Allongée dans l'herbe je fais tomber mes lunettes de soleil sur mon nez et je regarde le ciel à travers les feuilles de l'arbre sous lequel je me suis installée.
Bilan de la journée : levée en retard, donc la première heure de latin à sauter, et puis déjeuner avec Zayn, et puis retour en cours, mais pas pour longtemps finalement parce que je suis là non ?
Un coup d'oeil à ma montre m'apprend qu'il me reste normalement 20 minutes d'Anglais.
Je souris, tant pis.

J'attrape le Sartre qui est dans mon sac à main, et reprends ma lecture. Mais je n'ai pas vraiment la tête à ça. Quand je suis seule je me mets à ruminer, et ce, même si je n'ai pas de quoi.
La fusillade qui est survenue lors du bal de la st valentin a marqué les esprits de tout le monde. Certains ont perdu des gens qui leur étaient proches, et d'autres ont été touchés. Ca a été le cas de Zayn. Cette fusillade ne m'aurait pas fait autant d'effet, si Zayn n'avait pas prit une balle.
J'ai mis du temps à l'accepter, j'ai eut peur de le perdre, il serait partit lui aussi, comme tout les autres avant. Et puis je me sentais quelque part trahie à cause de son mariage improvisé avec cette fille affreuse. Alors je l'ai complètement évité jusqu'à la semaine dernière.
Jusqu'à ce qu'il me coince, et qu'on ait une vraie discutions.
Et finalement on en est là, ensemble malgré ce qu'il s'est passé, et on dirait que ça colle. Non en fait ça colle. Et ça ça fait peur. J'ai pas l'habitude que ça colle avec quelqu'un, ni d'avoir un copain attitré avec qui je peux marcher dans la rue, que je peux embrasser dans la rue. Je ne vais pas me plaindre, mais je crois que j'ai encore besoin d'un moment d'adaptation. Pas longtemps, parce que finalement on prend vite goût à ce genre de choses.

Je referme le livre, je lis les mots, mais je ne les enregistres pas, du fait je ne comprends rien, et vaut mieux s'arrêter là.
Je me redresse un peu trop vite, ce qui fait que j'ai la tête qui tourne et je grimace. Sur le chemin quelques mètres plus loin passe une silhouette que je reconnais.
Mais que fait Marvin en plein milieu de l'après midi dans le parc ?
J'attrape rapidement mon portable et cherche le numéro dans mon répertoire.
Bip... Bip...
« Arrête de marcher ou tu vas perdre la divine occasion de me voir... » J'attends qu'il se retourne et lui fais un signe de la main, le sourire aux lèvres.
Ca fait un petit moment qu'on ne s'est pas vu ! Pas depuis le fameux bal il me semble...