Maria O'Berkeley
& Breanna K. Donovan

C’est à peine revenue de France que Maria retrouva son bureau administratif. Rien n’avait changé, que ce soit de place comme de couleur. Tout était exactement identique à ce qu’elle avait laissé lorsqu’elle était partie avec Edward après la fusillade du 14 février. Nous étions maintenant début avril et la plaie béante commençait tout doucement à se refermer, laissant malgré tout une très grosse cicatrice au sein même de l’établissement. « C’est reparti, Maria. » S’exclama la brunette en posant son sac sur son bureau. Finalement, une chose avait changé. Il y avait plus de courrier que lorsqu’elle était partie. Misère. Elle allait avoir bien des choses à rattraper, mais à vrai dire, cela ne l’importait pas autant que ça aurait sans doute dû. En effet, son séjour dans la capitale française avec son mari s’était révélée assez épuisante voire tumultueuse, ainsi Maria avait dû revoir ses priorités.

Assise à son bureau, la directrice était en train de lire les différentes lettres sur papier qu’elle avait reçu avant de se consacrer à celle envoyées grâce à l’Internet sur sa boîte mail. Soudain, la secrétaire qui était la sienne entra après avoir frappé deux coups à la porte du bureau. Elle s’excusa d’abord avant d’annoncer à la directrice qu’une jeune femme du nom de Breanna Donovan souhaitait la rencontrer ici-même, dans son bureau. Maria accepta tout en demandant à la secrétaire de bien vouloir lui apporter le dossier de la jeune femme pour qu’elle en sache un peu plus au cours de l’entretien. Contrairement à ce que les naïfs pouvaient penser, un directeur ou une directrice comme ici ne connaissent pas vraiment les étudiants inscrits dans l’établissement qu’il dirige. Bien-sûr, certains sont connus de Maria pour diverses raisons qui passent très souvent de l’amitié jusqu’à l’inimitié la plus totale, mais en soi elle n’en connaissait que très peu sur le nombre total d’inscrits.

Quelques instants plus tard, Maria vit apparaitre dans son bureau une jeune femme d’une toute nouvelle vingtaine d’années, les cheveux longs et bruns, accompagnée de la secrétaire qui vint alors donner en main propre le dossier précédemment demandée par O’Berkeley. « Bonjour mademoiselle Donovan. Que puis-je faire pour vous ? » Sans doute était-ce par rapport aux évènements de Février. Énormément de personnes – étudiants comme parents d’étudiants – avaient demandé à voir Maria O’Berkeley après ce qui s’était passé. Et bien qu’elle ait toujours du mal à s’en expliquer, la directrice essayait tant bien que mal de rassurer les gens, n’étant elle-même plus autant rassurée que cela depuis ce qui s’était passé pour la Saint Valentin.