Halloween ; fête célébrée le trente et un octobre, au cours de laquelle les enfants, après s'être déguisés, déposent des paniers devant les portes pour qu'on y mette des friandises de toutes sortes. Enzo connaissait bien cette fête, très prisée en France. Il avait toujours eu un costume de squelette, simple mais effrayant tout de même, jusqu'à ses dix ans. Puis après, il s'en moquait un peu des bonbons et autres confiseries ; son but était de rire en faisant des farces aux gens. C'était donc entouré d'une bande de copains qu'il faisait le tour de son quartier, déguisé en momie grâce à du papier toilette, et faisait des farces plus ou moins gentilles en fonction de ses voisins ; Madame Jani, sa nounou dès le plus jeune âge, il ne voulait que personne n'y touche ! Par contre, Monsieur Albertin, ce vieux crouton malotru, pouvait bien aller se faire voir avec son gros molosse ! Allé, œufs pourris pour le gentil toutou, et pécufaction de sa maison chérie. De même pour Madame Cunifède ; elle n'avait qu'à pas appeler la police pour tapage nocturne lors d'une des fête d'Enzo et avoir un jardin aussi parfait ! Et un Joyeux Halloween gravé dans se belle pelouse, un ! Ces heureux souvenirs remontèrent à la mémoire du jeune homme, qui regrettait encore un peu plus ses potes français...
Mais aujourd'hui encore, il allait une fois encore se transformer en enfant, se déguiser et se gaver de sucreries. Il y avait en effet une petite fête organisée dans une vieille baraque pour l'occasion. L'idée avait tout de suite plu à Enzo, son âme d'enfant étant toujours présente, quoique bien enfouie au fond de lui maintenant. Il ne savait pourtant pas comment il aller s'habiller... Il avait pensé à la momie en PQ mais cela lui semblait aujourd'hui un peu négligé et surtout un peu encombrant, quand toutes les bandes se font la malle... En parlant de malle, il lui semblait qu'il y en avait une renfermait des trésors dans la salle de théâtre...? Il y passa alors en coup de vent, il était déjà tard, la plus part du monde était déjà parti s'éclater dans le grenier de l'affreuse maison. Il fallait quand même se faire discret... Il y rentra doucement, sans faire de bruit, pour ne pas alerter qui que ce soit, et ne pas se faire chopper la main dans le sac... Armé d'une lampe de poche, il découvrit vite le coffret si prisé. Il ouvrit d'abord lentement le couvercle, comme pour faire durer le suspens, puis d'un coup sec fit découvrir les trésors que contenait la malle, qui émit un grincement des plus aiguë. Le bonheur ! Malgré quelques costumes ridicules, il y en avait des vraiment pas mal ; Einstein, vampire, sorcier et autres affreux brigands des nuits. Il n'avait que l'embarra du choix. Pendant qu'il pesait le pour et le contre entre le vampire et le mort vivant, un bruit se fit entendre tout près de la porte. Il éteignit en vitesse sa lampe de poche, prit au hasard un costume, et fila en douce par la porte de secours, à l'arrière. C'est une fois à la lumière qu'il découvrit que ce n'était ni le vampire ni le mort vivant qui avait été choisi par le destin, mais un espèce de vieux costume de léopard ou un autre félin du même style. Vous auriez vu la tête qu'avait fait Enzo à cet instant là ! Quelle déception ! Mais bon, après tout, c'était féroce un léopard, avec un bon maquillage, cela devrait passer. Sauf qu'il n'avait personne pour lui faire une jolie tête de méchant... Alors il s'improvisa maquilleur visagiste et se dessina des canines pointues ensanglantées, s'entoura les yeux de noir, tout cela grâce à une palette de maquillage acheté en vitesse dans un petit super marché au coin de la rue.
Fier du résultat, il se mit en route pour le bal costumé le plus terrifiant de l'année. Il avait rendez vous avec Mallaury, une amie qu'il avait rencontré alors qu'il recherchait un mannequin pour ses photos. Elle s'était trouvée le modèle idéal pour Enzo, à l'aise derrière l'objectif, consciente de son charme naturel, et pas timide du tout ! Ils avaient faits quelques séances d'essais, mais rien de très concret pour l'instant. Alors l'idée d'un petit shooting dans l'étrange maison avait été l'idée du siècle ! Le jeune photographe prit donc son beau réflexe, le même depuis ses quinze ans, un petit peu de matériel pour faire des effets de lumière. Il adorait jouer avec la lumière, qui pouvait donner différents tons de couleurs si particuliers. Une fois prêt, il attendit le taxi qu'il avait appeler quelques temps auparavant, ne pouvant prendre les transports en commun ; premièrement son matériel était trop fragile, il ne voulait pas prendre le risque d'un quelconque accident dans le bus à cause de jeunes hommes pas très frais. Et puis les transports en commun ne pouvaient pas l'arrêter tout près du lieu de rencontre, car trop éloignée de la ville la plus proche. Une fois installé, Enzo pensait déjà à quelques clichés.
Arrivé dans la rue, il ne restait plus qu'au chauffeur de le déposer à la dernière maison à gauche. Mais il le stoppa un peu avant ; Enzo avait remarqué qu'une jeune fille se baladait sur le bord de la route, qui se rendait surement à la fête. C'était même Mallaury tiens ! Il descendit donc plus tôt que prévu, paya en vitesse le chauffeur, prit tout son bric à brac sous le bras et se dirigea à pas de léopard vers la jeune demoiselle. Apparemment, elle ne l'avait pas entendu arriver, et c'est ce que cherchait le jeune homme. Il posa alors sa main délicatement sur son épaule. Elle se mit instantanément à sursauter en se retournant :
« Bon dieu! Tu m’as fait peur! Je croyais que je me faisais attaquer par un fantôme ou je ne sais quoi!! »
Le jeune homme se mit alors à rire, bruyamment, c'était presque un rire machiavélique, visant à faire trembler de peur tout ceux qui l'entendait. Puis il se calma, continua à marcher à côté de la belle tout en décryptant son costume ; une longue robe blanche, un effet coup de fusil dans la poitrine avec la quantité de sang équivalente, et un maquillage plus que réaliste qui lui donnait un air sombre, celui d'une revenante. Mais aussi ressemblait-elle à la fameuse dame blanche !
« - Comment tu trouves mon déguisement de mariée cadavérique?!
- Tu es affreusement irrésistible habillée de cette façon petite, on va en avoir du boulot ! »
Ils étaient arrivés devant la fameuse maison, qui, il faut l'avouer, n'est pas des plus accueillante, avec ses milles et unes citrouilles au regard mauvais allumé d'une lueur vacillante. Le cimetière autour était sombre, sinistre. Par les fenêtres de l'étage, malgré quelles soient crasseuses, on pouvait y distinguer des formes se déhanchant sous des sports de différentes couleurs, au rythme de la musique entraînante que l'on entendait jusqu'au devant de la maison. Cela intriguait Enzo, curieux par excellence. Il jeta un rapide regard à sa cavalière, qui lui prit la main, apparemment peu rassurée par cette ambiance macabre, et ils se mirent en route pour un endroit tranquille où elle pourrait poser, sans poser de problèmes aux autres. Ils gravirent les marches pour arriver sous le porche. Derrière les masques et autres déguisements, le jeune homme ne reconnaissait personne, et cela lui importait peu, vu son costume... Arrivés dans le hall d'entré, ils décidèrent de faire leur petit shooting dans une chambre, même si le rumeur courait que les portes se claquaient et se verrouillaient d'elles mêmes, laissant ses occupants privé de liberté, prisonniers de la maison hantée par la petite fille retrouvée pendue à la cave... Mais cela ajoutait juste un peu de piment à la soirée !
La chambre qu'ils choisirent était spacieuse, de quoi installer le matériel du jeune photographe, et le lit qui prônait au milieu de la pièce était à peine poussiéreux. La tapisserie était vieillotte, et tant mieux ! Les couleurs sombres, le plafond en bois, quelques meubles du siècle dernier, le lieu parfait quoi ! Enzo était super content, ils allaient passer une soirée de fou ensembles ! Enzo sautillé sur place, surexcité par excellence, même si sa partenaire observée la salle d'un mauvais œil. Effectivement la lumière centrale de la chambre ne fonctionnait pas, mais pas besoin, Enzo avait tout prévu, il y avait justement une prise pour brancher son spot. Il avait aussi pris des filtres de couleur, pour donner différentes tournures à leurs petites scènes... Noir pour un aspect macabre et effrayant,rose pour une pointe de sensualité, rouge pour symboliser l'amour mais aussi le sang. Il lui semblait aussi que dans la chambre voisine, des bruits suspects se faisaient entendre. Surement un couple en plein ébat, ou deux amants en quête d'intimité, ou bien encore deux inconnus un peu trop fêtards, qui avaient finis dans le même lit ! Ce soir, tout était possible, tous les coups étaient permis !
« Tu as vu un peu cet endroit ! C'est vraiment trop génial ! Tu ne trouves pas ? »
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