Le campus se teintait de couleurs pastelles tandis que le ciel sombrait, lasse et fatigué. Quelques nuages cotonneux se trainaient aux grès de la brise estivale, atteignant l’immense sillage rouge, marque du passage d’un ou deux avions. Et là, tout en bas, trônait une blonde euphorique, la main tendue vers la voûte céleste dans une piètre tentative de toucher les nuages. Cette lubie de toujours vouloir atteindre les sommets lui venait de sa plus tendre enfance lorsque, déjà haute comme trois pommes, elle escaladait les chaises, les tables et fauteuils. A cet âge, ils avaient tous un air d’Everest. Mais à présent, plus rien ne semblait assez haut, assez brillant et trépidant pour la demoiselle devenue grande. Aussi, l’escalade d’un malheureux arbre du parc extérieur de l’université ne fut en rien une épreuve laborieuse pour la jeune femme. De son perchoir, son regard tomba sur l’entrainement de football américain de certains étudiants restés pour les vacances, à moins que se ne soit l’équipe officielle. Qu’en savait-elle ? Le football ne la passionnait en rien. Les sports d’équipe à courir derrière une balle avaient un objectif que la blonde percevait avec grande peine malgré son respect pour cette discipline. Mais le plus fascinant fut à venir ! Ces hommes en armure de plastique prenaient des airs de chevaliers des temps modernes, tentant de plaquer des trucs en plastique. Certes, avec un peu de recul, ca semblait totalement puéril et les idées de la blonde trop romantiques.

Pourtant, ce fut cette idée qui la poussa à attendre la fin de l’entrainement et enfin la sortie des joueurs du vestiaire. A pas de velours, la jeune femme se glissa par la porte comme une voleuse. Elle se prenait au jeu ! Savoir qu’elle n’était pas autorisée à fouler le sol du vestiaire des hommes l’excitait presque autant que l’idée de croiser à mec presque nu la révulsait. Ces créatures possédaient tout de même un appendice disgracieux pendant entre leurs cuisses et n’attendaient que de venir s’immiscer entre celles des filles!!! A cette pensée, Aengus serra les cuisses, geste poussé autant par la peur que par sa curiosité naturelle. Rangez vos idées mal placés, Aengus était loin d’être venue ici pour espionner quelques garçons séduisants sous la douche. Sa quête revêtait des pensées plus glorieuses…enfin, presque. Des voix d’hommes lui indiquaient la présence d’agents potentiellement dangereux pour son avancée mais la blonde n’avait en tête que son idée.

Le voilà enfin, l’objet de ses désirs, le fruit de son escapade. Le sourire béat qui naquît aux creux de ses lèvres prouva tout le plaisir qu’elle prit à se saisir de l’équipement d’un des joueurs. En fouillant un peu, elle récupéra chaque partie le plus proche de sa taille ! Equipée, elle était prête pour la suite : charger les mannequins en plastique de dehors !!!!! Le claquement de ses pieds contre le carrelage du vestiaire lui indiqua parfaitement avoir négligé les chaussures. Hélas, une voix forte la poussa à redresser la tête. Ca se rapprochait et ca avait tout l’air d’être l’entraineur. Merde pensa Aengus en jetant des coups d’œil frénétiques autour d’elle en quête d’une échappatoire !

« Oh merde ! » Souffla t elle en réalisant que le casque lui brouillait une bonne partie de sa vision.

Sans réfléchir, elle s’élança dans une direction choisie au hasard ! Vous savez tous ce que l’on dit du hasard non ? Qu’il fait bien les choses ! Et bien laissez moi vous prouver que le dicton était loin d’avoir la sagesse que tous lui attribuaient. Se ne fut que lorsque la vapeur d’eau lui arriva en pleine figure qu’elle réalisa avoir pénétré le lieu sacré de la douche collective. Freinant en battant des bras, elle chercha à faire demi-tour, elle ne voulait qu’éviter l’homme qui s’apprêter à sortir ou entrer, elle ne savait plus trop, de sa douche... Elle et l’orientation, toute une histoire voyez-vous ! Qu’importe finalement car comme à chaque fois, la tentative fut vouée à l’échec. Ses pieds nus glissèrent sur le carrelage. Réflexe humain, elle tendit les bras pour amortir autant que pour chercher à quoi s’agripper. Mais pour cette fois, ce fut à qui s’agripper. Les doigts se saisirent d’un morceau de tissu plutôt cotonneux avant que la demoiselle ne ressente le choc de son atterrissage. Son corps, enveloppé de son armure, ne ressenti pas réellement de douleur. En revanche, elle sentait que la suite n’allait pas lui plaire. Précipitamment, elle se remit à quatre pattes pour se redresser. Enfin, elle essayait. L’attirail ne l’aidait pas réellement dans sa tâche. Les poids la déséquilibraient. Les protections entravaient ses mouvements. Se ne fut qu’à retardement qu’elle remarqua la serviette qu’elle semblait avoir arrachée et la paire de pieds nus sous son nez…

« Oh ? …merde ! »

Non…Ne relève pas les yeux !! Surtout que des bruits de pas se faisaient entendre annonçant l’arrivée éminente d’une tierce personne.

Le hasard fait bien les choses

Avec Benedikt Shark

“Oh non pas toi” grognait Aengus dans un soupir à peine audible.

D’une part, elle n’aimait pas la vu des hommes dénudés. Quelle idée de se trimbaler dans un vestiaire pour hommes dans ces cas là ? Il faudrait être masochiste ! Elle plaidait coupable sur ce dernier point. D’autre part, elle avait parfaitement reconnu la voix de Benedikt. Ce qui expliquait son hésitation entre l’envie de rire et celle de râler. Cet homme n’avait aucun sens de l’humour et de comment passé du bon temps. Enfin, c’était son opinion après si peu de temps à le côtoyer. Alors qu’il affirmait qu’elle pouvait regarder, ‘Gus secoua la tête négativement. Elle ne voulait pas voir. Les hommes l’impressionnaient. Elle ne savait pas si c’était par pure jalousie de leur corps et le désir d’avoir le même ou si c’était un réel dégoût. Mais ses idées furent rapidement détourner de cette maigre pensée par une autre bien plus importante. Les pas ! Tanguant comme un ivrogne sur un bateau en pleine tempête, la demoiselle finie sur le postérieur dans un grognement plaintif. Le sol demeurait bien plus dur que son postérieur.

« MONSIEUR ! » S’écria une voix trop masculine et sévère pour être celle de Aengus.

Aussitôt, ‘Gus se raidi pour mieux serrer les fesses ! Elle pariait sur un double savon. Lorsque son regard tomba sur la nouvelle silhouette torse nu et aux bourlets de graisses ballotant, elle plaqua ses mains devant ses yeux dans un gémissement écœuré. Néanmoins, elle, elle avait son visage plus ou moins camouflé par le casque et sa poitrine dissimulée sous l’attirail. Vous savez ce que l’on dit des apparences ? Elles sont trompeuses. Alors que tout le monde le savait, tout le monde réagissait pareil. On ne jugeait que sur les apparences. Ainsi, l’entraineur, cette armoire à glace torse poil qui s’avançait d’un pas sévère, ne manqua de suivre les apparences et de se tromper.


« ENCORE UN GAMMA ! SI, VOUS AUSSI, VOUS ÊTES ICI POUR DECOURAGER LES NOUVEAUX JOUEURS VOUS POUVEZ RESSORTIR IMMEDIATEMENT. »

Voilà, encore une fois, c’était Benedikt qui allait se faire sermonner à sa place. L’entraineur se pencha en avant pour se saisir du bras de ce qu’il croyait être un de ses nouveaux joueurs. Ce type avait des airs de maman poule avec son équipe ou sa future équipe. Des tas de joueurs totalement inexpérimentés et dénudés de tout talent payaient pour pouvoir participer à cet entrainement. Un fond nécessaire pour maintenir l’équipe officiel au sommet ! Ainsi, ‘Gus se senti soulevée comme une vulgaire poupée. Le contact de la peau de cet homme sur son bras manqua de lui arracher un hurlement strident. Son regard tomba sur le corps de Benedikt ou d’impressionnantes cicatrices éveillèrent une curiosité malsaine. Un intérêt non lié à elle-même. La peau fine de son dos était marquée par endroit de fine rayures blanches, vestiges de quelques bêtises de jeunesses, ses fesses en étaient, elles aussi, imprégnées. Heureusement, ‘Gus ne sortait jamais sans haut. Trêve de bavardage, reprenons. L’entraineur la positionna face à lui, éveillant un dégoût sans nom lorsqu’il se pencha vers elle pour lui parler. Haleine de chacal, cheveux gras, puant la transpiration… Les hommes étaient répugnants ! Voilà comment la blonde en perdit son latin, le regard rivé sur la bouche de l’entraineur. Qu’il n’approche pas plus…qu’il n’approche pas plus se répétait elle. Qu’il n’approche pas plus ou elle lui mettait un coup de boule.

Les mains tendues en avant, elle détala à toute vitesse, les fesses serrées de peur de ce que pourraient lui faire deux hommes presque nus. Superbe chevalier des temps modernes… Remarquable courage. Particulièrement lorsqu’elle percuta le mur comme une boule flippeur pour venir taper dans l’autre sous l’impulsion du premier choc. Rien à faire !

Quelques instants plus tard

On prend les mêmes et on recommence

Elle était prête. Collée contre la paroi, elle jeta un regard à droite puis à gauche pour ne pas se laisser surprendre cette fois ci. La sortie l’attendait sans que personne ne la dérange cette fois. Le mode furtive activée, elle glissa lentement vers la porte de sortie. Enfin, l’extérieur l’attendait et elle pourrait tirer un trait sur cette mésaventure. C’était ce qu’elle croyait du moins… Lorsque son regard tomba sur le garçon, elle bondit en arrière comme s’il avait été le pire serpent venimeux de la planète. Son dos heurta violemment la porte qui s’ouvrit sans peine. C’était reparti pour la maladresse légendaire en présence de Benedikt. A croire qu’il lui portait poisse. ‘Gus tituba en arrière, le souffle coupé. En réalité, elle retirait ce qu’elle avait dit de lui. Ce type ne lui portait pas la poisse, il avait juste le don de la foutre sur le cul !

Le hasard fait bien les choses

Avec Benedikt Shark

Sa maladresse n’avait d’égale que sa stupidité. Aengus se répétait parfois qu’elle serait plus douée à jouer les clowns qu’à tenter d’avoir l’air sérieuse. Heureusement, sa débrouillardise la poussait à aller de l’avant et à se sortir des situations les plus délicates. Des hématomes ou des cicatrices trônaient sur son corps en guise de témoins de ses folies passées, de ses nombreuses erreurs aussi. Mais cette fois, elle ne désirait pas laisser ce type s’en tirer ainsi. C’était lui l’élément perturbateur de l’histoire, lui qui lui pourrissait toutes ses tentatives de vivre pleinement de faire des folies. Par sa faute, elle allait mourir bête. Alors ca c’était sincèrement la meilleure !!! Elle le suivait ? ELLE ? Assurément, le nez dans le torse du garçon ne lui permettait que de grogner de façon inaudible. Aussi, elle se recula pour mieux pester. Se campant correctement sur ses pieds, cette fois semblait la bonne Dieu merci, son nez se braqua vers le foutu gamma. Son air autant que sa confrérie ne l’impressionnait absolument pas ! Elle ne craignait que les hommes à poils ! Son index s’agita sous le nez du jeune homme ! Il convenait de mettre les points sur les « i » et rapidement. Que les choses soient parfaitement claires entre eux deux. Une profonde inspiration fut nécessaire pour répliquer d’une voix forte et faussement sévère.

« Ca n’était PAS du Coca !!! C’était… » Elle agita la tête négativement ne trouvant pas les mots qui lui manquaient alors qu’elle sentait bien le ridicule la guetter. C’était évident, qu’à l’instant, le liquide présent lors de ce fameux accident revêtait des allures d’affaires d’Etats. Ce n’était qu’un détail mais ‘Gus était de ces filles à raconter n’importe quoi. « C’était un mélange de…trucs censés…faire des trucs euuuh un petit volcan qui fait de la lave. En plus, ca marche même pas. Maiiiiiis… change pas de sujet ! »

Visiblement, elle n’avait pas réussi à obtenir son volcan en éruption avec le verre de coca, elle avait donc prit pour cible, la salle de laboratoire. Le résultat avait été plutôt une merveille ! Elle était fière de son résultat ce jour là. La fumée l’avait aidée à dégager le plancher bien vite. Enfin, ‘Gus menait sa vie aussi bien que ses expériences ou ses discussions. Tout n’était que suite sans queue ni tête ou filait trop vite pour laisser le temps de comprendre quoique se soit.

« Non. Je veux dire ! N’inverse pas les rôles ok !! C’est toi qui te radine toujours au mauvais moment et qui fait tout foirer ! Aujourd’hui, tu m’empêches d’aller plus loin en me faisant tomber et je suis sûre que tu fais exprès ! Exhibitionniste ! Quand t’es pas là, tout se passe bien alors arrête d’être là ! Je suis navrée de te le dire mais c’est pour ton bien. Tu portes la poisse ! »

Elle baissait son index pour poser ses mains sur ses hanches. Son air sérieux et solennel avait des airs de comédie dramatique ou de comédie tout court. Ca dépendait du point de vue bien sûr. De toute façon, ‘Gus n’avait aucune envie d’insister, il y avait peu de monde sur cette planète capable de comprendre son désir d’expérimentation ou même de saisir l’urgence de la chose. ‘Gus n’en pouvait plus de rester à rien faire. Des fourmillements lui courraient dans les jambes et le bas dos, signe avant coureur d’une envie d’action, d’un besoin de bouger. Ca n’avait pas que des avantages de ne pas tenir en place. L’esprit devait toujours être occupé, comme si tout ennuie pouvait ramener des pensées parasites, dérangeantes… ‘Gus ne voulait pas le laisser au repos, sombrer lentement dans des idées noires. Heureusement, son interlocuteur ne semblait pas vouloir lui laisser du répit.

Le hasard fait bien les choses

Avec Benedikt Shark

Il allait trop loin. Enfin, c’était ce que pensait la demoiselle. Dans un coin de son cœur, elle lui accordait certains points. Néanmoins l’insulte concernant le canard ne lui fut pas forcement faite avec un humour assez palpable pour la jeune femme. Son être en entier trembla de rage. Jamais personne n’aurait le droit de l’humilier de la sorte ! Personne ! Il la rabaissait au rang d’animal. La traitait comme une calamité dévastant tout sur son passage ! Insupportable ! Elle serra les dents presque tentée de le toucher du bout de son doigt. Il était tout prêt bien tendu… Si elle n’avait pas été écœurée à l’idée de rentrer en contact avec lui, elle ne se serait probablement pas dérangée. Dans un soupir, elle leva à son tour les yeux au ciel. Un mimétisme purement spontané.

Pour qui se prenait il au juste ? Pour quoi la prenait il exactement ? Un canard ? Une idiote ? Une blonde ? Elle était moins bien que lui parce qu’elle était une fille ou qu’elle n’avait pas des jolies bouclettes sur la tête comme lui ? La mâchoire crispée, elle manqua d’air un moment, trop en colère pour parvenir à la moindre réaction. Cependant, c’était mal connaitre la blondinette que de croire un seul instant qu’elle serait capable de le laisser s’en tirer d’affaire. La vengeance était un plat qui se mange froid. Jamais le dicton ne fut aussi bien trouvé pour coller aux intentions de la jeune femme.

La poitrine gonflée de rage, l’esprit bouillonnant de colère et le cœur bondissant de haine, elle laissa le garçon reprendre son chemin et lui offrir son dos. Une idée… Une idée grand Dieu ! Est-ce que Dieu pouvait se déplacer pour si peu ? Est-ce qu’il se montrerait clément ? On pouvait en douter. Pourtant, ce fut bien un de ces gobelet de Coca spécial MacDo ou BurgerKing qui passa non loin d’elle. A grandes enjambées, elle s’approcha de la fille en question avant de lui arracher le gobelet de main.

« C’est pas bon pour ton cul. Tu me remercieras plus tard, chérie. » Grinça Aengus en pivotant.

L’importun n’était pas loin et Aengus espérait bien le rattraper. Un ou deux pas de courses fut nécessaire mais rassurez vous, elle n’en était pas à si peu prés. Tout le monde lisant ce petit paragraphe savait pertinemment la suite. Et la suite arriva donc. D'un geste habile, elle retira l’opercule et la paille empêchant au coca de se renverser.

« Hey le frisé ! » L’appela t elle sans la moindre gêne.

Quelques têtes se tournèrent vers eux alors que la demoiselle n’attendait pas qu’il se retourne pour agir. Aussitôt, elle retourna le verre de coca et ses glaçons sur la tête du jeune homme pour déposer le gobelet comme s’il était un de ces chapeaux de papier que l’on met pour les anniversaires.

« Ca c’est du coca et maintenant t’as une raison de râler. » Grinça la demoiselle.

Le regard fixe sur son interlocuteur, le dos droit et les mains sur les hanches, elle était prête à le bouffer au besoin. Son regard brillant de colère détaillait l’individu comme s’il venait d’une autre planète. Une petite bulle de silence se formait autour d’eux, comme si le temps ralentissait dans l’attente de la réaction du garçon. Ce n’était qu’une vue de l’esprit, une interprétation comme une autre et pourtant, certaines conversations s’étaient arrêtées et d’autres encore admiraient, probablement trop curieux pour passer leur chemin. S’ils espéraient un joli spectacle, ‘Gus leur dirait volontiers d’aller voir ailleurs. Mais elle fulminait beaucoup trop pour porter attention à l’extérieur. Benedick semblait chanceux. Il obtenait toute l’attention de l’Irlandaise.

Le hasard fait bien les choses

Avec Benedikt Shark

Un instant, un court instant, elle aurait pu trembler. Ce moment ou le regard sombre du jeune homme tomba sur sa bouille angélique. A ce moment là, si elle avait été normalement constituée, elle aurait dû craindre le garçon. Mais Aengus n’était pas de ces femmes à trembler pour un oui ou pour un non. A quoi bon se transformer en une feuille battue par le vent quand on avait le tempérament d’une tempête ?

A peine eu t elle le temps de penser qu’il connaissait son nom et pas elle, qu’elle fut soulevée sans avoir le temps de réagir. Ne pas avoir le temps de bouger ne signifiait en rien une quelconque reddition de sa part. Comme une furie, elle commença à se dandiner comme un vers. La position n’avait rien d’agréable et la blondinette, fort heureusement munie de bons abdominaux, sentait le sang lui battre à la tête. Plaçant ses mains contre le dos du garçon, elle redressa son buste en pestant contre Benedikt. Tout les noms de la Terre y passèrent et même des plus Folklorique. Et puisqu’il n’était pas décider à la poser, elle attrapa son T shirt pour le remonter, choper le haut de caleçon et alors qu’elle s’apprêtait à tirer dessus de toutes ses forces, elle fut éjectée à la flotte.

« NAOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON ! »

Plouf, c’était à peu de chose prés tout ce qui arriva aux oreilles de Benedikt. La demoiselle ne jurait plus, ne pestait plus. D’ailleurs, plus aucune vague ne troublait la surface de l’eau. Molle, totalement inerte, les cheveux en étoile autour d’elle, Aengus flottait mollement à la surface, comme un cadavre balancé à la flotte. C’était elle cognée la tête au fond de la piscine ? Avait elle mal réagi au contact de l’eau ? Impossible de savoir mais les secondes passaient et Aengus ne réagissait toujours pas. Non, elle patientait, en imitant la morte, que Benedikt vienne la chercher. Il l’avait mise à l’eau, elle lui avait crié ne pas savoir nager et maintenant… Elle se noyait. Suite logique non. S’il ne venait pas, c’était un meurtrier ! Voilà ce que se disait Aengus. En y repensant, avec toutes les marques sur son dos et son torse, elle avait de sérieux doutes à avoir concernant un potentiel métier de tueur à gage ou une ancienne appartenance à un gang. En réalité, elle ne savait pas réellement quoi penser de lui. Il était vrai qu’il était toujours là quand tout tournait mal, qu’il ne l’avait jamais dénonçait dans ses bêtises et qu’il se montrait habituellement plutôt … bizarre. Cependant, elle admettait volontiers qu’il lui tapait sur le système à continuellement lui signaler qu’elle ratait tout ! Il était juste là et elle s’humiliait à chaque fois. Le coup de la douche demeurait probablement le pire. Elle détestait les hommes dénudés et particulièrement après la douche en serviette. Elle ne supportait pas ca. La jalousie, l’envie ou tout un tas d’autres émotions qu’elle ne savait comment gérer la parcourait. Impossible de s’admettre qu’elle aimerait avoir une chose qu’elle n’aurait jamais autant physiquement avec un corps masculin que mentalement avec le désir d’un homme pour son corps à elle. Elle ne parlait seulement d’une envie de se faire une fille, juste pour assouvir une pulsion mais bien d’un réel désir dû à son corps à elle et non un besoin lattent trainant depuis trop de temps. Elle ne voulait pas être une consolation ou un truc qu’on avale juste pour ne plus avoir faim. Bref, elle attendait, retenant son souffle…Elle attendrait parce que du souffle, elle en avait à en revendre.