the great escape
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on se navire, on se chavire. (jollie)

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MessageSujet: on se navire, on se chavire. (jollie) on se navire, on se chavire. (jollie) EmptyVen 28 Fév - 0:22



Il y a un jour pour fêter les mères, un jour pour fêter les pères. Puis les grands-parents, bien sûr. Ça va de paire. Et comme ça ne suffisait pas, il a fallu choisir un jour pour fêter les amoureux, aussi. Y'a tout ces mecs que je croise, une rose à la main, et qui me font pitié. Leur amour est-il si fragile qu'ils ont besoin de le fêter toutes les années ? C'est vrai que c'était sympa, au début, d'acheter une rose à Billie. Puis j'ai réalisé que c'était inutile. Oui, c'était inutile. Comme la couvrir de mots doux serait inutile. Notre amour est clair, translucide. Personne ne peut en douter. Surtout pas elle. Alors à quoi bon ? À quoi bon fêter le quatorze février ? Surtout que les gens se fichent pas mal de l'amour. Ce qu'ils veulent tous, c'est le fric. Vendre des roses, vendre des cartes, vendre n'importe quoi. Peut-être même qu'ils pourraient vendre leur âme au diable s'ils en touchaient un bon prix. Tout le monde ne jure que par l'argent. Quand grand-père me demandait ce que je voulais faire quand j'étais petit, je lui disais que je voulais devenir capitaine. Aujourd'hui, quand on leur demande, les gosses répondent qu'ils veulent gagner beaucoup d'argent, et qu'ils se fichent bien de comment. À côté de ça, y'a tous ces blindés de tunes égoïstes et superficiels. Ceux qui ne savent pas à combien est fixé le salaire minimum, ceux qui retirent du fric sans demander le ticket de reçu, ceux qui font même plus attention aux yeux rivés sur leur grosse bagnole. Ceux-là sont des humains de la pire espèce. Et moi, ce qui m'effraie le plus, c'est d'avoir la faiblesse de céder à tout ça. D'agrandir d'une âme foutue les rangs de leur putain de sale espèce. J'ai pas envie d'être un pourri, de rouler en Porsche, d'avaler du caviar même si je trouve ça dégueulasse. Je veux rester moi. Emmener Billie faire un tour dans ma vieille Coccinelle. Puis faire les courses au supermarché du coin en la portant sur le dos. Je veux qu'on continue de s'engueuler pour des conneries. Parce que j'aurai battu son score à Flappy Bird ou parce qu'elle aura oublié la pizza au four. Est-ce que c'est possible ? De laisser à jamais les choses telles qu'elles sont ? De jamais changer ? Malheureusement, je n'en suis pas sûr. "Une rose pour ta Valentine ?" Il y a ce mec, à la sortie du bâtiment principal, qui me tend une rose en souriant. Je le regarde, les yeux écarquillés, avant de secouer la tête. "La mienne s'en passera très bien, merci." C'est pas le premier vendeur de roses que je croise ici. Il est probablement issu du club de poésie ou de je ne sais quoi. Les pseudos-romantiques qui sautent sur l'occasion pour récolter un peu de blé. C'est bien connu, toutes les années, ils nous font la même chanson. Je continue finalement ma route vers la résidence dans laquelle loge Billie. C'est là que nous passons le plus clair de notre temps tous les deux. Même si mon loft en centre ville serait bien plus confortable et spacieux. Nous on aime bien se marcher dessus, on y peut rien. C'est dans cette petite piaule qu'on se sent chez nous. Qu'on est chez nous. Ce qui est bien au moins, c'est que l'autre ne quitte jamais notre champ de vision. Par contre, c'est juste impossible de s'engueuler comme il faut là-dedans. Quand la colère s'empare de moi, j'ai toujours l'impression que je vais finir par étouffer. Alors je me tire, et je prends refuge sur mon voilier. Ça arrive plutôt régulièrement, à vrai dire. Mais je veux pas que ça s'arrête. Je veux pas que nos disputes s'égarent. Parce que sinon, ça voudra dire qu'on s'égare nous aussi. Alors tant pis si nos disputent effraient les voisins, tant pis si on s'égosille autant qu'on s'émoustille. Nous, c'est comme ça que nous aimons nous aimer. J'arrive finalement à la résidence, et une fois devant la porte de Billie, je toque deux fois avant d'entrer de moi-même. Ses yeux se lèvent immédiatement vers moi, comme si elle m'attendait depuis des heures, ou qu'elle était impatiente. Et je vois tout de suite qu'elle porte sa robe des beaux jours, qu'elle a pris soin de se recoiffer et de se remaquiller. Je lâche un soupir, referme la porte derrière moi, et m'approche d'elle. "T'as un rencard ?" Je l'interroge du regard, l'air sérieux. Bien entendu, ma question est rhétorique. Et je sais bien que Billie attend la Saint-Valentin avec plus d'impatience et d'espoir qu'elle attend le jour de Noël. Comme si, toutes les années, elle espérait que ce soit différent. Que ce soit comme au début. "Alors, pourquoi cette tenue ?" Je lui offre finalement un sourire, espérant naïvement qu'il y ait une explication logique derrière tout ça.
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MessageSujet: Re: on se navire, on se chavire. (jollie) on se navire, on se chavire. (jollie) EmptyJeu 6 Mar - 17:30


Aujourd’hui, on est le quatorze février. Paraît que c’est un jour différent des autres, un jour qui ne doit ressembler ni à hier, ni à demain. Paraît qu’on doit en profiter pour se crier notre amour, pour se pourrir de cadeaux débiles. Paraît qu’on doit aller au restaurant, se foutre sur son trente-et-un, faire ces trucs qu’on devrait faire tous les jours mais qu’on oublie la plupart du temps. Dire à celui avec qui l’on partage sa vie qu’on l’aime, même après les disputes, même après les orages, même après les mots à la gueule de bleus sur le cœur. Aujourd’hui, on est le quatorze février. Et dans mon cas, c’est comme si on était le sept octobre, le vingt-deux juillet ou bien le quatre mars. C’est un jour comme les autres. Jonas ne m’offrira pas de rose. Il oubliera de me dire qu’il m’aime avant de s’endormir. Comme tous les autres soirs.  Il remarquera sans doute la robe noire que je porte pour lui, ce soir, celle que j’ai achetée hier et qui m’a coûté une bonne partie de mes économies. Mais il ne me dira pas que je suis jolie. Parce que Jonas ne dit pas ce genre de choses. Ca fait partie des mots interdits, des mots qui lui arrachent une grimace, des horribles mots à ne jamais prononcer. Peut-être qu’on lui a jamais appris comment faire, peut-être qu’il a pas lu les bonnes notices, les bons livres. Peut-être qu’on s’est aimés trop vite, trop tôt, si tôt qu’il n’a pas eu le temps de se renseigner, de s’entraîner. Moi, j’aurais pu lui apprendre, lui montrer, on aurait pu en rire, au début, comme quand on apprend une langue qu’on ne connaît pas.  Mais Jonas ne m’a jamais demandé de lui apprendre ces trucs-là. Et je crois bien qu’il ne le fera pas. Il va traîner jusqu’à la fin de nos jours ces mots interdits, les planquer partout en hauteur, sur les étagères, en haut des rideaux, partout où je suis trop petite pour les atteindre, même en tendant les bras, en me foutant sur la pointe des pieds ou bien juste en sautant. Il est presque vingt-heures quand Jonas frappe –enfin- à la porte de ma chambre. Pendant une microseconde,  je me mets à y croire à nouveau, je replace ma frange, et je me dis qu’il va sortir de l’embrasure de la porte avec une fleur, une carte ou bien déguisé en prince charmant. Puis la porte s’ouvre et l’espoir s’éparpille autour de moi, comme un nuage de paillettes sur lequel il aurait soufflé. Y’en a partout sur moi, par terre, mais pas une seule paillette à l’intérieur de moi. Nulle part sur mes poumons, mon cœur et mon intestin grêle. « T’as un rencard ? » Non, j’ai pas de rencard, Jonas. Comme les six dernières années. Quand est-ce qu’il va se pointer, le fantôme de toi, habillé en costume, et avec plein de surprises dans le regard et dans les poches ? « Alors, pourquoi cette tenue ? » Je hausse les épaules. « Oui, j’ai un rencard. Il devrait arriver d’une minute à l’autre. Je vais lui plaire, tu penses ? » Je fais un tour sur moi-même, comme le font les filles dans les films, celles qui ont de la confiance qui dégouline jusque sur leurs poignets et leurs chevilles. Mais la vérité, c’est que je me sens ridicule. Dans cette robe, dans ces talons qui me rajoutent neuf centimètres alors que moi, je mériterais d’être riquiqui. Comme un colibri. Le plus petit oiseau du monde. « Je t’ai laissé des pâtes au micro-ondes. Bonne soirée. » Je lui fais un baiser rapide au coin des lèvres et je sors de ma chambre étudiante. Puis je reste là, dans le couloir, et je me mets à compter les secondes jusqu’à cent. Et quand j’ai fini, je recommence. Deux fois. Pourquoi j’ai fait ça ? Pour l’énerver, un tout petit peu. Comme lui m’a énervée en me demandant ce que je foutais dans une robe pareil. J’aurais pu lui dire que c’est mon amour que j’ai foutu dans cette robe, mon amour et l’envie de lui plaire une nuit de plus. Mais je ne lui ai rien dit parce qu’il m’aurait à peine écoutée, de toute façon. Ou bien il aurait ri. Alors que moi, je n’ai pas du tout envie de rire.  Je finis quand même par retourner dans la chambre, les épaules un peu baissées, et la colère à moitié évaporée. Il est là, assis sur mon lit. On dirait deux gosses qui se cherchent. Et c’est sûrement un peu ce qu’on est. Deux enfants qui veulent rester amoureux même quand ils seront grands, même quand ils seront comme papy et mamie. J’enlève mes talons et vais jusqu’à lui pour les lui tendre. Puis je plonge mon regard dans le sien. « J’en aurais pas besoin là où on va, pas vrai ? » Il les prend et je m’éloigne à nouveau. A peine deux mètres. « Tu as faim ? » Je ne jette pas de coup d’œil dans mon dos pour voir s’il hoche la tête ou non. Je me contente de prendre une assiette dans le placard sous le micro-ondes afin de la remplir de pâtes. On est le quatorze juillet. Et pour moi, c’est comme si on était le sept octobre, le vingt-deux juillet ou bien le quatre mars. C’est un jour comme les autres. Jonas et moi allons sûrement rire, nous fusiller du regard, nous embrasser et nous aimer en silence, sans un mot. Sans bruit.
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MessageSujet: Re: on se navire, on se chavire. (jollie) on se navire, on se chavire. (jollie) EmptyLun 19 Mai - 22:14

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