Everybody's gonna love today,
Gonna love today, gonna love today.
Everybody's gonna love today, gonna love today.
Anyway you want to, anyway you've got to,
Love love me, love love me, love love

J’étais assise par terre, au bord du trottoir. Je regardais distraitement le chauffeur galérer avec sa roue à changer. Il avait les sourcils froncés, les joues aussi rouges que des tomates et n’arrêtait pas d’insulter son propre taxi. Je souris à moitié en secouant légèrement la tête : de toute évidence, il n’était pas habitué à ce genre de tâches. Puisque ça allait sûrement durer un moment, je voulus prendre une cigarette mais en fouillant dans mon sac, je ne trouvai qu’un paquet vide. C’était contrariant, d’autant plus que j’étais persuadée d’en avoir sur moi. Je levai la tête vers le pire chauffeur jamais croisé et l’interpellai.

« Excusez-moi. Est-ce que vous avez des cigarettes ? »

Il parut d’abord déconcerté, comme perdu d’avoir été tiré de sa tâche. Je ne suis pas méchante mais j’avais quand même de plus en plus l’impression d’avoir en face de moi un parfait imbécile. Devant son air ahuri et comme il ne répondait pas, je répétai ma question mais plus lentement, en détachant chaque syllabe. Il se reprit immédiatement et après avoir fouillé dans ses poches pendant deux bonnes minutes, me tendit son paquet en bredouillant quelque chose d’incompréhensible. Il retourna à son travail, j’allumai une de ses cigarettes et pris une bouffée.


J’avais une audition. Autrement dit, une opportunité et quelque chose à faire de mon mois d’août. Elle se passait tôt le matin, pour bien faire, je devais me lever à 8h. Or, à part en période de cours (et encore), je suis incapable de ne pas balancer mon réveil à travers la pièce pour me rendormir aussitôt. Ce qui explique comment j’ai pu rater autant d’auditions les week-ends de cette année. Je sais, je suis nulle. Et j’avais bien l’intention de changer cela. Me coucher plus tôt était une idée complètement stupide : les vacances sont faites pour pouvoir profiter des longues soirées d’été. Je ne pouvais pas éloigner mon réveil de mon lit pour m’obliger à me lever : j’aurai balancé mon oreiller dessus. La meilleure solution, la seule aussi, était de ne pas dormir du tout. Passer une nuit blanche, quand on a vingt ans, qu’on est étudiant, en vacances et à proximité de San Francisco…rien de plus simple. Je m’étais incrustée, la veille de cette audition, à une fête qui se donnait en ville. Elle avait occupé une bonne partie de ma soirée, voire de ma nuit. J’étais rentrée au dortoir pour me rafraichir et manger. Après avoir fait tout ça, je n’avais plus qu’une minuscule demi-heure à attendre. Je me suis assise sur une chaise et j’ai attendu. J’ai tellement bien attendu que oui, je me suis endormie (je sais…). Heureusement pour moi (et pour les meubles de ma chambre), pas assez longtemps pour rater l’audition. En brusquant le taxi dans lequel j’étais montée en quatrième vitesse, j’avais réussi à arriver pile à l’heure. Nette amélioration.
Je l’avais passée, c’était un rôle assez facile à jouer et en quittant le bâtiment, j’étais confiante quant à mes chances de réussite. Je devrais recevoir un message en fin de journée pour savoir si je l’ai réussie ou pas. J’étais restée en ville toute la matinée et le beau temps m’avait poussée à rester encore plus longtemps. Finalement, vers 15h-16h, j’avais décidé de rentrer. Histoire d’être bien installée en recevant la nouvelle. Je réussis à avoir un taxi sans problème et sur le moment, j’avais été ravie. Même si maintenant, je sais qu’il aurait sûrement mieux valu attendre le prochain. En entrant, le chauffeur me salua maladroitement et je dus lui répéter deux fois la destination. Déjà à ce moment là, il était benêt. Le trajet se passait normalement et puis, après cinq petites minutes, on entendit de drôles de bruits. Le pneu crevé qui frottait contre la route. Le chauffeur se gara sur le côté et me promis que ça ne prendrait que deux minutes.
Après une demi-heure, je lui demandais une cigarette.


Je commençais à avoir de la peine à force de le voir galérer ainsi. Il avait visiblement besoin d’aider, aussi, j’écrasai sa cigarette (d’ailleurs moins bonne que les miennes…) et allai le rejoindre.

« Hum...excusez-moi. Vous avez besoin d’aide ? »

Maintenant, je savais à quoi m’attendre. Je n’attendis pas qu’il prenne un air ahuri et répétai ma question automatiquement. Il m’expliqua nerveusement ce que je pouvais faire pour l’aider, je m’exécutai. Après un quart d’heure, tout était arrangé et on reprit la route. Le pauvre était tellement mal qu’il ne me fit pas payer le trajet. Finalement, j’y gagnai. Quand je claquai la portière, il se confondait toujours en excuses. J’espérai pour lui qu’il n’était dans cet état qu’aujourd’hui et si ce n’était pas le cas, plaignis ses anciens clients.
J’avais d’abord eu comme idée de rentrer tranquillement dans ma chambre mais après avoir été toute la journée à SF et avoir vu autant de monde, je n’avais pas envie de me couper des autres. Je me dirigeai donc vers le café de l’université. En entrant, j’y jetai un rapide coup d’œil. Il n’y avait personne que je connaissais. J’allai directement au bar et commandai une bière. A côté de moi se trouvait une jeune femme que je n’avais encore croisée nulle part. Et, j’étais venue pour voir des gens…

« Salut ! Je ne pense pas qu’on se soit déjà vue…Tu es nouvelle ici ? »

Parfois, on critique les femmes pour leur manque de savoir faire. Et bien parfois, ils devraient observer certains hommes en action. Franchement, ils sont encore pire. Alors certaines mauvaises langues feraient mieux de garder leurs bêtises pour eux.

Durant l'une de ses pauses où elle allait fumer, elle avait vu le manège du pauvre homme qui n'arrivait pas à remettre en place sa roue . Cela la fit sourire légèrement. Elle avait au moins quelque chose à regarder alors qu'elle fumait seule. A vrai dire, elle trouvait pour l'instant que les étudiants n'étaient pas vraiment bavard. Ils restaient entre eux. Mais finalement, c'était toujours comme ça au début. Ils restaient là où ils connaissaient. Elle sentait que son intégration en deuxième année n'allait pas être simple. Elle ne connaissait personne, venant d'une autre faculté, et les gens qui allaient en deuxième année, se connaissait de la première.

« Hum...excusez-moi. Vous avez besoin d’aide ? »

Bref, elle vit la jeune femme se décider à aider l'homme du taxi. En tout cas, elle semblait se débrouiller largement mieux. Elle avait bien de la patience: Amy l'aurait laissé avec ses problèmes, et se serait procuré un autre taxi.
Elle ne vit pas la fin, car elle rentra après avoir terminé sa cigarette. Elle retourna à son verre. Sa tête commençait doucement à tourner, état dans lequel elle adorait être. L'ivresse d'une soirée: il ne manque plus que de la bonne musique, et pleins de gens. Mais voilà, d'un coup, une jeune fille arriva pour commander une bière, ou plutôt, celle qui avait aidé l'homme du taxi quelques minutes plus tôt.

« Salut ! Je ne pense pas qu’on se soit déjà vue…Tu es nouvelle ici ? »

"Nan, je pense qu'effectivitement, ça aurait été dur de me voir. Je viens d'arriver juste aujourd'hui, alors je visite et je teste en même temps."

Elle fit un sourire. On va dire que cela lui faisait plaisir que quelqu'un s'occupe un peu d'elle. Elle en avait marre de faire office de tapisserie. Elle espérait que ça allait changer. Elle aimait tout de même qu'on fasse un peu attention à elle. Peut-être parfois trop. Elle commanda un autre coca, vu que son verre était vide.

"Au fait, je m'appelle Amy. Et j'ai un faible pour le whisky."

Sur ces paroles, elle sortit à nouveau sa petite flasque et elle se mit un peu dans son verre après l'avoir vidé quelques peu pour laisser la place à l'alcool. Comme avant, elle avait fait attention à ce que personne ne la voit à part la jeune femme qui se trouvait à côté d'elle. Elle la rangea immédiatement, en revissant le bouchon dans son sac.

Je n’étais encore jamais venue dans le café de l’université. Je jetai un coup d’œil autour de moi, rapide mais suffisant pour avoir une vue d’ensemble. Il était plutôt pas mal même si j’étais habituée à une autre ambiance. J’étais aussi étonnée de ne voir aucune de mes connaissances, pas un seul de mes amis. Ils ne m’avaient jamais dit qu’ils fréquentaient cet endroit mais comme ce café est à l’université, je m’étais dit qu’ils y seraient peut être aussi. On ne sait jamais. L’étonnement passé, j’avais finalement été plutôt contente d’être toute seule. C’est toujours plus facile pour faire de nouvelles rencontres. Je bus une gorgée de mon verre avant d’adresser un grand sourire à la fille à côté de moi. Elle m’expliqua qu’elle venait tout juste d’arriver. Apparemment, elle occupée à visiter l’université et à « tester ». Je n’étais pas sûre de comprendre ce qu’elle voulait exactement dire par là mais ça n’avait pas beaucoup d’importance. Je ne retins que le fait qu’elle soit nouvelle. En apprenant cela, je me rappelai rapidement de mon premier jour.
Je n’étais pas stressée, je n’avais pas peur de me perdre (et tant mieux parce que c’est ce que j’ai fais), je n’étais pas non plus pressée ni euphorique ni contente ou…J’étais complètement blasée. Je savais que c’était un privilège d’étudier dans une université aussi réputée et que papa avait dépensé beaucoup de sou sous pour moi. Je savais aussi que j’étais censée vivre les plus belles années de ma vie et qu’en sortant d’ici avec un diplôme, beaucoup de portes me seront ouvertes. Mais de toutes ces choses que je savais, une seule comptait vraiment : je ne ferais pas les études dont j’avais tellement envie. J’allais me taper au moins cinq ans d’une matière dont je ne ferais rien. Poser les pieds ici ne signifiait qu’une chose pour moi : perdre des années précieuses. Pour rien.
J’étais allée déposer mes affaires dans le dortoir qu’on m’avait attribué et j’avais passé le reste de l’après-midi à dormir. Voilà mon premier jour. Celui de cette nouvelle ne pouvait pas être pire que le mien. Elle, au moins, elle faisait un effort pour sortit un peu.

« Ne t’inquiètes pas, les premiers jours sont souvent un peu difficiles mais par après, tu t’intègres facilement. Je t’aurai bien proposé de te faire visiter mais après deux ans, j’arrive encore à me perdre et à confondre les salles alors… » Je laissai un éclat de rire m’échapper.

Le lendemain de mon arrivée, j’avais décidé de me reprendre. Je n’aime pas me laisser abattre et j’avais décidé de rendre ces années inoubliables malgré ma déception. Si j’avais pu choisir mes études, Berkeley aurait réellement représenté ce qu’elle est : une université prestigieuse qui peut vous donner pas mal d’opportunités. Aujourd’hui, après deux ans, je m’étais faite à l’idée et l’acceptait plutôt bien.
J’avais donc décidé de me reprendre en main et le premier endroit où je me suis rendue, c’est à ma confrérie. Je pourrais me passer de commentaires pour la suite : les Sampis ont une âme de sampis, c’est tout. La veille, tout m’était étranger. Le lendemain, j’avais trouvé une deuxième famille.

« Est-ce que tu as fait un tour du côté de ta confrérie ? Quand j’étais nouvelle, j’ai été retrouvé les Sampis et ce sont eux qui ont réussi à me donner l’impression d’être chez moi. Tu es dans quelle confrérie, toi ? »

Avant, je jugeais parfois les autres en fonction de la confrérie à laquelle ils appartenaient. Mais aujourd’hui, je trouve ça totalement ridicule. Ça permet d’avoir une idée vague et rien de plus. Je jetai un coup d’œil plus attentif à la fille, essayant de deviner sans y parvenir. Elle m’apprit ensuite qu’elle s’appelait Amy. Joli prénom. Je ris à sa dernière remarque et encore plus en la voyant se resservir. Je me présentai à mon tour, m’obligeant à arrêter de rire.

« C’est étonnant que tu sois déjà là pendant les vacances. C’est vrai que la rentrée approche doucement mais il y a beaucoup d’étudiants qui sont toujours en vacances. Tu n’avais aucuns projets, toi ? »

Le premier jour d'Amy fut assez solitaire. Elle avait regardé la fac dans son ensemble du parking et s'était immédiatement dit qu'elle allait avoir du mal à se retrouver là dedans. Mais elle n'était pas arrivé totalement dépité. Il faut dire que les études qu'elle fait est ce qu'elle a souhaité. Alors certes, elle a dû faire une année dans une autre fac pour obtenir ce qu'elle veut, mais au moins, aujourd'hui, elle a le choix. Jamais elle n'aurait pu se retrouver en droit, à devoir apprendre tout par coeur bêtement et à apprendre à être une personne froide, que l'on détesterait. Elle ne voulait pas devenir comme ses parents.

Amy espérait de bonnes choses de Berkeley: elle espérait déjà une bonne vie sociale, de pouvoir enfin profiter de la vie et de surtout, ne jamais se prendre la tête pour des relations inutiles. Et après, on pensera peut-être au cours. Mais comme elle n'avait jamais eu besoin de faire beaucoup d'effort, elle pensait qu'ici, ce ne serait pas plus compliqué qu'ailleurs. Elle allait certainement vite déchanter. M'enfin, on n'en n'était pas encore là.

« Ne t’inquiètes pas, les premiers jours sont souvent un peu difficiles mais par après, tu t’intègres facilement. Je t’aurai bien proposé de te faire visiter mais après deux ans, j’arrive encore à me perdre et à confondre les salles alors… »

"Je pense que déjà, lorsque j'aurais passé deux-trois jours, je devrais trouver certains endroit assez facilement. C'est juste le temps du repérage. Moment que je déteste car t'a toujours l'air idiote, à observer tous les panneaux, tous les affichages...alors que tu vois des gens passer tranquillement en discutant, sans réfléchir."

Le confrérie d'Amy: Omega Mu Kappa. Bien évidemment, elle y était allé là bas vu qu'elle y logeait. Elle avait pu remarquer qu'ils étaient assez proches les uns des autres, mais n'avait pas encore eu l'occasion de passer énormement de temps avec eux. Amy était plutôt le genre timide et ne ferait certainement pas le premier pas.

« Est-ce que tu as fait un tour du côté de ta confrérie ? Quand j’étais nouvelle, j’ai été retrouvé les Sampis et ce sont eux qui ont réussi à me donner l’impression d’être chez moi. Tu es dans quelle confrérie, toi ? »

"Ah ouais, les Sampis?"

Elle eut un léger sourire. Pas de moquerie, non, pas du tout. Mais elle se rappelait parfaitement ce qu'ils disaient lorsqu'ils essayaient de présenter leur confrérie: "Accueillants, ouverts d'esprits et affectueux". Ils avaient vraiment l'air d'être tous des hippy mais elle semblait s'être trompé. Mais elle n'en avait pas voulu de cette confrérie, car elle n'avait pas du tout le même état d'esprit qu'eux. Ce n'est pas pour cela qu'elle allait les rejeter.

"J'pense que ça doit être la confrérie qui s'entend avec le plus de monde, vu comment est l'état d'esprit. Moi, j'ai choisi Omega."

C'est autre chose, j'en conviens. La fête, l'alcool, la drogue, le sexe...Que d'excès. Mais Amy aimait vivre dans l'excès. Et finalement, cela devenait presque banal de la voir ajouter du whisky dans son coca. Ce n'était pas si étonnant que ça.
Effy? Tient, c'était marrant, ça lui rappelait une série qu'elle avait vu récemment: Skins...Sauf que la fille qui s'appelait Effy avait tendance à être quand même bien plus trash... C'était presque difficile de faire pire.

« C’est étonnant que tu sois déjà là pendant les vacances. C’est vrai que la rentrée approche doucement mais il y a beaucoup d’étudiants qui sont toujours en vacances. Tu n’avais aucuns projets, toi ? »

"Disons que comment faire court? Entre être ici, commencer à m'intégrer dans un endroit que je devrais apprécier normalement, et devoir supporter une grande maison vide, et supporter mes parents quand ils sont de passage à me parler de leur boulot, ce qui y'a de plus ennuyant au monde. Enfin, bref, je suis mieux ici."

Elle fit un léger sourire. Sa relation avec ses parents n'étaient pas la meilleure. Déjà, ils n'aimaient pas le choix qu'elle avait fait comme orientation. Ensuite, ils étaient d'une froideur sans nom. Ils étaient plus intéressé par être des requins en quête de reconnaissance et d'argent, que d'être une famille unie.

"Et toi, tu reviens de vacances? Vu que je t'ai vu tout à l'heure avec le taxi...je me demandais si c'était la fin?"

Il y a des gens qui se repèrent mieux que d’autres. Pour Amy, il ne fallait que deux ou trois jours. Pour moi, deux ans ne suffisaient pas. Elle n’aimait pas les repérages parce qu’on a toujours l’air idiot à force de regarder dans tous les sens ou bien le nez collé sur un plan mal fait. Je rigolai en l’entendant parler de ça parce que je savais qu’elle ne pouvait pas être plus ridicule que moi. Quand je devais trouver un endroit ou me repérer quelque part, la petite brunette que j’étais se transformait en pure blonde. Je ne pense pas qu’il puisse y avoir pire que moi, je suis un vrai cas. Je peux toujours me consoler en me disant qu’au moins, ça fait rire mon entourage.

« Oh tu sais, on est tous passé par là. Tu ne peux pas être pire que moi quand on sait qu’il m’arrive encore de devoir demander mon chemin. Et comme tu viens de le dire, ce n’est que l’affaire d’un jour ou deux. Ce sont ces petits moments énervants qu’on aurait aimé évité qui forment nos bons souvenirs. »

Je rigolai de nouveau en pensant à toutes les fois où je devais aborder des gens. D’un côté, c’était peut être une bonne chose que je n’aie pas mon permis. Toute seule, dans ma petite voiture, je pense que je serais capable de quitter l’Etat sans même m’en rendre compte. Je suis vraiment trop étourdie.
Quand je dis à Amy à quelle confrérie j’appartenais, je remarquai immédiatement son petit sourire. Je ne pense pas qu’il était méchant, de toute façon j’avais l’habitude. Non pas que ce soit la réaction qu’ont toutes mes nouvelles connaissances mais c’est déjà arrivé une ou deux fois. Il n’y avait rien de vexant là-dedans et ce serait même le cas que je n’en aurais rien à faire. J’aimais vraiment ma confrérie. A mon arrivée, j’avais hésité avec les Sigmas qui me ressemblent beaucoup. Mais aujourd’hui je sais que je n’aurais pas pu être heureuse là-bas, pas à cause d’eux mais de moi. Je n’aurai pas réussi à tourner la page et me serai sans cesse rappelée que je ne fais pas les études que je veux. J’aurais eu mon compte en migraines.

« Oui, c’est vrai qu’on s’entend généralement bien avec les autres confréries. Les Thêta aussi s’entendent bien avec beaucoup de monde, je crois. »

Je fis une toute petite pause, réfléchissant quelques instants.

« Mais bon…Personnellement, je ne fais pas très attention à la confrérie à laquelle appartiennent les gens. Par exemple, je me suis déjà très bien entendue avec une Beta alors que je suis à mille lieux de l’état d’esprit de sa confrérie. »

Je souris à Amy. En y réfléchissant un peu, elle m’avait donné un petit indice en versant du whisky dans son verre. De toutes les confréries, c’est celle qui est souvent la plus extrême lors des soirées. Je serai incapable d’avoir un rythme pareil mais je dois bien avouer que de temps en temps, se lâcher complètement fait du bien. Les soirées des Omega après les sessions d’examens sont souvent très réussies, ahah.
Je reportai mon attention sur elle quand elle commença à répondre à ma question. J’étais vraiment étonnée de déjà voir des nouveaux alors qu’il restait quand même quelques semaines de vacances. A leur place, j’aurai posé mes pieds sur le sol de l’université au tout dernier moment.
Elle n’avait pas l’air très proche de ses parents, je pouvais alors comprendre qu’elle préfère passer du temps ici.

« Dans ces conditions-là, je comprends mieux. Tes parents font quoi comme boulot pour être aussi ennuyants ? »

Elle me demanda si je revenais de vacances parce qu’elle m’avait vue avec le taxi. Je rigolai franchement en me rappelant de ce pauvre chauffeur, je ne savais pas qu’on avait eu un public en plus.

« Pas du tout. Je ne suis pas partie un seul jour cette année. Quand j’y ai pensé, les réservations devenaient vraiment chères et comme je ne suis pas très douée pour gérer l’argent…Je ne m’entends pas du tout avec mon père alors il était hors de question que je rentre chez moi. Tout ça pour dire que je n’ai rien fait de mes vacances, ahah. Mais ça fait du bien de temps en temps… »

Je lui souris de nouveau. Il n’y a moins de famille heureuse et unie que ce qu’on pourrait croire. Heureusement qu’il nous reste nos amis.

« Tout à l’heure, je revenais de San Francisco. J’ai été passer une audition pour une pièce. En fait, j’aimerais être comédienne mais mon père n’a pas voulu que je fasse du théâtre alors je tente d’y arriver toute seule en me poussant un peu partout. »

Encore une fois, je rigolai. Avant parler de ça me rendait de mauvaise humeur mais j’ai bien évolué depuis. Je suivais simplement ma petite route.

Amy elle n'avait pas un trop bon sens de l'orientation, mais c'était surtout le fait d'être maladroite, ou pas très douée qu'il lui faisait ses plus grosses hontes. Mais elle s'en fichait. A vrai dire, elle en rigolait elle-même. Valait mieux ça que d'en pleurer, non?

« Oh tu sais, on est tous passé par là. Tu ne peux pas être pire que moi quand on sait qu’il m’arrive encore de devoir demander mon chemin. Et comme tu viens de le dire, ce n’est que l’affaire d’un jour ou deux. Ce sont ces petits moments énervants qu’on aurait aimé évité qui forment nos bons souvenirs. »

"Je ne me fais pas de soucis à vrai dire. C'est juste que c'est vrai, les premiers jours, c'est quand même la loose. Y'a que ce genre d'endroit où c'est la même chose. Je me retrouve dans mon élément."

Elle eut un sourire et elle but une gorgée de sa boisson. Elle trainait souvent dans les bars, aimant particulièrement quand il y avait une certaine ambiance. Elle en aimait un en particulier; il s'appelait l'alchimiste. Il avait des airs de fantastique, avec un arbre en plein milieu du bar, avec des noms de cocktail tout aussi bizarre les uns que les autres (genre Le Dracula, ou le vomis du lépreux). Mais c'était génial. Petit mais génial. Elle ne savait pas si ici, elle allait retrouver la même chose. Quoi qu'au pire, elle avait une voiture. Elle n'habitait pas à des kilomètres d'ici. Elle n'habitait qu'à 50km.

« Oui, c’est vrai qu’on s’entend généralement bien avec les autres confréries. Les Thêta aussi s’entendent bien avec beaucoup de monde, je crois.
Mais bon…Personnellement, je ne fais pas très attention à la confrérie à laquelle appartiennent les gens. Par exemple, je me suis déjà très bien entendue avec une Beta alors que je suis à mille lieux de l’état d’esprit de sa confrérie. »

"Je ne peux pas encore pouvoir juger selon la confrérie personnellement, mais je pense quand même que je serai moins accueillante par nature avec une Beta... Maintenant, si ça se trouve, elles ne sont pas comme je le pense."'

Omega... C'est vrai qu'il fallait suivre le rythme, mais Amy était une habituée de la bouteille. Elle aimait bien boire, et surtout, beaucoup. Se mettre dans des états... Mais ce soir, étant toute seule, et n'ayant pas fête, elle se faisait juste un peu tournoyer la tête. Rien de bien méchant. Mais elle avait hâte d'apercevoir une fête mythique, celle que l'on entend parler durant des mois.

« Dans ces conditions-là, je comprends mieux. Tes parents font quoi comme boulot pour être aussi ennuyants ? »

"Depuis des siècles et des siècles, la famille s'est trouvé une 'passion' pour le métier d'avocat."

Elle avait levé les yeux au ciel, et elle avait insista loudement sur le mot "passion", car elle trouvait vraiment cela ennuyant à mourir. Elle détestait particulièrement apprendre une tonne de choses par coeur e surtout, ce genre de choses!

« Pas du tout. Je ne suis pas partie un seul jour cette année. Quand j’y ai pensé, les réservations devenaient vraiment chères et comme je ne suis pas très douée pour gérer l’argent…Je ne m’entends pas du tout avec mon père alors il était hors de question que je rentre chez moi. Tout ça pour dire que je n’ai rien fait de mes vacances, ahah. Mais ça fait du bien de temps en temps… »

" Ouais, finalement, les vrais vacances, c'est quand on ne fait rien. Ou bien vraiment juste une fête ou une sortie quand même style pour pas devenir fou. Je t'avouerai que j'ai fais la même chose cet été: rien du tout."

Mais pour l'argent, elle s'en fichait. SOn compte était largement alimenté et elle ne dépensait même pas trop pour quelqu'un qui n'avait jamais eu de problèmes d'argent. Et c'était d'ailleurs assez étonnant. En général, les gens comme Amy ne connaissait pas la valeur de l'argent et dépensait à tord et à travers. Elle préféra ne pas insister sur le fait qu'elle ne s'entende pas avec son père. Vu qu'elle et sa famille était en froid, ça aurait été une curiosité déplacée.

« Tout à l’heure, je revenais de San Francisco. J’ai été passer une audition pour une pièce. En fait, j’aimerais être comédienne mais mon père n’a pas voulu que je fasse du théâtre alors je tente d’y arriver toute seule en me poussant un peu partout.

"C'est toi qui doit décider, c'est pas sa vie."

Bon, d'accord, sur le coup, elle parlait aussi pour sa propre expérience. Mais c'est vrai qu'Amy avait raison. Ce n'était pas au père d'Effy de décider ce qui était bien pour elle, non?

"Mais c'est bien d'avoir un but comme ça dans la vie. Et ça s'est bien passé? T'a eu des réponses ou pas encore? Alors tu fais les études dans ce domaine?"

Je commençais à bien aimer Amy. Il était évidemment trop tôt pour savoir si on pourrait devenir amies mais j’aimais bien parler avec elle, je ne voyais même pas le temps passer. Depuis que j’étais à Berkeley, c’était devenu une habitude pour moi d’aller parler aux inconnus. J’ai toujours été très sociable, aborder des gens ne m’a jamais fait peur ou intimidée. Quitter ma famille, commencer en quelque sorte à prendre ma vie en main, me donnait encore plus confiance en moi. Parfois, je suis toute seule dans ma chambre et il me prend la soudaine envie de faire une nouvelle connaissance. Au début, c’était surtout pour me divertir mais maintenant, avec le temps, je m’intéresse vraiment aux gens que j’aborde. Bien que je ne connaisse pas grand-chose d’Amy, elle avait l’air gentille ou du moins sympathique. Alors, je lui offris un nouveau sourire.
On avait commencé à parler des différentes confréries. A mon arrivée, ce n’est pas la première chose qui m’avait intéressée mais au fil du temps, je m’étais attachée à ma confrérie et m’étais faite quelques idées bien précises sur les autres. J’essayais de ne jamais jugé quelqu’un par rapport à sa « deuxième famille » mais je ne pouvais pas m’empêcher d’avoir à chaque fois quelques petites idées toute faites dessus. Par exemple, quand Amy m’avait dit faire partie des Omega, je m’étais aussitôt dit qu’elle aimait les excès. C’est juste logique.

« Oui, je te conseille de ne pas t’arrêter à tes premières idées. Les gens sont parfois surprenants, tu sais… »

Je bus quelques gorgées de ma bière puis fixai le fond de mon verre quelques instants. J’étais sincère dans ce que je disais, j’avais été quelques fois pas mal surprise d’apprendre la confrérie de certaines personnes. Dans ces moments-là, j’essayais de ne rien laisser paraître mais je finissais souvent par y repenser plus tard.
Elle m’apprit ensuite que, comme apparemment pas mal de gens dans sa famille, ses parents étaient avocats. Vu le ton qu’elle utilisait pour dire ça, je compris de suite que ce n’était pas du tout de son goût. Elle devait détester ce métier et étudiait sûrement quelque chose de très éloigné au droit. J’ai l’impression que c’est délicat, dans ces familles-là, de changer d’orientation quand tant de membres font les même études de générations en générations. Ça devait aussi peut être expliqué ses mauvais relations avec ses parents. Mais je ne lui posai pas d’autres questions sur sa famille parce que c’est un sujet délicat. On avait l’air de bien s’entendre mais on était encore loin d’être proche. Je risquerai de faire une gaffe.

« Ah oui, je vois…Ça ne me dirait rien non plus de devoir étudier toutes ces lois. Et c’est un métier bien trop sérieux pour moi ! Tu fais quoi d’ailleurs comme études ?»

Je ris mais c’était un rire forcé. Ma mère était avocate et elle a fini folle, je ne supportais pas ce métier depuis. Comme d’habitude, penser à ma mère commença à me déprimer. Je détournai la tête, histoire de me reprendre. Après deux ou trois petites secondes, je me sentais déjà mieux. C’était oublié. Pour ce soir.

Heureusement, Amy commença à parler des vacances et je n’eus pas besoin d’expliquer ce mini malaise (qu’elle n’avait peut être pas remarqué, après tout). Je me promis de faire quelques chose l’année prochaine, un beau voyage ou de super sorties entre amis. J’aimais bien ne rien faire, je ne suis pas flemmarde pour rien. Mais bouger et surtout s’éloigner de l’université me ferait sans doute beaucoup de bien. Trop tard pour cet été, mais j’avais toute cette année scolaire pour organiser mes plans. Il n’y avait alors pas de raisons pour que mon prochain été soit aussi mort que celui-ci.

« Ne rien faire et se reposer, ça fait du bien, c’est vrai. Mais je t’avoue que j’espère faire quelque chose d’autre l’année prochaine. A force de ne rien faire, j’ai l’impression de gâcher mon temps. »

Je commençai déjà à y réfléchir. J’aimerai rentrer en Irlande mais je rêve aussi de l’Australie depuis longtemps…Je me demandai si certains de mes amis voudraient venir avec moi. La plupart du temps, ils retournent voir leur famille…J’arrêtai subitement de penser à tout cela, autrement je risquai de m’emporter et de ne plus du tout faire attention à la conversation.

« Je sais mais ce n’est pas toujours aussi simple. Mon père sait faire du chantage, tu vois ? Si je change de cursus, il me coupera les vivres. Tu vas me dire qu’il y a des systèmes de bourses et des petits jobs payés correctement mais je ne me sens pas prête à me lancer dans des trucs pareils. Et puis je profite aussi de l’argent qu’il me verse pour m’en mettre de côté. Si je devais me payer mes études moi-même, je n’aurai plus la moindre économie pour mon futur… »

Je dis tout cela d’une traite puis haussai les épaules, impuissante. Personne ne pouvait imaginer à quel point je détestais mon père.
Amy continua et m’empêcha une nouvelle fois de me laisser emporter dans mes émotions. Cette fille avait un timing d’enfer.

« Et bien non, puisque je ne peux pas. Je fais de la philosophie mais ce n’est pas trop mon truc…Enfin, maintenant ça va mieux, je supporte. Sinon non, je n’ai pas encore eu les résultats de mon audition mais je pense que ç… »

A ce moment-là, mon portable vibra dans ma poche. Je restai sans bouger trente secondes puis me décidai à le sortir. C’était un message de l’organisateur. Mon cœur commença à s’affoler, prit par le stress.

« C’est justement le message qui doit me donner des nouvelles… »

Je regardai distraitement Amy en me mordant nerveusement les lèvres. Je n’avais pas prévu d’avoir quelqu’un à côté de moi à ce moment-ci.

« J’ai l’air bête, je sais, mais c’est important pour moi alors j’ai un peu peur de lire le message… »

Je pris une grande inspiration et me décidai à appuyer sur le bouton « lire » Je ne détachai pas mes yeux de l’écran tandis que mes lèvres s’étiraient en un immense sourire.

« Ils veulent me revoir ! Je dois repasser une audition parce qu’ils hésitent encore mais j’ai encore mes chances, c’est super ! »

Je ris de nouveau, je devais avoir l’air d’une gosse. Je dis ensuite à Amy que ça méritait bien que je lui paie un verre, ce qu’elle voulait.

« Et toi ? Tu as une idée précise de ce que tu veux faire comme métier ? Ou bien un rêve ? »

Effy était la deuxième personne qu'Amy croisait, et une chose était sûre: c'est qu'elle l'appréciait plus que la dernière. Il faut dire que la première était une prof, et qui plus est de mathématiques! Vraiment toutes les tarres possibles et inimaginable. D'autant plus qu'Amy n'était pas une grande amie de l'autorité, elle s'était "un peu" accrochée avec la prof: autant dire qu'elle l'avait piqué à vif.

Si Amy était à Omega, c'est qu'il y avait une raison: la fête, le désordre, la folie, elle adorait ça bien évidemment. Elle n'était pas quelqu'un de sérieuse, et quelque soit le domaine: le travail, l'amour... Elle n'aimait pas faire de manières, elle était quelqu'un de direct. Certainement un caractère difficile à gérer par tous ceux qui travaillaient à Berkeley. Comme la plupart des Oméga nous en conviendront.

« Oui, je te conseille de ne pas t’arrêter à tes premières idées. Les gens sont parfois surprenants, tu sais… »

Sur ce point de vue, Amy était tout sauf d'accord, mais elle acquiesça à ses paroles. Elle verrait effectivement, mais pour l'instant, il fallait qu'elle voit les gens par ses propres yeux pour se faire une idée. Ce n'est pas sur une parole qu'elle saurait comment bien juger les gens ici.
On va dire que là où elle avait été, la façon d'être et tout le tralala étaient beaucoup moins important. Elle avait été dans une fac beaucoup plus modeste, et elle s'était bien amusé pour autant. Maintenant, ici, ça allait certainement être un spectacle d'argent. Elle s'en doutait, mais ça risquait tout de même d'être bien. Enfin, espérons le.

C'était exactement le problème de la famille d'Amy: ils refusaient catégoriquement que la jeune fille fasse ses propres choix, en terme d'étude. Et si ce n'était que les études. Même dans la vie, ils voulaient qu'elle fasse ce qu'ils veulent. Mais pas de chance, à force de la forcer à aller vers un chemin prédéfinis, elle en avait emprunté un différent, et certainement beaucoup moins bien que s'ils l'avaient laissé faire ses propres choix. Pourquoi ne pourrait-elle pas réussir dans la voix qu'elle avait choisi? Après tout, si elle l'avait choisi, ce n'était certainement pas pour rien.

« Ah oui, je vois…Ça ne me dirait rien non plus de devoir étudier toutes ces lois. Et c’est un métier bien trop sérieux pour moi ! Tu fais quoi d’ailleurs comme études ?»

"Et aussi largement trop barbant. La politique, et ça, je crois que c'est le pire. Non, moi, j'étudie la chimie. Y'a déjà un peu plus d'action, et de surprises."

Domaine vaste qu'est la chimie: tout est chimie, c'est ça qui est intéressant: qu'on parte du maquillage du particulier, vers les médicaments, tout comme les constructions qui se font aujourd'hui. Et de devoir utiliser des produits dangereux, corrosifs, explosif, c'est tout de même assez...stimulant. Amy but une nouvelle longue gorgé de son verre, et regarda la jeune fille qui lui parlait:

« Ne rien faire et se reposer, ça fait du bien, c’est vrai. Mais je t’avoue que j’espère faire quelque chose d’autre l’année prochaine. A force de ne rien faire, j’ai l’impression de gâcher mon temps.
Je sais mais ce n’est pas toujours aussi simple. Mon père sait faire du chantage, tu vois ? Si je change de cursus, il me coupera les vivres. Tu vas me dire qu’il y a des systèmes de bourses et des petits jobs payés correctement mais je ne me sens pas prête à me lancer dans des trucs pareils. Et puis je profite aussi de l’argent qu’il me verse pour m’en mettre de côté. Si je devais me payer mes études moi-même, je n’aurai plus la moindre économie pour mon futur… »


Elle sentit encore plus de rancoeur pour son père face à ces derniers mots. Mais dans ce cas-là, Amy était quelqu'un d'assez bien placé pour savoir ce que ça fait des parents qui s'opposent à l'avenir que l'on veut se faire. Elle n'avait pas été envoyé à Berkeley sa première année mais dans une fac de seconde zone à cause de ça. Mais finalement, du jour au lendemain, ils en avaient décidé autrement. Elle savait pourquoi, mais elle préférait se dire que c'était juste un coup de tête.

"C'est pleins de démarches administratives, et tu restes pauvre quand même, même avec les aides... Je comprends."

Bienvenue dans le monde des riches. Soit t'a l'argent des parents, soit tu peux aller te faire une vie ailleurs, soit t'a la chance d'avoir une bourse. Mais ce n'est que pour une poignée de gens, et ce sont les meilleurs.

« Et bien non, puisque je ne peux pas. Je fais de la philosophie mais ce n’est pas trop mon truc…Enfin, maintenant ça va mieux, je supporte. Sinon non, je n’ai pas encore eu les résultats de mon audition mais je pense que ç…

De la philosophie...La pauvre. En plus, elle faisait un truc des plus ennuyant! Elle en avait eu des cours de philosophie: ils ne faisaient que se poser des questions existentielles, essayant de répondre de toutes les manières possibles et inimaginable. Vraiment, pour faire de la philosophie, il fallait juste avoir une bonne imagination.

« C’est justement le message qui doit me donner des nouvelles…
J’ai l’air bête, je sais, mais c’est important pour moi alors j’ai un peu peur de lire le message…

"Nan, pas du tout, c'est juste que c'est que ça te tient à coeur."

« Ils veulent me revoir ! Je dois repasser une audition parce qu’ils hésitent encore mais j’ai encore mes chances, c’est super ! »

"C'est génial. Félicitation! Comme quoi, tout peut arriver quand on le veut vraiment! Bien joué. Je croise les doigts pour la suite. Pour fêter ça, je t'offre un verre."

Elle demanda au serveur de lui offrir une autre bière qui alla rapidement à côté de son verre qui n'était pas encore fini. Elle se recommanda un verre à elle aussi par la même occasion. Si seulement elle pouvait en dire autant d'elle, mais Amy n'était pas une grande passionné du travail. Elle avait plutôt tendance à rester sur ses acquis et penser plutôt à s'amuser. Le travail barbant allait déjà arriver lorsqu'ils deviendraient de vrais adultes, avec un salaire, et une maison à entretenir.

« Et toi ? Tu as une idée précise de ce que tu veux faire comme métier ? Ou bien un rêve ? »

"Tu rigoles? Non, je suis dénuée de volonté de travailler. Mais je suis sûre que je trouverai ma voix au fur et à mesure en montant dans les années."

En gros, elle attendait une illumination. Elle rajouta pour rire:

"En fait, je suis pas quelqu'un d'intéressant en soit! Et au fait, ici, niveau garçon, j'espère qu'il y a ce qu'il faut?"