❝ why, she had to go, I don't know, she wouldn't say ❞

NIKOLUBJA ✖ Tout n’allait pas pour le mieux. Je me sentais fatiguée, mais surtout j’en avais marre de ces nausées matinales. Je n’en pouvais déjà plus de cette grossesse, et pourtant le troisième mois venait tout juste de commencer. A voir mon état actuel, je n’osais même pas imaginer dans quel état d’esprit je serais dans quelques mois. Je commençais déjà à ne plus trop aller à mes cours de sociologie. Disons que je préférais me focaliser sur les maths, mais surtout ce que je pouvais faire pour le professeur de la faculté, étant son assistante. Et sinon à côté ? Je trainassais chez moi. Je ne voyais plus trop de monde. D’ailleurs, très peu de personnes savaient pour ma grossesse, Elmas, Aidan, et June. Même Sloan n’avait toujours pas compris. Bien que peut-être si, d’où sa raison de partir à New York, me laissant là, toute seule, avec ce gros point sur la conscience. J’avais étais avec lui lorsqu’on m’avait annoncé la nouvelle, et j’aurais aimé faire tout le reste avec lui. Mais il fallait croire que non. Tant pis. Je savais qu’Aidan serait là. Bien que je savais aussi que je pouvais compter sur Nikolaï si je le lui disais. Bien que depuis un an, je ne lui dis plus trop tout. Je l’aime vraiment, oui c’est mon meilleur ami, mais je me voyais très mal lui dire que j’avais quitté le Cabaret pour rentrer dans un club de strip-tease, ou encore lui annoncer que je faisais partie de ces filles qu’il pouvait voir dans les films X. Il ne savait rien de tout ça, ce qui signifiait que je ne pouvais même pas lui dire que j’avais été en prison. J’avais trouvé une excuse durant ce séjour. Et maintenant ma grossesse. Ca fait tout de même beaucoup de secret pour un meilleur ami, non ? Oh je sais très bien qu’il faudrait que je lui dise un jour, avant qu’il ne l’apprenne par lui-même, ou pire encore, qu’on le lui annonce. Ca risque de barder fort pour moi. Mais la raison de pourquoi je ne lui dis rien c’est bien parce que je ne veux pas le décevoir. S’il y a bien une personne que je ne souhaite pas décevoir, c’est lui. J’espère juste pouvoir revenir sur le bon chemin, ni vu ni connu. Non pas que je ne sois pas fière de ce que je fais. Certes, je ne le crie pas sur les toits, mais si l’on me dit qu’on sait ce que je fais, je ne le nie pas non plus. J’assume. Mais pas face à mon meilleur ami. Meilleur ami qui m’avait envoyé un message me demandant où j’étais. Je lui répondis donc que j’étais dans la salle des professeurs. Seule. On était pendant les heures de cours, et les autres professeurs étaient soit en cours, soit dans leurs bureaux. Ils ne passaient ici que durant les interclasses. Quant à moi, en tant qu’assistante je n’avais pas encore le droit à un bureau à moi-même. Faisant quelques photocopies, j’entendis la porte s’ouvrir, je me retournais et vis mon ami. Moi qui étais plutôt contente à l’idée de le voir, je ne le fus plus trop en voyant son regard, un regard noir, posé sur moi. « Ça va pas ? » J’avais un très mauvais pressentiment. Je le vis avancer vers moi, et moi par réflexe, je reculais, jusqu’à être contre un mur. Oh dites moi qu’il va m’embrasser plutôt que m’engueuler.