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(Neith) you put a spell on me

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(Neith) you put a spell on me Empty
MessageSujet: (Neith) you put a spell on me (Neith) you put a spell on me EmptyLun 23 Nov - 22:37

Neith ⊹ Doryàn caressait le filtre bruni du joint qu’il tenait à la main. Une bonne aide pour écrire qu’on lui avait dit. Quelque chose qui laissait la tête vide de questions, qui vous donnait l’envie de se foutre de tout. Quelque chose qui permettait de tenir et de s’abreuver d’inconscience au lieu de se torturer mentalement. Doryàn il avait fumé plusieurs fois ce genre de substances lorsqu’il était allé à l’université. Puis il avait arrêté. Et repris. Lorsqu’il ne savait absolument pas quel chemin prendre, quand il était blasé de tout et d’un rien, lorsqu’il n’envisageait rien d’autre que de s’amuser toute sa vie et ne jamais s’adonner au monde polluant du travail, de la routine à plein temps, de la solitude à peine dissimulée derrière des costards trop chers et des courses de voitures grisantes. Tout devenait facilement détrônable chez lui. Les addictions d’un soir se transformaient en déchet qu’il jetait en un rien de temps, les folies d’une nuit disparaissaient de sa mémoire et chaque nouvelle activité qui l’électrisait un instant devenait d’une banalité décevante. Jusqu’à ce que sa vie soit chamboulée et que ses pieds rencontrent la contrée de Salem, celle des sorcières, des parodies exemplaires sur l’époque de cette confrontation extraordinaire entre le commun des mortels et les croyances religieuses qui sévissaient en maître et dominant sur les actions perpétrés par un peuple incultes de tout, suiveurs considérables. Doryàn avait aimé cette ville au moment même où il y était entré et avait adopté la chambre d’hôtel dans laquelle il avait élu domicile depuis deux ans. Il avait de l’argent, son travail aux éditions Marvel lui offrait une belle petite compensation pour le mal-être qu’il ressentait au fond  de lui. Il aurait dû se trouver un appartement avec vue sur la place principale, se louer une pièce dorée dans le quartier historique de Salem et rêvasser, une tasse brûlante de café à la main, sur ce que le passé avait pu avoir d’admirable dans cette ville enchanteresse et pleine de légendes hypnotiques. Au lieu de ça, Doryàn arpentait sa vie comme une pantin de bois, il avait la substance, il avait la forme mais il n’était pas grand chose au final. Inqualifiable, énigmatique au plus haut point, l’homme aux milles passés mystérieux courrait dans l’instabilité de sa vie. Il n’avait plus de famille, il n’était personne avant Salem et depuis deux ans, il était celui qu’il avait toujours présenté être sans vraiment y ressembler pour autant. Personne ne lui posait de questions. Cela lui changeait de New York, cela lui changeait de son ancienne vie où on le questionnait sans arrêt. Que veux tu faire dans la vie ? Pourquoi ta sœur se drogue t’elle ? Pourquoi êtes vous si différent ? Pourquoi on ne voit jamais ton père ? Ta mère était malade l’autre jour ? Pourquoi t’es le seul à avoir des yeux bleus dans la famille ? Il jetait le joint qu’il venait de finir et l’écrasait de sa chaussure noire avant de caresser son téléphone de la main. Il attendait depuis une demi-heure déjà, une réponse de Neith. Il n’avait jamais eu de réelle attache et aujourd’hui il se sentait dépassé par un bout de femme qui changeait sa vie tout en créant une culpabilité immense au fond de lui. Elle ne le connaissait pas, elle ne le connaitrait sûrement jamais. Pourtant, elle connaissait sa plus grande envie, son travail, sa nouvelle lubie, écrire sur l’opposition à Salem, sur tout ce qui contrastait avec la réalité scientifique établie aujourd’hui. Elle connaissait son œuvre et son avancée mais Doryàn ne finissait jamais. Il ne finirait jamais. Son livre avançait, prenait du volume, enchaînait les preuves, les manifestations divines, les pages et les lignes et chaque fois il ne trouvait pas de fin. Il continuait encore et encore. Un travail de plus d’un an qui n’avait pas d’apogée encore. Il était d’ailleurs freiné. Doryàn avait toujours vécu avec l’idée qu’il quitterait Salem à la fin de son roman, au dernier point apposé, au dernier paragraphe rédigé mais Neith avait changé ses projets, certaines rencontres lui donnaient l’envie de rester et elle était la principale de toutes. C’en était grisant car Doryàn n’avait jamais ressenti cette attirance ténébreuse qui l’avait soudain converti au charme brûlant de la jeune femme. Il était piégé, assouvis devant sa beauté et ce charisme mystérieux. S’il y avait bien de la magie en ces lieux, il en constatait les ravages chaque jour depuis cette rencontre. Mais il ne lui parlerait jamais de ça, qu’il était obnubilé par sa présence … Le coupant dans sa rêverie, elle lui répondait enfin qu’il pouvait passer chez elle, pour travailler son roman, passer du temps ensemble, peu importe. Doryàn se rendait chez elle à l’allure d’un champion olympique en se méprisant de ne l’inviter à son hôtel. Quel idiot, il aurait dû savoir que vivre tel un sans abri n’apporterait que plus de doute sur sa condition et ses repères. […] Ma dernière rencontre a été avec Selina Bishop, l’une des membres du coven. Elle a enfourché un balais en criant comme une dingue. Voilà, Doryàn expliquait sa mésaventure devant le regard amusé de Neith en prenant cette moue particulièrement désarmante qu’il faisait très souvent. J’ai besoin de plus. Il manque quelque chose, de la profondeur… De l’émotion. Quelque chose qui rendra mon roman différent d’un simple documentaire revisité. Quand le jeune russe parlait de son travail, il semblait grisé, déstabilisé, dans un autre monde. Quoi ? Maintenant il était anxieux, malade, hypnotisé par le regard que Neith lui lançait. Il aurait presque pu faire apparaître la gêne sur mon visage si seulement il n’avait pas toujours refoulé ses émotions à l’intérieur. Elle le fixait et il adorait ça sans comprendre cette affolement soudain qu’il ressentait.  


© Grey WIND.
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MessageSujet: Re: (Neith) you put a spell on me (Neith) you put a spell on me EmptyJeu 3 Déc - 12:04

Doryàn fume un joint pour l’inspiration, pour faire le vide dans son esprit, les entourant tous deux d’une épaisse brume aux odeurs épicées, exotiques, que Neith aime tant respirer. Elle n’arrive toujours pas à croire qu’elle l’a trouvé, ce brun merveilleux, à la fois séduisant, profondément intelligent, questionneur, et capable de fouiller les profondeurs des énigmes sans réponse tout en tirant sur un joint rempli d’herbe pure. Il était arrivé à Salem en conquérant, dans sa voiture flambante, son pento parfaitement réparti dans ses cheveux, s’attirant les regards émerveillés des filles alentours, et il y était devenu conquis. Allongée sur le canapé comme un chat, sa tête contre les cuisses de Doryàn, ses longs cheveux noirs épars le long de ses épaules de nacre, elle l’écoute lui raconter sa mésaventure avec la dénommée Selina Bishop, souriant, plus parce que le sourire de Doryàn est communicatif que parce que la plaisanterie de Bishop est efficace. Doryàn, depuis qu’il a eu connaissance du coven de Salem, ne cesse de trainer dans le coin à la recherche d’une représentante à interroger. Selina Bishop se prenant pour la reine des abeilles du coven, il est évidemment tombé sur elle et a saisi sa chance. Sait-il qu’il a en face de lui une membre du coven, pratiquante depuis la naissance de la Wicca, dans son domaine le plus ténébreux et le plus passionnant ? Bien sûr que non. Il ne doit absolument pas le savoir, songe-t-elle en se remémorant les réflexions de Doryàn au sujet de la religion, de l’opium du peuple, et autres jugements marxistes vis-à-vis de ceux qui « croient ». Elle qui a toujours porté fièrement sur elle son identité, la Wicca comme une composante de son ADN, la voilà pour la première fois craintive, apeurée à l’idée de le décevoir. La seule chose qui la rassure dans le fait de taire un élément aussi important de sa personnalité, c’est le fait que Doryàn se montre aussi muet qu’elle au sujet de lui. Loin d’elle l’idée d’en être agacée, au contraire. Plus Doryàn fait le choix de s’entourer de mystère, et plus Neith s’autorise également des non-dits. C’est apaisant, même si c’est aussi torturant. Elle l’écoute tourner en rond, s’agacer, l’idée qu’il manque de « profondeur » n’a rien d’étonnante s’il a interviewé Selina Bishop, qui n’est qu’hystérie et superficialité. Sans lui répondre, elle l’observe faire. Se régale de son tourment, de ses cheveux dressés par le nombre de passages exaspérés que sa main y a tracés. Ses yeux gris remplis de questions laissées en suspens. Il croise son regard et s’arrête. Lui aussi la dévore des yeux. Elle ne le dira pas. Pas ce soir non plus, tout comme hier, et pas demain. Elle ne veut pas devenir le sujet de son roman. Il est son propre sujet. Il est le plus fascinant des deux. Sa main vient caresser sa joue avec douceur, s’étendant le long de sa mâchoire. Sa peau est douce et rasée, tendre comme celle d’un jeune homme à peine sorti de l’enfance. — C’est ta propre émotion que tu devrais confesser, conseille-t-elle dans un murmure. Elle se redresse soudain sur ses coudes et approche son visage du sien. — Ce que tu vis ici, les tourments que te fait ressentir Salem… c’est ce que tu cherches et que tu fais semblant de ne pas voir. Elle hésite. La magie n’existe pas par elle-même : elle est en nous. Elle est ce que nous ressentons à un moment donné de notre vie, ce qui nous hérisse les poils des bras et de la nuque, ce qui nous fait tourner en rond jusqu’à ce qu’on accepte de ne plus chercher à la voir chez les autres, mais à l’intérieur de nous.
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MessageSujet: Re: (Neith) you put a spell on me (Neith) you put a spell on me EmptyMer 16 Déc - 13:22

Neith ⊹ Doryan n’espérait pas briller en société. Il n’espérait pas non-plus devenir le sujet le plus attrayant de son roman. Il ne voulait pas être l’étranger du coin, celui qu’on pointait du doigt, celui qui, devenait le sujet de l’étude. L’étranger de Salem. Celui qui y était, y restait mais jamais ne trouvait une réelle place. C’était un bohémien sans roulotte, un voyageur sans baluchon, un style d’animal qui migrait et restait. Pas de sens, pas de logique, juste quelque chose à en tirer. Doryan avait trouvé sa faille, cette faiblesse soudaine qui ne le quittait plus depuis des semaines. Il aurait peut-être dû faire plus attention à ce qu’il avait eu l’audace de déceler mais au lieu de ça il était devenu le foutu étranger de Salem qui s’émerveillait d’une femme qui ne serait peut-être jamais, entièrement sienne. Il restait pourtant et se déstabilisait lui-même de cette insuffisance respiratoire qu’il avait lorsqu’il plongeait son doux regard dans celui, noir hypnotique de la jeune femme. Il désespérait de s’y confondre ainsi, il désespérait de voir qu’elle était si envoûtante que seule son image emplissait régulièrement le flot de ses pensées. Doryan et sa plume, Doryan et sa muse et jamais il n’arrivait à concilier ces deux là ensemble. Il arrêtait d’écrire lorsqu’il pensait à elle, il arrêtait de penser à elle lorsqu’il écrivait. Qu’est-ce qui était le mieux… Baigné de sa chaleur corporelle, il observait son corps se mouvoir sur ses genoux, se retourner, le regarder telle une sirène qui prenait des poses lascives afin d’écouter les contes d’un pêcheur perdu. Il l’écoutait pendant que son doigt effleurait cette fossette qui le faisait si souvent craquer lorsqu’elle se creusait sur le visage poudreux de la belle. Son visage se penchait, faisait naître l’irrésistible envie de s’emparer de ses lèvres, de lui souffler des mots qui le grisaient lui même. Il aurait peut-être dû les écrire pour s’en imprégner et les laisser s’échapper au moment opportun. Au lieu de ça, il tentait de se concentrer sur ses belles paroles et d’y faire naître tout ce qui n’arrivait pas à éclore.  J’ai la vague impression que des fois, tu pourrais presque écrire ce livre à ma place. Neith avait toujours les mots juste, elle avait cette sagesse unique qui se livrait sur ses traits enfantins et lui faisait prendre conscience qu’elle était bien plus mature que ce qu’elle ne semblait l’être aux premiers abords. Je crois que je ne pourrais pas partir de cette ville même si je le devais. Qu’il disait dans un souffle. C’était ça le secret de Salem. Si la ville vous choisissait, vous ne pouviez plus vous en défaire, vous ne pouviez qu’adhérer et ne jamais regretter. Doryan continuait à observer Neith et dans un dernier élan de courage à deux balles, il empoignait son visage et y faisait courir ses lèvres avant de déposer un baiser presque chaste sur ses lèvres. Un vrai sortilège cette fille. De ceux qui vous laissait comme un pantin qui regarde les actions des autres et attends d’agir avec la même dévotion. Il avait eu plus de cran et d’audace à l’époque. Le De La Croix avait dompté des cœurs, fait plié des femmes et avait réussi à obtenir un réel tableau de chasse. Plus aujourd’hui, plus depuis son arrivée, plus depuis sa fuite et ce départ précipité. C’est impossible d’écrire avec toi à mes côtés. Qu’il relâchait dans un sourire. Il n’avait aucune gêne pour l’embrasser mais un certain respect muselé. Il se défaisait de cet aplomb qu’il avait toujours eu en la présence de quiconque et gardait le regard braqué sur la jeune femme qui l’intimidait presque aujourd’hui. Je suis passé voir Maddie hier soir pour qu’elle me donne certaines informations qu’elle a trouvées dans des ouvrages. Rien de vraiment concret néanmoins. A quoi s’attendait-il ? A ce qu’un jour, quelqu’un fasse léviter une pierre devant son regard ébahis et pourtant très critique ? Non rien de tout ça. Tu n’as rien à me dire ? Après tout ça fait bien plus longtemps que moi que tu es ici. Tu connais cette ville, ses habitudes, les gens, les croyances… Ne me dis pas que tu ne peux pas du tout m’aider… Doryan poussait sur la corde sensible, il essayait dorénavant de l’amadouer et, tout en caressant son menton, il sentait qu’il pouvait aller trop loin. Par son affection il espérait qu’elle livre tout, n’importe quoi, quelque chose qui l’aiderait plus qu’aujourd’hui. Mais si elle savait quelque chose, cela faisait bien longtemps qu’elle le lui aurait sûrement dit…


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MessageSujet: Re: (Neith) you put a spell on me (Neith) you put a spell on me EmptyVen 19 Fév - 2:59

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