the great escape
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« I need your help, please. »

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MessageSujet: « I need your help, please. » « I need your help, please. » EmptySam 15 Oct - 15:30

logan ✿ yseult


charlie - « Maman ? … »

Le teint de la jeune maman était presque aussi pâle que les autres jours. Elle n’avait pas dormit énormément la nuit précédente. Interdite, son regard se dévia sur la silhouette du jeune garçon dans l’embrasure de la porte. Les cheveux encore ébouriffés, les yeux encore tiraillés par le sommeil, il s’était assis devant le bol de céréales qu’elle lui avait préparé et l’avait fixé sans rien ajouter, ses deux grands yeux ronds la scrutant avec une intensité qui l’avait sur le coup dérangée.

yseult - « Oui trésor ? » avait-elle répondu, daignant enfin esquisser un sourire tendre. Il semblait empreint à une intense réflexion, à un tourment intérieur dont elle ne comprenait pas l’essence. Était-ce de sa faute ? Avait-il entendu quelque chose à son sujet, et notamment sa maladie, qu’il n’aurait pas dû entendre ? La culpabilité qui la rongeait était vraiment un fléau. Le jeune garçon avait bien d’autres préoccupations en tête que sa pauvre mère.

charlie - « Comment on fait pour embrasser une fille ? » lui demanda-t-il sans se démonter, les joues légèrement rosées, apparemment très concentré. Les filles avaient toujours été pour lui des aliénées, des problèmes métaphysiques ambulants. Yseult quant à elle fit tomber sa tartine dans sa tasse de café sans le faire exprès. Les lèvres entre-ouvertes, les yeux écarquillés, elle toussota légèrement après avoir manqué de s’étouffer. Les ennuis commençaient. Mais il n’avait que huit ans pourtant. N’était-ce pas plus tard que les hormones commençaient à faire des ravages ?

yseult - « Et bien … Ca dépend. Il n’y a pas de … De technique particulière tu sais … C’est … Mais, dis donc, pourquoi tu me poses cette question au fait ? » Le garçon était devenu rouge. Cela avait commencé par son cou, puis ses oreilles, enfin ses joues. Il s’était enflammé sous la gêne, baissant son regard vers son bol.

charlie - « Pour rien … C’est un copain qui se posait la question. » dit-il d’un ton très peu convainquant avant de fourrer une cuillère de céréales dans sa bouche. Yseult se pinça les lèvres, se retenant de rire.

yseult - « Evidemment. » Les sourcils haussés, le toisant distraitement avec insistance, elle fit néanmoins mine de rien, se promettant intérieurement de lui soutirer plus tard, entre deux taquineries malignes, de plus amples informations.

~

Le souvenir de cette conversation qu‘elle avait eut au matin avec son fils lui revint en tête plusieurs fois dans la journée, lui arrachant des sourires à la fois amusés et nostalgiques. Cette pensée agréable, cette image de complicité familiale lui avait fait oublier les tracas qui avaient peuplé sa journée. Elle était le matin même, après avoir déposé Charlie à l’école, allée à l’hôpital pour passer de multiples examens dont les résultats la décevraient sans doutes, comme à chaque fois qu’une lueur d’espoir s’allumait dans son cœur. C’était un mardi, jour où elle délaissait l’habit de la médecin pour celle de la pédagogue. En effet, elle avait passé une partie de l’après -midi à donner des cours magistraux au sein de l’université. Fatiguant mais néanmoins distrayant, elle était toujours surprise du plaisir qu’elle pouvait prendre en transmettant à de plus jeunes ce qu’elle savait, en leur faisant part d’un petit bout de sa passion, de cette chose qui lui tenait tant à cœur depuis toujours. Chaque fois elle repartait souriante, ravie. Cela était le cas aujourd’hui.

Son dernier cours venait de se terminer. Elle était entrain de rassembler ses affaires, discutant en même temps avec l’un de ses élèves qui, tout autant qu’elle passionné par cette matière qu’ils avaient en commun, était toujours le premier à venir lui demander quelques conseils une fois l’heure terminée. Elle se faisait toujours un plaisir de lui répondre, appréciant son enthousiasme et sa détermination. Leur chemins prirent deux directions différentes lorsqu’il fut temps pour Yseult de regagner sa voiture. L’air était frais et vif. La nuit tombait. Il n’était pas tard pourtant, mais l’hiver approchant, les journées ensoleillées se faisaient bien plus courtes. Sa voiture était garée un peu plus loin, sur le bitume noir et humide. Elle n’avait rien d’une déesse de la route : ce qui la préservait de la casse était la valeur sentimentale qu’elle avait auprès de sa conductrice. Prenant place sur le siège, mettant le contact en envoyant valser son sac à main sur le fauteuil passager, la voiture se mit à vrombir puis à toussoter. Il y avait bel et bien des chevaux sous le capot, mais ces derniers ne semblaient pas vraiment disposés à galoper. Pourtant, il fallait qu’elle leur tire la bride. Il se faisait tard, et passer la nuit sur ce parking devenu quasi désertique ne lui plaisait pas plus que cela. Charlie avait beau être entre de bonnes mains avec la voisine, elle ne voulait pas abuser de sa générosité en arrivant à des heures trop tardives. Ils se voyaient déjà si peu … Elle tourna de nouveau la clef. Nouveau toussotement. Nouvelle vague de tremblement. Plus rien. Apparemment, un quelque chose, un elle ne savait quoi avait rendu l’âme.

yseult - «  Non non non … C’est pas vrai. Aller trésor, fais voir à maman comment tu chevauches la route. » Nouvelle tentative de démarrage : toujours rien. Elle n’avait pas remarqué la fumée qui s’extirpait du capot avant, rien de dangereux, juste sans doutes une surchauffe ou une courroie rompue. « Aller ! Démarre ! » Elle ne répondait plus. La patiente, apparemment, avait rendu son dernier souffle. « Nooon … C’est pas vraai … » marmonna-t-elle avant que ses bras n’entourent le volant, et que son front ne vienne se poser sur ce dernier. Quelques minutes plus tard, un petit bruit régulier se fit entendre sur les vitres : il pleuvait. Génial, il ne manquait plus que ça. En tournant la tête cependant, au travers des vitres ruisselantes, elle cru distinguer un visage. Une grimace se dessina sur ses traits, elle daigna enfin abaisser la vitre. « Logan ? C’est vous ? » comme si, avec ce faciès, il pouvait s’agir de quelqu’un d’autre. Elle savait bien qu’il ne l’appréciait pas, voir même, qu’il la fuyait comme s’il y eut gravé en lettres capitales sur son front : ‘CONTAGIEUSE’ ou bien ’ATTENTION, DANGER’. Mais pour autant, en cet instant, les sentiments qu’il pouvait bien éprouvé à son égard n’avaient pas la moindre importance. La seule chose qui comptait à ses yeux, c’est qu’il était là, pouvant lui apporter une aide éventuelle dont elle avait besoin. « Vous tombez bien ! » dit-elle, sortant de la voiture en faisant fit de la pluie fine qui tombait de manière régulière à présent. « Je sais bien que je suis la dernière personne à laquelle vous aimeriez apporter un peu d’aide, mais, s’il vous plaît, s’il reste dans votre corps d’homme grand, robuste et viril ne serait-ce qu’un tout petit soupçon d’humanité … » Non non, elle ne se moquait pas de lui. Absolument pas. Yseult était ainsi, assez singulière dans sa manière d’aborder les personnes. Témoignage de sa personnalité aussi complexe que contrastée. En attendant, elle venait de réaliser qu’elle se noyait dans des paroles inutiles, aussi, après un soupire de dépit, elle reprit en se frottant le front. « Vous n’auriez pas des capacités spéciales en mécanique, ou bien le numéro d’un garagiste pas trop loin ? … Ca me conviendrait aussi … » termina-t-elle, levant son regard vers lui en réalisant qu’elle ne l’avait toujours pas entendu parler. Elle le savait d’un courtoisie inégalable (ironie). Elle redoutait déjà ses foudres et son sarcasme.
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MessageSujet: Re: « I need your help, please. » « I need your help, please. » EmptySam 15 Oct - 17:00

« I need your help, please. » Hugh-Rachel




« Kilian, s'il te plaît... ! » Mon fils de dix-neuf ans se retourna, me gratifia d'un regard d'une noirceur sans égale et m'adressa un geste affectueux en me montrant le majeur de sa main droite. Je me stoppais net dans mon élan. Inutile que je tente de le rattraper dans ce parking alors que quelques étudiants ont déjà pu assister à la scène. Un soupir sort de ma gorge. Arriverai-je un jour à briser la barrière de glace entre nous ? J'en doutais de plus en plus. J'aurai dû tenter cela il y a une bonne décennie déjà. À présent, le jeune homme m'esquivait ou bien me faisait face pour me cracher son venin en pleine figure. Dans le fond, je l'ai bien mérité.

Je suis resté là cinq bonnes minutes, sans bouger d'un seul millimètre, comme si je venais de m'être fait figé par cette créature de la mythologie grecque qu'est la méduse. La sonnerie de l'établissement avait déjà chanté la fin de la journée il y avait un bon quart d'heure. Le soleil se montrait bas, sur le point de se coucher. La fraîcheur de l'atmosphère nous rappelait que l'été était bel et bien terminé. On abandonnait peu à peu les T-shirts pour les vestes. Ainsi j'arborais mon blouson en cuir, celui que je mets quand je décide d'utiliser ma moto.

Revenons en à nos moutons. Je possède deux bolides. Une moto et ma vieille voiture américaine. La plupart du temps, je sors le deux roues. Plus de sensations, plus de rapidité, plus d'habitudes. Je suis un grand fanatique de ces engins et ma Guzzi Griso n'est autre que mon petit bébé. Il est rare que je m'en sépare comme aujourd'hui. De cette façon, je suis arrivé ce matin dans ce parking. Et devinez où j'ai garé ma vieille voiture américaine Mustang rouge retapée ? Nouveau soupir. Deux places à droite de la mienne était placé le véhicule de la dénommée Yseult Seymour. Souhaitait-on m'achever ? Il fallait le croire oui.

Il était hors de question que je rentre maintenant et surtout, que je doive passer à côté d'elle. Et si elle venait à me parler ? Je reculais et allais m'adosser contre un muret de pierre, tout en sortant une cigarette que je portais jusqu'à mes lèvres pour l'allumer à l'aide de mon zippo noir. Pourquoi je la fuyais ? Ça me paraissait tellement simple. Ma collègue ressemble comme deux gouttes d'eau à ma défunte épouse. Et même si son décès a eu lieu il y a un peu plus de dix ans, il n'en reste pas moins que je suis encore traumatisé par sa mort. Je l'aime toujours autant et mon goût de vivre n'est pas réapparu. Depuis que j'ai débarqué ici, au mois de Mars, j'ai tenté de tourner la page, de reprendre contact avec mon fils. Et pour cela, je devais oublier toute la souffrance que pouvait me procurer l'absence de la femme de ma vie. Voir Yseult débarquer dans la mienne m'a de nouveau anéanti. C'est comme si, pour me punir, on me remontrait quotidiennement ce que j'avais perdu à cause de cette saloperie appelée « cancer ». D'ailleurs, en parlant de ça, j'ai de bonnes raisons de croire que Seymour en a un. Son visage pâle, parfois presque cadavérique, les cernes sous ses yeux, son aspect fragile. Elle ressemble exactement à ma femme, lorsque cette dernière voyait son état de santé se détériorer. Était-ce parce que j'avais vécu avec que j'étais en mesure de dire si telle ou telle personne rencontrée en pleine rue avait ce genre de maladie ?

La ressemblance de ma collègue avec ma femme m'a tellement surpris et démoralisé que je n'ai pas pu m'empêcher de mener une petite enquête sur elle. Faisait-elle partie de la famille de Sasha ? Je n'en avais jamais entendu parlé. Une cousine éloignée qui a les mêmes traits physiques ? C'était peu probable. C'est ainsi que j'ai appris que Yseult Seymour est née en 1980, en Angleterre. Cette simple information avait débouché à une réponse négative de mon hypothèse. Ma femme n'avait aucune famille en Angleterre. La deuxième chose que j'ai pu apprendre sur elle, c'est qu'elle a un fils de huit ans. En somme, tout pour me rappeler Sasha. Comment étais-je censé remonter la pente quand une personne, sans même le savoir, me garde la tête sous l'eau, me rendant propice à la noyade ? Ce fut donc la raison pour laquelle je l'ai toujours évitée. Bien évidemment, elle s'en est vite rendue compte. Et, dans la mesure où la salle des professeurs n'est pas aussi grande que le Louvre, elle est venue quelques fois à ma rencontre, afin de discuter. Le seul moyen de défense que j'ai pu trouver ? L'envoyer sur les roses, me montrer distant, froid, désagréable et parfois même vulgaire. Le but ? Qu'elle se tienne loin de moi. Très loin de moi.

Alors que je fume ma cigarette, je ne peux m'empêcher de l'observer à l'intérieur de sa voiture. Un désir inavoué pour me souvenir encore un peu plus de cette femme qui a rendue autrefois ma vie si agréable et aujourd'hui si dénuée de sens ? Je me faisais mal à moi-même en posant mon regard sur elle. Et pourtant, des tonnes de souvenirs, bons comme mauvais, ressurgissaient dans mon esprit. Une larme se forma au coin de mon œil droit. Heureusement que le parking était pratiquement désertique. Je chassais la marque de faiblesse d'un revers de la main rapide et discret. Le véhicule d'Yseult semblait rendre l'âme en vue du nombre de fois où la jeune conductrice tentait de le mettre en route. Je vis un peu de fumée sortir du capot. Ce n'était pas bon signe pour elle.

Puis une goutte tomba sur mon nez. Je relevais les yeux et une fine pluie s'abattit sur cette partie de la Californie. Bon tant pis, il fallait que je regagne ma voiture avant d'être trempé. Je tirai une dernière fois sur ma cigarette et la jetais sur le sol. Je m'approchais de mon véhicule, tête baissée pour me protéger des gouttes, mais également dans l'espoir de passer un peu plus inaperçu en passant à côté de la jeune femme. C'est alors que... « Logan ? C’est vous ? » Elle venait de baisser la vitre. Je me stoppe net, le cœur battant. Puis je l'entends sortir de la voiture. Je n'ose même pas poser un simple regard sur elle. « Je sais bien que je suis la dernière personne à laquelle vous aimeriez apporter un peu d’aide, mais, s’il vous plaît, s’il reste dans votre corps d’homme grand, robuste et viril ne serait-ce qu’un tout petit soupçon d’humanité… » Mes poings se serrent en même temps que mes dents. Puis je tourne vivement la tête vers la jeune femme pour la fusiller du regard. Nous l'emmerdions, mon manque d'humanité et moi ! « Vous n’auriez pas des capacités spéciales en mécanique, ou bien le numéro d’un garagiste pas trop loin ?… Ça me conviendrait aussi… » Je restais un instant silencieux. « Démerdez-vous, mon manque d'humanité et moi, on n'a ni l'envie, ni le temps de vous aider. » Oui, il fallait bien que ça sorte. Je sortais les clefs de ma voiture après avoir plongé ma main dans la poche de mon jeans. Puis j'ouvrai la portière, la refermais, jetais mon sac sur la banquette arrière et mettais le contact. Les phares s'allumèrent alors que je commençais à avancer.

Prêt à sortir du parking, je jetais un dernier coup d'œil dans mon rétroviseur gauche et pus y voir Yseult, sous la pluie, cherchant à se débrouiller toute seule. Nouveau soupir. « Putain... ! », murmurais-je entre mes dents. Le soupçon d'humanité qu'il me restait, comme elle le disait si bien, m'interdisait de la laisser seule dans cet état, et encore moins dans un endroit désertique. Ainsi, je fis marche arrière et reculais la voiture jusqu'à être perpendiculaire à celle de la jeune femme. Puis je ressortais. La pluie devenait plus intense, si bien que les simple goutte se transformaient peu à peu en cordes. « Si je m'occupe de votre bagnole, vous acceptez de me laisser tranquille et de ne plus m'adresser la parole ?! », lui lançais-je à voix haute, d'une par mauvaiseté, et de deux, car le bruit de l'averse augmentait. « Rentrez dans votre voiture ! », lui lançais-je. Inutile qu'elle attrape froid en se trempant alors qu'elle ne me sera d'aucune aide. Et qui sait ce qu'un simple rhume peut faire dans son état. Ce fut aussi une des raisons pour laquelle je tenais ce genre de propos.

J'ouvrais le capot de la voiture, les sourcils toujours froncés, si bien que la ride du lion, déjà ancrée sur mon front, s'accentua. Après quelques minutes d'examen, je compris que le moteur était complètement HS. Totalement trempé, je rabaissais le capot et me dirigeais vers la portière de la jeune femme, avant de l'ouvrir. « Il va falloir appeler un garagiste. En attendant, je vais vous ramener chez vous.»
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MessageSujet: Re: « I need your help, please. » « I need your help, please. » EmptySam 15 Oct - 18:25

Le ton fut brutal, implacable, aussi tranchant qu’une lame de rasoir venant tout juste d’être aiguisée. Ses mâchoires se contractèrent légèrement, un frisson la parcourue toute entière. Il l’avait laissé interdite, figée dans un silence de plomb alors qu’elle déglutissait doucement. Pourtant elle le scrutait toujours, démunie face à son manque de civilité mais trop orgueilleuse pour admettre qu’il l’impressionnait, et que ce n’était pas toujours simple d’encaisser en souriant la brutalité de ses réponses. Elle avait beau fouiller dans ses souvenirs les plus lointain, effeuiller un à un ses songes, elle ne se rappelait pas l’avoir un jour offensé d’une quelconque façon. Peut-être était-il ainsi, exécrable, avec tout le monde ? Elle n’espérait pas pour lui. Logan ? Il lui faisait penser à un loup solitaire près à sortir griffes et crocs face à un prédateur. Sauf qu’ici, en l’occurrence, elle n’avait rien d’un prédateur. Un petit agneau innocent et fragile à la rigueur, mais rien susceptible de lui sauter à la gorge et de lui être fatal. A moins que cela ne soit indépendant de sa volonté. Que cela soit purement physique, ou caractériel qui sait ? Son visage ne lui revenait ? Elle parlait trop ? Pas assez ? Elle n’était pas assez vulgaire ? Trop squelettique ? Pas assez ? Non pas qu’elle essaya de lui plaire, mais lorsqu’on la haïssait à ce point, elle aimait au moins comprendre pourquoi. La méchanceté gratuite la laissait pantoise. Elle attisait sa curiosité plutôt que de l’essouffler. Si son but était de la faire fuir, cela n’avait pas l’effet escompté, bien au contraire. Il ne fallait pas oublier qu’Yseult était psychologue. L’esprit humain, ses fonctionnalités, ses dysfonctionnements aussi : c’était son rayon. Il n’y avait rien qui ne l’attirait plus que ce qu’elle ne comprenait pas chez une personne. Lui, elle ne le cernait pas. Ou alors peut-être trop bien. Son regard respirait l’amertume, ses pupilles suintaient la douleur et la souffrance. Il avait le même regard qu’ont les âmes solitaires qui vagabondent et divaguent dans la pénombre, ayant perdu leur phare, cette lueur capable de les ramener vers un rivage sur. Néanmoins, elle avait beau réussir à lui trouver toutes sortes d’excuses pour son comportement abjecte à son égard, elle ne trouvait pas encore de raison valable, qui tienne la route. Peut-être pourrait-elle arranger cela un jour, qui sait ?

Les lèvres pincées, mi déconfite, mi frustrée, elle remonta ses manches presque rageusement avec la ferme intention de ne pas se laisser aller à des sentiments trop primaires tels que la colère, ou l’emportement. Plissant les yeux pour tenter de mieux voir dans la pénombre, et également parce que la pluie devenue drue encombrait ses cils, la mouillant bientôt toute entière, elle se dirigea d’un pas sur vers le capot encore fumant. Elle avait quelques notions de mécaniques, mais rien qui suffirait à l’aider à faire redémarrer l’engin. Elle ouvrit le capot, toussota légèrement et laissant sa main battre l’air tandis qu’une fumée blanche épaisse s’en dégageait. Elle examina d’un coup d’œil l’intérieur : cela ne présageait rien de bon. Elle était dans une très mauvaise posture. La solution la plus sage serait sans doutes de marcher un peu jusqu’à trouver un taxi. Mais, alors qu’elle songeait de plus en plus à cette option, le véhicule de ce charmant Salaun s’immobilisa non loin d’elle. Il avait changé d’avis ? Tiens donc.

yseult - « Oui ! Enfin … Non ! » dit-elle avec emportement et incrédulité, ne comprenant pas du tout quelle était cette requête étrange. Elle croisa ses bras devant sa poitrine : peut importe qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige : elle voulait juste comprendre, quitte à le violenter un peu. « C’est quoi votre problème exactement ?! Qu’est-ce que je vous ai fait ?! J’ai beau chercher quelque chose qui ai cloché un jour dans mon comportement, je ne comprends pas ! » Mais il lui avait coupé la parole, lui intimant l’ordre de rentrer dans sa voiture, chose qu’elle fit dans la seconde qui suivit, aussi étrange que cela puisse paraître. La portière s’était refermée sur ses pas, elle l’observa à travers le pare brise sans le distinguer réellement. Accepter de ne plus lui parler ? Pourquoi refuser si farouchement après tout ? Qu’aurait-elle à perdre en ne lui parlant plus ? Après tout, elle ne le connaissait ni d’Eve, ni d’Adam. Il ne faisait que l’intriguer, rien de plus. Cesser de lui parler - alors qu’elle ne lui adressait déjà quasiment jamais la parole - allait à l’encontre de tous ses principes. Peut-être était-elle trop tenace ? Trop bornée ? Presque autant que lui sans doutes, si ce n’est plus.

Le verdict finit par tomber. Tranchant, sans appel … Pourtant prévisible. Toujours assise, elle l’observa un instant, cru avoir mal entendu. Il voulait vraiment la ramener ? Après ce qu’il lui avait demandé, la rage inexcusable et sans fondement qu’il lui avait craché au visage, il croyait vraiment que son orgueil de femme la laisserait s’assoir à ses côtés ? Il se fourrait le doigt dans l’œil jusqu’aux oreilles. Il ne voulait plus qu’elle lui adresse la parole ? Alors soit. Elle aussi pouvait avoir un sale caractère, lorsqu’elle était en pleine forme.

yseult - « Pas la peine. » répondit-elle sur un ton sec et incisif. Elle saisit d’une main la lanière de son sac à main, puis sortit de la voiture en claquant la portière derrière elle. « Je vais me débrouiller. » poursuivit-elle d’un ton toujours aussi sec, appuyant rageusement sur le bouton de sa clef pour fermer la voiture. « Je préfère être glacée jusqu’au sang par la pluie nocturne plutôt que par votre haine et votre cynisme sans fondement. » Une remarque froide, abrupte, surprenante sortant de ses lèvres qui habituellement, ne murmuraient que des phrases douces emplies de gentillesse. Et déjà elle s’était mise à marcher d’un pas frénétique, ses talons claquant sur le bitume trempé. Elle avait froid, et pourtant, elle ne songeait pas à faire demi tour. Non, il en était hors de question.
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MessageSujet: Re: « I need your help, please. » « I need your help, please. » EmptySam 15 Oct - 20:29

« I need your help, please. » Hugh-Rachel




Contrairement à ce qu'elle pouvait croire, je n'avais rien de précis à lui reprocher. Jamais elle ne m'a manqué de respect ou tout simplement fait quelque chose qui aurait pu me mettre de mauvaise humeur. Bien au contraire, du peu que je connais d'elle, elle a l'air d'une jeune femme très sympathique, douce dans sa façon d'être et avec les autres. Calme également, mais qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. Non, mon malaise envers elle était tout à fait différent. « C’est quoi votre problème exactement ?! Qu’est-ce que je vous ai fait ?! J’ai beau chercher quelque chose qui ai cloché un jour dans mon comportement, je ne comprends pas ! » Il fallait bien s'attendre un jour à ce qu'elle ait ce genre de paroles. Je m'étais tus à ce moment là. Que dire ? Lui raconter la vérité ? Nous n'étions pas assez intimes pour cela. Et puis, expliquer la situation de vive voix ne ferait qu'ouvrir davantage la blessure déjà béante au beau milieu de ma poitrine. Je restais donc dans le silence le plus total, du moins jusqu'à ce que je lui donne pour conseil de se mettre à l'abri le temps que je regarde l'état de son moteur.

Je n'ai pas toujours été cet être dénué de sympathie. Bien au contraire en fait. Petit, j'étais un gamin comme les autres, très curieux, souriant, s'amusant de la moindre chose intéressante. Je m'enfermais parfois dans ma bulle pour échapper aux problèmes familiaux dont j'étais le spectateur. Parfois je montrais mes petits poings, ce qui ne servait pas à grand chose, avouons le. Car oui, à l'époque, j'étais une crevette, aussi difficile à croire cela puisse être. Adolescent, j'étais populaire sans trop l'être. D'un naturel sage, je plaisais aux filles et pourtant, je ne roulais pas des mécaniques. Je ne voyais pas l'intérêt de traîner avec les autres garçons populaires uniquement pour enchaîner les petites amies. Non, j'étais plutôt le genre d'adolescent sur qui les filles portaient de l'attention, mais qui paraissait « étrange » à être ami avec les « neux-neux ». Au final, certains ont fini par me coller la même étiquette, mais ça ne m'atteignait pas. Au lycée, j'ai rencontré Sasha, une jeune américaine débarquant en Bretagne alors que ses parents venaient de s'y installer pour le travail. J'ai tout de suite sympathisé avec elle. Il faut dire que la première fois que je l'ai vu sourire, j'ai compris que c'était elle que je voulais, et aucune autre. Elle fut ma voisine, ce qui facilita la complicité, avouons le. Nous sommes tombés très amoureux. Ce n'était pas seulement une petite histoire d'adolescents. À dix-sept ans, Sasha est tombée enceinte. Le préservatif avait lâché. Ses parents ne la croyant pas sexuellement active n'avait pas accepté de lui donner la pilule. C'est arrivé comme ça, sans que l'un de nous deux ne puisse le présager. Nous avons décidé de garder l'enfant. J'ai fait le choix d'entrer plus vite que prévu dans le monde des adultes. Sasha et moi avons jonglé entre nos études et notre rôle de parents. Ce serait mentir que de dire que nous avons réussi sans l'aide de personne. En fait, mon frère Samuel est la personne à qui je dois tout. Quand nous avons chacun été stable financièrement, nous avons décidé de nous installer et de nous marier. À cette époque, elle était professeur de théâtre et moi, un jeune comédien français faisant ses premiers pas dans les plus grands théâtres parisiens dans une troupe reconnue. J'avais tout pour être heureux. Et je l'étais. Une femme, un petit garçon adorable, ma passion comme métier. Je gardais néanmoins les pieds sur Terre. Oui, avant, j'étais un homme heureux, qui croquait la vie à pleines dents, optimiste, généreux et battant.

Quand le cancer est tombé sur la tête de ma femme, nous avons tous les deux entrepris une longue descente aux Enfers. J'ai toujours été présent, amoureux comme au premier jour si ce n'est plus, j'ai apporté tous les soins nécessaires, je l'ai rassurée, me suis occupé de notre enfant quand elle n'en avait pas la capacité. J'étais son soutien. Oui, nous avons lutté ensemble contre ce cancer, main dans la main. Et quand la maladie l'a emportée, laissant derrière elle un homme inconsolable et un enfant de sept ans angoissé, le sol s'était dérobé sous mes pieds. Je ne pensais pas pouvoir tomber si bas. La dépression à montré le bout de son nez et tout s'est enchaîné. J'ai laissé mon fils entre les mains de ses grands-parents maternels, puis je suis parti. Après tout, je préférais que quelqu'un d'autre s'occupe bien de lui, plutôt qu'il ne soit livré à lui même, à traîner un père dépressif à seulement sept ans. J'avais perdu le goût de vivre. Puis je me suis engagé dans l'armée, dans l'espoir peut-être d'y mourir en servant mon pays. Là-bas, j'ai combattu ma dépression en devenant plus dur, plus froid. J'y ai perdu toute humanité en voyant toutes les atrocités possibles. J'étais devenu un animal, une machine à combattre.

Depuis que j'avais laissé tomber l'armée – ou plutôt que l'armée m'avait laissé tomber –, je tentais de remonter la pente, de tourner la page, de retrouver cette partie de moi d'antan, le Logan heureux. Et c'est par un semblant de compassion que je proposais à Yseult de la raccompagner chez elle. « Pas la peine. Je vais me débrouiller. », me lança-t-elle tout en sortant de la voiture. Je restais là, sans rien dire. « Je préfère être glacée jusqu’au sang par la pluie nocturne plutôt que par votre haine et votre cynisme sans fondement. » Elle ferma sa voiture à clef et tourna les talons. Je pris un moment avant de reprendre mes esprits. Elle ne pouvait pas se balader seule la nuit tombée, sous une averse. Ainsi, je m'élançais vers elle, en grandes enjambées. « Depuis combien de temps avez-vous votre cancer ? » Cette question me brûlait les lèvres. Je la vis s'arrêter. Était-elle surprise que je sois au courant ? J'eus donc la possibilité de la rattraper et me plaçais face à elle. Les gouttes dégoulinaient sur nos visages respectifs. Je ne cherchais même plus à m'en protéger. « Évitez les complications, vous aurez tout le loisir de me crier dessus par la suite. En attendant, n'aggraver pas votre état de santé en tombant malade. » C'est assez difficile comme ça... voulais-je poursuivre, mais je me retenais. Mes yeux croisèrent les siens alors que mon visage restait sérieux. « Je n'ouvrirais pas ma grande gueule sur le trajet, ne vous inquiétez pas pour ça. »
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MessageSujet: Re: « I need your help, please. » « I need your help, please. » EmptyDim 16 Oct - 14:33

La pluie tombait drue à présent. Elle la sentait, fine, régulière, perler derrière sa nuque. Bien qu’attachés, ses cheveux ne faisaient plus que dégouliner. Un tressaillement presque violent la traversa. Sur que cette mésaventure allait lui valoir une bonne fièvre de cheval de quelques jours. Mais elle n’y pensait pas. A vrai dire, cela lui était égal. Depuis qu’elle était malade, rien à part peut-être son fils n’avait d’importance à ses yeux, elle était devenue imperméable à tout. Elle avait tellement de mal à accepter la compassion dans le regard des gens qu’elle se raccrochait à une dignité futile avec avidité et poigne. Elle ne voulait pas se laisser éconduire de la sorte sans raison, ravaler sa fierté et lui obéir raisonnablement. Non, c’était au dessus de ses forces. Elle préférait presque rester clouée au lit pendant une semaine, avec pour seul compagnon un paquet de mouchoirs et une trousse impressionnante de médicaments.

Elle marchait toujours avec détermination, la tête haute lorsque ses mots finirent par l’atteindre. Ses jambes s’immobilisèrent, refusant catégoriquement d’imprimer de nouveau un mouvement vers l’avant. Elle lutta pourtant, leur disant : « aller, avance ! », mais rien. Elle cesse de bouger, sa tête se tournant vers lui. Alors c’était donc ça ? Même un imbécile aurait pu faire le rapprochement. Elle imaginait quelque chose comme une vague ressemblance non volontaire. Lui rappelait-elle quelqu’un, une femme en l’occurrence, atteinte d’un cancer, qu’il avait connu autrefois ? Très certainement. Son visage respirait le « oui, c’est ça ». Néanmoins elle n’eut pas la hardiesse de lui demander si son hypothèse était justifiée ou non. Même si en soit elle n’était pas atteinte d’un cancer, sa remarque l’avait tout de même atteinte. Plus qu’elle ne l’aurait cru. Était-elle si pâle que ça ou la prenait -il pour un fantôme au point de calquer le mal de cette femme défunte sur son image ? Ou alors sa fatigue se voyait, poignante, impossible à dissimuler aux yeux de personnes comme lui qui en avaient déjà fait l’expérience. Elle déglutit. Un froid nouveau venait d’envahir son cœur. Une sensation poisseuse faisait trembler ses mains et nouait son ventre. Comme si elle venait d’être mise à nue, d’être percée à jour. Elle détestait cette sensation. Elle avait envie de la chasser, de l’injurier. De se blâmer elle-même pour sa propre faiblesse.

yseult - « Je n’ai pas de cancer Logan. » lui dit-elle, d’un ton moins cérémonieux, faisant tomber les barrières de la politesse et de la courtoisie le temps d’un instant pour lui faire comprendre qu’elle n’était pas celle qu’il pensait voir, et ne le serait jamais. Le mal qui la rongeait de l’intérieur, même s’il lui serait fatal, était différent. L’issue serait la même me direz vous. Oui, peut-être, mais aux yeux de la jeune femme : c’était différent.

Yseult n’ajouta rien. Resta silencieuse. Son regard dériva sur sa droite, puis sa gauche. Elle jaugea la situation. Si elle suivait le soupçon de folie qui l’animait parfois, elle continuerait sa route en tant que marcheuse jusqu’à trouver un taxi qui a ramènerait chez elle, indemne, ou bien pas tout à fait entière. Et puis il y avait cette petite dame nommée raison, posée sur son épaule, qui lui murmurait tout doucement qu’il n’avait pas tort. Elle avait une santé fragile, qu’il fallait préserver un maximum. Se sécher au plus vite pour éviter la pneumonie serait plus sage. Si elle avait été seule elle ne l’aurait pas écouté. Mais elle repensa à Charlie, à ses grands yeux, à son sourire enfantin. Elle tourna de nouveau les talons sans mot dire, se dirigea vers la voiture de l’homme et s’installa sur le fauteuil passager en claquant la portière. Elle le faisait pour Charlie, pas pour elle. Plus elle perdurerait, mieux ce serait pour lui.

yseult - « Comment s’appelait -elle ? » finit -elle par lui demander, alors qu’il avait déjà démarrer la voiture, et qu’ils roulaient depuis un moment.

Un silence pesant brisé après de longues minutes, alors qu’elle tentait de contrôler les frissons qui la saisissaient par vagues. En apparence, elle semblait calme. Ses longs doigts fins et blancs posés sur ses genoux, son regard regardant ici et là à travers la vitre alors que la pluie tombait drue sur cette dernière. Elle ne semblait pas vouloir l’agresser. Cela n’avait jamais été vraiment le cas. Elle voulait seulement, maintenant que l’occasion se présentait, comprendre à peu près de quelle manière il fonctionnait. Si cela devait marcher au donnant donnant, pourquoi pas. Elle n’aimait pas parler d’elle habituellement, mais puisqu’il l’avait percée à jour, peut-être que si elle se dévoilait un peu il en ferait de même. On dit bien parfois que l’on a plus d’aisance à parler avec un inconnu qu’avec une personne intime. Elle était, ma foi, fort bien placée pour le savoir.

yseult - « En ce qui me concerne … J’ai une leucémie. Depuis plus de cinq ans à présent. » dit-elle sans jamais quitter des yeux le pare brise devant elle. « Mais gardez votre compassion pour vous, je n’en ai pas besoin. » et puis ce fut tout. Elle ne voulait rien ajouter si ce dialogue s’avérait être de sourd. Elle n’aimait pas parler à du vent.
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MessageSujet: Re: « I need your help, please. » « I need your help, please. » EmptyDim 16 Oct - 16:51

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« Je n’ai pas de cancer Logan. », m'avoua-t-elle après quelques secondes d'immobilisation. Mon regard était plongé dans le sien. Mes sourcils se froncèrent légèrement, encore une fois. M'étais-je donc trompé ? Était-elle en parfaite santé ? J'avais du mal à le croire. J'ai un certain don pour me rendre compte de ce genre de choses. Cependant, je gardais le silence. Pourquoi ne la croyais-je pas ? Elle venait pourtant d'utiliser une intonation claire et d'apparence sincère. Mais il m'en fallait plus pour rayer une bonne fois pour toute mon hypothèse.

Je laissais donc un silence s'installer entre nous. Non pas que j'attendais qu'elle ouvre de nouveau les lèvres pour parler. Je patientais pour qu'elle vienne se mettre à l'abri dans mon véhicule, afin que je puisse la ramener jusqu'à chez elle. Je ne souhaitais pas être cet homme entre guillemets inquiet, mais je ne pouvais définitivement pas la laisser toute seule ici. J'aurai fait ça avec n'importe qui, si ça pouvait la rassurer, même si son état m'obligeait à davantage insister. Je n'avais pas envie qu'un simple rhume aggrave son état de santé. Elle devait faire ça, ne serait-ce que pour son fils. Et c'est apparemment ce qu'elle pensa au même moment que moi, car sans un nouveau regard, elle se dirigea vers ma voiture pour rentrer dedans. Je restais un instant là, immobile, sous l'averse qui m'avait déjà trempé jusqu'aux os. Mes dents claquaient légèrement. Ce n'est jamais vraiment agréable. Mais je me remettais de mes émotions. Pourquoi devait-elle tant lui ressembler ? Nouveau soupir de ma part, puis je repartais en courant vers mon véhicule pour prendre place à l'intérieur, juste derrière le volant.

J'insérai la clef dans la fente pour mettre le contact. La voiture se mit à ronronner alors que je m'empressais de tourner les boutons pour mettre un peu de chauffage. Je tournais la tête vers elle, et attendis qu'elle me donne son adresse, ce qu'elle fit sans plus tarder. Ainsi je pus démarrer de nouveau le véhicule qui quitta bien vite le parking. Pendant une partie de la route, le silence fut roi. Je ne savais quoi dire. Mon cœur loupait quelques battements avant de reprendre un rythme rapide. Sa présence, sa ressemblance avec Sasha me faisait autant de mal que de bien. Elle me donnait autant envie de sourire que de pleurer toutes les larmes de mon corps.

« Comment s’appelait-elle ? » Je fus surpris de sa question, si bien que je pillais presque devant un piéton, de noir vêtu, en train de traverser la route rapidement. Mon pied écrasa donc le frein alors que je passais une main sur mon visage. « Je ne vois pas de quoi vous parlez... », finis-je par murmurer avant de reprendre la route. Certes, ma réaction tout comme ma surprise prouvaient clairement que je mentais, mais peut-être qu'elle n'a pas fait attention à cela ? J'étais bien stupide de le croire. Je tournais à gauche. Le silence s'installa de nouveau, mais dans un laps de temps beaucoup plus court. « En ce qui me concerne… J’ai une leucémie. Depuis plus de cinq ans à présent. » Mes yeux se posèrent un petit moment sur elle. Une leucémie ? J'avais donc raison. En soit, cette maladie est un cancer, qu'on le veuille ou non. « Mais gardez votre compassion pour vous, je n’en ai pas besoin. » De la compassion ? Je ne comptais pas lui en donner. Il ne fallait pas qu'elle confonde cela avec une ''inquiétude''. Et encore, pouvait-on appeler cela comme ça ?

« Une leucémie fait partie de la grande famille des cancers. », me contentais-je de lui avouer après qu'elle ait fini de parler. Je m'arrêtais à un feu qui venait de passer au rouge. J'en profitais pour tourner la tête vers elle. Son regard ne souhaitait pas se décrocher du pare-brise. « Et vous proposer de vous raccompagner pour que vous n'aillez pas à aggraver votre état de santé n'est pas de la compassion, mais de la conscience morale. » Le feu repassa au vert. Je reposais mon regard sur la route devant moi. Un soupir s'échappa de mes lèvres. Comment avait-elle su pour Sasha ? « Elle s'appelait Sasha... tumeur au cerveau. » Je ne savais même pas pourquoi je lui avouais tout ça.
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MessageSujet: Re: « I need your help, please. » « I need your help, please. » EmptySam 29 Oct - 12:47

Il aurait beau feindre, elle n’était pas stupide au point de ne pas voir l’évidence. Cela l’attristait un peu au fond, nul ne devrait avoir à subir une telle perte. Regarder son conjoint partir, le phare de son existence. C’était comme pour un parent, voir disparaître l’un de leur enfants. Un déchirement irréparable, une cicatrice qui se referme mais qui jamais ne disparaît. Tout ceci lui permettait de mieux comprendre le personnage qu’il incarnait, le loup solitaire qu’il semblait être. Cette expérience avait dû le rendre aigre, elle s’en doutait. Il n’était pas le premier à qui cela arriverait, et probablement pas le dernier. Elle s’attristait de voir que ce n’était pas la première fois qu’elle assistait à pareil cas. Dans son métier, elle avait rencontré de nombreux cas pathologiques, allant de la simple dépression jusqu’à la névrose pure. Elle n’était pas indifférente face à tous ces êtres meurtris par la vie jusque dans les tréfonds de leurs âmes, seulement, elle imposait une certaine distance entre elle et eux pour ne pas avoir à en souffrir elle -même, une coupure distincte qui lui permettait de ne pas sombrer elle -même devant tant de misère et de tristesse. D’injustice aussi.

Ses doigts blancs se refermèrent entre eux pour se réchauffer mutuellement. Le froid de la pluie extérieure gagnait peu à peu chacun de ses membres. Elle se sentait pâlir. Heureusement la chaleur du chauffage commençait à se faire sentir, lui permettant d’espérer qu’elle ne passerait pas les prochains jours clouée au lit avec une fièvre de cheval et une pneumonie. Sa question l’avait apparemment surpris. Quoi ? Cela l’étonnait qu’elle puisse se montrer perspicace ? Non en réalité elle n’avait pas tant de mérite. Elle était tellement habituée à certains comportements qu’elle décelait aisément les problèmes qu’autrui s’évertue à dissimuler. Elle avait toujours été douée pour cela … L’observation, déceler ce que l’on essai de taire. Un talent selon certaines personnes, un fléau pour d’autres. Quoiqu’il en soit il ne lui avait pas répondu. Il avait préféré feindre l’indifférence. Comme elle un peu plus tôt lorsqu’il lui avait demandé pour sa maladie. Cela le trahissait d’autant plus. Elle jugea cependant préférable de ne pas le brusquer. Qu’est-ce que cela lui apporterait de se le mettre à dos ? Strictement rien. Au contraire.

« Oui, c’est vrai. » répondit-elle sur un ton distrait à sa petite leçon de médecine. Cancer. Elle n’aimait pas ce mot. Il lui donnait des sueurs froides. Heureusement elle n’avait jamais eut à subir les traitements lourds, tels que la chimiothérapie par exemple, que l’on emploie pour ce genre de maladie. Elle avait eut plus de ‘chance’ en un sens, même si le traitement qu’elle prenait autrefois avait eut des répercutions sur sa santé non négligeables.

« Si vous le dîtes. » Pure mauvaise foi pour le coup, elle l’admettait. Mais conscience morale ou non, elle se sentait déjà piquée au vif. Peu de personnes savaient pour sa maladie. A part une amie proche, sa famille (excluant son fils), et son médecin, nul n’était au courant. Elle ne voulait pas que l’on sache. Pourquoi ? Parce qu’elle refusait que sa détresse si bien dissimulée se voit. Elle refusait que tout monde fasse preuve de ’conscience morale’ à son égard en permanence à défaut de sincérité. Elle n’avait pas la peste, n’était pas contagieuse, pourquoi ne pourrait-elle pas vivre normalement encore un moment ? Elle voulait en profiter un maximum avant tout change, que les regards que l’on lui porte, eux aussi, se mettent à se nuancer, à prendre des teintes qui ne lui plairaient guère.

« Je suis désolée. » Un silence s’installa, lourd sans aucuns doutes. Elle n’avait pas cherché à lui dire une belle phrase pleine de fioritures. Parfois les gens culpabilisaient à n’exprimer que leur désolation. Et pourtant, quel sentiment pouvait être plus sincère ? Comme un je t’aime, en trois mots, on pouvait tout dire, et la personne concernée comprenait. Elle n’avait jamais trouvé plus adapté que cette formule en la circonstance. « Vous avez eut des enfants ? » se hasarda-t-elle sur un ton calme. De la curiosité ? Non, plutôt de l’intérêt. Quand lui poser ce genre de questions si ce n’est en cet instant, alors qu’il semblait plus ou moins calmes et disposé à lui répondre ? Il n’y avait pas meilleure occasion.

Elle ne s’en était pas rendu compte, mais elle frissonnait. La chaleur du chauffage, ses bras qui se frottaient l’un contre l’autre, rien n’y faisait. Et plutôt que de s’alarmer, plutôt que de s’épouvanter en cherchant à retrouver sa chaleur corporelle passée, elle souriait. Un sourire de dépit face à ce corps qui ne répondait plus comme tous les autres. « J’ai froid. » lâcha-t-elle dans un murmure à peine audible, alors que son menton trouvait refuge dans le col de sa veste. Elle avança ses mains vers le chauffage, espérait par ce geste que cela serait efficace. Elle jeta un bref coup d’œil vers l’extérieur : où se trouvaient -ils ? Elle ne voulait pas l’offenser, mais son sens de l’orientation, sous la pluie, ne semblait pas si aiguisé que cela. « Sans vous offenser … Je crois que nous tournons en rond. Ce n’est pas la première fois que nous passons devant cette boutique. » se hasarda-t-elle, appréhendant déjà ses foudres d’orgueil de mâle dominant blessé. Elle ne tenait pas spécialement à passer la nuit dans cette voiture, si confortable puisse t-elle être.
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MessageSujet: Re: « I need your help, please. » « I need your help, please. » EmptyLun 31 Oct - 20:35

« I need your help, please. » Hugh-Rachel




Yseult est psychologue. Ce métier d'ailleurs me rend quelque peu mal à l'aise. J'avais peur qu'elle puisse lire en moi comme dans un livre ouvert. Après tout, je ne dois pas être la seule personne qui agit d'une telle façon, aussi désagréable, depuis la mort d'un proche. Mais si elle venait à deviner, malgré ma discrétion, la raison de mon comportement, je lui serai reconnaissant de ne pas chercher à me faire adopter un autre point de vue, ou bien à essayer de me venir en aide. De toute façon, qui voudrait faire des heures supplémentaires sans être payé ? Voir un psy, j'ai déjà essayé. J'ai commencé à en voir un quand on a diagnostiqué le cancer de Sasha. J'avoue que ça m'a aidé à être optimiste et à tenir le coup. Je ne pouvais pas vraiment parler de mes peurs à ma femme, je ne pouvais pas vraiment me faire passer pour la victime car jusqu'à preuve du contraire, c'est elle qui vivait cette maladie. Pourtant, à partir du moment où elle est décédée, voir un psychologue n'a plus rien changé. J'étais comme une cause irrécupérable. J'étais tombé si bas que le bras que l'on me tendait n'était pas assez long pour pouvoir me remonter à la surface de la terre.

Voilà pourquoi en y repensant, j'étais bien moins surpris qu'elle ait comprit que j'ai pu connaître quelqu'un de proche ayant un cancer. « Je suis désolée. » Je n'avais absolument pas besoin qu'elle soit désolée. Tout comme elle, je n'avais pas besoin de pitié, ni même de compassion. La vie peut-être injuste, mais ce n'est plus un secret pour personne, sauf peut-être pour les grands naïfs. Mais dans ce cas, je les enviais. Bien qu'évidemment, on pouvait se prendre une véritable claque en pleine figure à tout moment. « Vous avez eu des enfants ? » Je tournais un court instant la tête vers elle pour l'observer. Pourquoi devait-elle tant ressembler à Sasha ? Si Dieu existait, n'avait-il pas l'impression que j'avais déjà assez souffert de ce décès ? Trouvait-il amusant de me mettre sous le nez son fantôme ? Comment étais-je censé avancer si au quotidien Yseult me freinait, bien que ce soit d'une façon involontaire ? « Un fils, qui est à l'université d'ailleurs. », me contentais-je de lui répondre, d'ailleurs sans vraiment savoir pourquoi je prenais la peine de le faire.

La forte pluie me donnait une très faible visibilité de la route, ce qui m'avait été rarement donné de voir en fait. Ce fut la raison pour laquelle je n'avançais pas spécialement vite. Il ne manquerait plus que je renverse un idiot qui décide de traverser autre part que sur les passages destinés aux piétons. Et déjà je me demandais si je ne tournais pas en rond. « J’ai froid. » La voix à peine audible de la jeune femme parvint jusqu'à mes oreilles. Alors que je me stoppais à un feu rouge, je tournais la tête vers elle. Effectivement, il faisait froid, mais ceci était également dû au fait que nous étions trempés. Et instinctivement, je retirais ma ceinture de sécurité pour me défaire de mon blouson en cuir. Puis je le lui tendais. Les poils de mes bras se hérissèrent sans que je n'y fasse vraiment attention, alors que les manches de ma chemises étaient retroussés jusqu'au niveau de mes coudes. « Vous connaissez le principe du chauffage... ça arrive à bonne température au moment où l'on arrive à bon port. » Je rebouclais la ceinture et redémarrais.

Cette satanée pluie ne semblait pas vouloir se calmer, ne serait-ce qu'un minimum. Et forcément, là où je souhaitais tourner, un chantier barrait la route. Quand est-ce qu'une ville se passera ne serait-ce qu'un seul jour de travaux ? Et comme j'avais loupé l'intersection d'avant, je me devais de refaire le tour. Un léger grognement à peine audible s'échappa de ma gorge. « Sans vous offenser… Je crois que nous tournons en rond. Ce n’est pas la première fois que nous passons devant cette boutique. » Non ! Sans blague ! Je fronçais les sourcils. Ce n'était pas le moment qu'elle commence elle ! « Si ça ne vous plaît pas, vous prenez le volant, d'accord ?! Je ne pouvais pas deviner qu'il y avait des travaux par ici, on ne voit rien avec cette pluie ! » A ce moment précis, un homme traversa la route en courant alors qu'un passage piéton se situait à quelques mètres à peine. Je freinais sec. « Mais quel connard ! » Je klaxonnais. L'homme s'arrêta, vêtu d'un costume, plutôt baraqué et énervé puis se retourna vers moi. Il entre-ouvrit ses bras, comme pour me demander quel était mon problème. Je serrais les dents, puis sans me dégonfler, puis sortais de la voiture. « T'as cru que la route t'appartenait ?! » Et là une engueulade se déclencha. Engueulade digne de deux ours mal léché. « T'as eu ton permis dans une pochette surprise mec ?! », me lança-t-il. Il déconnait là ? C'est lui qui était en tord ! « Il y a un passage piéton à quelques mètres de toi ! Faut savoir bouger ton cul jusque là-bas ! Après, c'est ta vie que tu risques, mais ça m'aurait fait chier de bousiller ma caisse à cause de toi ! »
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MessageSujet: Re: « I need your help, please. » « I need your help, please. » EmptyLun 31 Oct - 22:58

Un fils à l’université, vraiment ? Cela voulait donc dire qu’il n’était pas tout jeune, et que, par extension sans doutes, le décès de son épouse remontait à un certain temps à présent. Toutes ces hypothèses s’entrechoquaient dans l’esprit de la psychologue alors que son regard se perdait vers l’extérieur. La pluie ruisselait le long des vitres, toutes les formes de l’extérieur, au travers de ces dernières, apparaissaient comme brouillées. Il en allait de même pour la luminosité des lampadaires qui défilaient un à un à rythme régulier. Il ne lui avait pas fallut beaucoup de temps pour comprendre que le sujet abordé était ’tabou’, que non seulement il le mettait mal à l’aise, mais qu’en plus, cela semblait le crisper plus qu’autre chose. Aussi décida-t-elle de ne pas insister. Oh elle aurait pu, c’était son métier après tout d’amener les gens à se livrer à elle. Elle avait d’ailleurs toujours été plutôt douée pour cela. Seulement là, elle avait affaire à un adversaire de taille, avec un caractère de cochon incontrôlable. Il était tard, elle était gelée jusqu’à la pointe des pieds : elle n’avait pas le courage de lutter.

« Merci … » Une attention à laquelle elle ne s’attendait pas, surtout venant de lui. D’ailleurs, comment avait-il fait pour l’entendre ? Elle n’avait fait que murmurer. Mais quoiqu’il en soit, elle accepta son offrande avec plaisir, allant jusqu’à lui adresser un sourire reconnaissant en saisissant la veste pour la mettre sur ses épaules. Elle était encore tiède, et le cuire isolait la chaleur : cela lui fit un bien fou, calmant ses frissons pour au moins quelques temps.

Dans l’habitacle, le silence avait finit par reprendre ses droits. Seul le clapotis de la pluie sur le pare brise rythmait l’instant, alors qu’elle plissait les yeux pour distinguer l’extérieur. Oui, ils étaient déjà passé par là, et plusieurs fois. La faute aux travaux sans doutes, dont les panneaux temporaires avaient le dons de désorienter même les plus habitués. En attendant, à peine eut -elle prononcé ses quelques mots qu’elle regretta de n’avoir pas tourné sept fois sa langue dans sa bouche. Dire à un orgueilleux pur et dur, à un homme sans doutes un peu machiste, à tendance mâle dominant qu’il n’avait pas le sens de l’orientation était sans doutes l’erreur à ne pas commettre. Trop tard. Il l’avait très mal prit, c’était assez prévisible. Mais enfin bon, elle ne lui avait fait aucun reproche ! Juste une … Information. Il n’était pas obligé de l’agresser parce qu’il ignorait surement où il se trouvait, et ensuite, où il devait aller pour rejoindre la bonne route ! Offusquée en un sens par son caractère de loup sauvage et farouche, elle décida de ne pas se laisser faire (pour ne pas changer, elle aussi avait un caractère et une fierté féminine à défendre) . Il fallait qu’il cesse un peu de s’emporter si facilement ! A croire qu’il ne savait pas se contrôler. Il n’était pas un animal tout de même, si ?

« Oh c’est bon ! Je ne vous ai pas agressé ! Je peux prendre le volant s’il n’y a que ça ! » Était-elle entrain de s’enfoncer ? Oui, sans doutes. Il ne la laisserait surement jamais poser les mains sur ce satané volant, ou alors, s’il le faisait, il adopterait sans doutes, il serait susceptible de la mordre chaque fois qu’elle oserait lui adresser un mot. Non, il valait mieux qu’elle reste assise sagement sur son siège, qu’elle se taise et le laisse agir. Mais voilà qu’un imprudent, sans doutes tout bonnement pressé d’aller se mettre à l’abris, venait de traverser la route devant leur nez. Le conducteur donna un coup de frein brutal, ils furent projetés vers l’avant avant que les injures tombent et que … Les ennuis commencent. Oh non … Il ne manquait plus que cela …

« Non … Logan … Restez dans la voiture ! Oh … Bon sang, c’est pas vrai … » Il était déjà sortit. A l’intérieur, Yseult avait poussé un soupire de dépit, posant sa main contre son front. Puis elle avait légèrement avancé le nez et plissé les yeux pour distinguer ce qui se passait à l’extérieur. De grands gestes, des paroles menaçantes … Elle leur donnait trois minutes avant qu’ils ne commencent à se casser le nez. Chose à éviter à tout prix. Aussi se décida-t-elle à sortir à son tour. Elle arriva à leur niveau rapidement posant une main sur chaque épaule de l’un et de l’autre afin d’éviter qu’ils se sautent dessus comme deux fauves enragés. « On se calme ! … Logan, qu’est-ce qui vous prend ?! » lâcha-t-elle en serrant les dents en se tournant vers lui, avant de pivoter pour regarder son autre interlocuteur (baraqué l’interlocuteur d’ailleurs, elle n’irait pas s’y frotter) « Excusez nous … Mon ami n’est pas très patient … Il se fait tard, pourquoi finir la soirée avec une joute verbale alors que nous pourrions rentrer calmement chacun de notre côté ? » Tentative vaine ? Oui ? Non ? L’homme avait semblé s’être calmé. La persuasion féminine sans doutes. « Logan … Venez maintenant … Allez … » répétait-elle en le scrutant de nouveau, le regard presque suppliant, allant jusqu’à lui tirer le bras.
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