the great escape
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hurricane. (iziaël)

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MessageSujet: hurricane. (iziaël) hurricane. (iziaël) EmptyLun 24 Nov - 19:23





« Rentre vite. Je dois te montrer un truc. » Je lâche un soupir à la réception de ce message d’Izia. Un message concis et succinct, qui ne me donne envie de répondre que par un simple « ok ». Une fois ma réponse effervescente envoyée, je ramasse mes bouquins, place une clope derrière mon oreille et quitte la bibliothèque. « Oui, dehors, je sais. » La réceptionniste s’apprêtait à me rappeler une énième fois qu’il était interdit de fumer à l’intérieur du bâtiment. Comme elle l’a déjà fait la semaine dernière. Et celle d’avant, aussi. Je crois que mes tatouages la poussent à penser que je suis de ces types qui ne font qu’enfreindre les règles qu’on leur impose. Un gamma, en somme. Mais ça m’est égal. Ça m’est égal d’être hors du moule. Je ne changerai pas. Ni mon apparence, ni mes habitudes. Je n’ai pas l’intention d’être ce que l’on attend que je sois, tout ça parce que je fais partie d’une confrérie à laquelle on autorise aucun dérapage. Alors une fois dehors, j’allume ma cigarette et l’attrape entre mes lèvres. Je lance ensuite ma planche sur le sol pour y prendre place, et commence mon voyage jusqu’à mon appartement. Enfin l’appartement que je partage avec Izia. Un appartement loin du campus, et au loyer misérable. Y’a pas que le loyer de misérable d’ailleurs. Y’a tout le reste. Les murs, le sol, le plafond. Puis y’a nous. Les deux colocataires misérables. Misérables et poussiéreux. Mais c’est comme ça qu’on est. C’est comme ça qu’on vit. Au milieu des cris, des miettes, de la tapisserie qui fout le camp. On essaie de rafistoler tout ça pourtant. Enfin là je parle des murs. Pas de nous. Nous nous sommes radioactifs. Incontrôlables. Mais les murs, eux, on a réussi à cacher un peu de la misère qu’ils abritaient. Alors notre appartement commence doucement à devenir un peu moins moche. Sauf qu’avec Izia, vous pouvez être sûrs qu’il y aura de nouvelles tâches. Des tâches de cires, de confiture, de fard à paupière. Sans oublier Boule de Poils, son chat, qui fout de son pelage un peu partout. Alors même si la route jusqu’à l’appartement est longue, je préfère prendre mon temps généralement. Comme ce soir. J’esquive les passants, glisse entre les voitures, le tout à une vitesse relativement tranquille. Puis j’arrive, inévitablement. Après deux ou trois clopes. Je laisse tomber mon dernier mégot sur le sol, et entre à l’intérieur de l’immeuble. Je grimpe les escaliers jusqu’au quatrième étage, et pousse la porte au fond du couloir. Notre porte. Je laisse mon skateboard à l’entrée de l’appartement et enlève mes chaussures. Au bout de seulement quelques pas, j’ai déjà les chaussettes pleines de cire. Pas étonnant. Izia est à genoux sur le sol, en train de fabriquer une nouvelle bougie, appuyée sur la table basse. « Putain mais tu t’fous d’ma gueule ? » Je fronce les sourcils, en serrant les poings. « Combien d’fois j’t’ai d’mandé d’faire ça ailleurs qu’ici sérieux ? » Je ferme les yeux en passant une main sur mon front, avant d’avancer vers elle. « Si c’est pour voir cette merde que tu m’as d’mandé de rentrer, je préfère m’barrer direct. »
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MessageSujet: Re: hurricane. (iziaël) hurricane. (iziaël) EmptyLun 1 Déc - 21:17



J’aime être avec toi parce que je ne m’ennuie jamais. Même quand on ne se parle pas, même quand on ne se touche pas, même quand on n’est pas dans la même pièce, je ne m’ennuie pas. Je ne m’ennuie jamais. Je crois que c’est parce que j’ai confiance en toi, j’ai confiance en tes pensées. Tu peux comprendre ça ? Tout ce que je vois de toi et tout ce que je ne vois pas, je l’aime. Pourtant je connais tes défauts. Mais justement, j’ai l’impression que tes défauts vont bien avec mes qualités. Nous n’avons pas peur des mêmes choses. Même nos démons vont bien ensemble ! Toi, tu vaux mieux que ce que tu montres et moi, c’est le contraire. Moi, j’ai besoin de ton regard pour avoir un peu plus de la matière ?




Il va pas bien, Raphaël, ces derniers temps. Elle sait pas grand chose, Izia, elle sait pas grand chose de son colocataire. Elle sait pas s'il a des frères et soeurs, des rêves plein la tête ou alors enterrés, elle sait même pas ce qu'il compte faire après tout ça, après le diplôme, la colocation, eux. Mais ça, elle le sait, c'est un truc qu'elle a appris petit à petit, en l'observant, jour après jour, toujours en silence et parfois dans les cris. Il ne va pas bien parce qu'il fume trois clopes à la suite au lieu de deux au réveil, parce qu'il ne mange pas autant que d'habitude et parce qu'il n'y a plus que des films en noir et blanc qui tournent sur les murs de l'appart. Elle sait très bien, cependant, qu'elle ne devrait pas s'en faire, qu'elle ne devrait même pas essayer de lui arracher un sourire parce que, de toute évidence, elle est la dernière personne à pouvoir dessiner des sourires sur ses lèvres et un peu dans ses yeux. Elle, tout ce qu'elle dessine chez Raphaël, c'est une plissure sur son front lorsqu'elle lui fait péter des cables et ses cordes vocales qui se tendent lorsqu'il se met à l'insulter. Elle a quand même envie d'essayer, malgré tout. Elle a envie d'essayer, une énième fois, alors qu'elle sait très bien que ça n'a pas marché la veille ni les jours d'avant. Et que ça ne marchera sûrement pas cette fois non plus au vu du vulgaire "ok." qu'il vient de lui envoyer en guise de réponse. Elle essaye si fort, Izia, tout le temps. Elle se dépêche, court jusqu'à la cuisine en laissant des traces de cire partout dans l'appart, revient aussi vite dans ce qui sert de salon et reprend son oeuvre. Ses mains s'agitent, frappent l'air, sculptent la cire avant qu'elle ne durcisse. Elle se brûle, parfois, mais se contente de supporter la douleur pour ne pas perdre de temps. Parce qu'il sera là d'une minute à l'autre et qu'elle veut que tout soit fini pour son arrivée. Mais le problème, avec Raphaël, c'est qu'il arrive toujours trop tôt. Ca a commencé lorsqu'il est arrivé dans sa vie, il y a de ça trois ans, alors qu'elle était très bien toute seule et surtout pas prête à partager des bouts d'elle avec quelqu'un. Et ça n'a jamais arrêté. Il est toujours là trop tôt, tout le temps, c'est peut-être d'ailleurs pour ça qu'ils ne font que se croiser, parce qu'elle, elle arrive toujours trop tard, quand on ne l'attend plus. « Putain mais tu t’fous d’ma gueule ? » Izia sursaute, jure un peu lorsqu'elle constate que la peur l'a faite taper dans la bougie dont un bout est désormais par terre. Elle ne l'a même pas entendu entrer tant elle était concentrée. Concentrée à essayer de l'illuminer un peu. « Combien d’fois j’t’ai d’mandé d’faire ça ailleurs qu’ici sérieux ? » Mais on illumine pas des gens comme ça, juste en étalant de la cire partout. On illumine pas des gens comme Raphaël, des gens qu'ont les pupilles planquées derrière trop de souvenirs, des gens qu'ont l'air de déjà tout savoir de la vie alors qu'elle, elle n'en sait pas grand chose. « Si c’est pour voir cette merde que tu m’as d’mandé de rentrer, je préfère m’barrer direct. » Les mains d'Izia s'arrêtent net et s'en suit un long silence. Alors c'est ce qu'il pense de tout ça, de ses bougies, de ses envies, d'elle ? Que c'est de la merde. Y'a le rouge qui lui monte aux joues et elle est incapable de dire si c'est à cause de la colère ou de la honte qui s'est immiscée à l'instant où il s'est acharné sur elle. « Raph... Je... » Elle inspire, détourne le regard pour se donner du courage alors qu'il vient de la transformer en ver de terre. « Je suis désolée. Je pensais que ça te ferait plaisir, que ça te changerait un peu les idées. J'ai pas beaucoup réfléchi, c'est juste que les bougies, c'est ce que moi je sais faire, tu vois ? Les gens dehors, ils font plein de trucs. Ils construisent des ponts pour que les gens puissent se rejoindre, ils enlèvent des cancers, font voler des hélicoptères avec des banderoles dégoulinantes d'amour. Mais moi, moi je sais pas... » Elle parle de plus en plus vite, elle qui tentait jusqu'alors de rester calme devient hystérique. Elle finit par se lever, se met à tourner en rond tandis que les mots glissent dans l'air, rapides, presque incompréhensibles. « Mais moi je sais pas faire ça okay ? Ce que je sais faire, c'est des bougies. C'est p'tet pas grand chose mais t'as pas le droit de dire que c'est de la merde parce que moi j'dis pas ça de tes films. J'pourrais pourtant, avec tes scénarios pourris là, tes scénarios pourris dans lesquels y'a jamais personne qui crève, y'a que des gens heureux et niais. Tu vois, c'est bidon mais j'te le dis pas Raphaël, j'te le dis pas parce que les gens sont comme ils sont et que ça sert à rien d'leur marcher dessus avec les mots et de les écraser jusqu'à ce qu'ils se transforment en pâte à crêpe. » Elle s'empare de la bougie en forme de bobine de film et la lâche violemment sur le sol. Elle la regarde se casser en deux, toute tremblante, incapable de faire le moindre mouvement. Puis elle passe ses mains pleines de cire sur son visage, dans sa tignasse, comme pour essayer de retrouver ses esprits. Parce que c'est vrai qu'elle doit faire flipper, là, complètement hystérique, à tourner en rond et à s'arrêter l'instant d'après pour repartir de plus belle. C'est parce qu'elle l'aime, tout ça, c'est parce qu'elle l'aime si fort mais seulement à l'intérieur que parfois ça déborde, ça explose et la transforme en fille ouragan. Elle s'agenouille devant la bougie, triste d'avoir passé tant d'heures à illuminer quelqu'un qui ne fait que l'éteindre. Sans qu'elle s'en rende vraiment compte, ses mains finissent par s'emparer de cire et elle se relève, doucement, puis s'approche de son colocataire et pose ses deux mains sur son T-shirt avant de les laisser glisser le long du tissu, jusqu'à ce qu'il soit tout sale et saccagé, comme leur appartement, comme elle depuis qu'il a passé le pas de la porte. « Pourquoi tu fais ça, dis ? » Ses paumes quittent la chaleur du corps du jeune homme un très court instant pour finalement se poser sur ses épaules et recommencer. Elle est en train de l'énerver et elle, ça la vide. Elle lui donne tout ce qui court dans ses tripes et une fois qu'il n'y a plus rien à lui donner, elle se laisse aller dans un dernier murmure. « Pourquoi est-ce que tu t'amuses à aplatir mes cheveux pour faire de moi une fille pâte à crêpes ?  » Chaque fois qu'il est dans les parages, Izia devient toute petite, comme une ombre. Et lui, il devient un géant. Un géant souffleur de vide. 
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Edison L. Allen
there's no place like berkeley
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MessageSujet: Re: hurricane. (iziaël) hurricane. (iziaël) EmptyLun 22 Déc - 19:34

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