J’ai menti, ce n’est pas vrai, notre histoire n’est pas encore terminée. Je ne veux pas, je ne veux pas et c’est humiliant parce que je suis là à supplier. Ton choix est très simple. C’est elle ou moi. Et je suis sûre qu’elle est vraiment super. Mais Derek, je t’aime vraiment. Tu sais, vraiment, vraiment au point de prétendre adorer ton genre de musique, te laisser manger la dernière part de gâteau, tenir une radio à côté de mes oreilles en chantant sous tes fenêtres... Malheureusement ce qui fait que je te déteste fait que je t’aime aussi. Alors prends-moi. Choisis-moi. Aimes moi... ▬ vraona and keyllan.

Jamais dans ma vie, je n'avais eu le profil du petit ami parfait et encore moins du gendre idéal. A la limite, certaines demoiselles pouvaient s'arrêter sur un physique avantageux, une gueule d'ange ou encore un compte en banque bien remplie ; mais souvent, chez les mères de ses jeunes filles, il ne faut pas vraiment espérer que cela passe très très bien. Après tout, mes qualités étaient plus rapides à énumérer que mes défauts. A la limite de l'alcoolisme, tout aussi junkie, méchant gratuitement, infidèle avec ses dernières petites amies, accro au sexe, violent et insultant. Ou comment noircir un tableau déja très sombre. Il revenait donc à l'évidence que je n'étais pas fait pour être un petit-ami ou plus tard, dans très longtemps, un mari. Mais soit, même si j'avais été façonné ainsi, par ma naissance, le milieu que j'ai toujours fréquenté mais aussi par mes actions et ce qui s'est passé autour de moi ; j'avais décidé, même si cela me semblait vouer à l'échec et à la déception, l'auto-déception d'un jour faire pleurer Vraona, j'avais décidé de tenter le coup avec elle. Je l'aimais énormément, même si je n'étais pas sur que ca soit de l'amour, celui que l'on voit dans les films, je ne le connaissais pas et je ne savais pas si c'était ce que je vivais avec elle. J'avais peur que mes actes toujours si peu réfléchis et ma façon d'être ne fasse dérailler tout cela, mais je prenais le risque, elle le voulait aussi. A vrai dire, elle et moi, ca avait toujours été spécial et cela pouvait être étonnant qu'il ne se soit jamais rien passé entre nous auparavant. On avait une relation très proche, depuis que nous nous étions rencontrés, à cette fête où la demoiselle avait un petit peu trop bu. Je l'avais longtemps considéré comme ma meilleure amie -ce qui peut sembler bizarre étant donné que son cousin est lui aussi un de mes seuls et meilleurs amis mais soit- et cela pouvait sembler et risqué et cliché que nous sortions ensemble. Même si pour l'instant, notre couple était on ne peut plus platonique, sortir ensemble c'était risquer une amitié très forte mais aussi hyper cliché, tant le mec qui couche à droite à gauche et qui se rend compte qu'il aime sa meilleure amie, qui le regarde batifoler de ci et là avec une tristesse bien déguisée, c'était vu, vu et revu au cinéma. Mais après tout, on s'entendait à merveille en amitié, pourquoi pas tenter le coup en amour ? C'était un gros pari que celui ci, mais, pourquoi pas. Si dans les films ca marche, rien ne pouvait dire que cela ne serait pas le cas dans le notre. Toujours est il que j'organisais, ce soir, un dîner en tête à tête -loin de moi l'idée d'être romantique, n'importe qui me connaissant sait que je suis tout le contraire- avec ma toute récente petite amie. Enfin, notre relation n'avait pour le moment pas dépassé le stade du simple baiser, quoi qu'assez langoureux ; et peut-être était-ce mieux pour le moment. Même si j'avais pris l'habitude de ne pas dépasser les relations avec les demoiselles en dehors de mon lit, là c'était différent. C'était pas n'importe quel fille, avec qui je pouvais faire l'amour avant de la jeter comme une moins que rien, c'était Vraona. Pour le moment, tout était assez flou pour moi, et j'imaginais que cela devait être à peu près la même chose pour la gamma, quant à nos relations. Pour le moment, j'avais pas vraiment l'impression qu'il y ait beaucoup de choses qui ait changé, on avait toujours la même relation, sauf que l'on pouvait y ajouter les baisers, moins chastes qu'auparavant, tout en restant dans la limite du raisonnable. Oui, la relation ne changeait pas vraiment au final. Nous étions juste passés du statut de meilleurs amis à celui de couple, mais dans les faits, pas de tels changements. Pour le moment, en tout cas. Même si il parait que dans ce genre de cas, la meilleure des choses est de ne rien précipiter, je devais avouer que l'envie de faire l'amour à ma nouvelle petite amie était assez forte, mais soit, j'attendrais qu'elle soit prête à ce qu'on fasse le grand saut ensemble, ce ne serait pas la mer à boire que de m'abstenir quelques temps, chose que je n'avais pas fait depuis de loooooooooongs moi, je devais l'avouer. Un texto assez simple, mais assez personnel tout de même. Les textos anti-personnels du style 'rdv à 20h au resto italien sur northern sf, bisous' c'était pas trop mon truc, tout était dans la formulation. On est un Hermès-Cador ou on ne l'est pas. Et quand on l'est, on est un séducteur, même avec sa petite amie, c'est quelque chose inné dans la famille. Vingt heures, cela me laissait le temps de me préparer. Lorsque l'on est de ma famille, on apprend très rapidement que l'apparence est un grand facteur de réussite. Rien ne doit être laissé au hasard, dans la famille, la médiocrité ne peut exister, seul l'excellence est acceptée. C'est donc pour cela, que par habitude autant que par superficialité, je passais un long moment à coiffer mes cheveux, pour qu'ils soient parfaits et choisis mon costume avec attention, en prenant un qui, évidemment réfléchissons un instant, un Hermès-Cador ne met pas plusieurs fois les mêmes vêtements ; était flambant neuf et très très cher. Me regardant dans le miroir, je me vis, comme au bon vieux temps, dans toute ma splendeur. J'avais toujours été extrêmement superficielle et, cela semblait logique, je m'étais toujours considéré comme quelqu'un que la nature avait gâté, avec un physique très avantageux ; mais, ces derniers mois, l'alcool, la drogue et les nuits sans fin me donnaient des traits tirés et l'apparence d'un zombie, par moments. Même si mes nuits n'étaient pas des plus reposantes, elles l'étaient plus que ces derniers mois. Je faisais en sorte de ne plus toucher à l'alcool et à la drogue ; autant que je pouvais tout du moins, pour Vraona et qu'elle n'ait pas un junkie en face d'elle à longueur de temps. Passant rapidement ma main dans mes cheveux, me regardant dans les miroirs ; j'étais parfaitement habillé et parfaitement coiffé, donc fin prêt à rejoindre le restaurant, théâtre de mon premier vrai rendez-vous galant avec Vraona. Je ne me doutais pas qu'il était impossible de connaître un rendez-vous parfait, et je ne savais pas encore que celui serait loin de l'être. Prenant les clés de ma Viper, je fermais derrière moi avant de monter dans mon coupé. J'arrivais rapidement au restaurant, assez chic, sur Northern San Fransisco, je donnais mes clés à un jeune homme qui alla garer ma voiture, lui faisant signe d'y faire très attention et j'attendis, donc, la gamma. Un taxi s'arrêta devant moi, et elle en sortit, radieuse. Elle vint déposer un baiser sur mes lèvres, avant que celui ci ne devienne plus fougueux. Même si je savourais les lèvres de la demoiselle, je ne pus m'empêcher de prêter attention au jeune homme qui regardait avec un peu trop d'insistance ma petite amie. Rentre, je t'en prie, je te rejoins dans un instant. Je la regardais rejoindre le restaurant, et m'avancais vers le jeune homme. L'attrapant par le cou, je le regardais avec un sourire carnassier. Si tu reposes les yeux sur ma petite amie, je te promets que tu vas passer un sale quart d'heure, compris ? Le poussant sur le trottoir, je tournais les talons et vins rejoindre mademoiselle Rosebury-Duma à table. Alors comment vas tu, ma belle Vraona ? Comment commencer la conversation avec moins d'originalité ? Impossible.