jamais le poids face à elle, parce que sous ses yeux se jouait un badinage facile, sans conséquence, entre personnes sorties du même moule. Reed avait toujours occupé une place à part, pas seulement avec lui d'ailleurs, elle était celle qui débarquait dans la vie des gens et la quittait de la même façon : avec force et fracas. Si elle regrettait ? Moins. Peut-être cette petite part d'orgueil lui soufflait qu'elle n'était pas la seule en tort, peut-être qu'elle se savait différente de la gamine qu'il avait connue en Angleterre. Leurs trajectoires avaient naturellement déviés l'une de l'autre sans qu'ils n'y prennent gare, et Arya n'était que la conclusion, l'ultime croisement avant d'enfin se quitter pour de bon. Reed savait qu'il n'avait appelé que pour la forme, et elle non plus n'aurait pas envisagé d'aller le voir si sa vie n'avait pas ressemblé à un monumental échec, à quelque point de vue que ce fût. « Je n'ai pas besoin d'une raison en particulier, Nate. J'ai toujours eu besoin de toi, voilà au moins une chose qui n'a pas changé » commenta-t-elle doucement, peinant à relever les yeux jusqu'à lui. Nate était sa zone de confort, l'endroit vers lequel se retourner lorsqu'elle n'arrivait pas à avancer. Son indulgence et sa patience envers elle avaient fait de lui la personne idéale pour cela, et pas seulement avec elle. Mais Reed était malhonnête. Elle avait besoin de lui, comme toujours, mais les raisons n'étaient plus les mêmes. L'ombre d'Arya planait sur toutes leurs brèves rencontres, l'obligeait à se confronter à ce souvenir, consciemment ou non. Comment faisait-il, Nate ? Comment faisait-il pour élever une fille à son âge, pour gérer son boulot et très probablement ses histoires de cœur, quand elle n'était même pas capable de garder son couple ? Sa réponse fut sans appel, rien qu'elle n'ait pas envisagé en venant le voir et en mettant le sujet de leur fille sur la table. Elle n'avait pas pu empêché le pincement au cœur en percevant l'emphase sur le possessif, comme pour lui rappeler si besoin était qu'elle avait également perdu le droit de la considérer elle aussi comme sa fille, après l'avoir portée neuf mois durant, lui avoir donné la vie et offert certains de ses traits, tant de son physique que de son caractère. Abandonner sa fille avait été un choix, réfléchi, soupesé, assumé, et lui était venu tout foutre en l'air avec son idée de la garder. Qu'aurait été leur vie s'ils avaient été jusqu'au bout de ce qu'ils avaient prévu ? Plus intéressant encore, qu'est-ce qu'elle aurait été s'ils avaient joué au couple modèle, Papa, Maman, Arya, avec la douloureuse sensation d'être parents plus qu'amants, d'avoir mis entre parenthèses tous leurs projets personnels uniquement pour une fille dont ils n'avaient pas vraiment voulu. Elle laissa Nate déverser ses mots, qu'elle sentait teintés d'une certaine rancoeur, et l'espace d'un instant elle lui en voulut de toutes ses forces. Lui ne savait pas ce que c'était, que d'être comme elle. D'avoir l'impression que tout s'effritait en permanence entre ses doigts, qu'elle faisait de sa vie une pagaille sans nom sans même le faire exprès, qu'elle avait grandi trop vite, trop mal pour son propre bien. Lui il était le petit prince, parfait à tout point de vue, elle, elle n'était qu'une esquisse aux contours mal dessinés, flous, un dessin à parfaire en permanence. Il la jugeait sans le vouloir, peut-être même sans s'en rendre compte, faisant planer sur elle le spectre de la mère indigne qu'elle n'était même pas, puisqu'elle avait renoncé à son statut de mère. Elle faillit lui faire remarquer qu'Arya était de toute façon trop petite pour se souvenir de sa rencontre avec sa mère, si celle-ci devait être unique, mais sentit que cette approche risquait de ruiner toute chance d'une conversation normale. « J'ai besoin de la voir, Nate » souffla-t-elle. « Comme d'habitude, tout se casse la gueule dans ma vie, je suis pas plus avancée que quand on a quitté l'université, mon couple a foiré, mes rêves de productrice sont en stand by indéterminé, mes amis vivent aux quatre coins du monde pour le peu que j'ai, ma famille vit sur un autre continent. J'ai besoin de savoir qu'il y a au moins une chose dans ma vie que j'ai pas foirée. » Sa voix se brisa, et elle baissa les yeux. Elle avait besoin de savoir qu'Arya était aussi réussie qu'elle en avait eu l'air lorsqu'elle l'avait prise dans ses bras pour la première fois, et qu'aussi instable qu'elle ait été, Reed était parvenu à faire au moins une chose de correcte. Comment espérer de quelqu'un comme Nate qu'il puisse comprendre l'étendue de la réflexion cachée derrière cet aveu, lui qui n'échouait jamais ? « Je ne regrette pas, tu sais. De l'avoir laissée. Regarde où j'en suis, tu crois vraiment que j'aurais été capable d'être ne serait-ce qu'une mère décente ? » Elle but une gorgée de thé, par réflexe plus que par envie. « Je n'étais pas prête à l'époque, et je sais ce que tu vas me dire, que toi non plus mais que tu l'as fait quand même, mais toi t'as toujours été paramétré pour cette vie-là. Pas moi. » Certainement pas elle. Elle était encore incapable de se gérer correctement, gérer un bébé lui avait semblé largement au-dessus de ses capacités. « Ma décision était égoïste, mais c'était aussi la plus sage pour elle. Ca ne veut pas dire que ça ne me hante pas tous les jours, et que je passe pas la moitié de mon temps à me demander si j'ai fait le bon choix, même quand tous les arguments me laissent penser que c'était la meilleure chose à faire. » Elle savait que ça ne suffirait probablement pas, tant Nate était protecteur de leur fille, mais Reed n'avait jamais été capable de trouver les bons mots aux bons moments. Tout ce qu'elle pouvait encore espérer, c'était qu'il fît preuve à son égard de la même indulgence que celle qu'il avait accordée à la gosse d'Angleterre, et qu'il sût discerner derrière sa demande tout ce qu'elle ne disait pas. « J'en ai besoin pour avancer, Nate... Je ne serais jamais venue te voir, ni te demander ça, par pur caprice. »
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