the great escape
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empty heart and chipped cup ► aurora & charming

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Adriel Eynsford-Baxter
there's no place like berkeley
Adriel Eynsford-Baxter
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MessageSujet: empty heart and chipped cup ► aurora & charming empty heart and chipped cup ► aurora & charming EmptySam 18 Fév - 20:07

empty heart and chipped cup ► aurora & charming Qnpag6 empty heart and chipped cup ► aurora & charming Jglk5w empty heart and chipped cup ► aurora & charming 29maovd
❝ take another walk out of your fake world ❞
For every step in any walk, any town of any thaught, i'll be your guide. For every street of any scene, any place you've never been. i'll be your guide. Lili, you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. You see it's not the wings that makes the angel, just have to move the bats out of your head.❞ feat prince charming & princess aurora;; .♥.

February 15th, 2 p.m . Spectateur d'une peinture baignant dans la tristesse, je me tourmentais à dévisager le paysage depuis une petite fenêtre, à l'abri de tous les maux que nous causait la veille, tenant compagnie à mon frère au repos. Compatissant à l'égard de mes paires, je me contentais de contempler en contrebas mes camarades les plus chanceux se ruer vers leurs parents soulagés et les moins chanceux d'entre nous s'effondrer dans les bras de proches venus rendre un dernier témoignage à nos compères tombés dans les ténèbres d'une nuit odieuse. Le soleil Californien contrastant avec la grisaille ambiante, mes traits détachés tressaillaient lorsque parfois un cri de douleur perçait les murs. Je prenais depuis l'aube la déplorable habitude de constater qu'une personne de plus découvrait son bien sinistre lot d'atrocité dès lors que des pleures jaillissaient des couloirs adjacents. La triste constatation d'un lendemain de soirée bien trop effrayant pour être réel. Et pourtant, l'irréel rejoignait le concret, l'utopie rattrapait la réalité. En mon âme et conscience, je n'avais pas encore demandé de nouvelles de mes proches aux supposés secours, Jacqueline à part évidemment, la famille avant tout. Pour une fois mon impatience décidait de se faire timide et je m'avouais volontiers être angoissé par l'idée de découvrir que certains de mes camarades n'avaient pas eut autant de '' chance '' qu'avaient pu en avoir mon frère, aussi en mal-en-point soit-il au moins il respirait encore, ou ma sœur qui s'en sortait parfaitement indemne. Je me contentais d'être simple spectateur du théâtre de nos vies et par la présente, spectateur des déboires de mes camarades. Parfois j'arrivais à deviner, du haut de ma fenêtre, de qui et quoi il s'agissait. Je vois, je vois. Aude Saint-Rémy balancer son sac à main au sol et se mettre à pleurer à chaudes larmes dans les bras de ceux qui semblaient être ses parents. Constance La Tour Dubois, arriver seule et repartir seule, toujours grande impératrice même dans les moments où sa grandeur n'avait d'égale que la triste mine qu'elle affichait, les lèvres serrées retenant une émotion n'étant d'ordinaire pas la sienne. J'en oubliais certains, je me rappelais d'autres grâces à leurs réactions démesurées bien que compréhensible. Toutefois, trois en particulier attisèrent ma curiosité. Une première dénommée Petrov-Versier, tristement vêtu d'un jean et d'une paire de claquette, définitivement pas Manon, que je devinais dès lors n'être que son double, Plum. La jumelle m'apporta la réponse que je voulais savoir, semblant soulagée bien qu'au bord de la crise de larmes, elle se posait un moment sur un banc pour réfléchir, poussait un profond soupir et adressait un signe de tête positif à la Constance qui venait à sa rencontre. Constance ne pleurait pas, Plum commençait à pleurer. Conclusion, Manon allait bien et ce fut à mon tour de pousser un soupir de soulagement. Une de moins. J'espérais que mes prédictions avaient vu juste, car je savais ne pas pouvoir compter sur les émotions de Constance, aussi imprévisible soit-elle. Deuxième et troisième personne captant mon assiduité, j'apercevais Gaulthier Levy-Carcenac faire les cents pas dans l'herbe, pris dans une conversation téléphone au sommet. Son frère Lucas, faire exactement la même chose, le téléphone en moins, pousser son frère avec une impatience non-dissimulée dès que l'occasion se présentait. Fronçant les sourcils, je restais un moment à les observer, les bras croisés, à l'affut d'une réaction pouvant me mettre sur la voix quant au destin de Cadence. Pas la peine de préciser que les deux jumeaux n'avaient aucun intérêt à mes yeux et même si j'affirmais n'avoir aucun crédit à accorder à leurs petite sœur, cela ne m'empêchais pas de prêter un surplus d'attention à la conversation entre les deux jumeaux. Pour la première fois depuis deux bonnes heures de contemplation, je me décidais envie à réagir. Anxieux de savoir les raisons poussant les deux frères Levy-Carcenac à se comporter de cette manière, je tapais du pied au sol, poussait un profond soupir et me décidais à piper mots. « .J'en peux plus. Je vais fumer. » grommelais-je à l'intention de mon frère. Fumer. Cela faisait des mois, pour ne pas dire des années que je n'avais pas fumé. En réalité je fumais lorsque j'étais anxieux, ou très en colère. C'est à dire rarement. La dernière fois devait remonter au moment où j'avais largué Manon au téléphone. Je me souvenais avoir eut la clope au bec au moment même où mes au revoir s'étaient ancrés sur son répondeur, avoir lâché ma cigarette à moitié consumée dans une bouche d'égouts en même temps que je ne balançais mon téléphone dans la Seine. Autant dire, je reprenais ma mauvaise habitude à présent, l'état de crise était décrété. Prince Charming, la clope à la bouche, le briquet à la main, anxieux à crever. Tout ça pour quoi ? Tout ça pour qui ? Cadence Levy-Carcenac qui je l'espérais, avait une très bonne raison pour ne pas être en compagnie de ses frères à présent. Je détournais mon regard inquisiteur du hublot que je contemplais depuis des heures, pour le reposer instinctivement sur les fringues de mon frère déposé sur une chaise. J'attrapais son jean, fouillais ses poches et sans surprise, en extirpais un paquet de cigarette flambant neuf avec un briquet en prime. Il était le fumeur de nous deux d'habitude, car étant doté d'une hygiène de vie irréprochable, fumer j'évitais. Sauf qu'aujourd'hui, n'en pouvant plus de supporter autant de pression, autant de peine et de douleur de la part de mes paires, tous les moyens étaient bon pour me détendre. J'avais déjà la sale habitude de fumer lorsque je sortais avec Manon, aujourd'hui après ce que nous venions tous de vivre, on ne pouvait me tenir rigueur de fumer les clopes de mon frère. Fourrant le paquet dans la poche arrière de mon pantalon, après en avoir soigneusement extirpé une cigarette et l'avoir posé sur mes lèvres, je me retournais vers mon frère, lequel me regardait avec aversion. Toi aussi t'as envie de fumer, hein mon gros. Bah tu ne peux pas, il ne fallait pas fêter la Saint-Valentin. Dieu seul sait combien je préférais rester avec lui à présent, sauf que les fumeurs n'étant pas accepté dans les chambres, monsieur Eynsford, second du nom attendrait avec impatience que l'amour de sa vie, moi-même, ne revienne. « .Je t'ai filé mon sang et j'ai risqué ma vie pour toi, tu me dois au moins ça. » balançais-je en haussant les épaules. Nous étions déjà frère de sangs, à moitié, maintenant nous étions une meute ah ! Un paquet de clope qu'il ne pourrait pas fumer avant au moins deux bonnes semaines, c'était le minimum syndicale pour mon action héroïque. Je venais de prendre deux heures de repos, une à dormir sur le fauteuil à côté de lui, la seconde à regarder les passants dehors et constater les dégâts. Barbouillé, il était temps pour moi d'aller me dégourdir les jambes et d'aller chercher la Levy-Carcenac, du moins chercher de ses nouvelles. Cela commençait par aller discuter avec ses frères dehors, je pourrais fumer et prendre des nouvelles en même temps, tous le monde sortirait gagnant de cet intermède et Cadence ne saurait même pas que je m'étais inquiété pour son sort. Cameron n'aurait pas de mal à veiller sur lui-même le temps que je ne m'encrasse les poumons un bon coup dehors, de fait, après un clin d'œil et la promesse que je lui ramènerais la plus grosse cochonnerie à manger que je trouverais à la cafétéria, je claquais la porte.

Déambulant dans les couloirs de l'hôpital, je focalisais mon attention sur la simple action de '' sortir '', ignorant ainsi le flot de personne venant à ma rencontre. Certains me demandaient comment Cameron se portait, d'autres me demandaient si je n'avais pas vu untel ou untel, si j'étais au bal la nuit dernière. Sauf que je ne savais rien, je n'avais rien à proposer, aucune absolution à offrir. Je n'avais rien fait pour sauver qui que ce soit, ma seule action au cours de cette dernière nuit et encore depuis lors se résumait à m'occuper de mon frère, le reste passait en second plan. Je me contentais de tracer mon chemin parmi les âmes perdues, les éplorés. Empathique à l'excès, navré d'être l'un des rares à n'avoir pour l'instant perdu personne et n'avoir subit aucun dommage, je préférais encore ne pas regarder ailleurs plutôt que de commencer à brader ma compassion. Le regard baissé, le teint blême dû à ma pauvre nuit de sommeil, le stress et le sang en moins, je mis un moment à m'apercevoir que mon téléphone vibrait dans ma poche. Téléphone en main, clope à la bouche, je pressais le pas pour sortir du bâtiment et une fois l'air frais s'engouffrant dans mes cheveux, le soleil teintant ma peau, je me décidais à décrocher sans même accorder une quelconque importance à qui me téléphonait. Grossière erreur, la première de ma journée. Une voix stridente me perforant les oreilles, j'affichais une grimace, manquais une bouffée de ma cigarette à peine entamée. Connasse ! « .Mère ? » Ma mère, la dernière personne que je m'attendais à entendre aujourd'hui. Dans le genre indifférente à mon sort, ma mère était une championne, mais apparemment je me trompais, elle téléphonait. Surprise, peut-être que ta mère en a quelque chose à foutre au lendemain d'une fusillade, pour toi ou pour ton frère. Ou les deux, aujourd'hui c'est jour de paye au monopoly. « .Adriel, ta future fiancée est aux abonnés absents » Deuxième grimace et pas des moindres. Ma fiancée... bientôt j'en aurais des boutons. Ma mère m'appelle, ma mère ne prend pas de nos nouvelles à mon frère et moi, ma mère n'est pas gentille, ma mère me parle d'une fiancée. La routine du héros. « .Ma quoi ? Qui ? … Merci de t'inquiéter, je vais bien. Cameron aussi devrait s'en remettre. » balançais-je amer. Connasse va. Décidement, j'avais encore raison, mon frère et moi ne pouvions compter que l'un sur l'autre. « .Les Levy-Carcenac sont à bout de nerfs. Fais quelque chose. » Et là, je ne t'écoute plus et je raccroche. Néanmoins, j'admettais volontiers que le peu de paroles échangés venait de me conforter dans l'idée que quelque chose n'allait pas avec Cadence. Évidemment, ladite fiancée, c'était Cadence. Nos parents mettaient un cœur fou à l'ouvrage depuis que nous étions enfant lorsqu'il s'agissait de nous promette un avenir plein de … fiançailles, mariages. J'en ricanais à une époque, m'étais laissé bercer par les volontés de ma mère quant à mon avenir sentimental, convaincu que si cela devait arriver, ma foi cela arriverait. Sauf que depuis que Cadence et moi ne nous adressions plus un mot, les volontés maternelles de lady Eynsford devenaient mes hantises les plus profondes. Avec tout le respect que j'avais pour ma Levy-Carcenac, le mariage, jamais. Fais quelque chose me disait la mère. Poussant un soupir, j'attrapais le Gaulthier, toujours occupé à faire les cent pas dans la cours de l'hôpital, aussi occupé par son téléphone que je l'étais il y a quelques minutes. « .Elle est où ta sœur ? » grognais-je à son égard. Ma mère venait de me mettre d'humeur, de part sa voix stridente et de part le fait qu'elle m'annonçait que Cadence était toujours portée disparue, là où j'étais convaincu qu'elle s'était rendue à la soirée de la veille. Normal, elle s'y était rendue en compagnie de ma supposée petite amie, aucun doute possible. Si elle n'y était pas allée, Autumn m'aurait prévenu. « .Manquante. On sait même pas si elle est vivante ou... » Self control éméché par ses propos, mes poings se serrèrent, je balançais ma cigarette dans les graviers dans un excès de contrariété. Pas question que je n'accepte la seconde option, death. Pas question, jamais de la vie. Prêt à écraser Gaulthier vivant, je détournais mon regard vers Lucas. Au fond nous étions tous les trois dans la même situation, rien ne servait de s'énerver maintenant, là où il y avait des choses plus importante à gérer. Je pouvais aisément deviner qu'ils partageaient mon état d'esprit, pas la peine d'en rajouter une couche. Pas de Cadence ? Très bien, foi d'Adriel, ce soir Cadence réapparaitrais, même si je devais la chercher jusqu'à crever de faim. Ma Cadence que j'avais délaissé pendant tellement longtemps, qui avait toutes les raisons de me bouder. Impossible de me résoudre à la laisser tomber sans au moins chercher, que je la retrouve vivante ou bien … Je levais les yeux au ciel, finalement Cameron se débrouillerait sans moi encore un peu plus longtemps. Je lui envoyais un texto histoire de et décidais de prendre les choses en mains. Fais quelque chose qu'elle disait la mère Eynsford. Pas de problème. « .Dégage. » maugréais-je en donnant un coup d'épaule à Gaulthier.

Je marche dans des villes où des âmes sans nom fredonnent le tien, des concerts en sourdine où je chante ton nom pour oublier le mien. Ma course commençait, j'avais l'impression d'être pris de cours par les affres du temps, que l'horloge accélérait la cadence et que l'espace au contraire s'étendait au fur et a mesure que mes pas effleuraient le sol de la grande Berkeley. L'université fermée, circonstances obliges, j'usais de mes talents pour pénétrer dans le dédale glauque de notre désormais bien triste école. On disait qu'il n'y avait maintenant plus aucun risque de faire de mauvaise rencontre ou découverte ici, sauf que pessimiste comme j'étais, je préférais me préparer au pire plutôt que de relativiser. Allons Allons Cadence, tu ne vas pas faire la morte maintenant que je prends la peine de venir te chercher moi-même, nous étions tous deux d'une race vouée à être immortelle, pas de morts entre nous. J'avais beaucoup de chose à lui dire, de plates excuses à lui présenter quant à mon absence, un certain abandon et les nombreuses déceptions que je lui avais apportés par le passé, c'était l'occasion ou jamais, la catastrophe me décidais à enfin me faire pardonner. Examinant toutes les pièces du bâtiment principal avec minutie, je constatais les dégâts et les horreurs de la vieille, des tâches de sang sur le sol, sur les mûrs, des portes trouées tel le plus fin des gruyères, je préférais encore ne pas me laisser abattre par tel carnage et poursuivre mes recherches. Elle était forcément quelque part, bien cachée. Intelligente comme elle était, j'arrivais à me convaincre sans peine qu'elle avait réussi à s'en sortir indemne et qu'elle attendait seulement qu'on vienne la délivrer. Premier étage du bâtiment principal, rien. J'avais beau m'époumoner à balancer son prénom dans les couloirs vides, personne. Mes appels restaient vains, mon désespoir s'amplifiait. Recherches infructueuses, je poursuivais dans tous les étages, jusqu'à arriver au toit. Personne, je poussais un soupir, las, mais pourtant pas vaincu. La volonté ne me manquait pas, pas question que je ne bouge de cette Université sans Cadence. Elle avait grand intérêt à être aimable la Cadence, mais surtout, surtout en vie. Je désespérais complètement, poussais un soupir presque vaincu, mais pas pour autant prêt à baisser les bras. Le courage ne me manquait pas, il me restait un tas de lieux dans l'Université à visiter, à moi de réfléchir intelligemment pour optimiser un temps qui commençait à me manquer. Où pouvait se cacher une fille, blonde, taille moyenne, garce. Je la connaissais comme le fond de ma poche, nous avions grandis ensemble, deviner ses pensées et ses aspirations devaient m'être faciles. J'essayais de réfléchir un instant, marchant prestement dans l'allée des grecs. Essayait de me projeter à la place de Cadence hier soir. Première idée, me barrer, sauver ma jolie petite gueule avant tout. Égocentrique comme nous étions, elle n'avait rien a perdre et était celle que l'ont devait protéger, sauf que faute de partenaire masculin hier, elle était bien la seule à avoir eu la possibilité de se sauver. N'importe quoi. Aucune idée, j'avais l'impression de traverser l'Atlantique à la nage direction Paris tellement je ramais. La solution m'apparut comme une évidence en passant devant le Pavillon Iota, vide. Quel con. Cadence la Iota. Cadence la cheerleader, la sportive. Le bâtiment principal était séparé du parking par les installations sportives, le gymnase. Demi-tour, 180 degrés et le sprint de ma vie vers le gymnase. J'avais l'impression d'avoir eut la plus brillante de toutes les idées que j'avais jamais eut. Le gymnase, quel con de ne pas y avoir pensé plus tôt. Et comme prédis, le calme plat. L'un de seuls endroits vraisemblablement épargné par le massacre, cadenassé qui plus est. « .C'est quoi ce bordel. » grommelais-je, constatant que les portes ne cédaient pas. Allons allons, moi c'est Prince Charming, pas MacGyver. Pas assez ingénu et débrouillard pour fabriquer un pétard maison avec des feuilles, des cailloux et du fer. Je décidais de faire autrement, une grosse pierre posée non loin de là, apprenant à voler à travers une fenêtre que finalement j'escaladais avec minutie. On ne m'en voudrais pas de détruire les biens publiques tant que c'était pour la bonne cause. « .Cadence ?. » entonnais-je avec prudence tandis-que je posais mon premier pas dans le gymnase, d'un accent bien français, reconnaissable entre mille. Mon regard inquisiteur examinant avec minutie chacun des recoins de ce foutu gymnase, je me jurais que je n'y remettrais plus jamais les pieds. Les locaux plongés dans la pénombre, seulement éclairés sommairement par de sordide fenêtres au plafond, j'avais la douce impression que j'allais me faire agresser dès que je passais une nouvelle porte, même si l'endroit sentait le neuf à plein nez. Foutu Iotas, quelle idée de s'entrainer dans des endroits aussi glauques, bien que j'imaginais qu'en d'autres circonstances et éclairés, l'endroit ne devait pas être aussi … moche que cela. « .N'aies pas peur, ce n'est que moi. » déclarais-je au hasard. Ce n'est que moi, ton grand copain de toujours, ton fiancé si tu préfères, que tu vas arrêter de détester dès maintenant parce qu'il s'inquiète pour toi tellement il est mignon. Pas un tueur en somme. Et finalement, le soulagement. Regard inquisiteur, je pénétrais dans la plus grande pièce du bâtiment, apercevant au fond dans les gradins, une ombre que j'aurais pu reconnaître parmi un millier. « .C'est là que tu te cachais durant tout ce temps. » Voix rassurante, soupir soulagé, je m'avançais vers Princesse Cadence avec empressement, bienheureux de l'avoir trouvée, vivante bonus non négligeable et à première vu, intact. Arrivé en bas des gradins, je lui tendis les bras, la pauvre avait passé toute sa nuit enfermée ici, j'imaginais que tout ce dont elle avait besoin, c'était d'un peu de chaleur. Que j'étais bien disposé à lui offrir, à ma Cadence. Pas besoin de faire la fière après avoir vécu un tel calvaire, même moi je n'aurais pas fais le grand bien longtemps. « .Viens par là... C'est finis maintenant.. » ajoutais-je d'une voix cajoleuse. Maintenant tout était terminé, la fusillade tout ça, nouveau jour.
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MessageSujet: Re: empty heart and chipped cup ► aurora & charming empty heart and chipped cup ► aurora & charming EmptyVen 24 Fév - 0:50



'Cause maybe your loveable, and maybe your my snowflake, and your eyes turn from green to grey. In the winter I'll hold you in a cold place.



Nous venions de creuser la tombe de Courtney. Après une cavale agitée à travers les corridors et une lutte acharnée dont le prix d’or était la vie, Autumn avait porté le premier coup fatal avant que je ne la succède, recouvrant la boîte en bois de terre pour l’éternité. Une meurtrière de moins au tableau, je n’allais pas jouer les super héroïnes plus longtemps et jugeais bon de rendre cet endroit désert. Toutefois notre aventure ne restait pas sans élément fâcheux, Peter était blessé et sa plaie agissait comme un robinet ouvert, laissant un liquide écarlate se répandre dans le couloir de notre épopée. Les cheveux d’Autumn bougeaient dans tous les sens, perturbés par un meilleur ami qui se mourrait au sol. Son monde était en train de s’ébranler et j’en ressentais chaque secousse, chacune joueuse et désireuse de me faire perdre l’équilibre. Mon aplomb cependant retrouvé, je lançais quelques directives au hasard mais qui semblaient être les bonnes. De nous trois, j’étais la moins concernée par la situation critique, trop ravie d’avoir échappé à la mort, j’avais un mal épais à me sensibiliser pour ce pauvre Peter. La populace avait raison et sa voix se faisait entendre par une seule et même langue, mon égoïsme ne se heurtait à aucune paroi et continuait son tour du monde. Qui pourrait sauver un cœur encore plus dur que la roche quand je n’avais pas envie de me sauver moi-même. « Autumn, on va le traîner jusqu’au parking et tu l’emmèneras jusqu’aux locaux de l’hôpital. Ses secondes sont comptées et il ne lui en restera même pas assez pour pouvoir entendre les sirènes arriver. Quant à moi, j’appellerai Gaulthier et Lucas. ». Bonne action de l’année, j’acceptais d’être envahie par l’orgueil pour que spider man puisse respirer demain. Pire, j’agréais porter une charge colossale et me faire mal à l’échine, en bonne et véritable marraine la bonne fée. La baguette serait cependant raccrochée ce soir pour ne jamais resservir à l’avenir. Choisissant le meilleur morceau, j’aventurais mes bras fins sous les siens et hissais ses épaules vers la lumière des néons tandis qu’Autumn enveloppait ses jambes de ses membres pêche. Nous atteignions enfin les portes et mes yeux furetèrent le corps inerte de Courtney, utilisé en barrage comme une lourde barre qui bloquait les portes dans une énième tentative de nous garder à l’intérieur des bâtiments en sang pour toujours. Sans aucune pensée pour la morte, je claquais mon talon contre le carrelage et déplaçais le corps d’un coup de pied délicat qui la fit rouler prêt des casiers en ferraille. Cinglés par l’air nocturne, notre course s’achèverait bientôt et le colis serait livré à la bonne poste, au grand bonheur de mes muscles malmenés par le poids important d’un Peter Pan qui n’aurait jamais dû grandir et garder ses quarante kilos. Un bruit m’arracha de ma tâche et mon camarade iota faillit embrasser le sol de la façon la plus brutale possible. Tournant mes boucles blondes vivement, je scrutais avec application la scène des voitures endormies, à la quête d’une anomalie ou d’un tireur aliéné venu venger Courtney la laide. Rien, pas un chat, pas une feuille de cahier déchirée emportée par le vent. « Quelque chose ne va pas ? ». La voix tremblante d’Autumn rappela mon tympan à la réalité. Réflexion faite, le bruitage n’était rien d’autre qu’un mirage auditif. Je calmais ma paranoïa avec ardeur et traînais la cargaison encore quelques mètres, jusqu’à la Porsche de la Rowan-Glaswell. Une marchandise qui ne parlait plus. Les paupières close, Peter semblait avoir été entrainé dans un sommeil profond appartenant à un monde plus macabre. Le tintement des clefs de Autumn émergea dans la nuit, se faisant frénétique, elle ouvrit la portière à la volée, flirtant sur la bordure d’un état d’esprit hystérique. Elle essayait de garder son escarpin figé au sol et empêcher le paysage de tourner à toute vitesse devant ses iris, préoccupée par la santé de notre sauveur avant tout. Mes doigts porcelaine pressaient le cou de Peter, à la recherche d’un pouls existant et désireux d’octroyer un minimum d’espoir à la conductrice blonde. Faible mais présent. J’expédiais un mouvement de tête affirmatif à ma poupée topaze, l’encourageant à prendre le volant et mettre pied au plancher jusqu’à la destination attendue, univers stérile où les blouses blanches flânaient entre deux blocs opératoire. Le moteur hurla, les pneus crièrent sur un virage pris beaucoup trop vite et la couleur de la toiture finit par devenir floue jusqu’à ce que la silhouette disparaisse dans le manteau noir du quinze février deux mille douze. Seule au monde, ou plutôt seule sur le parking. Mes doigts m’avertirent de la fraîcheur agressive alors que mon encéphale me parlait cachette. Déterminée par la simplicité, je me dirigeais à pas légers vers un petit coin de verdure, vêtu de plusieurs buissons à l’origine de la cachette la plus improbable. Qui irait se faufiler parmi les petits arbres risquant les égratignures et que la boue colorie ses genoux ? Cadence Marie Aurore Levy-Carcenac. Même la réponse me sonnait faux. Une princesses se transformant en écureuil, ben voyons. C’était un constat qui renforça ma foi. Ruinant la robe aux belles étoffes, je m’improvisais un fauteuil de club avec les éléments de mère nature avant de quérir mon cellulaire et glisser mon doigt sur l’écran pixellisé. Gaulthier L.-C., mon doigt pressa la vitre miniature et la première sonnerie retentit. Les doigts serrés sur le petit objet technologique, ma patience ne répondait plus, amenant mon agacement à son paroxysme. Comme dans Jumper, je rêvais téléportation, une entrée fracassante dans la villa L.-C. en un battement de paupières selon mon bon vouloir. Mais non, ces pouvoirs restés fiction et je me devais d’attendre l’arrivée de la fratrie Levy-Carcenac. Les messies, l’avènement et tout le tintouin qui m’encombrait l’esprit alors que le deuxième gong sonnait dans la petite boîte magique. Hurry up Gaulthier, ma patience à des limites, surtout quand elle est embêtée par la peur qui ne cesse son bizutage. Les deux frangins anti saint valentin n’avaient finalement rien manqué et leur aversion pour l’amour les avait sauvés du massacre de la jeunesse dorée par le soleil californien. Troisième sonnerie. Mais décroche ! Je savais que j’aurai dû appeler Lucas. Les sourcils froncés, je m’étais mise à grogner mon ire, maudissant toutes les têtes connues et qui me laissaient bien solitaire ce soir. Finalement, accompagner Peter au centre hospitalier n’aurait pas été une mauvaise idée, j’aurai juste pris le risque d’un accident routier, emporté par le sentiment aliéné d’Autumn face à la faucheuse qui voulait lui arracher son bien. Rester dans l’attente de l’angoisse me semblait bien pire. « Allo ? ». Enfin ! La voix impérieuse de Gaulthier s’illuminait à l’autre bout du fil. Pourtant, je n’eus pas le loisir de répondre à mon double. Une main puissance venait d’éloignait mon précieux trésor de mes oreilles, me laissant tétanisée. J’entendis la mélodie associée au bouton pressé fin de communication et le bruit mat d’un objet tombant lourdement au sol. La suite ne fut pas difficile à déduire. Une chaussure écrasa violemment mon smartphone dans l’herbe, crevant ma dernière bouée et me laissant noyée en mer. « Eh bien Cadence, pourquoi n’as-tu pas suivi ta grande copine blonde et l’autre agonisant tant qu’il était encore temps ? Je t’ai couvé du regard tout le long de la soirée, tu sais.. Depuis que tu es montée dans ma voiture il y a soixante-quatorze nuits exactement.. Je ne cesse de penser à toi. C’est fou non ? Je savais que tu m’étais inaccessible mais tu n’es jamais tombée dans l’oubli alors qu’à l’instant, je me sens nettement supérieur à toi. ». Oh non, un fanatique. Un fidèle amoureux de mon image qui n’acceptait pas le refus et étais prêt à maintes sacrifices pour se faire remarquer et gagner un minimum de ma considération. Habituellement je l’aurais accueilli dans mes bras avec le parfait sourire de garce avant de lui arracher le cœur à mains nues mais sa dernière réplique freina sèchement cette pensée. Guère aventureuse pour une fois, je ne me retrouvais pas pressée de m’élever sous son regard et tenter de reconnaître ses traits. La main revint caresser mes cheveux du bout des doigts, interrupteur déclenchant des frissons qui me parcoururent l’échine. Anxieuse, j’essayais d’assembler les morceaux du puzzle, retournant chacune des pièces jusqu’à ce qu’elle trouve ses voisines. « Oh ! Tu ne te rappelles pas de moi ? Je songe à toi jour et nuit et tu n’es même pas capable de te remémorer la scène de théâtre que tu as orchestré pour rendre ton italien jaloux. Regarde mon visage Cadence ! ». La voix douce venait de monter en crescendo et son propriétaire obligea mon épaule à s’ériger. Confrontée à un visage ingrat de fils à maman, une légère grimace devait déformer mon fasciés. Il ne me fallut pas une minute de plus pour qu’un replay se mette en route devant mes iris et le reconnaître. Il était le blond rencontrait sur le trottoir le plus insalubre de la ville à cause des humeurs d’Augusto Pelizza Da Volpedo. Nous l’avions plongé au plein milieu d’un jeu, une crise dont il était devenu la risée. Hélas, tout semblait se payer un jour. « Surprise ma Cadence ! Ton pion, auquel tu as fourgué quelques billets verts, avant de le laisser se faire sauvagement avaler par ton cavalier, maintenant tu te souviens. Mais j’ai adoré faire partie de ton échiquier Cadence, et ce soir, c’est toi qui te dresse sur le mien. Une si jolie reine. ». Trop de Cadence dans le discours, et en plus il utilisait le possessif. Comme si mon nom s’échappant de ses lèvres plusieurs fois nous rendrait copains pour la vie, pauvre garçon. La peur de l’inconnu à présent dissipéé, il ne restait plus que le dégoût. Ses doigts secs caressèrent mes joues aristocratiques, laissant un toucher désagréable. Une matière recouvrait ses pattes sans que je ne parvienne à mettre un patronyme sur la chose. Puis, l’odeur parla d’elle-même, du sang. Je reculai d’un pas, permettant aux épines des arbustes de saccager l’arrière de ma silhouette, fait qui tordit mes traits de douleur. « Oh non, tu n’iras nulle part Aurore. Etonnée ? Je sais tout de toi, la clinique dans laquelle tu es née, ta mention au bac, ta relation avec ce Princeton ou encore ton étrange amitié avec miss La Tour Dubois.. Viens avec moi, je veux être le chéri de la fille populaire avant que tu ne sois plus. Nous allons monter une nouvelle pièce de théâtre, Roméo et Juliette. Néanmoins, dans celle-ci, uniquement Juliette périra et Courtney la cruche sera vengée. N’écarquille pas les yeux, je sais que tu l’as tuée. ». Rire démoniaque à l’appui, l’habit ne lui allait pas mais ses paroles délirantes parvenaient à jeter le froid escompté. Se songeant malin, il déformait même la langue de Molière avec sa chimère. Moi et lui associés, jamais ô grand jamais. Même Courtney morte ne voudrait pas un baiser échangé avec Jeff le pas beau, Jeff le rejeté, Jeff l’asocial, en somme, Jeff la grenouille qui ne trouvera jamais princesse dans la contrée, pour la simple et bonne raison que nous n’étions pas dans un conte et il ne se muterait jamais en prince. « Rooh, je t’en prie. Je t’ai connu beaucoup plus bavarde que ça ma valentine. ». Au diable avec ce charabia. J’avais pris mes dispositions avec Autumn pour venir à la soirée en sa compagnie et repartir avec la même blonde, c’était elle ma valentine, et personne d’autre. On venait de m’octroyer un cavalier d’office, et pas plus beau qui plus est. Puis évidemment que j’allais rester muette, que voulait-il que je lui chante, « j’en ai rêvé » ? Je m’emmurais dans mon silence, furetant les environs et attendant le moment de fuite le plus bénéfique. Mon corps se voyait traîner à travers les pelouses, mon épaule soigneusement capturée par un ravisseur fou à lier qui avait pendant six mois arpenté les mêmes dédales quotidien, s’était assis sur les mêmes chaises bancales et penché sur la même table de classe pour y enfouir sa chevelure et échapper aux cours monotones, leur préférant un univers chimérique. La triste fin, la mort nulle, je ne pouvais périr sous la main d’un pauvre garçon en mal d’amour. Ne pouvait-il pas sauter d’un pont comme tous les autres jeunots de son acabit, le cœur meurtri par une détresse massive, et laisser derrière lui un monde meilleur ? Non, il voulait finalement sortir de l’ombre, devenir un meurtrier reconnu tellement son ambition touchait les sommets. Peut-être qu’après les deux printemps suivants, une fois que la population achèvera son deuil, l’on pourrait adapter l’histoire sanglante au cinéma, n’était-ce pas le bel esprit hollywoodien. Le scénario exciterait la foule, la fourmilière humaine accourrait dans les salles obscures, bien que le projet soit moins enchanteur pour les rescapés du drame. Ayant vécu la trame aux premières loges, ils avaient senti la mort les presser au bord d’un précipice et chatouiller leurs jambes à bondir pour un saut fatidique. Un silence à faire peur, même un bruit minime ne se faisait entendre, y compris celui de nos pas ruinant les brins d’herbe, comme si il n’osait pas se manifester et participait à la dimension terrifiante de la soirée. Je ne pouvais que m’imaginer les autres étudiants, prisonniers et vivant leur propre combat de mort où chacun de leur mouvement pouvait faire basculer l’histoire en leur défaveur. La respiration accélérée du tireur retint mon attention et sa prise m’agressa un peu plus la peau. « Je pensais pourtant que ça coulait de source. Plus tu me divertis et plus tu remportes quelques minutes de vie. A ne pas me causer, tu ne gagneras rien Cadence, juste une balle qui perforera ton poumon pour rendre ton agonie plus lente. Je t’invite à la parole, supplie-moi de logeait cette cartouche dans ton cœur comme chaque fille de ton envergure ont tiré dans le mien. Presse-toi, ce n’est pas dur, c’est comme dans les films d’horreur. ». Il n’en était pas un lui de film d’horreur. Je serrais les lèvres, poursuivant la promenade nocturne d’un pas forcé. Fine actrice, quelques dialogues se formaient à mon esprit et je ficelais mon propre scénario. Don’t trust the pretty girl, she lies to you and runs away from fools like you. « Comme tu me vois maintenant, je suis à mon maximum niveau conversation. Je suis comme Aurore, je ne parle pas aux inconnus. ». Et mon amour, je ne t’ai pas vu au beau milieu d’un rêve. Voix sèche, j’espérais qu’elle apparaîtrait comme un challenge à relever pour le chef de la bande des barjots. Qu’il tomberait dans mes filets comme un gamin éperdument amoureux. Je parlais pour parler, n’ayant rien à dire, je feignais vouloir apprendre son identité, le berçant dans un nid d’illusions jusqu’à ce qu’il s’endorme. Nos têtes se rapprochaient lentement d’un bâtiment, l’unique opportunité de filer entre ses doigts coupables des meurtres de mes camarades. [color:3530=1D702D]« Jeff. Maintenant tu n’as plus d’excuses... ». Et blablabla, continue ton monologue incessant cher Jeff, mes oreilles ne t’écoutent déjà plus. Je sentais sa main lâcher mon épaule abusée pour venir rencontrer ma paume. Voilà que maintenant il voulait se la jouer amoureux transit, laissant la comédie romantique prendre le pas sur l’horreur. Parfait. Coup de genoux dans les bijoux de famille pliant l’individu en quatre et le réduisant en une forme meurtrie gisante sur le sol. Je sollicitais mes talons à courir le plus rapidement possible vers la forme du bâtiment, ignorant les cris de douleur émanant de l’étendue d’herbe. Tu l’a cherché Jeff, tu l’as trouvé. Chance inespérée, ma paume s’accola à la porte froide, me promettant la sécurité, et je m’engouffrai enfin au sein de mon asile improvisé. Le cauchemar était terminé, je me dirigeais à pas feutrés vers les premiers toilettes trouvés pour m’y enfermer jusqu’à l’arrivée des secours. Que foutait-il d’ailleurs ? Pourquoi n’entendions nous aucune foutue sirène ? Nos vies ne tenaient qu’à un fil et aucune aide ne se présentait au portillon, de l’inédit. Mon écoeurement pour la salle baignée de rose me semblait à présent bien lointaine, l’altercation avec Cameron, l’apparition d’Oswald, de simples et vagues souvenirs. Je tournais à l’angle du tunnel scolaire, à la quête de ma cabine et tombais nez à nez avec un nouvel étudiant couvert du célèbre liquide rougeâtre, le plus déversait lors de cette soirée et malheureusement je ne parlais pas de vin. Et bim, un boulet de plus à trimballer hors de l’angle de tir des tireurs pour se donner bonne conscience. Je réduisais mes chances de survie, mais ayant déjà un meurtre sur les bras, en favoriser un deuxième serait mal perçu. « Tu es blessé ? », m’enquis-je, essayant de gommer le blase habituel de mon timbre. « Noooooooooooon ! Elle est à moi. ». Mes talons pivotèrent pour rencontrer un Jeff des plus affolés. Mes paupières se soulevèrent sur celui que j’avais pris pour une victime pour voir un revolver braqué sur ma chevelure dorée. Ma bouche maquillée s’ouvrit en un « o » muet, paralysée au possible. L’arme s’affaissa et Jeff m’avait déjà agrippé le bras et traîner ma pâleur jusqu’au gymnase, déguisé en autel pour l’occasion. Endroit où aurait lieu mon propre sacrifice pour calmer on ne sait quelle ardeur du chef de la meute. Arrêt brusque de la marche, nous étions stoïques au beau milieu du gymnase baigné de lumière. Immédiatement, je sentis son souffle se rapprochait de ma peau, quémandant une quelconque affection que je n’étais pas apte à donner. « Tu vois ce qui arrive aux mutins. Imagine quel gâchis ce coup de feu aurait pu causer.. Je n’aurai jamais pu faire ça par exemple.. ». Mes cheveux bougèrent sous l’agitation de sa main et ma barrette céda sous la pression, relâchant un rideau sauvage qui donnait une image encore plus belle, plus nature, je le savais. Aujourd’hui était un jour où je rêvais d’être moche. Son nez arlequin se rapprocha du mien et.. Sauvée par le gong. Crachant son venin, il décrocha son téléphone avant de gueuler un j’arrive et se précipiter vers la sortie. « On n’en a pas fini toi et moi. Compte les secondes qui nous séparent, j’arriverai assez tôt pour te trucider. ». Vision d’horreur, je ne pus réprimer un sursaut violent. La lumière s’éteignit et le bruit de portes verrouillées scella mon triste sort. Il fallait sortir, coûte que coûte. La folie, la tazmania dans le sang, j’essayais toutes les issus, agressant les surfaces lisses à coups de talons aiguilles, tapant des poings pratiquement jusqu’à sang, balançant des ballons contre les doubles vitrages. Rien, nada, niet. La prison d’Alcatraz version numéro deux, tu ne t’échapperas pas ma fille, tu croupiras ici jusqu’à ce que la dame à la capuche vienne te porter un coup de son instrument scintillant. Mon cerveau ne cessait de s’agiter dans tous les sens, répétant un disque inlassablement, je vais mourir, je vais mourir, je le sentais, n’était-ce pas les pas de Jeff qu’on entendait ? Puis, le noir le plus total. Les aiguilles d’une montre s’affichaient dans ma chimère, parfois tournant à toute vitesse comme une boussole déjantée, comme si le temps ne pouvait plus être compté, et tantôt très lentement, presque immobiles. Je n’étais plus sensibilisée par la période, complètement déconnectée et attendant que l’on débranche la prise, me mettant hors service pour toujours. « .Cadence ?. » . L’outil d’orientation avait été remplacé par Paris la majestueuse. Ses pavés vieillots, ces monuments reconnus et mon nom prononcé dans ma langue natale, à travers le quai de la Seine opposé au mien. Le timbre se faisait insistant, métamorphosant l’endroit français avec plus de précision et ne me permettant pas de le quitter comme je l’avais fait en septembre. Je n’aurais jamais dû. Et puis cette voix, je la connaissais, elle m’était familière, elle m’avait suivi partout depuis l’enfance. A la fois grave, suave, détachée, parfois pimentée d’un amusement contenu, je l’adorais. « .N'aies pas peur, ce n'est que moi. » . La deuxième maxime ouvrit mes paupières mais j’étais toujours aveugle. L’obscurité ne manquait pas à l’appel et je devais de nouveau m’habituer à elle, enfin plus pour très longtemps, la poudre saccagerait bientôt ma peau albâtre, me laissant un immense trou au milieu du front. Etrangement, je me sentais toujours immortelle, incapable de mourir, comme si j’étais la chaussure qui faisait avancer le monde et que sans elle, la vie telle que nous la connaissons ne voulait rien dire. Enfoiré de Jeff, je sentais l’odeur salée me parcourir le nez et valser au bord de mes longs cils. Serrant les dents, je luttais contre ce sentiment de défaite, d’abandon et la phobie de vivre mes dernières heures. « .C'est là que tu te cachais durant tout ce temps. » . Trop occupée à envisager ma perdition, je ne l’avais pas vu venir à moi, ni entendu monter les marches, pour tout dire je n’avais même pas encore vu son visage mais sa voix ne se confondait pas avec n’importe quelle autre et avait levé le mystère dès la première syllabe. Néanmoins je continuais juste à nager la brasse dans cet océan utopique, il ne pouvait être ici, pas lui. Un mirage, une hallucination et pourtant ça parlait « .Viens par là... C'est finis maintenant.. » . Je me laissais fondre, plongeant ma tête blonde aux creux de son cou et refermant mes paumes enfantines sur ses épaules, me prouvant qu’il n’était pas que fumée. Mon Adriel, perdu dans les ruelles parisiennes depuis la Sorbonne et que je n’avais jamais daigné retrouver malgré les plans, les gps et toutes les babioles que l’on me glissait sous le nez. Je le boudais depuis qu’il m’avait présentés ses cheveux châtains au lieu de son sourire charmeur, choisissant de me tourner le dos et provoquant une surprise unanime. Repassant lentement mes doigts sur le vêtement, l’humidité gêna ma peau. Sans me rendre compte, la perle que je retenais, venait de rouler sur ma joue et glisser dans son cou. Je ne faisais pas dans le sentimental mais les évènements ne cessaient de s’entasser les uns sur les autres, formant une belle montagne. Je ne m’en préoccupais guère, prince charming était ici, jouant de son épée et délivrant la belle. « Adriel, je vais mourir ? ». Question stupide mais ma capacité de réflexion m’avait lâchée elle aussi. Je me rappelais que j’avais failli tout casser, que la lumière s’était éteinte et que la promesse de la mort avait fouetté l’air, et soudainement, je me rappelais lui. « Où est Jeff ? Adriel on doit partir tout de suite, il a un flingue et il.. ». Ma gorge me faisait mal et ne cessait de trembler. Je fermais les paupières pour retenir de nouvelles traîtresses et poursuivis tant bien que mal « Sors moi d’ici, il a dit qu’il reviendrait, il nous abattras comme des bêtes. Adri’, tu n’aurais jamais dû venir, on ne peut même pas sortir. ». Sourde du « c’est fini » et dénuée de perspicacité, si nous ne pouvions pas sortir, comment lui était-il entré ? En ét at de choc, mes pensées étaient toutes tournées vers Jeff. Jeff et son flingue.
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Adriel Eynsford-Baxter
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MessageSujet: Re: empty heart and chipped cup ► aurora & charming empty heart and chipped cup ► aurora & charming EmptyJeu 1 Mar - 1:53

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Once upon a time there was a girl I knew, who lived across the street. When she smiled, I smiled. When she cried, I cried. Every single thing that ever happened to me that mattered, in some way had to do with her. That day we promised each other that no matter what, we'd always be together. It was a promise full of passion, truth and wisdom. It was the kind of promise that can only come from the hearts of the very young
Petite marie, je parle de toi parce qu'avec ta petite voix, tes petites manies, tu as versé sur ma vie des milliers de roses ♪ Et dans ma noble quête, mes pensées s'égarèrent vers le préface de notre conte. Il était une fois, ils vécurent heureux jusqu'à la fin des temps. Je me remémorais les moments passée en la compagnie d'une ravissante petite fille aux cheveux ambrés, sa voix espiègle et l'odeur exquise de sa peau dorant au soleil tandis que nous jouions à cache cache dans les hautes herbes. Je me plaisais depuis ma plus tendre enfance à dépeindre notre amitié comme un conte, là où j'étais désormais bien trop mature pour pouvoir réfléchir à nouveau comme l'enfant que j'avais été par le passé. Nous avions évolué, grandis comme on dis, allouant ainsi à Peter Pan la permission de nous blasphémer tous deux. Toutefois, j'aimais assez mon moi passé car aujourd'hui j'étais un bien piètre ami là où jadis j'excellais, je me préférais enfant, rien de bien fantastique, la vie était chose aisé en ce temps. Chérubin adorable et ami de choix, je me souvenais de ma personne comme étant le camarade de jeux idéal et attentionné. Le petit garçon parfait, bien sous tout rapport, contrastant avec mon affreuse et insolente marâtre. Je n'avais jamais compris comment la mère de Cadence avait réussi à se lier avec ma propre mère, d'ailleurs les détails de leur amitié encore intact au jour d'aujourd'hui m'étaient encore suffisamment flou pour que je n'attrape la migraine rien qu'en y concédant quelques vagues songes. Mon amitié avec la cadette Levy-Carcenac m'étant déjà assez confuse, nul n'avait besoin que je ne divague vers nos deux génitrice. Ma petite boucle d'or m'importait plus que les histoires de bonnes femmes que partageaient nos mères autour d'un thé jadis et je remerciais encore secrètement ces deux pipelettes de nous avoir présenté au préambule de nos vies. Néanmoins, notre conte s'égarait en même temps que nous nous éloignions et de ce que Cadence avait représenté pour moi d'antan, aujourd'hui je me retrouvais les mains vides. Notre conte n'était pas un conte de fée et ne connaissait pas de fin heureuse pour toujours. Every now and then I get a little bit nervous that the best of all the years have gone by. ♪ Il était bien loin le temps de l'enfance à la réflexion, où ses prunelles innocentes me dévisageaient avec engouement et où se donner la main n'avait pas la même signification qu'à l'aube de notre vingtième année. Désormais c'était chose défendue que de s'accorder quelconque gentillesse par la gestuelle, sinon il était fort à parier que les mères prépareraient déjà le banquet et publierais les faire parts. Oh mère, pourquoi n'êtes-vous donc pas une femme ordinaire. Plus que de contraster avec ma mère étant enfant, ma personnalité enfant détonnait avec ma personnalité actuelle. J'avais perdu le sens de mes priorités voilà quelques années, envouté par une savoureuse autant que sulfureuse petite brunette. La voilà, la chute de notre conte, le prince charmant fous le camp avec une autre et se retrouve désormais le cœur ébréché sans pouvoir compter sur son passé, ni avoir la volonté d'explorer son avenir. J'avais changé depuis le temps et perdu sur une longue route durant fort longtemps, j'avais la douce impression bien que presque absurde qu'en retrouvant Cadence, j'allais moi aussi retrouver mon chemin. La recherche ne fut pas mission simple, mais pourtant je cru entrapercevoir l'objet de ma convoitise recroquevillée sur elle-même, plongée dans une pénombre presque hypnotique. Les multiples scénarios l'ayant conduit à se comporter de cette façon, à cet endroit précis capturèrent mon esprit. Je l'imaginais courir dans tous les sens, poursuivit par le médisant et se précipiter vers le premier refuge se dressant dans sa course. Une autre fois je l'imaginais, rusée comme elle l'était, se faufiler par l'arrière cours et s'enfermer seule dans le gymnase, attendant dans son bunker de fortune que la catastrophe sans nom qu'avait vécut Berkeley ne s'apaise et qu'elle avait finis par perdre la notion du temps, attendant qu'on ne vienne la chercher. Je la contemplais avec méticulosité, ses traits apeurés dissimulés sous ses boucles blondes décoiffées, vêtu d'une façon telle qu'il n'était pas difficile de comprendre qu'elle venait de passer la nuit cloitrée dans l'antre des Iotas et pas de son propre chef. Sa fragilité m'interpella, son grand dédain n'était plus qu'une pale ombre caché derrière son teint blême, mais même dans un instant de décadence comme nous le vivions à présent, j'arrivais encore à la trouver ravissante. La forme de son visage, la finesse de ses traits même pétris de fatigue me permettait de la revoir comme elle l'était autrefois, enfant puis adolescente pleine de vitalité, plutôt que courbaturé par une épouvantable nuit. Il était bien loin le temps du tandem inapprochable Parisien, les beautés perpétuels qu'offraient la capitale Française se redécouvraient à présent avec appréhension. Je ne savais comment elle allait réagir, après tout, de toute part l'ont racontait que Cadence Levy-Carcenac était aussi imprévisible qu'elle n'était sournoise. Je la reconnaissais bien là, sa petite réputation faisait honneur à la personne qu'elle pouvait être parfois réellement. Parfois, car même si elle se programmait maitresse infernale en quelques temps, je me plaisais à croire que j'étais une exception qui confirme la règle. Loin était la Cadence infernale lorsque j'apparaissais dans son panorama, je n'avais d'yeux et d'attention que pour la Cadence aimable à ses heures. Hormis que je n'étais désormais qu'un inconnu de plus dans sa toile de fond, longtemps aux abonnés absents, je faisais à présent ma grande réapparition dans son existence, sa réaction m'apparaissait alors encore comme une toute nouvelle étape à passer. Difficile, qui plus est. Les bras tendues vers Aurora s'égayant au monde, je la contemplais avec une anxiété non dissimulée, peinant à prédire l'imprévisible pour que finalement, elle ne m'offre son choix dans une étreinte. L'enlacement fraternel, enfin rassuré de la constater bel et bien en vie, un peu en état de choc, mais au moins elle respirait. Protecteur, je posais ma main droite sur le sommet de sa tête, mêlant mes doigts à ses cheveux dorées en guise de réconfort et la serrait dans mes bras. Nous nous découvrions de nouveau, l'impression que nous n'étions désormais l'un pour deux que mirage, deux vagues souvenirs passés, deux pans d'histoires raccrochant les wagons après une infinie perdition. Every now and then I get a little bit terrified and then I see the look in your eyes ♪ Je caressais ses cheveux, lui laissant un moment de répits et de réconfort bien mérité. « Adriel, je vais mourir ? » son innocence m'interpella. Ses grands airs faisant d'ordinaire la part belle dans sa personnalité, elle me surprenait de par son attitude. Which means, elle était encore plus perturbée par la nuit passée que je ne le croyais. Je me dépêtrais vaguement de son étreinte, assez pour la tenir encore en sécurité dans l'étau de mes bras, mais raisonnablement en retrait pour apprécier ses traits. Forcé de constater qu'une perle venait de tracer son chemin sur sa pommette, je posais ma main sur sa joue et l'effaçait d'un simple geste. Lui adressant un regard perplexe, j'examinais son visage un instant de silence avant de répondre d'une voix suave : « .Non, bien sûr que non. Où vas-tu chercher cela ? . » J'en déduisais que mon frère n'avait pas été le seul à avoir des problèmes avec un certain malade. J'étais impatient qu'elle ne me raconte son histoire, même si au fond je n'étais pas très friand de ce genre d'anecdote. Les tragédies n'étant pas véritablement ma grande passion, je n'allouais aucune affection aux catastrophes et autres histoires de meurtres. Définitivement pas en quête d'inspiration afin de mener un écrit policier, je chassais toute curiosité et envie de lui solliciter les détails de sa nuit, histoire de ne pas relancer de l'huile sur le feu. Sait-on jamais, je n'avais aucune idée de ce qu'elle avait vécut, de son état d'esprit et vu la question qu'elle venait de me poser, j'étais loin d'être à même de pouvoir deviner ses réactions. Déjà qu'en temps normal, ses réactions parfois me surpassaient, mais alors en de telles circonstances, pas la peine de tenter Lucifer. « Où est Jeff ? Adriel on doit partir tout de suite, il a un flingue et il.. » Oh Cadence, n'en finiras-tu jamais de me surprendre. Déconcerté par ses propos, je fronçais les sourcils, n'eut aucun mal à comprendre que le sus-cité Jeff était donc la source de maux de ma française. Sans m'en rendre compte, je me prenais d'instinct d'une vivace antipathie pour son agresseur. David. Jeff. A abattre à la première occasion. Toutefois, j'avais longuement entendu parler de ce Jeff. Les informations n'arrêtaient plus de déverser un flot de nouvelles sur notre université quant la nuit dernière, la débâcle de la soirée, l'issue sanglante de notre Saint-Valentin et comment nous avions, nous étudiants et nos proches, récoltés les atrocités vécues par nos pairs à l'aube. Jeff, le petit gros mal aimé, le malêtre adolescent sous sa forme la plus entière. Celui que j'aurais très bien pu bousculer au détour d'un couloir et l'accabler d'une paire de réflexions acérés si il ne s'était pas excusé. Le bouc émissaire de tout un chacun, le cliché du souffre douleur. En d'autre temps j'aurais pu éprouver de la compassion à son égard, son histoire était plus accablante qu'autre chose et je n'avais pas de mal à imaginer le fait que son apparence physique avait fait de lui l'émissaire de toutes les moqueries. Prince que j'étais, parfois il m'arrivait de défendre la veuve et l'orphelin, à mes heures perdues. Parfois j'étais le diable, parfois j'étais l'ange. Cela variait selon mes humeurs et même si j'éprouvais un soupçon de compassion à l'égard dudit Jeff, il n'en fut rien lorsque Cadence prononça son prénom. Cadence et les autres. Le meurtre ne mérite aucune compassion quelque soit l'histoire navrante derrière. « .Calme toi. Jeff a été arrêté ce matin en même temps que les deux autres tireurs survivants. » annonçais-je alors que mes mains se posaient sur ses épaules, je captais son regard à l'aide du mien, constatais qu'elle se bouleversait pour quelque chose qui s'était achevé dans l'aurore. Aujourd'hui je me faisais prince charmant, sauveur de ces dames ( et de ces messieurs, n'oublions pas le second exemplaire Eynsford ) et désormais annonceur de nouvelles. Je lui comptais en quelques mots les grands titres des dernières dépêches californiennes. Cinq tireurs, trois survivants, deux morts. Sur les trois survivants, un qui avait par simple mépris tenté de capturer la vie de mon frère, un autre qui venait de traumatiser Princesse Aurora. Je poussais un soupir, consterné par la nature humaine. « .Tu attends qu'il revienne te chercher depuis cette nuit ? Il est 16h passée maintenant. » poursuivis-je, tandis que mes mains remontaient le long de ses épaules, pour se loger dans son cou, lui adressant un regard perplexe. Merde. J'aurais tous le temps de lui poser des questions une fois que nous serions sorti de cet endroit lugubre,quand bien même j'en aurais réellement envie. Il était seize heures, du moins je déduisais l'heure au hasard, j'étais sorti vers quinze heures de la chambre d'hôpital où résidait Cameron, dix minutes pour descendre, discuter avec les jumeau Levy-Carcenac et le reste se dispersait dans mon épopée Berkéléene à la recherche de la princesse longtemps disparue. « .Tu as traversée une nuit bien pénible n'est-ce pas. » concluais-je, affublé d'un regard compatissant. Je me considérais presque chanceux d'être l'un des rares à avoir eut le bon sens de rester chez lui. Le bon sens, ou bien la chance de cocu. Heureusement, le célibataire endurcie que j'étais n'avais pas à se soucier de ce côté là. Le talent, la chance, sers toi en à bon hessien mon Adriel, car cela n'est plus légende mais vérité que la chance tourne bel et bien à un moment donné. Chanceux de naissance et depuis lors, je me retrouvais encore mis sous une bonne étoile aujourd'hui, j'étais sain et sauf, mes rares amis l'étaient aussi, pour mon frère, cela aurait pu être pire. Comme quoi, être anti Saint-Valentin, cela n'a encore une fois que du bon. Nous n'avions pas idée de faire subir pareilles épreuves à de si jeunes âmes. Désormais c'est sans mal que je présageais certains comportement se réformer, certains marqués à vie ressortirais de cette soirée marqué au fer rouge. Nous étions la promotion 2011 de Berkeley. Celle qui a connu la grande fusillade du quatorze février et je tenais dans mes bras la dernière des rescapés encore introuvable. J'espérais simplement qu'elle ne serait pas marqué bien longtemps par un accident d'une telle ampleur, ma jolie Cadence. « . Tu n'es pas blessée, au moins ?. » m'enquis-je intrigué, agacé de ne pas avoir posé la question plus tôt d'ailleurs. Parfois j'avais du mal a avoir le sens des priorités, mais enfin à première vu, elle n'avait rien. Si ce n'est grise mine, une notion du temps assez trouble et surtout très peur. Plus de peur que de mal comme le dit le proverbe. « Sors moi d’ici, il a dit qu’il reviendrait, il nous abattras comme des bêtes. Adri’, tu n’aurais jamais dû venir, on ne peut même pas sortir. » Nous abattre comme des bêtes a-t-elle dit d'une voix suffocante. Je ne comptais pas mourir comme une bête, loin s'en faut, au contraire, je me voyais mourir vieux, noblement dans mon lit, sans souffrance aucune, après une belle vie. Une vie simple si belle n'est pas possible me suffirait, j'avais déjà une enfance compliqué, l'adolescence on en parle même pas, maintenant que j'atteignais l'âge adulte et que ma vie commençait à prendre un tournant plus ou moins plaisant, je ne comptais pas m'arrêter en si bon chemin. Certainement pas mourir de la main d'un infâme, sous une pluie de plomb. Mais au moins, je constatais qu'elle ne perdait pas le nord. Son nord tout du moins, le mien était réglé comme un coucou sur '' la guerre est terminée '' là où le sien criait à l'embuscade. Elle donnait un ordre. '' Sors moi d'ici ! '' . Oui ma chérie, tout de suite. Ordre, synonyme de '' bon signe '' en l'occurence. « .Cadence, calme toi, on va sortir. Mais pour ça, il faut que tu reprennes tes esprits. S'il te plait. » l'avisais-je d'un ton on ne peut plus sérieux, mes prunelles plantées dans les siennes pour ajouter plus de conviction au timbre de ma voix. On se calme et on s'en va. Nul n'avait besoin de paniquer, je savais que tout allait bien, ma mission désormais à cinquante pour cent achevé consistait à ramener Cadence à sa famille, direction l'hôpital, action de grâce de l'année faite pour Adriel. « .Allons Aurora, j'ai réussi à rentrer, cela signifie que l'ont peut sortir. » ajoutais-je quant au fait de sortir des locaux, en plus d'y ajouter affectueusement son surnom le plus marquant, le plus joli. Aurora il n'y avait que moi pour l'affubler de pareil pseudonyme, va savoir pourquoi, moi je le savais, elle aussi. Quant à sortir, simple effort de logique, j'avais pu rentrer, donc nous pouvions donc sortir. C'est glissant mes doigts dans les siens et en l'entrainant vers la sortie d'où j'étais arrivé que je comptais bien prouver ma logique sans faille. La sentant trainer des pieds derrières et qu'elle nous ralentissait, je constatais qu'elle était peut-être plus fatiguée que je ne l'imaginais, sans l'en blâmer cependant. Je pressais le pas pour nous deux et arrivait devant la fenêtre que j'avais brisé pour rentrer, remarquant aussi la pierre que j'avais utilisé gisant au milieu des débris devant nous. « .Mais cela ne va pas être sans difficulté. » Il nous fallait escalader, moi ça allait encore, mais pour sleeping beauty c'était une toute autre paire de manche. C'est à cet instant que je remarquais qu'elle n'avait jamais aussi bien porté son surnom avant aujourd'hui. Poussant un soupir, je lui montrais la fenêtre du regard. Dernière épreuve, le reste ne serait que formalité. « .Je passes d'abord si tu veux, ça n'est pas compliqué, il faut juste que tu fasses attention aux bouts de verres et à la pente en sautant. » Convertible Indiana Jones, je me lançais le premier. Exercice peu difficile, je retombais sur les deux pieds tel le plus agile des chats et me retournais sans plus attendre vers Cadence qui prenais son tour. La sentant hésitante, je renchérissais. « .Aie confiance, je te rattrapes. » always have, always will. Je tendais les bras en sa direction, pour la seconde fois de la journée. Aujourd'hui, action de grâce de l'Adriel, j'agissais comme le plus parfait des hommes serviables, proche de mes habitudes en apparence, mais à des milliers de kilomètres de mes habitudes masquées. Prince Charmant d'apparence, enfoiré derrière le masque. Sauf que pour une fois, prince charmant était sincère. En même temps je ne pouvais faire autrement, la perdre m'aurait abattu, la retrouver me prouvait que je ne pouvais pas faire que la retrouver après l'épisode fusillade, mais aussi la retrouver en tant qu'amie. Disons que le fait que ce soit moi qui ne lui porte secours ne pouvait être qu'un bon point.
congratulation prince charming, you're the first
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MessageSujet: Re: empty heart and chipped cup ► aurora & charming empty heart and chipped cup ► aurora & charming EmptySam 10 Mar - 23:11



❝ You can do anything as long as you can dream it. Aurora&Charming, Once Upon A Time.❞
Je divaguais, pour la première fois dépassée par les péripéties qui m'étaient attribuées, l'auteur ayant trop chargé sa plume, il imposait à son héroïne des aventures que ses stilettos ne parvenaient plus à courir, si seulement il lui avait donné une paire de baskets quand il avait commencé à peindre ses boucles sur le papier. Hélas mon état d'hébètement restait épais, endormant mes neurones et me déconnectant de la réalité, de l'odeur particulière du gymnase, des chaises en plastique rouge des gradins, pire encore, j'avais le sentiment de disparaître dans le brouillard, une masse grise qui me rendait aveugle où l'ironie meurtrière de Jeff perçait ces faibles nuages. J'attendais encore le coup de feu qui fermerait le chapitre, qui terminerait un ouvrage où ma merveille avait posé son talent depuis le premier jour, mère d'une splendide épopée enfermant certains passages féériques reliés aux contes. Aurora allait fermer son rideau de cils pour plus de cent ans et même le baiser de l'amour véritable ne pourrait pas épanouir ses iris à nouveau, sa peau resterait froide et son sang ne se réchaufferait point. Dans mes songeries, l'opacité avait été gommée, laissant une impression floue, un prince charmant sans visage distinct, dans l'incapacité de mener à sa perte mon bourreau, et me laissant à la mort, la dernière aventure. En parlant de prince charmant, la plastique du parfait chevalier s'aventurait dans les étages, piétinant les bancs et se rapprochant lentement de ma cause perdue. Les traits devinrent plus nets, identifiables, mon esprit s'arrêta sur le nom Adriel. Impossible. Nous avions cessé de nous regarder il y a plus d'un an, me préférant un amour fou à une amitié ancestrale, il n'aurait pas pu être plus clair, préférant le bistre au topaze, l'argile à l'albâtre, le noisette à la pistache, il avait choisi autre française et s'était jeté sur sa beauté corps et âme. Rancunière que j'étais, il était évident que je tourne le nez vers de nouvelles horizons, des nouvelles relations, des nouveaux passe-temps, des loyautés inédites, le remplacer n'était point facile mais il valait bien dix alliés masculins genoux à terre et acquiesçant même avant que je ne formule ma volonté. Et pourtant je ne l'avouais pas mais son absence se ressentait comme le plus magnifique de mes colliers porté disparu, égaré par maladresse, dérobé sans qu'on ne puisse penser que tel objet soit abusé, oui, parce que Adriel Eynsford avait été conservé dans un coffre aux multiples verrous et il aurait fallu Arsène Lupin pour dénouer les noeuds métalliques tellement notre amitié été encrée dans le temps. Comme quoi, toute fortification avait sa faille, une minuscule faiblesse qui se faisait flagrante au moment où on s'y attendait le moins. Bien vite, j'avais arrêté d'y songer, je n'étais pas de la population qui s’apitoyait sur son sort et se mourrait sur la place publique, cherchant mains caressantes et paroles douces pour apaiser un chagrin tapageur, la vie allait de l'avant et je ne la laissais pas avancer dans l'histoire sans ma présence lumineuse. Mais voilà que la parure s'était retrouvée toute seule, se matérialisant au parfait moment tel que j'avais l'impression de m'être penchée sur les pierres grises d'un célèbre puits pour lui chanter mes souhaits les plus profonds et reconquérir ma convoitise qui s'était égaré. Un destin bien fait, idéalement ficelé, le moment bienheureux de l'écrivain, faisant couler l'espoir sur sa page, un grand sourire figé entre les commissures. Rêveur, les retrouvailles avaient lieu sur autre continent, le penseur prônant l'exotisme, donnant à la situation plus vives émotions, les engouffrant dans l'une de ces histoires à la David Nicholls, d'ailleurs les coutures d'Adriel épousaient gravement celle de Dexter même si je ne ressemblais en rien à Emma. Dex - We will see each other again. Em - I know we will. Agacée par des pensées aussi farouches, je fronçai les sourcils, préférant connaître l'exacte position de mon admirateur excentrique, où claquaient ses pas, le lieu où résonnait son coup de feu et l'endroit où il répandait sa création rouge, inondant les carrelages et faisant tourner l'oeil aux personnages encore debout, respirant la peur que lançait son regard furieux. Le visage ingrat revenait me taper à la prunelle, répétant le film sanglant sans que la bobine n'arrive à sa chute, images soudainement arrêtées par la voix d'Adriel et l'accolade affectueuse qu'il offrait à mon esprit harassé. Sa réapparition brutale m'enleva tout reproche, j'avais là bien d'autres traumatismes à gérer et son approche était accueillie avec un immense soulagement, une délivrance espérée durant des heures étirées en ce qui ressemblaient à des jours d'angoisse. Puis ce fut l'étreinte, me plongeant dans des souvenirs oubliés, dérobés par le temps, éloignant les visions joyeuses de Paris la jolie, des exercices sibyllins que nous avions du mal à cerner, la géométrie n'étant pas notre talent, des attrapes moi si tu peux dans l'herbe douce cadencés par des cris aiguës d'une voix à son aube, des paroles qui s'entendaient à travers des regards et des clins d'oeil qui se lisaient par le murmure des lèvres. Adriel et Cadence les inséparables, le binôme trop dorée pour être vrai, une équipe qui chavirait les pupilles spectatrices par unique acte de présence. Le rêve s'effaça à nouveau, desserrant l'embrassade, il avait excellé à me sortir des méandres du passé, ses iris furetant mon visage avec attention, intérieurement je m'agitais, ne voulant pas fuir mon époque française où son bras protecteur chargé continuellement mes épaules, je désirais m'y replonger encore, fuyarde de la réalité et tranchant pour des idées plus douces que tourmentées. Sa paume dégageant le signe de l'anxiété, il relâcha ma pommette pour me contempler davantage, essayant de comprendre ces paroles d'introduction que je lui avais glissé, toujours peu consciente de la scène matinale ou nocturne, les aiguilles avaient mis fin à leur décompte au sein de mon esprit et je me trouvais incapable de fixer un temps sur le moment présent. « Non, bien sûr que non. Où vas-tu chercher cela ? . ». Ses convictions n'étaient pourtant pas partagées, loin de penser que cupidon avait fini de tirer ses balles meurtrières, je considérais que ses ailes ne tarderaient pas à refaire surface dans le gymnase, la démence dans les yeux et l'ire battant son sang, la présence d'Adriel n'aurait jamais effleuré ses chimères, compagnie qui ne ferait qu'excitait son doigt sur la gâchette et l'envoyer dans les bras d'Hadès qui jamais ne relâcherait son étreinte. Sans le savoir, il avait glissé sa jambe à l'intérieur du tombeau, m'inquiétant davantage, ne lui souhaitant pas un sort aussi macabre que le mien. « C'est ce qu'il m'a promit, une balle en plein coeur. », répondis-je amer, pas le moins du monde séduite par cette idée folle, écourtant une existence qui en était qu'à son prélude, lui avide de faire sonner la dernière note musicale. Et des aventures, des périples essoufflant les coeurs, des déceptions, de la rancoeur, j'en avais encore à chanter et à offrir aux yeux de mon public, une carrière qui ne pouvait se terminer à son zénith, laissant pantois les fans sans cérémonie. J'étais agacée, effrayée par la mort, seule menace pouvant entraver mon humeur et piétiner mes nerfs, surtout m’apparaissant sous l'aspect difficile de Jeff, laideron comme il en était pas permis, il avait l'audace de tirer son plomb sur le plus beau des anges, se laissant entièrement dépasser par la notion sacrilège. « Calme toi. Jeff a été arrêté ce matin en même temps que les deux autres tireurs survivants. ». Détaillant les moulures de la maison sportive, je me faisais absente, à la fois trop occupée par ma sauvegarde personnelle et à la fois trop fatiguée pour me mettre à l'abri, échafauder un plan avec les ballons destinés pour une activité tout autre, peut-être aurais-je pu me glisser derrière l'un de ces charriots, attendre mon soupirant gêné par son physique et commencer une jolie partie de balle au prisonnier, visant la cible jusqu'à l'en assommer. « Tu attends qu'il revienne te chercher depuis cette nuit ? Il est 16h passée maintenant. ». Sa deuxième tirade dissipa l'image que j'avais de Jeff gisant sur le sol, une boule ronde continuant à rouler, s'éloignant doucement de son nez abîmé par le coup. Mes épaules tressaillirent, prenant conscience que les heures avaient tourné follement sans que j'en sois prévenue, pourtant ses pas ne devaient s'éloigner que pendant une courte durée, ensuite, ils devaient se précipiter à nouveau dans ma direction, violentant le tapis du couloir, préparé à déclencher le coup fatale et me plonger dans le sommeil. Une anomalie avait dû se présenter, le retardant gravement jusqu'à nouvel ordre et faisant naître un espoir qui serait bientôt anéanti quand nous entendrons le bruitage funeste du verrou, annonciateur du retour de notre exécuteur. Je pestai intérieurement, contrariée par la supériorité de Jeff sur notre joli duo, d'ailleurs ce crétin devait s'appeler Jefferson, nous allions croupir sous la main d'un Jefferson, quel gâchis, comme jeter de la nourriture encore savoureuse au dépotoir et tirer la langue à l'Afrique. Soumise à pareil cruauté, je me faisais susceptible aux maximes du prince charmant. « J'ai l'air d'attendre le prochain match disputé par les iotas Adriel ? ». Je levais mes prunelles attaquées par l'émotion au ciel, venant tout juste de noter que je ne reverrai plus jamais ma tenue de cheerleader. D'habitude habitée par un calme à toute épreuve, j'étais contrôlée par une crise intérieure, faisant grande montagne de détails futiles, en devenant presque morfondue par un chagrin superficiel, je jouais de mon drame et clamais silencieusement à quel point mon destin était injuste, ma plaidoirie devenait hystérique, annonçant que tous les vilains crimes commis ne valait ni balles ni la chaise électrique. Sentant ses doigts glisser dans mon cou, je voulais déjà gommer mes paroles impulsives, non désireuse de transformer douces retrouvailles, malgré le contexte de la scène, en une tension électrisée par ma mauvaise foi. En guise de pardon, ma main se posa sur la sienne, contredisant mon ton irrité et l'informant que malgré les apparences, j'étais on ne peut plus ravie que l'on me fasse la conversation et mette fin à l'effroyable silence qui s'était installé pour la nuit. Il apparaissait comme un héros, me rappelant le pourquoi il avait été mon favori pendant tant d'années, pourtant bien le dernier a qui j'avais songé pour me retrouver, plein de surprises. « Tu as traversée une nuit bien pénible n'est-ce pas. ». Et c'était peu dire, j'avais excellé à battre une autre princesse et son fichu petit pois enseveli sous cent matelas à la qualité fastueuse, signant cette nuit comme la pire d'entre toutes, je remportais là mon plus mauvais souvenir, en même temps, il y avait-il plus anxieux souvenir qu'une menace de mort ? J'y répondais par la négative et réclamais vengeance, me mettant un peu plus dans la peau d'Oswald, mon bizut de la Seine, pour les quelques secondes à venir. Je ne me souciais pas davantage de son calvaire à lui, après tout, je n'avais pas souhaité son trépas comme Jeff avait sagement prié le mien et l'avait souligné de son ton rauque, me plaçant sous le signe d'une véritable victime, aux détriments du Macauley-Brown. Le submergeant d'une nuance kaki, je déplaçais enfin mes prunelles vers les siennes pour lui révéler mon ressenti, plus grave que jamais. « La pire qu'il me fut accordée, dès les premières balles perdues envoyées sous les douze coups de minuit la traque ne s'est pas arrêtée une seule seconde. J'étais comme une funambule perchée sur son fil et dont le pied menaçait de déraper cent fois. ». L'eau menaçait à nouveau de renverser mes yeux et inquiète de mon image, je déportais mes boucles au creux de son cou, resserrant ma prise et manquant de planter mes griffes dans le dos de charming. Une bête enfant effrayée, je commençais à en prendre conscience et l'attitude du pauvre petit lapin prit en chasse et paniquant dans sa forêt m'horripilait sévèrement, j'étais plus choquée que je ne l'avais songé, envahie par les désirs sadiques de Jeff et n'ayant de pensées que pour son horreur, il venait de réussir à piquer toute mon attention, grand exploit qui avait mit en échec maints visages masculins. Agacée, je refis surface le visage étrangement paisible, renfermant ma frayeur et ré-épousant mon comportement habituel, bannissant un peu plus la Cadence baignant dans son enfance et me rattachant à la Aurora d'aujourd'hui, celle dont l'apparence si belle se contrastait à la perfection avec une âme égoïste, ayant un goût évident pour les jeux d'échec grandeur nature. « Tu n'es pas blessée, au moins ? ». Son inquisition lui valut un regard perplexe, la base qui aurait dû intervenir à l'introduction de notre dialogue et qui finissait par arriver bien tardivement, mais je ne lui en tenais pas rigueur, mon esprit était lui-même brouillon et le revoir après un temps infiniment long avait occupé tout mon intérêt, mis à part mon ange de la mort. Plus curieux encore, je ne le savais même pas, j'étais a peu près intacte quand Jeff m'avait délaissé mais parfaite ignorante de ma nuit, si elle avait été capable de me causer des défauts. « Non. Je ne pense pas... ». De nouveau soucieuse, il relevait là une question bien pertinente et je me trouvais à présent en train d'inspecter ma carrure, mes bras de porcelaine, histoire de voir si ils avaient toujours la même brillance et avait été épargnés par le rouge. Je m'agitais à nouveau, procédant à une vérification minutieuse et pressée par le temps, n'ayant même pas retenu que Jeff avait fini menottes aux poignets, je le pensais encore dans les corridors, prêt à émerger du gradin d'en-dessous et me piéger par son embrassade brutale. Sans omettre qu'un esprit aussi déplacé que le sien pouvait s'amuser à multiples jeux, comme celui de torturer Adriel sous mes prunelles et me solliciter à me mettre à genoux, priant pour une mort plus rapide pour nos deux comptes. Mais il était là pour m'éviter de déborder, me rappelant avec douceur ses paroles précédentes et la liberté de Jeff qui avait vu la fin de ses jours et était retenue maintenant dans l'orage et à l'intérieure d'une cage aux barreaux métalliques. « Cadence, calme toi, on va sortir. Mais pour ça, il faut que tu reprennes tes esprits. S'il te plait. ». Les prunelles assombries trahissant la mal que j'avais à gérer l'autorité, je choisissais un autre champ de vision pour cependant l'écouter et rendre mon sang bouillant un peu plus froid. Fixant l'un des paniers de basket, je m'affirmais que le cauchemar s'était terminé au moment où mes paupières s'étaient soulevées, rencontrant le grand plafond de la terre iota, mon âme étant heureusement épargnée et mon séjour sur le Styx remis à une date poussée dans le futur. Mes mains allèrent soulever mes cheveux, m'offrant un bref courant d'air, avant de glisser les quelques boucles longues dans ma robe et me fournir le répit de ma coiffure. « Je suis calme, Jeff mange des oranges derrière les barreaux, il est seize heures et le prince charmant parisien a généreusement rejoint la Californie au moment propice. ». Et c'était vrai, il n'aurait pas pu mieux tomber le Adriel, tout droit chuté du ciel, son image avait d'abord été interprétée comme une chimère, mais après belles embrassades, je ne doutais plus sur la réalité de son enveloppe corporelle. J'aurai voulu glisser vers l'ironie, titillée par cette nature acquise, à toujours vouloir reprendre les erreurs de chacun et me faire maîtresse de la discussion, surtout que sur ce terrain là, j'aurai eu beaucoup de matière à argumenter, mais un tel écart me renvoyait un sentiment d'ingratitude, je tuais donc ma rancoeur et me montrais sous un meilleur jour, qui lui plairait bien. « Allons Aurora, j'ai réussi à rentrer, cela signifie que l'ont peut sortir. ». Il l'avait joué en finesse, en glissant le Aurora dans sa maxime, un peu plus et j'en serais ressortie contrariée, la logique toujours endormie après les quelques minutes écoulées après l'issue de ma léthargie, j'avais encore du mal à traiter mes réflexions, même les plus légères, trop éreintée par la course de la veille et précédemment turlupinée par le retour éventuel d'un homme qui s'était improvisé faucheuse de l'herbe berkeléenne, touchant une grande partie des brins et laissant un trou considérable dans la pelouse. « Allons-y Charming, la couleur des bancs va finir par me rendre aveugle. ». Sourcil complice courbé dans sa direction et chaleur contenue se dégageant de mon visage, j'usais de son pseudonyme avec un plaisir retrouvé, effaçant le temps qui nous avait happé depuis que ce patronyme n'avait pas franchi mes lèvres. Aurora et Charming, sans doute ridicule pour deux êtres aussi immondes que Courtney et Jeff, mais tellement harmonieux et musical pour Cadence et Adriel. Trottinant derrière lui et mettant à l'épreuve mon équilibre sur mes talons, j'essayais de ne pas le perdre dans la pénombre, au fond anxieuse qu'il ne fut qu'illusion mais le cailloux nageant aux côtés des éclats de verres finirent par prouver que la fiction ne faisait pas affaire avec cette délivrance. « Mais cela ne va pas être sans difficulté. ». Je poursuivis son regard sur le mur, commençant à analyser le sens de ses mots accompagnés par la hauteur conséquente du carreau ruiné qui nous offrait la sortie et refermait mon nerveux périple. Mes jambes se dérobaient presque sous mon poids et il me fallait encore grimper, me faufiler dans la peau de la femme chat jouée par Halle Berry dans les grandes salles obscures, misère de misère. Jetant un oeil maudit à mes talons vertigineux, je suppliais silencieusement une grue environnante si il y avait, assez généreuse pour me secourir. Puis ce fut Adriel qui reçut mon regard non enchanté par la tâche sportive qu'il me demandait, oh Adriel, tu demandes à la mauvaise personne et tu le sais fort bien. Pour une fois à mon grand damn, il était prince charming et non Aladdin, pas de tapis volant enfermé sous son bras. « Comme c'est dommage, je n'ai même pas pensé à prendre une paire de basket dans un sac à dos, si ce n'est pas fâcheux. ». Et oui, elle était grognon la Aurora aujourd'hui, mais qui l'en blâmerait après les attaques à la hache et au coup de feu qu'elle avait vécu. Il allait devoir se montrer très patient Philippe, déjà que même lors des circonstances ordinaires elle n'était pas facile à charmer. « Je passes d'abord si tu veux, ça n'est pas compliqué, il faut juste que tu fasses attention aux bouts de verres et à la pente en sautant. ». Et un peu qu'il allait passer le premier, juste du verre et une inclinaison qu'il disait, je le fusillais furtivement du regard, dérangée par la manière qu'il avait de banaliser cette escapade, avais-je le visage de Tomb Raider, je n'étais ni brune, ni avais la jolie paire de prunelles azurs, le short et la tresse aux abonnés absents, comment tout vivre en moins de vingt quatre heures, pauvre de moi. Le pire, Adriel était déjà au coeur de l'action, grimpant le mur comme s'il était en métal et qu'il était l'heureux propriétaires d'aimants plaqués aux doigts, me laissant derrière devant une belle colline. « Même les jeux qu'ils proposent à intervilles sont plus faciles Adriel, à tous les coups je n'échapperai pas à une vilaine coupure. ». Aussi étonnant que cela paraissait, elle inaugurerait ma première marque de l'attentat qui s'était déchaîné contre ma blondeur, et que mes tympans ne ouïssent pas que je me montrais chochotte, mes talons d'Achille rêvaient d'un apparat plat et mon corps entier désirait une couchette appropriée. « Aie confiance, je te rattrapes. ». Moh, qu'il était mignon avec ses bras tendus, comment lui refuser d'essayer l'effort, il se montrait tellement parfait sous toutes les coutures que refuser sa requête, s'assoir à nouveau sur les bancs et le gratifiant d'un regard obstiné n'était même plus une solution séduisante. Toutefois le mot confiance me laissais légèrement amère, je lui avais donné sans réserves d'antan et il l'avait trépigné en s'en allant aux bras d'une inconnue au bataillon, balayant de la main toute une histoire amorcée depuis l'enfance, telle bévue que je me demandais si un jour la voix vindicative se tairait un jour, cessant de régaler ma rancoeur, qui vivra verra comme on le disait. « Après tout je suis cheerleader, cela devrait se résumer comme une cascade enfantine. », annonçai-je d'une voix lasse, trouvant plaisir à prolonger ma plainte et réclamer implicitement des nouvelles intentions, j'en avais été tellement privé pendant une longue période que je me trouvais à en abuser ce soir. Oui, tout mon cirque relevait plus de la plainte qu'autre chose, j'en avais vécues des acrobaties, des bonds dans le ciel, ma tête de cygne étant la plus proche des cieux, de ma tour humaine où j'étais la plus haute, littéralement au sommet de mon oeuvre. Sans prolonger le suspense, je joignis mes gestes à la parole, appliquant mes paumes à épouser le pan des murs et me hissant au zénith, épargnant ma peau des éclats qui miroitaient de clins d'oeil. Le meilleur moment, celui où Adriel Eynsford, aussi connu sous le patronyme du prince de leurs rêves, était prêt à me cueillir dans ses bras et refermer son emprise pour que mes pieds fragiles n'embrassent pas la terre. Capture mémorielle de la belle image qu'il m'offrait, je pouvais enfin m'exécuter et me plonger dans les bras du plus beau des princes au caractère revisité pour notre génération. « T'es prêt Adriel ? J'ai pas envie de finir tordue ou dans un fauteuil, je préfèrerais encore être achevée par le canon de Jeff. ». Blague pas drôle, mais en fait ce n'était même pas une blague, jamais je ne tolérerai un reflet difforme, abîmant ma superbe, dans les contes Aurora valsait sur ses deux jambes et l'envie de l’imiter resterait toujours présente. « Allez j'y vais. Un, deux, trois. ». Compte à rebours lancé, je jetais mon corps féminin dans le vide, fermant les yeux la seconde d'après avant de finalement me décider à les rouvrir, et savoir si j'allais épouser l'herbe brutalement. Mais la végétation me frôla à peine, retenue par des bras massifs, je me lovais dans l'étau de mon récepteur, à parfaite princesse que j'étais il fallait beau porté princier, telle blanche neige qui sortait de sa rêverie profonde, emmenée sur un fidèle destrier par son monarque, je me plaisais en altitude, le gratifiant de mon premier sourire. « Joli. Le monde est tellement plus beau vu en monticule, tu m'offres un admirable panorama. ». Un jouuuuur mon priiiince viendraa, exactement, il était venu mais je lui épargnais la chansonnette, la voix montant en crescendo et les petits animaux de la forêt venant s'ajouter au paysage. Mes commissures se relevèrent mais je lui attribuais quand même une mélodie, s'improvisant en une parfaite voix de velours, flattée par ces quelques prévenances et les iris chocolat qui me baignaient soucieusement. Le conte reprenait enfin. « J'ai couru toute la nuit, cela te bassinerait de ne pas me reposer sur le sol tout de suite Adriel, avec l'escalade en plus, je suis sûre que mes souliers prendraient feu. ». Mahahahaaaa, du vent ! j'avais l'habitude d'évoluer parmi la foule sur des échasses et j'aurai même pu taper le goudron sur un cinquante mètres si mon coeur me l'avait chanté, mais je savais bien que ce privilège n'était pas monnaie courante et je me devais recueillir donc chaque goutte du profit, restant suspendue à mon chevalier jusqu'à la toute fin de notre chemin, un moment à photographier pour sûr. Petite mine malheureuse mais pas trop pour ne pas éveiller ses soupçons, l'un de mes coins de bouche se releva rapidement, lui adressant un bref sourire avant que mon front aille caresser son menton. Once upon a time, Aurora met prince Charming again and they decided to live happy ever after for the next few days.


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Adriel Eynsford-Baxter
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MessageSujet: Re: empty heart and chipped cup ► aurora & charming empty heart and chipped cup ► aurora & charming EmptyLun 19 Mar - 20:03

Be careful. Emotional entanglements can lead us down very dangerous paths.
Je n'y avais jamais accordé quelconque crédit. A la mort s'entend. J'avouais volontiers n'avoir jamais médité sur mon trépas. J'imagine que j'étais simplement résolu depuis ma naissance à terminer comme le commun des mortels, âgé, après avoir vécu une existence palpitante rythmée d'aventures, pelotonné dans des draps épais en l'attente de la voyageuse nocturne. Je me plaisais dans mes images parfaites, là où la réalité se révélait parfois à nous en de bien tristes éclats de plomb. Le problème de nos existences, à nous jeunesse dorée. Nous pensons, ou pensions jusqu'à hier soir, avoir nos vies et celles de nos comparses dans le creux de nos. Enclavé dans la perfection de nos existences, convaincus de n'avoir le droit à rien si ce n'est à tout les plaisirs et les avantages de la vie, nous nous laissions bercer d'illusion par l'idéal que nous représentions, convaincu que là-haut dans nos châteaux, personne n'arriverait à troubler nos existences baignés de richesse. Yesterday, all my troubles seemed so far away. Now it looks as though they're here to stay. Oh, I believe in yesterday. Hier soir, grande soirée de déchéance, nous avions bradés nos existence à des moins que rien devenu maitre de nos destiné. Bienheureux d'être épargné par la rafle, mon arrogance et mon refus de me conformer aux coutumes de mi février m'avait été d'un grand bénéfice finalement. Toujours l'art de passer à travers les mailles du filet, le chic pour être celui qui était toujours épargné, remerciant sa habileté. Lorsque Prince Philippe se retrouve piégé dans un donjon, aux prises de Maléfique, Adriel lui est trop rusé pour même prendre la peine de sortir de chez lui. Prends en de la graine pseudo homonyme, l'élève est finalement un cran au dessus de l'original, les temps changent et l'idéal passé évoluait en un exemplaire davantage intelligent qu'il ne reste beau et épatant. Comme l'était la princesse d'aujourd'hui. Les miennes, évidemment j'en avais plusieurs - on est talentueux ou on ne l'est pas - étaient toutes de parfaites divinités, expédiant la plus belle des roses aux immondices et dieu merci, elles n'étaient pas niaises. Peut-être un brin trop caractérielle à mon goût, mais je me plaisais à prendre leurs caprices et rancœurs quotidiennes comme un défis. Oh. Aren’t you a real Prince Charming ? - I have a name, you know. - Don’t care. “Charming” suits you. Prince Charmant. J'avais ce surnom dans la peau, si bien que même la rapporteuse de notre campus, notre bien détestée Watch Out, se complaisait à m'appeler exclusivement '' Prince Charming ''. Avec cela, j'étais parti pour être fiché '' Prince Charming '' jusqu'à la fin de mes jours, aussi lointaine soit-elle, espérons le. J'en avais parfois assez d'être surnommé de la sorte et d'autres fois, cela me convenait, jamais assez représenter un certain idéal, tout dépendait de mon humeur et de mes ambitions du jours. «.Elles attendent le Prince Charmant, ce concept publicitaire débile qui fabrique des déçues, des futures vieilles filles, des aigries en quête d'absolu, alors que seul un homme imparfait peut les rendre heureuses. ». Ma perfection se taillait la part du lion, j'en avais fais rêver, puis pleurer, plus d'une jusqu'à présent et comptais bien continuer sur ma si belle voie. Après tout si le monde n'était pas peuplé exclusivement de pestes et pétasses en tout genre, j'aurais probablement été le plus merveilleux des garçons. Dommage, ma mère est une connasse, mon ex est une connasse, ma meilleure amie malgré tout le respect que je lui porte est aussi une connasse, j'en passe et des meilleures. Même ma précieuse Cadence en grandissant était devenue l'une de celle qui ne prend de plaisir qu'à torturer le reste du monde. Son caractère dénaturait sa beauté, pourtant j'avais la douce impression que même en son statut de bourreau, je la trouverais toujours ravissante. Il y des mystères comme ceux-là qui rendent la vie captivante. Mes allures royales erraient gracieusement dans l'antre des sportifs, en quête d'une princesse assoupie une nuit durant sur le papier, semblable à cent de ses sœurs dans notre réalité. Voilà que la favorite de ma cours se perdait dans les promesses d'un sot. A la bonne heure, au moins elle était envie et pas assez traumatisée pour pleurer à chaude larmes. N'étant pas grand fanatique des moments de tragédies et autres crises de larmes exubérantes, je retrouvais bien là ce que j'appréciais le plus chez elle, sa bienséance. Au moins même lorsqu'elle avait tous les droits de péter un câble, elle savait rester dans les limites. L'étreinte de mes bras accueilli sa silhouette élancée et aussitôt que mes mots s'échappaient de ma bouche, j'eus la douce impression de porter des attentions au néant. Elle me regardait parfois, puis laissais ses prunelles errer vers le mystère, à la recherche d'une énigme que je m'essayais à résoudre, mais qui ne pouvait à ses yeux qu'être résolue par le vilain. Il était loin le temps où elle n'avait d'yeux que pour mes airs d'anges, toutefois perplexe quant à son comportement, je restais de marbre face à son aveux. La promesse d'une balle en plein cœur, stipulée de la bouche d'un dément, la promesse de l'absurde à mes yeux. Il n'est pas de plus cinglé que celui qui a subit les brimades de ses camarades, preuve en était de ce cher Jeff. A être pris pour un fou depuis son crépuscule, on termine par croire aux boniments des autres. L'esprit aveuglé par la rancœur qu'il nous portait, le mécréant s'était promis la veille au soir de mettre un terme à une vie destinée à tomber en lambeau. De nos histoires il n'était même pas le bourreau, car bien connu que même le vilain est encore remarquablement beau à contempler. Il était très sobrement le bouffon du roi, le cochon servant de maléfique. Alors qu'elle eut cru un seul instant que celui-ci allait la déloger de notre contrée me parut bien absurde. Je haussais les épaules en guise de réponse, devinant qu'elle n'attendait de ma part aucune réponse. Son air absent m'inquiétait, néanmoins j'étais assez cabotin pour mimer un visage moi aussi détaché. Pas détaché au point d'en être absent comme elle pouvait l'air, mais assez pour feindre le désintérêt vif. Charmant, mais pas pour autant charmeur, mes tirades se voulaient rassurantes et pourtant, princesse ne posa même pas le doigt sur une quelconque envie de me rendre mon exceptionnelle gentillesse. « .J'ai l'air d'attendre le prochain match disputé par les iotas Adriel ?. » Adriel ! Seigneur, les femmes ayant marqué mon existence se complaisait à m'appeler par mon prénom seulement lorsque j'avais fais quelque chose de grave, une bêtise semble-t-il. Et je me souvins de mère, protestant contre mes multiples compositions musicales nocturnes, éclatant mon prénom dans un râle féroce tandis que je la tirais de son sommeil de plomb. Manon, persifflant mon prénom avec mécontentement, adjoignant à sa voix criarde un air mauvais dont je n'arrivais jamais à me dépêtrer, présageant une énième dispute au prochain coin de rue. Oh, mais Manon, je te garantie, je ne regardais pas ces fesses à celle-ci. Par contre celle d'avant... Elles avaient toutes une façon bien à elle de le prononcer, mon prénom. Vous les femmes, vous le charme ♪ Oh j'en étais fou. Et plus elle s'énervait, plus je les aimais. Ainsi, j'adressais un sourire mesquin en coin à la Cadence. Elle aussi, avait une façon bien à elle de m'appeler. Un retour franc et net dans un passé vieux de dix ans au moins. Son accent français prononçant mon prénom avec aplomb et dédain, dans un élan d'exaspération tel qu'elle en laissait ses prunelles irritées flâner sur le firmament. Elle n'avait pas de raison particulière pour maugréer à mon égard, son arrogance éludait son cœur et caressait son âme. Sa délicieuse voix prononçant mes prénoms m'avaient manqué, ma beauté jadis favorite n'avait pas changé, même après une atroce nuit. Je la sentais grogner avant même que ses traits ne se marquent de contrariété. L'avantage d'être intimes depuis l'époque des bacs à sables, je lisais en elle comme dans un livre ouvert, connaissais ses pages par cœur, le bout de mes doigts touchant sa peau de pèche s'apparentant au touché des pages d'un livre, reposant et stimulant. C'est donc contre toute attente, mais sans surprise aucune que j'accueillis sa raillerie soudaine, levant les yeux au plafond comme pour accompagner ses moindres gestes. Monsieur Mime, monsieur mime, monsieur mime mime mime ! Et voilà que j'allais me montrer d'autant plus agaçant, fâcheux. Calmons-nous Adriel, l'heure n'est pas aux boutades déployées dans le seul but d'indisposer ta gente demoiselle. « .Après quelques années et une fusillade, tu n'as pas changé. De là à savoir si c'est soulagement ou non, j'en déciderais plus tard. » déclarais-je, faussement inquisiteur. Qu'il ne soit jamais dis que je me laissais faire, j'étais serviable et gentil lorsqu'il le fallait, néanmoins je l'étais une fois mais pas deux. J'avais un très bon fond, même si le fait que je sois un grand joueur soulignait parfois l'imperfection de ma personnalité et me proclamait connard de notre génération au même rang que mes compères masculins epsilons, par exemple. Mais au moins, j'avais un bon fond, souvenir d'une éducation sans faille basé sur la politesse, les manières. Gentlemen. Bref. Son ton et sa maxime m'avait déplu, de fait, même en raison des circonstances atténuantes, je tenais tout de même à répondre de ses mots par la même. C'était un peu le challenge avec elle. Ne jamais s'écraser face à Cadence Levy-Carcenac, auquel cas elle prendra confiance et vous traiteras comme un moins que rien, d'une bassesse hors pairs jusqu'à la fin de vos jours. Moi vivant, jamais ma chère. Comme pour adoucir mes mots, pourtant encore assez dans les formes à mes yeux, je lui adressais un vague sourire, brodant nos retrouvailles des quelques rares risettes que je dispensais à l'année. De réponse, elle plantait ses iris dans les miennes, mon pseudo sourire s'effaça, laissant la place à ce que je présentais devenir une conversation sérieuse. « .La pire qu'il me fut accordée, dès les premières balles perdues envoyées sous les douze coups de minuit la traque ne s'est pas arrêtée une seule seconde. J'étais comme une funambule perchée sur son fil et dont le pied menaçait de déraper cent fois. » Fronçant un sourcil, mes traits se tintèrent d'une perplexité sans nom. Cela fait beaucoup de mots compliqués, de métaphores et de comparaison en une seule phrase ma jolie. Elle parlait comme au siècle dernier, telle une vraie Aurora. J'étais saisi, au sens propre et sens figuré, par sa détresse. Mes bras l'enlaçant une fois de plus, le silence abusant des nos gestes, je me laissais docilement bercer par son parfum personnel, portant une réflexion plus attentive à ses mots. Celle-ci devait vraiment être traumatisé de la nuit passé pour défier même Shakespeare dans ses bon jours. Ou bien j'étais trop éreinté moi aussi par ma courte nuit et la longue journée me précédant pour comprendre un traitre mot de ce qu'elle venait de dire. L'idée était là, une nuit affreuse, des balles à minuit, menace. Enregistré. « .Je veux bien te croire. » balançais-je avec nonchalance, les mots me manquant pour exprimer ou même décrire quelque chose que je n'avais moi-même pas vécut. Qui pouvais la blâmer, pauvre chose. J'avais dans les bras une exténuée, j'étais moi-même en manque de sommeil, ma seule envie à présent était de sortir de ce guêpier. Si seulement trouver la sortie consistait à s'asperger de poussière de fée et à divaguer vers d'agréables songes. Mais même pas, mon Neverland à moi, semblable à mon lit patientant sagement le retour du prince devrait attendre encore quelques temps. Après les inspections d'usages, rien de cassé, nous nous mirent en quête d'un échappatoire et je prie la solution de facilité à ma convenance, sans demander l'avis de la demoiselle qui semblait retrouver ses esprit, m'affublant au passage de mon plus vieux surnoms. Charming. Prince Charming, même lignée. Poussant un soupir, je haussais les épaules et nous guidaient vers la sortie improvisée, proposait l'issue de fortune du regard à ma camarade sans pour autant lui laisser le choix. « .Comme c'est dommage, je n'ai même pas pensé à prendre une paire de basket dans un sac à dos, si ce n'est pas fâcheux. » désobligeante, comme elle sait si bien le faire. Son teint affublé de contrariété, je poussais un profond soupir désabusé, levant une fois de plus les yeux au ciel, désemparé par son manque de coopération. « .Lorsque tu auras remis la main sur tes basket, tu en profiteras pour t'enquérir de ta gentillesse. » persiflais-je avant de sauter le premier hors de la bâtisse. Pieds joints au sol, je fis l'impasse sur mes derniers dires, qui j'en étais sûr allaient être très bien reçus, mais tant pis. Il vaut mieux demander pardon que permission et j'étais on ne peut mieux placés pour le garantir, vu nos antécédents. Ma patience me faisait défaut, une fois de plus, néanmoins j'avais toujours mon meilleur atout en main, ma gentillesse innée, bien qu'elle aussi avait ces limites. Limites que je veillais à ne pas atteindre, évidemment, espérant peut être naïvement que ma donzelle ne m'aide à me comporter comme le prince que j'étais et ne me mette pas délibérément de bâton dans les roues. Ah Cadence, tu marches comme une fille. « .Même les jeux qu'ils proposent à intervilles sont plus faciles Adriel, à tous les coups je n'échapperai pas à une vilaine coupure. » Cha la la lalala lala la lalaaaa ! Hé bien allez-y, faites donc ma mie. Faites vous vachette contrariée et je m'improviserais torero de notre farce. Ah, cet humour sarcastique, en déplaise à d'autre, j'appréciais sa comparaison avec émois, car cela me permettait en coulisse de me moquer allègrement. Mes songeries divaguaient vers la France, l'arène de Nîmes, les jeux estivaux d'intervilles ! Le rassemblement du bas peuple, semblable aux jeux d'Athènes, le beau monde en spectateur dans les gradins et la plèbe suintant de terreur à l'approche du lion ou pour les circonstances, la vachette ! Ah, certaines choses de notre époque française me manquaient lorsque j'y accordais quelques rêveries. J'espérais qu'un jour nos homonymes amerloques proclameraient l'ouverture de jeux grandioses où des personnes de la conditions de Jeff, David ou Kay crapahuteraient jusqu'à épuisement dans une arène sans issue et où seul la noblesse pourraient décider de l'instant où leurs existences ignominieuses expireraient. J'étais un peu vieux jeux pour cela, mais enfin, quitte à mourir, autant que certains trépas n'amusent la galerie, au contraire d'une existence morne et grise, une mort digne de ce nom, faisant jaillir les rires des beautés de ce monde de toute part ! Celle de Jeff par exemple. Oh Adriel, c'est mal de souhaiter la mort du malheureux. Disons pour acquitter ma conscience que je souhaitais alors l'exécution du malotru. Haussant les épaules, je me contentais de la regarder faire son cirque sans apporter quelconque commentaire. Faux. Les commentaires sont innés chez certaines, moi y compris. « .Où sont passé ton esprit aventureux et ton agilité, IOTA ?. » annonçais-je affublé d'un air de défis. Sourcils rehaussé d'un demi centimètre, les prunelles l'examinant avec méticulosité, presque aurais-je lâché un sifflotement sarcastique que cela n'aurait surpris personne. Les Iotas. Ces derniers jours, j'en voyais à toutes les sauces des Iotas. A croire que chez les sportifs, la gente masculine n'est pas assez captivante pour susciter l'engouement de leurs colombes. Les sportives allaient toute se faire voir chez les Epsilons, Demoiselle Autumn batifolant en coulisse avec le Hermès-Cador, parfois avec moi sur scène lorsque l'envie me prenait. Demoiselle Petrov-Versier, dont le destin s'était entremêlée avec celui d'un Pelizza Da Volpedo. Sans oublier, la La Tour Dubois et son propre exemplaire d'italien. Les Iotas se manufacturaient Epsilons, et moi je me délectais d'avoir le choix parmi toutes ces ravissantes petites pimbêches en tenue courte. Remercions le pervers ayant inventé les tenues de cheerleaders. A l'image de Sacha du bourg palette au milieu d'une forêt pleine de pokémon. «  Je vais toutes les attraper » Mahaha. Ah, trêves de plaisanteries. Reprenant mon sérieux autant que faire ce peut, je renchéris. « .Sérieusement. Certains en sont sortis sur des brancards direction la morgue. Tu serais chanceuse de n'en sortir qu'avec une coupure. » True story. Une vilaine coupure sur une main et elle s'en sortais indemne en comparaison d'autres moins chanceux. Après tout du moment qu'elle était vivante, cela me convenait. Alors qu'elle se permette de faire la difficile pour un petit saut de biche dans le vide, sachant que je la rattrapais à la réception, là où Cameron par exemple était tellement mal en point que j'avais été contraint de partager mes veines avec lui. Je rêve. Cascade enfantine, tordue dans un fauteuil, pia pia pia, un deux trois, SOLEIL ! Whoopsy daisy. Aurora confortablement retenue dans mes bras, complimentant la vue sur paysage que mon mètre quatre vingt neuf nuit offrait. M'apprêtant à la reposer au sol, je fis un pas en avant, démarche aussitôt interrompue par une voix assurée. « .J'ai couru toute la nuit, cela te bassinerait de ne pas me reposer sur le sol tout de suite Adriel, avec l'escalade en plus, je suis sûre que mes souliers prendraient feu. » S'il te plait ? Non ? Marche ou crève alors. Tu peux pas enlever tes chaussures et arrêter tes simagrées ? Non plus ? Non en fait n'enlève pas tes chaussure, j'ai horreur des pieds . Ses manières et son faible sourire contrastait avec le petit ordre qu'elle me donnait. Revoir la façon de formuler ses phrases, transformer ses exigences en requêtes polies, étaient les premières étapes d'une éducation parfaite. Levant les yeux au ciel, je poussais un soupir. Si seulement elle avait posé la question poliment, justifiant sa demande par ses arguments, comme tout être civilisé. Mais même pas. « .Demandé si gentiment. » maugréais-je, acerbe. Oh après tout, cela n'était pas comme si elle était lourde, god forbid. Lui concédais la faveur pour cette fois-ci, je préférais m'avancer vers la sortie à grand enjambée plutôt que de discuter sur «  porter ou ne pas porter » devant le gymnase. « .Mais enfin, supposons qu'aujourd'hui, c'est gratuit. » concédais-je finalement. Nous n'étions pas loin de la sortie et avant même que je n'eus le temps d'avoir des fourmis dans les bras, je déposais déjà mon paquet cadeau au sol devant ma voiture garée-là. « .Mademoiselle... » éludais-je alors que je lui ouvrais la portière, grand prince que j'étais. Ne pris-je même pas la peine de contacter sa famille, ou même ma mère pour les prévenir de l'arrivée imminente de la dernière Levy-Carcenac à l'hôpital. D'humeur à ne pas laisser le silence s'installer dans mon exercice de conduite, j'ajoutais au hasard : « .Si jamais cela t'intéresse, ta cavalière va bien. » Et je le sais parce que je suis censée sortir avec elle ahah. Enfin, je la renseignais, mais ne voulant pas m'avancer sur un terrain trop dangereux, sait-on jamais si elle avait perdu quelqu'un dans la guérilla, je ne voulais pas être l'oiseau de mauvais augures, annonçant des prénoms de défunts au compte goutte. J'avais déjà du donner quelques nouvelles à mon frère ce matin qui n'était pas très bonne, du simple et pourtant humoristique '' Tu es tellement usé que tu ne pourras plus utiliser ton asticot pour les semaines à venir '' au plus grave et on ne peut plus sérieux '' Nathaniel nous a quitté la nuit dernière '' . Annoncer ce genre de chose à Cameron m'avait déjà couté, alors annoncer quoi que ce soit à Cadence, non merci. Ses frères s'en chargeraient à ma place, d'autant que depuis le temps, je n'avais aucune idée d'avec qui Cadence s'était tissé des liens. Ainsi poussant un soupir éreinté, je me garais devant l'hôpital, voyant déjà la fin de ma longue journée toucher à sa fin. Je tendis la main pour l'aider à sortir de la voiture et la laissait vagabonder seule dans l'allée, lui emboitant le pas avec nonchalance. « .Regarde, tes frère sont là-bas... » pointais-je du regard tandis que le cortège français se retournait sur nous. Ne changeons pas les bonnes habitudes, la cours se retourne à l'arrivée des prodiges. Assuré dans ma démarche, adressant un regard anxieux aux rares personnes osant me défier, mon attention fut néanmoins captée par mon téléphone. Sms entrant : Cameron Eynsford. - «  Adriel, j'attends mon cookie. Nougatine et pépite de chocolat, PRONTO !.  » - dis donc ! C'est qu'il serait exigeant lui aussi. Je sentais qu'être le survivor de cette fusillade allait finalement me faire passer de mauvais moment dans les prochains jours, mais toutefois pas d'humeur à répondre aux exigences de mademoiselle mais aussi à présent de monsieur, je répondis avec flegme. «  Plait-il ? » et pas le temps de souffler qu'il répondait déjà. Réflexe le frère ! Ce qu'il répondait vite lorsqu'il s'ennuyait. En même temps, il n'avait que cela a faire, ou regarder la télévision. Mais je comprenais qu'il avait faim et peut-être, dans ma générosité, concéderais-je donc un cookie à mon frère le malheureux. « Ducon » répondait-il vexé, alors que je me mis à ricaner. « .Et le mien s'impatiente. » ajoutais-je à l'adresse de Cadence, rangeant mon téléphone dans la poche arrière de mon pantalon. Arrivé dans le hall des urgences, spécialement privatisé pour les blessées de la fusillade et leurs familles, je m'empressais de rajouter avant que ses camarades iotas et sa famille ne nous rejoignent. « .Une très grande fille comme toi devrais savoir s'en sortir jusqu'ici. » N'est-ce pas. Une fille forte comme tu sais si bien le faire. L'examinant une nouvelle fois du regard comme pour m'assurer que cela allait aller, du moins qu'elle n'allait pas se retrouver piéger encore lors de mon absence. Ah Cadence, que fais-tu lorsque je ne suis pas là. Besoin de surgir de ton passé pour te porter secours, si ce n'est pas merveilleux tout cela. « .Et de rien, en passant. » ajoutais-je avec un sourire entendu. Parce que bien évidemment, je ne comptais pas sur elle pour me remercier de l'avoir délivré de sa prison sordide, alors je prenais les devant, me félicitant moi-même de l'exploit. Bientôt submergé par la foule nous entourant, certains me tapait les épaules, me félicitait de ma trouvaille, me remerciait. Oui cela suffit le bas peuple, ne touchez pas ma royale stature ! Je croisais en me retournant, les prunelles vieillies et ternis de fatigue de l'une de ses grandes tantes, que sais-je, un membre de la famille vieille de quatre-vingt ans au moins ! Me dévisageant avec malice et émerveillement. «  Que vous arrives-t-il encore pâquerette ?! - Oh, j'adore les histoires qui finissent bien. - Oui, moi aussi mais... OH ! C'EST BLEU !-  »
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MessageSujet: Re: empty heart and chipped cup ► aurora & charming empty heart and chipped cup ► aurora & charming EmptyLun 2 Avr - 21:04



❝ Charming ;; I would rather die than let you fill your heart with darkness. ❞
La peur m'avait dérobé toutes mes armes, fière voleuse des réactions qui auraient pu m'aider à fuir le traquenard, elle s'était évertuée à m'alléger l'esprit comme un oisillon à la sortie de l'oeuf éclos. Toutefois, pas très rapide à porter le coup fatale et elle aurait dû me laisser hébéter jusqu'à un troisième aube, j'avais fini par la rattraper et récupérer mon dû, mon poignant, mon mordant, remportant ma mauvaise humeur en bonus et le désir insatiable de pester contre untel, hors seul Adriel valsait dans mon champ de vision, valsait, que dis-je, arrivé au galop pour secourir la princesse qu'il avait égaré sur les rives parisiennes. Miraculeusement retrouvé, je me retrouvais à quérir toute la patience dont j'étais capable pour ne pas me perdre dans l'exaspération après chaque maxime, pas coopérative pour un sou, je devais pourtant mendier quelques bonnes volontés pour ne pas le faire fuir dans la direction opposée, s’apercevant qu'il s'était trompé et que le dragon était là, devant lui. Et pourtant j'en avais de la haine à exposer au gymnase, suffisamment pour peindre tous les murs, tous les paniers de basket s'il le fallait, et Jeff n'était pas sa seule origine. La rancune revenait elle aussi au galop, l'abandon, le manque de nouvelle, ce premier pas qu'il n'avait jamais fait, mais la chance lui souriait, après ce sauvetage féérique, je ne pouvais pas oser le bouder pour longtemps. Hélas, il arrivait parfois à ma langue de fourcher, s'installer dans le sarcasme, oubliant la minuscule volonté qui m'habitait et tirant sur ses nerfs comme sur les attelages d'un convoi de rênes et un chariot empli de cadeaux, présents aux intentions mauvaises, la charité me séduisant guère. « .Après quelques années et une fusillade, tu n'as pas changé. De là à savoir si c'est soulagement ou non, j'en déciderais plus tard. ». Pourquoi changer alors que je me vénérais à mes heures perdues, non mécontente de mon devenir, les arbres mêmes me souriaient quand l'envie de sonner les pavés me sortait de ma forteresse, j'errais dans les salles et accrochais même l'attention des moins curieux, une tête notoire sur un territoire qui ne m'était pas le moins du monde désigné, étant reconnue comme une majesté de la Sorbonne, mais en terres maternelles comme en lointaines, la distance ne changeait pas la donne. Mes résolutions, mes recommandations sur la patience s'étaient vite envolées, toujours nerveuse ma langue m'avait fait défaut, enfin, j'avais tout de même pas le pardon facile et après ces généreuses caresses la rancoeur venait de s'inviter à la scène émouvante, d'où sa fâcherie discernable. Calme down my girl, il serait plus judicieux de se fâcher plus tard ou même passer outre, durant toute cette jeunesse respirée ensemble, j'avais jugé Adriel comme le seul être proche possible, de la catégorie masculine, il était l'unique à avoir eu droit à ma confiance et ma fidélité si l'on ne rajoutait pas mes frères à l'addition, j'avais donc un attachement particulier pour ses beaux yeux et je ne voulais pas qu'il se rompt à nouveau par mes ires, et encore faudrait-il qu'il me donne une raison de m'accrocher après le départ subit dont j'avais été spectatrice. Le sourire en coin, il ne porterait pas de lésions de mon ironie cassante, affaiblie par l'épreuve, terrassée par l'usure, je n'étais pas dans l'un de mes meilleures jours, petit effort tout de même, j'élevais de manière un peu lasse mes commissures vers les cieux, pleine de mystère sur notre future, qui vivra verra comme on aimait si bien l'énoncer. Hagarde sur le parcours d'une maison sportive rendue inconnue par la pénombre, mes talons suivaient les pas d'Adriel avec une assurance regagnée depuis que je savais Jeff aux oubliettes, écartée de ma route, je respirais à nouveau, revenue sur mon statut d'invincible et apaisée par la présence d'Adriel à quelques mètres qui avait levé toutes craintes, y comprises celles qui m'avaient assaillie dans l'allée de la Sorbonne après sa disparition. Comme un magnifique pilonne qui supportait une masure de rêve après cette dérobée et ne certifiant plus la stabilité de l'édifice, suite aux quelques brides échangées, j'avais l'impression d'avoir vécu cet épisode la veille, le sentiment qu'il ne s'était jamais éloigné, que le conte n'avait jamais connu de pause, que ce soit cent ans, dix jours, quatre saisons. Plantée devant la sortie située aux cieux et vivement encouragée à l'emprunter l'exaspération récemment congédiée revenait à grands pas, enviant la puissance et les muscles d'Hercule que j'aurai volontiers distribué sur le corps d'Adriel pour qu'il nous casse le mur, je boudais l'escalade, non disposée après les épreuves traversées à faire le mur, je commençais à sérieusement me poser des questions sur mon sauvetage, quand est-ce que les bienséances me seront permises ? Pas le moins du monde envieuse d'user de manières avec mon ami retrouvé, je restais tout de même une Levy-Carcenac - ignorante des séjours estivales sous les tentes, des toilettes collectifs, de la vie à la dure et j'en passais des meilleurs, vingt-deux ans passés à être choyée comme un sucre - j'attendais donc mon traitement de faveur, la fin de ma torture et que l'on m'affuble du label princesse, hors mes désirs n'avaient jamais été aussi loin. Virant la cape de Red, mon grognement se fit sonore et je me rapprochais de l'aspect d'une bête plus qu'autre chose, signalant à la salle mon mécontentement par un écho ironique. « .Lorsque tu auras remis la main sur tes basket, tu en profiteras pour t'enquérir de ta gentillesse. ». Mitraillant son dos disparaissant à l'extérieur, je levais enfin les yeux au ciel, déjà que j'accordais mes bonnes grâces à quelques uns uniquement en jour saint, solliciter ma douceur après une meurtrière fusillade qui avait ébranlé tous les couloirs et revisité la couleur des murs en un ton un peu plus rouge, relevait de folie pure. Ses mots sortis d'une autre bouche sonnaient comme une condamnation à mort, mais l'interlocuteur était Adriel, Adriel qui profitait de son statut privilégié comme je profitais de sa bonté et de l'instant critique. Flairant le dérapage à plein nez, j'optais pour suivre son conseil et ne pas monter les enchères, préférant la bonne note sur laquelle nous dansions au début à un monté en crescendo qui s'avérait facilement incontrôlable si nous nous accrochions à notre fierté. « Et tu ne veux pas les étoiles aussi en complément ? », lâchai-je d'un rire adouci, entendant qu'il me quémandait la lune et référant de mon caractère difficile. Cette fois-ci, je la jouais toute en finesse, essayant de détendre l'atmosphère tout en restant à l'intérieur des limites d'un certain respect aux morts, m'interdisant démonstrations de joie trop importantes face à notre situation sinistre. « .Où sont passé ton esprit aventureux et ton agilité, IOTA ?. ». OUH, il avait osé, appelant le challenge à plein poumons, demandant les preuves de mon appartenance à l'élite sportive et entraînant même l'honneur de celle-ci à son domicile, dans sa propre arène, qu'il les connaissait bien les mots capables d'entraîner la plus grande des motivations. Et bien princesse Aurora allait s'improviser aussi féline qu'une quelconque héroïne des comic books, talons vertigineux ou non, je les empruntais si souvent que la différence s’étouffait de jour en jour. Une de mes aiguilles bien placée par-ci, un appui bien cadré par là et je paraissais à l'embrasure de la fenêtre avec grâce et souplesse, flattant mon expérience acquise au cours des longues heures d'agonies sur les pelouses vertes, tracassée par les durs iris d'un accompagnateur sportif nullement tendre et supporter de la tolérance zéro. A mon tour de courber le sourcil dans sa direction, une partielle joie retrouvée brodant mon minois et l'euphorie du défi relevé déclenchant des kaboum intérieurs que seule moi pouvais entendre, aaaaaaah j'avais un coeur finalement. « Mais ils sont là depuis le tout début. ». Sourire pour marquer la note, mon prince charmant venait d'éveiller mes sens, assoupis comme ma personne quelques minutes auparavant, j'étais à présent on ne peut plus réveillée, les tympans aux aguets, la soif de répandre la tristesse d'autrui pour consoler ma mésaventure, mes prunelles furetaient même les buissons, avides de découvrir une victime potentielle. Farce. Des intentions pareilles étaient prématurées, pour l'heure je préférais retrouver les rares qui comptaient pour mes boucles d'or et me trouvais un nid de fortune durant le transport, les bras d'Adriel par exemple. « .Sérieusement. Certains en sont sortis sur des brancards direction la morgue. Tu serais chanceuse de n'en sortir qu'avec une coupure. ». Ou pas les bras d'Adriel finalement. Et je serai encore plus chanceuse sans goutte de sang au sol et sans balafre dans la paume, égoïste, je signais, après tout je les plaignais cinq minutes les âmes perdues dans la nuit nocturne mais j'avais eu le droit aux mêmes sensations fortes, sauf que mon hasard avait été un peu plus fructueux. Il y avait-il pire qu'un Adriel contrarié ? Oui, un Adriel moralisateur. Pourquoi se faisait-il la voix du peuple à me prôner ma fortune ? Déjà fâchée quand il s'agissait d'ouïr les leçons parentales, pointer mon défaut de reconnaissance du doigt avait la tendance de m'horripiler, surtout quand l'index appartenait à l'un de mes favoris. « Je les pleurerai bien plus tard, en attendant focus. », prévins-je en prenant une position adéquate à mon envol et soucieuse que notre bavardage gomme sa vigilance et s'accapare son attention. Ma trajectoire dessinée, aucune déviation n'était permise et mon refuge devait se faire sûr. Un, deux, trois, les chiffres embrassant furtivement mon esprit, la pointe de mes chaussures venait de quitter la rambarde et mon corps épousa les bras récepteurs de la meilleure façon qu'il fut. Contente de la hauteur qui m'était accordée et la sauvegarde de mes os d'ivoire, j'aurai presque poussé l'air de "on s'envole" au plus haut dans la clarté offerte par un soleil généreux pour le mois de février. Sauf que l'un d'entre nous ne volait pas, l'un d'entre nous était même près à reposer son colis sur le bitume et continuer sa route les bras allégés. TUUUUT, alerte rouge, sirène feutrante, si l'un de mes orteils touché sol mon humeur nous coincerait dans de beaux draps. Puis ce n'était pas tous les jours que nous pouvons planer dans les airs, un peu plus et j'encouragerai cette fée clochette improvisée à courir à toute allure et augmenter mon adrénaline. Sourire d'enfant, je n'imaginais même pas la réaction d'Adriel si je l'affublais d'un tel patronyme à voix haute et intelligible. « .Demandé si gentiment. ». N'est-ce pas ? Non ironique en fait. Je fis disparaître mes lèvres rouges en une fine ligne, empêchant tout sourire qui pourrait agacer mon porteur, je me dispensais de reformuler ma demande, bien contente de jouer la fin heureuse de mon drame et écrivant mon happy ending à ma façon, repoussant les efforts de courtoisie à une date ultérieure. Mais j'aimerais tellement que toute cette parade soit gratuite tous les jours, sous les yeux du grand public qui plus est, me gardant d'avancer ma théorie à ce palanquin occidental, j'acquiesçais ses paroles de la tête, m'agitant un peu pour apercevoir notre carrosse au loin et l'asticoter davantage pendant qu'il en était encore temps. Hop là, petit atterrissage en douceur, galanterie au rendez-vous, j'avais enfin le droit aux honneurs, grande altesse que l'on m'identifiait. « Merci. », sourire à moitié conquis alors que l'on me tirait la portière d'acier du squelette, je grimpais en voiture avec une fausse usure dénichée et pas encore le sourire total dessiné, ô fatalité, je n'étais pas facile à séduire même avec toute la bonne volonté du monde. Il avait raison finalement, je m'en tirais à merveilles et je ne gardais que quelques séquelles de ma nuit dans le tourment, si elles ne m'assaillaient pas sur l'instant, je savais que mon esprit serait taraudé une fois entre quatre murs, l'obscurité et la solitude conviées. Quelques mètres d’asphalte avalés et le silence finit par périr sous la voix rassurante du prince Eynsford, « .Si jamais cela t'intéresse, ta cavalière va bien. ». Autumn, dire qu'elle n'avait même pas eu le droit à une nouvelle pensée depuis que nos talons n'avaient plus claqué le même couloir. C'était cette assurance, au moment où la voiture avait pris sa première bifurcation j'avais su que son sort serait meilleur au mien, pas entièrement rassurée par sa conduite mais connaissant son penchant pour l'aiguille errante vers le côté droit du compteur, je m'étais épargnée l'inquiétude. Surtout que Jeff ne m'avait pas laissé la seconde pour penser à mes deux camarades envolés dans la nuit. « Good news. », répondis-je d'un ton clair où se mêlait toutefois un soupir de soulagement. Maintenant que j'étais assurée du danger écarté, je me promettais de l'appeler à l'avenir, la Rowen-Glaswell m'étant devenue plus proche que jamais et j'avais été prête à prendre le coup de la hache pour elle, suscité par un élan d'héroïsme brusque. Rowen-Glaswell, s'est alors que mes pensées se tournèrent vers la cadette, Blythe, j'espérais qu'elle se soit épargnée la soirée romantique de l'année, tout comme Vraona, mais ne les ayant pas aperçues au sein du paysage rose, je pouvais refermer mes paupières dans une attitude sereine. Gaulthier et Lucas avaient préféré contourner l'évènement, n'étant pas procrées pour l'amour et les sornettes commerciales ou la mêlée aux autres étudiants ordinaires, j'en étais que plus heureuse. J'espérais juste que Constance dormait en paix en quête d'un sommeil réparateur et qu'Oswald avait récupéré une balle en pleine poitrine, là encore je me mentais, tant que la menace n'avait pas réellement frappée mes oreilles, je l'exemptais d'un nouveau plongeon dans la seine et d'une nouvelle noyade. Arrivée sur les lieux, je sentais que la fin avait été en fait maquillée, collectrice des soucis à mon égard de tous, j'allais devoir me plonger dans un discours convainquant sur mon état et embrasser la ronde qui m'encerclerait bientôt. Saisissant la main d'Adriel et attendant le bruitage métallique de la portière avant d’évoluer sur le goudron, je partageais mon ressentiment, « Si seulement il n'y avait qu'eux, je n'arrive même pas à glisser un patronyme sur la moitié des têtes. », dis-je d'un ton las, pensant aux tantes et oncles qui allaient m’oppresser pendant maintes dizaines de minutes. Plus mes talons avaient l'audace de brutaliser le sol et annoncer notre arrivée et plus je me faisais à l'idée qu'un avion avait été réservé à l'exclusivité des Levy-Carcenac tellement le bourdonnement des conversations étaient important et trahissait toute une escouade déplacée pour ma détresse. Un rire adrilien puis, « .Et le mien s'impatiente. ». L'heure des adieux, de la fin d'intervention du pimpant prince venait de sonner ses cloches. Mes yeux quittèrent les coiffures françaises pour se retourner vers son visage dont je prenais plaisir à me remémorer les traits, structure faciale que j'aurais aimé avoir sous ma coupelle pendant encore beaucoup de minutes voir l'heure, mais je devais rassurer les miens et poser ma tête sur un édredon, garder les cheerleaders paniquées sous contrôle et minauder aux athlètes que l'amour de leur vie n'était pas mort. « .Une très grande fille comme toi devrais savoir s'en sortir jusqu'ici. ». Mes commissures se dérobèrent de mon contrôle, il s'adressait à moi comme il aurait pu converser avec une enfant de la dizaine, comme au bon vieux temps, quand je n'avais pas encore assez de poignant pour m'assurer ma survie seule, quelque peu vulnérable, je me reposais sur les épaules des mâles dominants, la fratrie L-.C. et bien sûr le Eynsford-Baxter. « Malheur à toi si tu en doutes. », ripostai-je, désormais plus menacer par la poudre d'une arme ou d'une lame capable de venir à bout d'un tronc massif. Les pas se pressaient déjà dans notre direction, nous informant que les secondes étaient à présent comptées et qu'il fallait nous urger. « .Et de rien, en passant. ». Maha, prévenant en plus, rappelant une dernière fois avant de s'en retourner à son frère qu'il connaissait la Aurora plus que n'importe qui d'autre. Index appuyant sur son épaule avant que l'on soit noyés par mon convoi, je lui indiquais de se retourner pour que je puisse lui faire de doux adieux, m'approchant de sa joue comme pour le gratifiais d'un baiser de reconnaissance, mon timbre s'éleva à la place, à quelques centimètre de l'oreille. « Pas d’absences injustifiées à l'avenir, je l'espère Adri'. ». Mes lèvres finirent par s'inviter sur sa joue puis la proximité fut rompue par les inquiets, j'étais déjà accueillie par une talentueuse actrice qui possédait un mouchoir de soie sans une seule goutte de larme coulant le tissu, heureuse que ta tristesse ne soit pas insurmontable maman. No matter what you do. I will always find you. Aurora&Charming .♥.



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MessageSujet: Re: empty heart and chipped cup ► aurora & charming empty heart and chipped cup ► aurora & charming EmptyMar 3 Avr - 12:51

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