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where is my mind ? (jorden & eileen)

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MessageSujet: where is my mind ? (jorden & eileen) where is my mind ? (jorden & eileen) EmptyLun 15 Fév - 9:54

«It will never be the same
You left my soul bleeding in the dark
So you could be king. »



Une ribambelle de libertins étaient agglutinés sur le toit-terrasse tout illuminé du - Planet Hollywood- ils sifflaient, à une vitesse folle, des cocktails élaborés à base de champagne et de gin, dans des coupes cristallines où l’on pouvait voir flotter les rondeurs d’une olive. Les pupilles scintillantes tournées vers l’horizon, Eileen Rosenbach admirait ce qu’elle nommait -son royaume- et qui, à perte de vue, brillait de mille feux. Elle distinguait les danses mirifiques et aquatiques des fontaines du Bellagio; un spectacle dont la poésie avait toujours contrastée, à ses yeux, avec la démence et la folie luciférienne de Vegas. Déjà, elle regrettait le geste qu’elle effectuerait lorsque viendraient les douze coups de minuit; quand guidée par la conquête du pouvoir, elle transformerait ce décor fantaisiste et légendaire en champ de ruines. Bientôt, des fragments de béton et des morceaux de vitres brisées recouvriraient le sol consacré du Strip, les chambres et les suites voleraient en éclats, les lumières s’éteindraient une à une pour laisser place à un feu d’artifice un peu particulier. Le Bally’s serait purement et simplement, rayé de la carte. Devant les tours du Bellagio se dessinerait un terrain vague capable d’accueillir les constructions les plus extravagantes des esprits déraisonnables. Il lui suffirait de presser le -bouton rouge-, de donner le signal pour que le reste s’enchaine, et qu’enfin, elle obtienne cette page blanche et virginale sur laquelle elle aurait tout le loisir de dessiner ses envies les plus ambitieuses. Les mains tremblantes, elle guettait l’arrivée impossible d’un Zadig fier et effronté dont le sourire carnassier aurait su la réconforter et lui assurer que, loin de faire une faute de parcours, elle faisait le bon choix, celui qui ,non sans risques, propulserait sa carrière, comblerait ses appétences. Sauf qu’il était loin; parti en Europe pour affaires, il ambitionnait de conquérir de nouveaux terrains de jeux, plus grands, plus vastes mais, somme toute, moins brillants que Las Vegas. Il arpentait les prairies françaises et les recoins du vieux continent à la recherche d’un jardin d’Eden présentant le potentiel pour devenir le purgatoire des âmes perdues comme la sienne. Terre de débauches et d’indécences. Pourtant, quelques mois plus tôt, ils s’étaient juré de mener à bien ce projet commun et diabolique, de ne pas céder sous la pression, de ne pas s’abandonner en cours de route. Zadig l’avait trahie en quittant subitement le navire pour nourrir ses propres espérances et ce soir, elle était seule contre tous. Elle osait à peine chiffrer le montant ahurissant de son coup d’état; ces millions de billets verts qu’elle avait obtenus à force de persuasion et de séduction auprès de la pègre et d’investisseurs peu scrupuleux prêts à tout pour se tailler le -part du lion-. Oppressée dans sa robe satinée elle eut, l’espace d’un instant, une hésitation. Etait-ce judicieux, sensé, avisé de prendre tous les risques pour voir son nom en lettres de néons inscrit sur l’avenue ? Perdue dans ses élucubrations scabreuses, elle eut soudain un éclair de génie, une illumination délétère; celle d’entraîner quelqu’un dans sa plausible chute pour la rendre plus supportable. Rapidement, elle nommait mentalement celui qui, loin d’être un personnage corrompu et avide de pouvoir, l’estimait et l’aimait suffisamment pour comprendre son geste et l’épauler. Mieux encore, il pourrait devenir un complice de qualité, un coaccusé de renom. Jorden n’avait jamais entretenu de bons rapports avec son paternel et elle savait pertinemment qu’il n’avait jamais accepté sa rupture brutale -et précipitée par ce dernier-, avec Marni. Pendant longtemps, il avait voulu se venger puis, le temps était passé et on l’avait exilé dans les mégapoles asiatiques où personne n’entendait ses jérémiades et le récit de ses déceptions amoureuses. Il avait travaillé comme un forcené afin de rendre ses lettres de noblesse à l’empire familial; de Hong-Kong à Macao on le décrivait comme le fils prodige, l’héritier méritant. Or, elle connaissait les failles de Jorden, sa susceptibilité dévorante, ses rancoeurs tenaces à l’égard de celui qui lui avait donné la vie, ses désirs les plus inavouables de vengeance. Personne ne se doutait que l’heure de la vendetta arrivait dans le plus grand des secrets. Sans tarder, elle composa de mémoire le numéro de téléphone de son dernier allié et le priait de quitter sa suite dorée pour la rejoindre sur le toit de l’hôtel voisin. Elle prétextait une urgence familiale, un besoin vital de s’entretenir une dernière fois avec lui avant que tout ne bascule, que l’ordre établi ne soit définitivement renversé. Dans moins d’une heure maintenant, tous les yeux se tourneraient vers la capitale du vice tandis qu’elle profiterait de cet état d’urgence pour s’enfuir à l’autre bout du pays; loin du joug patriarcal. Les yeux clos, elle caressait nerveusement du bout des ongles, le boitier en plastique enfoui dans sa paume, ni plus ni moins qu’un détonateur artisanal.  Le Bally’s avait fermé ses portes la veille suite à un -inexplicable- incendie qui avait transformé le casino en brasier et rendu l’air ambiant parfaitement irrespirable. Les touristes et les employés avaient été relogés ici et là sans plus d’explications dans l’attente des premières expertises des enquêteurs. Ils ne tarderaient pas à découvrir les origines criminelles de l’incendie sans pour autant parvenir à remonter jusqu’à la -princesse de Vegas- qui avait assuré ses arrières et pris toutes les précautions nécessaires depuis des mois. Le plan se voulait infaillible, millimétré, impeccablement détaillé; elle était maitresse de son destin, reine de l’univers, l’avenir se jouait maintenant. (...) « Nous n’avons pas beaucoup de temps. J’aimerais pouvoir tout t’expliquer avant de t’embarquer là dedans. » Jorden venait à peine de traverser la terrasse sous les regards aguicheurs et papillonnants de la gente féminine que déjà, Eileen l’agrippait et s’adressait à lui d’un ton grave. « Est-ce que tu me fais confiance ? » demanda-t-elle implorante, même si intimement, elle connaissait déjà sa réponse. Personne ne lui faisait une confiance aveugle, on la savait fourbe, fine manipulatrice, dangereuse conquérante, séductrice affirmée. Bientôt un silence lourd s’installa entre eux, ils se jaugeaient, s’observaient, elle tentait de lui faire comprendre à l’aide d’un unique regard la gravité de la situation et ses conséquences irrémédiables. L’attirant dans un endroit isolé, loin de la foule moite et imbibée, elle lui rapportait ses derniers fantasmes, les lubies partagées avec Zadig, le désir de puissance qui avait animé leurs esprits névrosés pendant des mois. Elle avouait à demi-mot les risques inconsidérés qu’elle avait pris, à commencer par l’argent jeté sur les tables des salles clandestines, aux contacts qu’elle avait entretenus avec les gens du -milieu- et qui désormais se chargeaient de la partie logistique de l’explosion. Elle évoquait le départ inattendu de Zadig et son esprit embrumé par les doutes juste avant de commettre l’irréparable; elle abordait aussi les précautions prises pour qu’on ne puisse pas remonter jusqu’à elle même si, elle avait conscience qu’elle devrait fuir pendant un moment; au moins le temps que la construction de son empire s’achève. Puis, à bout de souffle; face au visage décomposé de son frère qui découvrait la signification de la folie pure, elle concluait. « Je suis déterminée Jorden. Arriver jusqu’ici m’a demandé beaucoup trop d’efforts pour tout abandonner. Je ne t’ai pas demandé de venir pour me raisonner ou pour m’empêcher de faire une erreur fatale mais pour te proposer une alliance. » Rapidement, elle jetait un coup d’oeil aux cristaux de sa Rolex; l’heure du crime approchait dans un mélange d’angoisse et d’excitation.  « Cinquante-cinquante. Notre empire juste en face du Bellagio, sous les yeux de la personne que tu admires et que tu détestes le plus. De la provocation, du génie, de la folie... appelle ça comme tu veux; mais pour une fois que je t’en donne l’occasion Jorden, prouve-le moi... » trancha-t-elle en retrouvant soudainement son infatigable détermination, un sourire carnassier et provoquant se dessina sur ses lèvres tandis qu’elle attrapait le bord lisse de sa cravate. « Prouve-moi que tu es un -vrai- Rosenbach.» Spontanément, elle le mettait au défi, lui donnait l’occasion de lui prouver qu’elle avait eu tort -pendant toutes ces années- de le considérer comme une sous-race, une branche éloignée de la prestigieuse lignée Rosenbachienne. Enfin, il pourrait exprimer son courage, son cran, son ambition, lui qui, sous les feux des projecteurs se vantait d’être le digne fils de son père. « Que tu le veuilles ou non, tu es impliqué désormais. » soufflait-elle acerbe en ouvrant son poing qui laissait apparaitre le déclencheur en plastique. Il était presque minuit et, dans le ciel noir de Las Vegas allait se jouer un spectacle des plus étourdissants. « Ensemble ? » son index caressait la surface plane et charbonnée de l’appareil et, pendant un bref instant, elle prit conscience que tout allait changer; que l’allure de sa ville natale serait, après son geste, transformée à jamais.
 
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Nina Fitzmartin
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