the great escape
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« La drogue c'est une catastrophe. Y'en a plus. »

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MessageSujet: « La drogue c'est une catastrophe. Y'en a plus. » « La drogue c'est une catastrophe. Y'en a plus. »  EmptyDim 20 Fév - 12:49

Théa & Caelan
« mais putain qu'est-ce qu'elle est chiante. »
    Caelan ouvrit brusquement les yeux, ébloui par le soleil pénétrant dans la pièce. « Putain. » Son regard pivota jusqu'à la fenêtre, où il eut la surprise de découvrir son chat en train de tirer sur le cordon du store (déjà assez mal en point comme ça). Tout en grognant, le jeune homme s'extirpa de ses draps et prit l'animal dans ses bras avant de lui caresser le haut du crâne. « T'es vraiment trop con. » Puis il relâcha le félin, qui s'évada dans la cuisine. Caelan s'étira un grand coup. En ce moment, il faisait de moins en moins la fête, et il déclinait de plus en plus les offres que de jolies demoiselles lui faisaient. De ce fait, il fallait bien le reconnaitre, il avait bien meilleure mine le matin. Le jeune homme consulta son réveil; il était déjà dix heures, la journée était entamée depuis longtemps. Ainsi, il se dirigea vers la salle de bain, où il prit une douche brûlante. Ce petit instant de plaisir terminé, il sortit de la pièce, une serviette autour de la taille, torse nu. Son blackberry, gisant sur son bureau sembla lui supplier de venir le voir, puisqu'il s'exécuta. Monsieur jeta un œil à sa liste de choses à faire; une ligne attira plus particulièrement son attention. « rendre visite à Thea. » A la vue de ce prénom, un sourire attendrit se dessina sur ses lèvres. Thea, c'était sa petite protégée. Sa petite sœur. Sa petite chérie à lui. A savoir que ce n'a pas été toujours le cas, et qu'auparavant, il la détestait presque. Aujourd'hui, la voir se détruire comme elle le faisait le détruisait lui aussi, mais pas de la même façon. Il ne voulait pas qu'elle meure. C'était un très pessimiste, sa façon de voir les choses, très extrémiste aussi, mais il ne pouvait s'empêcher de se dire qu'à chacune des prises de came qu'elle infligeait à son corps, elle perdait une;dix;vingt;soixante minutes de vie. Et ça le rendait malade. Au fond, il savait qu'il ne devait pas être protecteur à ce point. C'était pas son boulot, garde du corps. Il n'était pas son père non plus. Ce n'était pas sa vraie sœur, ils n'avaient aucuns liens de sang, et il lui arrivait parfois de se dire; qu'elle vive sa vie, elle est assez grande. Pourtant... il avait toujours ce pincement au cœur, cette inquiétude permanente lorsqu'elle arrivait chez lui ou lorsqu'ils se voyaient, elle complètement stone. Mais ce qui l'énervait le plus, c'est lorsqu'il se disait qu'elle ne faisait aucuns efforts; la miss savait pertinemment que Cael était peu favorable à l'héroine et à ses consœurs. Et ça ne la dérangeait pourtant pas de paraître face à lui juste après en avoir pris. Ou pire; vouloir en consommer en sa présence. Ce genre de comportement le dépassait un peu. Néanmoins, lui, il ne savait pas ce que c'était, le manque. Et il n'avait pas tellement envie de savoir, surtout depuis qu'il avait vu Thea dans cet état.

    Ce jour là, il avait presque eu peur. Sa petite chérie était devenue complètement dingue. En bref, Caelan lui avait simplement volé son paquet de dope, et elle s'était mise à lui hurler dessus, à l'insulter de tous les noms (des mots qu'il ne vaut mieux pas répéter), à vouloir le frapper, et étonnement, la forte tête qu'est Caelan avait fini par céder et lui avait rendu son saint graal. Sûrement surpris par cette facette assez violente de Thea qu'il ne connaissait pas. Tout de suite après, elle s'était barrée dans les toilettes, tandis que lui s'était barré tout court, furieux contre elle mais aussi contre lui. Depuis, ils s'étaient rabibochés, mais les images et les mots qui furent échangés ce jour là ne voulaient pas quitter la tête de Wilcox, c'était plus fort que lui. D'ailleurs, il avait déjà réitéré l'expérience une ou deux fois, et ça s'était mieux passé, quand bien même ça lui brisait le cœur -chose rarissime- de voir sa petite sœur chialer, lui suppliant de lui rendre sa poudre blanche. Peut-être même que ça lui faisait plus de mal à lui qu'à elle! Bref, le jeune homme prit l'initiative de lui rendre visite dans le courant de la journée. Il pianota rapidement sur les touches de son téléphone; « Z. Thea ♦ ma belle, je peux passer te voir cet après midi? » En attendant une réponse, monsieur s'habilla, prit un petit déjeuner, surfa un peu sur le web, rangea (plus ou moins) son logis, contacta son meilleur ami, Andreas... Mais toujours pas de réponse. Ça l'embêtait un peu de s'inviter chez les gens, de passer à l'improviste mais, avec Thea, il pouvait bien se le permettre...? Elle ne lui en voudrait pas. De plus ça faisait tout de même assez longtemps qu'ils ne s'étaient pas vus; bizarrement, Cael ne voyait pas beaucoup la blonde sur le compus, ces derniers temps. Elle séchait certainement la plupart de ses cours. Ou elle était malade. Or si c'était le cas, elle aurait peut-être (il espérait) eu la bonté de le prévenir. Après une petite minute de réfléxion; « Bon... » Caelan quitta son habitation d'un pas décidé, attrapant son iPod touch puis sa veste à la volée.

    Le jeune homme alluma une cigarette et prit le chemin de la maison des Oméga. Elle n'était pas très loin de celle des Epsilon, et il y était allé de nombreuses fois, pour faire la fête avec des potes, ou pour passer la nuit avec une nana. Aujourd'hui, le contexte était différent, c'était tout la seule chose qui changeait. Il entra dans le bâtiment et emprunta le corridor menant à la chambre de Thea. Il toqua à la porte. Pas de réponse, aucun bruit. Il recommença. « Thea...? Tu es là? C'est moi, Caelan. Ouvre, s'il te plait. » Toujours rien. Non, vraiment, il n'aimait pas jouer les improviste, faire comme chez lui quand ce n'était pas le cas. Il aurait du partir, constatant que la demoiselle n'était pas chez elle. Mais sa curiosité prit le dessus. Thea avait la sale manie de laisser sa porte non verrouillée quand elle était présente. Ainsi, soupirant un grand coup, le jeune homme saisit la poignée de la porte et la fit pivoter. Suspens... la porte s'ouvrit. Cael pénétra dans la pièce et la balaya du regard. Personne. Juste du bruit. « Thea, joue pas à ça avec moi, j'sais que t'es là. »
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MessageSujet: Re: « La drogue c'est une catastrophe. Y'en a plus. » « La drogue c'est une catastrophe. Y'en a plus. »  EmptyLun 28 Fév - 19:51

    Je déteste le matin. En fait, je déteste chaque moment de la journée. Mais encore plus le matin, j'en mettrai ma main à couper. Les oiseaux gazouillent gentiment en croyant qu'ils sont seuls sur terre, le soleil émet ses premiers rayons et nous éblouit avec un plaisir même pas caché, les étudiants parcourent les couloirs dans un vacarme assourdissant qui empêchent les rescapés de dormir. En tout cas, tel fut mon cas ce matin. Levée aux aurores - neuf heures et quelques minutes - à cause d'un inconscient qui a oublié qu'il avait rendez-vous aujourd'hui, et qu'il n'était pas seul dans cette maison, j'ai hurlé que je détestais le matin. On ne sait pas trop quoi faire, et quand on a envie de quelque chose, on change d'avis la seconde suivante. En tout cas, tel est mon cas. C'est pour ça que je préfère me réveiller aux alentours de dix huit heures, histoire d'avoir simplement le temps de me préparer pour sortir et faire la fête avec ce que j'appelle des potes à temps partiel. Mais aujourd'hui tel n'avait pas été le cas. Je n'avais pas cours, et même si j'avais eu cours, je n'y serais pas allée. En ce moment, j'avais pris la fâcheuse tendance de sécher mes cours, et je n'en savais même pas la raison. La flemme, c'était certain mais également une sorte de déprime qui ne tarissait pas même lorsque j'allais en soirée. Elle me quittait durant quelques heuers, avant de me refouetter en plein visage. Je tournais en rond dans ma piaule, ennuyée de n'avoir rien à faire. Et c'est à ce moment-là que je l'ai ressenti. Mes doigts tremblaient atrocement, mon front s'est soudainement recouvert d'une fine couche de sueur. Et là, j'ai immédiatement su ce que je devais faire. Machinalement, sans réfléchir, je fouillai chaque poche des vêtements que j'avais porté la veille à la recherche de cette poudre magique qui effaçerait les effets que me procurait le manque. Rapidement retrouvée, je m'accroupis au sol afin de former quelques lignes. J'en reniflai uneavant d'entendre au loin mon cellulaire vibrer, signe que j'avais un message qui m'attendait patiemment. C'est ainsi que je fus prise de panique, alors que mes yeux parcouraient les quelques mots inscrits sur mon écran. C'était Caelan qui me demandait si l'on pouvait se voir. Mon regard se tourna légèrement vers la table sur laquelle régnait la raison de nos nombreuses disputes. Une main dans les cheveux, et je lance mon téléphone sur mon lit. Faire comme si je n'avais rien lu, voilà la technique. Cependant, je connaissais mon ami, et il ne lâchait pas l'affaire aussi facilement. Si jamais il entrait dans ma chambre et constatait que je planais, je savais que cela donnerait naissance à des cris, des coups, des larmes. Et c'est tout ce que je ne désirais pas. Alors d'un geste rapide et professionnel, je rangeai ma came dans le pochon avant d'aller m'étendre sur mon lit pour réfléchir à ce que j'allais faire ensuite.

    Allongée, je fixais mon plafond inexorablement depuis de longues minutes, à la recherche d'une réponse à toutes les questions que je me posais. Je savais que la drogue me mettait dans des états pas possibles. J'avais des sautes d'humeur remarquables, surtout en présence du jeune epsilon, et je savais également que c'était à cause de cette substance que je me désintéressais peu à peu de chaque chose qui pourtant avant me donnait du plaisir. Je me sentais pitoyable, et il fallait sans doute que cela cesse. Mais c'était le problème de la drogue, on y devenait vite dépendant, et à partir du là, il était dur de résister à l'appel du manque. Caelan tentait du mieux qu'il pouvait de m'en faire sortir, et si la première fois avait été un échec total, désormais, je passais des journées en sa présence sans drogue, bien que je ne garantissais pas de mon comportement qui laissait à désirer.Le problème c'est qu'il ne pouvait être constamment à mon côté, dès qu'il s'en allait, il me suffisait de retrouver de la coke et je retombais bien vite dans ce cercle vicieux. Je le prenais bien, faisais comme si je le vivais bien, mais les larmes qui coulaient sur mes joues devant Caelan, qui s'évertuait à cacher ma drogue, n'était pas seulement dûes au manque. C'était quelque chose de plus profond. Une constatation que je ne pourrais sans doute jamais me sortir de cela, et, même si je tenais énormément à Caelan, j'étais certaine que sur ce point, je le décevrais tout le temps. Une douleur au ventre me rattrapa. Et voilà que ça recommencait. Je savais que ça ne faisait que commencer, mais il fallait que, pour une fois, j'apparaisse clean devant Caelan qui allait sûrement bientôt s'inviter dans ma chambre. Je le connaissais par coeur, il allait sans doute s'inquiéter parce que je n'avais pas répondu, peut-être qu'il faisait bien d'ailleurs, et il n'allait pas me lâcher avant d'être certain que tout allait bien. Je me levai donc de mon lit, ayant décidé d'aller prendre une douche pour me mettre les idées au clair, et surtout pour penser à autre chose que cette poudre qui attendait bien sagement sur la table.

    L'eau coulait depuis un long moment sur mon corps. Mon esprit vagabondait un peu partout, et je le laissais faire pour qu'il ne se focalise pas sur une seule chose, mes doigts qui avaient repris leur tremblement, mes crampes au ventre qui me foudroyaient sans prévenir. J'étais en manque, je le sentais, et pour oublier je noyais mon visage sous l'eau que j'avais mise à température élevée. Il fallait que j'oublie. Pourtant, il me sembla entendre du bruit, je coupai donc rapidement l'eau pour tendre l'oreille, à l'affut du moindre son. Et ça recommença. Je reconnus un toquement, et immédiatement je réagissais. C'était sans doute Caelan, il fallait donc que je me prépare afin de me montrer sous mon meilleur jour. Je giclai hors de la douche, entourai mon corps dans un peignoir blanc que je nouai lachement à la taille. Il fallait faire vite, cacher le teint blâfard qui se reflétait dans le miroir, signe d'un manque qui atteindrait dans quelques heures son plus haut degré. Déjà, j'entendais sa voix se répercuter dans ma petite chambre. « Thea, joue pas à ça avec moi, j'sais que t'es là. » Je pris le temps de tracer une ligne de crayon noir sous mon oeil et de coiffer mes cheveux encore mouillés, avant de passer la tête par l'interstice de la porte, pour ensuite sortir tout mon corps et tomber nez à nez avec un Caelan qui semblait légèrement sur les nerfs. « Oui, je suis là. Je t'avais juste pas entendu frapper à cause, tu sais, de l'eau. » Je lui esquissai un faible sourire avant de croiser mes mains sous ma poitrine et ainsi en cacher leur tremblement. Un rapide coup d'oeil dans la pièce et je repérai bien vite qu'en plein milieu de la table trônait mon pochon, un déplacement que j'espérais furtif pour me placer de telle sorte qu'il ne le voit pas et je repris comme si tout allait bien. « Qu'est-ce qui t'amènes chéri ? » Il allait bien vite percevoir les signes évidents que ça n'allait pas bien, il les avait assez vus pour les reconnaître avec une facilité enfantine, mais je voulais tenter de faire comme si tout se passait bien, comme si nous avions une amitié normale pour une fois, même si cela échouerait au bout de quelques minutes. Je paraissais détendue, alors que mes crampes au ventre me faisaient un mal de chien et que j'aurais voulu me rouler par terre en hurlant, ou plutôt me jeter sur ce pochon pour en aspirer n'en serait ce qu'une pincée. Mais, il était rentré, il fallait que je fasse face à ce qui bientôt me submergerait de toute part. Pour détourner la conversation du sujet qui bientôt aller arriver sur le tapis, je finis par lui proposer quelque chose. « Il n'y a pas grand chose à faire ici, tu sais, on pourrait sortir ? Bon, il faut que je me prépare un peu plus que ça, mais bon. Tu en dis quoi ? »
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MessageSujet: Re: « La drogue c'est une catastrophe. Y'en a plus. » « La drogue c'est une catastrophe. Y'en a plus. »  EmptySam 5 Mar - 16:52

Théa & Caelan
« mais putain qu'est-ce qu'elle est chiante. »
    Je m'aventurai un peu plus dans la pièce, jetant un regard à droite à gauche, tout en restant en "surface". J'avais beau être du genre curieux, je n'étais pas une fouine. Et sans le vouloir, un détail me frappait. Il était infime, je le savais, et impossible de mettre le doigt dessus. C'était encore plus frustrant. Du bruit provenant de la salle de bain me tira de mes observations; Thea devait être à l'intérieur. Mes pensées se confirmèrent quand je vis paraître la petite tignasse blonde de mon amie à l'entrebâillement de la porte, suivie de son corps entier enroulé dans une serviette. « Oui, je suis là. Je t'avais juste pas entendu frapper à cause, tu sais, de l'eau. » Le sourire qu'elle m'esquissa ensuite me sembla... nerveux. Sentiment immédiatement renforcé dès qu'elle croisa ses bras d'une façon plutôt maladroite. Elle s'avança alors avec légèreté juste devant la table basse et le canapé. Je la suivis des yeux, intrigué, ne comprenant pas immédiatement l'utilité de ce déplacement. Cependant, je laissais bien vite cet élément de côté le jugeant superflu. J'avais pour habitude de beaucoup trop réfléchir, et c'était certainement ce qui était en train de se produire en ce moment. « T'inquiète, pas de problème. » A mon arrivée, j'étais un peu irrité, certainement à cause de l'absence de réponse à mon message, mais aussi à cause de mon débarquement chez elle. J''étais entré comme un voleur, et pour me déculpabiliser un peu, je me disais que c'était elle qui m'y avait "forcé" puisqu'elle ne m'avait pas ouvert alors qu'elle était là. Habituellement, mettre la faute sur le dos d'un autre ne me posait aucun problème, mais cet autre était Thea, et ça me faisait culpabiliser encore plus. Je sais, je fonctionne étrangement. Enfin bref, sa simple présence suffisait à m'apaiser. Non pas qu'elle fasse volontairement quelque chose pour, mais à mes yeux, elle semblait... fragile. A notre première rencontre, pourtant, je n'avais pas du tout pensé cela. Elle me paraissait avide de fête et de substances en tout genre uniquement pour le plaisir de la débauche, or lorsque j'appris à mieux la connaitre par la suite, je compris qu'elle faisait aussi tout cela dans le but d'enfouir au plus profond d'elle même la mort de son défunt petit ami. Qu'elle portait en permanence une sorte d'armure afin de se protéger contre la souffrance. « Qu'est-ce qui t'amènes chéri ? » Je m'approchai d'elle et l'embrassai sur le front. Sa peau froide tremblotait. Bizarre. Ou pas. Dans ma tête était en train de germer une hypothèse qui me déplaisait fortement. « Ce qui m'amène? Et bien... Je trouvais que ça faisait longtemps que je n'étais pas venu voir ma petite Thea chérie, et elle me manquait beaucoup. » J'examinai discrètement son visage. Malgré son air plus ou moins détendu, ses traits étaient légèrement crispés. Elle avait l'air ailleurs, elle avait l'air de se concentrer sur autre chose. Cette mignonnette de nature joyeuse était toute fade, ce matin. « Il n'y a pas grand chose à faire ici, tu sais, on pourrait sortir ? Bon, il faut que je me prépare un peu plus que ça, mais bon. Tu en dis quoi ? » Je fronçai un sourcil, soucieux. « Ben, en ce qui me concerne, je ne dirais pas non, mais toi, tu es sure que ça ira? Tu n'as pas l'air bien... Je te trouve un peu palote. » Je fis un pas de côté et hochai la tête en mimant le replacement d'une mèche rebelle. Ah, c'était donc ça, cet infime détail qui m'avait fait tiqué dès le début.

    Le paquet de cocaïne était là, posé sur la table basse. Je reportai mon regard sur le visage de mon amie et fit mine de ne rien avoir vu. Si mon coup n'avait pas foiré, elle ne se douterait de rien. Elle penserait que le pochon n'était pas apparu sous mes yeux. J'aurais pu le lui faire remarquer directement, mais imprévisible comme elle était, il y aurait eu deux possibilités; soit elle se serait jetée dessus pour que je ne m'en empare pas, soit elle se serait excusée et se serait retenue malgré ce manque qui lui tiraillait les tripes. Quelque chose me disait qu'aujourd'hui elle se serait tenue à la deuxième option, puisqu'elle paraissait faire des efforts titanesques afin de résister à l'appel de cet merde en sachet. Mais je préférais prévenir plutôt que guérir. Je crois qu'une autre personne n'aurait pas aperçu l'acharnement de retenue qu'elle déployait tant elle était passée maître dans l'art du "je ne montre pas mes sentiments et tu crois que je vais bien". Hélas (ou tant mieux?) pour elle, c'était moi. Et moi, je le voyais. Je laissais mes réflexions de côté pour le moment et je lui fis un sourire. « Écoute ma belle, t'as qu'à aller te préparer, et on voit ensuite si tu te sens assez bien pour aller faire un tour. Si t'es pas d'attaque, on restera ici. Ça marche? » Je ne sais pas d'où je tiens cette féroce répulsion pour les drogues dures en tout genre. Uniquement les dures, en plus, parce qu'il m'arrive de fumer un joint avec des copains. Je n'ai jamais (pas encore, du moins...) perdu quelqu'un décédé d'une overdose. Et pour couronner le tout, je pense être semblable au prototype du golden boy camé; plein aux as, fêtard invétéré tout ce qui va avec. En soirée, on m'a souvent demandé (et ça arrive toujours); « mec, t'aurais pas un peu de dope à partager? » et la réponse a toujours été négative. C'est peut-être mon côté anti-conformiste qui m'a éloigné de toutes ces saloperies (et je l'en remercie). De nos jours, les drogués ne sont plus considérés comme des exemples de la folie humaine; ils sont presque presque devenus... habituel. Certaines personnes trouvent même cela "cool". Est-ce que c'est ça, être "cool"...? Pourquoi faut-il donc que ce soit mes amis les plus proches les drogués? C'est presque à croire que ce genre de détail qui me révulse... m'attire. Soit, je précise que je lutte à mon tour afin de ne pas porter mon regard sur cette foutue table basse, histoire de ne pas éveiller ses soupçons. Et si elle en a déjà, de ne pas les confirmer. Je dois avouer que ce n'est pas l'envie d'attraper le paquet, de l'ouvrir et de le jeter par la fenêtre qui me manque, mais... Ce genre de méthode manque cruellement de tact. Donc, il faut qu'elle accepte et qu'elle aille vaquer à ses occupations de fille juste un instant. Peut-importe le temps qu'elle mettra, deux secondes me suffisent à choper le pochon et à le planquer dans ma poche. « Allez va, je reste là. Tu m'autorises juste à fumer une cigarette en attendant? J'ouvrirais la fenêtre. »
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MessageSujet: Re: « La drogue c'est une catastrophe. Y'en a plus. » « La drogue c'est une catastrophe. Y'en a plus. »  EmptySam 5 Mar - 23:44

    J’étais sans doute naïve. Si ce n’est stupide, de penser qu’en me plaçant entre la table basse et lui, Caelan n’y verrait que du feu. J’excellais dans la manière de cacher ce que je ressentais, mais il était l’un des seuls à parvenir à voir ce que je cachais aux autres. Qu’est-ce qui m’avait poussée à me dévoiler à lui ? Je ne le savais toujours pas aujourd’hui. Peut-être cette lueur dans son regard qui m’avait donnée envie de lui faire confiance, cette impression que je comptais à ses yeux malgré tous mes faux pas. Il parvenait à discerner ce que, parfois, même moi je préférais ne pas voir. Parce que me dire que tout ce que je faisais n’avait pas pour but de m’éclater comme je voulais le faire croire, chamboulerait tout mon équilibre, toute ma vie. Et je ne désirais pas ça. Je ne souhaitais pas que les gens me prennent par pitié parce qu’ils étaient au courant de mon histoire que je tentais d’oublier par divers subterfuges. Caelan le savait, mais il se taisait. Et je l’en remerciais intensément pour ça. Alors oui, j’étais stupide de croire qu’il n’allait pas deviner que mon attitude étrange ne cachait pas quelque chose. Pourtant, je me bornais à lui dissimuler, alors que lui dire tout simplement que j’étais en manque de cette substance qui le répugnait tant aurait été bien plus facile et plus aisé. Mais j’avais ce don pour toujours me compliquer la vie. C’était quelque chose d’inné chez moi. Caelan s’approcha finalement de moi pour venir poser un baiser sur mon front alors que je baissais légèrement le visage. J’étais gênée de la situation, de sentir mes mains trembler sous mes aisselles, de la peur que je ressentais qu’il le découvre. J’étais également effrayée de voir la déception se peindre dans ses beaux yeux lorsqu’il verrait, qu’une fois de plus, je ne survivais pas sans ma poudre magique.

    « Ce qui m'amène? Et bien... Je trouvais que ça faisait longtemps que je n'étais pas venu voir ma petite Thea chérie, et elle me manquait beaucoup. » Je haussai tout d’abord les épaules, comme pour montrer que j’étais désolée de cette absence, si on pouvait appeler cela comme ça. Puis j’esquissai un sourire timide avant de lui répondre quelques mots qui avaient une résonnance véridique. « Je ne supporte plus la lumière du jour, alors je ne sors plus vraiment la journée, tu vois. Mais toi aussi, tu m’as manquée Cael. » Et tout en le disant, je constatais que c’était la complète vérité. Son absence près de moi m’avait laissée un vide qu’il venait tout juste de commencer à combler. Je n’arrivais jamais à avouer l’attachement que je pouvais avoir pour quelqu’un, je considérais cela comme une marque de faiblesse. C’était une forme de dépendance. Et celle que j’avais pour la drogue me suffisait amplement. Je ne parvenais pas à simplement mettre ma fierté de côté pendant un instant, le temps de passer un appel pour parler à quelqu’un à qui je tenais énormément. J’étais vraiment plus lamentable que je ne le pensais. Je finis par lui proposer de sortir, sans doute pour le détourner de ce pochon qui avait les yeux plantés dans mon dos, mais également des marques qui montraient mon manque qui s’intensifiait minute après minute. « Ben, en ce qui me concerne, je ne dirais pas non, mais toi, tu es sûre que ça ira ? Tu n’as pas l’air bien… Je te trouve un peu palote. » M’avait-il démasqué avec une facilité inouïe, je ne l’espérais pas. Pas aussi rapidement. Pourtant, je devais m’en douter. Je ne pouvais pas tromper Caelan, je le savais, et pourtant je m’efforçais d’essayer. Encore et encore, sans relâche. « Oh ne t’inquiète pas, ce doit être le manque de soleil. Mon corps n’y réagit pas aussi que je le croyais, voilà tout. » Un nouvel haussement d’épaules pour faire comme si son constat n’était que bénin et comme s’il n’avait pas mis son doigt sur un détail important.

    Son coup n’avait pas foiré. Bien au contraire. A mes yeux, Caelan allait me croire, croire mon excuse pitoyable parce qu’elle pouvait être vraie. Il ne me voyait plus depuis des jours, personne ne me voyait à part dans les clubs de la ville, tard dans la nuit, complètement ivre, tout juste capable de tenir sur mes jambes. Alors c’était probable que mon corps ne prenne plus de couleur parce que simplement il n’était plus exposé aux rayons du soleil. De mon point de vue, cela paraissait pertinent. Le problème était que je n’étais pas n’importe quelle étudiante, j’étais l’étudiante camée. Je me mordais la lèvre assez fort pour retenir les cris de douleur que j’avais envie de laisser sortir de ma bouche, je l’aurais fait s’il n’avait pas été présent, et si je n’avais pas de poudre à me mettre dans le nez. Le problème c’était qu’aucune de ces deux options n’étaient présentes dans la situation. Mes ongles s’enfonçaient dans la paume de mes mains cachées afin de stopper ces tremblements qui me faisaient plus de mal qu’autre chose. J’étais prête à tout pour qu’enfin, nous ayons une journée normale tous les deux. S’il fallait que je me fasse du mal pour cela, je le ferais. L’epsilon le méritait, après tout ce qu’il faisait pour tenter de me rendre la vie plus facile sans cette connerie que je ne pouvais m’empêcher de sniffer, je pouvais bien lui faire vivre une journée basique à mon côté, à simplement rire, discuter de tout et de rien. Simplement s’amuser. Mais je devais trop en demander. Je n’étais sans doute pas encore prête à lui faire vivre cela. « Écoute ma belle, t'as qu'à aller te préparer, et on voit ensuite si tu te sens assez bien pour aller faire un tour. Si t'es pas d'attaque, on restera ici. Ça marche? » Je me mis à réfléchir intensément. Peut-être que c’était une bonne idée. Mais après tout, ne pouvais-je pas me faire violence le temps d’une après-midi, faire comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes ? Je le faisais quasiment constamment. Sauf que d’habitude, je prenais ma dose qui, au moins, cachait les problèmes d’ordre physique. Je réfléchissais toujours lorsque j’entendis la voix de Caelan résonner dans mes oreilles. Il insistait pour que j’aille me changer, histoire de voir si l’on pouvait bouger à l’extérieur, ou s’il valait mieux rester dans ma chambre. J’aurais dû comprendre la raison de son insistance, mais peut-être que mon manque brouillait aussi mon discernement. « Allez va, je reste là. Tu m'autorises juste à fumer une cigarette en attendant? J'ouvrirais la fenêtre. » Je plantai mon regard dans le sien, et après quelques secondes de silence, je finis par acquiescer tout en ajoutant quelques mots. « Bon d’accord. Et fais comme chez toi, une cigarette de plus ne me tuera pas. » Ma voix semblait enjouée, presque heureuse et ravie, alors que tout ce dont je rêvais n’était pas si loin de moi et ne rimait pas avec bonheur. Je n’y pensais plus au moment où je me dirigeais vers ma penderie, je ne pensais plus à cacher cette substance qui, maintes fois, avait créé des accrochages entre nous. Mon esprit n’était tourné que vers une chose : tenter de faire abstraction du manque.

    Après avoir saisi de mes mains tremblotantes le legging et le tee shirt qui vont me faire ma tenue de la journée, je disparus de nouveau dans ma salle de bains où, après avoir bien fait attention de fermer la porte, je me laissai tomber à terre. Je n’en pouvais plus. De faire semblant. Il fallait que je fasse un break, le temps de reprendre mon souffle, de souffrir un peu, avant de me relancer dans ce que j’appelais jouer la comédie. Après quelques minutes à haleter sans arrêt, à me serrer le ventre pour tenter d’arrêter les crampes qui me saisissent, je décidai de me relever pour me planter devant le miroir dans lequel je fixai intensément mon reflet, essayant de faire disparaître mon teint pâle et le rougissement de mes yeux. Je me passai un coup d’eau sur le visage histoire de reprendre mes esprits, puis je m’attelai à la tâche de ma chevelure que je devais sécher. La situation empirait, je le sentais au fond de mes entrailles que bientôt je ne parviendrais plus à retenir mes hurlements ni mes larmes. Vêtue de ma tenue, si on pouvait appeler ça ainsi, je déverrouillai la porte avant de m’appuyer lourdement sur la poignée, ouvrant la porte en grand pour laisser sortir mon corps. Je ne me sentais pas bien, mes jambes flageolaient énormément et alors que j’apercevais Caelan dans un coin de la pièce, je me précipitai dans mon lit pour m’y allonger. « Je ne me sens vraiment pas d’attaque. Je suis vraiment désolée, Cael. J’ai un énorme mal de tête, ce doit être la fête d’hier soir, je ne m’en remets toujours pas. Tu ne devrais pas rester ici, sors sans moi, profite du soleil pour moi. » Ma ton descendait au fur et à mesure que je parlais, j’avais le souffle coupé par la douleur que je ressentais désormais. Oui, je lui avais menti, mais pour son bien. Je ne voulais pas lui dire que je ne pouvais être une amie normale, que j’allais le décevoir constamment. C’était simplement au dessus de mes forces. Mais, je savais également qu’il ne me croirait pas, il connaissait tout cela, l’avait déjà vu en ma présence. Il n’allait pas partir, pas si facilement. Il allait falloir que je crie, que je l’engueule sans doute. Mais c’était pour son bien. Et sur cette pensée, je me recroquevillai sur moi-même, dissimulant mes mains sous mon oreiller. Geste inutile car il devait surement avoir déjà discerné leurs tremblements, et même plus, mon manque. Je n'arrivais simplement plus à faire semblant.
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MessageSujet: Re: « La drogue c'est une catastrophe. Y'en a plus. » « La drogue c'est une catastrophe. Y'en a plus. »  EmptyMer 9 Mar - 15:04

    Elle était sincère quand elle disait que je lui avais manqué. Je le voyais, je le sentais, c'était comme ça avec elle. Je LA sentais tout entière. Et je crus un instant discerner une pointe de culpabilité dans son regard pour des raisons que j'ignorais. Elle ne supportait plus le soleil? Je trouvais ça étrange, douteux, quand bien même ça sonnait vrai. Il faudrait bien qu'elle se résolve à sortir un jour ou l'autre. Elle ne pouvait pas rester éternellement cloitrée dans sa chambre toute la journée, et ne sortir que la nuit pour aller faire la bringue. Puis elle se justifia à propos de son teint pâle, presque blanc comme un linge. Encore une fois, le soleil revint à la charge. Excuse bidon, je le devinais, mais réfléchie. Ça aurait été plausible, il fallait l'avouer. A force de vivre dans l'ombre en permanence, certaines peaux déjà pâles à l'origine pouvaient éventuellement manquer des rayons solaires et blanchir davantage. Mais pas en un si court espace de temps. Ce n'était pas comme si elle restait chez elle les stores clos toute la journée, qu'elle respirait, qu'elle mangeait (si elle le faisait) et qu'elle dormait dans une obscurité totale des semaines durant. Cependant je ne relevai pas ce détail et me contentai de hocher la tête en guise d'acquiescement. Il était inutile de chercher à la faire avouer les raisons de son état maintenant et de cette manière, via des questions sans issue afin de la piéger. Ça ne ferait que précipiter la crise qui arrivait à grands pas, je pouvais le prédire. Théoriquement je suis loin d'être un mec patient. J'explose assez vite et je n'hésite jamais à exprimer le fond de mes pensées quelles qu'en soient les conséquences. Si un jour quelqu'un m'avait fait une crise semblable à la première de Thea, je crois que je me serais déjà cassé en gueulant; "t'as plus qu'à crever dans ton trou si c'est ça que tu cherches!". Tout en sachant pertinemment que le manque n'était pas le genre de sensation qu'on veut vivre à n'en plus finir, et que justement, pour des camés, ça devait être pire. Mais avec cette fille, c'était différent. J'avais peur de la blesser, je n'arrivais pas à vraiment m'énerver contre elle, je n'arrivais pas à lui en vouloir, alors que je savais de façon certaine qu'elle ne faisait pas parti de la catégorie "faibles". Mais tout de même. Moi, quand je ne me suis pas exposé au soleil après un laps de temps conséquent, je ne deviens pas d'une blancheur cadavérique. Je ne tremblote pas. Je n'ai pas cet air si concentré, ni cette mine qui semble cacher quelque chose. N'est-ce pas, Thea?

    Je sentais aussi (je vous l'avais dit, je ressens tout) qu'elle s'évertuait de toute son âme "pour moi". Pour se rattraper de toutes ces petites folies qu'elle avait pu commettre en ma présence, pour qu'on puisse partager un instant "normal", sans doute. C'est un peu prétentieux de ma part de dire cela ainsi, mais il fallait reconnaitre qu'au fond, ça me faisait plaisir qu'elle fasse tout ça pour moi, et aussi pour elle, je crois. Mais en même temps, j'avais ce gros coup au cœur lorsque j'interceptais ce pincement de lèvre douloureux, cette grimace que je connaissais depuis peu se dessiner sur son visage. J'avais envie de lui dire; "c'est bon, chérie, relâche la pression un coup et hurle..." Mais c'était peut-être une mauvaise idée qui la ferait encore plus souffrir. Percer cette carapace qui semblait la rassurer et qu'elle s'acharnait à rafistoler malgré les nombreuses fissures allait peut être la rendre inconsolable et la tirer encore plus vers le fond. Comment? Eh bien, par fierté, simplement. Ce trait de caractère destructeur qui dort paisiblement (ou pas) dans chacun de nous. Enfin bref, Thea réfléchit un instant à ma proposition, l'air de peser le pour et le contre, mais n'ayant visiblement aucun doute sur une de mes principale motivation. Ouf. Puis, soudain, comme par un dédoublement de personnalité, elle me répondit gaiement, tout sourire et toute trace de souffrance disparue; « Bon d’accord. Et fais comme chez toi, une cigarette de plus ne me tuera pas. » Je la suivis des yeux jusqu'à ce qu'elle disparût hors de ma vue, encore surpris par ce surprenant changement de comportement. Mais cet élément fut bien vite balayé de mon esprit par un autre; ce pochon de poudre m'appelait. Il appelait les drogués pour être consommé, mais moi, il m'appelait pour être hors d'état de nuire. Ainsi, je lui lançai un regard assassin (je parle de cette chose inanimée comme si elle l'était. Pitoyable...), je jetai un dernier coup d'oeil à la chambre tout en tendant l'oreille afin de m'assurer que ma très chère amie ne me prenne pas la main dans le sac, et l'attrapai. Je le fis tourner plusieurs fois entre mes doigts, palpai le contenu identique à du sucre, l'observai tout en me demandant comment ces tout petits grains pouvaient produire une telle attraction. Un bruit de porte se fit entendre, et machinalement, je plongeai ma trouvaille dans la poche gauche zippée de mon jean.

    Fausse alerte. Thea ne sortit pas de la pièce. Soufflant un coup, je sortis une cigarette que j'allumai avec un briquet trouvé sur la table et la portai à ma bouche. Voyant la vitesse à laquelle la fumée se propageait, j'ouvris donc la fenêtre. Je trouvais que mademoiselle était un peu longue, mais je me faisais une raison; c'était une fille, après tout. Les filles n'ont pas pour habitude de se presser lorsqu'il s'agit de se faire belle. Je ne m'imaginais pas ce qui se passait en elle alors qu'elle était enfermée entre les murs de la salle de bain. En réalité, peut-être que je ne préférais pas m'imaginer. Soudain, le son d'une porte claqua à nouveau dans l'air, et j'aperçus enfin le visage de Thea. Elle était belle, c'est la première chose qui me frappa. Puis son corps fit son apparition. Tremblant et mince, effet renforcé par le legging qu'elle avait enfilé, puis fragile. M'accordant un bref regard, ce dernier s'orienta plus principalement vers son lit où elle se jeta littéralement les secondes qui suivirent. « Je ne me sens vraiment pas d’attaque. Je suis vraiment désolée, Cael. J’ai un énorme mal de tête, ce doit être la fête d’hier soir, je ne m’en remets toujours pas. Tu ne devrais pas rester ici, sors sans moi, profite du soleil pour moi. » Elle ne me l'aurait pas dit, j'aurais tout de même vu qu'elle ne se sentait pas bien. D'ailleurs, n'importe qui l'aurait remarqué. Elle avait eu un changement brusque de comportement quelques minutes plus tôt plutôt positif. Or là, elle semblait en avoir fait un énième totalement opposé. Sa voix trahissait sa douleur. Les efforts qu'elle avait fourni tout à l'heure n'avaient finalement pas eu l'effet escompté, et j'avais mal pour elle. Je m'approchai du lit et m'assis sur le bord, près de son corps frêle. « Thea... Ce n'est pas la peine de me mentir. Tu sais très bien que je sais autant que toi ce qui se passe... » Je dégageai son visage des quelques mèches de cheveux rebelles et poussai un soupire à fendre l'âme. Je voulais l'aider. Je voulais "la sauver" quand bien même ce n'était pas mon rôle. J'aurais tout donné pour voir un sourire sincère, profond, sans souffrance illuminer son visage. Mais je ne savais plus comment m'y prendre. Peut-être que je n'avais simplement jamais su. La seule chose que j'avais trouvé à faire était de lui voler ou de cacher sa drogue sachant qu'il lui suffisait d'en racheter. Chose qu'elle ne ferait pourtant pas en ma présence. Or je ne suis pas toujours à ses côtés. Je passai une main sur mon visage tout en réfléchissant, voyant ses tremblements s'amplifier et sa position fœtale, signe de supplice. « Chérie, mis à part la cure de désintox que tu n'accepteras certainement pas, n'y a-t-il pas un moyen de te sortir de là...? Ou d'amoindrir la torture que t'inflige... le manque? Je suis là et je veux t'aider, tu sais. Et je ne suis certainement pas le seul. » Elle allait s'énerver. Je voyais la scène arriver à dix kilomètres heures; mais je promis en silence de ne pas lâcher l'affaire. J'espérais réussir à m'y tenir, du moins.
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MessageSujet: Re: « La drogue c'est une catastrophe. Y'en a plus. » « La drogue c'est une catastrophe. Y'en a plus. »  EmptyMer 9 Mar - 21:04

    Je me souvenais de la première fois. De la première fois où j'avais sniffé cette connerie et de la première fois où Caelan me l'avait cachée. La première expérience avait été lors d'une soirée, vous savez, on est bien gentiment installé dans un canapé immense accompagnée de ses proches amies, pas si proches que cela puisqu'elles ne connaissent que votre prénom qu'elles bafouillent à moitié. La musique de la boîte de nuit résonne inlassablement dans vos oreilles, le "boum boum" régulier de la sono vous donne un mal de crâne mais vous faites comme si tout allait bien et vous buvez inlassablement. Pour oublier votre mal de tête, alors qu'au fond, demain il sera bien pire. Vous avez une de vos amies qui rigole continuellement aux blagues d'un abruti collé à elle, moi j'en ai trois des cons autour de moi. Ils me touchent de leurs mains dégueulasses, m'embrassent de leur bouche pleine de microbes, mais je ne cille pas, parce que c'est devenu une habitude désormais. J'ai dix-huit ans, je suis dépressive, alors plus rien ne me touche. Et c'est là que mon amie se penche à mon oreille et me murmure quelques mots qui allument un signal d'alerte dans mon cerveau. « Ce mec m'a filée de la coke, tu viens avec moi ? Je t'apprendrai t'inquiète. » Le signal clignote dans mon cerveau, je ne dois pas y toucher, je dois refuser parce que c'est le bonne chose à faire. J'ouvre ma bouche et j'accepte. Nous voilà sur la lunette des toilettes à sniffer comme deux connes. La première fois, c'est étrange, et ça m'a fait mal. Mais c'était négligeable face au sentiment de plénitude que j'ai ressenti ensuite. Alors j'ai continué, à chaque soirée, puis chaque fois que je sortais avec des potes, puis chaque jour. Puis constamment. C'était simplement plus fort que moi. On a beau répéter qu'on ne sera jamais dépendants de rien. C'est un mensonge. On se ment à soi-même quand on affirme « Mais nan j'arrête quand je veux. » alors qu'on est en train de se faire une ligne. Je l'avais fait, je le savais. Mais j'avais arrêté de me mentir. J'étais dépendante, je le savais, et je le regrettais amèrement. Je regrettais cette première fois. La première fois avec Caelan, je ne la regrettais pas. Je crois que c'était ce qui m'avait réellement ouvert les yeux sur le fait que ma dépendance bouffait ce qu'il y avait de bien en moi, même si cette parti était minuscule. Je me souvenais de son geste alors que mes mains commençaient à trembler. Il l'avait juste prise pendant que je la cherchais, et il l'avait cachée Dieu sait où. Il me l'avait dit, que je ne la trouverais pas. Alors j'avais craqué. C'était aussi simple que ça. J'avais commencé par le supplier de me la donner, mais ça n'avait pas marché. Et là, la folie m'avait prise, j'avais laissé la colère me saisir et j'avais commencé à lui crier dessus, à le pousser et je me faisais violence pour ne pas le gifler maintes et maintes fois. Alors à la place, je l'insultais de tous les noms, tout ceux qui me passaient par l'esprit, je hurlais qu'il était un égoïste qui ne pensait qu'à sa gueule, sans penser à ce que ça me faisait à moi. Et il me l'avait rendue. mes yeux avaient sûrement dû afficher des étoiles, et alors que j'allais m'en mettre plein le nez, j'avais entendu la porte claquer. Sur le coup, ça ne m'avait rien fait, j'avais eu ce que je désirais, je me foutais du reste. Puis ça avait eu de l'importance, et me voilà désormais, à tenter de lui cacher mon manque.

    Enfermée dans ma salle de bains, je repensais à ces moments-là pour me donner du courage pour l'affronter et affronter son regard et son sourire si bienveillant. Je voulais parvenir à lui faire honneur une fois dans ma vie, et pourtant, lorsque je passai la porte et que je croisai son regard, je savais que j'allais échouer. Je me sentais mal, tellement mal que je n'eus pas la force de tenir plus de quelques secondes debout, juste le temps de tomber sur mon matelas. J'aurais pu vomir si j'avais eu quelque chose dans l'estomac, c'était tout le problème de mon anorexie. Alors que j'étais certaine que Caelan savait désormais, je m'évertuai à lui mentir en affirmant, convaincue par mes propres paroles, que c'était dû à ma soirée de la veille. C'était tout sauf cela. C'était mes crampes au ventre, mon mal de crâne, le rougissement de mes yeux, la transpiration qui perlait sur mon front. C'était simplement horrible. Je sentis quelqu'un s'installer près de moi alors que j'avais fermé mes paupières, sans aucun doute Cael car il n'y avait personne d'autre dans cette piaule, que lui et moi. « Thea... Ce n'est pas la peine de me mentir. Tu sais très bien que je sais autant que toi ce qui se passe... » Oui, il le savait. Tout le monde l'aurait compris vu mon état. Mais j'étais quasiment certaine qu'il l'avait compris bien plus tôt, qu'il avait juste tenté de me laisser une chance de lui prouver que je pouvais sans doute être comme toutes ses autres amies. J'étais déçue, déçue de moi-même parce que j'avais échoué lamentablement et que je ne pouvais rien y faire. Je souffrais juste, et je voulais qu'il parte pour qu'il ne me voit pas une nouvelle fois comme ça. Je voulais qu'il aille vaquer à ses occupations, afin que je n'ai pas honte de hurler comme une gamine. Pourtant, j'esquissai un léger sourire alors que je sentais sa main fraîche effleurer mon front pour en retirer des mèches qui me barraient sans doute le visage. Et je lui répondis, un brin d'humour dans la voix. « Tu n'aurais pas pu prétendre encore un peu que j'étais bonne actrice, je me sentirais moins pitoyable. Et puis si ça se trouve, dans deux minutes, je serai sur pied. »

    C'était faux, ma faiblesse le montrait. C'était faux parce que tant que je ne prenais pas une ligne de cette poudre, je ne me relèverais pas avec un grand sourire sur les lèvres. Je respirais le plus tranquillement que je le pouvais, réfléchissant à la manière que je pourrais employer pour le mettre dehors. Je détestais qu'on me voit faible, c'était certes déjà arrivé avec lui, mais à chaque fois, je détestais cela. Il pourrait se resservir de cela contre moi, et je n'aimais pas que quelqu'un sache quelque chose à mon sujet. Finalement il prononça quelques mots, et mes yeux s'ouvrirent rapidement. « Chérie, mis à part la cure de désintox que tu n'accepteras certainement pas, n'y a-t-il pas un moyen de te sortir de là...? Ou d'amoindrir la torture que t'inflige... le manque? Je suis là et je veux t'aider, tu sais. Et je ne suis certainement pas le seul. » Je m'appuyai sur un de mes bras pour me relever malgré la douleur qui me saisissait dans tout mon être. Je lisais dans ses yeux qu'il se préparait à ce qu'une tempête s'abatte sur lui suite à ses mots. Il voulait simplement m'aider, je le savais également. Mais accepter de l'aide aurait été accepter le fait que j'étais faible, que je ne pouvais me sauver moi-même, or je ne le voulais tout simplement pas. Je secouai la tête négativement, signe de mon refus. Je savais qu'intérieurement, je souhaitais son aide plus que tout autre aide, mais ma fierté m'empêchait de l'énoncer à haute, voix à la place, je laissai échapper quelques mots qui, malheureusement, n'étaient pas dans le ton que je voulais employer et qui leur auraient donné un certain impact, car, en me plongeant dans ses beaux yeux, je ne parvins pas à m'énerver. « Quand tu dis que tu n'es pas le seul, rassure-moi, tu ne parles pas de spécialiste hein ?! Je n'en veux pas d'accord ! Et puis tu sais ce qui pourrait amoindrir mon manque Caelan, c'est cette satanée poudre dont je ne peux pas me passer ! Tu peux t'évertuer à vouloir m'aider, tu n'y parviendras pas ! Personne ne peut m'aider à part une désintox, je ne veux pas y aller. Alors arrête, et pitié sors de cette putain de chambre, je ne veux pas que tu me vois comme ça. » Ma voix était hachée, et finalement, je me relaissai tomber sur le lit. J'essuyai mon front qui était surplombé d'une fine couche de transpiration, mais je ne décollai pas mon regard du sien. Celui-ci m'empêchait de me lever pour aller récupérer en courant le pochon que j'avais déposé sur la table basse et pour m'enfermer dans les toilettes. Je pensais à tout cela sans savoir qu'en fait, mon pochon se trouvait dans la poche de mon ami. Un nouveau sourire vint se déposer sur mes lèvres, j'avais d'ailleurs sans doute l'air d'une idiote sous l'angle de l'epsilon mais je m'en fichais éperdument, et je rajoutai quelques mots qui avaient pour but de détendre l'atmosphère. « Tu sais que tu es beau quand tu t'inquiètes, chéri. » Je refermai ensuite tranquillement mes paupières pour tenter de détendre mon visage qui avait sûrement un rictus plus qu'effrayant. Je devais d'ailleurs faire peur à voir avec mon teint pâle, mais sachant qu'il m'avait vue dans des états bien pire, je me fichais donc légèrement de la vision qu'il pouvait avoir de moi, bien que j'étais une femme et que l'avis des hommes sur ma personne m'importait beaucoup. En tout cas assez pour souhaiter plaire à la gente masculine.
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MessageSujet: Re: « La drogue c'est une catastrophe. Y'en a plus. » « La drogue c'est une catastrophe. Y'en a plus. »  EmptyVen 11 Mar - 22:06

    « Tu n'aurais pas pu prétendre encore un peu que j'étais bonne actrice, je me sentirais moins pitoyable. Et puis si ça se trouve, dans deux minutes, je serai sur pied. » Quelle idiote. J'esquissai involontairement un sourire attendrit. Elle arrivait encore à plaisanter dans un état pareil. Une vraie machine de guerre, je vous dis. Imperturbable et imposante derrière une carapace de plomb (bon, c'était clair qu'ici, cette carapace était invisible vu sa carrure, mais tout de même bien présente). Le revers de la médaille; cette machine était composé de rouages en verres qui finiraient bien par s'éclater un jour où l'autre et j'étais certain qu'elle le savait autant que moi. « Pas la peine que je te le dise, je suis sûr que tu es totalement consciente de tes talents. T'as tenu jusque là, c'est déjà pas mal. Dis toi que la prochaine fois tu feras peut-être mieux. » Une prochaine fois. Était-ce nécessaire qu'il y en ai une? Nécessaire, c'était clair que non. Enfin, par là, je veux dire que si jamais elle avait la possibilité de faire autrement, je crois qu'elle le ferait. Or ce n'était pour le moment pas le cas, donc c'était à peu près sur que nous aurions tous les deux droit à une "prochaine fois". CQFD. Puis je relevai ses derniers mots; si ça se trouve, dans deux minutes je serai sur pieds. Mes lèvres brûlaient d'envie de laisser s'échapper; rêve pas trop, mais peut-être qu'elle, elle y croyait. Et si ça pouvait l'aider à se motiver, j'estimais inutile de la remballer là dessus. Sa respiration sembla se calmer. Elle semblait se calmer tout court, en fait. Sous cet angle, avec ses paupières closes et son visage enfoui dans son oreiller, elle ressemblait à une gamine grippée qui faisait la sieste. Je pensai un instant; trop chou, mais bien vite, je chassai ces niaiseries de mon esprit. Je détestais être pris au dépourvu par ce genre de sentiments, ce genre d'élan de tendresse qui donnent l'impression d'être franchement vulnérable. C'était comme au football américain, en fait. A partir du moment où une faille, aussi infime soit elle, est ouverte dans la ligne de défense, le runner est apte à passer et à marquer un touchdown. Alors une fois, ça va. Mais à force, on finit par perdre le jeu. Et bien de mon point de vue, sur le plan humain, c'est exactement la même chose. A force de trop se laisser embrigader par le cœur, on finit par y perdre quelque chose. Quoi? Je l'ignore encore, je n'en ai pas encore fait l'expérience.

    J'eus le plaisir de voir que mes paroles atteignirent mon amie à une vitesse fulgurante et qu'elles eurent l'effet escompté. A l'entente de "cure de désintoxication" et "aide", Thea se redressa doucement, laissant paraître sur son visage des grimaces de douleur. Elle secoua la tête immédiatement, chose que j'avais prédite avant même de lui poser mes questions, et la seule chose contra mes suppositions fut qu'à la place d'une tempête, j'eus seulement droit à un mistral. Enfin, d'un côté, tant mieux. Elle planta son regard que je perçus d'abord assassin dans le mien, mais il s'adoucit finalement dès la seconde qui suivit et je remarquai sa non concordance avec sa réplique. Une voix légèrement sèche pour un regard... inqualifiable, mais nullement négatif. « Quand tu dis que tu n'es pas le seul, rassure-moi, tu ne parles pas de spécialiste hein ?! Je n'en veux pas d'accord ! Et puis tu sais ce qui pourrait amoindrir mon manque Caelan, c'est cette satanée poudre dont je ne peux pas me passer ! Tu peux t'évertuer à vouloir m'aider, tu n'y parviendras pas ! Personne ne peut m'aider à part une désintox, je ne veux pas y aller. Alors arrête, et pitié sors de cette putain de chambre, je ne veux pas que tu me vois comme ça. » Et lassivement elle s'écroula de nouveau sur le matelas, si bien que je me sentis rebondir sur ce bord de lit où j'étais assis. Je soupirai. Elle ne s'en sortirait jamais sans aide extérieure en plus de la mienne, si jamais elle continuait sur cette voie-ci. Et c'était une évidence contre laquelle elle ne pouvait lutter. Pourtant, moi, je sentais qu'elle pouvait y parvenir. Je la croyais capable de surmonter ce manque, cette addiction à la coke avec sa volonté de fer et la mienne. Elle avait prouvé son courage à de nombreuses reprises dans le passé, et même si ce trait de sa personnalité semblait s'être effrité avec le temps, rien ne disait qu'il ne pouvait refaire surface. Mais je préférais lui mettre un petit coup de pression, histoire de lui botter le cul un coup. « Et si jamais c'était bien de spécialistes dont je parlais, tu me ferais quoi? » Voyant ses traits se crisper, je décidai d'interrompre ici ce petit jeu et poursuivis plus sérieusement. « Non, mais même, je suis persuadé que tu peux réussir à te décrocher de cette merde avec mon aide et celle de tes proches. Que ce soit tes amis ou autre. » Petite seconde de silence. « Tu me connais, je suis du genre borné. Alors même si on va peut-être droit dans le mur, je continuerai à essayer de te sortir de là, encore et indéfiniment. » Je lui lançai un regard faussement désespéré. « Donc tu m'auras sur le dos encore un bout de temps, je crois. » Traduction; je ne bouge pas d'ici.

    « Tu sais que tu es beau quand tu t'inquiètes, chéri. » J'étouffai un rire. Je m'inquiétais donc. C'était vrai, et je l'assumais. J'avais toujours été comme ça; j'étais capable de déplacer des montagnes et des montagnes pour venir en aide à des personnes à qui je tenais, chose plutôt paradoxale lorsqu'on connaissait ma révulsion maladive pour les relations amoureuses stables. A mes yeux, l'amitié passait toujours avant l'amour. Enfin bref, je reportais mon attention sur le visage pâle de la jeune Oméga. « Toi t'es belle tout le temps, tu l'sais ça? Même quand tu fais cette tête étrange, t'es belle. » Étrange, c'était le moins que l'on puisse dire. Elle tentait de se détendre, de faire abstraction de son manque, et pour le moment, le résultat me semblait plutôt positif. « Tu comptes faire la morte longtemps, comme ça? » Soudain, un détail prit d'assaut mon esprit. Elle n'avait pas remis sur le tapis le sujet du pochon. Elle n'avait pour le moment pas jeté de coup d'oeil furtif en direction de la table basse. Elle paraissait tout simplement ne pas se douter que je lui avais volé sa poudre magique, et je commençais à me préparer psychologiquement à plusieurs scénarios. 1) Elle arriverait à se contenir et tout rentrerait dans l'ordre. 2) Elle serait reprise d'une envie folle de consommer mais resterait plus ou moins calme. 3) Changement de plan imprévu, reprise d'une envie folle de consommer elle me referait une méchante crise, qui s'amplifierait si jamais elle remarquait que pouf! Son saint graal avait disparu elle ne savait où (enfin, elle devinerait aisément que l'identité du malfrat). Je n'avais plus qu'à prier pour la première option où à la limite, la seconde, où elle serait encore plus ou moins gérable. « Ça va mieux? » DIS MOI QUE OUI!
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MessageSujet: Re: « La drogue c'est une catastrophe. Y'en a plus. » « La drogue c'est une catastrophe. Y'en a plus. »  EmptyDim 13 Mar - 15:31

    « Pas la peine que je te le dise, je suis sûr que tu es totalement consciente de tes talents. T'as tenu jusque là, c'est déjà pas mal. Dis toi que la prochaine fois tu feras peut-être mieux. » J’avais tenu jusque là en effet, j’avais su à peu près faire semblant de n’être qu’une jeune demoiselle malade tout simplement d’avoir trop bu durant une soirée. Parce qu’au fond, c’était la vérité. Si je n’avais pas cette addiction pour la drogue, ça aurait fonctionné, ou encore si la personne que j’avais en face de moi n’était pas Caelan. Malheureusement – ou heureusement – pour moi, c’était bien lui qui était venu prendre de mes nouvelles. J’étais flattée, il fallait l’avouer, de savoir que j’avais une certaine place dans sa vie au point qu’il s’inquiète de ne plus me voir, qu’il s’inquiète de mon état, et qu’il veuille m’aider à y remédier. C’était tout à fait honorable de sa part, sachant que c’était loin d’être son rôle, et surtout qu’il aurait pu, avec tout ce que je lui avais fait subir depuis notre première rencontre, simplement me regarder creuser ma propre tombe, un sourire fier aux lèvres. Il le ne l’avait pas fait, et rien que pour cela, je devais le remercier. Il fallait avant que je trouve un moyen de le faire, une chose que j’étais capable de lui offrir. « Je prie pour que cette prochaine fois n’arrive jamais. » Pourtant, il ne fallait pas s’aveugler, ça allait revenir, encore pendant longtemps, au moins jusqu’à ce que j’accepte une aide réelle. Je le savais, et je lisais dans ses yeux qu’il s’en doutait aussi. Je n’étais pas stupide, et lui non plus, on connaissait tout deux mon penchant pour cette coke qui ne faisait que m’abîmer un peu plus. Et bien que de plus en plus ardemment, je combattais contre ce manque, je n’y résistais jamais longtemps. Sa présence à mon côté faisait que je restais de plus en plus de temps sans rien prendre, parce que je tentais de faire des efforts pour nous, pour lui. Je ne voulais pas qu’il me lâche, je ne voulais pas qu’il fasse partie de ces gens qui m’avaient laissée tomber, ou que j’avais laissé tomber. C’était souvent arrivé, soit ils ne comprenaient pas, soit je décidais que nous ne faisions pas partie du même monde. Or Caelan faisait partie de mon monde, il avait sa place à part entière, si ce n’est plus que toute autre personne. Au début, je n’avais pas su m’en rendre compte. Il n’avait été qu’un jouet dans mon désir de destruction des Hommes en général, d’un plus particulièrement. Je m’étais servie de lui, comme je me servais de tout le monde pour assouvir une vengeance que je ne pouvais mettre en place seule, j’avais besoin d’un pantin. Et je l’avais trouvé en sa personne, alors qu’à cette époque nous étions des amis, et je savais qu’il m’appréciait assez pour m’écouter. J’avais eu raison, mais je m’étais mordue les doigts après. Aujourd’hui, je me rendais compte de sa valeur, un peu plus chaque jour. Il était un pilier, et si jamais il partait, j’étais certaine que les nombreux efforts que je faisais seraient réduits à néant. Cependant, je ne lui en parlais pas, car je ne voulais pas d’un ami par chantage affectif. Je voulais qu’il reste près de moi parce qu’il en avait envie, et non parce qu’il savait que j’allais plonger un peu plus dans la drogue s’il m’abandonnait. Voilà pourquoi je le poussais à partir, pour lui montrer qu’il en avait toujours la possibilité, que je ne le retiendrais pas.

    « Et si jamais c'était bien de spécialistes dont je parlais, tu me ferais quoi? » Un rictus de crispation déforma alors mon visage. Il avait raison de penser que je ne lui ferais sans doute rien, en tout cas, pas dans cet état. Mais il savait également que je ne voulais pas consulter de spécialiste. Je n’étais pas malade, j’avais simplement un problème, comme d’autre en ont avec la cigarette ou l’alcool. J’avais choisi ma branche simplement. Le jeune Epsilon se rattrapa bien vite puisqu’il ne me laissa pas le temps de lui répondre avant qu’il n’ajoute d’autres mots. « Non, mais même, je suis persuadé que tu peux réussir à te décrocher de cette merde avec mon aide et celle de tes proches. Que ce soit tes amis ou autre. » Je me sentais soudainement plus mal encore. Mais une autre sorte de mal, plutôt un malaise. Le fait est que je n’avais rien ni personne. J’avais coupé les ponts avec ma famille quand j’avais quitté la Pologne, je n’avais pas de véritables amis qui pourraient s’inquiéter du fait que je sois stone chaque heure de chaque jour. C’était désormais devenu un état normal pour les gens qui me croisaient, et c’était lorsque j’étais naturelle que les gens aux alentours s’étonnaient de mon comportement. Ma nature était désormais reliée à celle d’une droguée, ni plus, ni moins. Je faisais avec, parce que je n’avais guère d’autres choix, et même si Caelan m’en offrait, je savais que je ne pouvais les réaliser, parce que je n’en avais pas les moyens. « Tu me connais, je suis du genre borné. Alors même si on va peut-être droit dans le mur, je continuerai à essayer de te sortir de là, encore et indéfiniment. Donc tu m'auras sur le dos encore un bout de temps, je crois. » C’était vrai, il était plutôt déterminé dans son genre, et malgré toute ma volonté, je ne pourrais le mettre dehors que par ma seule force, qui, au fond, ne représentait rien. Je pouvais tout de même essayer, mais vu l’état dans lequel je me trouvais, je doutais fortement que mes chances soient augmentées. [color=crimson]« Il n’y a pas d’autre Caelan, ouvre les yeux. Tu veux que je demande à un Omega de me détourner de la drogue ? Sois réaliste, c’est impossible. Mes parents, hors de question. Alors, arrêtons de nous aveugler inutilement. J’en ai envie, si tu savais à quel point. J’ai envie de sortir dans les rues avec toi pour faire tout et n’importe sans avoir besoin de m’éclipser quelques secondes pour m’enfiler une ligne. J’ai tellement envie d’être normale à tes yeux, histoire que tu te dises que tu ne fais pas tout ça pour rien. Mais je ne suis pas sûre d’y arriver, c’est même peu probable. Alors oui, tu peux être sur mon dos, ça ne me pose aucun problème, mais si c’est pour que tu sois déçu, je ne préfère pas. »[color=crimson] Les mots avaient été dits sans tabou, j’avais laissé mon esprit contrôler mes lèvres pour exprimer les choses de la façon que je les ressentais. Ma voix était calme, posée, et mes pupilles plantées dans ses yeux, parce que c’est cela qui me faisait parler. Voir cette lueur d’espoir de me voir me lever normalement briller constamment, m’obligeait à lui annoncer que ce qu’il attendait était impossible à réaliser. Je savais qu’il resterait à mes côtés jusqu’à ce que les tremblements de mon corps s’estompent, et jusqu’à ce que mon souffle prenne le rythme de mon sommeil agité. Cependant, il ne pourrait pas le faire éternellement. Il fallait se rendre à l’évidence.

    A mes mots, il avait étouffé un rire, j’avais eu envie de détendre un peu cette atmosphère qui devenait pesante. Je disais la vérité évidemment, mais dans le contexte où nous nous trouvions, la phrase ne sonnait pas bien. Mais elle était sortie naturellement lorsque j’avais vu son front marqué par quelques rides d’inquiétude, je ne voulais pas ça. Ca n’avait aucun intérêt qu’il s’inquiète puisqu’il était certain que j’allais m’en sortir. J’avais juste mal, très mal. Partout dans le cœur et c’était presque indescriptible. Pourtant, je me faisais violence pour tout prendre à la légère, parce que c’est ainsi que je fonctionnais. Si je faisais semblant que la douleur était minime, peut-être que cela serait le cas au bout d’un moment. L’espoir faisait vivre comme on disait. « Toi t'es belle tout le temps, tu l'sais ça? Même quand tu fais cette tête étrange, t'es belle. » Je laissai échapper un léger rire. Caelan se voulait rassurant, mais il avait sans doute raison lorsqu’il disait que j’avais une tête étrange. Je le sentais sur moi, c’était presque pesant. J’aurais voulu être au meilleur de ma forme, prête à profiter des instants avec lui que pouvait me donner cette journée. « Ne mens pas si effrontément devant mes yeux Cael. Je dois avoir l’air affreux ! » Puis je me laissai tranquillement aller, tentant de me détendre, de me reposer. De faire abstraction de la souffrance qui me secouait. Il me posa une première question à laquelle je ne répondis que par un haussement d’épaules. Je tentais de penser à tout sauf au pochon qui était tranquillement posé sur ma table, à tout sauf au manque qui se lisait sur mes traits tirés par la lassitude. Je n’avais qu’une envie, lâcher prise. Me relever et me faire une ligne. Je soufflais fort, comme prise d’une crise d’asthme, et j’avais posé ma main sur mon cœur, essayant par des petites pressions de calmer ses battements qui allaient me percer la cage thoracique, s’ils continuaient ainsi. Des larmes bordaient mes yeux, je le sentais, mais mes paupières closes les retenaient, ce qui me rassurait. Caelan avait tout vu de moi, mais tout de même, je ne voulais pas que cela se répète constamment.

    « Ça va mieux? » Non, c’était de pire en pire. Ca me bouffait petit à petit de l’intérieur, et bientôt ça allait rejaillir par tous les pores de mon corps. Par des cris, des larmes. « Oui, oui. Je… Laisse-moi juste… Une pincée d’accord ? Pitié. » Et je me relevai difficilement sans vouloir entendre sa réponse que je savais négative. Comme s’il allait accepter de me laisser sniffer quelques grains juste pour que le manque se fasse moins oppressant, il fallait cesser de rêver. Ma vue était trouble pourtant je constatai bien vite qu’il avait disparu. Le pochon n’était plus là où je l’avais laissé, et cela ne pouvait être dû qu’à une seule chose. Une seule personne. Mes yeux se posèrent sur Caelan, et, avec ma force insignifiante, je le poussai légèrement. « Où est-il ? Qu’est-ce que tu en as fait bordel ? Caelan, je t’en supplie d’accord ? Je n’en prendrai pas beaucoup, mais j’en ai besoin ! » Il ne comprenait pas, il ne comprendrait pas à quel point ça avait de l’importance pour moi. Je ne pouvais pas rester dans cet état plus longtemps, je ne m’aimais pas comme ça. Je m’aimais joyeuse, enjouée, drôle, souriante. Et j’étais tout sauf cela. Déjà, je la sentais. La première larme, que j’essuyais rageusement tout en fixant d’un regard que je voulais méchant l’auteur de cet affront. Il n’avait pas le droit de me faire ça, il ne pouvait pas ! Alors des yeux, je cherchais dans toute la pièce l’endroit où il aurait pu la dissimuler. Après quelques instants, je me levai finalement, histoire de mêler mes mains à mes yeux. J’avançais lentement, c’était le moins que l’on puisse dire, et je m’appuyais sur tout ce qui me tombait sous la main pour ne pas m’échouer lamentablement par terre. J’allais dans les tiroirs que je vidais de leur contenu, j’ouvrais les placards que je vidais entièrement. Il fallait que je la trouve. Puis je retournai m’asseoir près de Caelan, fixant mon regard empli de larmes dans le sien. « Je t’en prie Caelan. »
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