© Morphine & © Jane

Ce soir là, alors qu'elle était toute seule, la jeune femme avait décidé de passer la nuit au Marriott Hotel, histoire de se retrouver face à elle-même et tenter de comprendre ce qui lui arrivait. Même si elle était heureuse avec William, elle se surprenait de plus en plus à penser à d'autre personne qu'à lui. A d'autre homme qui plus est. A Shakespeare tout d'abord, c'est homme arrivé de nul part et plus que mystérieux, puis et surtout à Jefferston, son binôme en cours de physique et chimie. Si elle n'a pas envie de se retenir concernant Shakespeare, il en est tout autrement avec Jeff. Pourquoi ? Peut-être parce qu'elle est attachée à lui et qu'elle plus qu'attirée par lui, même si elle ne veut pas le reconnaître. Non pas peut-être, c'est même sûr. Seulement plutôt devenir muette que d'avouer à cet homme ses sentiments.

Il était vingt et une heure quand elle rentra dans sa chambre, après avoir passé la journée en ville à faire du shopping en solitaire. Après être passé à la réception pour informer de sa présence et du fait qu'elle ne voulait aucunement être dérangée, la jeune femme prit l'un des ascenseurs et tout en restant silencieuse, attendit patiemment d'arriver à l'étage où sa suite se trouvait. Ben oui quoi ? Ce n'est pas parce que ses parents se fichaient d'elle qu'elle allait se priver d'utiliser leur argent non ? Bien au contraire. Peut-être qu'un jour, à force de perdre de l'argent, ils se rendraient compte que Shabbela existe. Qu'importe de toutes manières, puisque que Shabby n'attendait plus rien d'eux. Une fois arrivée dans sa chambre, la jeune femme déposa ses affaires sur son lit et après avoir choisi une tenue, elle fila sous la douche. Hors de question pour elle de rester seule dans cette chambre toute la nuit. Alors plutôt que de s'ennuyer ici, elle avait décidé d'aller en boite de nuit dans la foulée.

Quelques heures plus tard, plusieurs heures même puisqu'il était alors trois du matin, la jeune femme rentra à l'hôtel après une soirée bien riche en alcool et en drague. Totalement bourrée, Shabby prit l'ascenseur comme elle l'avait fait quelques heures auparavant, s'arrêta à l'étage désirée et se rendit dans sa chambre. Enfin dans sa chambre c'est un bien grand mot. Alors même qu'elle glissa le pass dans la machine pour ouvrir la porte, la belle constata que la porte était déjà ouverte. Plutôt étrange puisqu'elle logeait seule dans la suite qu'elle avait réservé. Enfin bref, tellement bourrée, elle fit l'impasse sur les quelques vêtements masculins qui jonchaient le sol et se dirigea vers le côté du lit où elle dormait habituellement. Ôtant alors sa jupe et son haut, la jeune femme se retrouva en sous-vêtements rapidement.

Ce n'est que lorsqu'elle se glissa sous la couette qu'elle constata qu'elle n'était pas seule dans cette chambre. Quelqu'un dormait déjà ou du moins était déjà présent dans ce lit. Allumant alors instinctivement la lampe de chevet, la jeune femme sursauta en apercevant ce jeune homme qui n'était pas William ça c'était certain. Se levant alors rapidement du lit, Tirant la couette à elle, la jeune femme soutint le regard du jeune inconnu, tout en restant silencieuse un long moment. Qu'est-ce qu'il fichait dans sa chambre ? Qui était-il surtout ? Respirant alors doucement, essayant de recouvrer ses esprits, malgré l'alcool imbibé au cours de la soirée, la jeune brunette se décida enfin à prendre la parole :

SHABBELA « Mais... Mais qu'est-ce que vous fichez dans ma chambre ? Depuis quand cet hôtel laisse entrer n'importe qui dans n'importe quelle chambre ? Vous feriez mieux de quitter ma chambre rapidement, si vous ne voulez pas avoir de problèmes. »

Non mais c'est vrai quoi ?! Pourquoi se retrouvait-il dans sa chambre, dans son lit, entouré de son... L'armoire... Elle n'était plus la même qu'il y a quelques heures, le bureau et la tapisserie non plus d'ailleurs. Reprenant alors peu à peu ses esprits, la jeune femme commençait à comprendre qu'elle s'était trompée de chambre. La honte ! Surtout qu'elle venait de bien se ridiculiser devant le locataire de cette suite qui de toutes évidences n'était pas la sienne. Passant alors une main dans ses cheveux, l'air totalement gênée, la belle reprit alors la parole, plus calmement :

SHABBELA « Je... Désolée... J'ai cru que... Mais en fait c'est moi qui... Je suis désolée... Je crois que... Je crois que je ferai mieux d'y aller. »

Ni d'une, ni de deux, la belle reprit ses fringues, les enfila à la hâte et tout en reprenant son sac à main, elle dit :

SHABBELA « La prochaine fois je boirais moins c'est sûr. Encore désolée de vous avoir réveillé... »

SHABBELA ; MARTIN

«Certaines erreurs peuvent bien changer des choses.» Certaines fois de bonnes surprises peuvent nous arriver, mais quelque fois certaines font sur nous un bond qui nous provoque et nous met hors de nous • • Martin De Thomas

C’était une soirée comme pour toutes les autres. C’était pendant les vacances de noël. Martin venait tout juste de rentrer de Paris. Il avait pris un verre avec les étudiants participant au voyage. On avait osé leur demander ce qu’ils avaient appris.. A bien réfléchir, Martin n’avait rien appris de spécial. Bien qu’un homme d’un nom d’Aymeric avait osé approcher un peu trop la femme qu’il aimait. Ce n’était pas pour dire qu’il n’était pas content du voyage. Mais cet incident s’aggrava quand elle ne voulut pas de lui. Pauvre garçon. Il était seul maintenant. Il pouvait compter sur ses amis, mais quel était le véritable intérêt ? Il ne pouvait plus rêver de Constance, il ne pouvait plus la toucher sans recevoir une pointe dans le cœur lui transperçant la poitrine pour la lui lacérer. Il n’avait pas envi de s’éterniser autour de cette table. Il s’excusa auprès de sa cavalière, une jeune femme blonde qui était à ses côtés. Il détacha sa cravate dans le couloir de Berkeley et donna un grand coup de poing dans le casier présent devant lui. Il se laissa glisser le long du mur en rapprochant ses jambes de son torse. Décidément plus rien allait ici. Il avait presque envi de repartir à Paris. Il avait quitté Paris pour ne plus la revoir, et manque de chance elle était toujours là à le hanter jour et nuits. C’est fou l’attachement que peut exprimer une personne pour une autre. Il saisit dans sa poche intérieur une bouteille argentée contenant un liquide d’une eau de vie vieille d’une centaine d’année. Son cadeau d’anniversaire par sa meilleure amie. Il inclina sa tête en arrière et but le liquide qui lui brûla la gorge. Maintenant c’était une habitude de se noyer dans l’alcool et le chagrin. A croire que sa vie n’avait plus la moindre importance. Elle en avait une pourtant. Il devait se battre et prouver au monde entier qu’il était capable de s’en remettre. Une de perdue, dix de retrouvées, mais Martin De Thomas ne fonctionnait pas comme ça. Il se releva et continua son chemin en avalant le liquide qui coulait à flot dans sa gorge. Inconscient du danger qu’il pouvait produire sur la route, il prit en main sa voiture de sport fraichement neuve. Défaisant le costard qui le serait en haut de sa taille. Sa bouteille ne passerait pas la nuit, il comptait bien la vider et être une véritable épave. Il évita la maison de sa confrérie. Il ne voulait pas que Blackberry le voit dans cet état, surtout sa filleule qui était l’une des femmes qu’aimait Martin. C’était bien la dernière chose qu’il pouvait lui faire. Il choisit alors un hôtel dans la ville, un hôtel banale populaire et confortable. Il paya une chambre et ne passa pas son temps à visiter ses quartiers, non il était trop occupé à profiter de ses vingt-et-une années et d’aller se souler au bar. La nuit ne faisait que commencer et elle promettait des folies. Tout n’allait pas se terminer par une simple bouteille argentée. Sa balade se termina par le bar de l’hôtel, il était rempli par des gens de tous les âges, mais plus principalement des jeunes qui venaient boire histoire de se rendre souls et de pouvoir coucher tranquillement avec des compagnons de sexe opposé ou du même sexe selon les envies de la personne. Martin prit place sur un haut tabouret aux couleurs noires et rouges. Il commanda un verre de gin, puis deux, puis trois. Arrivé à cinq, il n’arrivait plus à compter le nombre de personnes qu’il y avait tout autour de lui. La terre semblait être plus éloignée qu’il ne le pensait. Sa vue n’était plus aussi claire qu’à son arrivée. Il semblait sous le choc, l’alcool faisait bien son effet. Il ne tarda pas à quitter son tabouret, laissant une liasse de billets au barman qui l’avait servi. Son chemin vers l’ascenseur de l’hôtel fut une véritable aventure, quelle idée de mettre les chambres les plus luxueuses dans des étages ? Il fallait être véritablement inconscient, en même temps, ce chemin n’encourageait que le jeune homme. Il avait encore du chemin à faire pour atteindre sa chambre. Elle portait le numéro 2255. Encore une suite qui demandait une véritable envie d’y pénétrer; pourtant Martin tomba sur un garçon d’étage, ce dernier pris en charge l’épave qu’il était devenu. Il le conduisit dans sa chambre d’hôtel et le quitta. La chambre était véritablement luxueuse, le mobilier était d’époque du XIX. Un véritable paradis pour les familles modestes. Mais Martin était déjà habitué à tout ce luxe depuis sa plus jeune enfance. Il retira son pantalon de smoking et retira sa chemise blanche qu’il jeta sur le sol. Il passa une main dans ses cheveux et tomba dans son lit comme une véritable masse. Il ne tarda pas à s’endormir.
Par la suite, quelques heures après, Martin sentit une présence dans son lit. Il se rapprocha d’elle, se raccrochant à la jeune femme. Ouvrant les yeux il crut rêver, elle était brune et avait à peu près le même corps que Constance, mais la lumière vint lui remettre les idées en place. Il passa sa main sur ses yeux qui brûlaient sous l’influence de la lumière. « Mais... Mais qu'est-ce que vous fichez dans ma chambre ? Depuis quand cet hôtel laisse entrer n'importe qui dans n'importe quelle chambre ? Vous feriez mieux de quitter ma chambre rapidement, si vous ne voulez pas avoir de problèmes.  ». La jeune femme ne cessait de crier, Martin eut un mal de tête affreux. Il soupira à ses appels de menace, et osa lui rétorquer que cette chambre était la sienne et qu’elle méritait d’avoir des problèmes à son tour. Mais elle ne lui laissa pas le temps de répondre, elle continua d’enchainer des phrases. « Je... Désolée... J'ai cru que... Mais en fait c'est moi qui... Je suis désolée... Je crois que... Je crois que je ferai mieux d'y aller. ». Martin se crut dans un film ou dans une mauvaise blague, il allait peut-être passer à la télévision, non il ne fallait pas rêver non plus. Il se redressa dans le lit et haussa les épaules. « Non je ne suis pas un pervers ou encore moins un profiteur. La prochaine fois, ne venez pas interrompre une personne en lui disant autant de charabia ! ». Il la regarda se rhabiller, elle allait partir à la hâte. Martin tourna la tête et vit qu’il était plus de quatre heures du matin. Il sourit et se tourna vers la jeune femme. Elle n’allait certainement pas trouver une autre chambre à cette heure-ci à moins d’interrompre une personne dans son sommeil. « La prochaine fois je boirais moins c'est sûr. Encore désolée de vous avoir réveillé…[b] ». Il ne fallait pas être idiot et la laisser partir, pas à une heure pareille de plus la nuit était bien haute dans le ciel une jolie fille pouvait se faire agresser en pleine nuit. « [b] Ne soyez pas stupide ! Restez dormir cette nuit, ça m’étonnerait bien que vous puissiez trouver une autre chambre dans la minute qui suit, les employés doivent dormir. Alors à moins que vous défonciez une autre porte vous n’arriverez pas à trouver une autre chambre. Restez !  ».