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« Let me let you go »

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MessageSujet: « Let me let you go » « Let me let you go » EmptyMar 26 Avr - 0:46



Penthouse de Cheyenne
April 26th - 3.47 AM

Let me let you go

L'esprit est quelque chose d'assez perturbant, et une fois n'étant pas coutume, il avait une manière sacrément sadique de m'en faire témoignage. Ressentir le poids des souvenirs n'était pas encore assez suffisant, il fallait en plus que l'on m'en fasse un memento précis dans mes rêves... ou était-ce vraiment un rêve? Étais-je seulement occupée à me ré-imaginer toutes ces années auparavant, à souffrir de ce qu'il m'avait fait vivre alors qu'il me dérobait une partie cruciale de ma vie? Je ne sais pas. Tout était si réel que j'en perdais la notion des réalités... Mes cris. Ma douleur. Ma peur. Son plaisir.. Tout était si confus, les évènements perdaient toute chronologie dans ma tête, passant de l'idéal de vie que j'avais à Kōbe à l'agression que j'ai subi là bas et ma descente en enfer qui s'en est suivi. Puis l'environnement changeait. Les souvenirs se muaient en un théâtre macabre, tribunal de ma conscience. Je les voyais tous; fixant leur yeux sur moi dans un simulacre d'accusation, leur regard hagard plongeant dans le mien, me demandant pourquoi, comment j'avais pu laisser faire cet homme et me laisser me dérober ma vie. Et puis Elena, qui tendais sa petite main vers moi en gémissant mon nom.. En appelant sa mère, souffrant du silence qui s'offrait en réponse. J'aurais adoré pouvoir bouger, répondre, fuir cette culpabilité qui m'était échue, mais je ne pouvais rien faire d'autre que de rester témoin.. Mais eux approchaient, bras tendu vers moi, fantômes d'un passé qui jamais ne reviendrait vraiment. Mais lorsque lui approcha avec un sourire sadique, comme une promesse de me faire vivre à nouveau l'enfer qu'il m'a infligé cette nuit là, j'ai hurlé...




...pour revenir brusquement dans ma chambre, à... presque quatre heures du matin. Mon réveil mouvementé ne permettait en rien de mettre de côté les évènements qui se bousculaient encore dans ma tête. A faire disparaître la peur qui m'étreignait le cœur, l'adrénaline faisant battre ce dernier bien plus rapidement qu'il ne devrait. Je me débattais, lui m'enserrait doucement et un bruit s'enregistra à mon oreille sans que mon cerveau ne puisse enregistrer ce que c'était. Criait-on après moi? Je l'ignore. Il fallu quelques temps pour que je réalise que le rêve n'était plus, et c'est secouée de sanglots soudain que je posais le regard sur l'environnement présent. Ma chambre. Notre chambre, parce qu'une parcelle de rêve s'accroche encore à moi, et à mes oreilles j'entends sa voix me susurrer des mots rassurants, me ramenant doucement à une réalité sur laquelle je retrouve progressivement un contrôle certain. Il m'embrasse le front. Il me tient contre lui. M'enlace. Tente de me calmer et me rassurer. Le démon de mes rêves laisse place à l'ange avec lequel je partage désormais ma vie. Le visage sadique de mon agresseur disparaît, comme une brume effacée par les vents pour ne laisser à mon regard que le doux visage d'Andrew. Et à ce moment précis, je ne voulais rien ressentir d'autre que son cœur battant la chamade pour faire miroir au mien, me laissant y déposer ma tête tout contre et me laisser m'imprégner de la réalité de sa présence, laissant ses caresses pour me calmer doucement atténuer les tremblements qui me frappaient depuis mon réveil en fanfare.

Il parle. Il susure. Il cherche à comprendre...

Et c'est à moi de réaliser que, juste peut-être, le moment était venu pour moi d'ouvrir un peu plus mon coeur à cet homme. De me confier un peu plus à lui, et au final, le laisser entrer.
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MessageSujet: Re: « Let me let you go » « Let me let you go » EmptyMar 26 Avr - 21:39

« Let me let you go » 610222castleicontesimhereforyou

    Pleurer, crier, il en avait l’habitude. Andrew l’avait fait lui-même étant petit, puis plus grand ensuite. Il en avait entendu avec Alexis, quand elle était petite et même encore aujourd’hui. Il l’avait entendu avec les enfants du village africain dans lequel il avait vécu presque toute sa vie. Il l’avait entendu avec sa mère. Il avait entendu, vu et vécu tout ça. Il savait à peu près comment les gérer. Avec sa mère, il parlait. Avec sa fille, il la rassurait et donner des conseils quand elle en avait besoin. Avec les autres, il improvisait au vu de la situation. Mais parfois, il y a des pleurs, des cris que l’on ne peut pas arrêter. On ne peut pas aider ces personnes, on ne peut pas alléger leur peine. Andrew en avait vu de toutes les couleurs à ce sujet, seulement ce soir, ou plutôt cette nuit, il devait faire face à quelque chose d’étrange. Voir Cheyenne pleurer, ça il l’avait déjà vu. Quand elle avait eu des peines de cœur, quand elle n’allait pas bien et qu’elle avait besoin de parler. Mais ici et maintenant, c’était totalement différent. En effet, il avait dîné avec elle, chez elle et il dormait à point fermé, quand il entendit un premier cri. Ce fut léger, mais perceptible. N’ouvrant pas les yeux, il ne fit qu’écouter. Pas d’autres sons, alors il essaya de se rendormir. Des mouvements, mais rien de bien méchant en soit. Il avait l’habitude de sentir la jeune femme bouger à ses côtés et donc il essaya de retrouver les bras de Morphée. Seulement, il y eu des mouvements plus répétitifs et surtout plus violents. Fronçant les sourcils, Andrew grogna. Pensant qu’elle voulait juste le réveiller, il allait se retourner, quand il entendit un véritable cri de frayeur. Se redressant d’un seul coup, il fixa la jeune femme, allongée à ses côtés, qui semblait se battre contre quelque chose, ou quelqu’un. Mais là voyant ainsi, il savait que toutes ses expériences dans le domaine des pleurs et des cris ne lui seraient pas du tout utiles. Se rapprochant de la jeune femme, il parvint à baisser ses bras pour qu’elle arrête de gesticuler. Se collant à elle, il ne savait pas vraiment comment faire pour qu’elle se calme. Evidemment, la faire se réveiller était sans doute la solution, mais en même temps, il ne savait pas si ça n’était pas une mauvaise idée.

    Chut, calmes-toi.

    La collant à lui, il l’entoura de ses bras. Il n’était pas le meilleur pour ça et vraiment, là, il doutait clairement de ses capacités à la calmer.

    C’est Andrew, je suis là. N’ai pas peur, je suis là.

    D’accord, elle pouvait avoir peur, parce qu’il n’était pas du tout à l’aise. Caressant doucement son dos, puis son bras, il faisait de son mieux pour qu’elle se sente à l’aise. Essayant de la faire fixer son visage, il chercha son regard. Il fallait qu’elle croise son regard, en tout cas, lui pensait que c’était ainsi. Peut-être que si elle arrivait à le regarder en face, elle comprendrait qu’elle était avec lui et pas à combattre cette chose qui la rendait mal. La sentant se laisser aller contre lui et poser sa tête contre son torse, il l’entoura de ses bras. Continuant de caresser son dos et son bras, il essayait d’être le plus rassurant possible.

    Tu es en sécurité, je suis là.

    Embrassant son front, puis ses cheveux, il essayait de la faire retrouver son calme. Il ne savait pas du tout si ça marchait, mais il l’espérait vraiment. Relevant les draps sur eux, il la serra un peu plus contre lui et soupira doucement. Il voulait la détendre, alors il essaya d’avoir une respiration tout aussi calme, même s’il se demandait ce qui avait bien pû se passer pour qu’elle soit dans un tel état. Mais les questions n’étaient pas de mise pour le moment.

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MessageSujet: Re: « Let me let you go » « Let me let you go » EmptyMer 27 Avr - 21:15

Andrew.

Je me trouvais dans les bras d'Andrew. C'était à lui que je suis venue instinctivement m'agripper, comme si je craignais que par le moindre coup du sort, je ne perde celui qui me gardait les pieds sur Terre et bascule à nouveau dans le cauchemars qui me tendait encore les bras à la limite de mes songes. Je n'étais pas encore totalement éveillée, juste assez pour différencier le réel du souvenir. Pendant longtemps, j'ai été comme tout le monde, à penser qu'il n'était rien d'autre que cet homme-enfant que beaucoup dénigre. Mais nous sommes devenus amis. Et aujourd'hui, nous sommes amants, et bien plus encore. Et ce soir, il avait vu la part de moi que peu avaient un jour eu l'opportunité de voir. Parce que pendant trop longtemps, je n'avais jamais laissé quiconque s'approcher de moi au point de voir l'aspect le plus noir de mon passé. Ou au moins, d'en entrevoir les conséquences.

Mais l'instant n'était pas à ça.

A cet instant précis, je me laissais calmer par celui qui faisait désormais barrière à ses mauvais songes. Le coeur qui me berçait vers un retour au calme était celui qui, selon lui, ne battait que pour moi. Il n'avait jamais rien jugé. Et ça marchait presque parfaitement. Je le sentais bouger, passer sa main dans mon dos dans de petits gestes concentriques pour me réconforter en douceur, me faire savoir qu'il était là. Mais peut-être n'allait-ce pas être suffisant. Peut-être, juste peut-être, allait-il y avoir un instant d'horreur où j'allais réaliser que ce n'était pas Andrew qui me tenait, mais lui. J'eus un mouvement de recul à cette pensée, comme si le toucher me brûlait et le geste réconfortant cessa. Mais l'homme ne cessait de bouger, se tortillant un peu sur place comme s'il cherchait à atteindre un but précis. Et c'est lorsque ça arriva que je compris. Son regard clair, brillant à la lumière de la lampe que je n'avais jamais réalisé qu'il avait allumé. Il n'y avait plus la moindre équivoque dans mes idées, un peu comme si ce regard venait de jeter un seau d'eau glacé sur mes pensées les plus troublées: finalement, je me retrouvais éveillée, presque choquée d'avoir eu à lui faire partager ça.

Il semble inquiet. Je ne veux pas qu'il soit inquiet... encore moins qu'il soit inquiet à cause de moi. Mais cela faisait depuis que je me savais enceinte que je m'attendais à ce qu'un jour, les cauchemars reviennent. J'aimerais être de celles qui ignoraient pourquoi leurs rêves étaient troublés, mais tel n'était pas le cas. J'aurais préféré laisser cette partie de moi entourée au plus profond de mon être, un secret à oublier, un cauchemar qui jamais n'aurait dû ressurgir. Mais ce corps en a décidé autrement. Encore un des effets désagréables à mon avis d'un bouleversement hormonal: les barrières mentales que j'imposais d'ordinaire à ces songes n'existaient presque plus et le résultat était là.

Andrew était inquiet.

Je détestais quand ça arrivait et d'autant plus lorsque j'en étais la cause. M'asseyant sur le bord du lit, m'éloignant de lui en me détournant un peu avant de passer mes mains sur mon visage comme dans une tentative finale d'effacer les derniers relents onirique de mon visage, je me penchais vers la table de chevet où je pris mon verre d'eau et la bouteille que nous gardions toujours de côté pour le cas où. La boisson me fit du bien. Je pensais tout ça derrière moi, lorsque la voix d'Andrew me fit sursauter. Il parlait à nouveau et à sa question je ne trouvais qu'une réponse prononcée avec nonchalance, mais avec la dureté de celle que n'aurait pas dû avoir la femme qui vient d'avoir le coeur brisé par un mauvais rêve..

    Je vais bien. C'était un mensonge. Je le savais. Il le savait. Cela devait probablement être le seul mensonge que je lui dirais jamais, parce que pour moi c'était un automatisme nécessaire. Peut-être à répéter que je vais bien, un jour le serais-je vraiment...

Lorsqu'il s'approcha à nouveau de moi, déposant un baiser contre le creux de ma nuque, je laissais ma tête pencher en arrière avant d'aller retrouver ses bras. D'un ton plus doux, je lui susurais à l'oreille

    Désolée de t'avoir réveillé, dis-je doucement.

J'étais couchée sur le dos pour commencer, laissant ma main reposer de manière inconsciente et protective contre mon abdomen, comme si je pouvais protéger l'enfant à naître des monstruosités de mes cauchemars. Je n'étais pas encore totalement à l'aise, le danger guettant toujours à mon esprit et ce, malgré la présence rassurante d'Andrew. Il dû remarquer mon geste, puisque lorsque je me suis retournée à demi sur mon ventre pour aller déposer mon bras au travers de son torse et m'endormir ainsi dans ma position préférée, je le découvris occupé à m'observer attentivement.

    Quoi? demandais-je d'une voix presque normale, comme si rien de curieux ne s'était passé, même si dans le fond je n'étais pas rassurée à l'idée des explications qui allait probablement suivre.
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MessageSujet: Re: « Let me let you go » « Let me let you go » EmptyMer 27 Avr - 21:46

    Entendre le cri qu’elle avait fait, lui avait fait bizarre. Il ne savait pas ce qui s’était passé et à vrai dire, il n’était pas certain de pouvoir y faire face, mais il essayait de faire de son mieux pour la protéger. Evidemment, ils étaient dans le lit de la jeune femme, au beau milieu de la nuit et il devait faire face à ce qui semblait être un cauchemar. Seulement s’il ne connaissait pas la vérité sur le cauchemar, il ne pourrait pas savoir comment allait la jeune femme et encore moins savoir comment l’aider. Essayant donc de faire eu mieux pour qu’elle se calme doucement, il la sentit se retirer de ses bras à un moment donné. Chose qu’il trouva étrange et il fixa la jeune femme. D’habitude, elle semblait à l’aise dans ses bras et elle ne le repoussait pas, ou alors c’était juste pour s’amuser. Mais cette fois-ci, ça semblait bien plus sérieux. Bougeant alors sur le côté pour essayer de comprendre, il alluma la lampe de chevet. Peut-être qu’en voyant son visage, il comprendrait ce qui n’allait pas. Mais apparemment ce fut l’inverse. La lumière, l’aida elle, à voir le visage d’Andrew et donc à revenir vers lui. Comment pouvait-elle avoir besoin de lumière pour savoir que c’était lui qui était là ? Il se demanda alors si son mal être avait un rapport avec lui. Fixant la jeune femme, il essaya de lire en elle pour avoir une réponse, mais elle ne parlait pas.

    Tu es sûre que ça va ?

    L’entendant répondre que oui, il fronça les sourcils. Elle avait répondu trop vite au goût de l’homme et pour lui, ça n’était pas bon signe. Seulement, il ne préféra pas revenir sur sa question. Elle lui cachait quelque chose, il le savait désormais, mais il ne chercherait pas à la faire parler. Elle parlait d’elle-même en temps normal, donc il la laisserait faire à nouveau. S’approchant doucement de la jeune femme, il ne voulait pas qu’elle s’éloigne à nouveau, au cas où ça soit vraiment de lui dont elle ait peur. Alors, il y alla doucement et il l’embrassa sur la nuque. La voyant lui laisser avoir accès à son cou, il devait avouer que c’était plus que tentant, mais il n’alla pas plus loin et il apprécia de sentir la jeune femme revenir dans ses bras. La voyant poser sa main sur son ventre, il fixa cela. Ce geste de protection envers leur futur bébé. C’était naturel, c’était quelque chose de totalement normal, mais avec ce qui venait de se passer, il se demandait si elle avait fait un cauchemar en rapport à leur bébé. La simple question de la jeune femme, le sortit de ses pensées et il fixa la jeune femme dans les yeux.

    Tu préfères dormir plutôt que d’en parler ?

    Alors là pour une très mauvaise entrée en matière, il ne pouvait pas faire mieux. Se passant une main sur le visage, il soupira.

    Je suis là … au besoin.

    Pour parler, pour dormir, pour le regarder. Il était là pour tout désormais. Il savait que la forcer à parler n’était pas du tout la chose à faire, mais il n’avait pas pû s’en empêcher. Alors il avait essayé de se rattraper du mieux qu’il pouvait.

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MessageSujet: Re: « Let me let you go » « Let me let you go » EmptyJeu 28 Avr - 20:14

Je ne m'habituerais jamais au savoir qu'Andrew avait de moi; c'en était presque effrayant. Il me connaissait par cœur, dénichait le moindre des faux semblants et retournaient le moindre de mes mensonges avec une facilité déconcertante. Un jour, je ne dirais même plus "tout va bien", mais "non, ça ne va pas" et il saura tout de même que je ne veux pas parler. Mais cet automatisme n'avait pas encore évolué. C'était trop tôt pour ça... Mais ça serait comme le tutoiement de Maria: un jour, j'allais faire le changement de l'un à l'autre sans même le réaliser...

Je sentais son regard posé sur moi. Je savais qu'il m'observait et qu'il se demandait on ne peut plus probablement quelle était la raison de mon réveil agité. Je l'entendais essayer d'effacer un bâillement, comme s'il craignait que le fait de l'entendre allait me rendre coupable... peut-être n'avait-il pas si tort que ça, dans le fond, parce que c'était probablement le sentiment qui m'étreignait le cœur en ce moment... D'ordinaire, c'était plus simple: le havre qu'offrait mon appartement n'étais jamais dérangé par ces cauchemars que lorsque je dormais seule chez moi. C'est à dire toujours, puisqu'aucun homme avant Andrew n'avait été un jour autorisé à entrer et rester quelques heures.

Je le savais observateur, et lorsqu'il répondit à ma question, sa voix était entrelacée d'un souci que je m'en voulais avoir causé. Il me demanda comment je pouvais préférer dormir au fait de parler tout simplement, et pendant un infime instant, je sais que je me suis soudainement tendue dans ses bras. Mais cela ne dura pas bien longtemps. Le serrant un peu plus proche de moi et passant l'une de mes jambes par dessus l'une des siennes pour me caler au plus près de lui et me laisser rassurer par sa présence, je lui murmurais un petit "Je sais", soufflé alors que je bougeais doucement ma tête contre son épaule dans une tentative pour trouver la position qui me serait le plus confortable. Je n'avais rien de bien malsain à l'esprit en agissant ainsi: le simple fait de pouvoir le savoir près de moi suffisait à faire écran contre les horreurs de mon passé qui continuaient néanmoins à me hanter. Il était mon ancre.

Le silence s'installa doucement sur la pièce, mon coeur emballé prenant son temps pour se calmer et retrouver un rythme normal. J'étais persuadée qu'il était en mesure de le sentir battre tout contre sa peau, et si le simple fait que je n'avais pas fermé les yeux aurait pu laisser supposer que je n'étais pas prête à m'endormir de sitôt, il ne fit absolument aucun commentaire. Les minutes passèrent. Lentes. Silencieuses. Inéluctables. Je savais parfaitement qu'Andrew n'était pas rendormi parce qu'il y avait un instinct en lui qui semblait toujours savoir lorsque je veillais... ledit instinct m'avait démolis assez de matinées où je prenais plaisir à l'observer pour que je le comprenne... Rayna racla doucement, installée dans son coussin au bout de notre lit: si les chiens savaient rêver, je ne doutais pas que ma fidèle amie était en plein dedans, compagnon imperturbable par un évènement qui s'était déroulé trop souvent dans cette pièce.

Des cauchemars.

Des visions d'horreur.

Le souvenir d'une honte et d'un incident si important qu'il m'avait changée à jamais, si l'on ne comptait pas la petite étincelle d'espoir qu'Elena avait représenté dans mon obscurité..

Une pensée me vint à l'esprit, soudainement, et sans le comprendre je réalisais que c'était cette idée qui me gardait éveillée au coeur de la nuit: Kyo, le jeune homme qui m'avait désirée mais que j'avais négligé, le monstre qui s'est imaginé que si je refusais de donner il pouvait se donner le droit de me prendre... Kyo était toujours en liberté...

Je ne réalisais pas tout de suite que j'avais recommencé à trembler. Pas avant que je ne ressente Andrew réagir pour tenter d'arranger les choses... Peut-être était-ce l'heure pour moi de parler.

    Je ne veux pas qu'il vous arrive quoi que ce soit... dis-je en comprenant l'enfant à venir, Andrew, sa fille, sa mère... Elena. Je ne savais pas pourquoi je n'avais pas dit "nous", mais je savais que si Kyo venait à resurgir, je préférais être victime une douzaine de fois et les savoir saufs plutôt que de craindre de les voir souffrir. Il y a des choses que tu ignores encore à propos de moi...

Le connaissant, il était déjà occupé à se faire des films interprétant ce que je venais de dire, ce que ça pouvait impliquer, ce que je n'avais pas dit, ce que j'avais au contraire laisser échapper, le pourquoi, le comment. Il avait toujours eu une imagination débordante et je restais persuadée qu'en cet instant précis, elle tournait à plein régime. Sûrement devais-je apaiser cette dernière et confier davantage d'explications, mais je ne savais pas trop par où commencer... Je me décidais à le lui dire, assurément allait-il m'offrir une ouverture me lançant sur mon explication. Ma voix était douce, comme si nous nous trouvions dans une église; vu le caractère sacré que j'accordais à l'intégrité de mon appartement, c'était tout comme. Un soupir soudain et les mots s'échappèrent.

    Je ne sais pas trop par où commencer

Ma voix laissait clairement savoir que j'étais prête à parler, mais le ton incertain et fatigué que j'utilisais laissait également supposer le trouble que je vivais. Ma main retrouva le contact de mon ventre, trouvant un réconfort certain dans la présence d'Andy et de ce petit qui grandissait... Paradoxe intéressant lorsqu'on savait que l'unique autre fois où j'ai attendu un enfant était en rapport immédiat avec ce qui m'effrayait le plus en cet instant précis...
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MessageSujet: Re: « Let me let you go » « Let me let you go » EmptySam 30 Avr - 16:56

    Il savait qu’elle n’allait pas bien et il ne pouvait pas s’empêcher de s’en faire pour elle. Ca avait commencé bien avant qu’ils ne soient ensemble. A vrai dire, il avait toujours eu envie de protéger la jeune femme. Il ne savait pas vraiment pourquoi, mais il avait cette envie de la protéger et de l’empêcher de souffrir. Seulement ce soir, elle semblait vraiment avoir mal, mais il ne savait pas pourquoi. La sentant se coller à lui, pour chercher une place pour s’endormir, il fut assez surprit et sa question sortit alors d’un seul coup. Il eu pour réponse, le fait qu’elle se colla encore plus à lui. Sentant sa jambe passer par-dessus les siennes, il soupira doucement et écouta les faibles propos qu’elle prononça. Elle semblait finalement avoir trouvé une façon de dormir. Enfin, elle ne bougeait plus, mais il savait qu’elle ne dormait pas. Bizarrement, il avait ce don, pour l’empêcher de dormir, alors qu’elle voulait juste un peu de repos et surtout oublier. Il avait ce don de faire de sa vie, parfois, un véritable enfer. Elle voulait juste oublier, dormir et lui, il l’en empêchait. Fixant le plafond, Andrew essayait de comprendre ce qui avait bien pû se passer. Mais la seule réponse qui lui vint, fut le raclement de Rayna. Ne disant rien, Andrew ferma les yeux. Il savait qu’il n’arriverait pas à dormir pour le moment, vu que son cerveau continuer de trouver des réponses à ses questions. Seulement, il sentit la jeune femme trembler. Ouvrant les yeux, il fronça les sourcils et baissa la tête pour regarder la jeune femme. La serrant un peu plus contre lui, là il savait que c’était vraiment important. Il ne l’avait jamais vu ainsi et ça devait être plus que sérieux, pour qu’elle soit si nerveuse. Ecoutant alors les propos de la jeune femme, il n’y comprit rien. Qu’ils leur arrivent quoi que ce soit ? Mais pourquoi est-ce qu’ils leur arriveraient quelque chose ? Elle avait fait un cauchemar, sur quelque chose qui leur arrivait ? Quelque chose de mal ? Ecoutant alors à nouveau Cheyenne, il ne dit rien. C’est vrai qu’ils avaient chacun leur secret, mais ça ne devait pas être si horrible que cela tout de même, si ? L’entendant soupirer, il revint à lui et l’écouta une nouvelle fois parler. La voyant poser sa main sur son ventre, il posa sa main sur celle de la jeune femme.

    Tu n’es pas obligée.

    Il essaya de capter le regard de la jeune femme et une fois que ce fut fait, il esquissa un sourire. D’accord, il faisait noir, mais il savait qu’elle pouvait le voir.

    Si tu ne te sent pas prête à parler de ce qui vient de se passer, tu n’es pas obligé. J’espère seulement que ça n’est pas quelque chose qui va t’éloigner de moi.

    Qu’est-ce qu’il n’avait pas dit ! Il ne savait rien de la vérité, mais il aurait également mieux fait de se taire. Il n’avait aucune idée de ce qu’elle voulait lui dire, mais il ne voulait pas non plus qu’elle parte loin de lui.

    Si tu préfères attendre pour en parler, alors attends.

    Il avait une trouille bleue que ça soit le fait qu’elle ne veuille finalement pas de lui comme père de leur bébé. Il savait qu’il pouvait lui faire confiance, parce que ça avait toujours été le cas, depuis trois ans. Mais aujourd’hui, il avait peur. Il savait qu’elle avait eue une fille, mais elle n’avait jamais parlé du père de cet enfant, d’où le fait qu’il soit nerveux par rapport à cette histoire et au fait, que peut-être ce soir, elle pourrait ne plus vouloir de lui.

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MessageSujet: Re: « Let me let you go » « Let me let you go » EmptyDim 1 Mai - 16:57

A écouter cet homme prononcer les plus extraordinaires des mots que je puisse entendre en un moment pareil, mon cœur sembla gonfler. S’emplir d’amour pour cet être que j’ai trop longtemps considéré comme un enfant et qui pourtant aujourd’hui calmait mon être avec un sérieux et une attention que je découvrais lui être plus accoutumée que je ne l’aurais cru ; que l’on vienne encore s’approcher de lui et le considérer comme un gosse puéril et incapable d’autre chose que de gamineries, on aurait affaire à moi. Au lieu de ça, cet homme extraordinaire me garantissait de la liberté de parler, ou de me taire : je n’avais pas à me sentir forcée de faire quoi que ce soit et si ce n’était que pour la tendresse dans ma voix, je m’avouerais incapable de ne pas tout lui dire là, dans la seconde. Parce que lui, ça ne le ferait pas fuir. Parce que lui, peut-être, pourrait peut-être comprendre ce que j’ai pu vivre, ne fut-ce que si je lui offre une comparaison avec la perte d’Alexis.

    Je pense qu’il est tout aussi intéressant que je t’en parle tout de suite… dis-je avant de prendre une pause pour prendre mon courage à deux mains. Lorsque je repris la parole, ma tête reposait contre sa clavicule et je traçais de manière absente des arabesques contre son torse, du bout des ongles. J’ai assez fréquemment ces cauchemars, ou au moins, je les avais. J’avais cru les avoir surmonté pendant un temps, mais j’imagine que le chamboulement physiologique que je subis fait que je ne peux pas garder mes peurs sous silence aussi efficacement qu’avant.

J’avais presque honte de me montrer si faible. Je détestais ça, en fait, et je n’appréciais pas énormément plus le fait qu’il en soit témoin; je voulais me montrer forte, digne de la confiance qu’il m’accordait et ne pas paraître comme une femme faible qui ne savait même pas se démêler des songes qui la hantait la nuit. Je ne voulais pas être celle qui dépendait entièrement sur son compagnon pour être bien, j’étais bien trop indépendante pour cela : l’idée même m’horrifiait. Maintenant, d'un autre côté, c'était d'Andrew qu'il était question. En quelques mois de relation il avait déjà pu surpasser les attentes que les rares autres petit-amis que j'avais déjà eu n'avaient jamais pu atteindre.


    Je n'ai jamais aimé le père d'Elena, et curieusement assez, c'est là la cause de tout ce qui m'est arrivé. Il m'a fait du mal. Je n'avais que 17 ans et il m'a absolument démolie... J'ai fui. Parce que mes parents m'ont élevée en m'inculquant les valeurs de l'honneur familial et à quel point il était crucial pour moi de leur faire honneur, dis-je. Peut-être que j'aurais pu, s'il n'y avait pas eu Kyō. J'ai quitté le pays quand j'ai appris attendre un enfant... terminais-je doucement.

Mes muscles se tendirent visiblement alors que je me souvenais encore du poids de celui qui me prit de force, laissant en moi l'étincelle d'une vie que jamais je n'aurais désiré ainsi et qui pourtant je me trouvais incapable de ne pas aimer. Je n'avais jamais eu le temps de faire le deuil de ce qu'il m'avait dérobé que je me retrouvais enceinte de l'enfant de l'homme qui m'avait violée. Démolie ne couvrait même pas la moitié de ce que je me souviens avoir ressenti alors.

    Je suis venue ici sous prétexte de venir suivre mes études aux Etats-Unis, et c'était vrai. Mais je n'ai jamais su guérir de ce qu'il m'avait fait, élever une enfant et assurer des études. J'ai préféré songer au bonheur de ma fille et à l'importance qu'elle grandisse dans un environnement sain et non pas par une jeune étudiante qui parvenait à peine à arrondir ses fins de mois, suivre des études et prendre soin de son bébé. La situation m'échappait. J'étais seule. Je ne voulais pas risquer de mal m'occuper d'elle et qu'elle finisse par payer le prix de mon incompétence en qualité de mère... dis-je en sentant une unique larme couler le long de ma joue pour venir attendrir sur la peau d'Andrew, J'ai préféré arranger une adoption. Elle grandirait dans une bonne famille, chez des gens qui seraient toujours en mesure de lui apporter ce que je ne pourrais jamais.

Le rêve me revint en mémoire. Menaçant. J'avais besoin d'admirer Andy et pour ce faire je me relève légèrement pour plonger mon regard dans le sien, sa silhouette se trouvant soulignée par la lampe qui se trouvait juste derrière lui.

    Quand je rêve, je revois Kyō. Je revis ce qu'il m'a fait. J'éprouve à nouveau ce qu'il m'a fait vivre. Et puis, je vois Elena telle que je la voyais la dernière fois que je me suis trouvée avec elle. Elle me demande pourquoi je l'ai laissée tomber. Pourquoi je n'ai jamais pu être une mère pour elle...

Roulant sur le dos pour fixer le plafond comme si je pouvais ainsi faire comme s'il ne me voyait pas pleurer, je sentis Andrew se mouvoir pour se tenir de côté contre moi, accoudé au coussin, la tête posée dans sa main alors qu'il m'observait. Je le sentais me scruter et peut-être assimiler ce que je venais de lui dire, lorsque je tournais doucement ma tête avant de caresser sa joue du plat de ma main..

    Je n'ai pas envie de décevoir à nouveau, dis-je doucement

Quelque part, une part de moi espérant qu'il ait oublié que j'aie parlé d'évènements pouvant leur arriver par ma faute, et l'autre sachant pertinemment qu'il n'était pas dupe et que la question remonterait à la surface à un moment où à un autre...

    Je t'aime..., dis-je avant de l'embrasser à nouveau, le contact de ses lèvres contre les miennes goûtant légèrement du sel de mes larmes alors que j'ignorais encore toujours pourquoi je les avais laissées couler...
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MessageSujet: Re: « Let me let you go » « Let me let you go » EmptyMar 3 Mai - 20:58

    Il ne voulait pas forcer la jeune femme à parler. Il avait comprit qu’elle avait fait un cauchemar et qu’elle ne semblait pas à l’aise pour en parler. Il ne voulait pas du tout qu’elle pense qu’il était curieux au point de savoir à tout prit ce qui la tracassait. Alors, il préféra lui expliquer qu’elle n’était pas obligée de parler et qu’il la laisserait venir à lui quand elle le souhaiterait. En tout cas, il espérait que ça ne soit pas quelque chose qui les rendrait malheureux ou alors tendus l’un envers l’autre. Il aimait trop la jeune femme pour la perdre. Mais à ses propos, il comprit qu’elle voulait en parler. Il préféra donc se taire et écouter avec attention. Sentant les doigts de sa compagne faire des dessins sur son torse, il savait qu’elle cherchait une façon de formuler ses pensées que ça soit le plus clair possible. La grossesse faisait que des cauchemars refaisaient surface en elle ? Fronçant légèrement les sourcils, Andrew ne préféra pas poser de questions. Il attendrait de tout savoir pour ensuite voir s’il aurait encore des questions. Ecoutant donc les propos de la jeune femme, Andrew resta muet. Andrew n’était pas certain de comprendre. Cependant, il garda les propos de la jeune femme en tête et il la laissa continuer. Toujours attentif, Andrew sentit tout d’un coup quelque chose de mouillé sur lui. Baissant les yeux, il vit la larme qu’elle avait laissée coulé. Sentant son cœur se serrer, il serra la mâchoire. Il ne savait pas ce qu’il devait faire, alors, il fixa la jeune femme qui se redressa pour le voir. Détendant les traits de son visage, il essaya de rester neutre et il ne fit que la fixer. Puis, l’écoutant parler, il la vit finalement rouler sur le dos. Le sujet était vraiment délicat et il le comprenait parfaitement. Mais il ne voulait pas qu’elle garde une partie de cette histoire pour elle. Non pas qu’il voulait jouer les fouines, non, il voulait juste que la femme qu’il aimait se confie à lui, sana avoir peur d’être jugé. La voyant qui fixait le plafond, Andrew bougea doucement, pour se mettre sur le côté et poser sa tête sur son bras redressé. Il voulait pouvoir la voir et qu’elle le voit en retour et qu’elle ose ainsi parler. Esquissant un sourire quand elle caressa sa joue, il la laissa à nouveau parler. Puis, l’entendant lui dire qu’elle l’aimait lui fit mal. Non pas qu’il ne ressentait pas cela, mais avec tout ce qu’elle venait de dire, il avait mal pour elle. Se laissant embrasser, il passa son bras libre et plus que possessif autour de la jeune femme, se retrouvant collé à elle. Prolongeant le baiser, il la fixa finalement dans les yeux.

    Je t’aime aussi et tu ne me décevras pas. Tu ne décevras pas non plus ma mère et Alexis. Tu sais à quel point elles t’aiment déjà et à quel point moi je t’aime. Si quelqu’un doit être déçu, ça sera toi en me voyant jouer avec les jouets de notre enfant, ça sera en me voyant être un vrai gamin ce qui ne changera pas de d’habitude.

    Esquissant un sourire en la fixant dans les yeux, il posa sa main sur la joue de la jeune femme, avant de passer son pouce sur sa joue, pour enlever la trace de la larme qui avait coulée.

    Tu as dit ne pas avoir aimé le père d’Elena, tu as également dis qu’il t’avait fait du mal et que ta famille ne t’avait pas soutenue.

    Andrew fixa la jeune femme. Il ne voulait pas la mettre mal à l’aise, mais il voulait simplement comprendre.

    Il t’a battu ?

    Il savait qu’il mettait les pieds dans un sujet plus que délicat, mais il voulait qu’elle accepte d’en parler. Il n’était pas psychologue, mais il se disait que peut-être en parlant de tout, les cauchemars se feraient moins fréquents et que peut-être même, ils disparaitraient à jamais.

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MessageSujet: Re: « Let me let you go » « Let me let you go » EmptyMer 4 Mai - 23:42

J'aurais dû me douter qu'une fois que j'allais me mettre à parler, toute tentative pour rendre l'évènement moindre allait être futile: Andrew était bien trop soucieux et attentionné pour laisser passer une bombe pareille, même si sa tentative pour faire de l'humour eut du succès à me faire rire. Parce que je l'imaginais bien trop facilement chiper les jouets du bébé parce qu'il trouvait tel ou tel gadget absolument excellent... ou bien jouerait-il autant que l'enfant, avec l'enfant, alors que moi je m'amuserais à être la seule adulte de la famille et à les regarder tous les deux s'amuser. Voire même à prendre des photos... Oui, les photos allaient être pas mal, je pense qu'une fois que je verrais Andrew avec le bébé je ne pourrais jamais m'empêcher de vouloir immortaliser le moindre instant... Parce qu'ils représenteraient tout ce en quoi je placerais jamais mes espoirs.

Mais si les scènes qui s'imposèrent à mon imagination étaient des plus plaisantes, les quelques mots qui se déposèrent dans mon oreille me ramenèrent immédiatement à la réalité. Andrew caressait doucement ma joue, effaçant la moindre trace de larmes qui ait pu y traîner alors que je tournais vers lui un regard qui menaçait clairement d'en laisser couler de nouvelles. Non pas parce que je ne voulais pas parler, mais parce que tout ce qui se rapportait à tout ça me terrifiait purement et simplement. Presque autant que la crainte qu'Andrew ne me voie comme moindre à cause de ce qu'il m'avait fait... Je l'entendais demander s'il m'avait battue et c'est le visage baissé, fuyant le regard d'Andrew, que je répondis du tac au tac sans même me laisser l'opportunité de tenter de changer d'avis.

    Il m'a violée...

Le ton avait été si bas que je doutais qu'il puisse être considéré comme un murmure, mais je n'avais pas à me demander si Andrew m'avait entendue: son langage corporel me répondit pour lui. Aussi rapidement que les mots s'échappèrent de mes lèvres, je le sentis soudainement se tendre à côté de moi. Son pouce s'immobiliser sur ma joue, provoquant un mouvement de panique qui me fit déblatérer le déroulement des faits comme si ça pouvait justifier de ce qu'il m'avait fait...

    Ils étaient plusieurs à tenter de me séduire, mais il était parmi les plus persistants. Je n'ai jamais cédé, et ça ne lui a jamais plu. Tout ça a duré pendant trop longtemps, et je le rejetais à chaque occasion qui se présentait. Parce qu'il ne me plaisait pas. Parce que, au plus profond de moi, je savais que ce n'était pas ce que je voulais. Mais lui savait ce qu'il voulait, et c'était moi. Quand j'ai refusé de lui offrir, il s'est dit qu'il avait le droit de me le prendre.... soufflais-je doucement, mon rythme cardiaque s'emballant en tentant de ne pas me souvenir de cette nuit. Je n'ai rien dit. J'étais jeune, j'ai vécu ce que tant d'autres ont vécu et je me suis par conséquent considérée comme responsable de ce qui s'était passé. Je l'avais refusé. J'avais négligé ses avances, c'était donc de ma faute, je n'avais que moi à blâmer... Et puis j'ai appris que j'étais enceinte; et qu'il était le seul père possible, laissant ma voix mourir. J'ai fui. Je ne voulais pas risquer qu'il comprenne pour Elena, je ne voulais pas que ma famille se sache déshonorée à cause de moi, alors j'ai profité d'un échange pour venir m'installer par ici définitivement. Il avait démoli tout ce que "là-bas" représentait pour moi, de toute manière...

Un jour, j'apprendrais peut-être à parler moins; mais je réalisais que de ces digues que je bâtissais autour de mes secrets, une fois que j'y laissais une brèche se former rien n'empêchait plus l'inondation de sentiments et de souvenirs de prendre possession de mes mots et de se laisser libérer au fur et à mesure que je me confiais. Une fois commencé, je me voyais dans l'incapacité de m'interrompre...

Mais ce qui ne me plaisait absolument pas, c'était le silence dans lequel ma confession se perdait. Andrew ne semblait pas avoir énormément bougé depuis que je lui eu avoué ce que Kyo m'avait fait et je ne voyais pas cela d'un bon oeil. Sans doute s'imaginait-il que finalement, je n'étais pas faite pour lui. Pas après ça. Peut-être plus jamais...

Me retournant doucement, en proie aux doutes étreignant le cœur de celle qui confie un secret pareil à son compagnon et doute ensuite de sa valeur réelle à ses yeux, je tournais le dos à Andrew, me couchant sur le côté à l'opposé de lui, refusant de me risquer à découvrir le dégoût dans ses yeux et de voir à quel point je le décevais. De n'avoir pu me défendre. De n'avoir rien pu faire contre ça. Ou de n'avoir rien fait depuis pour entraver ce salopard... Je n'aurais jamais osé un jour que ce secret détruise à nouveau ce que j'avais de plus cher au monde et alors que je laissais la tristesse remplacer mes craintes et les larmes noyer l'oreiller, je ne réalisais pas qu'Andrew avait bougé. Qu'il avait recommencé à parler. Ce n'est que lorsque sa voix s'éleva dans les airs, réveillant Rayna au passage qui trotta de mon côté de mon lit pour me donner un petit coup de museau, que je compris à quel point le fait qu'il parle me terrifiait... Mais dans mon irrationalité, j'oubliais un fait. Capital.

Andrew m'aimait... et comme il me le répétait souvent assez, rien ne changerait jamais cela.

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