And yet ... But what if ...

WHAT DID YOU EXPECT ?

Sainte Marie mère de Dieu serait les paroles les plus calmes et polies qu'une personne pourrait déclarée dans cette situation. Mais les mots qui s'échappèrent de sa bouche furent putain de bordel de merde enfoiré ! Oui, Jo n'était pas heureuse de toute cette situation. Au contraire, elle la détestait. Pourquoi avait-il fallu que l'agence de voyage se plante dans SA réservation à elle, et qu'elle la force à partager sa chambre avec LUI? Pourquoi? On lui a déjà dit par le passé que le karma revient toujours vous frapper en plein visage quand on s'y attend le moins. Jusqu'à présent, Jo n'y croyait pas un seul instant mais au vu des derniers évènements, elle pourrait reconsidérer son point de vue. Tout ce qu'elle désirait en venant ici, c'était s'éloigner de Vegas pour quelques jours, se vider l'esprit et surtout ne plus tomber par hasard aussi souvent sur Dustin. C'est une chose bien trop dure, bien trop douloureuse à supporter. Être au quotidien proche de Dustin lui rappelle tout ce qu'elle a perdu, tout ce qu'elle aurait pu connaître et vivre à ses côtés. Mais malheureusement, la vie n'offre pas une deuxième chance, surtout pas aux personnes comme Jo qui n'ont connu que l'horreur et terreur durant toute leur vie. Dustin n'a jamais été sa première chance, ni sa seconde ou sa dernière chance. Il n'a jamais été une chance tout comme la vie n'a jamais offert de chance à la jeune femme. Dustin avait simplement été un moyen pour la jeune femme de s'évader d'une vie trop compliquée, un moyen de s'acheter cette fameuse chance qu'elle cherchait tant. Seulement aujourd'hui, en regardant derrière elle, Dustin aurait pu être la première chance de sa vie. Et elle avait tout fait foirer, refusant de croire à un bonheur possible. Les choses auraient pu tellement mieux finir, leur offrir la possibilité d'être un tout, d'être la chance qu'ils attendaient tous les deux pour obtenir la vie qu'ils rêvaient d'avoir. Mais avec son attitude désinvolte et arrogante, elle avait perdu Dustin. Et lui avec sa fierté et son incapacité à pardonner avait ruiné leur chance à son tour de réparer les dégâts. Parce qu'elle est prête à faire des efforts, à faire amende pour le récupérer dans sa vie, pour accepter cette chance qu'elle aimerait tant avoir. Mais Dustin étant totalement réfractaire à avoir une quelconque relation avec elle, la situation n'est pas la plus facile à vivre pour elle. C'est pourquoi la jeune femme avait décrété vouloir partir en vacances et s'éloigner de la tentation qu'était Dustin pour elle. Seulement la malchance l'avait saisi une fois encore, et son manque d'interaction avec Dustin n'avait rien aidé à la situation. Le Henstridge avait lui aussi décidé de s'éloigner de Vegas, et ses pensées étaient vraisemblablement les mêmes que Jo puisqu'il s'était à son tour inscrit à la croisière sur le Mississippi organisée par Grant Sullivan. En soit, ils auraient pu être sur le même bateau et s'évitaient soigneusement, pour passer leur existence chacun de leur côté. Mais le destin est joueur, le destin aime taquiner les gens et plus encore. C'est pourquoi un problème dans leur réservation avait eu lieu, et qu'ils se retrouvaient désormais à partager la même chambre sur le paquebot de croisière. C'était bien trop pour la jeune femme qui ne supportait pas cette situation. Jo assise sur son lit râlait contre cette situation et contre Dustin par la même occasion. « J'espère que tu n'as pas l'intention de ramener une nana ce soir parce qu'elle risque de ne pas apprécier son déplacement crois moi. » La base est posée et Jo entend bien se faire respecter. Savoir qu'il sort avec d'autres filles est une chose, mais tomber face à face avec Dustin et sa pouffiasse en est une autre. Depuis tout à l'heure, Jo ricane dès que Dustin ouvre la bouche, son seul mécanisme de défense pour ne pas avoir à souffrir de cette proximité impossible entre eux. C'est terrible de faire face à l'être aimé et de ne pouvoir aller au bout de ses sentiments, de ne pas avoir la possibilité de le pendre dans ses bras. Et voilà que les choses s'enveniment entre eux, le ton montant. Dustin et Jo n'arrivent plus à être sur la même longueur d'onde, ça leur devient trop compliqué d'être dans la même pièce ensemble. Et Jo ne supporte plus la situation. « Allez c'est bon, je te laisse la cabine pour l'après midi, fais ce que tu veux, moi je vais à la piscine. » Attrapant son sac de plage à l'arrache, la jeune femme se lève en trombe du lit et se dirige vers la porte furieuse de toute cette situation emmerdante au possible. Mais les choses ne se passent pas exactement comme elle l'aurait souhaité. Oui, les choses auraient pu définitivement se passer autrement. « Putain c'est une blague… On a décidé de nous pourrir nos vacances jusqu'au bout ou comment ça se passe? » Qu'elle déclare, la poignée dans la main. Vouloir quitter la cabine c'est bien, mais le pouvoir c'est mieux. Hors là en l'occurrence, Jo ne peut pas s'éloigner de tout ce cirque. Bloquée. La voilà bloquée avec Dustin, enfermée et condamnée à rester auprès de lui, avec pour celle point de secours, le petit balcon où se trouve le mini bar. Et dire que Jo voulait aller profiter de la piscine… Son début d'après midi s'annonce compromis et compliquée en prévision.

Spoiler:

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A-t-il raison de rester ? A-t-il tort de s'en aller ? Dustin se questionnait tout en constatant et en observant sa partenaire de cabine. Joséphine. Elle était assise sur le lit et sa mine n'affichait rien de réjouissant. Un sentiment partagé. Une réalité pourtant confirmée. Dustin ne sait surtout plus sur quel pied danser. Il ne sait plus ce qui est bon ou mauvais avec elle. Il s'était surtout perdu dans ses sentiments, ses retranchements. Il avait fait le choix de les ranger, de les classer comme la romance qu'ils avaient entamée. Une histoire qui ne lui rappelait rien de positif. Bien trop guidé par sa fierté et ses principes, Dustin était désormais aveuglé par la douleur. Par celle qu'elle lui avait volontairement infligée. Joséphine avait finalement été la seule et l'unique qu'il s'était autorisé à aimer. Comme quoi l'humain pouvait s'avérer idiot à livrer sa précieuse confiance en quelqu'un qui n'en partageaient pas autant. Trop différents. Trop butés pour s'avouer vaincus et soudainement se retrouver. Non, ils n'y arrivaient pas. Avec tous les efforts du monde, Dustin ne pouvait pas. A chaque attention, chaque regard accordé, il accentuait cette pointe à l'intérieur de son thorax. Comme pour lui rappeler sans cesse l'erreur du passé. La connerie qu'il avait fait en oubliant de se protéger. Alors, qu'elles étaient ses autres possibilités ? Il se le demandait. Accepter ou nager pour prendre la fuite. Car la croisière avait débutée et toutes les chambres étaient occupées. Un coup du sort. Un hasardeux destin. Il décidait donc à son tour de prendre place en face d'elle. Il ne la regardait pas et réfléchissait. Lui qui cherchait en vain à fuir la folie de Vegas et tous ces hommes qui osaient prononcer son prénom. Lui.. Qui se retrouvait directement et intimement en sa compagnie. Une situation qu'elle ne pouvait d'ailleurs pas s'empêcher de commenter. Au moment même où il chérissait le grand et profond silence, Joséphine réagissait. Elle lançait les hostilités et lui promettait une croisière mouvementée. Dustin la regardait faire. Il l'écoutait attentivement et finalement, il ne pouvait pas s'empêcher de sourire, de s'amuser de cette histoire, de ces malchances qu'il ne faisait qu'additionner sans broncher. « Oh.. Princesse rebelle. On se calme et on se respire. Que se soit clair entre nous, je fais toujours ce qu'il me plait ! » précisait-il en sachant obstinément que ça n'arrangerait rien entre eux. Cependant que pouvait-il faire de plus ? Que devait-il faire ? La laisser imposer ses lois et complétement rendre ce voyage, horrible. Déjà qu'il allait devoir la supporter et la croiser à son réveil, Joséphine n'allait pas régir ses moindres faits et gestes. « Tu crois que ça me fait plaisir d'être ici, dans ses conditions ! Je n'ai rien demandé à personne. » affirmait-il un brin énervé. Et c'était surtout sans se douter de l'éternelle gentillesse de son ex. Voilà que cette dernière lui fait don de cette après-midi. Bien sûr, ils venaient d'arriver.. Pensait-elle que Dustin allait ramasser n'importe quelle minette et la ramener pour l'oublier. Il soufflait donc et la laissait faire son cinéma. Grande actrice la Joséphine. Et il acceptait un point pour elle, tant qu'elle ne lui filait pas la migraine. D'ailleurs, Dustin décidait de ne rien rajouter. Il décidait de ne pas jeter de l'huile sur le feu et de la laisser s’éclipser. Sachant qu'il n'y avait qu'un double lit dans cette cabine, Dustin en profitait pour s'installer, retourner les draps et marquer son territoire. Car ce soir, c'est là qui se coucherait. Ce soir, c'est là qu'il dormira et qu'importe la volonté de Princesse rebelle. Il en sera ainsi ou presque. Réalisant que Joséphine était toujours dans la pièce, Dustin fût surpris. Elle l'aimait donc à ce point. Au point même qu'elle était incapable de le laisser plus trente secondes, livré à lui-même. Un sourire se dessinait sur son visage avant qu'il ne réalise ce coup du sort. Encore une fois, la force des choses s'acharnait sur eux. Poignée en main et mine décomposée, la jeune femme n'en revenait pas. Tout comme Dustin éprouvait du mal à le réaliser ou plutôt un malin plaisir de s'en servir. « Tu l'as fait exprès. Je suis certain que tu l'a fait. Tordue comme tu es. Tu préfères me supporter que de me partager. » ajoutait-il sans mâcher ses mots, sans y aller par quatre chemins. Il savait que ça ne lui servirait à rien. Il savait surtout qu'elle nierait toutes les possibilités. Jusqu'à son dernier souffle, elle se l'était promis. Elle se l'était juré de le détester. Il le voyait et il le constatait à quelques mètres à peine. Quelques pas qu'il décidait de supprimer en s'approchant de la porte directement, constatant également l'ampleur des dégâts. Assez surtout pour prendre conscience de leur relation et de tous ses sentiments qu'ils tentent de refouler pour survivre, pour se prouver qu'ils ont déjà connu le pire. Le cœur brisé. Une histoire inachevée. « Tu sais, il suffit de le dire.. Si je te manque. Pas besoin de me séquestrer. » Avec humour, Dustin retroussait chemin, bousculant sa colocataire de croisière au passage. Un petit coup. Tout ce qu'il y avait de plus léger. Assez pour la piquer et la rendre folle. De retour sur le lit, le jeune homme décidait de s'y loger. Allongé de son long, il semblait si serein, si satisfait des émotions présentes sur chacun de ses traits. De ses frissons qu'il pouvait encore envisager sur la personne de Joséphine.

WHAT DID YOU EXPECT ?

Comment une situation pareille avait-elle pu se produire ? Jo n’avait-elle pas suffisamment d’influence pour faire bouger les choses ? Non, plus comme avant. Elle ne cherchait plus à jouer les grandes princesses issues des bonnes familles, mais préférait jurer comme une charretière, être entière, comme elle est, comme elle a toujours été. Bien sur l’argent achète beaucoup de choses, le silence de certains, les aveux d’autres. Mais ici, l’argent ne semblait n’avoir aucun impact sur le maître d’hôtel, cet homme censé faire tout ce qui était en son pouvoir pour mettre à l’aise ses clients. Il faut croire que Jo ne rentrait pas dans la catégorie des clientèles suffisamment intéressantes pour répondre à sa demande. Et même une petite liasse d’argent n’était parvenue à le convaincre, au grand damn de l’irlando-mexicaine. La voilà donc condamnée à partager la cabine de Dustin, à le voir roucouler avec n’importe quelle midinette qui passerait aux alentours, pour lui faire les yeux doux. Jo ne prend jamais de vacances et n’en a d’ailleurs jamais pris. C’est la première fois qu’elle s’accorde du temps pour elle, qu’elle prend un peu de recul sur sa vie et surtout qu’elle s’éloigne de son business pour quelques jours. Et voilà qu’elle est coincée avec Dustin. Et pour couronner le tout, le jeune homme semble être dans le même état d’esprit qu’elle, rendant les choses bien plus compliquées. Avec une telle manière de penser, les deux ne sont pas prêts de faire avancer les choses. Et comme Jo refuse expressément d’avoir tord, et de dévoiler ce qu’elle ressent, le schmilblique ne risque pas d’aller bien loin. Au contraire, tout ce qui sort de sa bouche n’est qu’injure et agressivité, à son image en somme. Mais il faut bien l’admettre, elle ne fait aucun effort pour essayer d’améliorer la situation. Et c’est peut-être ça le pire. Parce que si elle mettait du sien, si elle cherchait à calmer le jeu, les vacances pourraient être réellement plus agréable, et peut-être même l’occasion d’une éventuelle réconciliation. Mais avec Jo dans l’équation, cela relève quasiment de l’impossible. Alors elle monte sur ses grands chevaux commencent à interdire des choses à Dustin, ce qui est totalement à l’opposé de ce qu’il souhaite. « Ah mais ça, je l’avais bien remarqué, merci de la précision, très utile. » Son ton acerbe ne cesse d’agir dès qu’elle ouvre la bouche, se préoccupant bien peu de savoir si elle blesse ou non les gens, même si dans le cas de Dustin, elle s’en préoccupe… un peu. « Moi non plus je te signale. Je n’ai rien demandé et here I am. » Toujours tout ramener à elle, égocentrique dans l’âme, égoïste dans les attitudes, c’est la façon que la jeune femme a de traiter avec les gens. Finalement, elle préfère fuir, esquiver la confrontation et continuer ce perpétuel échange qui n’aboutira à rien. Sauf que dans l’emportement, la poignée reste dans les mains de la jeune femme, les condamnant l’un comme l’autre à rester enfermé dans cette petite cabine d’à peine vingt mètres carrés, avec pour seuls divertissements, une télévision et un mini bar. Autant dire qu’ils n’iront pas bien loin tous les deux dans cette histoire. Dustin croit à une blague et si Jo avait été doté d’un sens de l’humour intéressant, elle aurait pu. Mais ce n’est pas le cas. « Mais ça ne va pas bien dans ta tête. Tu crois sérieusement que je préférerais rester enfermée avec toi plutôt que d’aller profiter de vacances que j’ai amplement mérité ? Redescend un peu sur terre Dustin, porter le melon ne te va absolument pas. » Pour le coup, Dustin se fourvoyait entièrement. La jeune femme voulait tout sauf rester en sa compagnie. Même si l’idée de le partager, de le voir avec une autre la rendait malade, rester à ses côtés était bien trop difficile, bien trop douloureux pour qu’elle cherche à s’infliger ça à elle-même. Dustin devrait d’ailleurs le comprendre ou le deviner, ce n’était pas bien compliqué à savoir. Il était avec Erin la personne qui la connaissait le plus, à comprendre ce qu’elle pensait avant même qu’elle n’ouvre la bouche. Alors cela ne devrait pas le surprendre qu’elle pense ainsi. « Je ne vais pas me répéter une énième fois, tu sais très bien ce qu’il en est. » Dustin employait peut-être l’humour pour s’adresser à la jeune femme mais Jo elle n’arrive pas. D’une parce, parce que Jo n’était pas une personne marrante et d’autre part parce que la situation devenait trop compliquée pour elle et ce cœur qu’elle désirait de pierre. S’occupant de ses propres affaires, Joséphine se dirige vers le mini bar et se sert un scotch, parfait pour lui remonter le moral comme il se doit. Mais d’un coup l’air frais se raréfie et une certaine douceur, puis chaleur vient s’installer dans la pièce. Un bruit sourd se fait entendre et les enceintes du bateau se mettent en route. « Mesdames et Messieurs, en raison d’un incident technique le système de climatisation ne fonctionne plus. Nous mettons tout en œuvre pour y remédier au plus vite. Nous vous invitons en attendant à venir déguster quelques boissons rafraichissantes à notre bar. » La jeune femme manque de faire tomber son verre sur l’épaisse moquette qui garnit le sol de la cabine. Plus de clim et elle est coincée dans sa cabine ? Jo s’empresse d’aller ouvrir la fenêtre de la cabine, espérant y grappiller quelques brins d’air frais. Coincée ici et elle ne peut pas accéder à la piscine. All good. Agacée, elle retire ses vêtements et ne reste sur elle alors que son ensemble de maillot de bain, ne portant que peu de bouts de tissus. « Quitte à mourir de chaud, autant se mettre à l’aise non ? »

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