the great escape
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rolling in the deep (reed)

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MessageSujet: rolling in the deep (reed) rolling in the deep (reed) EmptyMar 3 Fév - 22:11


one word from you shall silence me for ever

Tout se souvenir dans le moindre détail, devenir le cocon des idées noires. Zadig Rosenbach raide et amer, assis dans son fauteuil de cuir. Poisse noire qui salit l'esprit. Déflagration qui éventre le silence, soleil mort remplacé d'une lune ronde, nuit argentée, nouvelle année, arrivée en fanfare. Sifflement qui prend tout l'espace sonore, univers cassé, gerbes de poussière et d'éclats de verre, foule pliée face à l'hécatombe. Soulagement. D'être toujours en vie, de se sentir voir, entendre. Palpitation angoissée du corps voisin, main douce sur sa joue, peau contre peau dans le cimetière de leur tranquilité. 2015. Souviens-toi, souviens-toi. Garde à l'esprit les bribes de temps brisé. La foule qui se redresse, Reed qui te regarde. Les mots manquants, coincés en travers de la gorge. Les muscles qui se tendent, nouveau départ, se relever, affronter, la boucler. La regarder, soupirer, elle est vivante, tu l'es aussi. Ensemble et si loin. Sourire amer, avancée au milieu des autres. Se sentir l'esprit sale, le goût du sang dans la bouche, contre le palais, même saveur que les mots inavoués. L'aveu lâché dans la foule, l'apparente cassure au milieu de toi. Garde-le à l'esprit. Son air, incapable de l'analyser, se retrouver vidé, exsangue. T'as tout dit, tout lâché. Et elle te regarde. Belle, Reed, toujours, toujours belle, toujours digne, même le ventre rond et la colère rouge. Et maintenant ? Se poser la question, s'interroger, demander en silence. Partir, se faire avaler, prétendre, mentir pour s'échapper. La fuite. Chute immobile. Déchu de toi-même, perdre ce qui te caractérise. Apparente indifférence réduit à la cendre, refus de te laisser exister sous cette peau-là. Ne pas être tendre, rester dur, serrer les dents, marcher. Regretter de lui avoir dit, pour tout, pour l'hôpital, pour sa présence, silencieuse, muette, discrète, invisble. Personnage fantômatique. Perdre de ton éclat, baisser dans ta propre estime, devenir aussi incompréhensible à toi-même qu'aux autres. Coquille vide. Mental en papier, cœur en cristal.

Zadig est un grand corps prostré. Immobile au milieu du salon à contempler la seule blessure qu'ait déposé sur lui la nouvelle année. L'hématome bleuté qui s'étend sur la peau satinée de son poignet. Incapable d'oublier, coincer dans sa mémoire. Totalement conscient de son propre naufrage. Il se sent abandonné de son habituelle rage de vaincre, sent pour la première fois de sa vie la lassitude, diffuse dans son corps. Cette soirée dans le thorax à jamais gravée, le physique intact mais le traumatisme trop grand pour lui. Explosion. Tant physique que verbale. Pour la première fois depuis l'été, il abandonne, laisse à Reed la possibilité de gagner. Regrets amers contre le cœur versés, capable de rien, lassé de tout, envie de se laisser glisser sur sa vie comme une barque qui suit le courant. Peut plus raisonner, peut rien réveiller au-dedans, même pas la rage violente de son impuissance. A peine une colère molle contre lui-même. Zadig se pose des questions. Se demande vers où les mènent ces aveux, pittoresque accalmie au milieu d'une guerre de position. Malaise lourd, pesant, qui lui cisaille les épaules et les poumons. Douleur. Très chère Reed, mieux comprise qu'à l'accoutumée. Il trouve écho dans sa détresse passée, se rend compte de ce qu'il lui avait fait subir. A la dérive, quelques organes empaquetés dans une chair caramel qui voguent sur la mer d'incertitudes. La note aigrie d'une sonnette casse le plat, le fait atterrir dans sa sombre réalité : il réussit à maintenir le masque, mais l'intérieur se délite inéluctablement. Persuadé de tomber sur les larges épaules et la veste de costume d'un Roman plein d'arrogance, il ouvre vêtu de son plus beau mensonge, le sourire confiant et les yeux vifs. Il puise dans ses atomes pour continuer de fonctionner, creuse dans la matière qui le compose pour aire tourner ses engrenages et entraîner ce corps vers la vie, vers l'existence trépidante qu'il avait toujours connu. Et la façade tient miraculeusement devant le visage pâle de Reed. Petite silhouette bien trop connue, auréolée de nuages blancs, la moitié du visage mangée par la lumière trop vive du dehors. Il ne lui sourit pas. Zadig reste raide et orageux devant Elle. Ce mot de quatre lettres qui regroupait en son sein l'aquarelle de son visage, le feu de son esprit et le noir de son tourment. « Reed. » C'est bien elle, mais il le répète sobrement comme pour s'en convaincre, donner plus de réalité à la présence tant redoutée matérialisée – une fois encore – sur le seuil de sa porte. Mais la lassitude l'emporte, il se laisse reprendre par l'humeur grise, triste, des minutes précédentes. Longue journée de lutte contre lui-même. Contre la parodie diluée du lion d'antan. « J’abrégerai toutes les politesses. Tu es venue pour qu'on parle du bal. » Rien d'acerbe, un constat résigné, prêt à l'affront, pas sûr cependant d'encaisser le choc correctement. « Vas-y, commence, je t'écoute. Je ne me sens pas l'envie de déblatérer là dessus mais soit, il faudra bien qu'on en parle un jour ou l'autre alors... » il jette ses grands yeux noisette vers le ciel, le laisse retomber sur elle. « Qu'on en finisse. » Il rit presque.
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MessageSujet: Re: rolling in the deep (reed) rolling in the deep (reed) EmptyJeu 5 Fév - 11:36



" Time is taking its sweet time erasing you nd you've got your demons, and, darling, they all look like me. Cause we had a beautiful magic love there, what a sad beautiful tragic love affair. Distance, timing, breakdown, fighting, silence, this train runs off its tracks. Kiss me, try to fix it, could you just try to listen ? Hang up, give up, for the life of us we can't get back. " (reed + zadig).


De ses lèvres rosées s’échappa un soupir las. Planté devant son miroir, elle trouvait à redire à chaque aspect de son reflet. Cheveux ternes, traits fatigués, ventre bien trop gros pour qu’elle puisse voir ses pieds. Et ça c’était la face émergée de l’iceberg. Il y avait les maux de dos, son petit corps d’ordinaire si menu désormais gonflé comme un ballon, et tout ce que l’on préférait ne pas imaginer une fois son corps dénudé. Mais ce n’était pas ça le pire. Le pire, c’était l’éclat de tristesse dans ses yeux grands noisette, si propres d’ordinaire à éclater d’une étincelle espiègle. Sa grossesse prendrait fin d’ici quelques semaines et enfin, elle renouerait avec une vie normale. Mais là où cette pensée lui arrachait auparavant un sentiment de bonheur intense, à présent, elle n’était plus aussi certaine que cette perspective soit réjouissante. Elle n’aurait rien, rien auquel se confronter et alors, il lui faudrait assumer pleinement d’aimer quelqu’un qu’elle n’aurait jamais dû aimer, et de n’avoir plus que cela à l’esprit. Elle n’avait pas revu Zadig depuis le Nouvel An et le désastre – encore – du bal. Impossible de comprendre pourquoi tout le monde s’acharnait malgré tout à répliquer la tradition, année après année, compte tenu des événements dramatiques qui succédaient à chaque fois. A croire qu’une part d’eux-mêmes désirait être soumise à de tels drames, pour le plaisir d’avoir quelque chose à raconter de leurs années étudiantes. Reed se serait passée du Nouvel An, aussi bien de l’alerte à la bombe que du cavalier choisi ‘par hasard’. Elle avait cessé depuis bien longtemps de croire au moindre hasard lorsqu’il s’agissait de Zadig Rosenbach, toujours si prompt et si dévoué à la hanter. Reed avait tiré un trait sur ce petit jeu stupide dans lequel ils s’étaient embarqués voilà des mois, ce jeu qui l’avait amusée avant de la bouffer et finalement, de la dévorer de l’intérieur, jusqu’à en laisser des traces physiques et psychologiques peut-être indélébiles, pour ce qu’elle en savait. D’un geste rageur, elle baissa son haut pour masquer son ventre, rond de 8 mois d’une grossesse douloureuse. Pas plus de nouvelles de Nate, maintenant qu’elle y songeait, mais il lui semblait parfois que leur amitié datait d’une autre époque, de bien des centaines d’années en arrière. Zadig avait vampirisé chaque aspect de sa vie et de ses relations, réduisant toutes celles-ci à un néant flou dans lequel elle ne parvenait plus à se projeter. Nate était devenu un n’importe qui, perdu dans la masse. Plus aucun sentiment amoureux, peut-être même plus de véritable affection, innocente et tendre comme celle qu’ils avaient un jour partagé. Plus rien. Pas mieux avec Alexie. Babi s’était tirée en Italie en la laissant à son pauvre sort et Reed n’avait finalement plus grand-monde autour d’elle. Un seul nom, une seule personne, une seule histoire continuait de se frayer un chemin dans son esprit. N’y tenant plus, c’est dans la gueule du loup qu’elle vint se jeter, parfaitement consciente de ce qu’elle faisait. Ses nouvelles résolutions consistaient à faire table rase du passé. De sa fille, notamment, qu’elle abandonnerait aux bras d’inconnus dans quelques semaines, des inconnus qu’elle finirait par appeler papa et maman. Mais aussi des jeux tordus qui avaient commencé par l’apaiser avant de la ravager. Assez des mensonges, des faux semblants, des sous-entendus, des sentiments qui refusaient de dire leur nom. Bien trop longtemps que la comédie durait et si elle avait cessé de jouer, Zadig aussi avait concédé une bien mince victoire à Reed. Elle aurait pu s’en réjouir, si seulement il n’avait pas été Zadig, pas si bon menteur, pas si bon bourreau, si elle ne l’avait jamais vu chercher à lui faire du mal, ou à la briser pour le plaisir d’un jeu stupide. Elle l’aurait cru, s’il n’avait pas été tout ça. Mais il l’était. Quand bien même partageait-il les mêmes sentiments qu’elle, quand bien même il l’aimait, avec l’intensité folle et déraisonnée de deux ouragans à la rencontre l’un de l’autre, elle aurait eu du mal à le croire, sans qu’il le dise de la même façon qu’elle : avec désespoir, avec peur, avec lassitude. Elle tendit un index maladroit pour appuyer sur la sonnette, songeant avec cynisme qu’elle devait être bien masochiste pour se rendre directement à la source de tous ses problèmes. Zadig apparut dans l’encadrement, ses traits aussi arrogants qu’à l’accoutumée, quoique son regard fût moins flamboyant que d’ordinaire. Elle se permit de l’observer quelques secondes, laissant les mots acides et froids glisser sur elle avec indolence. En admettant ses propres sentiments, en les partageant à haute voix, elle s’était retrouvée immunisée contre le tranchant d’une verve toujours maniée à merveille. « Demandé si gentiment, comment refuser » moqua-t-elle avec sarcasme. Elle darda un regard noir à son encontre avant d’entrer chez lui et de s’y installer, comme elle l’avait si souvent fait par le passé. « Est-ce que oui ou non tu m’as amenée à l’hôpital ? Est-ce que, oui ou non, tu es resté à mon chevet jusqu’à ce que je sois réveillée ? » commença-t-elle, soudain crispée. Parce que tout l’enjeu se trouvait ici, dans ces quelques gestes qu’il avait voulu lui cacher. Zadig avait refusé de montrer qu’il se souciait d’elle, plus qu’il ne l’admettrait jamais, mais il l’avait fait. Et si elle ne le connaissait pas mieux, elle aurait juré que c’était sa façon à lui, cachée et navrante, de lui témoigner de l’existence de sentiments. « Je pensais chaque mot que j’ai dit, Zadig. Je me déteste d’être bêtement tombée amoureuse et de ressembler à toutes les pauvres connes qui se font avoir et qui en plus ont l’air d’aimer ça. Je voulais tellement éviter le cliché que j’ai fini par en devenir un. » Elle poussa un soupir et détourna le regard. « Mais regarde-moi. Je suis une épave. Et je suis fatiguée d’être comme ça, je suis fatiguée de jouer. Alors j’arrête. Tu voulais la victoire, je te l’offre, et généreusement en plus. Moi je n'en veux plus, je veux simplement que ça s'arrête. » Mais ce n’était pas cela qu’elle était venue lui dire, et Zadig, sournois mais malin, devait parfaitement s’en douter. Pourtant, Reed resta muette de longues secondes, attendant une réaction de sa part.

I got my heart right here, I got my scars right here.
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MessageSujet: Re: rolling in the deep (reed) rolling in the deep (reed) EmptyVen 6 Fév - 17:17


I have been a selfish being all my life, in practice, though not in principle. As a child I was taught what was right, but I was not taught to correct my temper. I was given good principles, but left to follow them in pride and conceit. Unfortunately an only son (for many years an only child), I was spoilt by my parents, who, though good themselves (my father, particularly, all that was benevolent and amiable), allowed, encouraged, almost taught me to be selfish and overbearing; to care for none beyond my own family circle; to think meanly of all the rest of the world; to wish at least to think meanly of their sense and worth compared with my own. Such I was, from eight to eight and twenty; and such I might still have been but for you, dearest, loveliest Elizabeth! What do I not owe you! You taught me a lesson, hard indeed at first, but most advantageous. By you, I was properly humbled. I came to you without a doubt of my reception. You showed me how insufficient were all my pretensions to please a woman worthy of being pleased.


Tristesse maquillée d'arrogance, jouer à la perfection le rôle conçut pour lui-même. Zadig resplendissait dans un mensonge savamment fixé alors que la vie se refermait sur lui, étau suffoquant qui lui entaillait les côtes. Et pourtant, la moindre de ses mimique puait la fragilité, la chute immobile et permanente. Après s'être ouvert, il allait devoir retrouver le plaisir subtil d'être inconnu, se refermer de nouveau, laisser les gens essayer de percer sans trouver. En attendant de se retrouver sa cape d'acier, il se sentait nu face à elle. Il érigeait une mascarade à sa hauteur, dont chaque geste trahissait la fausseté. Ses mots, d'un habituel ton tranchant, perdait de leur coupant. Comme des couteaux émoussés, pendant tristement à ses grands airs de chevalier noir. Ses yeux, qui s'allumaient toujours d'un grand feu, une gigantesque étincelle, éclatante, rouge et or qui rougeoyait derrière la parois de ses yeux, n'avaient qu'un terne éclat brun. Tableau fatigué, couleurs diluées, envolées avec sa réserve. Ses gestes, toujours maîtrisés, soigneusement planifiés, pour animer le corps du diable même d'un parfait jeu d'acteur, avaient perdus de leur volonté. Parfois un sursaut d'hésitation dans la main, le bras traînant un peu avant d'atteindre sa cible. Zadig se retrouverait lui-même, aucun doute. En attendant, il vivait l'odieuse période d'attente, de doute, déchu de ses propres carastéristiques, coincé entre pâle copie et original dur à revêtir de nouveau. Ecorchés, ses idéaux, ses grandes paroles d'homme fort et dur, il avait laissé échapper une phrase à une peine qui avait balayé des années de bons et loyaux services pour ses ténèbres endurcis. Rosenbach perdu entre le désir de se retrouver lui-même et la honte. Mais elle était là, encore et toujours, Reed Chamberlain, l'increvable, fantastique figure de l'emmerdeuse par excellence, plantée comme elle l'était devant lui, avec tout le panache nécessaire et corsetée d'une formidable volonté de provocation. Immuable, pas intimidée pour un sou, la louve faite femme. Beauté fraîche mais sérieuse, l'impénétrable visage peint d'un je-ne-sais-quoi d'agaçant, genre de lueur annonciatrice de sa ferveur à le hanter. Et à peine arrivée, mademoiselle se permet le privilège de l'ironie. Zadig s'effaça dans l'encadrement de la porte pour la laisser entrer, forcé de se plier à l'extravagante volonté de Reed. Beaucoup de femmes étaient passées ici et l'avaient quitté aussi brutalement qu'elles. Mais peu avaient réussi à s'enraciner aussi durablement dans sa vie – et son esprit, par la même occasion. Fabuleuse fée démoniaque de l'amour impossible, possédant cette particulière propension à la dépendance. Cauchemar déguisé en rêve, ils partageaient cette façade idyllique cachant le réel profil, l'assassin de la vie tranquille, les meurtriers du quotidien paisible. Emmerdeurs jusqu'au bout. Et plongés bien malgré eux dans de sérieuses discussions. « Fais pas chier, Reed. Je ne te le répèterai pas. » aveux du bal, point à la ligne. Il ne réitérerait pas le miracle impromptu de la sensibilité amoureuse, ça non. Au dessus de ses forces de vider le grand sac de toile noire de ses doléances. Il n'aurait pas voulu la voir, pas aujourd'hui. Il aurait eu besoin d'une semaine entière encore pour que la cicatrisation psychologique continue de s'opérer et referme définitivement la plaie béante. Mais il la recevait douloureusement, acceptait sa présence, faute de réellement pouvoir d'en délecter comme avant. Il la laissa ouvrir son sac à elle, lui jeter à la gueule tous ces mots, marteaux de leur passion, qu'ils s'appliquaient à éviter avec soin. Ne pas être touché, pas de dégâts, pas de blessures permanentes, pas de douleur lancinante, celle d'avoir été trop lent, trop dur, trop tendre, trop. Les relations n'étaient pas un projet pour lui, avec ses grandes mains de charretier, il les brisait tous les petits embryons d'amour de cristal, fragiles graines d'un avenir à deux. Lui il gueulait et il blessait, mais proprement s'il vous plaît. Les filles, c'était jamais deux fois la même. Jamais se lier vraiment, toujours les laisser filer, déguerpir au petit matin sur les trottoirs gelés, le maquillage humide et l'honneur en vrac. Décimer la naïveté de tout son soûl, tuer la moindre possibilité, la moindre option. Pas de ces niaiseries là chez un Rosenbach. Et pourtant. « Alors c'est tout ? T'abandonnes, tu me laisses la victoire ? » paroles amères, il était dégoûté de tant d'audace à la fuite. Il grimaça, planta de grands yeux dans les siens, reprit de toute sa hauteur et de sa condescendance, commença à sentir la chaleur d'un andacieux lui-même perdu depuis quelques jours. « Mais ma pauvre Reed, t'en as autant besoin que moi de ce jeu. » il lui sourit, grand rictus victorieux, oui ils en en sont tout les deux là. Il marcha un peu, comme une ronde lente et appliquée devant elle, toujours un regard aiguisé planté dans le sien, le contact visuel peut-être encore plus puissant que les mots. « Parce qu'après tout, on est pareils, Reed. Exactement les mêmes. » il hocha lentement la tête. « Même si ça te fait gerber de le penser, tu le sais. » il s'approcha, doucement, lion ayant repris de sa somptueuse et provocante élégance. Sa voix se fit plus basse, comme le ton de la confidence avec la charmeuse once de dédain. « Ce jeu-là, c'est notre obsession. Le reste du monde est devenu... fade. Mais ça, ça c'est la première fois qu'on voit un truc pareil. Du feu, Reed. Ça nous fait mal de nous en approcher, mais même au risque de se brûler... » une vingtaine de centimètres entre eux, à peine, il la surplombait, continuait la fixer, toujours le sourire peint sur les lèvres. « … on continue. » il se recula de nouveau, continua de lui prouver par a plus b qu'ils étaient les mêmes. « On préfère ce qui est douloureux plutôt que ce qui est insipide. Ce qui est captivant plutôt que ce qui est malsain. Et laisse-moi deviner, quand tu regardes la ville la nuit, t'as mon nom sur les lèvres. » comme figé, Zadig arrêtait sa marche assurée au milieu de la pièce, statue de glace au regard ardent. « Je me trompe ? » sourire, de nouveau, provocateur, charmeur, elle ne peut plus savoir, la seule constante chez lui est son rôle de bourreau : éternel. « Mais j'ai le tien aussi, Reed. » de prénom sur les lèvres. « Est-ce que tu serais vraiment capable de résister à ta propre nature ? » il se dirigea vers la cuisine, attrapa une bouteille de whisky et s'en servit un fond. Pendant qu'il faisait remuer la boisson dorée dans son verre, il releva les yeux vers elle, laissant la danse liquide sans spectateur. « Je ne crois pas. » Première gorgée. Figure sévère, il est sérieux désormais, plongé dans l'amertume de ses sentiments. « De quoi tu es venue me parler, Reed ? » finalement las, venons-en au fait, avant que le masque ne tombe.
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MessageSujet: Re: rolling in the deep (reed) rolling in the deep (reed) EmptySam 14 Fév - 19:30


Now the waves they drag you down, carry you to broken ground. Though I find you in the sand, wipe you clean with dirty hands. So goddamn this boiling space, the Spanish Sahara, the place that you'd wanna leave the horror here. Forget the horror here, forget the horror here, leave it all down here, it's future rust and then it's future dust. I'm the fury in your head, I'm the fury in your bed, I'm the ghost in the back of your head. (rosenbach/chamberlain).

Reed eut grand mal à contenir le sarcasme menaçant de s'échapper d'entre ses lèvres. Visiblement, Zadig l'inébranlable n'était plus qu'un vulgaire colosse aux pieds d'argile, quoique la raison d'une nouvelle fragilité pût être laissée à plusieurs interprétations. Etaient-ce les vestiges du Nouvel An ayant laissé leur empreintes sur lui ou était-ce elle, venue supposément le tourmenter davantage quand elle n'était venue, en réalité, que pour établir l'armistice. Il n'était plus question de bataille rangée, plus question de trêve, plus question de continuer le chemin tortueux qu'ils avaient adopté depuis des mois. Il était question de point final, d'achever, enfin, ce qu'ils avaient commencé. D'une façon ou d'une autre. L'épuisement des derniers mois de grossesse, l'angoisse constante de ce que Zadig pouvait lui réserver, la terreur que lui infligeaient ses sentiments grandissant pour lui, la saveur doucereuse d'une victoire en demi-teinte, elle ne voulait plus rien de cela. Elle voulait le calme plat, la fin de la tempête, la mer d'huile après l'ouragan. Parce qu'à présent, elle savait. Peu importait que l'arrivée de la Seven Society ait interrompu leur discussion, la confession en demi-teinte qu'il avait concédée, l'aveu de sentiments qu'elle connaissait déjà. Il n'y avait plus de terrain sur lequel se battre, désormais. Pour elle était arrivé le temps de rendre les armes, une fois pour toutes. Mais pas sans un dernier combat. Reed coula un regard à la fois amusé et anxieux sur lui. « Je peux aussi repartir tout de suite, si tu veux » lâcha-t-elle froidement. Son instinct lui soufflait que Zadig, d'une façon ou d'une autre, n'aurait toléré telle fuite alors que tout restait encore, pour la première fois, à dire. La tension soudain exacerbée lui arracha un frisson qu'elle savait du à toute autre chose que le froid. Il l'aurait empêchée de partir, ou, à défaut, aurait ressassé des jours durant son départ précipité de chez lui, se demandant ce qu'elle était venue si vaillamment lui dire, ou pourquoi elle venait se jeter dans la gueule du loup avec autant d'audace. C'était le seul argument qu'elle pouvait lui opposer pour contre ses impulsions coléreuses. Oui, elle pouvait repartir tout de suite et le laisser seul pour panser ses plaies. « Dans tous les cas, je prends ça pour un oui. » Une mince esquisse étira ses lèvres, brièvement, à peine plus de quelques secondes avant qu'elle ne recouvre une façade plus neutre. « Le grand Zadig Rosenbach a pris soin de moi et a eu peur que je le sache. » se moqua-t-elle. Une nouvelle révélatrice de bien des choses qu'il s'efforçait de nier, tout comme elle l'avait fait si souvent. Mais elle savait, qu'il ne le lui avait pas dit sous le coup de l'émotion. Qu'il avait, comme toujours, maîtrisé chacun des mots qu'il avait laissé sortir de sa bouche. Tout était soigneusement calculé et c'était à ce moment précis qu'elle avait compris ce qu'il était en train de faire : lâcher prise. Pour la première fois, peut-être, de sa vie, Zadig avait lâché prise, lui-même sans doute aussi épuisé qu'elle par une histoire qui n'en était pas une. « J'imagine le choc que ça a du te causer de réaliser que, ne t'en déplaise, tu possèdes un cœur. » Elle se fendit d'un rictus railleur, renouant avec ses tendances sarcastiques. Mais pas assez longtemps, cependant. Elle n'était pas venue pour cela et elle n'avait pas de temps à perdre à ressasser cette histoire plus longtemps. Il l'avait accompagnée à l'hôpital et était resté à son chevet, de son plein gré. Il n'y avait rien de plus à ajouter, les faits parlaient d'eux-mêmes. Il répéta ses mots, plus irrité qu'amusé. Reed fronça les sourcils. Quoi, ce n'était pas cela qu'il voulait entendre ? Il n'avait pas envie de la voir enfin capituler, après tout ce temps ? Ce n'était pas le but de cette vaste guerre émotionnelle qu'ils se livraient sans relâche, d'enfin arracher la victoire ? Sans doute qu'il espérait la gagner autrement plutôt que par la défaite assumée d'une Reed en totale perdition, mais c'était la seule chose à laquelle il aurait le droit. Une dignité émaillée de quelques fissures, mais encore dressée contre lui. Elle l'écouta répondre, admira une dernière fois un Rosenbach armé de son éternelle condescendance, si fier, si orgueilleux, si certain de lui. Elle répondit d'un sourire amusé. Si les mots trouvaient écho en elle et qu'elle se surprenait parfois à vouloir l'interrompre et reprendre leurs échanges acides, elle n'en fit pourtant rien. L'éternelle litanie en tête : je ne suis pas venue pour ça. Elle l'observait comme on observe quelqu'un que l'on ne craint plus, d'un regard défiant et assuré. Il se servit un whisky et il lui sembla que ses mains tremblaient un peu. Rien de trop évident, mais assez pour lui confirmer qu'il cherchait l'excuse, l'échappatoire pour s'épargner une discussion pourtant bien trop repoussée. S'ils l'avaient eue des mois plus tôt, rien de ce qui avait suivi n'aurait eu lieu. Lorsqu'enfin il se tut, elle mit ses réserves de côté, s'approcha calmement de lui. Ses mains se saisirent du verre de whisky pour le reposer et, si proche de Zadig, elle sentait son souffle devenir moins contrôlé, plus erratique. « Je ne rentre plus dans ce jeu » murmura-t-elle à son oreille. Calmement, en dépit d'un cœur tambourinant dans sa poitrine comme il le faisait chaque fois qu'elle se trouvait près de lui, elle pressa ses lèvres contre les siennes, avec la même douceur, le même abandon que le soir du Nouvel An. Sa main se glissa contre sa nuque et elle approfondit le baiser en ne sentant aucune résistance de la part de Zadig. Paupières closes, elle se concentra sur les sensations procurées pendant de longues secondes avant d'enfin y mettre un terme. Elle rouvrit les yeux et se détacha de lui. Avec une émotion palpable, elle déglutit péniblement, cherchant dans le regard de Zadig la réponse qu'elle était venue trouver en se rendant chez lui. Sa main vint s'échouer contre la joue rugueuse de son némésis, et une esquisse de sourire releva ses commissures. « C'est de ça, dont je suis venue parler » souffla-t-elle. « Tu sais quels sont mes sentiments pour toi, et je sais quels sont les tiens pour moi. Je suis fatiguée de me battre contre eux. Je ne peux pas continuer indéfiniment. Regarde-nous, on passe notre temps à se chercher et à refuser de se trouver par amour d'un jeu stupide. » Elle soupira. « Moi je sais ce que je veux. Je veux que ça s'arrête. D'une façon ou d'une autre. Alors tu as le choix, maintenant. Soit tu me veux, moi, et seulement moi, soit tu préfères le jeu. Mais dans ce cas-là, ce sera sans moi et tu joueras avec du vide. » Elle se mordit la lèvre, gênée. « Tu prends mon cœur une bonne fois pour toutes, ou tu le laisses. Mais si tu le laisses, c'est fini, il n'y a plus de retour en arrière. Tu peux m'avoir, ou me perdre. »
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MessageSujet: Re: rolling in the deep (reed) rolling in the deep (reed) EmptySam 28 Fév - 22:28

The murdered do haunt their murderers.
I believe — I know that ghosts have wandered on earth.
Be with me always — take any form — drive me mad! only do not leave
me in this abyss, where I cannot find you! Oh, God! it is unutterable!
I cannot live without my life! I cannot live without my soul!
(the wuthering heights, emily brontë)
les amants maudits

Son souffle mourrait dans le sien, entremêlés dans l'inconfortable moiteur du salon, la distance les opposant ne suffisant plus à réprimer les picotements de leur peau. Aimantés, voués à l'irrémédiable attraction de l'autre, d'un tout, d'un ensemble douloureusement parfait à leurs yeux, tant les défauts qu'ils abhorraient faisaient partie intégrante de l'objet même de leur convoitise. C'était un beau soleil d'hiver qui tombait sur eux, grand et doré, baignant en grandes tranches de lumière les pièces, lesquelles s'opposaient à de grandes parts d'ombre. Une grande tranche de lumière tombait sur le sol depuis la fenêtre, s'avançait au milieu du salon. Encadrée d'ombre, cette raie de lumière, brillante, sillon glorieux de l'espoir, laissait les deux protagonistes engloutis par la noirceur. Aucun d'eux n'était touché d'un rayon, mais tout deux étaient séparés par un d'eux, ils restaient dans l'obscurité des parties ombragées avec comme seule délimitation de leur territoire respectif cette grande ligne claire. Ridley Chamberlain et Zadig Rosenbach étaient deux beaux emmerdeurs, chacun d'une manière différente. Et lui la regardait, elle, elle qui le regardait également, avec ses deux grands yeux sincères. Il la regardait comme on contemple une fée, avec toute l'incrédulité d'un môme, planté devant un grand rêve matérialisé. Mais à son grand damn, sa fée n'était plus le coeur d'un rêve. Cauchemardise, fée vampirisée, sang et cri, pas de soleil ou de fleurs mais une grande lune rouge et les crocs argentés d'un amour trop gourmand. S'ils aimaient, ils voulaient l'autre complètement, dans une dévotion sans relâche. Ils voulaient aimer entièrement et qu'on les aime également dans toute leur incompréhensible entité. Amour fou, désir inassouvi, toujours attendre plus de l'autre, vouloir griffer chaque parcelle d'une peau, conquérir chaque recoin d'une âme, d'un corps qu'ils voulaient leur. Amour honteux, quand on aime comme ça plus que de raison, qu'on aime avec tout son coeur et tout son esprit, avec une passion brute, pas travaillée, une sorte de grand feu qui vous sort des entrailles, honte, donc, de se trouver si démuni, si faible face à ce ras-de-ramée venu du plus profond de soi. Mais amour beau, quand même. Amour splendide, comme en fait plus, de ces joyaux caché au creux de la poitrine, gardé jalousement, des rubis, des saphirs, vous y verrez l'étendue toute entière du monde. Amour violent, parce qu'on ne survit jamais d'une telle loyauté envers l'être aimé, qu'un côté de la balance casse toujours, se casse toujours, claque la porte, ciao bye bye, plus de feu dans sa maison, passion éteinte, et puis en dehors de l'irrémédiable fin en sanglots, le quotidien, la surenchère totale de qui appartiendra le moins à l'autre, qui sera le moins faible face aux démons de la chute amoureuse. Pas un amour au sens classique du terme, pas de ces amourettes où on roucoule des mon amour au creux de l'oreille, où on s'échange caresse et baiser comme des bonjour. Non, leurs oreilles, leur peau et leurs lèvres étaient des temples. Sanctuaire de  la passion, du superlatif mal assumé, chaque contact, chaque mot échangé portait en lui toute laa brutalité de leur amour tempête, il n'y avait pas d'échange vide de sens. Les baisers, ils étaient donnés au compte-goutte, ou volés, chacun d'entre eux était une galaxie entière de sentiments, un petit volcan en éruption, délivrant uune lave brûlante, douloureuse. La douceur des caresses, ils la réservaient aux couples. Eux, ce duo perdu qui ne connaîtrait, semblerait-il, jamais ne "nous", étaient voués à l'éternel énigme de leur relation. « Un coeur ? J'en ai un, bien sûr. Comme tout coeur qui se respecte, le mien bat, envoie du sang dans mes veines en ponctuant le tout de son petit tam-tam régulier. Mais pour le reste, aimer, s'affoler, ce genre de truc que les autres font, très peu pour moi. » il ignora volontairement le rappel amusé de ses précédents élans de bonté dus à un je-ne-sais-quoi d'humanité niché au creux de ce coeur si mécanique à en croire son verbiage lassé. Mais trop fier pour lui laisser volontairement voir toute l'importance dont recelait ces actes, l'odieux, le mesquin mais le génie des amours gâchés s'embourba de nouveau en provocation. « Mais, Reed, ne me dis pas que ce que j'ai fait a autant d'importance pour toi ? Tu n'es pas ce genre de filles ? Celles qui espèrent d'un rien. » il se fendit d'un grand sourire, lui posant cette phrase là, espérait-elle être aimée en retour par ce coeur de glace, incapable de tenir lui-même ses désirs ? Bien sûr qu'elle était, mais toute l'incertitude résidait en l'expression de cet amour. Zadig s'appliqua à lui démontrer que leur jeu, c'était leur vie. Que ce manège était un remède, mal contrôlé mais qu'il était et serait toujours leur échappatoire, la falaise d'où sauter pour retomber, se blesser mais recommencer, juste pour la sensation, pour l'adrénaline qui monte. Parler avec Reed, c'était comme défier la douleur les yeux dans les yeux. Douleur douée, vraiment, dotée de l'éloquence blessante mais remarquable, auréolée de toute son audace désespérée. Alors il s'aventurait encore et toujours dans des démonstrations faussement assurées, perlant de tout son désespoir, de toutes ses supplications. Par ses misérables envies, il laissait sortir ses paroles implorantes, demandait, suppliait sous ses airs de dandy désabusé. Non, il n'était plus rien quand il était près d'elle. Il n'était plus rien non plus quand il était loin. Il s'était perdu lui-même dans ce jeu, avait découvert ce que c'était que d'être réellement dans les limbes. Essence de lui-même envolée en complication, tout ce qui lui restait c'était sa dépendance, l'addiction flamboyante pour ce jeu, ces échanges, la proximité brûlante avec l'objet de tous ses maux. Alors il implorait, maladif, cherchant à retrouver ce qu'ils avaient autrefois. Mais Reed ne voulait plus jouer. Elle le lui murmurait, et lui encaissait les mots douloureusement. Avant qu'elle ne s'éloigne de nouveau de lui, il la bloqua, posant une main sur sa taille, bloquant son mouvement. Cueillie dans son élan, son soufflant mourrant contre son lobe, il ferma les yeux et respira son parfum. Il peut paraître étrange que Zadig ait ainsi scellé ses paupières quelques secondes, avec toute l'expression de son désespoir (à peine un affaissement des commissures de sa bouche mais un masque qui trahissait les millions de choses qui grouillaient au dedans) qu'elle ne verrait jamais, qu'il ait exigé cette drôle de trêve pour savourer un instant en vol. Mais à cet instant, il savait que ce serait une fin en soi, qu'elle partirait et qu'ils tourneraient une page, au risque de fermer complètement le livre. Il le savait car il sentait son orgueil lui bomber le torse et sentait le masque de celui qu'il avait toujours voulut être lui coller au visage, incapable de se dégager. Et quand elle se détacha, ce fut effectivement la fin. Par tous ses mots, par tout l'espoir qui lui brillait au coin des yeux, elle écrivit avec lui la fin d'une époque. Il marqua une pause, attendit que toutes ces paroles savamment composées atteignent le coeur même de son esprit, puis il sourit. « C'est là que je suis censé te dire que je t'aime, que je veux qu'on soit ensemble, tout ça ? » sourire gardé plaqué contre les lèvres. « Navré de te décevoir. » il ne pérorait pas vraiment, à peine s'il réussissait à teinter son ton d'ironie. « Qu'est-ce que tu attends de moi Reed ? Ou plutôt de nous ? Tu voudrais qu'on soit... ensemble ? Un couple ? » il se laissa aller à un grand éclat de rire. « Tu t'imagines une vie avec moi ? ...Certainement pas, à moins d'être totalement stupide. Je pars, Reed. L'année prochaine je pars pour Las Vegas, au revoir Berkeley. Je vais vivre ma vie, celle que j'ai choisi. Bosser, rentrer chez moi tout seul, sortir, coucher avec une inconnue jusqu'au matin, la foutre sur le trottoir et puis retourner bosser. » sa colère montait petit à petit, devant l'incongruité de ce qu'elle lui demandait. « Tu comprends ce que je te dis, Reed ? Y a pas de  place pour toi là-dedans. Pour personne. Et je veux pas qu'il y en ai, d'ailleurs. » souffle lent et pas l'intention de freiner. « Je... Tu m'emmerdes avec tes espoirs de merde, et puis ton amour à la con, là. Tu m'emmerdes, Reed. Et quand bien même on serait ensemble je me lasserais de toi tellement vite... » il secoua la tête. « T'es comme toutes les autres en fait, à vouloir ton petit couple alors que ça, ça signifiait tellement plus. » il sourit, ricana entre ses dents. « Je décide de te perdre. En fait, attend, c'est même pas que je te perd, c'est que je t'ordonne de sortir de ma vie. »
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MessageSujet: Re: rolling in the deep (reed) rolling in the deep (reed) EmptyDim 1 Mar - 23:21

think of me in the depths of your despair, make a home down there as mine sure won't be shared. The scars of your love remind me of us, they keep me thinking that we almost had it all. the scars of your love, they leave me breathless, I can't help feeling we could have had it all rolling in the deep. You had my heart inside of your hand and you played it, to the beat. (zadig rosenbach & reed chamberlain).

Le regard de Reed continuait de s'ancrer obstinément dans celui de Zadig. Mais il n'y avait plus trace de fierté conquérante dans ses prunelles. Elle le fixait pour jauger, peut-être pour juger de la sincérité de ses propos. L'expérience lui avait appris à le déchiffrer sans doute mieux qu'il ne se l'imaginait lui-même, et ses yeux étaient des révélateurs plutôt efficaces de ses émotions. Alors elle veillait à ne pas ciller, pour ne manquer la moindre expression, la moindre once de réaction à ses propos. Il n'avait pas besoin de parler. Elle ne lui en demandait même pas tant. Le simple fait de rester silencieux, ou de le voir froncer les sourcils, lui semblait mille fois plus pertinent que n'importe quelle phrase balancée dans le seul but de lui faire mal. Et cela, Zadig le faisait sans mal. Mais Reed était arrivée au stade où ses mots ne l'atteignaient plus, où elle ne les écoutait qu'à peine, d'une oreille distraite, languide, indifférente. Cela ne fonctionnait plus. Parce qu'elle le connaissait trop bien, parce qu'elle savait que l'homme qui se tenait devant lui mentait effrontément, autant qu'elle-même l'avait fait. Il lui servit l'une de ses éternelles litanies pleine d'orgueil et de condescendance envers elle, vantant les mérites d'un cœur fait uniquement pour apporter de l'oxygène et du sang à travers ses veines jusqu'à ses organes vitaux. Elle esquissa une ombre de sourire, pas dupe. Plus maintenant. « Tu serais bien plus crédible si tu n'avais pas hésité une demi-seconde avant de répondre » lâcha-t-elle calmement, amusée plus qu'agacée. Elle l'avait senti partagé entre la volonté de s'entêter dans ce jeu malsain qui les ravageait plus qu'il ne les divertissait et le besoin, latent mais bien réel, de faire la même chose qu'elle : tout arrêter, même si cela signifiait renoncer à tout ce qu'ils étaient sans forcément le réaliser. Elle concédait cela à Zadig : ils n'étaient rien, tous les deux, sans ce jeu. Ils n'étaient rien, parce que trop fiers pour s'aimer correctement sans chercher à vouloir prendre le dessus sur l'autre, à vouloir le conquérir pour l'unique plaisir de se sentir plus fort, plus imposant. Là où des amants se traitaient d'égal à égal, eux se traitaient de rival à rival. Qui ferait le plus de mal, qui lâcherait le premier. Le cercle vicieux qu'ils avaient fait leur depuis des mois n'en finissait plus de recommencer, se trouver, se perdre volontairement, se retrouver, se perdre à nouveau mais ne jamais, jamais s'appartenir. Jamais complètement. Jamais plus que le jeu. A sa question, elle répondit d'un sourcil interrogateur. Etait-ce là l'impression qu'elle avait donnée ? Celle d'être une de ces filles d'un commun presque irritant envisageant leur vie comme une succession d'épisodes d'un feuilleton télévisé ? Elle n'accordait pas d'importance à ce qu'il avait fait pour elle, parce qu'elle n'attendait rien de sa part. Ce qui avait de l'importance, en revanche, était le simple fait qu'il ait agi. Même si dissimulé, même si de façon détournée. Il avait agi, et cela lui suffisait. Le reste ne comptait pas – plus – parce qu'aucun mot n'aurait pu contrer un geste désintéressé de sa part et qu'il regrettait visiblement au point de s'en moquer avec son habituel cynisme. « Espérer ? Espérer quoi, au juste ? Tu as été humain, pour une fois dans ta vie, je n'espère rien en retour, je me contente seulement de constater » répondit-elle froidement. Il n'y parviendrait pas. Pas cette fois. Trop consciente d'elle-même, trop consciente de ses attentes, de ses désirs et de fameux espoirs qu'elle se plaisait à nier à voix haute, trop consciente d'eux et surtout de lui. Il n'y avait plus matière à détruire quelconque conviction de son esprit et la réaction de Zadig le prouvait. Il agissait comme quelqu'un d'acculé contre un mur, dans une impasse, incapable de s'échapper. Avec une lenteur non calculée, elle s'approcha de lui et scella leurs lèvres d'un baiser. Les mots n'auraient su exprimer d'une meilleure façon tout ce qu'elle était en train de lui faire comprendre de ce simple geste : l'illusion d'un couple qu'ils ne formeraient sans doute jamais parce qu'il n'était pas dans leur nature de ressembler à ces gens d'un banal écoeurant. Quelques secondes pour y croire, c'était tout ce qu'elle demandait. Croire qu'elle pouvait être comme ces gens-là, libérée de l'entrave du jeu sordide qu'ils avaient instauré sans même s'en rendre compte. L'illusion se brisa pourtant rapidement, et elle sentit quelque chose oppresser douloureusement son cœur à mesure qu'il parlait. Les mots ne semblaient pas tarir. Forcée de l'écouter, elle le fit pourtant en baissant le regard. Elle aurait pu le prédire. Elle aurait pu, si elle n'était pas Ridley Chamberlain, toujours remplie d'un optimisme franchement douteux. Zadig restait fidèle à lui-même, jouant les hommes inébranlables quand elle le sentait pourtant flancher petit à petit. Sans doute pas assez. « Tant de conviction, ça force l'admiration » railla-t-elle d'une voix trop peu assurée pour être réellement poignante. « Ca ? Ca quoi, exactement ? Non, tu sais quoi ne réponds pas. Ca n'a aucune importance. » Elle se détacha plus nettement de lui, mettant volontairement de l'espace entre leurs deux corps avant d'enfin relever les yeux pour les poser sur lui. « Tu veux que je te dise, le plus triste de l'histoire ? C'est que t'essaies même pas d'être crédible. Tu crois vraiment qu'on ressemblerait à ça ? Après tout ce qu'on a vécu, tu crois qu'on ressemblerait à tous ces couples chiants à crever ? Et je te trouve plutôt présomptueux d'imaginer une seule seconde que tu te lasserais de moi. » Elle éclata d'un rire sans joie. « T'auras beau le nier autant que tu voudras, on sait très bien tous les deux que le jeu n'aurait jamais eu la même saveur avec quelqu'un d'autre, et que tu voudras jamais d'une autre fille comme tu peux me vouloir moi. » Elle affirmait ça d'un ton tranchant et ferme, ne souffrant aucune réplique. Ce n'était pas une question, qu'elle lui posait. Elle n'avait pas le moindre doute quant à ses propos, se savait dans le vrai, parce que la réciproque l'était tout autant. « Au moins, maintenant j'ai la certitude qu'en plus d'être un pauvre con rempli de suffisance, t'es aussi un lâche. Rassure-toi, je vais sortir de ta vie avec le plus grand plaisir et je te laisse retourner à ton existence misérable et sans but. » Sans rien ajouter d'autre, elle récupéra son sac resté sur le canapé, enfila son manteau et quitta l'appartement de Zadig en évitant soigneusement de lui accorder ne serait-ce qu'un regard. Partagée entre consternation, frustration et peine, elle ne lui laisserait cependant pas le loisir d'observer la réaction provoquée par sa réponse.
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