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« dans le tourbillon du quotidien, c'est le grain de sable qui fait basculer les existances » aureleya ♥

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MessageSujet: « dans le tourbillon du quotidien, c'est le grain de sable qui fait basculer les existances » aureleya ♥ « dans le tourbillon du quotidien, c'est le grain de sable qui fait basculer les existances » aureleya ♥ EmptyLun 20 Mai - 1:02


∞ Aureleya ♥
« dans le tourbillon du quotidien,
c'est le grain de sable qui fait basculer les existances »

    Je ne pouvais pas dire que ça ne faisait pas longtemps que je n’avais pas remis les pieds à San Francisco. Je gardais en mémoire l’enterrement du mari de ma sœur qui s’était passé ici, il n’y avait même pas une semaine de ça. Je me devais d’être là et de la soutenir, malgré mon caractère de chien, et le fait que je n’appréciais pas plus que cela Gaulthier. J’avais toujours eu du mal à supporter le fait qu’il y avait des faux-cul aux enterrements, et quelque part ma venue était hypocrite. Mais j’allais soutenir ma sœur en me tachant de me retenir un « je t’avais prévenu » dans les parages. Après tout, je me souvenais encore très bien de ce que je lui avais dis avant qu’elle ne sorte de la voiture et n’aille se mettre dans un pétrin pas possible. Je restais à ses côtés en silence, je ne me sentais pas à ma place à cet enterrement, point. J’étais restée jusqu’à la réception, toujours pour elle. Mais suite à cela, j’étais retournée à Florence pour venir chercher mon frère et nos affaires. Selon le juge, il devait rester là jusqu’à ce qu’il est jugé du sort de mon frère adoptif. Je ne me sentais pas l’âme charitable d’attendre des années avant qu’il ne daigne se prononcer. Nos passeports et nos valises, j’attendais impatiemment que notre vol pour San Francisco. Même si Enzo n’était pas le gamin le plus bête du monde, il devait bien se douter que quelque chose n’était pas très claire dans tout ça. Mais l’idée de me retrouver l’enchanter bien plus que le fait de poser une tonne de questions où je trouverais différentes réponses qui m’arrangeraient les unes que les autres.

    San Francisco, l’aéroport. Enzo qui n’avait connu que l’Italie ouvrait grand les yeux en voyant ce que je lui avais réservé en venant ici. Les yeux pétillants de mon petit frère me donnait le sourire, malheureusement j’avais surtout mes examens à passer, le deal avec notre cher Doyen Frederick. Je retournais à la villa où je laissais Enzo avec le majordome que ma mère m’avait collé aux fesses. « Ecoute mon cœur je vais devoir te laisser un peu avec Walter, il va prendre soin de toi le temps que je ne suis pas là. Je dois aller à l’université, malheureusement, je ne peux pas te prendre avec moi. Je reviens le plus vite possible d’accord ? » Enzo hochait la tête, en même temps il n’avait pas le choix. Je me retournais avec Walter qui me fixait et je m’approchais de lui en douce. « Je vous préviens, une seule plainte de mon frère, qu’il s’est ennuyé, n’a pas aimé ce qu’il a mangé, ou encore même s’il a respiré de travers, et je promets de faire de votre travail un véritable enfer. » dis-je assez bas pour que seul lui comprenne bien la promesse que je venais de lui faire. Je retournais sur le chemin de l’université, il n’y avait pas à dire, de l’extérieur, rien ne semblait avoir changé. De l’intérieur, s’était surement autre chose. Après tout, s’était Berkeley, et je m’attendais à bien des surprises en revenant ici. Je me dirigeais vers la salle où mes examens écrits se déroulaient. Je sentais les visages des étudiants sur mon passage cherchant à lire sur mon front la raison de mon départ datant de décembre. Et bien, celui qui le serait n’était pas encore né, s’était une certitude. Assise, je me surprenais moi-même en écrivant autant sur ma copie d’examen. Je devais épater quant à mes notes sous peine de me voir, soit expulsée de l’université ou à des cours de rattrapages pour l’été. Autant dire que ni l’un ni l’autre ne m’enchanter. J’avais bien d’autre projet en tête, même avec un marmot de quinze ans dans les jambes.

    La journée venait de passer, et je frottais mon poignet douloureux d’avoir autant écrit. Pour une fois, un chèque de ma chère mère ne serait pas suffisant pour faire passer la pilule. Je sortais de l’université en reconnaissant certains visages. Bon dieu que certain ne m’avait pas manqué. Je me dirigeais vers l’un d’entre eux. « Aurea, je … » Je stoppais net la jeune femme à l’allure à faire fuir jack l’éventreur lui-même. Je soupirais un bon coup avant de reprendre. « Plus tard tu veux. Tu n’aurais pas vu Meleya ? » La jeune femme me regardait comme si je venais de lui demander la lune. Quoi ? Ma sœur, dans la trinité alpha, une excellente élève qui plus est, veuve d’un Levy-Carcenac, ça ne passait pas inaperçu. « Je crois l’avoir aperçut près de la bibliothèque. » Je la dévisageais à mon tour. « Tu crois ? Non mais qu’elle empotait celle-là. » dis-je en oubliant la présence de mon informatrice et de partir en direction de la bibliothèque. En même temps, ça ne me semblait pas plus étonnant que cela que Meleya s’y trouve. Il n’y avait qu’elle pour appréciait la compagnie des livres miteux. Devant, la bibliothèque, je n’avais pas besoin de chercher très loin pour retrouver la tête brune qui m’était très familière. En même temps, la plus part des examens était terminés, c’était le moment aussi pour lâcher prise un bon coup non ? Elle me tournait le dos, c’était le moment rêvé. « Il n’y a vraiment que toi pour venir ici alors que la plupart des examens sont finis. » dis-je assez secs mais avec un petit sourire au coin des lèvres. Les temps avaient beau avoir amélioré les choses avec Meleya, je me contentais juste d’une bise sur les joues. Moi et les grandes accolades, ça faisait au moins deux. Je la regardais un peu, même si ça faisait une semaine seulement que l’on ne s’était pas vu, la dernière fois, je n’avais vraiment pu avoir ma sœur dans les meilleures conditions. « Tu es au courant que l’anorexie n’est pas de mode en ce moment ? Non enfin je dis rien, c’est juste que tes joues commencent à se creuser un peu quand même, et ça m’ennuierait que tu sois plus maigre que moi. » L’art et la manière de faire un retour en force. N’était pas Aurea qui le voulait et ça, Meleya en savait quelques choses. Je la prenais par le bras et l’obligeant à marcher dans le sens contraire de la bibliothèque. Elle me semblait avoir maigrit, mais s’était aussi par rapport à l’enfant qu’elle portait que cela m’inquiétait aussi. Après tout, j’étais bien celle qui ratais ses grossesses, pas besoin d’une deuxième cata’ à ce niveau là dans la famille. D’ailleurs, je jetais un coup d’œil sur son petit ventre qu’on ne distinguait assez pour comprendre qu’elle était enceinte, mais ça allait encore. A trois mois passés de grossesse, j’avais déjà pris cinq kilos que j’avais perdus en faisant des footing tous les matins. C’était ce même mois où Rafael m’était tombé dessus et où j’avais perdu le bébé. Je l’emmenais dans le petit espace détente de l’université. Un endroit qui n’était pas forcément digne de riches héritières, mais qui aurait le don de parler tout en faisant quelque chose de nos dix doigts – hors broderie pour le morveux à venir. « Je suis de retour un peu plus tôt, je devais passer mes examens si je voulais obtenir un droit de retour à l’université. S’était soit ça, soit les cours durant l’été, t’imagine que mon choix a été rapide. » lui dis-je assez rapidement pour expliquer ma présence. Nous passions les portes de l’espace détente avant de m’intéresser à elle. « Comment ça se passe pour toi Meleya ? Comment tu vas… ? » Je voulais préciser depuis la mort de Gaulthier, mais je me retenais encore une fois, c’était encore trop récent et tout le monde devait lui rabâcher la même question. Sauf que j’étais sa jumelle, et la était toute la différence.
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June D. J. Martin
there's no place like berkeley
June D. J. Martin
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MessageSujet: Re: « dans le tourbillon du quotidien, c'est le grain de sable qui fait basculer les existances » aureleya ♥ « dans le tourbillon du quotidien, c'est le grain de sable qui fait basculer les existances » aureleya ♥ EmptySam 25 Mai - 2:54


Aurea & Meleya: Ivanova Peyli Levy-Carcenac
À mon avis, les tragédies ça fait partie de la vie, on va pas baisser les bras parce qu’on est malheureux. Je me suis rendu compte d’une chose, quand on vous brise le cœur, il faut se battre de toutes ses forces et s’accrocher à la vie, parce qu’elle continue quoiqu’il arrive et cette douleur qui vous déchire fait partie de la vie aussi tout comme la peur et le mal être. Toutes ces sensations qui sont là pour nous rappeler que les choses s’arrangeront, ça vaut le coup de continuer à se battre.

    Je n'en pouvais plus de ces foutues nausées matinales qui me prenaient absolument toute mon énergie. En me levant le matin, je savais pertinemment que la matinée allait être longue, difficile et éreintante, et si je n'avais pas à réviser pour mes examens à venir, je ne prendrais pas sur moi et j'irai passer mon temps dans mon lit. Malheureusement, ces examens arrivaient à grand pas et bien que j'ai toujours eu une sacrée avance sur les autres, je ne devais pas relâcher mes efforts, et continuer à travailler mes cours. Mais je devais bien reconnaître que continuer sur cette route devenait de plus en plus compliqué. Les gens ne pouvaient s'empêcher de me dévisager dès qu'ils me croisaient, se chuchotant des choses, ne se préoccupant pas de ce que je pouvais en penser. Il ne fallait pas être très fut-fute pour deviner de quoi il parlait. Meleya Ivanova Levy-Carcenac, récemment devenue veuve, alors même qu'elle est enceinte de son défunt mari, avec qui elle était sur le point de divorcer. Quel scandale pour les gens. J'étais à peu près certaine qu'au moins la moitié des étudiants s'était mis en tête que j'avais causé la mort de Gaulthier, ne pouvant supporter notre divorce. Pourtant, nous étions bien loin de la vérité, puisque cette mort était plus que naturelle, et que j'aimais sincèrement Gaulthier, beaucoup trop pour lui en vouloir et lui souhaiter une mort si horrible. Je n'étais pas non plus du genre à écouter les bruits de couloirs à mon sujet, mais je devais bien me faire une raison. Quoi que je fasse, je les entendrais parce que la discrétion était loin d'être le point fort de beaucoup de personnes à Berkeley. Installée dans mon salon, entourée de tous ces livres, mon saut prêt à accueillir mes nausées matinales, j'étais fin prête à réviser mes cours. Maintenant que Gaulthier n'était plus là, je devais sur me concentrer sur quelque chose d'important, et mon avenir en tant que futur dirigeante de la Bulgarie était la chose la plus parfaite sur laquelle me concentrer durant ces quelques semaines difficiles à venir. Parfaitement concentrée sur mon cours de géopolitique, je me mis à remuer les pages de mon livre dans tous les sens. « Oh bordel, pourquoi je n'ai pas ce foutu livre? Il est où?» Balançant tout en l'air, je me mis à remuer ciel et terre, envoyant tout valser afin de retrouver mon futur livre manquant. Sans ce livre, j'allais cruellement manquer de notions, importantes pour pouvoir développer ce foutu examen. Après avoir passé plus d'une demi heure à le chercher dans les recoins de la villa Ivanova, une chose me frappa. Certaines de mes affaires se trouvaient toujours à la maison que j'avais partagé avec Gaulthier durant notre mariage, et il était fort probable que le livre s'y trouve toujours. Aussi, et ce malgré un mal de ventre à vous couper les reins, j'attrapais les clés de mon audi, et fonçais en direction de la villa Levy-Carcenac. Je n'étais pas retournée dans cette maison depuis les funérailles, et je n'avais aucune idée de l'effet que cela pourrait avoir sur moi dès lors que j'aurai pénétré en son sein. J'avais roulé peut-être dix minutes avant d'arriver devant cette fameuse maison, maison qui risquait de me hanter pendant quelques temps encore et je me retrouvais devant, ne sachant pas vraiment si je devais passer le pas de la porte, ou si je devais me retenir. Allais-je rencontrer le fantôme de Gaulthier? C'était quelque chose de peu probable et en même temps, rien n'était moins sur. Aussi, je décidais malgré tout de passer la porte, et d'entrer dans ce sacro saint, dans cette maison qui l'espace de quelques mois avaient été ma maison et je découvrais cette pièce vide et sans âme, froide, que je n'appréciais plus maintenant que Gaulthier en avait quitté ses murs. Je détestais me retrouver dans cet endroit tant cela me rendait malade. Je me dépêchais de monter à l'étage, et fouillais dans les affaires, tentant vainement de retrouver ce foutu bouquins qui me faisait défaut. J'espérais bien qu'il se trouvait ici, mais même en fouillant dans tous les sens, je m'aperçus qu'il n'était guère présent dans cette maison. Il ne me restais donc plus qu'une chose à faire, me rendre à la bibliothèque, et récupérer ce livre, pour être sur d'avoir les bonnes connaissances. Je redescendais donc au rez-de-chaussée, et j'attrapais mes clés trônant sur l'étagère de l'entrée. Cette maison m'appartenait toujours, tout comme une partie de l'héritage de Gaulthier mais je ne me sentais pas chez moi, ou du moins plus chez moi. J'étais prête à fermer la porte de cette maison, à fermer la porte sur ce passé qui allait me hanter jusqu'à la fin de mes jours, mais la seule chose dont je fus capable, fut de pleurer, de laisser couler les larmes sur mes joues, telles les chutes du Niagara du Canada, laisser aller ma peine et ma douleur, loin de tout ce drame, de toute cette tension. Gaulthier me manquait. C'était comme continuer à m'enfoncer ce poignard dans la poitrine, encore et encore, me rappeler la perte de celui qui avait été mon mari, qui était le père de mon futur enfant. C'était une douleur interminable qui semblait ne pas vouloir partir, ne pas vouloir quitter mon corps et mon esprit. Pourtant, il allait bien falloir que je quitte cet endroit et reprenne mes esprits pour me rendre à la bibliothèque. Aussi, je claquais la porte derrière moi, espérant ainsi que cela serait la fin de mon calvaire, sans pour autant en être totalement convaincue. Je pris donc la direction de la bibliothèque, et me dépêchais d'en monter les marches quatre à quatre. Je savais que les regards se dirigeaient vers moi, et honnêtement, j'en étais plus que gênée. Aussi, j'attrapais le plus vite possible les livres nécessaires à mes révisions et je courus en direction de la sortie du bâtiment universitaire. Hors de question que les gens ne me vont plus longtemps, mon ventre opulent et mes yeux gonflés et rouges. C'est alors que j'entendis une voix plus que familière s'adressait à moi. Mais cela ne pouvait être possible. Aurea était censée se trouver en Italie, auprès de son frère adoptif, et ne pouvait être à mes côtés. C'était juste impossible. Pourtant, je me retournais en direction de cette voix, et fus surprise de tomber nez à nez avec ma sœur jumelle. Surprise. Choquée. Atterrée. Voilà les seuls mots qui me venaient à l'esprit maintenant que j'étais au côté de ma sœur. « Mon Dieu Aurea, je n'arrive pas à croire que tu sois là! Et ne dis pas des choses pareilles, tu as peut-être fini tes examens, mais j'ai encore la géopolitique à passer, et j'ai pris tellement de retard. » Déclarai-je, légèrement désespérée, tout en embrassant ma sœur sur les deux joues. Les démonstrations d'affections n'avaient jamais été notre point fort, mais peut importait, nous avions fait de gros progrès par rapport au passé. « Anorexie? Oh s'il te plait, je suis sur le point de gonfler comme un ballon avec le petit pois qui est entrain de grandir dans mon ventre. Dans quelques semaines, je vais te paraître tellement grosse que tu vas oublier à quel point je pouvais sembler fine par le passé. » C'était vrai. J'avais étudié une tonne de livres sur la grossesse, et je devais reconnaître que voir les photos des femmes enceintes n'étaient guère agréable. J'avais rapidement compris que j'allais devenir aussi grosse comme une baleine, mais après tout, c'était le prix à payer pour avoir ensuite un sublime petit bébé. « Je vois qu'à mon contact tu t'es adoucie et tu as pris la bonne décision Aurea! Les études te réussissent plutôt bien tu sais! Je suis sur que tu as réussi avec succès ces examens… » Aurea avait réellement changé depuis que je l'avais rencontré en Bulgarie quelques jours après la mort de notre père. Il n'y avait pas à dire, Aurea était devenue quelqu'un de beaucoup plus posée, beaucoup plus calme et honnêtement, j'en étais plus qu'heureuse. Elle était quelqu'un que j'avais eu du mal à apprécier dès le début, bien que ma sœur, mais il avait bien fallut que je me fasse une raison. Elle était ma sœur et je devais passer outre mes appréhensions. Autant dire que j'avais bien fait puisqu'au final, Aurea était devenue quelqu'un d'important dans ma vie, de plus qu'important et je ne pouvais pas l'oublier, c'était impossible. « Ca va, réellement ça va! Les choses se sont calmées, je supporte juste très mal les commentaires des gens à mon égard tu sais… Entendre tout le monde parler de ma grossesse, de mon veuvage, et me critiquer, sur comment je profite de la situation… J'ai vraiment du mal à supporter tout cela mais après tout, ce n'est que le quart de ce que je ressens réellement alors… » Il était vrai que je supportais très mal d'être en compagnie des autres parce qu'entendre leur commentaire plus que déplaisant à mon égard était malsain et me rendait malade, encore plus que les nausées matinales. Je savais que je devais prendre sur moi et ne rien dire, rien montrer puisqu'après tout, j'étais une Levy-Carcenac ET une Ivanova, une future dirigeante de pays, en même temps qu'une veuve d'un Duc, et je me devais de prendre sur moi et de ne rien laisser paraître. Pourtant, il s'avérait que cela était une tâche plus que difficile parce que mes sentiments et mes émotions étaient surdéveloppés, au point que tout prenait des proportions énormes et me donnaient envie de tout envoyer valser. C'était le propre de toute femme enceinte m'avait-on dit. J'aurai tendance à dire que c'était surtout le cas pour toute femme étant prête à accueillir dans sa famille un enfant dont le père était mort avant même d'avoir vu le jour. « Et toi Aurea que fais-tu ici? j'étais persuadée que tu resterais avec Enzo à Florence! Et d'ailleurs, tu n'as pas pris un gramme maintenant que j'y pense. Tu dois en être à ton cinquième mois de grossesse et pourtant c'est comme si tu n'avais pas pris de poids! Tu as vraiment hérité du bon métabolisme dans la famille. » Déclarai-je naïvement sans prendre la peine de réfléchir à la grossesse de ma sœur. La seule chose qui me préoccupait à l'instant présent, était qu'elle se trouvait à Berkeley, pendant que son frère, la personne comptant le plus à ses yeux se trouvait à Florence. Pourtant, elle m'avait toujours dit que si elle retournait dans le pays où elle avait été élevé, elle ne reviendrait pas sans son frère. C'était tout bonnement impossible à ses yeux, et il allait de soit que je la comprenais totalement. Laissant cette réflexion de côté, je laissais mes yeux vagabonder sur le visage de ma sœur. Elle s'était plainte de me voir particulièrement creusée et le visage émincée, mais il fallait bien reconnaître qu'elle était loin d'être en chair elle aussi. Pour une femme enceinte de cinq mois, je trouvais qu'elle avait une ligne d'enfer, peut-être même un peu trop et je trouvais cela étonnant. J'avais bien vu que quelque chose la tracassait lorsqu'elle était venue aux funérailles de Gaulthier, mais étant bien trop occupée à répondre à tous ces foutus courriers, je n'avais pas pris la peine de lui demander ce qui l'avait tant perturbée. Peut-être aurai-je du prendre un peu plus de temps pour lui poser la question, m'intéresser un peu plus à elle malgré mes problèmes… Avais-je été une bonne sœur? Je n'en savais rien car après tout, ni elle ni moi n'avions jamais été des modèles en la matière et n'avions eu de grandes expériences dans ce domaine là. L'une comme l'autre nous avions espéré découvrir en nous cette fibre fraternelle, ce petit quelque chose qui ferait que notre lien deviendrait indestructible, inébranlable, à la hauteur de l'amour que nous nous portions l'une à l'autre. Pourtant, il y avait toujours quelque chose pour se mettre en travers de notre chemin, pour gâcher nos retrouvailles et aujourd'hui, je sentais bien que rien n'échapperait à cette règle.
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MessageSujet: Re: « dans le tourbillon du quotidien, c'est le grain de sable qui fait basculer les existances » aureleya ♥ « dans le tourbillon du quotidien, c'est le grain de sable qui fait basculer les existances » aureleya ♥ EmptyMer 29 Mai - 14:40


∞ Aureleya ♥
« dans le tourbillon du quotidien,
c'est le grain de sable qui fait basculer les existances »

    Quand j’y avais déposé mes affaires, la villa Ivanova me semblait vide, triste. On sentait bien qu’il n’y avait plus âmes qui vivent dans ce lieu où entre jumelles, nous avions eu les plus belles disputes qu’ils soient donnés d’avoir. Et pourtant, le destin faisait que tout nous ramenés au même endroit. Comme si on me proposait de tout recommencer encore une fois. Sauf que je n’étais plus seule, j’avais Enzo avec moi, et ça allait changer bien des choses. D’ailleurs, j’imposais totalement les choses à Meleya, elle n’était pas au courant que je revenais avec lui, tout ce dont il me semblait lui avoir parlé – et encore je n’en étais pas sûr – c’était d’avoir demandé sa garde. Seulement, dans ma vie, rien ne se passait réellement comme prévue. Voilà pourquoi je me retrouvais à poser les valises dans ce qui était autrefois ma chambre, et auxquelles rien n’avait bougé. Je ne savais pas encore comment on allait installer mon frère adoptif ici, en débarrassant un bureau, en remplaçant une chambre d’ami par une chambre d’adolescent. Sans oublié qu’il allait y avoir le bébé de Meleya qui allait arriver également. Sinon il vendait des châteaux du côté de San Francisco ? A ce rythme là, ça allait devenir une nécessitée. Le château Ivanova, ça sonnait bien non ? Bref, je sortais de ce moment de nostalgie, car dans le fond c’était ça, même si je n’aurais jamais cru que ça m’arriverait. Je laissais Enzo à notre majordome avec les consignes précises. J’étais partie cinq mois, et malgré la volonté de vouloir changer, rien ne s’était fait. Alors à quoi bon être mieux, de faire le bien, ou je ne savais quelle autre connerie encore, quand on savait qu’en étant une garce finie, on obtenait ce qu’on voulait mieux que personne. La seule personne à qui je ne souhaitais pas montrer ça, s’était Enzo, point. Lui-même n’avait pas besoin que ça lui revienne aux oreilles. Ça ressemblait peut être à une espèce de double personnalité de ma part, mais personne de Berkeley n’allait connaitre cela, histoire d’empêcher les remarques d’autres étudiants sans importance.
    Je marchais à travers le campus quand on m’avait indiqué où se trouvait ma jumelle. Je reconnaissais un vieux bâtiment, maintenant neuf, revu sous le nom d’Omicron. Si j’en croyais les vieilles affiches, c’était des gens d’Angleterre qui avait débarqué pour un échange. Et bien les pauvres, il devait être servie avec tout ça tient. Le sourire me venait intérieurement, s’ils croyaient Berkeley mieux qu’Oxford, il venait de débarquer non loin de l’enfer. J’arrivais devant le bâtiment que je connaissais le mieux de l’extérieur que de l’intérieur, la bibliothèque retrouvant ma jumelle. Quelque peu différente, mais on ne pouvait pas avoir un enfant, et garder la ligne. Apparemment la médecine avait mieux à faire que de trouver une solution pour ça. L’effet de surprise était réussi à voir. « Et oui, tu vas être bonne à me supporter de nouveau. Contente que ça te fasse plaisir. » On savait aussi bien l’une que l’autre que nos caractères faisaient que ça n’allait pas être évident, même si ça c’était amélioré, il était évident que je restais telle quelle également. « Rien que le nom de ta matière, ça me donne mal à la tête. Il me reste encore une matière à passer, d’ailleurs, je dois bientôt voir mon tuteur pour ça. Quelle idée ! Et puis te connaissant, trop de retard signifie qu’il te manque un ou deux chapitres à revoir. » Meleya n’était pas une alpha pour rien, mais s’était amusant de la voir se démener pour réussir ses études, alors que j’obtenais pas loin des mêmes notes qu’elle, sans fournir trop d’effort mine de rien. Je la fixais, si elle me semblait avoir maigrit au niveau du visage, s’était surtout parce qu’elle me semblait triste plus qu’autre chose. M’enfin. « Pour ça, j’attends qu’il soit sorti de ton ventre pour t’emmener courir tous les matins et te faire retrouver la ligne ! En même temps, tu es enceinte, tu as les inconvénients qui viennent avec la grossesse. » Le premier étant qu’il venait de Gaulthier, il n’allait pas démarré la vie comme il fallait. Si ça ne tenait qu’à moi, j’aurais pris Meleya par le bras et l’emmener dans un centre pour avortement. Mais les trois mois étaient passés, et il n’y avait plus qu’à attendre. Malheureusement. On parlait rapidement de mes études, et je levais les yeux au ciel. Les études étaient une formalité, il me fallait juste une bonne excuse pour avoir la garde d’Enzo, et une personne faisant des études, certes, elle avait moins de temps, mais elle pourrait assurer un avenir pour un enfant. « La psychologie n’a rien de dur Meleya, il faut être logique, et c’est loin de me manquer. Nous verrons bien au moment des résultats, mais tu connais beaucoup d’Epsilon qui échoue ? Bien sûr que non ! » Être une epsilon était bien plus significatif pour moi, que d’être une étudiante en psychologie. Si en revenant à Berkeley j’avais été refusé à la confrérie, j’aurais préféré encore me débrouiller en trouvant un job à côté que de revenir ici. Sauf que j’étais de retour dans la confrérie pour mon plus grand plaisir. Signe d’ambition et de richesse, rien que ces deux traits de caractère correspondaient à la personne que j’étais. Même si j’avais changé tout de même, je n’allais pas dire le contraire. J’étais devenue une sœur que je ne pensais pas être avec ma jumelle. Je ne pouvais pas mentir là-dessus, en Italie, elle m’avait grandement manqué, et si j’étais nostalgique à la villa ce n’était pas rien non plus. Mais la voir se marier avec ce Levy-Carcenac me donnait une impression de ne pas la connaitre tant que ça. Nous avions beau être proche, elle avait fait la sourde oreille quand je voulais l’emmener ailleurs que devant cette église. C’était aussi à ça que me servait mes cours en psychologie, à reconnaitre la personnalité des gens, et savoir ce qu’il en ferait. Quand j’étais allée à ce bal, jouant avec ce qui allait être mon beau-frère, on pouvait très vite comprendre qu’il ne changerait pas, qu’il resterait un briseur de cœur. Résultat : il en brisait le sien de lui-même, laissant ma sœur avec un marmot sur les bras. Merci du cadeau Gaulthier. Intérieurement, je rageais plus que de raison. Elle avait demandé le divorce plus vite qu’il n’a fallu de temps pour préparer son mariage. Si moi j’avais raté mes deux grossesses, je préférais en être arrivée là, que de me retrouver veuve en deux trois mouvements. Et après on me demandait pourquoi je ne souhaitais pas me poser en couple. La raison en était des plus évidentes, associé à mon passée. Je lui demandais comme ça allait pour elle, et la réponse me surprenait plus qu’autre chose. Depuis quand Meleya s’occupait-elle des bruits de couloirs ? Et elle avait enterré son mari il y avait une semaine, comment elle pouvait dire que ça allait ? J’arquais un sourcil quand elle me disait ce qui la déranger vraiment. Je stoppais mon allée vers l’espace détente pour la prendre par les deux bras et la regarder fixement. « Ecoute, je suis assez bien placée pour savoir que l’université parle beaucoup. Je suis moi-même une adepte des ragots. Mais dans le fond, c’est juste que des bruits de couloirs. Je suis consciente que ça te blesse, mais fait la sourde oreille et ça passera vite. Après tout, je suis de retour, croit moi que là tout le monde va surtout se demander pourquoi Melle Aurea Ivanova est de retour ! Ou alors quelqu’un de plus douée que moi fera un scandale. Et compte sur moi pour envoyer dans le mur le premier que j’entendrais dire la moindre chose sur toi. » Souvent que je passais dans les couloirs, tout le monde se taisait au fur et à mesure de mon passage, Nélye m’avait déjà prévenu que tout le monde se demandait pourquoi j’étais partie, donc le pourquoi je suis revenue fera surement du bruit aussi. La différence entre Meleya et moi, c’était qu’on me craignait bien plus qu’elle. J’avais imposé naturellement – ou presque – un certain règne autour de moi. « Si ce n’est que le quart, ou est le reste de ce que tu ressens alors ? Je sais que la mort de Gaulthier t’a beaucoup touché, en même temps c’était ton mari, mais j’ai l’impression à t’entendre parler que c’est déjà de l’histoire ancienne. » Je me doutais que Meleya pourrait me détruire sur le champs par rapport à ce que je venais de dire, mais tant pis. Mon caractère bien trempé m’empêcherait de me laisser démontée par ma jumelle. Je reprenais la marche tranquillement avec elle avant de me souvenir d’un détail et pas des moindres. « Comment ça se passer pour le bébé maintenant. Evidemment tu n’as d’autre choix que de le garder, et il aura la meilleure des tantes, mais son nom, ou même sa famille à lui voudra surement connaitre leur descendance.. » Enfin notre descendance. Hors de question que le petit ou la petite devienne une duc ou duchesse Levy-Carcenac. Il était clair que ça allait me mettre en rogne bien plus vite que je n’étais arrivée. Je ne supportais pas Gaulthier, ce n’était surement pas pour me taper toute la belle-famille derrière. Même si Eva s’en mêlait, ça allait finir droit dans un film dramatique, parole d’une Peyli, bien plus qu’Ivanova. On arrivait devant ce fameux Espace Détente qui était autour de l’université. Pas un chien, comme toujours, je ne l’avais pas amené ici pour rien non plus. J’écoutais la question de mon double, mais je ne souhaitais pas y répondre de suite. Je cherchais surement une idée qui m’irait, une altération de la vérité. Il y avait un petit distributeur à boisson dans le coin, et je soufflais bruyamment. Jamais d’alcool quand on en avait vraiment besoin. « Tu veux un truc ? » lui demandais-je en pointant du doigt la machine, même si j’avais déjà pris la décision pour elle de ce qu’elle allait boire. Cherchant de la monnaie dans le fond d’une poche de mon sac à main, j’en tirais une canette de pur jus d’orange et une bouteille d’eau. Je lui tendais la canette. « Je suppose que quelques vitamines ne te fera pas de mal. » dis-je en m’affalant sur un vieux canapé. J’ouvrais ma bouteille d’eau en prenant une grande gorgée. Mais je ne tenais pas en place, je me relevais aussi vite. Meleya avait posé une question je devais y répondre maintenant. « Le métabolisme de la famille n’y ai pour rien. Je n’ai plus le bébé Meleya. Rafael m’a retrouvé à Florence et… bref, il est en prison maintenant. Ne t’inquiète pas, ça va, enfin je crois, je ne parle jamais de cette grossesse, et je ne veux pas que ça se sache à Berkeley d’accord ? Tu n’en as parlé à personne rassure moi ? » Involontairement, je lançais un regard noir à Meleya. Sinon je comprenais vite les regards sur moi en arrivant. Forcément, une femme enceinte aussi plate qu’une mannequin, ou presque, ça n’était pas vraiment normal. Je lui tournais presque le dos pour continuer ma brève histoire, et de lui annoncer la nouvelle. « Comme d’habitude, j’ai repris mon habitude de courir le matin, et j’ai retrouvé mon ventre d’avant, même si mes hanches sont plus élargies maintenant. Mais je ne suis pas revenue seule Meleya… Il y a... Enzo est ici à San Francisco. » Une chose en son temps, je n’allais pas lui annoncé de suite que je n’avais pas encore l’accord du juge. J’avais l’impression que ça faisait une éternité que je n’avais pas parlée à Meleya. Encore moins de cette façon, mais ce n’était pas déplaisant, même si j’aurais préféré être concentré sur elle, plutôt que sur la mienne pour le coup. J’adorais avoir l’attention sur moi, bizarrement, là, ça me convenait beaucoup moins. Je proposais une alternative pour détendre tout ça. Je fixais le baby-foot avec une petite idée. « Je suis sur qu’avec ton ventre tu ne peux même plus toucher les barres, je ne te propose pas un baby-foot, tu serais obligé de déclarer forfait. » dis-je avec un petit sourire en coin, un petit air de défi dans les yeux. La provocation encore une fois, mais plus dans un esprit de petite fille de riche comme on me connaissait si bien, non pas de la méchanceté.
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June D. J. Martin
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June D. J. Martin
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MessageSujet: Re: « dans le tourbillon du quotidien, c'est le grain de sable qui fait basculer les existances » aureleya ♥ « dans le tourbillon du quotidien, c'est le grain de sable qui fait basculer les existances » aureleya ♥ EmptyJeu 13 Juin - 2:17


Aurea & Meleya: Ivanova Peyli Levy-Carcenac
À mon avis, les tragédies ça fait partie de la vie, on va pas baisser les bras parce qu’on est malheureux. Je me suis rendu compte d’une chose, quand on vous brise le cœur, il faut se battre de toutes ses forces et s’accrocher à la vie, parce qu’elle continue quoiqu’il arrive et cette douleur qui vous déchire fait partie de la vie aussi tout comme la peur et le mal être. Toutes ces sensations qui sont là pour nous rappeler que les choses s’arrangeront, ça vaut le coup de continuer à se battre.
 

    Partout où je posais le pied, les regards se tournaient vers moi, des regards emprunts de pitié, d'amusements ou de dégoûts. Les gens semblaient être intrigués par le spectacle que je leur offrais, celui d'une pauvre petite bulgare, veuve depuis peu, enceinte de son défunt mari. Peut importait ce qui s'avérait être la vérité ou non, pour eux, rien de tout cela ne comptait. La seule chose qui importait était de me critiquer, de me juger, parce qu'après tout, ce que les gens de notre génération, de notre époque aimaient faire par-dessus tout, était de critiquer, de se moquer des autres, de prendre un malin plaisir à jubiler de la détresse de son prochain. Notre génération était imbuvable, et parfois, j'avais honte d'en faire partie, de faire partie de cette époque. Comment les gens arrivaient-ils encore à se regarder dans une glace? Comment sont-ils capable d'être aussi abjecte sans en éprouver aucune culpabilité? Parfois je me demande. Et puis je me souviens que j'ai été élevé dans un couvent, où seule l'œuvre de Dieu influençait ma vie, mes choix, mon destin. le choix que mes parents avaient fait pour moi à mes trois ans n'était peut-être pas si mauvais que cela. J'étais partagée. D'un côté, il m'avait préservé de la haine des gens, de la perversion de la société, et m'avait évité de me transformer en garce impitoyable. Mais d'un autre côté, je devenais cette jeune femme totalement naïve, ne comprenant rien à la vie qui m'était offerte et aux choix de ma génération. J'étais totalement à côté de la plaque, à côté de mes pompes et je n'arrivais pas à rentrer dans les rangs, à faire comme tout le monde. Au fond, peut importait vraiment ce que je ressentais. Finalement, je ne serai jamais comme tout le monde, comme la majorité des gens. J'étais une Ivanova, destinée à monter sur le trône familiale, sur le trône de Bulgarie, en compagnie de ma sœur, et au final, rentrer dans le moule ou non n'était guère important, je serai toujours au dessus des autres, et observée par tous. Je n'aimais pas être prétentieuse ou ce genre de personne, comme pouvait l'être Aurea, mais j'étais tout simplement réaliste. Ma sœur l'était peut-être un peu trop, mais au moins, elle avait toujours été capable d'anticiper les choses, de les deviner, au point qu'elle serait fin prête à monter sur le trône bien avant moi, j'en étais certaine. Mais repenser à Aurea aujourd'hui ne m'aidait guère. Elle était loin. Bien loin d'ici. Elle était partie rejoindre son frère, celui avec qui elle avait été élevé et celui dont elle voulait prendre soin. Elle avait raison par ailleurs. Mais dans le même temps, elle ne se doutait pas à quel point j'avais besoin d'elle, à quel point j'aurai aimé son soutien maintenant que j'étais enceinte, veuve et toutes ces choses. Mais plus encore, j'avais besoin d'elle parce que j'étais vulnérable. Elle était la seule capable de m'aider, capable de me soutenir face aux commentaires incessants des personnes me tourmentants au sein de cette université. Mais je n'étais pas en mesure de lui demander de revenir. Je n'en avais pas le droit. Aussi, je prenais sur moi lorsque les regards se posaient sur moi, et me concentrais sur ce que j'avais à faire. Aujourd'hui, je tenais à réviser pour mon dernier examen, la géopolitique, afin de mettre toutes les chances de mon côté. En bonne alpha qui se doit, je me rendais donc à la bibliothèque, espérant trouver la force de réviser, même si je devais bien l'admettre, j'avais déjà bien des informations enregistré dans ma tête. Des livres pleins les bras, la tête baisée pour éviter le regard des autres, je tombais nez à nez avec ma sœur jumelle Aurea. Incroyable mais vrai, Aurea que je croyais repartie pour de bon en Italie se trouvait belle et bien face à moi, habillée comme à son habitude de vêtements griffés, maquillée et coiffée à la perfection. Laissant la stupéfaction passée, je la pris brièvement dans mes bras, avant de l'observer brièvement. Comme toujours, elle affichait une mine splendide, et une silhouette à en faire damner les dieux. Une Aurea dans toute sa splendeur en somme. « Arrête de rigoler là-dessus, j'ai déjà révisé tout le programme, j'ai seulement envie de réviser quelques petits trucs avancés, afin d'avoir un peu plus de matière à développer. » Et voilà que l'aspect physique entrait en ligne de compte, Aurea dénigrant ma silhouette trop fine à ses yeux, qui allait bien vite devenir trop grosse pour elle. Aussi, l'entendre mentionner l'après grossesse et les séances de sports qu'elle allait m'infliger me fit sourire. Finalement, ce genre de petites piques m'avait grandement manqué et je me rendais compte, que plus ce sentiment d'invisibilité qui m'accompagnait dès lors que j'étais en sa compagnie, c'est Aurea toute entière qui m'avait manqué. « Je n'en doute pas un instant que tu vas m'entrainer! Hors de question que ta jumelle ne reste une grosse baleine hein? » Dans la vie d'Aurea, il fallait que tout soit parfait, que tout suive le chemin qu'elle avait décidé, parce qu'Aurea, elle était comme ça. La perfection était son credo. Et je ne fus que renforcer dans mon idée en entendant ses prochaines paroles, où elle affirmait avec certitude qu'aucun epsilon ne ratait, et qu'elle ne raterait pas, rien du tout. Lentement, ma jumelle m'éloigna de la bibliothèque, pour m'entrainer à l'espace détente de l'université. Elle m'éloignait de mes révisions, et j'étais à peu près sur qu'elle devait être fière d'elle. Mais après tout, profiter de cet instant avec elle était bien plus important pour moi et je laissais aux oubliettes mes révisions. Tout en nous dirigeant vers l'espace D., je lui expliquais que malgré les critiques et regards qui se portaient sur moi, j'allais bien et j'avais une santé du tonnerre. Aurea en doutait réellement, et n'hésita pas à me faire part de ses impressions. De son expérience personnelle, mon epsilon préférée connaissait à la perfection ce qu'était les ragots et les critiques, et selon elle, tout ça finirait par se tasser. Pourtant, j'en doutais sincèrement. Comment ne pas rire de la riche veuve, religieuse et enceinte, qui allait gonfler comme un ballon? Je le savais, les rumeurs ne se tairaient que lorsque j'aurai accouché, puisqu'ils n'auraient aucune raison valable de me critiquer. Il allait donc falloir que je prenne sur moi durant les six mois qui restaient à venir, mais avec Aurea à mes côtés, je ne doutais pas un instant de réussir à supporter tout cela. « Honnêtement, ça me soulage que tu sois là. C'est idiot de penser ainsi, mais j'ai l'impression que lorsque tu es là, je suis plus forte, plus entière…» C'était idiot de réagir ainsi, de penser qu'Aurea était ma force, mais il fallait bien constater qu'être au côté de ma sœur aujourd'hui, je ne sentais absolument plus le regard des autres. Ils pouvaient bien me regarder, me critiquer, rire de moi, je n'en avais que faire, Aurea était avec moi et rien ne pouvait m'arriver. J'étais invincible. Evidemment, inévitablement, le sujet dévia sur Gaulthier. Et Aurea me demanda clairement si j'étais passée à autre chose. Non, bien sur que non. Gaulthier, mon mari restait toujours dans un coin de ma tête, de mon cœur, mais il ne fallait pas que j'oublie non plus que lui et moi étions sur le point de divorcer au moment de son décès, et que par conséquent, oui j'étais passée à autre chose, amoureusement parlant. Aussi, porter encore et toujours le nom de Levy-Carcenac pouvait perturber les gens, les tromper, mais en toute honnêteté, je ne me voyais pas reprendre le nom d'Ivanova. J'étais devenue une Levy-Carcenac, et je le restais, Gaulthier décédé ou non. « Non je ne passerai jamais réellement à autre chose. Gaulthier restera toujours mon mari, et même si les choses ne se passaient pas forcément très bien, rien ne changera cela pour moi.» J'enchainais alors sur Aurea et son métabolisme exceptionnel, qui à mes yeux, n'avait pas pris un gramme alors qu'elle était censée être enceinte d'au moins cinq mois. Décidément, les choses étaient loin de suivre le chemin que je le pensais. Et quelle ne fut pas ma surprise lorsqu'Aurea m'annonça qu'elle avait croisé le chemin de Rafaël, son ancien proxénète, et que par sa faute, elle avait perdu le bébé. Horrifiée, je portais une main à ma bouche et baissais les yeux sur mon ventre. J'avais la chance d'avoir toujours mon enfant, mon petit pois, alors que ma jumelle n'avait plus le bonheur d'être enceinte. Plus encore, imaginer que Rafaël avait frappé ma sœur me faisait sortir de mes gonds. Je n'étais pas du genre à m'emporter pour un rien, mais savoir qu'il avait porté sa main sur Aurea, qu'il avait osé s'en prendre à elle… La colère me fit frissonner et je n'osais pas un geste vers ma jumelle, de peur qu'elle ne pense que ce soit de la pitié. Avec Aurea, c'était toujours comme ça, toujours cette impression de pitié alors qu'il n'en était rien. Mais faire croire quelque chose à Aurea était comme faire rentrer un rond dans un carré. Impossible. « Non j'ai gardé l'information pour moi. Et ça restera ainsi alors. » Les choses auraient pu en rester là mais l'instinct maternelle d'Aurea était plus fort que tout, et elle était rentrée d'Italie en compagnie d'Enzo, son petit frère. Je comprenais mieux maintenant pourquoi Aurea était de retour, alors que je la croyais dans son pays natal avec lui. « Wouah, je suis étonnée il n'y a pas d'autres mots. Je croyais que tu voulais rester là bas pour t'en occuper, je comprends mieux ton retour. Vous revenez vivre à la maison Ivanova alors j'imagine! Il va pouvoir prendre la grande chambre bleue, je suis sur qu'il l'adorera! » Je déposais brièvement mon bras sur son épaule, avant de l'écouter me taquiner sur mon ventre. « Même avec mon gros ventre, je suis sur que je te ridiculise en beauté Aurea! » Nous mettant en position face au baby foot, la partie commença, dans la bonne humeur et nous nous sommes mises à parler de tout et de rien. Cela faisait longtemps qu'une telle chose n'était pas arrivé, et honnêtement, cela m'avait manqué. Nous avions mis du temps à apprendre à nous connaître, à nous apprivoiser, et finalement, au moment où les choses allaient plutôt bien, Aurea avait décidé de repartir dans sa ville natale, s'occuper de son petit frère, qui vivait avec sa mère. Cela me fit penser d'un seul coup qu'elle était partie avec son frère, sans penser à sa mère. « Et dis moi j'y pense, elle est d'accord avec la venue d'Enzo à San Francisco sa mère? Elle va venir lui rendre visite parfois? » Je n'avais jamais rencontré sa mère adoptive, ni même rencontré sa famille, mais après tout, Aurea et moi étions particulièrement discrète sur notre passé. Il n'y avait donc rien d'étonnant à ce que je n'ai pas rencontré Madame Peyli, italienne au sang chaud.
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MessageSujet: Re: « dans le tourbillon du quotidien, c'est le grain de sable qui fait basculer les existances » aureleya ♥ « dans le tourbillon du quotidien, c'est le grain de sable qui fait basculer les existances » aureleya ♥ EmptyMer 3 Juil - 23:05


∞ Aureleya ♥
« dans le tourbillon du quotidien,
c'est le grain de sable qui fait basculer les existances »


    Je savais très bien ce que s’était que d’être l’attention et surtout l’attraction au regard des autres. Sauf qu’à la différence de ma jumelle, je m’amusais à attirer les regards. Je comprenais bien vite en lui parlant qu’elle n’avait rien voulu de tout ça. Chose que je pouvais comprendre dans le fond. Sur beaucoup de point, Meleya et moi étions différentes, je savais pertinemment que ce que j’aimais, elle ça ne serait pas son cas. Le fait d’être revenue allait peut être la déchargée assez rapidement ou alors ça allait être le contraire. Même si au début s’était loin d’être le grand amour, j’avais appris en Italie les valeurs de la famille, et l’importance qu’elle avait. N’importe quel italien était capable de faire passer sa famille avant autre chose, et au final, c’était le même schéma que je reproduisais avec ma jumelle. Tout comme ce que je faisais avec mon frère. C’était égoïste d’avoir fait cela pour Enzo, je le savais, je voulais mon frère pour moi et par-dessus les lois. Tout comme je voulais ma jumelle maintenant plus pour moi que je l’aurais voulu avant. Bien sur je ne lui aurais pas dit, simple question de fierté, mais aussi pour ne pas effacé le caractère trempé dont je savais faire preuve dans toutes les situations. D’où le petit effet de surprise pour mon arrivée. Je me doutais que si j’avais prévenu, j’aurais surement eu le droit à un accueil tout chaleureux, avec limite les banderoles « welcome back » et pour l’amour de dieu je voulais éviter tout cela. Je préférais de loin la petite pique inattendue du retour. Et aussi éviter toutes les questions d’un retour aussi rapide alors qu’il y avait une semaine, je ne savais toujours pas quand je reviendrais. Même si le doyen m’avait obligé à ce que je passe les examens pour revenir à Berkeley, il y avait eu aussi ma conversation avec Nélye qui m’avait travaillé dans le sens où je n’avais pas joué à mon rôle de sœur. Mais comment savoir ce que c’était qu’un vrai rôle de sœur ? Je l’avais été pour Enzo, mais j’avais l’impression que la relation entre nous était totalement différente. Bref, le moment était aux retrouvailles. « Avoir plus de matière à développer ? Tu es tout de même au courant que tu ne peux pas obtenir mieux qu’un A+ à tes examens quand même ? Tu vas finir rider avant l’âge à ce rythme là ! » Une chose était sur en parallèle, moi je ne risquais pas de me faire une ride avant bien longtemps, car ce n’était pas les études qui me donnerait le plus de souci. J’y avais été plutôt zen même si je savais que je devais les réussir pour éviter de me faire virer. La force tranquille, je ne m’énervais qu’à certaine occasion bien particulière. J’avais bien observé Meleya et que dire de ses formes, un visage fin encore, mais un ventre qui se dessinait. Ça me faisait soupirer. « A la rigueur, je dirais qu’au moins tu ne me feras pas d’ombre, sauf si bien sur tu te mets devant moi. Avec ce ventre, je serais bien abritée. » dis-je le plus naturellement du monde. En même temps, j’avais du mal à imaginer les gens avec plus de formes que ce que la nature autorisée. Sauf à la rigueur par une contrainte médicale. Mais autrement, juste pour une question de grossesse, il fallait que le corps redevienne la beauté qu’il avait avant. Enfin à la condition qu’il soit beau avant cela. Donc je lui promettais un entrainement du tonnerre pour faire perdre ces kilos superflus. Nous parlions toutes les deux de ce qu’était devenue sa vie à Berkeley, surtout pour les ragots, et les gens se défoulaient à merveille. Rien n’avait changé alors. Je me chargerais personnellement du premier qui s’amuserait à cracher sur le dos de ma jumelle. Mais quand Berkeley découvrira que j’étais une kidnappeuse, ça devrait vite effacer la pauvre veuve effondrée. Ou alors on nous associera à une famille de fou, ce qui ne serait pas faux au passage. « Oh ce n’est pas si idiot que ça. Je ne suis pas forcément la sœur idéale, mais je sais prendre soin des gens quand il le faut… » Et là, il le fallait. Je m’étais le moment d’émotion sur la grossesse de ma jumelle. Le côté « avec toi, je me sens mieux », j’espérais qu’elle n’allait pas non plus me dire merci à longueur de journée d’être revenue. Mais le côté « plus entière » je le comprenais très bien. Après tout, il me semblait avoir lu qu’il ne fallait pas séparé des jumelles, car s’était comme si on séparait un couple fusionnel : il manquait une partie à l’autre. Et même sans forcément lui dire, je ressentais un peu la même chose.
    J’emmenais Meleya vers un espace peu fréquenté, l’espace détente. Bien sûr pendant ce temps, elle ne réviserait pas, mais elle l’avait dit elle-même, ce qu’elle voulait revoir, c’était pour étoffer ses rédactions. Rien de très important donc. J’en venais à parler de son mari, enfin défunt. Il resterait bien présent dans sa vie. Discrètement je levais les yeux au ciel. Même mort, il allait continuer de la hanter encore longtemps. J’aurai du le faire mourir moi-même, avec mes propres mains, dès le début où j’avais appris pour cet engagement ridicule. Je m’essayais à la compassion. « Bien sûr que ça ne changera pas. Et puis c’est tout récent aussi. » J’aurais aimé penser le moindre mot de ce que je venais de dire, mais je n’y arrivais pas. Tout ce que cet homme avait fait, s’était lui pourrir son existence comme il le pouvait. Bien joué Levy-Carcenac, tu viens de réduire ma sœur à pas grand-chose. Puis je racontais à Meleya ce qui s’était passé pour moi en Italie quand elle m’avait demandé pour ma grossesse. J’avais beau être une jeune femme très fertile, je n’avais mené aucune grossesse à terme. J’hôchais de la tête quand elle me confirmait qu’elle n’en avait pas parlé ici. Je la croyais, je n’avais pas de raison de ne pas lui faire confiance. Seulement je savais que rien ne rester secret à Berkeley. Puis je lui avouais qu’Enzo était ici, avec moi. Parler de la chambre bleue que l’on avait à villa pour lui me semblait être une excellente idée, tellement que j’en souriais rien qu’à l’idée. « On va rester à la villa oui, je suis contente de voir que tu acceptes qu’Enzo soit avec nous. Et il fera un excellent tonton pour ton petit pois. Je suis revenue pour les examens, mais je ne voulais pas revenir sans Enzo. » Etre séparée encore une fois de mon petit frère m’aurait été insupportable, et Enzo m’avait réclamé aussi bien plus que de raison, je n’allais donc pas le laisser là, à Florence. Histoire de détendre les choses, je proposais un baby-foot à ma jumelle. Si elle croyait me battre avec le ventre qu’elle avait, elle rêvait en couleur. Je me posais en face d’elle, en parlant un peu de toute sorte de chose, et ma jumelle plaçait un but avant que j’ai pu en marquer un. Zen Aurea, ce n’était qu’un jeu. Cependant, un silence se fit quand elle me demandait si ma tante était d’accord pour qu’Enzo soit ici avec moi. Je lâchais les manettes, je prenais appuie sur le baby-foot, mais tout en restant de mon côté. « Si tu veux bien, je vais rester de ce côté, car dans deux minutes, tu vas vouloir me tuer… » Enfin deux minutes, même pas en faite car j’enchainais directement. « Ma tante est contre le fait que je prenne Enzo. J’ai fait une demande au près du juge des enfants à Florence pour avoir la garde de mon frère. » Je marquais un léger silence pour lui laisser déjà comprendre ses quelques informations avant de poursuivre. « Comme je te l’ai dis, je ne me voyais pas revenir ici sans lui, et sans Berkeley, je pouvais dire au revoir à la garde de mon frère. Meleya, le juge n’a toujours pas rendu son verdict. On peut dire que selon les lois, j’ai kidnappé mon propre frère. Il faut que tu comprennes que ma tante ne lui offrait pas le meilleur pour lui, et qu’il a besoin de moi. Je compte sur Enzo pour faire comprendre qu’il avait envie d’être avec moi, et en ma situation aussi bien à Berkeley qu’avec la Bulgarie. » Je venais de donner un flot d’information à Meleya que je n’étais même pas sûr qu’elle ait tout compris. Et puis avec tout ce qu’elle venait de vivre, j’arrivais également avec mon bagage de problèmes. Je ne répondais pas sur le fait que ma tante puisse venir le voir, mais cela dépendrait de la volonté d’Enzo. J’étais un monstre, mais pas à ce point, quand même pas.
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