the great escape
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if it's not okay, then it's not the end. ~ pv.

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MessageSujet: if it's not okay, then it's not the end. ~ pv. if it's not okay, then it's not the end. ~ pv. EmptyMar 14 Juil - 18:15





“.My daddy said, that the first time you fall in love,
it changes you forever and no matter how hard you try
THAT FEELING JUST NEVER GOES AWAY.”


-- And they say she's in the class A team, stuck in her daydream
been this way since eighteen but lately her face seems, slowly sinking, wasting
crumbling like pastries and they scream : the worst things in life come free to us --


 Il était à Vegas, venait d'achever douze longues heures d'un service intense et rentrait tranquillement à pieds quand le téléphone à sonné. Reese s'est égosillée, prise de panique à limite en convulser, à tel point qu'il n'a compris ses explications ni la première, ni la seconde fois. Fallait aussi préciser qu'il était crevé, et méritait une bonne sieste après avoir assisté un professeur en médecine lors d'une opération à cœur ouvert qui avait duré la bagatelle de huit heures. La tête n'y était plus, il rêvait de ses draps et l'hystérie de Reese, à qui il n'avait plus adressé un mot depuis l'esclandre d'Henley, n'avait fait qu'entamer son calme pourtant devenu légendaire. Après lui avoir copieusement demandé de se calmer et de surtout réfléchir aux mots qu'elle allait prononcer à la place de lui balancer un gros laïus dégueulasse et incohérent, Darren perdit tout espoir de la calmer et se contenta d'utiliser le peu d'esprit qu'il possédait encore pour se concentrer un minimum sur ses jérémiades. Henley, Ivre, Perdue. Ce sont là les seuls mots qu'il pu enregistrer correctement, et ce fut bien assez pour le captiver. La bande qu'il avait laissé à la Nouvelle Orléans sortait de soirée, évidemment tous avinés, et aucun n'avait de nouvelles d' Henley, qui était pourtant arrivée avec eux. Aucun signe d'elle depuis des heures, et malgré de nombreuses recherches, rien. Elle ne répondait pas au téléphone, sa veste était restée avec Reese donc elle n'avait pas d'argent sur elle non plus pour rentrer. Rien. '' Viens la chercher avec nous, t'arrivera mieux à la retrouver '' qu'elle disait. Et avant qu'il puisse s'en rendre compte, il venait de croiser le panneau '' Welcome to New Orleans, Downtown '' sur l'autoroute et n'avait pas souvenir d'avoir rongé la distance Vegas – Nouvelle Orléans en si peu de temps auparavant. Bien sûr, il s'était préparé à rebrousser chemin si Henley faisait sa réapparition. Mais rien. Le téléphone n'avait pas sonné depuis, à part lorsque Reese voulait savoir s'il était encore loin, et pour s'excuser mille fois de lui faire faire une si longue distance tout en sachant que sa relation avec Henley était très très très […] très loin d'être au beau fixe. Il débarqua sans s'annoncer, et pointa tout le petit groupe d'un doigt accusateur, faisant ainsi fi des excuses médiocres que chacun osait lui présenter. « .Vous savez comment elle est quand elle picole. Vous auriez du garder un œil sur elle, merde !. » Mais bien sûr que non, c'était son rôle à lui de base. Veiller sur elle, c'était son truc à l'époque.  Mais l'époque était révolue, et bien naïf qu'il était, il comptait sur cette bande d'amis à laquelle Henley tenait tant pour garder un œil sur l'inconsciente qu'elle devenait lorsqu'elle abusait de la boisson. Mais quelle connerie, ragea-t-il en silence, crevé et surtout inquiet que quoi que ce soit puisse égratigner cette petite emmerdeuse de service. Reese posa sa main sur son bras, lui serra le poing. Elle avait l'air d'avoir pleuré tout ce qu'elle pouvait, et de s'inquiéter pour son amie autant qu'il pouvait le faire, si ce n'est plus. Mais elle avait aussi l'air d'avoir brûlé un pétard de trop, et il savait combien Reese pouvait être déprimante une fois droguée. « .Déso... » Désolée ? Désolée de quoi ?  De l'avoir fait venir pour une nana qui lui avait craché à la gueule devant tous le monde ? Ou bien pour être une amie déplorable, pas capable de savoir où sa putain de meilleure amie pouvait bien se cacher ? « .T'excuse pas, Reese. Si quelque chose lui est arrivé, je... » tue tous le monde. Heureusement pour lui, ainsi que pour sa dignité, il s'était stoppé au moment propice. Juste avant que la menace ultime ne passe la barrière de ses lèvres, et ne montre combien son attachement à Henley allait bien au-delà de toutes les mesquineries qu'il pouvait dire sur son compte, et de ce détachement qu'il surjouait lorsqu'elle se trouvait prêt de lui. « .Laisse tomber. » balaya-t-il dans un soupir, conscient que son agressivité lui faisait défaut, et qu'il ne gagnerait rien à la traiter de cette façon, si ce n'est à lui insuffler une énième fois l'espoir que l'ancien Darren existait toujours sous le mec calme et posé qu'il prétendait être aujourd'hui. Il avait quelques idées de là où elle pouvait de trouver, et espéra mettre le grappin dessus avant que le jour se lève. Un coup d’œil à sa montre lui enseigna qu'il était déjà 4h du matin, et que cela faisait donc plus de 4h qu'elle se baladait dans le froid nocturne sans sa veste, sans téléphone, ni pognons. Même lui, pourtant couvert d'une veste en jean foncé, avait la chair de poule. À moins que ce ne soit l'inquiétude, et non la température. En enlevant la liste des lieux déjà couverts par leurs amis, il ne lui resta plus qu'à visiter les endroits où il avait l'habitude de se rendre seul avec elle, il était une fois. Bide monumental pour la place du ''Old French Market'' , échec retentissant sur le quai du ''Steamboat Natchez'' et il en fut de même pour la '' Frenchmen Street '' qui manquait cruellement d'animation à cette heure. Il y avait fort à parier qu'il mette définitivement fin à ses jours (à elle) s'il la trouvait en train de cuver tout son argent de poche avec dieu seul sait quel fils de racaille ambulante, ou bien quelque chose qui s'en approchait. Refusant obstinément d'abandonner et s'inquiétant toujours plus de la trouver indemne, Darren décida de se rendre là où elle ne se trouvait probablement pas, selon lui du moins. Elle ne pouvait pas être là où ses pas l'emmenaient à présent. C'était une aire de jeu du '' Washington Square Park '', et pas n'importe laquelle : Celle où ils s'étaient rencontrés et pas que. Premiers jeux, premières cavalcades, premier baiser, premier je t'aime d'adolescent. Ils se rendaient généralement à cet endroit lorsqu'ils avaient quelque chose à dire, ou à faire, et qui soit en relation avec un '' eux '' désormais dés-harmonisé. Ils avaient toujours refusé de parler de ce coin à quiconque, prétextant qu'il s'agissait de leur coin, à eux. Les souvenirs se rappelèrent à lui sur le chemin, et plus encore une fois que les toboggans, les petits chevaux de bois et l'immense bac à sable se dessinèrent devant lui. À l'intérieur de la construction en bois bordée de toboggans, et ressemblant à un immense château dont ils avaient fait leur fief étant plus jeune, il trouva Henley recroquevillée sur elle-même, tapis dans l'ombre et toute grelottante. Un soupir soulagé s'échappa de sa bouche sans qu'il puisse le retenir. L'heure n'était plus aux contrefaçons, mais bien au soulagement, et même lui ne trouva pas le cran de prétendre le contraire. « .Putain, t'es vraiment trop con quand il s'agit d'elle, mon pauv' Darren. » maugréa-t-il à voix basse pour lui-même, avant de s'en approcher, et déposer une main tiède sur son avant-bras congelé. Il eut envie de la secouer, et de la traiter de connasse un milliard de fois pour lui avoir flanqué une trouille pareil, à lui et aux autres d'ailleurs, mais n'en fit rien en la constatant si vulnérable. Il aurait largement le temps de lui péter les dents plus tard, si tant est que l'envie soit encore là à la mi-journée, et lui avec. Galant, et probablement trop protecteur, Darren, après l'avoir brillamment extirpée de la construction, lui fit cadeau de sa veste en la déposant sur ses épaules, qu'il frictionna énergiquement. Sa sollicitude frôla rapidement son paroxysme lorsqu'il décida qu'ils avaient trop traîné par ici, et qu'il enroula un bras autour de sa taille, glissa l'autre sous ses genoux et lui fit une place de choix dans l'écrin tiède de ses bras. Si on me l'avait dit y a deux semaines… pensa-t-il, levant les yeux au ciel.

Pendant qu'elle marmonnait dans son sommeil, et reprenait paisiblement des couleurs, Darren s'était obstiné à la regarder retrouver le confort de son lit sans la quitter une seule seconde du regard. Une heure avait défilé, puis une seconde jusqu'à ce qu'il ne décide qu'il serait plus judicieux de l'éviter à son réveil. Elle ne se souviendrait probablement même pas de cet épisode, et c'était peut-être mieux comme ça. En enfilant sa veste, imprégné du parfum d'Henley, Darren tenta de se faufiler de l'appartement avant de tomber nez à nez avec Reese qu'il croyait endormie sur le canapé. « .Tu vas où comme ça ?. » « .Je me casse, avant qu'elle se réveille et se mette à gueuler. » « .Elle serait morte de froid si t'étais pas venu, elle va pas gueuler. Arrête d'être con comme ça. » « .T'excite pas, je vais juste boire un café, et faire un tour là je l'ai trouvée. Voir si j'ai pas oublié quelque chose à elle. » « .Et c'est où ?. » « .Si j'te le dis, faudra que j'te tue. » Deuxième menace de mort en 12 heures. Enfin deuxième… La première avait été plus sous-entendue, donc ne comptait pas tant que ça… si ?  Qu'importe.

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MessageSujet: Re: if it's not okay, then it's not the end. ~ pv. if it's not okay, then it's not the end. ~ pv. EmptyMer 22 Juil - 13:58

and though you hate me, when you have a turn. I drive you crazy but you always return.Elle ouvre un œil, puis l’autre. La lumière du jour lui brûle les rétines, à tel point qu’il lui faut un temps avant de s’y habituer. Son esprit est encore embrumé quand son regard un peu flou balaye la pièce à la recherche d’un point d’ancrage. Elle ne se souvient pas être rentrée chez elle, et encore moins s’être couchée. A dire vrai, il ne lui reste plus que quelques bribes de souvenirs de la veille, qui s’arrêtent à l’instant même où ses amis décident de quitter le bar pour une petite balade dans la ville. Autant dire que ces instants ne lui sont pas d’une grande utilité. A ce moment-là, elle était au meilleur de sa forme. Le revers de la médaille fait mal. En tentant de se redresser, un mal de crâne terrible confirme ses doutes quant à sa consommation d’alcool. Elle a beaucoup trop bu. Si la veille, l’idée lui semblait lumineuse, aujourd’hui, elle en paie les conséquences. L’alcool n’est pas son amie très longtemps. Avec toute la difficulté du monde, elle parvient à s’asseoir, amenant progressivement à ce que des douleurs viennent lui rappeler ses aventures de la veille. En plus d’être courbaturée, elle a l’impression de s’être prise une porte en pleine figure. Une porte de trois tonnes qui ne l’a clairement pas ratée. Elle soupire, passe une main sur son visage quand la nausée la prend. Fatiguée, Henley décide quand même de se lever pour prendre de quoi calmer son mal de tête qui ne fait que grandir. Alors qu’elle traverse le salon, elle aperçoit Reese, affalée sur son canapé, tentant de reprendre ses quelques heures de sommeil. Voilà qui explique donc la raison de sa présence dans son appartement. Elle a très certainement dû la ramener à la fin de la soirée, comme elle a très souvent l’habitude de le faire quand elles sortent ensemble. Un sourire bienveillant se dessine sur ses lèvres tandis qu’elle s’agenouille près d’elle pour la réveiller avec toute la douceur qu’elle puisse mettre dans son geste. Consciente qu’elles n’ont que très peu dormi, Henley ne souhaite pas la brusquer après la soirée (très) alcoolisée qu’elles ont partagée. Alors que Reese s’éveille doucement de sa léthargie, l’américaine range une mèche derrière son oreille. « Ça va ? »  Qu’elle demande alors que son amie semble surprise de la voir en face d’elle, ce qui la fait sourire de plus belles. La logique voudrait que les rôles soient inversées, mais peu importe après tout. « Je vais aller préparer du café, » ajoute-t-elle simplement avant de rejoindre la cuisine en trainant presque des pieds. Pour elle, ce ne sera qu’un verre d’eau et de l’aspirine, pas prête à avaler quelque chose de plus consistant. Son corps lui hurle qu’elle a besoin de repos et qu’elle n’est clairement pas prête à fêter quoique ce soit aujourd’hui. Reese finit par la rejoindre. Aussitôt, Henley lui tend la tasse qu’elle lui a préparée. « J’peux savoir ce que j’ai foutu pour être aussi mal ? » Lui demande-t-elle finalement après qu’elle ait pris une gorgée. Son amie ne lui répond pas immédiatement. Elle lève les yeux vers elle, cherche ses mots, et baisse à nouveau les yeux quand Henley l’incite à répondre. « J’suis désolée Henley, on aurait dû faire plus attention. »« Bah, c’est pas grave, c’est pas la première fois que ça m’arrive, » répond-elle en haussant des épaules. « C’est pas ça. On faisait les cons et quand on s’est retourné, t’étais plus là. Si Darren ne t’avait pas retrouvé, je sais pas ce qui se serait passé… » Elle s’interrompt, n’en dit pas plus mais Henley comprend immédiatement là où elle veut en venir. Elle ne lui veut même pas, n’y pense déjà plus, absorbée par la seule chose qui l’intéresse vraiment. Alors c’était Darren qui l’avait très certainement ramené. Il les avait rejoints alors même qu’elle s’était montrée odieuse avec lui. Elle lui avait craché toute sa rage dans la figure et il avait pris la peine de faire le déplacement. Et il n’avait pas fait ça pour la gloire, sinon il serait resté pour lui prouver combien elle était conne. Hébétée, elle jette un regard vers Reese, qui parait aussi confuse qu’elle (mais certainement pas pour les mêmes raisons). Elle ne sait plus très bien si le malaise qu’elle ressent vient de sa gueule de bois ou de la sensation de s’être comportée comme la pire des abruties avec Darren. « Et… il est reparti ? » Si en temps normal, elle aurait fait mine que ce genre de choses lui passait au-dessus de la tête, aujourd’hui, Reese n’a aucun mal à déceler l’inquiétude sur son visage. Après avoir écouté les informations que celle-ci lui débite, Henley se change très rapidement pour des vêtements plus confortables, ravale sa fierté et quitte l’appartement en lui proposant de se reposer ici avant de rentrer chez elle. Elle n’a aucun mal à rejoindre l’endroit dont elle lui a parlé. Forcément, elle le connait par cœur. L’habitude sans doute d’y avoir trainé tout le long de sa jeunesse et d’y passer parfois encore lorsqu’elle se laisse avoir par la nostalgie de leur insouciance. L’aire de jeux est encore vide à cette heure-ci, et elle aperçoit bien vite la silhouette du jeune homme se dessiner au loin, assis sur un banc. Ce n’est peut-être pas une si bonne idée de le retrouver. Avec lui, elle s’attend au pire. En tout cas, à sa place, elle ne lui aurait pas fait de cadeau. Est-ce qu’elle a vraiment quelque chose à perdre de toute façon ? Leur relation ne peut être pire que celle qu’ils entretiennent aujourd’hui. Après un temps d’hésitation, elle décide finalement de le rejoindre quand ses yeux se tournent vers elle. Plus le choix, elle ne va quand même pas se dégonfler après tout le chemin qu’elle a parcouru. « Reese m’a dit que tu serais là. » Elle n'a pas vraiment eu le choix. Elle est courtoise, un peu embarrassée de revenir vers lui après ce qu’il s’est passé. Elle se sent vulnérable, et, encore fragile, elle est prête à flancher, alors que ce n’est pas ce qu’elle voudrait lui montrer. S’il veut se foutre de sa gueule pour les vingt prochaines années, c’est clairement l’occasion rêvée. « Je voulais te remercier pour hier soir. » C’est bien la moindre des choses. Le remercier d’un truc dont elle ne se souvient même pas. La belle aubaine. « Parce que t’étais pas obligé de le faire. » Mais il l’a quand même fait, et pour ça, elle lui en sera longtemps reconnaissante.  
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MessageSujet: Re: if it's not okay, then it's not the end. ~ pv. if it's not okay, then it's not the end. ~ pv. EmptyJeu 13 Aoû - 16:45

« .Alors… Henley, hein ?  - Fais pas chier, Dustin. » Emmerdeur, marmonna-t-il en lui raccrochant au nez. Le message était pourtant simple, ne comportait aucune variante, aucun twist : il prenait la route dans une petite heure, et sa mission était de prévenir leur mère qu'elle ne s'inquiète pas de son absence impromptue. Mais évidemment, ce n'était pas suffisant pour Dustin qui avait quémandé toute l'histoire comme une lycéenne intéressée et s'était précipité dans la première ouverture pour glisser un sous-entendu qui le démangeait copieusement dès qu'ils évoquaient la Nouvelle-Orléans. En raccrochant, Darren leva les yeux au ciel. Voilà encore quelque chose qui ne changerait jamais : la propension de Dustin à croire qu'il se passait (et se passerait toujours) quelque chose entre son cadet et Henley. Peut-être avait-il finalement raison. Mauvais ou non, quelque chose se passait toujours, et l'indéniable attraction, le magnétisme entre eux, finissait pas le rendre lui aussi perplexe. En méditant sur le sujet, il se rendit à pied à l'endroit même où il l'avait débusquée la veille, un gobelet à moitié vide de Ice Tea maison à la nectarine pour se donner un peu plus de consistance, dans la main.  Darren, trop sage et trop bon étudiant en médecine pour affronter un vrai café avec un cœur greffé, et très loin de l'image du bad boy avec son précieux Ice Tea. Au fond de la construction où Henley s'était cachée la veille, il trouva une veste noir en cuir taille S qui, selon ses souvenirs et son parfum, devait appartenir à la petite éméchée du jour. Son téléphone se mit à vibrer dans sa poche lorsque, avec nonchalance, il balança la veste sur le premier banc voisin. Reese, huit appels manqués. Huit ? Oh quoi encore, songea-t-il en poussant un soupir rauque. S'apprêtant à décrocher, il jura qu'il allait la buter si Henley s'était encore tirée sans prévenir, mais ravala son irritation grotesque et se ravisa à lui parler en apercevant Henley plus loin. Aussitôt, il se sentit honteux d'être là. Rassuré parce qu'elle allait bien, du moins elle marchait et semblait se remettre, même péniblement, de sa cuite, certes ; mais honteux en un sens. Venir en plein milieu de la nuit pour elle, qui n'était qu'une insupportable garce et s'était permise de lui dire les choses les plus odieuses qu'on puisse dire à quelqu'un… quelle pitié. Certes il ne regrettait pas, et le referait sans hésiter s'il le devait. Son seul regret fut de s'être trop attardé ce matin, et de devoir l'affronter maintenant. Il se doutait bien que Reese était à l'origine de cette rencontre, et en guise de réponse, il se contenta d'abord de hausser les épaules. Oui, il était là. Elle en revanche, aurait dû se trouver dans son lit, avec un bon aspirine dans la gueule, et une couverture sur les genoux. « .Et toi tu devrais être en train de te reposer. » répondit-il spontanément, avec la fermeté d'un frère protecteur, voire d'un ex-petit-ami encore engoncé trop profondément dans de bien vieilles habitudes. Elle n'était pas malade, ni même mourante, dieu merci. Probablement que sa gueule de bois monumentale l'empêcherait pas de retrouver le chemin du bar ce soir à l'heure de l'apéritif, mais au moins il se serait inquiété pour elle. Henley était plus forte qu'une gueule de bois, il le savait, et picolerait encore à plus savoir retrouver son chemin à l'avenir. Seulement il ne serait pas là les prochaines fois où ce serait grave, à se la jouer sauveur du dimanche soir pour ses beaux yeux et ça, il fallait qu'elle s'en rende compte. Les mains dans les poches, il évita soigneusement de la regarder droit dans les yeux, hésita même à se la jouer en accordant plus d'importance à son téléphone qu'à elle, mais réalisa qu'il était incapable de le faire en le rangeant distraitement. Son cœur fit un minuscule loupé en entendant ses excuses et partagé entre l'envie de lui lâcher un rire médiocre à la figure, et celle de lui dire '' de rien, trésor '', Darren se contenta de pousser un soupir franchement embarrassé. Ah, elle le remerciait. C'était bien la première fois. Mais il s'en moquait bien de ses remerciements. Faire le trajet Vegas- Nola n'était rien, pas plus que la chercher dans toute la ville toute la nuit durant. Tout le monde savait qu'il l'aurait fait de toute façon, et c'est bien sûr ça que ses amis s'étaient basés en l'appelant en pleine nuit. Non, lui voulait qu'elle s'excuse pour ce qu'elle avait eu l'audace de lui cracher à la figure la dernière fois. Le reste, elle pouvait bien le garder, et le déguster si ça lui chantait. Ses remerciements n'avaient aucune saveur, aucune importance à ses yeux. Mais pour l'heure, c'était tout ce qu'il pouvait récolter. Et tout en sachant combien venir à lui, lui adresser la parole et le remercier compte tenu des circonstances pouvait lui coûter cher, il jugea judicieux de ne pas lui cracher à la figure s'il voulait être rentré chez lui avant midi. Néanmoins, sa seconde phrase le fit tilter. Non, il n'était pas obligé de le faire, loin de là. Et s'il avait écouté sa conscience, ou comme à l'époque, sa dignité, et s'était appliqué à ignorer son cœur, probablement qu'elle serait encore cachée derrière ce satané toboggan. Mais le cœur à ses raison, et lui, tout à fait spontanément, lui répondit du tac au tac : « .Tu croyais quand même pas que j'allais te laisser crever de froid. » Le ton était calme, posé, pas agressif. Presque inquiet. Presque. Oh, il aurait pu la laisser bien sûr. Le doute était permis. Il y a longtemps, il l'aurait laissée congeler en pleine nuit, juste par fierté mal placée. Et puis leur dernière altercation pouvait, et ce de très loin, justifier qu'il puisse refuser d'offrir ses services à sa si glorieuse bande d'amis tous incapables de se conduire de façon responsable. Mais quoi qu'elle veuille entendre ou comprendre, il avait changé. Si ses sentiments pour elle n'avait que très peu évolué depuis, s'ils avaient certes parfois oscillé vers le désamour complet sans jamais faire plus que l'effleurer, en revanche son ego n'était plus au sommet de ses priorités et l'indifférence dans leur relation n'était pas de mise – du moins de son côté. Réalisant qu'il se lançait dans un débat sans le vouloir, il décida de renchérir d'un ton las. « .C'est normal... Enfin c'est rien. » Oh que si c'était quelque chose, pas rien. Non c'est pas normal, bien sûr que non. On faisait pas plus significatif, plus vibrant que ce genre d'intervention. Seulement il préférait ne pas s'étaler, et se dérober lâchement plutôt que d'avoir une conversation dont il voyait le début, mais pas la fin. Et le problème se trouvait bien là. Le point final entre eux semblait migrer de son côté, et du sien, sans jamais vouloir vraiment se poser au milieu et mettre fin à des années et des années d'idylle, d'amour, d'amitié et d'inimitié. Toutes les fins qu'ils avaient affrontés ne semblaient jamais convenir. Peut-être qu'il n'y en avait tout simplement pas. Mais là se trouvait une question qu'il ne voulait pas débattre aujourd'hui. Pas question de subir encor une fois les humeurs d'Henley et surtout de devoir dire certaines choses à voix hautes qu'il refusait déjà de penser tout bas. « .Fais attention à toi à l'avenir, d'accord ?. » se contenta-t-il d'ajouter. Lui laissait-il croire que l'avenir ne verrait peut-être jamais une réunion entre eux ? Pas délibérément. Il s'en rendit compte la seconde d'après, et préféra ne pas se contredire. Qu'elle croit ce qu'elle veut, songea-t-il en attrapant sa veste posée sur le banc et en la lui tendant. Quand elle tendit le bras pour la prendre, il eut un petit moment d'absence. Une demi-seconde où il se rappela de cette nuit. De l'avoir dans ses bras en sortant du parcs, et de la question qui s'était mise à tourner pour la nuit dans son esprit. « .Juste… Pourquoi ici ?. » demanda-t-il après un petit silence, les sourcils froncés et retenant la veste dans l'étau de sa main. Pas moyen pour elle de prétendre, ou même d'essayer. Il connaissait tout d'elle. Ses habitudes, ses manies, ses passions, les chemins secrets qu'elle empruntait pour se rendre au parc, les détours qu'elle préférait pour aller chez Reese et encore bien des choses. Des utiles et des futiles. Il pouvait même prétendre avoir cerné sa manière de penser depuis longtemps (excepté lorsqu'il s'agissait de lui, il était incapable de prédire ce qu'elle avait en magasin le concernant et ce depuis toujours), mais ne le ferait probablement jamais à voix hautes. Il savait pertinemment combien cet endroit avait de l'importance pour elle, puisqu'il avait la même importance pour lui. Ou bien peut-être qu'il n'en avait plus autant que ça pour elle, et qu'elle aussi avait changé finalement. Il était si peu présent pour elle, et le savait, alors elle avait bien le droit d'avoir elle aussi changé dans son dos. De toute façon elle était ivre, et généralement cet état justifiait bien des choses. Probablement qu'elle n'aurait aucune explication rationnelle à lui donner, et probablement qu'il n'avait en fait pas vraiment envie de la voir s'embourber dans une excuse bidon inventée pour se justifier. Oui, c'est peut-être ça, pensa-t-il, avant de lâcher son emprise autour de sa veste et la laisser la récupérer. « .Laisse tomber. Le hasard j'imagine... ou bien l'alcool. » se ravisa-t-il, avant de faire un pas en arrière et de refoutre ses mains dans ses poches. « T'es sûre que tu vas bien au moins ? Rien de cassé ?. » rentre chez toi gros con, qu'il pense.

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MessageSujet: Re: if it's not okay, then it's not the end. ~ pv. if it's not okay, then it's not the end. ~ pv. EmptyJeu 20 Aoû - 15:31

and though you hate me, when you have a turn. I drive you crazy but you always return.La gueule de bois est douloureuse. La journée risque d’être difficile. Elle est encore nauséeuse, un peu cassée, mais elle ne regrette pas d’avoir fait le déplacement. Il a surement raison, elle aurait dû rester chez elle. Elle aurait dû s’emmitoufler dans sa couverture et ronfler toute la matinée en tentant vainement de se remettre de la cuite qu’elle a salement prise la veille. Ca aurait été tellement plus simple que de chercher à lui faire la conversation. Elle aurait pu le faire, mais elle ne serait jamais parvenue à retrouver le sommeil, pas après que Reese lui ait avoué que Darren l’avait brillamment sauvé de la congélation. Elle l’avait rejoint précipitamment, à l’endroit même où tout avait commencé, avec l’espoir secret qu’il y serait toujours. S’il était parti, elle s’en serait voulu pour toute une vie, mais n’aurait jamais eu la force de revenir vers lui. Elle aurait sans doute laissé couler, tuant définitivement toutes possibilités pour eux de reprendre un semblant de relation qu’elle avait tenté de préserver durant toutes ses années. Connaissant ses nouvelles habitudes, il aurait pu simplement se faufiler entre les mailles du filet, et raconter un prétexte à leur amie pour pouvoir s’échapper de la situation plus que gênante qui se jouait à présent devant leurs yeux. Henley est face à lui, et elle perd ses mots. Elle ne voit rien d’autre à lui dire qu’un « peut-être » en haussant des épaules face à sa remarque désinvolte. Peut-être bien qu’elle aurait dû, et c’est sans doute ce qu’il aurait voulu. Elle a l’air tellement con, à l’observer avec des yeux de merlan frits. Elle ne cherche pas à l’attendrir, consciente qu’elle n’y parviendrait pas. Elle ne cherche pas non plus à ce qu’il la prenne en pitié. Elle se sent simplement désolée d’avoir été aussi impulsive, et de s’être montrée aussi cruelle avec lui après ce qu’il vient de faire, parce qu’elle réalise qu’il n’est peut-être pas si indifférent à leurs sorts – au sien surtout. Il suffit pourtant d’un soupir du jeune homme pour que toutes ses certitudes s’envolent. Elle s’écorche les lèvres à le remercier, prête à abandonner les armes, oubliant sa fierté trop mal placée un instant et il parvient à l’agacer par un simple geste qu’elle ne parvient pas à cerner. Ce n’est peut-être pas assez pour lui, mais c’est déjà trop pour elle. Elle s’embarrasse bien assez elle-même en se présentant à lui, en s’imaginant naïvement qu’elle parviendrait à arranger les choses, pas la peine de remuer le couteau dans la plaie en se montrant aussi désinvolte. Elle est allée beaucoup trop loin, elle en a conscience. Et pourtant, Darren est toujours là. Toujours prêt à jouer les bons samaritains et les chevaliers servants pour la demoiselle en détresse qui lui a clairement craché à la figure. Alors forcément, elle s’était posé la question quant à ses véritables motivations qui l’avaient poussé à faire tout ce chemin pour elle. Autrefois, il ne l’aurait jamais fait aussi gratuitement. Ca ne lui ressemble pas, ce n’est pas l’homme qu’elle connait et avec qui elle s’est longtemps disputée. Darren est étrangement calme, et Henley en est presque décontenancée. Elle tente de lire son visage, d’y retrouver les souvenirs de l’ancien lui, sans y parvenir. Il ne peut pas avoir changé du tout au tout. Il ne peut pas non plus lui affirmer que c’est normal, que c’est rien, et puis c’est tout. Elle attend l’instant où il se mettra à ricaner en lui avouant que c’est des conneries et qu’elle est bien conne d’y croire, mais rien ne vient. Perplexe, elle hausse un sourcil. Elle n’en revient pas du soudain changement qui s’est opéré en lui. Il est passé où le gamin trop prétentieux et fier qui ne cessait de la mettre en rogne ? « Vraiment ? Parce que ça ne me semble pas normal après ce qui s’est passé, » lui avoue-t-elle en rangeant nerveusement une mèche derrière son oreille. A sa place, elle en aurait joué en lui prouvant combien elle était tellement plus mature que lui, tellement plus éthique et responsable. Elle ne lui aurait donné aucun répit et elle lui aurait fait regretter chacun des mots qu’il lui aurait prononcés. Mais Darren s’abstient de le faire. Mieux, il continue de l’étonner. Elle relève les yeux vers lui, comprenant immédiatement le sous-entendu dissimulé derrière ses belles paroles. Elle a eu de la chance, elle le sait, et il ne sera pas toujours là pour elle, mais elle ne pensait pas que la séparation serait aussi radicale. « Alors ça y est ? C’est la dernière fois que je te vois ? » Demande-t-elle, un peu surprise. Sans doute qu’il s’est décidé après leur dispute. Elle ne pensait pas que tout se passerait si rapidement, sans qu’elle n’ait véritablement son mot à dire sur la question. Même si le fil qui les reliait se fragilise un peu plus chaque jour, elle n’imagine pas une seule seconde une vie sans Darren. Elle avait essayé de se contenter de son absence, et si elle était brillamment parvenue à convaincre les autres, elle n’avait jamais vraiment réussi à s’en persuader complètement. Elle tend son bras vers lui pour attraper sa veste, mais son attention se reporte sur sa question, qui la désarçonne. C’est tellement évident à ses yeux qu’elle se demande s’il ne cherche pas simplement à la taquiner. Elle reste silencieuse un instant et jette un coup d’œil autour d’eux. Son regard se pose sur la cabane, les souvenirs de leur enfance revenant à la surface. Avec l’ivresse, elle avait espéré pouvoir retrouver l’ancien Darren dans cette cachette, celui qu’elle avait chéri et aimé comme elle ne l’avait jamais fait avec un autre. Mais lui révéler quelque chose d’aussi intime et niais serait embarrassant et inutile. Elle aimerait pouvoir le lui dire, mais la réalité risque de lui être fatale. A quoi bon, il ne serait plus jamais le même, et elle n’avait pas d’autre choix que de s’y faire. Lorsqu’elle se retourne vers lui, il la devance et ne lui laisse guère le temps de trouver de quoi satisfaire sa curiosité. Plutôt que d’inventer un mensonge, elle décide d’être franche, sans pour autant se dévoiler complètement à lui. « Les souvenirs, » finit-elle par lui avouer, sans en dire plus. Elle tente d'être nonchalante, comme si c'était stupide, comme si ça n'avait plus de véritable sens, mais c'est pas gagné. Pas la peine qu’il sache comme son esprit lui jouait parfois des tours, et comme elle était douée pour s’imaginer mille et un scénarios quand elle commençait à boire. Il pourrait bien en déduire lui-même la conclusion sans qu’elle n’ait à devoir s’embarrasser à nouveau devant lui. C’est tellement stupide ce qu’elle vient de lui lancer qu’elle a l’impression que c’est déjà fait. Elle ne s’y éternise pas. Elle hoche de la tête à sa question. « Tout a l’air cassé, mais ça ira, merci. » Elle a juste la sensation de s’être fait percuter par un camion et d’être au bord du précipice, prête à s’effondrer à la moindre brise, mais elle s’en remettra. Elle prendra des médocs, fera une bonne sieste et elle repartira pour une nuit de folie en oubliant tous mauvais souvenirs de la veille. Ce n’est pas la première fois qu’il lui arrive une broutille de ce genre. Il peut en témoigner, il faisait partie de la bande d’amis qui se croyaient au-dessus du monde. « On a vécu pire, » ajoute-t-elle en esquissant un sourire. Elle s’en rappelle comme si c’était hier et pourtant, ça lui semble aujourd’hui si loin, si irréel, comme un simple rêve. C’était la bonne époque, quand ils pensaient encore qu’ils étaient les rois du monde, et que rien ni personne ne pourrait les arrêter. C’était le cas, autrefois. La gueule de bois était loin d’être une bonne excuse pour pouvoir s’échapper de leurs irresponsabilités. « J’imagine que tu ne restes pas. » Qu'elle lance, les bras croisés, son regard évitant le sien. Elle est un peu déçue que ce soit le cas, même si ça ne la surprend pas. Il lui a clairement fait comprendre que tout ça était derrière lui. Il n’appartient plus à ce monde. Il doit retourner dans le sien, avec ses nouveaux amis, son nouveau job, sa nouvelle vie. « Tu vas pouvoir rentrer ? » Il a de la route devant lui, et après la nuit qu’il a passé, elle n’est pas certaine qu’il ait eu le temps de se reposer. Forcément, elle s’inquiète. Ce sera de sa faute s’il lui arrive quelque chose et elle ne pourra s’en prendre qu’à elle-même. Elle pourrait lui proposer de passer la matinée avec elle, histoire que chacun reprenne doucement ses émotions, mais ce serait surement trop lui en demander.
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MessageSujet: Re: if it's not okay, then it's not the end. ~ pv. if it's not okay, then it's not the end. ~ pv. EmptyJeu 24 Sep - 12:15

Il eut envie d'éclater un rire sinistre, et parfaitement insolent, mais préféra se restreindre à un soupir dédaigneux, mais courtois. Fut un temps où il ne l'aurait probablement pas ménagée de la sorte, mais à présent même s'il l'avait voulu, les forces lui manquaient et il préférait largement retirer ses pièces du jeu plutôt que de laisser quelques plumes sur un échiquier qui ne l'intéressait plus. Incapable de trouver les mots correctes pour décrire toutes les pensées qui grouillaient dans son esprit, Darren chercha ses mots un instant, avant de finalement répondre : « .J'disais juste ça pour la forme. En vrai, non, c'est absolument pas normal. Mais qu'est-ce tu veux que j'te dise ? Trop bon, trop con. Et puis, au risque de me répéter : j'allais pas te laisser crever de froid. J'sais bien que j'suis le dernier des connards à tes yeux, mais peut-être pas à ce point-là. » Le ton était mesuré, et effroyablement naturel pour quelqu'un qui était connu pour son tempérament excessif, surtout pour un sujet qui le touchait de très (trop) prêt, et qui malgré les événements de la veille (son petit sauvetage impromptu), n'en restait pas moins tabou. Il ne voulait pas parler de ce qui s'était passé la dernière fois, mais s'obstinait à continuer sur la lancée d'Henley sans trop s'en rendre compte. De toute façon, ils en parlaient déjà. De façon détournée, pas forcément très subtile, mais ils en parlaient et il se connaissait assez, tout comme il la connaissait assez, pour savoir qu'ils tomberaient encore dans la sempiternelle bataille qu'ils se livraient bêtement depuis trop longtemps. Tant pis, pensa-t-il, affichant une moue résignée. Moue qui évolua rapidement de la résignation à l'indécision. Des adieux ? Comme ça ? Maintenant ? Pas pour lui. Lui avait fait ses au-revoir, ou ses adieux comme elle préférait, lorsqu'il avait claqué la porte en quittant la soirée à laquelle tous faisaient à présent référence. LA soirée où leur engueulade avait sonné comme un glas qui résonnait encore en échos. Du moins, il tentait de s'en convaincre. La preuve que ce n'était pas vraiment le cas se résumait à sa seule présence en ville. Il était devant elle, les bras ballants, incapable de lui dire clairement qu'en effet, elle ne le reverrait plus, puisqu'il n'y croyait pas une seule seconde lui-même. Qu'il était le premier à se pointer, tant que ça la concernait. « .Probablement pas. » finit-il par dire, en haussant les épaules. « .On se reverra j'imagine, juste de loin quoi. On se gardera une bonne marge de vingt mètres, histoire de faire croire à tous le monde qu'on est des parfaits inconnus l'un pour l'autre, et on se dira bonjour pour la forme, une fois de temps en temps. » Son regard s'était planté dans le sien, cherchant quelque chose de plus que de la surprise, et de l'antipathie. Un truc qui pourrait lui indiquer qu'elle n'était pas complètement froide, pas complètement résignée. Pas autant que lui l'était. Il cherchait la réaction délibérément, passant outre sa propre interdiction de la provoquer. Le tableau qu'il venait de dresser d'eux lui semblait dérisoire, et pourtant si vrai qu'il s'imagina avec quelques années de plus, à flâner sur Bourbon Street à la recherche de sa jeunesse perdue, et de sa Henley qu'il finirait par apercevoir derrière la vitrine d'une boutique. Ils se regarderaient trois petites secondes suspendues dans le temps, pas plus, et finiraient par baisser les pupilles vers un retour à la réalité. Et leur relation se résumerait à ça : des regards à la dérobée, et beaucoup d'amertume. « .C'est bien ce que tu voulais, non ?. » demanda-t-il, étrangement calme. Orgueilleux sur les bords, peut-être, mais elle était habituée à bien pire que ça et ne s'en offusquerait donc pas. À moins que… Alors qu'il imaginait toujours des scènes futures, où ils ne seraient rien de plus que d'illustres inconnus, et se torturaient à concevoir une vie sans Henley Caverdeen et son indescriptible propension à chambarder son monde qu'il voulait tranquille. Sans aucun doute serait-il fade, dénué de tout intérêt, comme c'était un peu le cas à présent. Il vivrait pour le calme, et l'ennui, plus pour la passion. Il était tout là, le problème de Darren. Il s'était habitué à mériter une vie grise, et morne, et l'acceptait. L'intrépide en lui n'était plus, rongé par les désillusions. Il poussa un soupir, et y ajouta un sourire d'indulgence, en repensant aux soirées mémorables auxquelles ils avaient participé. Tout était si simple, avant. Mais c'était avant. « .Ouais, quand on étaient encore des gosses. » se résigna-t-il, non content d'avoir grandi depuis. Malgré le ton qu'il venait d'employer, tout en désinvolture et une qui n'était pas justifiée, il chérissait ce temps. Mais les gosses fougueux n'étaient plus, la vie avait fait son œuvre sur lui, et pas une belle. Pensif, il mit un petit temps à répondre à Henley qui renchérissait. « .Non, plus rien ne me retiens ici. » avoua-t-il, effronté devant la raison même qui l'avait fait venir ici, et le pousserait probablement à rester si c'était demandé de la bonne manière. Peu probable. Il y avait bien Teddy qui pouvait le retenir, malgré qu'il ne veuille pas tout à fait l'avouer – et grand dieu, certainement pas devant Henley. Mais Teddy n'était pas là, et Henley lui avait clairement fait comprendre qu'elle ne voulait plus de lui dans les parages. Il aurait voulu discerner une invitation derrière ses questions, mais trop terre-à-terre, il ne prit pas la peine de fouiller plus loin. Rentrer ? Il s'y attelait, en cherchant déjà les clefs de sa voiture dans les poches de son pantalon. « .Ouais, sans problème. » marmonna-t-il vite fait, toujours en pleine recherche. « .Je te ramène si tu veux. » Trop aimable. S'il avait réfléchis à ce qu'il pourrait bien lui raconter durant le trajet ? Non. Réalité étant, il ne pensait à présent à rien d'autre qu'à ses clefs, et à son irrépressible envie de dormir… ou de boire un café. La proposition résumait parfaitement bien ses automatismes passés. Non, elle ne rentrerait pas seule. Avant, c'était '' non, elle ne rentrera pas sans moi '', mais il s'adaptait vu les circonstances. Encore qu'il n'était pas obligé de la ramener, ou quoi que ce soit d'autres, mais quitte à faire ses adieux dans les formes, autant le faire jusqu'au bout. « .Et évidemment, j'ai paumé mes clefs de voiture. » qu'il marmonne derechef. Un soupir vaincu s'échappa de sa bouche, avant qu'il ne se frotte les yeux. « .Mais, c'est parce que je suis venu à pied, en fait. » Elle avait raison au fond, il manquait clairement de sommeil et s'il avait voulu le dissimuler, maintenant c'était trop tard. N'importe qui pouvait lire la fatigue sur ses traits, et Henley, qui le connaissait mieux que personne, ne ferait évidemment pas exception. « .Bon, je te raccompagne alors. » qu'il soupire, en foutant ses mains dans ses poches. En relevant les regards, il constata que la moitié de la Nouvelle-Orléans (rien que ça), s'agglutinait quelques mètres plus loin, de la façon la moins subtile possible, pour voir s'ils allaient recoller les morceaux, ou bien hausser le niveau d'un cran et se taper dessus. Oui, ce pataquès autour d'eux était parfaitement et pathétiquement déplorable. Mais Darren avait cessé de le combattre depuis longtemps maintenant. À une époque, il l'avait même appréciée, cette agitation systématique autour d'eux. Il en avait usé et abusé, pour s'auto-couronner le roi de tout, et faire d'Henley sa reine. Ah, l'innocence de l'âge. En y pensant, il regretta cette époque glorieuse, plus encore sa légèreté insouciante, qui lui avait laissé croire qu'il était la chaussure qui faisait  marcher le monde, alors qu'il n'était en fait qu'un gamin arrogant dans l’œil de ses aînés. « .Tu vois, avec tes bêtises. T'attire tous le monde. » Même lui, pour dire. Il plaisantait, bien sûr. Et l'espèce de fin sourire tout piteux qu'il essaya de lui sortir était là pour le prouver.

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MessageSujet: Re: if it's not okay, then it's not the end. ~ pv. if it's not okay, then it's not the end. ~ pv. EmptyMer 14 Oct - 23:37

and though you hate me, when you have a turn. I drive you crazy but you always return.A vrai dire, elle ne serait pas parvenue à anticiper son geste, alors oui, forcément, elle le questionne, et préfère l’entendre lui dire clairement ce qu’il en est, au risque de se prendre des remarques désobligeantes en pleine figure, que de laisser ces non-dits lui bouffer de l’intérieur. N’est-ce pas de cette manière qu’ils communiquent aujourd’hui ? Elle a l’habitude, Henley, elle l’a entendu tellement de fois la disputer, parfois même l’insulter jusqu’à l’excès, interpellant certains de leurs amis dans leurs éternelles mêmes disputes. Et si autrefois, elle n’avait aucun mal à deviner chacune de ses pensées et à se jouer de ses humeurs, il n’est plus aussi simple de comprendre son petit manège. Elle ne saurait le positionner dans leur relation, et encore moins devancer son comportement avec elle. Il est froid et distant la veille – à tel point qu’elle ne peut s’empêcher de lui déverser toute sa colère – puis protecteur et attendrissant le lendemain – prenant à cœur son rôle de meilleur ami qu’il n’est plus depuis trop longtemps. Elle tente de suivre la cadence, mais il ne peut pas lui reprocher d’être un peu perdue. Et si elle le déteste ces jours-ci, elle ne pense pas qu’il soit foncièrement méchant. Elle l’a connu colérique et intraitable, mais elle l’a aussi vu sous ses meilleurs jours. Leur relation n’est plus ce qu’elle était, mais Henley est convaincue qu’il est simplement dans sa période de rébellion. Il a besoin de se la jouer connard, d’envoyer valser tout ce qu’il a toujours été pour se prouver elle ne sait quoi. Le problème, c’est la chute qui risque de faire mal. Quand il reviendra à lui, Henley ne sera très certainement plus là pour lui rappeler qu’il a été un petit con. Elle ne s’en ira pas d’elle-même, mais il est hors de question de le supplier de rester auprès d’elle s’il lui avoue implicitement qu’il ne reviendra pas par ici. Elle n’aura pas d’autres choix que d’abdiquer, et de le laisser partir. Avec le temps, elle finira bien par l’oublier, elle aussi. Ce ne sera rien de plus qu’un énième souvenir amer qu’elle gardera ancré en elle, enfermé à double-tour pour ne plus jamais s’y replonger. Ses craintes ne sont rien comparées à ce qu’il lui lance, l’air de rien, en haussant des épaules. Elle préfère l’imaginer ailleurs, dans une ville qui ne sera jamais la sienne que le croiser dans les rues de la Nouvelle-Orléans sans qu’il ne lui lance rien d’autre qu’un regard empli d’indifférence. Ce serait comme tourner et retourner le couteau dans la plaie en se foutant volontairement de la douleur qu’elle ressentait. Elle choisirait la distance à toutes les autres options, parce que l’éloignement forcé l’obligerait à passer à autre chose et à continuer à vivre comme elle l’avait toujours fait. « Je préfèrerais qu’on évite les bonjours hypocrites, » rétorque-t-elle d’un ton amer. Autant le faire jusqu’au bout puisqu’il insiste. Ils traverseront la route sans un regard pour l’autre, comme deux parfaits étrangers, et tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes. Elle se passera bien de supporter ses faux-semblants. Elle se renferme comme une huitre, blessée dans son orgueil, cherche à cacher l’émotion qui la prend, mais ses yeux brillent, et la douleur se lit sur ses traits crispés. De toute façon, si cela devait arriver, elle serait incapable de se montrer courtoise avec lui. Il lui suffirait d’un regard pour qu’elle monte sur ses grands chevaux et qu’elle lui reproche son faux sourire et ses paroles insensées. Il n’aurait pas besoin de lever un seul petit doigt qu’il aurait gagné la partie haut la main, puisqu’incapable de dissimuler la rancœur qu’elle garderait tout au fond d’elle et qui grossirait jusqu’à dévorer tous leurs bons souvenirs. Elle ne serait qu’aigreur et amertume à chacune de leurs rencontres, détruisant et écrasant tout ce qui les caractérisait autrefois à deux. Il en rajoute une couche avec ce calme qui la terrorise et qui commence sérieusement à lui taper sur le système et elle s’esclaffe tant sa question lui semble ridicule. « Tu es celui qui a coupé court à tout possible contact, alors non, ce n’est pas moi qui l’ai voulu, » assène-t-elle d’une voix lourde de sens. Et cette fois, elle n’a pas été la première à chercher la confrontation, il a été celui qui a ouvert les hostilités en lui reprochant un comportement qu’elle jugeait tout à fait correcte de sa part. Elle a été celle qui n’a cessé de lui envoyer des textos et des appels à tout bout de champ, qui n’a cessé de l’inviter à toutes les invitations, celle qui pensait à lui alors même qu’il se fichait complètement de ce qui pouvait bien se passer dans leur petite bande de potes. Non, elle n’a jamais souhaité que cela se termine ainsi, et elle a l’impression qu’elle est bien la seule à le penser. Preuve en est, Darren coupe court à ses espérances. Elle n’est pas très surprise. Elle jette un coup d’œil vers lui, mais se refuse de faire un pas vers lui. Après le cinéma qu’elle lui a fait vivre, elle serait la dernière personne pour qui il accepterait de rester encore un peu et plutôt que de se prendre un nouveau coup dans l’égo, elle préfère s’abstenir. A la place, elle acquiesce dans un sourire courtois à sa proposition. Ce sera peut-être la dernière fois qu’ils passeront autant de temps ensemble, autant en profiter. Prête à le suivre jusqu’à son véhicule, elle l’observe, perplexe, gigoter dans tous les sens à la recherche de ses clés qu’il semble avoir perdu, mais qui n’ont en réalité jamais été en sa possession. Face à un Darren un peu désorienté, elle ne retient pas le sourire moqueur qui se dessine sur ses lèvres. « J’suis pas sûre que tu sois vraiment en état de conduire de toute façon. » Lui confie-t-elle. Par habitude, sans doute, Henley recommence à le materner et à le juger comme s’il n’était qu’un gosse. Les habitudes ont la vie dure, mais elle n’apprécie pas l’idée de l’imaginer sur la route dans un état de fatigue si avancé. Ce serait quand même con de le perdre après qu’il lui ait sauvé la vie. Il en est de sa sécurité, et il devrait savoir qu’un accident de voiture est si vite arrivé. « Tu devrais te prendre quelques heures pour te reposer, » ajoute-t-elle, sans lui proposer qu’il le fasse chez elle, même si dans son esprit, il est déjà assez clair qu’elle l’invite implicitement à passer du temps avec elle. Bon, ils n’échangeront aucun mot puisqu’il sera censé dormir, mais ça lui fera déjà bien assez plaisir. Elle lui lance une nouvelle perche, mais comme la première, elle n’imagine pas qu’il l’attrape. A sa remarque, elle jette un coup d’œil vers les curieux qui observent le spectacle comme s’ils regardaient le dernier épisode des feux de l’amour. A eux deux, ils forment la parfaite attraction de la journée, et il semblerait que retrouver le terrible duo en avait manqué certains. Henley retrouve le sourire bien malgré elle quand elle voit quelques têtes se détourner d’eux en faisant mine de n’avoir rien aperçu. Elle a clairement trouvé plus discret qu’elle. « Ils doivent être un peu déçus de ce qu’ils voient pour l’instant. » Faut dire qu’ils ont été plutôt calmes jusque-là. Aucune dispute à l’horizon, pas même un cri, ni un sanglot. Elle ne s’en formalise pas plus, habituée à faire partie des animations de la ville, et revient vers Darren. Elle ne rate pas le sourire sur son visage et voit l’opportunité qui s’offre à elle pour en rajouter une couche. « Woh. » Elle pose une main sur son bras pour qu’il s’arrête et que toute son attention soit concentrée sur elle. « On est le combien ? Faut que je note sur mon calendrier que t’es en train de sourire. » Elle ne rate pas une seule occasion pour lui rappeler, en plaisantant certes, combien leur complicité en avait pris un coup depuis son soudain changement. Elle était obligée de la faire, ça faisait tellement longtemps qu’elle ne l’avait pas vu esquisser un sourire – et ce, même s’il était un peu fatigué et pas aussi beau que ceux qu’il lui offrait autrefois. Taquine, elle renchérit : « tu dois vraiment être fatigué. T’es pas en train de tomber malade, hein ? »
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MessageSujet: Re: if it's not okay, then it's not the end. ~ pv. if it's not okay, then it's not the end. ~ pv. EmptyDim 15 Nov - 22:04

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