the great escape
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le deal à ne pas rater :
Display Star Wars Unlimited Ombres de la Galaxie : où l’acheter ?
Voir le deal

Partagez

tell me i'm your national anthem - lennina

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
AuteurMessage
Invité
Invité
avatar

tell me i'm your national anthem - lennina Empty
MessageSujet: tell me i'm your national anthem - lennina tell me i'm your national anthem - lennina EmptyLun 16 Juil - 14:20


I sing the national anthem, while I'm standing over your body.
Tell me I'm your national anthem, ooh, yeah, baby, bow down, making me so wow, wow... Tell me I'm your national anthem, sugar, sugar, how now, take your body down town, red, white, blue's in the skies, summer's in the air and baby, heaven's in your eyes. I'm your National Anthem ♫ lana del rey - national anthem ➺ crédit fantaisiie ; gif : tumblr. ;; 28.000ème message :plop:




Assise sur les bancs métalliques dans le hall de l’aéroport de San Francisco, je regardais les minutes passer, en attendant que sonne l’heure d’enregistrer mes bagages. Autour de moi, des familles se pressaient ; les mères tenaient fermement les petits doigts blafards de leurs enfants, tandis qu’en retrait, le père de famille poussait le charriot plein de valises. Dehors, je supposais qu’un taxi les attendait. Eux venaient tout juste d’arriver, et moi, j’attendais avec une impatience non feinte mon départ. Comme tous les étés depuis maintenant deux ans, je rentrais chez mon père, à Stockholm. Si pour de nombreux étudiants, le retour chez papa – maman se révélait être un véritable calvaire, pour moi, il s’agissait d’une véritable bénédiction. Depuis la mort de ma mère, il y a maintenant bien des années, j’avais tissé des liens indestructibles avec mon paternel. Tous deux, nous avions dû affronter l’horreur, la rumeur, et le deuil. Ensemble, tous les deux, seuls contre le reste du monde. Je me souvenais, vaguement, des mains protectrices de mon père, se posant devant mes yeux pour m’éviter les nombreux flashs des paparazzis. De son mieux, il m’avait préservée du scandale qui avait entouré le décès imprévu de ma mère. Il m’avait protégée, ignorant son propre chagrin pour me consoler du mien. Pendant de longues heures, il m’avait tenue dans ses bras. Il avait séché mes larmes, apaisé mes craintes, caressé mes longs cheveux blonds. Il m’avait fait une place dans à ses côtés, lors de mes plus douloureuses soirées. Au détriment de sa propre carrière politique, qui aurait dû être plus brillante qu’elle ne l’avait été jusqu’à maintenant, il avait pris soin de moi, avait veillé à ce que je me remette, du mieux possible, du départ soudain de ma mère. Je ne m’en étais rendue compte que relativement tard, mais mon père avait tout sacrifié pour ma petite personne. Il aurait pu s’enfermer dans le travail, devenir carriériste, et ne me voir qu’une fois par semaine, entre deux avions. Il aurait eu une carrière brillante, très brillante, plus brillante que celle qu’il avait réussi à avoir. Mais à la place, il m’avait offert le plus beau des cadeaux : il m’avait donné sa vie, son attention, sa présence, son amour. Et même si désormais, je vivais principalement aux Etats-Unis, il n’en restait pas moins que je lui étais reconnaissante. Eternellement. Par ce fait, j’étais donc ravie de rentrer pour le retrouver, et de pouvoir passer du temps avec lui. J’ai relevé les yeux, à l’instant où l’on annonçait l’enregistrement des bagages pour le vol San Francisco – Stockholm. D’un geste mécanique, j’ai rabaissé mes lunettes de soleil devant mes yeux, avant de me lever. Les doigts serrés autour de la poignée de ma valise et la démarche élancée, je me suis dirigée vers les portiques métalliques. Mes premiers pas, qui me menaient directement vers un retour chez moi. Demain matin, à l’aube, l’avion atterrirait à Stockholm. Demain matin, à l’aube, je serai de retour chez moi. Nostalgique, tout en étant pressée, j’ai jeté un rapide coup d’œil au fond d’écran de mon portable. Un mince sourire se dessina sur mes lèvres, alors que j’observais avec tendresse une vieille photo de famille. Mon impatience se manifestait de plus en plus, et je commençais déjà à soupirer. Courage, plus qu’une dizaine d’heures d’attente.

J’ai poussé un énième soupire de soulagement à l’instant où mes hauts talons frôlèrent le sol suédois. Pressée, je me suis élancée vers l’endroit où nos bagages devaient nous être rendus. Mes lunettes fumées noires posées sur les yeux, je cachais les immenses cernes qui bordaient mes yeux gris clairs. Toute la nuit, j’avais regardé les heures défiler. La hâte de rentrer chez moi m’avait empêché de dormir, et mes doigts avaient pianoté avec nostalgie sur l’écran tactile de mon portable. Toute la nuit, j’avais été plongée dans mes souvenirs d’enfance. Un franc sourire s’affichait sur mes lèvres, alors que j’attrapais ma valise. Rapidement, mes doigts pianotèrent sur mon portable, et s’arrêtèrent sur le nom de mon père. Sans aucune hésitation, malgré l’heure matinale, j’ai appuyé sur le téléphone vert. Les sonneries se succédèrent, puis la voix ensommeillée de mon père se fit entendre à l’autre bout du fil. Mauvais signe, vraiment. Je sentais que je n’allais pas aimer ce qui allait suivre. « Papa, c’est moi. Je viens juste d’atterrir à Stockholm, là. » Lâchais-je d’une voix douce. Inutile de m’énerver tout de suite, ni même de monter sur mes grands chevaux. Si ça se trouvait, ce n’était qu’un malentendu. Néanmoins, le silence qui suivit annonça la tempête qui se préparait. Mes doigts se crispèrent autour de mon portable, et mon sourire s’estompa en un clin d’œil. Mon père bredouilla quelques instants, alors que je soupirais. Une fois de plus. « Je suis désolée Val’, j’ai complètement oublié que tu rentrais aujourd’hui. Je suis en Inde, et je ne… » Commença-t-il. Val'. Il m'appelait Val'. Il osait me donner un surnom, alors qu'il savait pertinemment que j'avais horreur de ça. Il était mal parti, s'il comptait me faire des excuses. Mais au delà de ça, j’appréhendais mon retour à l’appartement. J’allais me retrouver seule, après avoir passé un mois en compagnie de Dawson. J’étais partie, sur un coup de tête, en road trip avec un Gamma que je ne connaissais ni d’Adam, ni d’Eve. Où avait donc pu passer ma conscience, et mon bon sens ? Aucune idée. Quoiqu’il en soit, j’étais partie, mon baluchon sur l’épaule, pour des vacances décidées sur un coup de tête. Et pour une fois, l’inconnu avait eu du bon. J’avais apprécié tous ces moments, même si ça avait aussi signifié retarder mon arrivée à Stockholm. Je ne regrettais pas, mais une partie de moi me disait que si j’étais rentrée plus tôt, j’aurais au moins eu l’occasion de voir mon père. « C’est bon, arrête toi maintenant. Tu vas t’enfoncer, et je vais te dire des choses que je regretterai plus tard. » Lâchais-je d’une voix glaciale, avant de raccrocher brusquement. Ma main droite passa dans mes cheveux, puis effaça une larme traitresse qui osait glisser le long de ma joue. Le manque de sommeil me jouait des tours, et je me détestais pour ce cruel instant de faiblesse. Tout de suite, mes jambes se firent plus lourdes, et je traînais ma valise comme un fardeau. A quoi bon rentrée pour être déçue ? Par chance, l’heure matinale m’évita les regards appuyés et les murmures sur mon passage. Ah la Suède, un retour aux sources qui se présentait comme un soulagement, mais aussi un cauchemar. Partagée entre mes racines et mes scandales médiatiques, je ne savais pas toujours sur quel pied danser. Alors que la fraîcheur matinale m’enveloppait, j’ai fait quelques pas le long du trottoir, avant de héler le premier taxi qui passait. J’aurais pu rentrer chez moi à pied, mais j’avais une flemme monstrueuse. Sans préambule, j’ai indiqué mon adresse, et le chauffeur démarra. Une dizaine de minutes plus tard, je descendais du taxi, et je franchissais l’immense porte de l’immeuble. Puis l’ascenseur, et mes clés tournèrent dans la serrure. Enfin. J’ai abandonné mes talons devant la porte, puis je me suis dirigée vers ma chambre, qui était plongée dans la pénombre. J’ai ouvert ma valise, attrapé une nuisette. Puisque mon père m’abandonnait, j’allais me retrancher dans mon lit jusqu’à ce qu’il rentre. Pourvu qu’il se sente coupable, tiens. Ruminant mon chagrin, j’ai retiré mon jean, avant de froncer les sourcils en entendant un bruit provenant du couloir. Sans doute le parquet qui craquait, comme d’habitude. J’ai balancé mon haut en soie dans un coin de la pièce, avant d’enfiler ma nuisette. Mais un second bruit, plus lourd, me fit me retourner à nouveau. Dans l’embrasure de ma porte se trouvait Lennon, mon demi-frère, qui était aussi accessoirement mon fiancé. Je l’ai dévisagé pendant quelques secondes, avant de lâcher : « Aucun commentaire sur ma nuisette transparente, je ne suis pas d’humeur. » Agacée ? Oui, je l’étais. Malheureusement, c’était Lenny qui allait trinquer pour mon père. Le désavantage d’être un demi-frère, j’imagine. Il pouvait avoir les bons côtés, mais il devait aussi écoper des mauvais. « Qu’est-ce que tu fais ici ? Je pensais que tu aurais trouvé une ou deux soirées pour te divertir. » Dis-je en haussant les épaules. Je n’étais pas dupe quant à la vie que menait Lennon ; d’ailleurs, il n’avait jamais été question d’être un couple sérieux, fidèle, qui parlait engagement et projets d’avenir. Nous tenions tous deux à notre liberté, et c’était bien ainsi. « Tu es là depuis longtemps ? » Demandais-je en rangeant une pile des jeans dans mon armoire.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

tell me i'm your national anthem - lennina Empty
MessageSujet: Re: tell me i'm your national anthem - lennina tell me i'm your national anthem - lennina EmptyVen 3 Aoû - 18:39

tell me i'm your national anthem - lennina Tumblr_lxjzi07h9d1r5cl6so1_500
Les vacances avaient désormais commencé depuis quelques semaines, et je devais bien avouer que ce n’était pas avec déplaisir que je m’apprêtait à faire la surprise à ma douce et tendre fiancée, la délicieuse Valentina, que c’était avec moi qu’elle passerait ses vacances, enfin, ce qu’il en restait, jusqu’à la prochaine rentrée scolaire. Valentina, Valentina. Je riais de ma bêtise, à chantonner dans ma tête, l’air de la pub pour le parfum portant le même nom que la ravissante suédoise. J’avais sincèrement l’impression qu’elle et moi n’avions pas passé de réels moments, juste elle et moi, depuis bien trop longtemps, et cela me rendait un peu triste. Avant, pendant de longues années, on avait été si complices, passant le plus clair de notre temps ensemble, même si par la suite, les choses qui nous faisaient passer le temps étaient bien moins catholiques que lorsque nous n’avions qu’une douzaine d’années derrière nous, et nous étions même allés jusqu’à nous fiancer, dans le seul but de ne plus sans cesse avoir à essuyer les regards accusateurs de son père, qui trouvait notre relation bizarre, et même si elle était désormais officielle, il n’en était pas pour autant, un très grand partisan, il fallait bien l’avouer. Je savais que je l’avais déçu, qu’elle avait essuyé le fardeau de paraître trompée et fiancée d’un prisonnier. Mais qu’aurais-je pu faire ? Sincèrement, quelle personne dans ce bas monde pourrait réellement m’en vouloir d’avoir aidé une femme enceinte -prénommée Jules- qui se faisait agresser par plusieurs hommes dans une sombre ruelle ? Personne, on ne pouvait pas me le reprocher. Je n’avais même jamais rien fait avec Jules, au jour d’aujourd’hui, peut-être avions-nous échangé deux ou trois baisers, rien de plus. Si j’avais ’trompé’ Valentina, ce n’était certainement pas avec la sigma. Puis, de toute façon, on ne se trompait pas réellement vu que nous n’étions pas un couple au sens où nous l’entendions tous les deux, on était fiancés pour emmerder son père, et cela nous allait très bien. Jusqu’à quand ? Je ne le savais guère. Et même si j’avais pour la blonde, d’énormes sentiments qui faisaient que la voir avec un autre homme que moi, me rendait extrêmement jaloux -mais dieu merci j’avais mes calmants- je savais qu’être en couple avec moi n’était pas une partie de plaisir, avec tous mes médicaments, mes crises, et cetera, et que je me voyais très mal lui infliger cela, je l’aimais bien trop pour faire une telle chose. J’étais instable, autant sur le point mental que sentimental. Au niveau sentimental, mon plus gros problème était que je n’avais pas de juste milieu, et c’était très souvent problématique. Quand je détestait quelqu’un, je le détestait du plus profond de mon être, je lui avouais la plus grosse des haines que la Terre et l’humanité ait jamais connu. Mais lorsque j’aimais quelqu’un, je l’aimais si fort, que ca faisait mal, réellement. Je gardais sur ma peau les séquelles de l’amour. La première fois que j’avais levé la main sur Alaina, je m’étais assis dans ma douche, avais ouvert l’eau froide, et m’étais tailladé le poignet. Assez pour en souffrir, mais pas assez pour que je perde trop de sang. J’avais eu envie de souffrir, car je le méritais. Et lorsque cela fut le cas, ce fut comme une sorte de délivrance. Expier mes fautes par l’automutilation ? N’importe quel psychiatre m’aurait envoyé directement en institut spécialisé si il savait.
Il me semblait clair que pour un grand nombre de personne, la relation que j’entretenais depuis plusieurs années maintenant, avec Valentina, pouvait être intrigante ou même très bizarre. Lorsqu’on entend que quelqu’un est fiancé à sa demi-sœur, on se dit qu’on est assez proches de l’inceste, ce qui est très moche, disons-le. Mais, si la première fois que l’on avait passé la nuit ensemble, cela nous avait semblé très bizarre et même dégoûtant -étant donné qu’on avait jusqu’ici été élevés comme des frères et sœurs, depuis l’âge de douze ans- mais la seconde fois, cela ne l’était plus du tout, bien au contraire. Nous n’avions pas réussi à le cacher à notre parent respectif bien longtemps, et, pour empêcher le père Jaslang de s’opposer coûte que coûte à notre relation, on avait décidé d’annoncer notre immense amour l’un pour l’autre ainsi que nos fiançailles. Débile ? Peut-être, qui sait. Mais on était absolument pas un vrai couple, et il n’y avait que quelques rares personnes qui le savaient vraiment. Tournant la clé dans la porte de la maison, je fus étonné de voir que la porte n’était pas fermée à clé. Un cambrioleur ? Vu tous les systèmes d’alarme et de sécurité, cela m’étonnerait grandement. Valentina ? Aown, elle était surement arrivée avant moi, damn it. Et alors que je croisais son regard, je ne pus m’empêcher de la reluquer avec instance, vu qu’elle n’était habillée que d’une nuisette qui se voulait transparente à souhait. Valentina, plus une nuisette transparente, plus une maison vide, signifie conneries. Sauf que, comme je peux le voir, la demoiselle semble ne pas être du tout d’humeur. Dommage. « Je ne comptais pas en faire, je manque de mots pour décrire ce que j’en pense. » Lâchais-je, charmeur. Mais, son ton était bien loin du mien, elle était beaucoup plus froide et son agacement était totalement palpable. Mais me demander ce que je faisais là, c'était un peu idiot, j'étais autant chez moi qu'elle, étant donné l'union entre nos deux parents. « Je suis ici parce que j’ai dit à ton père que je passerais les vacances avec ma chère et tendre fiancée, maintenant, si tu ne désires pas savoir où je t’emmène, je peux toujours annuler… En parlant de soirées, t’as du t’amuser en partant dieu sait où avec dieu sait qui, et en étant injoignable. J’te demande pas d’explications, tu es une grande -et belle- fille mais tu t’imagines bien que si ton père m’avait appelé, nous aurions eu l’air fin. Et que je me suis un peu inquiété. » Dis-je, sut un ton léger, tout en essayant de garder le sourire un maximum. J'avais la pêche car je savais que j'allais passer de très bonnes vacances avec la bêta, mais il fallait qu'elle y mette du sien, c'était clair et net ! « Non, je viens d’arriver, à l’instant. » Je me rapprochais d'elle, et vins déposer mon sac non loin de la table de la salle à manger, avant de vider mes poches sur le bahut de cette même pièce. Relançant mon regard sur la belle, je reprenais. « Non, je viens d’arriver, à l’instant. Même si nous tenions à notre liberté, tous les deux, il était clair pour moi comme pour elle, que cela ne nous empêchait pas du tout de passer du bon temps ensemble, car j'aimais Valentina bien plus que comme une simple maîtresse, elle était à la fois une très bonne amie et celle qui se rapprochait plus de l'amour pour moi, c'était clair. Et je voulais être indispensable pour elle, évidemment. Venant à ses côtés, je relevais son menton pour qu'elle me regarde dans les yeux avant de déposer un baiser sur sa joue, en tentant de lui redonner le sourire. « T’as l’air toute triste ma belle, donc j’te propose un truc. Ce soir, j’te fais un massage, des crêpes ou tout ce que tu veux. Et demain, on part en vacances tous les deux comme je l’ai prévu. Deal ? »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

tell me i'm your national anthem - lennina Empty
MessageSujet: Re: tell me i'm your national anthem - lennina tell me i'm your national anthem - lennina EmptyDim 12 Aoû - 22:05


This was not my idea, don't you keep me waitin'.
So make sure you're thinkin' it through, you've let me down again, offer me somethin', I know you really meant, 'cuz I don't wanna the one, only overjoyed... Yeah I don't wanna be the one, makin' all the noise, yeah I don't wanna be the one, hey ! ♫ the ting tings - be the one. ➺ crédit fantaisiie ; gif : tumblr.




L’aube se levait à peine sur la capitale suédoise, que déjà, ma journée promettait d’être d’une noirceur sans précédent. Assise à l’arrière d’un taxi, je regardais les immenses bâtisses se succéder, tandis que je ruminais mon chagrin. Intérieurement, je maudissais mon père et son manque de tact. Je déglutissais, tout en retenant avec difficulté les larmes qui menaçaient de couler. J’étais fatiguée, épuisée à cause de son long voyage en avion, et mes nerfs avaient été mis à rude épreuve. Et comme si tout cela ne suffisait pas, mon paternel venait de m’asséner le coup de grâce, alors qu’il était à des milliers de kilomètres de là. Non ma fille, je ne viendrai pas à ta rencontre, parce que je m’éclate en Inde. Pourquoi ? Aucune idée. Ma jalousie me laissait supposer que mon père avait préféré sa nouvelle femme – à savoir ma belle-mère, la mère de Lenny – à moi-même. Il avait préféré partir en vacances avec elle, et me laisser de côté. Sur la touche, sa fille chérie ! Néanmoins, une petite voix en moi me soufflait que j’exagérais, que son erreur avait été involontaire. D’ailleurs, peut-être même qu’il n’était pas en voyage privé, mais en voyage professionnel. Après tout, je n’en savais rien ; mieux valait que je relativise rapidement, ou sinon, j’allais finir par exploser. Comme toujours dès lors que j’étais énervée, je me sentais partir dans les extrêmes. Décidément, le monde ne tournait plus rond pour moi, ces derniers temps. Entre mon escapade imprévue avec Dawson, et l’absence de mon père, je me sentais complètement chamboulée, voire même presque perdue. Et puis, il fallait bien le reconnaître, je digérais mal le fait d’avoir été abandonnée, surtout par l’une des personnes qui comptaient le plus à mes yeux. Mon père avait toujours répondu présent, dès l’instant où j’avais eu besoin de lui. A sept ans, lorsque j’avais brutalement perdu ma mère, mon père avait tout mis entre parenthèses pour prendre soin de moi. Sa carrière politique avait été reléguée au second plan, sa vie privée avait stagné pendant de longues années. En bref, j’avais été le centre de sa vie, et parfois encore, il m’arrivait de regretter les instants uniques que nous avions partagés, rien que tous les deux. Je ne plaignais pas de ma belle-famille – je savais pertinemment que j’aurais pu tomber sur pire – mais il y a certains moments où j’aurais voulu rester en tête à tête avec mon père, chose qui n’était désormais plus possible. Dommage pour moi. J’ai soupiré, cherchant à relativiser à tout prix : j’aurais toujours une place dans son cœur, une place unique. J’étais sa fille, son unique fille, et rien ni personne ne pourrait changer cela. Le chauffeur de taxi s’arrêta devant la porte en fer forgée qui barrait l’entrée d’une cour privée. Et voilà ; d’ici quelques minutes, je serai de retour au bercail pour un mois. Seule, désespérément seule. J’ai tendu un billet au chauffeur, tout en lui précisant qu’il pouvait garder la monnaie. Il me remercia, et j’ai pris une seconde pour resserrer le foulard en soie autour de mon cou. Un instant plus tard, et je me retrouvais debout sur le trottoir, ma lourde valise posée à mes côtés. L’air frais qui faisait voltiger mes cheveux me fit tressaillir, et je me suis décidé vers l’entrée d’un pas pressé. Même si j’avais cherché à atténuer la colère que j’avais pu ressentir suite à l’appel que j’avais passé à mon père, il n’en restait pas moins que j’étais déçue par son comportement. Bien sur, il était évident que je passerai l’éponge sur cette affaire d’ici quelques jours, mais qu’importe : c’était le principe. Lorsque j’ai poussé la porte de l’appartement, je n’ai pas été surprise de constater que celui-ci était vide. L’ensemble des pièces était plongé dans la pénombre, et à l’entrée, seule ma paire de talons hauts et mon imperméable venaient occuper l’espace vide. Je n’ai pas traîné, ne prenant même pas quelques minutes de mon temps pour faire le tour de l’appartement. Je me suis dirigée vers ma chambre, entraînant ma valise à ma suite. Je comptais bien rattraper les quelques heures de sommeil qui me manquaient, mais avant ça, il me faudrait vider le tas de fringues qui s’entassait dans ma valise. Tâche sacrément rébarbative, surtout lorsque l’on attend qu’une chose : que les bras de Morphée viennent nous entourer avec tendresse. J’ai tressailli en entendant un bruit sourd, avant de me retourner brusquement. Dans l’embrasure de la porte, les bras croisés sur sa poitrine, Lennon Camdem-Fitzgerald, mon demi-frère et accessoirement fiancé, me regardait d’un regard lubrique que je ne connaissais que trop bien. Dommage mon chéri, je ne suis pas d’humeur, alors tu vas devoir garder tes folles et chaudes ardeurs pour toi. J’ai néanmoins esquissé un léger sourire à sa réplique. « Toujours aussi beau parleur, à ce que je vois. » Notais-je d’une voix neutre. Si Lenny avait bien un don, c’était celui-là : il savait parler aux femmes. A bien des reprises, je m’étais laissée tenter, laissée prendre dans ses filets. Mais pas aujourd’hui, pas cette fois-ci, et pas depuis son retour à Berkeley. Nous étions en froid – même si au fond, j’avais bien conscience d’être la seule à faire la gueule dans l’histoire – et je ne comptais pas lui pardonner sa malencontreuse erreur de ci-tôt. Pour la première fois de ma vie, j’avais eu la désagréable sensation d’être trahie. Je comptais sur Lennon, et il m’avait lâché, abandonné. Il avait fragilisé encore plus l’équilibre précaire que nous avions réussi à bâtir tous les deux. Il avait anéanti notre relation, et au fond de moi-même, je regrettais et je lui en voulais terriblement. « Dis-moi tout. » Lâchais-je en posant mes mains sur mes hanches, désireuse d’en savoir plus. Le malin, il avait bien réussi son coup ; il venait d’éveiller ma curiosité. Mais le pique d’excitation que je venais de ressentir retomba bien vite, lorsque mon demi-frère fit allusion à mon petit voyage imprévu. Et voilà, une fois de plus, il me sortait le couplet du gros jaloux. Employer cette méthode avec moi était vain, il le savait, et pourtant, il ne pouvait pas s’en empêcher. « Je fais ce que je veux, Lenny. Tu te souviens ? C’était le deal. » Dis-je d’une voix froide et cassante. Et si tu veux tout savoir mon chéri, je me suis éclatée comme une folle sur les routes désertiques ! J’ai roulé des yeux alors qu’il évoquait mon père, et sa prétendue ignorance. Désolée mon cher, mais tu as une longueur de retard. « Mon père était au courant. Je l’ai eu au téléphone plusieurs fois. » Déclarais-je en haussant les épaules. « Ne me lance pas sur des sujets comme l’inquiétude, s’il te plait. Parce que sinon, on va devoir s’engueuler, et je n’en ai pas envie. » Lâchais-je en soupirant, me détournant à nouveau de mon fiancé. Ma valise était encore pleine à craquer, et toutes ces jacasseries me ralentissaient. « Et tu reviens d’où ? » Demandais-je en posant un de mes hauts en soie sur un cintre. J’ai arqué un sourcil en posant mon regard sur Lenny. Je me suis approchée de lui, pour le renifler sans même m’en cacher. « Tu sens à peine l’alcool… Te serais-tu acheté une conduite, mon cher ? » Le questionnais-je à voix basse, laissant traîner l’un de mes doigts à la commissure de ses lèvres. Même si nous étions en froid, je restais avant tout une séductrice. J’aimais gagner, être la première, obtenir tout ce que je voulais. J’aimais séduire, voir que je plaisais, et me savoir désirée. Je suis allée ranger les quelques cintres qui traînaient, puis j’ai senti les doigts de Lennon glisser sous mon menton. « La faute à mon père. » Bougonnais-je en roulant des yeux. « J’opte pour des crêpes. On verra si tu m’aimeras toujours autant quand j’aurais pris dix kilos par ta faute. » Dis-je, espiègle. Le massage n’était pas une bonne idée ; nous savions tous deux que ça allait mal se finir. Pour le moment, je préférais m’en tenir à une relation plus amicale ; si ça roulait, on verrait pour approfondir dans une relation plus intime. « Et va pour les vacances. Je suis toujours preneuse dès qu'il s'agit de ce genre de plans. » Concluais-je d'une voix plus douce.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

tell me i'm your national anthem - lennina Empty
MessageSujet: Re: tell me i'm your national anthem - lennina tell me i'm your national anthem - lennina EmptyDim 9 Sep - 18:28

Il y avait toujours, dans mon coeur, une grande part du noirceur, qui s'était dessiné lorsque mon père avait décidé de nous quitter pour aller baiser et faire des gosses à sa secrétaire. Enfin, non, cette part de méchanceté, et de violence qui se trouvait en moi, remontait à vrai dire, au jour où il était revenu à la maison, comme si de rien n'était, en me disant qu'il voulait que je rencontre sa nouvelle famille, mes demi-frères et soeurs. Mais pour qui se prenait-il de revenir dans ma vie comme si jamais rien ne s'était passé, comme si il n'avait pas brisé mon putain de coeur ? J'étais parti sans lui laisser un seul regard, il n'était qu'un connard et jamais je ne pourrais lui pardonner, et je ne pourrais encore moins lui laisser une place, aussi minime soit elle, dans ma vie. Puis, l'histoire avec Koda avait fait que mon cerveau, par moments, décidait de prendre le contrôle et laissait sortir toute la colère et toute la violence qui se trouvait en moi depuis toujours, toutes la colère que j'avais gardé au plus profond de mon être depuis si longtemps, depuis de si longues années. J'étais devenu une mauvaise personne, je le savais, j'étais violent avec Lanie, et je méritait de mourir pour cela. Puis, je le méritais plus que quiconque, après tout, j'avais ôté la vie de quelqu'un, méritais-je beaucoup mieux ? J'étais loin d'en être très sur, et même si je ne croyais pas vraiment en Dieu ou en des châtiments divin, ou dans le karma, si cela existait vraiment, j'aurais beaucoup de mal à survivre dans ce bas monde. Mais, ces derniers temps, il n'y avait qu'une chose qui me déchirait le coeur de part en part, c'était de la voir, elle, Valentina, avec d'autres hommes que moi. Oui, cela avait été le deal, fiancés mais pas fidèles, mais, j'avais beaucoup de mal à m'y faire, à l'imaginer avec d'autres, à faire dieu sait quoi. Rien que d'y penser, cela me soulevait le coeur et j'avais réellement envie de vomir. J'aimais sincèrement Valentina, je le savais depuis longtemps mais parfois, je me demandais si elle le savait aussi, mais, à vrai dire, je ne savais pas vraiment si elle comprenait ce qui se passait dans ma tête et dans mon coeur. Elle avait très mal pris le fait que je sois arrêté pour avoir tué un homme, et que tous les journaux suédois avaient pris à coeur de dire que la fille d'un ancien sénateur avait vu son fiancé être jugé pour avoir tué un homme en protégeant une fille qui n'était pas sa fiancée. Alors quoi, j'aurais du laisser ces hommes la torturer, la violer ou la tuer ? J'avais eu l'impression, et c'était toujours le cas, que j'avais bien agi, dans d'extrêmes proportions, mais que j'avais tout de même sauvé la vie de cette fille, et tout le monde me le reprochait, mis à part ma mère. Cela me tuait, parce que depuis, Valentina était froide et distante avec moi, et vu tout l'amour que je pouvais porter à la suédoise, il semblait évident que cela me brisait le coeur. Elle ne m'aimait pas, du moins, pas de la même façon que je pouvais l'aimer, je le savais très bien et jusqu'ici, je m'étais fait à cette idée, que quoi qu'il arrive, je serais toujours celui qui aimerait l'autre le plus, mais désormais, je n'étais même plus sur qu'elle m'aime un tant soit peu. Car, je ne savais pas si elle le faisait exprès ou non, mais la plupart des choses qu'elle pouvait faire, me blessait au plus haut point, et me brisait le coeur. Et la connaissait très bien, je savais qu'un jour, elle voudrait se venger de l'affront que je lui avais fait, et qui avait fait les choux gras de la presse suédoise, et je redoutais ce jour. Car, si elle y allait trop fort, en plus de briser le lien si fort que nous avions toujours eu, elle me briserait moi, purement et simplement. Mais je ne savais pas du tout quels pouvaient être ses plans, et je les redoutais plus que tout. Je me sentais mal d'être avec elle sans savoir quels étaient ses desseins, mais je devais me calmer, de toute façon, comme on dit, qui vivra verra. Et si je devais souffrir, ce serait le cas, de toute façon, quoi qu'il arrive. Je détestais Koda du plus profond de mon être, car son plus grand plaisir avait été de me briser le coeur, et maintenant, si c'était aussi le cas de Valentina, je ne savais pas si je pourrais un jour lui pardonner ceci. Mais ce n'était encore que pensées, elle ne m'avait rien fait encore, alors, elle restait ma Valentina, la personne la plus importante de ma vie depuis des années maintenant. Rien que cela. Et maintenant, elle ne faisait qu'être froide avec moi, tout en me faisant bien comprendre qu'elle me faisait la gueule et que donc, elle me faisait payer toutes mes conneries, avec un style que je connaissais désormais très bien et qui était tout à fait propre à mademoiselle Valentina Jaslang. Je la connaissais depuis près d'une dizaine d'années, c'était donc certain que je la connaissais désormais sur le bout des doigts et que je savais déceler les attitudes qu'elle pouvait avoir mais c'était vrai que cela me faisait mal au coeur qu'elle soit ainsi, ces derniers temps, avec moi, car j'avais pour elle, une énorme tendresse. Dans notre relation, ce qui était dur à concilier, c'est que l'on s'aimait à la fois comme une frère et une soeur, mais aussi comme des amants, et dieu sait à quel point cela rendait les choses beaucoup plus compliquées à ce niveau là. C'était depuis la première fois que nous avions couché ensemble, un espèce d'équilibre instable, et ce que j'avais fait avait déséquilibrer totalement notre relation, car elle était froide envers moi et de mon côté, je ne pensais qu'à me faire pardonner, lorsque nous passions du temps ensemble. Beau-parleur, mouais, je ne parlais pas mieux que quiconque, au contraire, je disais souvent ce que je pensais mais pas forcément les choses à dire. Au moins, on ne pouvait pas me dire que j'étais hypocrite ou plein de faux-semblants, c'était déja ça. « Je ne fais que donner mon avis. » Lâchais-je, sur un ton léger et détaché. Je ne voulais pas entrer dans les petites piques qu'elle me lancait, ce n'était pas mon genre, du moins, pas du tout avec la belle blonde. Ce que je voulais absolument, c'était de calmer les choses et de tout remettre à plat avec elle, et j'espérais sincérement que de partir en vacances avec elle, nous permettrait de retrouver un semblant de la relation que nous avions eu ensemble, durant toutes ces années. « Normalement, nous partons demain matin pour les Bahamas, le soleil, la mer turquoise. J'espère que la destination te plait. » Un sourire accompagna ma phrase, tandis que je l'écoutais et que je devais avouer qu'elle m'énervait passablement. Certes, c'était le deal, de pouvoir faire ce que l'on voulait avec qui on voulait, mais elle semblait ne pas comprendre que je pouvais m'inquiéter de n'avoir aucune nouvelle durant plus d'une semaine, certes, j'étais jaloux qu'elle soit surement avec un autre homme, mais c'était surtout que j'étais inquiet, de ne pas savoir si elle était saine et sauve, tout simplement. « Je n'ai pas dit que tu ne pouvais pas faire ce que tu voulais. J'aurais juste aimé, qu'au moins, tu m'envoies un message pour me dire que tu vas bien, pas la destination ou avec qui tu es, juste que tu vas bien. C'est tout ce que je désirais savoir, à tout casser, cela t'aurait pris à tout casser dix secondes. » Je m'arrêtais un instant, l'air grave, avant de reprendre. « Je m'en voudrais beaucoup trop si il t'arrivait quelque chose, Valentina. » Je serrais fort mon poing, parce que j'étais réellement énervé. Je n'allais pas avoir de crise, avec Valentina, c'était tout simplement impossible que cela m'arrive, elle était depuis que l'on m'avait décelé cette maladie, celle qui arrivait le mieux à me calmer, en toutes circonstances, rien qu'en me regardant dans les yeux et en me parlant, doucement, elle me calmait. De toute façon, si un jour, je devais lever la main sur elle, je sortirais obligatoirement de sa vie, et de la vie de qui que ce soit d'autre, c'était clair. « J'aurais aimé être au courant aussi, mais c'est passé maintenant. Et on ne veut pas s'engueuler, je sais que tu es intelligente et que tu comprends mon point de vue, il n'y a pas besoin d'en dire plus. » Laissais-je doucement échapper. « De San Fransisco, j'avais des trucs à préparer, pour mon cours de dessin. » Elle me cherchait, et me connaissait parfaitement, elle savait que je la trouvais plus belle encore lorsqu'elle était méchante, mais là, je n'étais pas d'humeur à trouver cela charmant, non, cela m'énervait qu'elle veuille jouer à ce jeu là avec moi, et si nous n'avions pas été en froid, je ne me serais pas gêné pour le lui dire, mais vu la situation, je m'abstenais de lui dire ceci. « Je peux pas boire avec mes médicaments Valentina, je te l'ai déja dit.» Lâchais-je, froid. Elle était énervé, avant tout à cause de son père, mais pourtant, c'était mieux qui prenait tout dans la gueule, mais enfin, vu notre relation depuis quelques mois, je n'étais pas réellement étonné, même si cela ne me faisait pas forcément plaisir, je savais que vu la relation qu'elle entrenait avec son père, elle n'allait pas l'engueuler au téléphone. « Tu le connais, il aurait rien fait pour te faire mal au coeur.» Tout comme moi. Les mots restèrent bloqués dans ma gorge, je me voyais mal lui dire cela, vu que mes explications n'avaient pas suffi autrefois, cela ne changerait pas aujourd'hui. « Tu sais bien que je t'aimerais toujours...» Les mots sortirent tout seuls, mais à vrai dire, ils n'étaient pas totalement faux. Même en froid, notre relation était beaucoup trop forte et profonde pour qu'un jour, j'arrête de ressentir une aussi grande tendresse à son égard. Je reprenais, tout en sortant de quoi préparer les crêpes. « Parfait, alors, tu n'auras peut-être pas besoin de défaire ta valise, blondie. » La voix plus douce qu'elle avait employé, me confortait dans mon idée, et je vins déposer un baiser sur son front, avant de lui préparer des crêpes, et dieu sait que j'étais un expert pour cela, ce n'était pas la première fois qu'on se retrouvait seuls tous les deux ici, à manger des crêpes. Je ramenais le plat à table, et tout en m'en préparant une, je la regardais, et allai même jusqu'à me permettre une boutade, sans forcément changer le ton, toujours léger, de mes paroles. « Par contre, j'espère que ca te dérangera pas de dormir avec moi durant les vacances, il n'y avait plus que des chambres avec lit double. Et vu la température, tu risques de devoir dormir nue.» Un sourire offert à la demoiselle, et ma voila, mangeant ma crêpe en attendant sa réponse.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

tell me i'm your national anthem - lennina Empty
MessageSujet: Re: tell me i'm your national anthem - lennina tell me i'm your national anthem - lennina EmptyVen 5 Oct - 15:15


This is our decision to live fast and die young.






Debout dans ma chambre, je faisais face à mon demi-frère, qui venait tout juste de rentrer. Il m’avait suivi de peu. Malheureusement pour lui, il avait fait une grave erreur en venant pointer le bout de son nez dans ma chambre ; j’étais d’une humeur massacrante. Le voyage en avion m’avait épuisé, j’étais en plein jet-lag, et mon père pointait aux abonnés absents. Tous les éléments étaient réunis pour que je passe mes nerfs sur lui, et ça ne tarderait sans doute pas à arriver. Une réflexion de travers, et j’allais l’envoyer se faire voir ailleurs. En attendant, j’adoptais la parfaite attitude de la garce manipulatrice, qui savait pertinemment jouer de son physique. « S’il renforce mon égo, n’hésite pas à le donner. » Annonçais-je d’une voix tranchante, un sourire narquois figé aux lèvres. A l’heure actuelle, je représentais le stéréotype même de la fille narcissique et superficielle, mais je m’en fichais. Je me présentais sous l’angle de la garce manipulatrice et méchante, purement et simplement. Nombreuses étaient les personnes qui avaient déjà eu affaire à la Valentina garce et odieuse ; cependant, Lennon, lui, n’en était pas familier. Il faut dire qu’il me connaissait probablement mieux que personne, dans la mesure où il me côtoyait depuis le début de mon adolescence. Lui et sa mère avaient brusquement fait irruption dans ma vie, avant même que je ne commence à exercer le délicat et subtil art de la manipulation. Jeune, à peine sortie de l’enfance, j’avais encore toutes les caractéristiques de l’ange et de la petite fille parfaite. Je partageais une relation idyllique avec mon père, j’étais studieuse et appliquée, j’excellais dans ma passion, à savoir le patinage artistique. Tout, absolument tout, me destinait à être une femme carriériste brillante et déterminée. Cependant, avec l’âge, arrive aussi les premiers moments de rébellion et d’émancipation. Mon père n’avait plus autant d’emprise sur moi, et je découvrais avec timidité et excitation la gent masculine. Du coin de l’œil, j’avais regardé mon demi-frère sortir des nuits entières, faire les quatre cents coups, rentrer dans un état lamentable. Je l’avais observé s’enfoncer dans des relations impossibles avec des filles détestables, qui ne faisaient qu’attiser sa haine et sa violence, profondément enfouies en lui. A ce moment là, j’avais compris qu’être une femme donnait des avantages considérables, et que jouer de ceux-ci serait une méthode efficace pour obtenir ce que je désirais. J’avais aiguisé mon sens de l’observation, de la séduction, de la manipulation ; j’étais parée, et je possédais désormais toutes les armes pour me défendre. Cependant, mon manque d’expérience ne tarda pas à se faire sentir, notamment la fois où j’avais accompagné mon demi-frère à l’une de ses soirées alcoolisées. J’avais découvert, à ce moment là, que le désir pouvait enflammer notre être entier, et devenir incontrôlable. Voilà pourquoi, en cet instant précis, je ne désirais qu’une chose : éloigner Lenny, le plus possible. Il créait en moi des sentiments contraires, opposés ; une entrevue avec lui pouvait virer vers une violente dispute, ou vers un rapprochement sensuel et particulièrement torride. J’ai légèrement secoué la tête, évitant de songer à cette deuxième option. Mon regard se fit interrogateur, tandis qu’il parlait de vacances. J’en revenais tout juste, mais je ne disais pas non à un second séjour, bien au contraire : je n’avais envie que d’une seule chose, profiter. Je rêvais de dépaysement et d’exotisme, dans une contrée lointaine. Et une fois de plus, Lenny se montra particulièrement perspicace quant à son choix. Les Bahamas. La mer transparente, le soleil, et le sable fin. « Je prends, je prends, je prends ! » M’exclamais-je en me détournant de lui, refermant directement ma valise. Pas besoin de la défaire, si je m’exilais sur une île paradisiaque dès le lendemain. Excitée comme une puce, j’avais bien conscience de réagir comme une gamine à qui l’on venait de faire un super cadeau. Mes yeux pétillaient de malice, et un large sourire ne quittait plus mon visage. Enfin… Jusqu’à ce que Lenny aborde un sujet sensible et délicat ; mes propres vacances. Nous avions chacun notre vie, et nous nous appliquions à ne pas interagir dans celle de l’autre. Néanmoins, à certains moments, notre jalousie et notre possessivité refaisaient brusquement surface. « Oui, c’est vrai, ça m’aurait pris dix secondes. Mais j’étais en vacances, je voulais faire le vide, et ne penser à rien. Et surtout pas à mes problèmes. » Lâchais-je, sur un ton plus froid. Autrement dit mon cher Lennon, tu es un problème, et je n’avais certainement pas envie d’entendre parler de toi. M’enfin, il aurait été malhonnête de ma part de prétendre le contraire ; en effet, mon demi-frère savait pertinemment – et ce, depuis sa condamnation – que nos relations n’étaient pas franchement au beau fixe. Certes, ça allait mieux qu’il y a un temps (au moins, nous nous adressions à nouveau la parole), mais ça ne réglait pas tout. Au fond de moi, je gardais encore les douleurs et les blessures de cette affaire sordide. Pourrais-je lui pardonner complètement d’avoir nui à la réputation de ma famille ? Peut-être, peut-être pas. A vrai dire, je n’en savais strictement rien. Il était encore trop tôt pour voir, et tirer des plans sur la comète ne me ressemblait pas. J’ai inspiré, expiré, inspiré, avant d’enchaîner : « Ecoute Lenny, il faut que tu te fasses à l’idée que tu ne seras pas toujours là pour moi. » Lâchais-je sur un ton solennel. Son côté protecteur avait un aspect rassurant, et en même temps, ça pouvait presque en devenir étouffant. J’appréciais toutes les petites attentions qu’il avait ou pouvait avoir à mon égard, mais j’estimais être suffisamment grande pour me gérer toute seule, et prendre soin de moi. « Tu ne pourras pas toujours veiller sur moi, me protéger, ou accourir s’il m’arrive quelque chose. » Continuais-je dans un murmure. Je ne voulais pas l’énerver, au contraire : je voulais plutôt lui faire comprendre qu’il n’avait pas à se croire doter d’une mission qui pourrait être intitulée « keep valentina safe ». Je me suis détournée après avoir remarqué ses poings serrés. Visiblement, Lenny ne partageait pas le même point de vue que moi sur la question ; son agacement était perceptible, limite palpable. Mieux valait arrêter cette conversation maintenant, avant que les choses ne dérapent et que la troisième guerre mondiale ne soit déclenchée. « Comme tu veux. » Répondis-je, évasive. Nous ne serions jamais d’accord, mais je tâchais de lui donner cette illusion. Si ça pouvait le rassurer un minimum, et calmer ses poings frétillants… « J’essayerai d’y songer pour la prochaine fois. » Ajoutais-je, sans grande conviction. La vérité, c’était que si je passais d’excellentes vacances en excellente compagnie, je risquais de vite oublier cet impératif. Préférant changer de sujet, je lui ai demandé d’où il venait. « Je ne savais pas que tu suivais cette option. » Précisais-je en reposant mes yeux gris clairs sur lui. En réalité, je devais bien reconnaître que je ne savais pas grand-chose sur Lennon, depuis qu’il était arrivé à Berkeley. J’avais mis un point d’honneur à l’éviter soigneusement, presque un peu trop. Nos fiançailles, aussi vraies que natures, ne nous avaient pas empêché de sombrer, suite à sa condamnation. La réputation de mon père – et accessoirement la mienne – avait été sérieusement entaché, et j’avais beaucoup de mal à le pardonner au Gamma. Alors certes, son action était noble, il avait fait ce qu’il fallait. Je regrettais juste son manque de discrétion. M’enfin… Ce qui est fait, est fait, comme on dit. Pas la peine de revenir dessus ou de débattre cent sept ans ; le passé reste et demeure inchangé. « Pas la peine de me parler sur ce ton. » Lâchais-je, glaciale et le regard noir. Nous nous faisions face, et je ne décolérais pas. J’avais l’impression d’être une gamine à laquelle on explique que deux et deux font quatre. Que Lennon remballe son ton de professeur exigeant ; je ne marchais pas dans sa combine. Il n’avait qu’à aller parler de ses problèmes d’alcool et de médicaments à la première pétasse qui passerait ; j’étais certaine qu’elle se ferait un plaisir de l’écouter, et plus si affinités. Profondément agacée, j’ai détourné les yeux lorsque l’on évoqua mon père. Je vivais son absence comme un abandon ; lui qui avait toujours été là pour sa petite fille chérie venait de m’oublier. Purement et simplement. Sous prétexte que Monsieur était politicien et avait un emploi du temps chargé, il pensait que j’allais passer l’éponge sur chacune de ses absences ? C’était mal me connaître. A cette heure-ci, je me sentais délaissée, trahie, faible. J’ai légèrement tourné la tête, passant une fine main sous mes yeux embués de larmes. « T’en sais rien. » Murmurais-je, la voix tremblante, toujours sans le regarder. J’ai soupiré, tentant vainement de masquer cette honteuse faiblesse. En cet instant précis, j’avais l’impression d’être une gamine inconsolable. La garce manipulatrice s’était vite évanouie, pour laisser place à une fille plus fragile, plus humaine aussi. Et puis, tandis que Lennon prononçait les mots que n’importe quelle fille rêverait un jour d’entendre, je suis allée nouer mes bras autour de sa nuque, enfouissant mon visage au creux de son cou. J’avais beaucoup de mal à digérer sa trahison, certes, mais en ce moment, j’avais surtout besoin de réconfort. Je laissais les hostilités de côté, au moins pour quelques instants. Je me suis finalement détachée de notre étreinte improvisée, avant qu’acquiescer. Okay chef, je ne touche pas à ma valise. Il s’éclipsa pour aller à la cuisine, et j’en ai profité pour plier mon jean et mon haut, qui traînaient toujours par terre. Une fois que ce fut terminé, je suis allé le retrouver ; il était déjà derrière les fourneaux. « Je vois que tu n’as rien perdu de ton savoir faire. » Notais-je en prenant place sur une chaise. Il faut dire que, de nombreuses fois, Lennon s’était plié en quatre pour me faire plaisir. Mon pêché mignon étant les crêpes, il avait donc fini par apprendre la recette par cœur. Mon demi-frère et fiancé savait se montrer délicat et attentif, à ses heures perdues. « Non, ça ira, je m’en accommoderai. » Dis-je en haussant les épaules, pas franchement surprise. A vrai dire, je n’avais pas imaginé la chose autrement ; après tout, nous étions censés être en couple. Néanmoins, même si jusqu’à maintenant nous avions été en froid, je doutais du fait que ça dure ; en effet, mes hormones risquaient sérieusement de me jouer des tours, au cours de nos vacances. De plus, le soleil, la mer, la cadre idyllique… Tous les éléments étaient réunis pour qu’une réconciliation se fasse. « Rappelle-moi quand est-ce que tu m’as vue dormir nue ? » Demandais-je en relevant les yeux vers lui. La réponse est simple : jamais. Avoir des mœurs légères, oui, mais une tenue décente pour dormir, c’était mieux. « Et puis au pire, ce n’est pas comme si tu n’avais pas déjà tout découvert. » Ajoutais-je en haussant les épaules, avant de prendre une crêpe qui traînait dans l’assiette que Lenny me tendait. « Ou comme si ça allait te déranger. N’est-ce pas ? » Questionnais-je en relevant les yeux vers lui. Je savais pertinemment que sa réponse serait un non catégorique ; avec le temps, nous avions fini par composer avec notre attirance mutuelle.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

tell me i'm your national anthem - lennina Empty
MessageSujet: Re: tell me i'm your national anthem - lennina tell me i'm your national anthem - lennina EmptyDim 4 Nov - 23:44

corbeille
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

tell me i'm your national anthem - lennina Empty
MessageSujet: Re: tell me i'm your national anthem - lennina tell me i'm your national anthem - lennina Empty

Revenir en haut Aller en bas

tell me i'm your national anthem - lennina

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
the great escape :: flood and trash :: corbeille rp-