"Mais ne t'inquiète pas ma chérie, on va te donner de quoi faire, mais là on peut pas avant la fin du mois !"

Tamara soupira. Elle n'avait accepté de reparler à sa mère que pour le respect qu'elle avait à l'égard des vingts ans qu'elles avaient passé toutes les deux. Madame Ricci avait insisté pour payer les études de ses filles.. Mais le gentille femme n'avait pas prévu que l'école demandait cinq mois d'avance.. Et elle n'avait pas assez pour payer sur son compte personnel, et son mari ne voudrai jamais qu'elle aide Tamara. Donc la jeune blonde allait devoir ce débrouiller toutes seules pour trouver cent euros.. L'idée traversa la tête de Tamara quand elle raccrocha le téléphone. Elle allait mettre ses talents au service d'un des journaux du coin. Et voilà, c'était cent euros dans la poche..

Une semaine plus tard. Le bureau où monsieur Dalembert attendait Tamara était situé au dernier étage d'un grand building sur Civic River. Tamara détailla l'immense tour de ses pupilles bleus. Elle en avait vu souvent à Los Angeles, mais jamais elle n'avait risqué ne soit qu'un orteil dans leur monde. Pour elle, c'était les choses d'adultes. Les choses qu'elle n'approchait que lorsqu'elle se rendait au centre commercial. Ou plutôt quand elle s'y rendait. Tamara doutait de ne jamais revenir à Los Angeles. Soit dit en passant, elle n'aurait jamais imaginé travaillé avant la fin de ses études. Mais il fallait aller de l'avant et puis.. Ce sera peut-être, sûrement, la dernière fois. Du moins, la jolie blonde l’espérait. Elle pris son courage à demain et poussa la porte à double battant pour se précipiter dans l’ascenseur. Ce dernier la monta jusqu'au septième et dernier étage. Un instant, la belle aurait voulu tourner les talons et s’enfuir, terriblement impressionnée. Mais elle ne le fit pas. Elle frappa à l'imposante porte noir. Un homme, tout aussi en noir, la fit entrer dans un bureau, classicisme au possible et lui proposa de s'asseoir pour attendre que monsieur Dalembert arrive. Tamara s'assit donc dans un fauteuil en cuir, droite sur sa chaise, terriblement stressée.

Face à elle, il y avait une grande baie vitrée qui s'ouvrait sur la ville. Le soleil était haut dans le ciel, un coup d'oeil à son portable lui apprit qu'il était aux alentours de quatre heures de l'après-midi. Elle devait être là pour trois heure trente.. Pitié qu'il ne s'en rende pas compte ! Elle avait vraiment besoin de cette argent. Toujours était-il que la vue était époustouflante, c'était vraiment magnifique ! Il y avait à peine un mois, Tamara était tellement perdu qu'elle aurait sûrement sauté de cette hauteur.. Mais aujourd'hui, elle n'en avait plus envie. Elle se rendit compté qu'elle était devant la vitre avant de penser à se lever pour marcher. Elle l’effleura du doigt, distraite, se demandant quelle genre de photos voudrait l'homme. Elle posa sa tête contre cette même vitre en essayant de s'imaginer monsieur Dalembert :

"Un vieil homme qui se croit encore séduisant. Des cheveux blanc qu'il essaye de cacher. Des yeux pervers. Oh oui je vois parfaitement qui vous êtes monsieur.. Un vieux."

La jeune fille finit sa tirade et les rires qui allait avec en entendant se fermer la porte dans son dos.

-bonjour, John-Thomas Dalembert, vous devez être Mademoiselle Ricci ?

La blonde sursauta et se retourna vers celui qui avait dit ces mots. Elle se sentit rougir si fort que ses joues lui faisaient mal. Lissant d'un geste stressé sa jupe beige accompagnent le débardeur noir qu'elle avait mit ce matin, les seuls de ses habits pouvant faire quelques peu professionnel, chose d'ailleurs difficile quand on est une jeune fille blonde ne possédant même pas la vingtaine ! Tamara s’apprêtait donc à se rependre en excuse, pas du tout de façon professionnel d'ailleurs, quand une main entra dans son champs de vision. Elle avait instinctivement baissé le regard, pour éviter de croiser celui de l'homme.

-le sport et une alimentation équilibré, mon secret pour rester jeune malgré mon âge! Et pour les cheveux, rien ne vaut une bonne teinture!!

Elle n'arrivait pas à croire à sa chance, le jeune homme qui lui faisait place riait avec elle, alors qu'elle l'avait limite insulté. Pour un premier boulot, c'était une chance inouïe. Elle releva la tête avec un grand sourire, remarquant au passage que l'homme qui lui faisait face n'était pas sans atout physique, vingt-cinq ou vingt-six ans ? Elle lui sera la main tendu avec vigueur. Soudain, le fait que cet homme était son patron du moment et que de plus, il ne laisserait pas passé une deuxième bourde, lui revint en mémoire et son visage reprit un teinte écarlate tandis qu'elle se présentait :

"Bonjour monsieur, oui. Je suis ravie de vous rencontrer.. Excusez moi."

Tamara retomba dans la confusion. Elle aurait du dire enchanté, pas ravie. Et si son hilaritée n'était qu'une couverture ? Il pourrait la dénoncer au patron de la boîte de journalisme. Elle le regarda, les yeux mêlés de crainte et de décontenance. Elle attendit la suite des instructions, se redressant, resserrant son blazer contre elle, et serrant son sac à main contre elle pour s’empêcher de tripoter ses cheveux.