Elle se retourna une fois, puis deux, et ouvrit finalement les yeux. Heather avait beau avoir jeté la couette par terre, elle avait encore beaucoup trop chaud. Elle s'assit alors sur le bord de son matelas, prenant plaisir à laisser pendre ses pieds, sans qu'ils puissent frôler le sol. Elle passa sa main sur son front, dégageant les quelques mèches qui s'y étaient plaquées pendant son sommeil, et se décida finalement à se mettre debout. Ses jambes étant toujours engourdies, elle prit son temps pour atteindre le placard, d'où elle sortit sa robe de chambre en soie que lui avait offert son père avant son départ pour San Francisco. A l'aide d'un élastique qui entourait jusque là son poignet, elle s'attacha négligemment les cheveux, afin de ne pas transpirer au niveau de la nuque. Elle pensait prendre une douche, mais entendit alors l'eau couler. Quelqu'un y était déjà. Elle poussa un soupire, et quitta sa chambre, afin d'aller prendre un petit déjeuner. Elle n'avait aucune idée de l'heure, ni même duquel de ses colocataires était réveillé, mais en voyant le petit paquet en papier posé au milieu de la table de la cuisine, elle n'hésita pas une seconde et sauta dessus, ignorant de qui il provenait. Elle en sortit un pain au chocolat, et reconnu alors immédiatement l’œuvre du petit boulanger français installé à quelques rues de chez elle. Elle mordit alors dedans, appréciant la sensation que lui apportait le chocolat sur sa langue. En trois bouchée, la viennoiserie était avalée, et elle se dirigea alors vers le frigo, pour en sortir un brique de lait qu'elle porta à sa bouche.
Elle n'était décidément pas encore habituée à la vie en colocation. Trouvant son appartement trop vide et sans vie, elle avait décidé d'emménager avec Matthew et Timmy, deux étudiants de Berkeley qu'elle avait rencontrés sur le campus, grâce à la petite annonce qu'elle avait postée sur facebook. Elle reposa la boisson à sa place d'origine, puis alla finalement se faire un café, avec la nouvelle machine qu'elle avait achetée en arrivant à San Francisco. Une fois sa tasse pleine, elle vint s'asseoir à la table, attendant que l'homme sous la douche en sorte, afin qu'elle puisse prendre sa place. Décidément, elle allait demander à faire construire une deuxième salle de bain, car une seule était visiblement insuffisant.
En entendit une porte s'ouvrir, elle tourna la tête, mais ne vit personne, de là où elle était. Cela aurait tout aussi bien pu être Timmy ou Matthew. Ou bien une fille qui avait passé la nuit ici sans qu'elle le sache. Elle reposa ses yeux sur sa tasse, et en but une longue gorgée, ignorant la chaleur de la boisson qui lui brûlait la gorge. Elle avait toujours aimé son café brûlant. Elle jeta alors un coup d'oeil aux cartons entreposés dans le salon, et baissa a tête. Elle avait du pain sur la planche. Déballer tout ça allait lui prendre la journée, voire plus. Elle soupira, puis finit d'une traite le liquide noir qu'elle appréciait tant.
Elle réalisa alors qu'elle n'entendait plus l'eau couler. D'un bond, elle quitta la cuisine et couru jusqu'à la salle de douche. Elle toqua et, sans prendre la peine d'attendre une réponse, entra, pour tomber nez à nez avec Matthew.

- Oh merde ! Pardon, s'exclama-t-elle, tout en refermant la porte.

Heather n'était pas restée suffisamment longtemps pour voir si le jeune homme portait quelque chose, mais avait tout de même les joues en feu. Super, elle allait être considérée comme une mateuse dès le premier jour de leur colocation. Elle passa sa main dans sa chevelure châtain - elle hésitait à se refaire une teinture pour récupérer sa couleur naturelle, mais aimait beaucoup l'actuelle - et retourna dans sa chambre, avant de sauter sur son lit. Apparemment, Timmy dormait encore, et c'était tant mieux, elle était reconnaissante qu'il n'ait pas assisté à cette scène gênante.

When youlive withsomeone else

♥ « Quand tu vis avec quelqu'un d'autre, tu es sûr de retrouver la maison en bordel. » La veille j’étais rentrée à vers les deux heures du matin. Et il me faut une bonne dizaine d’heure de sommeil. Apparemment mes nouveaux colocataires n’avaient pas compris ce concept du sommeil. Matthew était sortit vers les sept heures du matin, et la jolie blonde quelque heures après. En gros, je n’avais eu que la moitié du sommeil qu’il me faut pour être de bonne humeur. Il va falloir qu’ils comprennent ça. Certes, je n’ai pas grand-chose à dire étant donné que les deux ont tout fait pour faire le moins de bruit possible. Mais une douche c’est bruyant. Et comme par hasard, j’ai la chambre juste à côté de la salle de bain. Putain de murs pas du tout insonorisés. Et puis franchement, pourquoi je vis avec eux ? Je me pose bien la question. Peut-être parce que je sais que ça va être drôle, amusant, le bordel. J’aime les bordels. Toute sorte de bordel d’ailleurs. Bien qu’avec ces deux là, ça ne risque pas d’être le bordel favori à mes yeux. Ne vous en faites pas, ils vont bien finir ensemble un de ces quatre, même si pour cela je dois les faire se violer mutuellement. Bref, au moment où j’étais sortit de ma chambre, je vis les deux sur le seuil de la salle de bain. Je n’avais pas besoin de voir ce porno amateur, alors je rentrais dans ma chambre, comme si je n’avais rien vu. Et moi qui pensait qu’il aurait pu se passer quelque chose, et bah non. Aucun bruit. A moins qu’ils fassent leurs saletés en mode vibreur. Ils ne seraient même pas excitants. Punaise, il va falloir que je les éduque ces deux petits jeunots. Arès dix minutes, je sortis enfin à mon tour. Matt avait eu l’excellente idée d’acheter de quoi manger de si bon matin. Sympa le mec. Au moins son réveil à l’aube sert à un petit quelque chose. Oh non ne croyez pas que je ne l’aime pas celui-là. Je l’adore. Il me fait kiffer. C’est en quelque sorte le petit frère que j’ai toujours voulu avoir. Et Heather ? La meuf que j’aurais casé avec mon petit frère quoi. Tout ça c’est parfait. Je m’étais assis dans la cuisine, attendant les deux, qu’ils aient finit leur douches, chacun de leurs côtés, les nuls ! Mon pote arriva enfin. La tête dans cul, je lui lançai un petit « B’jour. » Il me fallait un café, mais j’avais la flemme de m’en faire un. « Tu peux me faire un café s’teu plait ? » On pouvait entendre pour la deuxième fois l’eau couler. « A moins que tu préfères reprendre une deuxième douche. Tu sais qu’il n’y a toujours pas de verrou à la porte ? » Oh bonne idée ! Voilà, sans même dire quoique ce soit, il arrivait à me faire trouver de ces idées lui. Heather allait nous détester, ou plutôt nous détester. Mais au moins, j’allais être bien réveillé. « Oublie le café. Ca te dit une petite blague à la blondinette ? » Je me levais, et retira mon débardeur qui me servait de pyjama. Je me retrouvais donc en boxer. Matt semblait me regarder comme s’il ne comprenait pas ce qui se passait. « Oh allez dude, déshabille toi ! » Peu importe s’il me suivait ou non. J’allais tout de même le faire. La main sur le poignet de la porte, je l’ouvrais. Sans faire de bruit. De toute façon, l’eau couvrait les minces bruits que je pouvais provoquer. Et une fois dans la salle de bain, je me retournais. Matt m’avait suivit, oh c’est bien ! Je fermais la porte, cette fois en la claquant. « Salut poupée. T’as besoin d’aide ? »

Heather releva la tête de son oreiller en attendant les voix de Timmy et Matthew provenant de la cuisine. Alors comme ça, la grosse marmotte était réveillée. Elle sauta d'un bond hors de son lit, attrapa son peignoir qui pendait sur sa porte, ainsi qu'une chemise et de la lingerie quelconque avant de se faufiler dans la salle de bain, encore humide. Elle passa son doigt sur la vapeur présente sur le miroir qui surplombait le lavabo, puis retira sa robe de chambre et son pyjama en soie perle. Avant de retirer ses sous-vêtements, elle tenta en vain de fermer le verrou, cassé depuis certainement des lustres, et poussa un long soupir. Super. Elle abandonna la porte pour se diriger vers la radio, qu'elle alluma, puis s'engouffra dans la cabine de douche, avant de vite faire couler l'eau brûlante sur son corps bronzé. Elle resta ainsi un long moment, appréciant la chaleur qui heurtait violemment sa peau. Elle repensa à la vision qu'elle avait eu de Matthew quelques minutes plus tôt, et se surprit à rougir. Elle posa alors son front contre le carrelage trempé, les joues en feu, l'eau continuant à se frayer un chemin jusqu'à ses pieds, quand elle crut entendre la porte s'ouvrir. Avec la musique, elle n'était sure de rien, mais en sentant l'air frais sur sa peau, elle eu confirmation que quelqu'un était bel et bien rentré dans la salle de bain. Par chance, le rideau de douche était opaque. Elle distingua alors les voix de ses deux colocataires, qui ne devaient pas être à plus d'un mètre d'elle. Son coeur s'emballa, elle serra les poings, ne sachant pas comment réagir. Mais que faisaient-ils là ? N'avaient-ils pas compris qu'elle était en train de se laver ? Doucement, elle attrapa la seule chose qui la protégeait des deux hommes, se l'enroula autour du corps, et leur lança un regard noir. Mais au moment où elle s'apprêtait à leur gueuler dessus, l'eau, qui jusqu'alors était brûlante, devint glaciale, ce qui la fit pousser un cri strident. Ah non, ils n'avaient pas fait ça.

- Mais ça va pas non ?! MAIS CASSEZ-VOUS ! Et Matthew, tu fermes ce robinet tout de suite ! s'exclama-t-elle, tentant de rester cachée derrière le rideau. Elle n'allait certainement pas leur faire le plaisir de sauter nue hors de la douche, ah ça non.

Elle réfléchit un instant, perdue. Une idée, oui, il lui fallait une idée pour virer ces deux idiots avant qu'ils ne la voient complètement à poil. Elle jeta un coup d'oeil à la douchette, qu'elle attrapa d'un geste agile puis la dirigea vers ses deux colocataires. Comme tout être humain normal, ils fermèrent leurs yeux, et Heather en profita pour vite récupérer sa lingerie qui traînait juste à côté du lavabo. Une fois en sa possession, elle l'enfila, ignorant le fait qu'elle était trempée, et se rappela qu'elle était en train d'inonder la pièce. Elle reposa la douchette à sa place et finalement ouvrit grand le rideau, avant de poser ses poings sur ses hanches nues. Fort heureusement, sa culotte était noire, donc il était impossible de voir à travers. En revanche, dans la précipitation, elle n'avait pas pris un ensemble assorti, et se retrouvait donc avec un soutien-gorge blanc, bordé de dentelles, totalement transparent. Elle fixa sa poitrine un instant, puis releva la tête, toujours furieuse.

- Bon Dieu que vous êtes drôles les garçons. Regardez-nous, on se fend la poire, fit-elle, ironique, un sourire narquois désormais présent sur ses lèvres roses.

Les deux hommes étaient dans un sale état. A vrai dire, il étaient aussi trempés qu'elle, aussi nus qu'elle, et elle ne put s'empêcher de glousser. Vous connaissez tous ces moments où, d'un coup, vous n'en pouvez plus et vous entrez dans un fou rire, non ? Heather en était victime. Elle essora rapidement ses cheveux, sortit de la douche, enjambant la baignoire, et une fois sur le tapis de bain, attrapa son peignoir et l'enfila.

- Vraiment, j'espère que vous n'avez pas l'intention de faire ça tous les jours. Un minimum de respect pour la seule fille de la maison.

Elle pencha la tête sur le côté, et tapota les épaules de ses deux colocataires, un large sourire sur son visage.

When youlive withsomeone else

♥ « Quand tu vis avec quelqu'un d'autre, tu es sûr de retrouver la maison en bordel. » Moi ou le mec qui fait des conneries dès les premières heures du matin. La journée promettait. Il fallait encore qu’on déballe toutes nos affaires qui étaient encore dans ces fichus cartons. Ils pouvaient compter sur moi pour que ça dégénère. Et bien sur après faire cette minie blagounette à cette chère Heather, je ne compte pas prendre ma douche ici jusqu’à ce que le verrou soit nickel. Bien sur que je vais me laver, mais j’irais sois dans les douches des vestiaires des iotas, ou même chez des amis. Je trouverais bien où prendre une douche, je suis peut-être un mec mais j’aime me laver. Ne pensez pas de suite que les mecs s’en foutent de ne pas se laver. Certes, nous ne sommes pas des filles et donc nous ne restons pas des heures dans la salle de bain, quoique de temps en temps si, mais nous aimons nous sentir bien dans notre corps. Oui oui on peut être pire que les femmes. Heather en allait faire les frais avec moi. Mais pour le moment elle subissait notre humour trop drôle. Personnellement, moi je trouve ça trop drôle. On me l’aurait fait à moi, j’aurais tapé la personne, mais là je suis l’auteur de cette connerie alors c’est drôle. Et puis c’est un moyen comme un autre de foutre les deux tourtereaux dans la même salle de bain, à moitié nu tous les deux. Ah non Heather prend sa douche nue, que suis-je con. Qu’est ce que je pouvais kiffer ce Matthew. Il lui laissa que de l’eau froide. Trop bon. Ce que je kiffe encore plus ? C’est qu’elle donne des ordres à mon ami, et non à moi. Que c’est bon. « Au pire si t’as trop froid maintenant, Matt peut te –ré-chauffer. » Et la voilà qui galérait à sortir sans qu’on puisse voir son corps. Quel dommage ! Nous sommes des colocataires, nous devons nous connaitre intimement pour que notre coloc’ marche. Elle est nulle ! Ca veut dire qu’elle ne va pas se promener à moitié nue devant nous ? Pff, c’était la seule raison pour laquelle j’avais accepté cette colocation avec cette meuf. J’espérais pourvoir mes rincer les yeux de temps en temps. Même si elle appartient à Matt. « T’as pas d’humour Boucle d’Or. Je trouve ça trop drôle. Matt et moi on rigole hein, allez rigole un peu, t’es plus belle quand tu rigoles que lorsque tu fais la gueule. » Enfin elle nous parla de respect. Franchement, sur le coup elle est mal tombée avec moi. De un, je compte la faire chier tous les jours, de deux, je ne connais pas le respect, de trois, elle va tout simplement me haïr, tout en m’adorant et c’est bien le pire des sentiments envers une personne. La détester tout en l’adorant. « Tu n’auras pas de répits avec moi, je te conseille de mettre aussi un verrou dans ta chambre, à moins que tu veuilles te réveiller le matin avec un Timmy nu dans ton lit. Et je ne connais pas le respect, si j’ai envie de te mater, de te toucher tu n’auras rien à dire ma belle. Le seul qui peut dire quelque chose c’est Matthew, il n’y aura qu’à lui que je vais obéir. » Je le regardai, et lui lançai un clin d’œil, tout en lui tapant dans le dos. Parce que oui, c’était vrai. Je n’écouterais en rien de ce qu’elle pourrait me dire. Le seul qui aura un minimum d’autorité sur moi c’est Matthew, et encore. Cela ne veut pas dire non plus que je serais en mode soumis, il ne faut pas pousser trop loin non plus. Je pense qu’on l’a bien fait chier pendant son douche, on peut la laisser s’habiller en tranquillité, à moins que mon petit frère veuille la rejoindre. « Je vais enfin de compte me faire mon café, tu peux aller t’excuser si tu veux. » C’était un petit « casse toi » que je lui lançai.

Heather ouvrit la bouche, sans réussir à articuler la moindre parole, hébétée. Elle fixait Tommy, la mâchoire qui pendait, ne sachant pas comment réagir. Pensait-il qu'elle était sa chose ? Sa propriété privée ? Il allait redescendre d'un étage, là. Elle fronça les sourcils, mais alors qu'elle était sur le point de répliquer, il quitta la pièce, nonchalamment, en prétextant qu'il allait se faire un café. Décidément, elle ne comprenait pas les hommes. Depuis qu'ils avaient emménagés ensemble, il disait à qui voulait l'entendre qu'il voulait la caser avec Matthew, et voilà maintenant qu'il se vantait des droits qu'il exerçait sur la jeune femme, devant lui. Super, la cohabitation s'avérait déjà être plus compliquée qu'au départ. Non, parce que quand ses deux colocataires s'étaient présentés à elle, elle avait été aux anges. Deux hommes, beaux et sexy, qui allaient vivre sous le même toi qu'elle. Avec qui elle allait partager une maison. Que demander de plus ? Mais voilà, à peine eut-elle posé son dernier carton dans le salon qu'elle devint la tête de turc de la bande. Et elle ne voulait certainement pas que cela reste ainsi, mais pour changer les choses, elle allait avoir besoin de travailler son comportement vis-à-vis de ses colocataires, afin de ne plus se faire victimiser par ces derniers. Matthew la sortit de ses rêveries en lui faisant une réflexion sur les petites viennoiseries qu'il avait pris la peine de ramener à la fin de son jogging, et Heather ne put s'empêcher d'esquisser un sourire. Elle quitta à son tour la salle de bain, puis une fois dans sa chambre, enfila en vitesse un vieux jean et un t-shirt troué qu'elle avait préparés la veille pour le déballage des cartons. Quitte à transpirer, autant que ce soit dans des vêtements laids et à la limite d'être jetés à la poubelle. Elle entendit alors la porte s’entrebâiller, se retourna, et discerna la tête de son colocataire qui la fixait d'un air confus. Il se demandait si elle était vexée. L'était-elle ? Elle n'en avait aucune idée, à vrai dire.

- Ça va, ça va. Je suis habituée, maintenant, rigola-t-elle.

Elle tapota son pantalon, quitta sa chambre et se dirigea vers le salon. D'un geste rapide, elle regroupa toute sa chevelure en une queue de cheval au sommet de son crâne, comme elle le faisait toujours, puis se posta devant les montagnes de cartons qui encombraient presque toute la maison, à l'exception, bien sûr, des trois pièces où ils dormaient. Cela n'allait pas être facile, mais il fallait bien le faire un jour ou l'autre, non ? Elle avait bu son café, mangé une viennoiserie ... Oui, elle était parée pour les nombreuses heures de travail qui s'annonçaient.

- Bon, les garçons, on s'y met ? Je sais pas l'heure qu'il est, mais j'aimerais bien avoir tout fini avant que le soleil se couche ! s'exclama-t-elle en direction de la cuisine, où était Timmy.

Elle attrapa alors un carton où était inscrit son prénom à l'indélébile noir, puis le reposa de suite au sol. Bon Dieu qu'il était lourd. Elle releva légèrement un des rabats pour regarder ce qu'il y avait à l'intérieur, et constata qu'il s'agissait de paires de chaussures. Cela pesait autant, des escarpins ? Apparemment. Elle poussa un long soupir, et esquissa un sourire narquois tout en se retournant pour faire face à Matthew.

- Dis-moi ... Pour te racheter, tu pourrais transporter les plus lourds dans ma chambre ? Je suis incapable de tous les porter jusque là-bas, susurra Heather doucement, tout en se mordillant la lèvre, ce qu'elle savait très sexy.

Son cœur s’accéléra alors qu'elle le fixait, ses joues se teintant légèrement, sans doute à cause du flux sanguin, ou une quelconque raison biologique dont elle n'avait que faire. Gênée, elle détourna le regard, puis posa ses mains sur une des nombreuses boîtes au hasard, et la souleva. Elle fut alors choquée par sa légèreté. On aurait dit qu'elle était vide. Curieuse, elle l'ouvrit et tomba nez à nez avec un ours en peluche rose clair, qui était, visiblement, assez vieux. Ce n'était pas à elle, donc il devait forcément appartenir à un de ses deux colocataires. Elle étudia le carton, mais rien n'était écrit dessus. Sans attendre, elle éclata de rire tout en brandissant la peluche.

- Oh mon Dieu ! A qui est-ce qu'elle appartient ? haleta-t-elle entre ses gloussements.

When youlive withsomeone else

♥ « Quand tu vis avec quelqu'un d'autre, tu es sûr de retrouver la maison en bordel. » D’accord ça ne faisait qu’un petit temps qu’on était là, et pourtant je foutais déjà mon bordel avec la jolie blonde. Elle allait devoir s’y habituer. Heureusement pour elle que Matt est aussi là. Il risque d’être souvent entre nous deux, la personne neutre, il risque d’être la Suisse très souvent, mais bon, qu’est ce qu’on ne ferait pas pour un bon pote ? Parce que oui : on est très bons amis. Franchement, je le considère comme un petit frère. Il me ressemble pour pas mal de trucs, alors ça ne pouvait qu’être le cas. La seule chose qui nous différencie : le physique. Je suis bien plus beau que lui. Je ne dis pas qu’il est moche, mais c’est tout autre chose. On peut me trouver moche, bon c’est très peu probable, mais Matthew on peut le trouver beau comme un dieu. Chacun ses goûts. Il y a aussi ce petit air gentil. Notre caractère diffère sur de nombreux points, et pourtant on s’adore. Même si je compte bien l’emmerder au moins une fois par jour, je l’avoue que j’adore tout autant la jolie blonde. Ou je ne sais ce qu’elle est vraiment. Les femmes ont cette manie monstrueuse de se colorer les cheveux. Elles ne sont jamais contentes de ce qu’elles ont celles-là. Les râleuses ! Ce qui aurait pu être encore plus drôle, qu’elle se teigne les cheveux pendant qu’on était venu la déranger, ça aurait tout foiré. Oh là, elle m’aurait vraiment détesté. Mais ne vous inquiétez pas, j’ai encore plein de farces dans ma poches. Et même que la journée ne faisait que commencer. Pendant que l’autre femme là nous disait qu’on devrait s’y mettre à nos foutus cartons, j’allais me faire un café. Et cette fois-ci, ce fut Matt qui me lança une petite pique. Non mais comme si je ne savais pas faire du café. Il m’a prit pour un con ou quoi ? Pendant que les deux faisaient je ne sais quoi dans la chambre de la meuf, je me fis mon café, qui tomba sur mes pieds lorsque j’entendis Heather presque gueuler en gloussant comme un poulet. Merci Heather, ce n’est pas que je viens de me brûler avec le café, mais un peu quand même si. M’en fous, c’est elle qui allait tout ramasser, et nettoyer. A votre avis pourquoi j’ai décidé de prendre au moins une femme dans la colocation ? Il faut bien qu’il y ait une personne qui fasse les taches ménagères, gratuitement bien sûr. Dans ses mains je vis ma peluche qui datait ! Ouf, j’avais bien fait de ne pas mettre de nom sur le carton. « Oh ça doit être à Matthew, tu peux aller nettoyer le café par terre avec, ça ne va pas le déranger ! » Ouais mais ça va me déranger moi. Peu importe, au pire, elle le payera. On ne touche pas à mes affaires, encore moins à Lgoubi ! Oui oui j’avais donné un prénom à ma peluche. Oh ça va j’étais petit. On a tous eu une peluche favorite qu’on garde depuis tout petit. Mais ce n’est pas pour autant que j’vais devoir le dire à voix haute. Plutôt crever. J’avançai vers Matthew, et lui murmura à l’oreille « S’il te plait joue le jeu, et je te promets au moins une soirée par semaine en tête à tête avec elle… » On fait ce que l’on peut hein. Mais j’en étais presque sûr qu’il allait me couvrir, je rajoutais tout de même « Puis elle fait genre ça la fait rire, mais j’en suis sûr que lorsqu’elle saura que ça t’appartient, elle va trouver ça trognon, ce n’est pas une meuf pour rien. » Moi manipulateur ? Pas du tout ! Je joue juste à l’entremetteur entre eux. Ils sont tellement pas doués que si je les laisse, d’ici soixante dix ans ils seront toujours en train de se tourner autour comme des vautours.