Stella & Jun


Le soleil perce lentement les rideaux bleutés. Le bruit des oiseaux se fit entendre peu à peu telle une musique matinale. Au creux des draps se trouvaient une jeune femme, plissant les yeux et enfouissant sa tête contre son oreiller lorsque les rayons lumineux atteignirent ses yeux clos. Une toute petite plainte se bloqua à ses lèvres alors qu’une nouvelle musique prit vie. La radio. Elle comprit alors qu’il était décidemment temps de se lever. La dite jeune femme se redressa parmi la grosse couette et les nombreux coussins. Toute sa chambre était dans les mêmes teintes : du brun, du bleu et du blanc. Le genre de pièce féminine sans donner un gros mal de cœur. À moins de ne pas toléré le bleu!

Ainsi, des petits pas de velours se firent entendre contre le plancher une fois le corps ayant réussi à sortir et la radio éteinte. Une main se déposa contre une souris qui fit ouvrir un écran d’ordinateur, ouvrant son iTunes et y démarre la musique, levant le volume. Rien de bien assez gros pour réveiller les voisins, mais assez pour qu’elle l’entende dans toute sa chambre. Toujours sans colocataire, alors pourquoi ne pas en profiter? Ainsi, elle partit dans sa cuisine pour se faire à manger : Céréales, jus d’orange et une demi-banane. Une douche s’imposa par la suite. Ainsi, le corps vêtu d’un grand pyjama rouge vif se retrouva nu afin d’entrer sous cette eau chaude. Transportée par cette chaleur si réconfortante pour l’heure qu’il était ainsi que son savon à l’arôme de pomme, la jeune asiatique tomba dans ses pensés. En effet, cela faisait un moment qu’elle n’avait pas remis les pieds dans cette université. La demoiselle était retournée pendant 9 mois en Corée à peine sa première année d’université terminée. 9 longs mois. 9 mois à peine pour lui faire réaliser que sa vie était désormais à San Francisco. Qu’elle appartenait à cet endroit, à Berkeley. De retour là-bas, elle mit pour la première fois les pieds dans la confrérie des Alpha. Et pourtant, elle se plaisait dans cette nouveauté.

La jeune femme éteignit l’eau et en sortit. Se sécha le corps, épongea, brossa et sécha sa chevelure, se brossa les dents. Bref, la routine habituelle. La belle brancha son fer à friser puis alla se vêtir. Un pull de couleur crème avec col en V, descendant jusqu’à ses cuisses pour s’y arrêter par un aspect élastique. Histoire d’éviter qu’il remonte sans cesse. Un jeans sculptant ses jambes, juste assez serré, ainsi qu’une paire de talons hauts noirs fermés sur le dessus par une bande plutôt large verticale, cachant le dessus de son pied ainsi que trois bandes horizontales, le tout s’attachant à la cheville. Une chaîne avec un petit pendentif, de grands anneaux comme boucles d’oreilles, un bracelet ainsi qu’une bague, le tout de couleur or vinrent compléter l’habillement. De retour à la salle de bain, la coréenne se boucla légèrement les cheveux. Au niveau du maquillage, elle fit ça simplement : Crayon noir, ombre à paupières dans les teintes de beige et brun pour une couleur naturelle, mascara, fard à joue et rouge à lèvre rosé. Un peu de poudre pour éviter d’avoir la peau reluisant, puis fut enfin prête pour partir en cours.

Son seul cours de la journée était, certes fort intéressent, comme toujours. Malgré l’heure, la jeune femme était des plus concentrées, contrairement à certains d’autres qui semblaient prêt pour le métier de construction : ils auraient pu cogner des clous à même leur tête. Peut-être avaient-ils trop fêté la veille, qui sait? Jun, quant à elle, connaissait trop peu de gens en ce moment pour aller dans des fêtes. Puis, de toute façon, elle venait tout juste de revenir. Ce n’était pas le moment de se ramasser comme ses collègues dès le début après tout. Aussi bien commencer par montrer aux professeurs qu’on est une bonne élève. Le reste viendra après.

La cloche retentit, la belle serra ses cahiers et crayons pour quitter le cours et se dirigea vers sa case. Elle évita au mieux possible de foncer parmi les gens autour, malgré sa démarche qui se faisait sûr. L’ancienne Hyung qu’elle était, trop timide et enfantine, était loin derrière. Non pas qu’elle était rendue une « grande gueule ». Cependant, elle s’était décidée à s’adapter à la vie de nos jours et laisser ce côté infantile et timide de côté face à ce public qu’étaient les universitaires. Ses livres se déposèrent dans la case qu’elle referma. Ce n’est qu’en constatant le résonnement de la porte de case qui se referme qu’elle constata qu’elle était ainsi seule dans ce grand couloir. Tout le monde était déjà retourné en cours ou étaient-ils tout simplement disparus à leur endroit préféré de l’université? Peut-être tout simplement à leur chambre, qui sait. Quoi qu’il en soit, l’universitaire quitta les lieux pour atteindre les couloirs. Cependant, jamais elle n’aurait su se préparer à ce qui allait suivre. Elle savait que ce qui s’était passé avec Perséphone lors de son année ici aurait pu s’ébruiter, mais à un point de se trouver dans cette situation..? Jamais.