Levy & Cece.

" combien de temps comptes-tu rester enfermée dans cette maison? " me dis mon père en constatant que depuis notre arrivée ma seule sortie avait été celle que j'avais faite pour prévenir Amy de mon retour en Californie. Je aussais les épaules n'ayant pas de réelles réponses à lui offrir, du moins aucune réponse qui aurait pu lui convenir. Il referma la porte de ma chambre complètement dépité, s'imaginer que sa fille n'avait aucune vie sociale au même âge où lui découchait un soir sur deux devait sans doute le désoler au plus haut point. Allongée sur le lit, une main tournant inlassablement l'une de mes mèches blondes tandis que mes yeux se posaient sur les photos que j'avais soigneusement collées au mur. Un long soupir m'échappa tandis que je me redressais pour finalement me lever et me diriger vers ma garde-robe. J'opte rapidement pour un jean & un haut noir que j'enfile en quelques secondes et passais une main rapide dans mes cheveux pour les coiffer. Je finis par descendre dans le salon où mes parents se racontaient leur journée autant dire qu'à ce moment-là ils étaient seuls au monde. J'exprimais enfin ma présence en exécutant un raclement de la gorge, ils se tournèrent envers sûr moi sans un mot. " J'ai appelé Amy et elle m'a proposé de sortir ce soir, c'est peut-être une bonne idée ... " ma mère d'un réflexe se posa la main sur le haut de sa poitrine et afficha un sourire tout en détournant le regard vers mon père qui me demandait de filer c'est donc en leur adressant un sourire et en baissant le regard que j'ai quitté la pièce pour sortir complètement de la maison. En avançant dans les rues de la grande Californie je me demandais tout de même où j'allais finir la soirée puisque cette histoire de soirée entre copines n'était qu'ne belle invention de ma petite tête blonde. En déambulant dans les rues je suis rapidement arrivé devant ce bar qui me semblait familier, L'absinthe Bar. Une jeune femme de mon âge n'était pas plus en sécurité qu'une gazelle entourer de lions mais au pire je n'aurais à remballer que deux ou trois idiots complètement défoncés et ce n'est pas ça qui allait m'effrayer. Une fois passé l'entrer je pris la musique plein les oreilles il fallait avouer que le son était assez bon alors rien de dérangeant. Je me faufilais entre des corps transpirants au vu de la chaleur qu'il y avait dans la salle et finit par trouver une place libre au bar. Je demande au serveur une boisson soft, il était certain qu'au moment même où je passerais la porte de chez moi mes parents me passeraient à l'interrogatoire alors autant ce tenir à carreau pour cette première soirée. Levant les yeux sur la foule je pouvais admirer le spectacle que nous offraient les jeunes Américains. D'un côté il y avait ceux qui pensaient être assez discret pour se défoncer aux yeux de tous mais qui avaient les narines blanches de poudre, un peu plus loin il y avait les plus sages qui, eux, ne profitaient que de la bonne musique qu'offrait ce bar une boisson à la main et les yeux fermer comme s'ils étaient ailleurs et à l'autre bout de la salle nous avions les filles faciles entourées de gars complètement affamés. Et moi dans tout ça? À quel monde pouvais-je bien appartenir? Et bien moi je faisais partie des paumés complètement abandonnés de tous mais peu importe il valait toujours mieux être en tête à tête avec moi-même que de converser avec quelqu'un qui ne m'intéresserais ni d'Ève ni d'Adam. Alors que je pensais déjà à retourner chez moi et m'isoler de ce monde qui ne semblait pas me convenir mon regard se posai sur ce jeune homme qui semblait tout aussi solitaire que moi. Son doigt tournoyant sur le haut de son verre me faisait penser qu'il devait être en pleine réflexion et soudainement je me surprenais à le dévisager. Alors que je ne voyais que le haut de sa tête puisque celle-ci était baissée je me demandais pourquoi toutes les personnes n'ayant rien à foutre finissaient dans les bars. La tête de l'inconnu se releva chaque seconde un peu plus ce qui a, par conséquent, provoqué chez moi la surprise du siècle. À l'instant même je me doutais que si mon père voyait la personne que je venais d'apercevoir il regretterait soudainement son envie de me voir quitter la maison pour la soirée. Mes doigts glissaient sur mes lèvres tandis que je me souvenais soudainement de ses lèvres m'embrassant au même moment où ses mains caressaient mon visage. Je tentais de m'arrêter et pourtant à nouveau je l'entendais me dire que j'étais son équilibre et ses yeux pétillants pour finir sur ce dernier flash où il m'annonçait qu'en quelques mois ensemble il ne m'avait été fidèle que quelques heures. Celui que je pensais être un inconnu n'était autre que Levy, la raison pour laquelle, encore aujourd'hui, j'avais tant de mal à vivre comme une étudiante de mon âge. Les dernières nouvelles que j'avais donc reçues de lui étaient encore d'actualité. N'était-il pas encore sortie de son trou ou était-ce cette fois occasionnelle? Redoutant qu'il fuie en me voyant je n'osais plus bouger en m'imaginant que comme un mirage il finirait par disparaître au même moment où j'allais poser mes doigts sur lui. Mon coeur battait au point que j'imaginais qu'il pourrait me lâcher! Pourquoi, encore aujourd'hui, je n'arrivais pas à lui être indifférente? Cela ne me regardait pas et pourtant je ne pouvais m'empêcher de me demander à combien de verre il en était et s'il comptait s'arrêter là. Chaque seconde je changeais d'avis sur la chose à faire. Y aller, restée assise ou partir en courant ça tournait en boucle dans mon esprit. J'imagine qu'à ce moment-là mon visage passait par toutes les expressions possible et inimaginable. Je finis par me lever alors qu'il s'adressait à nouveau au serveur. Je ne pouvais décidément pas partir sans qu'il sache qu'on finirait par se recroiser. Un nouveau verre à la main et je me précipitais vers lui. Je ne voulais pas lui faire la morale je n'en avais pas le droit, je ne me le permettrais pas mais je ne savais plus comment m'y prendre. " Je pensais que tu finirais par stopper tout ça ... " ai-je fini par lui dire lorsque j'étais assez près pour qu'il m'entende. J'espérais juste ne pas m'attirer les foudres de Levy puisque je ne savais que trop bien de quoi il était capable. " Excuses moi je n'avais pas à te dire ça ... J'ai cru que ... Levy, je ne pensais pas que je pourrais te croiser ici! " ai-je fini par articuler en me préparant à ce qu'il me demande de lui foutre la paix et de retourner à mes occupations.

(c) AMIANTE