the great escape
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tell me something good.

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MessageSujet: tell me something good. tell me something good.  EmptyLun 13 Juin - 23:14

'what the hell else have you been sneaking into my food ? you'll be telling me to open the tunnel so that mr train can deliver some mushy brussel sprouts to the red bloody station next. '
I considered this for a minute.
'No', I said, straight faced. 'I deal only with mr fork. mr fork does not look like a train.'


L'odeur du chocolat embaumait à présent toute la cuisine, et peut-être même le hall du manoir. Confiante quant à la réussite de son œuvre du jour, un gâteau au chocolat aussi simple que bon, Jude fit un sourire enchanté à son propre reflet, directement renvoyé par le miroir de plein pied habituellement caché sous un porte manteaux. Avant que l'ennui ne la trouve, elle avait eu le temps de faire une lessive, nettoyer le parquet, sécher à la main toute la vaisselle dont Scott s'était servi pour préparer le petit-déjeuner de Connor, et de cuisiner pour le prochain repas, un gâteau au chocolat en bonus non négligeable. C'est en pleine révision qu'elle se rendit compte qu'il n'y avait plus de musique dans la pièce d'à côté, et qu'un silence presque lugubre s'était installé sur la probable majorité de l'étage. Elle avait laissé Connor à sa radio, ou plutôt à sa cacophonie, il y a dix minutes. Lorsqu'elle lui avait proposé pour la millième fois s'il voulait un verre d'eau, ou une tasse de thé, il s'était contenté de faire comme à son habitude : lui fermer les portes au nez sans même prendre le temps de lui répondre. Après avoir piqué son gâteau, s'être aperçue qu'il n'était pas tout à fait cuit (tout un programme), et s'être replongée tête la première sur un chapitre compliqué de son semestre, Jude se rendit compte qu'en plus d'avoir arrêté la musique et quitté sa chambre, Connor se trouvait à présent dans la cuisine, caché derrière le comptoir en bois de la cuisine ouverte, sur lequel reposait ses classeurs bourrés de fiches de révisions. En sursautant face à la surprise, elle fit tomber quelques fiches et sa trousse à stylos par-terre, dans un bruit mat. Empotée, commença-t-elle par se maudire, tout en se penchant pour ranger. Elle manqua de lui préciser qu'il lui avait fait peur, mais préféra s'épargner une réponse bien railleuse en ramassant ses effets en silence, et à toute vitesse. « Besoin de quelque chose ?. » finit-elle par demander une fois relevée et sûre d'avoir tout posé sur le comptoir, un sourire crispé sur la bouche. Les épaules un poil trop redressées pour paraître parfaitement à l'aise, un poing sur la hanche et l'autre sur la table, un rire bête qu'elle n'aurait pu retenir même si elle l'avait voulu s'échappa de sa bouche. Cherchant à changer de sujet, ou du moins à en trouver un qui saurait la dérider, elle repensa au gâteau qui cuisait tout doucement dans le four. S'il y avait un tas de domaines dans lesquels elle avouait volontiers de trop nombreuses lacunes, en revanche Jude était une cuisinière émérite. On lui vantait la saveur de ses petits plats au moins trois fois par semaine, ce qui la conforta dans l'idée que même Connor ne trouverait à redire. Si tant est qu'il veuille bien y goûter. Moins sûr. Il va quand même pas cracher dessus, si ? Songea-t-elle, en le détaillant rapidement. « .J'ai pensé que nous pourrions faire une maigre entorse à votre régime alimentaire, et manger un peu de gâteau au chocolat. » finit-elle par suggérer. Au pire si t'es pas content, ton père, ta mère, Scott et surtout ma fille se feront un malin plaisir de le dévorer, pensa-t-elle, prenant pleinement conscience de sa faculté à parer à toutes les éventualités. Une part de gâteau au chocolat ne le tuerait pas, du moins pas plus que son accident ne l'avait déjà à moitié fait. Mauvaise, qu'elle se réprimande. De toute façon, elle s'occupait de calculer les apports en nutriments, calories, vitamines et tout le tsoin tsoin bons pour son équilibre alimentaire particulier. Elle savait donc qu'une part de gâteau ne lui ferait aucun mal sur un point de vu santé, et serait excellent pour son moral. « .Mais avant, seriez-vous tenté par une éventuelle balade sur Central Park ? . » proposa-t-elle, aussi joyeuse qu'elle puisse l'être. Une parade visant à le motiver, et surtout à se motiver pour sortir de ce trou de l'enfer dans lequel il vivait, et elle aussi depuis peu. Un peu d'air frais lui ferait le plus grand bien, à elle, mais surtout à lui qui sortait trop peu. D'accord, New York n'était pas la ville la plus praticable pour une balade en fauteuil roulant, elle-même s'en rendait compte lorsqu'elle arpentait les rues à la recherche d'une activité à faire faire à un tétraplégique. Mais ce n'était pas, à ses yeux, pas une raison de se décourager. Jude adorait se balader dans central park, et y passait des journées entières à pique-niquer, réviser, et jouer avec Clélia qui, elle aussi, ne s'en lassait jamais. Elle connaissait justement un coin tranquille, proche d'un point d'eau et des arbres, où ils pourraient s'installer tranquillement à l'heure du goûter. Que de projets pour cet après-midi. Seulement elle savait par avance que bien sûr que non, il ne serait pas tenté (à moins d'une surprise, ce qu'elle demandait franchement à voir). Au moins elle avait la courtoisie de demander. Le choix, il l'aurait un temps et devait en profiter avant qu'elle perde patience, et ne pousse son fauteuil hors de la résidence sans quérir son avis. Elle serait toute aussi sourde à ses plaintes qu'elle ne l'était aujourd'hui, hors du contexte médical, bien entendu. Pour son bien, et parce qu'elle était chargée de rendre son humeur meilleur, Jude serait prête à lui forcer un peu la main, et à le bousculer s'il le fallait. Lui la bousculait bien dès qu'il daignait lui adresser la parole, et ne s'inquiétait jamais de la ménager, ou bien simplement de paraître poli. Par avance, elle savait que sa réponse toute véhémente lui foutrait le feu aux joues, et des fourmis dans les doigts, et il lui suffisait de se souvenir que lui ne sentirait plus jamais ces fourmis aux doigts, ni quoi que ce soit d'autre, pour calmer son petit ego et activer la pitié.
 
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MessageSujet: Re: tell me something good. tell me something good.  EmptyJeu 16 Juin - 11:35


Une heure. Soixante longues minutes. Durant ce laps de temps, Connor s'amuse à baisser ou augmenter au gré de son envie le son de sa musique. Lorsque la musique qui passe à la radio n'est qu'un boum boum assourdissant, il appuie sur la tablette digitale de son fauteuil pour monter les décibels. S'il s'agit d'une musique plus douce et zen, il met un volume tout à fait normal. Son but ultime est d'emmerder sa dame de compagnie comme il se plaît à l'appeler. Son unique problème est que ce stratagème ne fonctionne pas sur elle aujourd'hui. Jude reste désespérément invisible à ses yeux depuis près d'un quart d'heure et pour un peu, il s’ennuierait presque de ne pas la voir tournoyer autour de lui pour l'accabler de ses petites attentions mielleuses qui lui font lever les yeux au ciel. Le temps paraît résolument long. Scott ne revient qu'en fin de journée et d'ici là, il a le temps de compter les nuages dans le ciel de Manhattan. De son index droit encore valide, il effleure le bouton stop et la musique devient un silence apprécié de ses oreilles. Le trentenaire met son fauteuil en route et il roule jusqu'à la cuisine. Il se doute que Jude se trouve dans la pièce car son nez d'ancien gourmand a flairé une odeur qui ressemble familièrement à du chocolat. Durant de longues secondes, il la scrute jusqu'à temps qu'elle remarque sa présence. Il n'est pas du genre à entamer la conversation juste pour le plaisir.  Lorsqu'elle fait tomber tout son barda, il se contente de pincer ses lèvres, seul signe de désapprobation. Si elle s'attend à ce qu'il la juge en entamant un joyeuse raillerie, elle en sera pour ses frais. Connor ne se sent pas d'humeur bavarde aujourd'hui. Comme tous les autres jours depuis quasiment deux ans, dirons-nous. « Besoin de quelque chose ? »  Ah la revoilà cette Jude bien pensante qui se plie en quatre pour satisfaire les moindres désirs de l’acariâtre en fauteuil roulant. Sa mère en l'engageant n'aurait pas pu trouver plus dévouée que cette brune qui reste toujours très polie avec lui, même lors de ses (trop) nombreux caprices. Il pourrait la trouver touchante mais non. Elle l'enquiquine prodigieusement avec sa bonne parole savamment distribuée. « Non. » Répond-t-il, peut-être un peu trop sèchement. Il se rappelle alors les paroles de Scott, qui avant de le quitter, lui avait fait une jolie morale. « Je reviens ce soir. S'il te plaît Connor, ne sois pas trop dure avec Jude. Elle est cool. » Arf' Scott et son envie de toujours voir le bon côté chez les autres. Parfois, il lui rappelle sa nanny irlandaise qui le grondait gentiment en lui assurant qu'il n'aurait pas de bonbons s'il n'était pas un gentil petit garçon obéissant. Faut croire que la vie s'est chargée de le punir pour tous les méfaits dérisoires qu'il a commis plus jeune. Il stoppe son fauteuil roulant non loin du four pour regarder ce qui est en train de cuire. Du chocolat. Comme il l'a parié plus tôt. « .J'ai pensé que nous pourrions faire une maigre entorse à votre régime alimentaire, et manger un peu de gâteau au chocolat. »  Ses prunelles quitte le moelleux et il déplace son engin de manière à ses retrouver face aux yeux de Jude. Malgré le fait qu'elle soit assise, il est toujours en contrebas ce qu'il trouve  particulièrement humiliant. Plus de sept cents jours se sont écoulés depuis l'accident qui a mis fin à sa petite vie  parfaite mais Connor ne s'en est toujours pas remis. Les chances pour qu'il y parvienne un jour son bien maigres. « Vous pensez ? Intéressant. » Dit-il tout en haussant un sourcil sceptique, faute de pouvoir hausser les épaules. A ce qu'il sache, elle n'est pas payée pour cette fonction. Juste pour jouer la bonne copine au lieu de l'infirmière au chevet du patient insupportable. Si en plus, elle commence à penser à ce qu'il aimerait potentiellement manger ou pas, il ne va pas s'en sortir. « Je n'aime pas le chocolat. » Ah, tu ne l'as pas vu venir celle-là. Il est presque satisfait de l'envoyer bouler avec sa douceur. L'ancien lui se régalait dès que cette friandise se présentait depuis lui. Du chocolat, il en a mangé. Et pas qu'un peu. A présent, il en a perdu le goût et il ne souhaite même pas le redécouvrir. Qu'elle m'emmène avec elle ce maudit gâteau et qu'on n'en parle plus. Jude ne peut décemment pas savoir s'il ment à ce sujet ou pas. A part si elle a osé posé tout un tas de questions à ses parents avant de se lancer comme masterchef culinaire. Ce dont Connor doute réellement. Après ses brèves paroles, le jeune homme redevient silencieux et son regard retombe dans la vide. La voix de la brune le fait ressortir de sa léthargie. « .Mais avant, seriez-vous tenté par une éventuelle balade sur Central Park ? . » Se balader. Elle est bien bonne celle-là. C'est facile pour elle de lui proposer une pareille activité. Elle a ses deux jambes et peut gambader autant qu'elle le désire. Ses pieds peuvent fouler le sol alors que lui doit faire attention à ne pas rouler sur un gros cailloux sinon sa colonne vertébrale souffrira plus qu'auparavant. Oh et si jamais, l'une de ses roues se trouve coincée dans un nid de poule, ce n'est bien évidemment pas Jude et sa force de mouche qui pourra l'en sortir. Ils devront demander à des inconnus et ce sera une énième humiliation pour Connor et sa fierté qui prend coup sur coup. Elle est bien gentille à vouloir explorer le monde à sa façon mais ce n'est pas/plus dans ses projets à lui. « Non. » De nouveau, cette même monosyllabe qui vient ternir leur pseudo discussion où il ne participe que très peu. Pour une fois, il ne prend ni une expression agacé ou agressive. Connor est simplement fataliste face à sa condition physique. Jude ferait bien de s'y faire rapidement parce qu'il ne risque pas de changer. Il contourne le reste du comptoir de la cuisine pour se placer à ses côtés. Comptoir spécialement créé pour lui afin qu'il puisse être à la bonne hauteur pour lui. Sous ses yeux s'étale une multitude de feuilles. « Vous faites vos devoirs ? » Pas vraiment intéressé, vaguement ironique quant à une possible infantilisation de sa part, il la questionne dans le but de lui faire oublier cette stupide idée de balade. Si au moins, elle se prend au jeu, elle lui fera oublier sa condition humaine durant un faible laps de temps.
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MessageSujet: Re: tell me something good. tell me something good.  EmptyMer 22 Juin - 2:04

Oui, elle pensait. Et le fait qu'il puisse croire le contraire, et pire, avoir l'audace de le mentionner à voix haute fit vibrer la moindre goutte de sang qui se trouvait dans son corps. Parce qu'elle persistait pour demeurer professionnelle, et refusait de s'emporter face à quelqu'un qui n'avait que la méchanceté pour occuper ses journées fades, Jude se retint de faire le moindre commentaire et serra les poings, les dents, et tout ce qu'il était humainement possible de serrer pour ne pas lui servir une réplique bien virulente de son propre cru. Et en plus il n'aimait pas le chocolat. Submergée par une seconde vague d'irritation, Jude se contenta de le toiser, visant à l'écraser de toute sa hauteur (pas bien difficile).   « .Vraiment ?. » demanda-t-elle, perplexe. Ou bien t'as juste envie de m'emmerder, parce que je suis probablement la seule à donner un but à ton existence que tu sais misérable ? Avait-elle manqué d'ajouter, à peu de choses prêts. Qui, dans ce monde, pouvait ne pas aimer le chocolat ? Souvent synonyme de bonheur, Jude s'était imaginé que Connor en aurait rudement besoin vu son humeur perpétuellement réglée sur 'maussade' voire 'colérique'. Visiblement à tort. L'odeur embaumait toute la pièce ainsi que les pièces voisines depuis voilà une vingtaine de minutes, pourtant Connor n'avait pas jugé bon de faire le moindre commentaire avant. Elle le considéra un moment, ni triste, ni énervée, puis répondit à son tour : « .D'accord. La prochaine fois, je tâcherais de cuisiner quelque chose qui vous plaira. » Son visage se fendit d'un large sourire, qu'elle-même aurait pu gober si elle ne savait pas, en son for intérieur, que Connor lui tapait sur le système. Loin d'être vaincue, et décrétant qu'il était perdant de cette manche, lui qui manquait un gâteau succulent qui irait droit dans l'estomac d'une Clélia aux anges, Jude se contenta de hausser les épaules face à cette énième tentative (vaine) de la déstabiliser, et de changer ses plans. Le second refus de la journée, et très certainement pas le dernière, eut le mérite de lui faire lever les yeux vers le plafond. Elle hésita longuement à lui demander s'il avait d'autres mots dans son vocabulaire que 'non', mai il lui prouva aussitôt le contraire en prenant la parole une nouvelle fois. Pas de balade à Central Park, donc. Curieux. « .Si vous ne voulez pas aller à Central Park, nous pouvons très bien aller ailleurs. » suggéra-t-elle, plus joyeuse qu'elle ne l'était réellement, et résolue à se battre pour qu'ils puissent enfin voir autre chose que ces mûrs, et ce satané manoir qui, même s'il l'avait séduit de prime abord, n'était désormais plus qu'une prison où ils étaient tous deux les seuls incarcérés. L'un à sa guise, l'autre contre son gré. Enfin résolue à se battre… plutôt à lutter pour se donner l'illusion qu'elle avait au moins livré combat avec un courage, une poigne, une vigueur qu'elle ne possédait certainement pas. Un moment, elle se demanda ce qu'elle avait bien pu faire de mal pour tomber sur un patient qui ne lui épargnait aucun sarcasme, aucune rebuffade, et la complexait plus qu'elle ne l'était déjà en s'adressant à elle comme on le fait face à une enfant attardée. « .En quelque sorte, oui. » répondit-elle, ne sachant quel merveilleuse réflexion moqueuse et parfaitement sinistre il trouverait à lui claquer à la figure. Elle n'osa pas lui dire qu'une partie de ses devoirs consistait à valider son stage, qu'il avait à coeur de saboter. Toutefois, il y avait fort à parier qu'il le savait déjà. Il le fallait, sinon elle ne pouvait imaginer quel trésor d'ingéniosité il trouverait pour lui mettre des bâtons dans les roues (pun intended) et gâcher ses espoirs de reprendre sa vie en main correctement. Peut-être se fourvoyait-elle complètement, après tout. Peut-être qu'il n'était pas aigri au point de vouloir la saboter, mais elle se rendit compte rapidement qu'il était parfois si odieux avec lui qu'elle s'attendait maintenant à tout de sa part. Les pires choses comprises. En rangeant minutieusement les feuilles qu'elle avait laissé trainer sur le comptoir dans une pochette en plastique, elle se demanda ce qu'elle pourrait trouver pour relancer la conversation. Maintenant que Connor était sorti de sa chambre, un miracle, et conversation un peu, Jude comptait bien en profiter pour étendre un petit peu plus ses connaissances sur son patient, qui devait devenir un ami. « .Qu'avez-vous étudié, d'ailleurs ?. » demanda-t-elle, curieuse et avide d'en savoir un peu plus sur lui. Du moins, plus que ce que son accident avait provoqué. Connor était un homme, avant d'être un tétraplégique et pour ce qu'elle savait, il avait mené une vie particulièrement intense avant son accident. Surtout, elle s'imagina que  son tempérament ombrageux et susceptible venait de son accident, logique, et qu'il avait été une toute autre personne avant. Bien sûr, elle n'était pas dupe au point de croire qu'il voudrait librement en parler, mais… elle ne savait plus quoi faire avec lui. Toutes les conversations n'étaient pas les bonnes, la cuisine le débectait, et il ne faisait aucun doute que son humour le tuait à petit feu. Il haïssait tout chez elle. Et si ce n'était pas le cas, Connor était sacrément doué pour prétendre le contraire. Persuadée qu'il ne se résumait pas qu'à son handicape, et aux humeurs qui en découlait, Jude prit place sur un tabouret face à lui, et attendit une réponse le sourire aux lèvres. Devenir amie avec lui était le mot d'ordre et elle s'y appliquerait, que ça lui plaise ou non.
 
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MessageSujet: Re: tell me something good. tell me something good.  EmptyJeu 28 Juil - 14:30


L'odeur est alléchante. Il n'a pas encore pu voir le gâteau dans son entièreté car ce dernier est toujours dans le four mais il sait déjà que lorsque Jude le sortira, ses yeux seront immédiatement attirés pour ce moelleux. Toutefois, comme le bon ronchon qu'il est devenu depuis des mois, il feindra d'être désabusé et ennuyé par toute cette mise en scène avant de se retirer dans sa chambre en pestant de toutes ses forces contre la jeune femme. « Il n'y aura pas de prochaine fois. Je ne vous demande pas de cuisiner pour moi, ne le faites pas. » Maugrée le jeune homme en rapprochant son fauteuil centimètre par centimètre. Auparavant, il mangeait avec plaisir. Fin gourmet, ses sorties au restaurant étaient un véritable régal. A présent, il doit se contenter d'attendre que Jude lui coupe sa viande, qu'elle porte la fourchette à sa bouche et qu'elle tourne correctement la paille de son verre pour qu'il puisse l'attraper entre ses lèvres. Gâteau au chocolat ou brandade de morue, quelle différence ? Son existence est vouée à être misérable. A défaut de pouvoir lever la main pour l'envoyer valser, elle et ses idées de balade, Connor soupire plusieurs fois. « Ou nul part. » Il la contre à la moindre phrase et prend un malin plaisir à ne pas lui laisser le dernier mot. Le sourire de façade de Jude ne l'émeut pas plus qu'il ne le faut. Après tout, elle est payée pour être toujours joviale, avoir le mot pour rire (si un jour, il refait fonctionner ses zygomatiques). Connaissant ses parents, ils ont dû prendre la meilleure dans ce rôle. Parce que si son avis avait été écouté ne serait-ce qu'une minute, elle n'aurait jamais mis un orteil sur le seuil de son habitation. Merci bien mais il est un peu trop vieux pour avoir un nounou qui l'occuper comme un gamin de trois ans. La réponse de la brune concernant ses devoirs est assez floue. Néanmoins, il s'en content parce qu'il n'a aucune envie de creuser plus en profondeur. Peut-être que cette fille est intéressante, peut-être que sa conversation est merveilleuse et qu'elle parvient à vous mettre du baume au cœur en moins de deux secondes mais ça, Connor ne le saura probablement jamais. Trop entêté à poursuivre sa petite vie sans saveur jusqu'au jour où il trouvera le moyen de s'en échapper. Il la fixe machinalement pendant qu'elle range à la va vite tout un ensemble de papier. Rien ne lui sert de se presser. Ce n'est certainement pas lui qui va lever le bras pour s'emparer de toute la liasse afin de la lire. Silencieux, il compte bien le rester car il se rend compte qu'il n'a pas grand chose à lui dire. Il ne se connaissent pas et il ne fait aucun effort pour aller en ce sens. Seule l'interrogation de Jude le fait basculer à nouveau vers leur discussion et dans ses yeux, une onde de tristesse s'égare avant de s'enfuir. Il ressent comme un pincement dans son cœur. Parler de son ancienne vie, de ce qu'il était, de ce qu'il faisait, lui était réellement douloureux. Jude n'a probablement pas pensé à cela en le questionnant. Pour elle, c'est juste histoire de faire la causette et de jouer la gentille fille qui veut être amie avec le pauvre type que personne ne vient plus voir. Déjà peu souriant, Connor se renferme totalement sur lui-même en refusant de converser, ne serait-ce qu'une seconde, sur son ancien lui. Il doit trouver une parade pour qu'elle arrête de s’immiscer dans sa vie de la sorte. Finalement, il choisit le moindre mal. « Une ballade vous disiez ? Oui, il fait plutôt beau. » Le trentenaire vient de passer du coq à l'âne sans complexe. Si avec cette parade, elle ne comprend pas qu'il ne souhaite pas aborder ce sujet, c'est qu'elle a un pois chiche à la place du cerveau. Il n'a pas particulièrement envie d'aller dans les rues de New-York . Disons qu'il évite une contraction monumentale à ses nerfs si sensibles et qu'il concède à Jude une activité autre que celle de rester dans la cuisine à le surveiller du coin de l'oeil. Bien sûr, il sait très bien qu'il est beaucoup trop dur avec elle. Sa mère ne cesse de le lui répéter dès qu'elle vient le retrouver dans ce loft si spacieux et aménagé à sa condition. Mais c'est ainsi. Connor ne calme plus ses pulsions assassines envers les autres. « Il faudrait aller me chercher ma veste. La noire dans la penderie de ma chambre. » Enonce-t-il assez brièvement et sèchement. Comme un ordre donné sur lequel on ne peut pas répliquer sans paraître fautif. En attendant, il tourne son fauteuil et roule jusqu'à la porte d'entrée. La grâce aux doigts de sa main droite qu'il parvient encore à bouger de quelques centimètres, il parvient à télécommander les différentes fonctions de son « véhicule ». Connor active le mode manuel. Pour tacler un peu plus Jude qui voulait absolument sa promenade. A partir de maintenant elle va devoir le pousser si elle veut qu'ils avancent normalement parce que son fauteuil ne roulera plus tout seul. C'est bien là, juste histoire de l'emmerder encore plus que d'habitude. Lorsqu'elle revient pour positionner face à lui, il affiche un sourire éblouissant. De mauvais augure. « Vos bras ont besoin d'être musclés, vous êtes toute maigrichonne. Vous devez me pousser. » Élu gros connard de l'année. Sans qu'il ne puisse l'aider d'une quelconque manière, elle lui enfile sa veste et le jeune homme se laisse faire comme le pantin qu'il est depuis deux ans. Paré et aussi qu'un homme à qui on vient d'enlever toute sa virilité, la voix de Connor fouette l'air de manière cinglante. « En avant, c'est l'heure de promener le tétra. » Comme un animal de compagnie que l'on sort pour qu'il puisse pisser sur un coin d'herbe avant de le rentrer bien au chaud à la maison. Voilà à quoi sa vie ressemble. Ce n'est définitivement pas ce dont il rêvait lorsqu'il était plus jeune.
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