« La taquinerie est la méchanceté des bons.»

Anastasia & Erwan

 La chaleur était insoutenable, les rayons de soleil brûlaient ma peau claire, et me faisait mal aux yeux. Les gosses étaient déchaînés car bientôt ça allait être les olympiades ils étaient devenus tous fous. J'étais encore dans ma chambre pour avoir un peu d'air frais quand je décidais enfin de me changer. J'embarquais un short et un top et mes tongs pour rejoindre la meute. J'étais crevé c'était bientôt la fin du camp et j'en avais vu de toutes les couleurs que ça soit avec James ou encore Lucas. J'étais épuisée. Puis mon esprit était sans cesse en acharnement pour savoir ce qu'était devenu ma relation avec Adrian. Moi qui n'aimait pas les prises de têtes j'étais servie. Par dessus tout, j'étais infirmière et je devais m'occuper de tous ces mômes qui s'ouvraient sans cesse  un genou, un sourcil ou encore une lèvre. Les cheveux remontés en chignon je m'avançais vers les lieux communs où je voyais une table vide, du moins presque. Il y avait Erwan. Je ne pouvais pas me le voir, c'était physique. Il était trop niais et gentil, enfin je ne sais pas il dégageait trop d'ondes positifs, alors consciemment je le chargé en ondes négatives, en lui faisant des coups bas par exemple, en le poussant un peu à bout. J'attendais peut-être un peu de réactivité, il fallait dire que je n'avais plus trop de cachet pour ma bipolarité, et je devenais très chiante. Dommage pour lui. Dans un sourire conquérant, je m'asseyais en face de lui. J'essayais de capter son regard mais li semblait absorbé par son téléphone. Je le lui retirais des mains pour daigner un regard, et quel regard tout sourire je lui lançais simplement :


Faut resté connecté Erwan, imagine là un gosse il serait tombé, et bim jambe cassée c'est de ta faute !

Lui disais-je de façon taquine. Oh je voulais juste l'embêter un peu, au pire quoi il me jette dans la piscine, me fait manger des piments, m'arrache les cheveux ? Il n'avait pas l'air d'être gamin, il avait l'air même assez mature . Avant de succomber à des représailles je lui rendais son téléphone. Puis je buvais dans son verre visiblement, c'était une très bonne limonade .

Au moins tu as des bon goûts, c'est déjà ça de gagner !

Mon dieu que je pouvais être chiante, énervante quand je le voulais. C'était très facile de me détester, et j'aimais ça que personne ne m'atteigne, pour ne pas m'attacher. J'avais des amis certes, mais avec eux j'étais un petit nounours à la guimauve, mais les autres fallait devoir passer par l'incorruptible Ana. Puis comme si je m'intéressais à lui :

Tu m'as pas dis pourquoi t'es venu ici toi déjà ?    

« La taquinerie est la méchanceté des bons.»

Anastasia & Erwan

La provocation chez moi était un bouclier, comme la carapace de Franklin la tortue. C'était au dessus de mon dos, et à chaque fois que je le pouvais je m'y réfugier à l'intérieur pour me sentir moins faible. Je n'aimais pas me sentir faible, me sentir inutile, ou comme si mon passage sur terre ne servait à rien. Je n'aimais pas qu'on se souvienne de moi comme la pauvre petite orpheline. Non j'étais plus que ça. J'étais une fille intelligente, qui n'avait pas peur de mâcher ses mots. Qui savait être franche, que même si je prenais pas de pincettes, ce n'était jamais pour vraiment blesser mon interlocuteur. J'étais culottée sans pour autant mettre ma vie et celle des autres en danger. Je n'étais pas inconsciente, un peu gamine sur les bords fallait se l'avouer mais ce n'était pas que de ma faute après tout on me l'avait volé cette enfance. Dans tous les cas aujourd'hui j'étais pas dans mon état normal, il me manquait un certain nombre de cachets et je recommençais à devenir désagréable. J'avais besoin de me changer les idées, assez à l'ouest j'avais donc marché en direction des tables pour me poser un instant et arrêter les réflexions qui ne servaient à rien. Finalement mon regard avait capté ma victime du jour, Erwan. Je pense que si j'étais dans mon état normal j'aurai pu l'apprécier car il semblait vraiment posé et assez mature pour son âge. Mais je n'étais pas d'humeur à vouloir discuter ou même en savoir plus sur lui. Je voulais me défouler, je voulais l'énervé, me manger peut-être une bonne tarte dans la gueule pour me faire réaliser que je n'étais pas une fille normale. Enfin bref assise en face de lui je le regardais un instant me perdant un peu dans ses yeux avant de lui lancer une pique sur son manque d'attention. Un sourire naquit sur mon visage quand je voyais qu'il riposter à mes remarques. La discussion paressait pour le coup tendue, mais au fond c'était ce que je voulais non ? Je haussais mes sourcils également avant de lui dire :

Je t'accuserai, à ton avis entre toi et moi, j'ai plus de crédits !

Lui disais-je avec un petit rire. Oh je voulais juste rire un peu. Voyant que mes remarques ne l’atteignait qu'à peine je décidais de prendre sa limonade et de m'en servir. Je n'aime pas la limonade je trouve ça immonde j'avais envie de vomir quand je sentais le goût qui transperçait mon gosier. Je raclais ma gorge assez sèchement après avoir bu la bonne moitié de sa limonade. Soit Erwan était quelqu'un qui avait un énorme self control ou un jeu d'acteur incroyable. Finalement il posait ses mains sur la table. Je m'attendais à tout sauf à du silence, mais si je m'énervais il allait avoir une raison de partir et de me laisser au fond je ne voulais pas rester seule. Je lui demandais alors pour essayer de calmer le jeu pourquoi il était venu ici. Il m'expliquait qu'il s'était porté volontaire ici. Je souriais silencieusement un instant, tout en le fixant à mon tour. Je lui disais alors tout en ne le lâchant pas des yeux :


Avoues le tu as un poids sur la conscience et tu t'es dis en t'occupant de gamins tu aurai ta rédemption.

J'étais qui pour le juger comme ça ? Anastasia. Tout simplement, je n'étais pas une fille mielleuse et si ça ne lui plaisait pas il pouvait très bien se lever et y aller. S'il était là après tout c'était qu'il le voulait bien après tout. Soudainement alors que j'allais encore le pousser à bout, je sentais mon cœur battre de plus en plus vie, mes mains se crispaient contre le bois de la table, ma respiration se coupait peu à peu. Je n'écoutais pas ce que me disais Erwan, je cherchais dans mon sac mon pilulier sinon tout aller très mal se passer. Une fois celui ci en main mes mains tremblaient et la boite me glissait des mains pour arriver sur celles d'Erwan. La rage dans les yeux je le lui arrachais des mains . Prenant la dernière pilule, sans eau, sans rien. Je disais simplement :


Comme si t'avais pas remarqué que j'étais bipolaire.

Puis je commençais à pianoter des doigts la table, avant de le fixer et lui dire :

Comment tu peux être aussi calme tout le temps ? Si t'as un truc file le moi !

« La taquinerie est la méchanceté des bons.»

Anastasia & Erwan

 Je savais que je pouvais facilement agacer les autres mais c'était pour mon plus grand bonheur.  Toute mon enfance j'avais du me débrouiller toute seule, j'avais du faire les quatre cents coups avec des camarades encore plus tordus que moi à l'orphelinat. Vous imaginez ce que je devais avoir dans le ventre pour ne me faire adopter qu'à seize ans ? J'avais appris a avoir de la répartie je me souviens encore quand ma professeur de piano me disait que j'aurai du être avocate. Car elle trouvait que face à n'importe quelle situation j'avais le mot juste, la phrase qui tue. Je souriais bêtement à ce souvenir avant de plonger à nouveau mon regard sur l'alpha. Je le connaissais bien mieux qu'il pouvait le penser, en effet car Grace était ma sœur, ma meilleure amie et elle m'avait tout raconter sur lui, Harper, Jamie et compagnie. Et je peux vous dire que ce n'était pas brillant, et si je me disputais avec lui c'était pour justement plus alimenter la haine entre Grace et Erwan . Enfin quand il reprenait la parole en me disant qu'il avait plus de pouvoir de persuasion un petit rire se faisait entendre de mes minces lèvres. Je lui disais alors en levant un sourcil :

Regarde le spectacle.

Même pas quinze secondes après je me mettais à pleurer à chaude larmes, tout en suffoquant. Puis après une bonne trentaine de secondes de pleurs, j'essuyais mes joues d'un revers de main. Oui il était très facile de jouer la comédie, et d'autant plus quand on était une fille. Puis à vrai dire je n'avais pas vraiment à inventer d'histoire pour me faire pleurer, juste regarder mon passé me faisait de l'effet. Un sourire triomphant je lui disait en me rapprochant de lui pour lui dire à l'oreille :


Je pourrais même faire croire que tu m'as violé, tu devrais faire gaffe.

J'avais remarqué  son air de défi derrière ses bras croisés sur sa poitrine. Je lui souriais tout en lui demandant si c'était à cause d'une mauvaise conscience qu'il était là au fond je le savais. Avoir un gosse à son âge ça devait être assez perturbant. Je passais ma main dans mes cheveux tout en me resservant dans son verre de limonade qui finalement m'appartenait à présent. Mais le jeune réagissait d'une façon dans laquelle je ne m'attendais pas à le voir aussi proche de moi, d'habitude j'aurais eu un mouvement de recul,mais je ne pouvais tout simplement car je ne voulais pas lui montrer mon malaise. Il me disait si ça justifier mon comportement un petit sourire sarcastique tout en lui disant doucement en me rapprochant à mon tour de lui :

Chacun à  ses justifications , et si ma voix t'insupporte tant mieux moi c'est ta tête que je ne peux pas voir en peinture. Chacun son truc.


Lui disais-je d'un ton ferme. Je le voyais prendre un cachet il me disait ça en agitant sa boîte de comprimé. Je faisais comme si j'étais intéressée mais c'était pour mieux l'attaquer après. Alors je le laissait faire son petit numéro. Il était fier là, le bougre. Je le laissais agiter sa boite de médicaments devant moi faisant mine de m'intéresser et quand finalement il avait finit son numéro je lui disais dans un sourire triomphant à mon tour aussi proche de lui toute à l'heure .

Je me ferrais un plaisir de dire à Grace que son beau-frère est un accro aux médicaments. Charmant.


Lui disais-je avant de me reculer tout en buvant sa limonade. Puis j'ajoutais dans une ultime provocation :


Tu devrais mettre quelques pilules pour le bébé pour pas qui pleurer la nuit. Enfin moi je dis ça je dis rien.