ALANNA JEZABEL WRIGHT-GARDNER'S PHONE.

ALANNA & LES EPSILONS.

Assise sur le lit à baldaquin de ma suite de luxe, je laissais les minutes qu’affichait mon cellulaire défiler sous mes yeux. Un mince sourire s’afficha sur mon visage angélique alors que j’étais prêt de l’heure tant attendue. Dans deux minutes et cinquante huit secondes je pourrais lancer cet appel général à l’élite de Berkeley. J’avais déjà effectué l’opération nécessaire à cela au préalable, il ne me restait plus qu’à toucher du bout du doigt l’écran tactile de mon i-phone puis l’opération serait effectuée. Deux minutes et deux secondes restantes, juste assez de temps pour me perdre dans mes songes et imaginer quelle allait être la réaction de mes personnes favorites du campus. A vrai dire, il y en avait bien certaine dont je me serais passée de revoir mais puisque j’y étais obligée autant le faire parvenir la nouvelle à elles aussi. A vrai dire ce n’était pas par bonté d’âme mais plus par esprit diabolique, je voulais annoncer de moi-même la mauvaise nouvelle aux personnes que je ne portais pas dans mon cœur, et dans ces personnes bien-sûr le prénom de Stiyzanna arrivait en tête de liste. Cette prude de service qui était désormais fiancée à Augusto et qui fricotait au même moment avec mon ex amoureux, il n’en fallait pas plus pour déclencher une nouvelle haine profonde envers sa personne. Une minute restante… Je pensais alors à me dégonfler. Et si je ne prévenais personne et que je leur laissais la surprise de me voir dans quelques jours me promener sur le campus comme avant ? Impossible, je ne voulais pas qu’ils l’apprennent par des rumeurs naissances, je voulais qu’ils l’apprennent de ma propre bouche, je désirais voir leur visage s’illuminer ou s’assombrir en apprenant mon retour dans la confrérie Epsilon et tout cela allait être possible grâce à la vidéoconférence de nos portables. Et le meilleur dans cela, c’est que j’avais masqué mon numéro afin que personne ne décroche pas son portable en voyant mon prénom s’afficher. –Non non je ne visais absolument pas Stiyzanna.- Trente secondes, mon sourire s’agrandit alors que je me contemplais dans le miroir se trouvant en face de moi. Mes cheveux étaient impeccablement coiffés en un chignon effet relâché, mon maquillage digne d’une première Hollywoodienne où ma mère avait l’habitude de m’y amené, le top rouge prada que je portais était assorti à la manucure de mes ongles, j’étais vraiment éblouissante. Trois, deux, un, 0:00 : il était l’heure. Je posais alors mon portable sur ma table de chevet et me tournait vers cette dernière où j’affichais un sourire fier. Les multiples appels étaient lancés, désormais les premiers qui avaient décrochés leurs cellulaires pouvaient apercevoir mon visage. « Bonjour mes Epsilons chéris. Ici... Bref pas besoin de me présenter je pense que vous me connaissez tous. Je voulais juste vous faire un coucou de Paris. » Et j’agitais en même temps ma main droite pour les saluer, en contemplant la tête de Gusto était le seul au courant que je ne me trouvais absolument plus à Paris. Shame on me de leur mentir comme çà, mais c’était plus fort que moi, faire la comédienne était dans mes gênes. « Non ce n’est pas vrai, je ne suis pas à Paris mais je suis –tenez vous bien- à SAN FRANCISCOOOOOOOOO. & d’ici quelques jours, vous aurez le plaisir, le grand honneur, l’immense joie, de me revoir sur le campus et dans notre superbe confrérie. Que ceux qui m’apprécient se réjouissent, que ceux qui me détestent commencent à cauchemarder, parce que la bitch est de retour. » Ajoutais-je alors très fière de mon petit discours. Et il n’était pas dur de voir à qui cela faisait plaisir et qui commençait d’ors et déjà à en avoir des boutons, parce que nous l’oublions pas je pouvais voir la tronche qu’ils tiraient à cet instant-là.

Augusto Pelizza Da Volpedo.
Nous étions à présent à la veille d’une nouvelle rentrée scolaire à Berkeley. J’avais fait ma bonne action quelques jours auparavant en apportant mon aide pour faire découvrir le campus à de nouvelles recrues epsilonniennes qui bientôt feraient honneur à l’élite que nous sommes. Et à cette prestigieuse occasion, j’avais revu une ancienne … Je ne sais pas trop comment la qualifier. Connaissance ? Trop vague ? Amie ? Trop présomptueux. Bref, pour faire court et précis, je m’étais retrouvé en présence de le sculpturale Alanna Gardner, ancienne future Madame Pelizza Da Volpedo qui aujourd’hui ne me vouait plus un culte. Néanmoins, elle ne me détestait pas pour autant. Du moins je crois. Lors des quelques heures passées en sa compagnie, elle m’avait révélé qu’elle nous réservait une surprise pour aujourd’hui et qu’il fallait que je garde avec moi mon i-phone. Etant une curiosité maladive, j’avais suivi à la lettre ses instructions et à l’heure prévue, mon la sonnerie de mon téléphone retentit. Gai comme un pinson, je décrochais tout en lançant un tonitruant « Allô ! » qui allait mettre en condition tout le monde. Augusto est de bonne humeur ce qui est bénéfique pour le reste de la vidéoconférence. Le visage de la blondinette apparut sur mon téléphone et je lui adressais un léger sourire. A sa première remarque, l’un de mes sourcils s’arqua de manière moqueuse et un air goguenard s’installa sur mon visage. Un coucou depuis Paris, sans blague ? Elle pouvait s’amuser à faire croire un pareil mensonge à qui elle souhaitait mais certainement pas à moi. Néanmoins, sans poser de question, j’entrais dans son jeu en lui faisant un coucou digne d’un gamin farceur. J’étais prêt à lui demander à ce qu’elle bouge la caméra de son téléphone pour nous faire profiter de la vue de la capitale française mais elle reprit la parole. Bien élevé comme je suis, je suis resté en restreint, ne voulant pas lui couper la parole. Trop aimable que je suis. A la fin de sa tirade, je laissais échapper mon rire sonore avant de prendre la parole en premier. « Si l’on ne veut ni se réjouir, ni cauchemarder, on peut choisir une troisième alternative ? Fantasmer sur ton corps par exemple. » Puisqu’elle pouvait me voir, je lui adressais un clin d’œil malicieux qui voulait tout dire … Avant de me rendre compte que je pouvais contempler la liste des participants à la conversation sur la gauche de mon écran. Je vis alors le prénom de Stiyzanna, ma chère et tendre fiancée. Oups, mauvais point. « C’était juste un exemple comme un autre. » Dis-je sur un ton plus impartial. Oui, oui mon gars, essaye de te rattraper.

Stiyzanna & les Epsilons

Shoppinguer avec la meilleure des meilleures –Calypso bien entendu- il n’y avait rien de tel. Passer des heures et des heures dans des magasins à essayer tout et n’importe quoi mais surtout à gossiper à chaque nouvel essayage. Un vrai luxe pour les deux grandes commères que nous sommes. Tout le monde y était passé et les critiques avaient défilé, pas une pour rattraper l’autre, seul moment où je pouvais me montrer « méchante », du moins pas forcément gentille. Et puis avec la Brightside, pas besoin de fausses gentillesses, nous étions toujours sur la même longueur d’onde et forcément, ceux étaient dans notre ligne de mire prenaient cher, très cher. Après des heures et des heures de shopping et de blabla intensifs, il était grand temps de retrouver ma Jacqueline d’amour et de lui montrer tous ce que j’avais acheté. Ma main à couper que blondie me piquera directement cette parfaite et mini robe noir Gucci et dans ma bonté d’âme, j’allais acquiescer comme à mon habitude. La porte de notre appartement ouverte, je criai telle une furie après la meilleure des cousines mais aucune réponse, aucun signe de vie de Jacky. Oléé la belle n’était pas là, je ne voulais même pas savoir où elle avait encore mis les pieds cette folle. Soupirant à l’idée de passer encore une soirée seule, je jetai mes paquets sur mon lit comme si d’un coup mon nouveau sac Hermès, mes nouvelles robes de marques et mes Jimmy choo’s ne m’intéressaient guère plus. Qui dit télé allumée dit zapper, zapper, zapper et encore zapper, décidemment il n’y avait vraiment rien d’intéressant ce soir ! Deuxième soupire, et hop direction la cuisine, le réfrigérateur plus particulièrement, humm magnum. Et bhé non pas magnum, la furie blonde devait avoir mangé le dernier. Zen, zen Stiyz, ne t’énerve pas. Commençant à râler sur tout et rien à la fois, la sonnerie de mon blackberry me coupa dans mon élan de ronchonnement. Numéro inconnu, bizarre mais après tout je n’avais rien à perdre. En trente secondes je me retrouvai en vidéo conférence avec Gusto le pseudo fiancé, Isaac mon ami pas ami, Keyllan mon deuxième plus beau et ….Alanna. Oh great, pourquoi j’ai répondu moi encore ? Le pire restait à venir, madame la bitch suprême avait une annonce à faire, hum c’est pas que je m’en fous mais c’est tout comme. Soupirant bruyamment, je la laissai faire son petit monologue sans rouspéter et sans commenter. Gentillesse quand tu nous tiens. Un coucou de Paris ? Youhou cool, reste-y et le plus longtemps possible. O-M-G , la blague de l’année, de la décennie, du siècle même, la Gardner était bel et bien de retour sur le territoire Californien, pitié achevez-moi ! Ma mine se décomposa suite à la remarque d’Augusto et ensuite celle de Keyllan qui m’acheva sur le coup. Reste impassible, ne montre rien, ils te voient tous et elle n’attend que ça la Alanna. « C’est ça rattrape toi monsieur je voulais me marier avec une pauvre orpheline de cinq ans il y a à peine quelques jours ! » Air narquois, la langue pas dans la poche, le ton était donné. Afficher le Pelizza Da Volpedo était beaucoup plus jouissif pour moi plutôt que de répondre à la nouvelle – ancienne- epsilon. «  Hum au fait, qu’est-ce que je fous là moi ? Je ne suis pas de ceux qui se réjouissent de ton retour, ni de ceux qui vont cauchemarder. » En clair, je m’en fous de toi, de ta vie et de tout ce qui te concerne. Le je m’en foutisme est la – nouvelle- pire souffrance.

ALANNA & LES EPSILONS.

Est-ce que cette annonce faite aux Epsilons était une bonne idée ? Certainement pas, mais cela ne m’avait pas empêché de la faire, ou plutôt disons que cette annonce privée aurait été une bonne idée si j’avais trié mes contacts Epsilons sur le volet, ainsi Stiyzanna n’aurait pas du s’y trouver, mais j’étais toujours partante pour énerver celle que je considérais comme mes ennemies et en vue de ce que j’avais appris sur elle dernièrement, je ne pouvais plus douter qu’elle était passée du coté obscur de la force. Nous n’avions jamais été de grandes amies mais le fait qu’elle soit désormais très proche –trop- de Estevan, m’incitait à me la jouer pire des garces avec elle. Ma mission de lui rendre la vie impossible venait de débuter avec cet appel. & ainsi les premières paroles échangées furent avec celui que je considérais comme l’élite des Epsilons, celui qui deviendrait bientôt notre cher président et qui méritait amplement ce titre. « Si l’on ne veut ni se réjouir, ni cauchemarder, on peut choisir une troisième alternative ? Fantasmer sur ton corps par exemple. » Egal à lui-même, au moins un qui n’avait pas changé et dont je m’étais fait une joie de retrouver. « Tant qu’à faire je te donne le numéro de ma chambre d’hôtel et tu m’y rejoins. » Clin d’œil à l’appui, ses paroles n’étaient pas vraiment de l’ordre du sincère quoique. Je ne l’avais jamais nié et même revendiqué lors de ma première année à BCU, j’avais toujours eu un faible pour Gusto. Oui mais voila, désormais il se trouvait fiancé à mademoiselle sainte nitouche et il se devait de se tenir à carreaux, ainsi sa seconde remarque fut accueillie par un roulement d’yeux de ma part. Comment allait-il la supporter ? Gusto m’avait au préalable donné des numéros de personnes dont j’ignorais l’existence ainsi je me retrouvais à discuter avec un parfait inconnu. « Seigneur ... » Un parfait inconnu, qui ne semblait pas m’aimer des masses. Soit, plaire à tout le monde reviendrait à plaire à n’importe qui. « Oh n’appelle pas Gusto comme çà je te prie ou il risque de prendre la grosse tête. » Humour, humour c’était soit cette option, soit éjecter le petit nouveau Epsilon de cette conversation. Très tentant, mais si je devais virer quelqu’un ce soir, se serait d’abord la charmante Stiyzanna. « ô alanna, quel plaisir d'entendre ta voix synonyme du retour de la bitch en ville. je plussoie gusto quant au fantasme, enfin je dis ça, je dis rien. » Un second toujours égal à lui-même, mon petit Keykey à qui je n’avais pas donné de nouvelles pendant si longtemps. Qu’il ne s’y méprenne pas, je n’avais donné de nouvelles à personne et j’étais plutôt ravie qu’il ne se la joue pas rancunier sur ce coup-ci. « Toi aussi tu veux le numéro de ma chambre ? Je suis partante pour un threesome… » La vraie Alanna entrait alors en jeu. Une Alanna qui n’avait pas sa langue dans sa poche et qui ne l’avait jamais eu. Il était temps de montrer à mes amours que je n’avais pas changé du tout, ou alors en pire. Et voila que la princesse entrait en jeu et reprochait les dernières paroles de Augusto. Elle se la jouait jalouse ? Oh adorable, petite enfant… « Hum au fait, qu’est-ce que je fous là moi ? Je ne suis pas de ceux qui se réjouissent de ton retour, ni de ceux qui vont cauchemarder. » Ou pas, ceci dit je ne m’attendais pas à mieux de sa part. Lui souriant de toutes mes dents façon hypocrite. Puisqu’elle lançait les hostilités, je n’allais pas manquer de les continuer. « Oh je suis désolée Stiyzanna. Fausse manipulation de ma part… Tu peux quitter la conversation, personne ne te retient. & passe le bonjour à Estevan de ma part… » Ce qui signifiait exactement dans mon langage que j'avais eu vent de ce qu'elle faisait derrière mon dos et qu'à la moindre occasion, je l'anéantirais.

Augusto Pelizza Da Volpedo.
Après nous avoir laissé dans le flou le plus total pendant un an, Alanna venait de faire son grand retour aux yeux de tous et elle avait choisi une manière bien originale pour l’annoncer à notre confrérie. Remarque c’est assez epsilonnien car quand on fait partie des mauves, plus on se fait remarquer et mieux notre réputation se porte. Depuis le temps qu’elle faisait partie de l’élite, elle avait bien compris le système. Ravi, pour ma part, de revoir son minois de blondinette, j’avais été le premier à prendre la parole avant de regarder la liste des invités et par la même occasion le visage de Stiyzanna. Mince, je n’avais pas le droit de l’humilier en public, il me fallait donc être sage. C’était raté pour l’entrée en matière, j’avais fait fort et je me doutais bien que la russe ne laisserait pas passer cette malheureuse parole. Mais, auparavant, je répondis avec légèreté à celle qui fêtait son retour. « Je n’en demande pas tant mais si tu insistes … » Ma phrase resta en suspens, à elle d’en deviner la fin. Suite à mon petit exemple, Keyllan prit le relai et je ne pus m’empêcher d’émettre un sourire amusé. Tu dis ça, tu ne dis rien mais tu n’en penses pas moins mon pote ! Issac fit le choqué avec son « mon seigneur » ce qui lui valut une remarque d’Alanna qui portait sur ma personne et mon égo démesuré. Mes épaules se haussèrent vaguement. S’il voulait m’appeler Dieu, seigneur ou maitre … Pourquoi le lui interdire ? Ce fut alors au tour de Sti’ d’intervenir dans notre discussion et je reçus en pleine face une remarque des plus acerbes. Elle voulait m’humilier en public ? Très bien, elle en aurait pour ses frais. « A ta place, je ne me vanterais pas de cette situation car tu te ridiculises toute seule. Tu viens d’avouer qu’au lieu de vouloir te toi, ton adorable fiancé préférerait encore se marier à une gamine. Peu flatteur pour un Duma. » Les dents sorties, je lui offris un sourire digne de mon nom. Tous ceux qui avaient osé s’interposer à moi le faisait à leurs risques et périls. Stiyzanna venait de l’apprendre. « Je plussoie Keyllan à mon tour. Si threesome il devait y avoir, j’aimerais au moins avoir un droit de regard sur la troisième partenaire. » Oui Alanna, tu viens bien d’entendre, j’ai dit la et pas le partenaire. Par la suite, les deux filles engagèrent la conversation et on ne peut pas dire que la bonne humeur était au rendez-vous. Pour une fois, je me tins à ma place sans broncher. J’espérais juste que Stiyzanna ne partirait pas sous les mesquineries d’Alanna et qu’elle oserait enfin affirmer son caractère et répliquer.