Les jours se ressemblaient assez ces derniers temps, rien n’allait comme elle le voulait et ça la mettait dans tous ses états. Les hormones surement. Seulement, ce matin, la présidente des Sigma s’était réveillée un sourire radieux aux lèvres, elle se sentait d’humeur joyeuse et pour cause. Aujourd’hui était un jour assez spécial, elle avait invité une personne qui lui était chère à son cœur, une personne qu’elle ne se lassait pas de voir et de revoir. Lennon-Cobain Camden-Fitzgerald. Son plus vieil et proche ami, celui qui savait ce qu’elle n’osait dire à personne d’autre. C’est donc un sourire aux lèvres qu’elle s’était glissée dans la cabine de douche pour prendre une bonne douche pour détendre ses muscles. Bizarrement, Esme avait bien dormi la nuit dernière, contrairement à ces derniers jours et la venue du Gamma en était surement la raison. Dès qu’elle avait terminé, elle s’était rendue dans sa chambre et n’arrivant pas à se décider sur quoi mettre, elle opta pour son peignoir. Très court, certes mais, elle avait besoin de se sentir à l’aise. A peine eut-elle le temps de le nouer qu’elle entendit la sonnette de sa porte. Elle devrait penser à lui donner un double de ses clés à l’occasion, ça leur serait utile. A tous les deux. C’est donc, un sourire charmeur aux lèvres qu’elle lui ouvrit la porte. « Sawyer ! Contente de te voir… Ca va toi ? » Elle le prit dans ses bras tout en lui déposant un baiser sur la joue. Ciel que cet homme lui avait manqué. Et Ciel qu’il ne la laissait pas indifférente. Tout d’un coup, toutes ces journées passé à se demander ce qu’elle ferait de sa vie si sa relation ou sa non-relation avec Dom échouait. D’ailleurs, à la seconde où son regard avait croisé celui de Lenny, elle en avait oublié le monde extérieur, y compris le père de son enfant. Par ailleurs, elle ne pouvait être blâmé dans cette histoire, elle avait, à plusieurs reprises, tenté de régler leurs problèmes, l’invitant à faire de même sans que cela ne mène autre part que dans un mur. Elle ne pouvait donc être tenue pour responsable si les choses venaient à dégénérer. Et puis, ce n’était pas n’importe qui, c’était Lenny tout de même. La jeune femme le laissa pénétrer son antre avant de refermer la porte derrière eux. Ils avaient beaucoup de choses à se raconter et ils comptaient bien en profiter. « Que penserais-tu si on mangeait des crêpes pour le petit-déj’ ? » Lui offrant son plus beau sourire, elle se dirigea vers la cuisine en accentuant son déhanchement. D’aussi loin qu’elle se souvenait, Esme avait toujours eu une facilité à parler avec lui, à se mettre à nue devant lui sans avoir peur qu’il ne la juge ou ne la regarde de haut. Ils étaient tellement proches que parfois cette proximité réussissait à la troubler. Mais même s’il lui arrivait de se poser des questions quand à leur relation, elle n’aurait voulu pour rien au monde y changer quoi que ce soit. Il était son point d’ancrage, celui qui lui maintenait la tête hors de l’eau.

Plus la grossesse avançait et plus ses visites chez le médecin devenaient fréquentes, il devait la suivre à chaque étape pour s’assurer que son cœur ne se fatigue pas trop. Pour l’instant, son traitement semblait assez efficace, pas besoin de s’alarmer mais, il l’avait bien prévenu. Elle pourrait se trouver à tut moment sur une liste d’attente pour recevoir un nouveau cœur si les choses venaient à s’aggraver. Tout allait pour le mieux présentement et elle comptait bien profiter de la vie, chose qu’elle ne faisait pas en temps normal. Seulement, depuis qu’elle avait appris pour son insuffisance cardiaque, elle s’était rendue compte que la vie était trop courte pour être gâché à faire tout comme il fallait. Si elle devait rendre l’âme dans les mois à venir alors, autant en profiter pour faire ce qu’elle s’interdisait jusqu’à présent. Et oublier tous ses problèmes le temps d’une journée pour ne penser qu’à elle en faisait partie. ‘Mon ange’. C’était un surnom qui lui était réservé et elle devait bien avouer que ce n’était pas pour lui déplaire. Dès qu’il posait le regard sur elle ou qu’il lui adressait la parole, elle se sentait unique. C‘était peut-être idiot de penser cela ou de le ressentir mais, c’était ainsi. Sa sempiternelle méfiance des hommes et son manque de confiance en eux disparaissaient lorsqu’il s’agissait de Lenny et ce depuis toujours. « Je vais bien même si mon médecin pense que je suis impotente ces deniers temps. » Son père avait laissé des marques bien plus profondes que de simples cicatrices sur le corps et même si elle mettait un point d’honneur à garder les hommes à bonne distance, elle ne savait par quel miracle le Gamma avait réussi de franchir toutes ses barrières qu’elle s’était construite à travers le temps. Une chose était sûre, elle ne le regrettait pas, bien au contraire. Un point en commun, leur goût prononcé pour les crêpes. Ca tombait bien, elle était une spécialiste dans la matière. La cuisine était son domaine de prédilection. Esmeralda se laissa faire lorsqu’il la prit dans ses bras avant d’approfondir le baiser qu’il lui offrait. Ils se séparèrent à bout de souffle, les mains de la jeune femme à plat sur le torse du beau brun. Appréciant la situation, elle insinua ses mains sur son t-shirt et les laissa trainer sur son torse viril. « Tu n’auras pas besoin de ça pour manger des crêpes… » Murmura-t-elle en lui retirant son t-shirt. « Ni pour autre chose.. » Termina-t-elle en lui offrant un autre baiser avant de se retourner et de s’occuper des dites crêpes.

D’aussi loin qu’elle se souvenait, Lenny avait toujours été présent pour elle, il avait toujours su apaiser ses peurs et ses craintes lorsque cela s’avérait nécessaire et elle lui en serait toujours reconnaissante. La violence de son père était un sujet tabou mais, pas avec lui. Surtout pas avec lui. Elle ignorait pourquoi, ni comment mais, elle réussissait à lui ouvrir son cœur avec une telle facilité. Ils avaient ce don de se comprendre et de se faire confiance sans que rien ne vienne perturber cette forte amitié. Amitié renforcée par cette attirance qu’ils ressentaient l’un pour l’autre. L’homme parfait, en somme. « Tu as surement raison. » Dit-elle en pesant chacun de ses mots. « Je le sais bien, je ressens la même chose pour toi…Mais, je n’aime pas quand tu te fais du souci pour moi, je vais bien…J’aimerais plutôt que tu penses un peu plus à toi… » Même si elle appréciait particulièrement ses attentions envers elle, la jeune femme n’aimait pas lorsqu’il s’inquiétait pour elle. Il lui arrivait parfois de vouloir lui dire que tout irait pour le mieux, que rien ne pouvait lui arriver, leur arriver mais, ils savaient tous deux que ce n’était pas vrai. La vie le leur avait prouvé tellement de fois qu’ils ne les comptaient plus. Le voir torse nu dans sa cuisine n’était pas pour lui déplaire et ses pensées n’étaient pas des plus catholiques, bien au contraire. Elle ne s’en cachait pas et depuis la première fois où ils avaient enfin sauté le pas, elle ne s’en cachait plus. Elle n’était pas indifférente au charme du jeune homme et son regard s’attardait toujours sur ce corps musclé sans qu’elle ne se sente honteuse. Pourquoi le devrait-elle ? Après tout, ils étaient majeurs et vaccinés. « Oui, je sais même que c’est une fille. » La paternité par contre restait toujours une question. Dominic avait été comme une évidence mais, plus elle y pensait et plus le doute s’installait dans son esprit. Lenny pouvait très bien être le père. Elle n’en savait rien et seul un test pouvait confirmer de l’identité du père. C’était pourquoi elle avait préféré taire cela, ne rien dire à Lenny jusqu’à ce qu’elle en soit sûre. Le seul problème restait de comment faire pour savoir sans que l’un des deux ne le sache. En fin de compte, elle allait peut-être devoir en parler avec son Gamma préféré mais, pas maintenant, pas aujourd’hui. Elle déposa une tasse de café devant lui avant de commencer à déposer les crêpes. Elles étaient bien meilleures chaudes. « Tu as des projets pour les vacances ? » Dit-elle en s’asseyant en face de lui tandis que son peignoir se relevait légèrement, laissant apparaitre sa cuisse déjà bien apparente.

S’il lui arrivait d’avoir peur lorsqu’un homme était un peu plus violent que la normale, ce n’était pas le cas avec lui, elle lui faisait totalement confiance, elle n’hésiterait pas à lui confier sa vie. Sa maladie ne la dérangeait pas plus que ça, de quel droit se permettrait-elle de le juger, sa vie n’était pas parfaite, bien au contraire. Lorsqu’on était la fille d’un mafieux, il valait mieux de se faire discrète et de ne pas éveiller les soupçons mais, avec lui, elle était elle-même. Simplement Esmeralda. Pa besoin de faux semblants, ni de jolis sourires sur le visage lorsque tout allait mal. « Je le sais, j’aime à croire que parfois, tu as tort. » Elle ne se lassait jamais de le taquiner et il ne semblait pas en être dérangé. Tant mieux, elle allait pouvoir continuer à sa guise. « J’avoue que je n’ai pas à m’en plaindre….Beaucoup de filles aimeraient qu’un bel homme se soucie d’elle comme tu le fais et je ne peux qu’être aux anges… » Lui offrant son dos et une vue imprenable sur ses formes, elle s’affaira à cuire les crêpes dont la seule évocation lui mettait l’eau à la bouche. « J’espère que la vue te plait ! » Dit-elle tout en se délectant intérieurement du regard qu’il lui portait. Un regard dont elle ne se lassera jamais. Le baiser, son regard, son torse. Si ça continuait, elle risquait de ne plus répondre de ses actes et les hormones ne l’aidaient pas à refreiner ses envies, encore moins ses pulsions. « Merci. Je n’aurais jamais cru tomber enceinte à la fac, c’était une idée que je préférais laisser de côté pour le moment mais bon… » Elle ne regrettait en rien cet enfant, le seul problème était qu’elle n’avait rien prévu de tout cela. Elle aurait voulu être dans une relation stable, avec un homme sérieux et dont l’arrivée de ce petit être aurait été le résultat d’un amour inconditionnel entre eux. Certes, elle ne croyait pas aux contes de fées, elle n’y avait jamais cru d’ailleurs mais, elle estimait que les enfants devaient naitre de l’union de deux personnes qui s’aiment. Peut-être était-ce une simple illusion et rien d’autre. Quoi qu’il en soit, elle était enceinte et elle allait devoir régler l’histoire de la paternité au plus vite. « Je ne sais pas encore, tout dépendra de mon médecin mais, si j’ai son feu vert, peut-être que je retournerais à New York… ça me manque plus que je ne l’aurais cru. » Un soupir de bien être s’échappa de ses douces lèvres tandis que ses sens s’embrasaient à ce moindre contact. « Tu sais que les sens des femmes sont décuplés lorsqu’elles sont enceintes. » Il avait été prévenu, elle ne serait pas responsable si les choses allaient plus loin. Ou peut-être que si mais, elle s’en fichait.

texto à l'intention d'Esmeralda a écrit:

Une petite question me trottait dans la tête...
Est ce qu'il faut payer l'entrée ou alors c'est open bar toute l'année chez toi ? Non parce qu'être une traînée c'est une chose acquise, mais s'encanailler à vouloir un rapport sexuel avec un garçon lambda alors qu'on est même pas certaine de l'identité du père de son enfant à naître... hmmm c'est quelque peu dégoûtant, même pour moi !
Prions pour que ce ne soit pas une fille, on aurait du soucis à se faire pour son avenir dans le cas contraire...

XOXO
Betty Bitch