« -Comment disiez-vous vous appeler déjà ? », criait-il pour se faire entendre par la jeune femme. La rue était si encombrée qu'il fut difficile de s'y frayer un chemin. A bord de son pouce-pouce, Thomas n'avait pas quitté des yeux la passagère qui était montée il y avait bien dix minutes de cela. Plutôt grande, brune, au yeux bleu, très jolie... c'était d'ailleurs pour cette dernière raison que le français l'avait de suite remarqué et surtout reconnu, au milieu de ces visages jaunes elle ne passait pas non plus inaperçu. Où diable l'avait-il déjà vu ? C'était évident, elle était surement américaine. À San Francisco oui, Berkeley ? Sans doute. Il lui était pourtant devenu de réfléchir plus longtemps avec ce brouhaha d'arrière plan qui ne cessait d'amplifier. Quittant quelques instant la jeune femme des yeux pour prendre mesure de la fluidité du « trafic », l'étudiant en concluait rapidement qu'il était inutile de s'entêter, la circulation était bloquée et les minutes défilaient si vite maintenant, il n'y avait plus de temps à perdre. Saisissant le poignet de la mystérieuse inconnue qui ne l'était peut-être pas tant que ça, Thomas entreprit de quitter la roulotte, laissant un peu d'argent sur la banquette, son sac sur son épaule, celui de la jeune femme à la main, il tentait maintenant de se frayer un chemin à travers la foule. « -On n'y sera jamais en restant ici, je connais un raccourci, il ne faut pas perdre de temps cependant. Vous vous rendez à l'aéroport si j'ai bien compris, ça tombe bien je m'y rends aussi, suivez-moi. Moi c'est Thomas Kerner, ne me perdez surtout pas de vue ! ». Thomas avait enfin lâcher prise, gardant toujours la valise de la demoiselle dans ses mains, c'était bien le genre de chose idiote qui pourrait les retarder. Débutait la course contre la montre, en plein centre de Shanghai, pourvu qu'il arrive à temps.


« Bienvenu à bord du vol numéro 859364 à destination de Shanghai. Tous les passagers sont priés de boucler leur ceintures pour le décollage immédiat. », la voix assurée et surtout apaisante de l'hôtesse de tut alors, l'avion quant à lui prit peu à peu de la vitesse le bruit s'intensifiait, les réacteurs se mirent en marche. Le français, Thomas Kerner, était un passionné de l'avion, s'était très rassuré qu'il se laissait s'envoyer en l'air, direction la Chine ! Ça lui avait pris sur un coup de tête, besoin de changer d'air, SF était devenu depuis son retour de France une sacrée prise de tête... son année était foutu, inutile de la terminée d'ailleurs, il préférait se payer quelques jours de vacances et à son retour il envisagerait une réorientation dans quelques choses qui pourrait l'intéresser... l'aviation, pourquoi pas ? Hmf.. il aurait bien le temps de s'en soucier plus tard. Les boules quiès dans les oreilles, les yeux recouvert par le ruban noir, il était prêt pour une petite sieste à 11 km au dessus de la terre. Cependant sa petite excursion chinoise se passe plus vite qu'il ne l'aurait penser. C'était la première fois qu'il y mettait les pieds, et semaine passé là l'encourageait a envisager un futur nouveau voyage. L'heure de rentrer à SF était arrivé, ce fût à bord du transport « en commun » traditionnel qu'il entreprit de se rendre à l'aéroport du moins de s'en rapprocher le plus possible. Qu'il était si agréable de se dépaysé totalement, émergé dans un pays si différent, passionnant, Thomas était sous le charme. Il appréciait une dernière fois les rues de Shanghai, mais fût arraché trop vite à son goût de sa dernière visite, le pouce-pouce s'était arrêter, on vint s'installer près de lui, en prononçant « aéroport.. avion ? Euh... dans le ciel ? », le pouce-pouce-man compris alors, puis reprit sa course. Le français posait alors son regard sur le nouveau passager qui la fixait en retour... Instinctivement, sans trop comprendre pourquoi, Thomas lui tendit la main « -Tom.. Enchanté ! », le fait d'avoir entendu de l'anglais prononcé proprement pour la première fois depuis une semaine le fit un choc tellement fort qu'il en perdit même son propre anglais ! Elle se présenta, enfin il lui sembla mais il ne perçut rien, tout autour de lui ce fût d'un coup très flou, le son comme étouffé, comme enfermé dans sa bulle, l'esprit de Thomas venait de se déconnecté... Le choc avait été en effet très fort.